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Un tendre Cœur de Pirate

Cœur de Pirate court après le temps. Et le sommeil. Notre conversation avec la chanteuse est ponctuée de bâillements. « Je suis arrivée hier de France », s’excuse-t-elle.

Quand on est dans la peau de Béatrice Martin alias Cœur de Pirate, il est facile de perdre la notion du temps. La jeune chanteuse, 22 ans, passe sa vie entre son pays de coeur, la France, et sa province natale, le Québec. Derrière ces allers-retours permanents, il y a des raisons professionnelles, mais aussi un « amoureux », glisse-t-elle.

Cœur de Pirate, fille de pianiste, a connu la célébrité immédiate, presque par hasard, après avoir mis en ligne quelques titres sur MySpace en 2008. Face à l’engouement, elle compose un album éponyme qui sera distribué en 2009 par le label Disques Barclay en France. Elle a alors 19 ans et sort à peine de l’adolescence, période chargée émotionnellement qui lui sert d’inspiration pour ses textes. « C’est un album que j’ai fait pour moiJe ne pensais pas que je connaîtrais un succès comme celui-là», dit-elle, modeste, alors qu’elle remporte une Victoire de la Musique en 2010.

Depuis, elle en a fait du chemin. Son album Cœur de Pirate est certifié «platine» au Canada et en Belgique, disque d’or en Suisse et triple-platine en France, ce qui représente plus de 600.000 copies vendues dans le monde. Et pourtant, elle garde l’impression que « tout peut s’arrêter à tout moment, alors je profite ». Elle sait aussi mener sa barque et maîtrise le marketing: sa tournée américaine coïncide avec de très soignées photos de nu. Coeur de Pirate se déshabille pour des clichés très classe et sexy, afin de faire oublier des photos moins maîtrisées qui avaient surgi il y a quelques années et enflammé la Toile. La jeune star apprend vite.

Ce qui ne changera pas, en revanche, c’est son amour pour la langue française. « Le français est la langue de Brel, de Gainsbourg, c’est la langue de l’amour ». Dans des interviews précédentes, elle affirmait plancher sur quelques chansons dans la langue de Shakespeare, mais dit y avoir renoncé. «Je n’ai pas d’album en anglais prévu, pour le moment je me concentre sur ma tournée, et puis l’idée, c’est, grâce au succès dans la francophonie, de continuer à faire des concerts », dit-elle.

En tournée au Québec et aux Etats-Unis, puis en Europe à partir du mois de mars, la jeune femme fait actuellement la promotion des chansons de son deuxième album, Blonde, sorti en novembre 2011 et déjà disque d’or au Canada.  Ce nouvel opus aux textes à la fois lyriques et obscurs et au son volontairement rétro comporte une chanson qui célèbre la Place de la République, où la chanteuse a habité la première fois qu’elle s’est rendue à Paris. Dans cet album, elle explore avec poésie « toutes les phases de l’amour, de la rencontre à la rupture, et même après ». Un album qui lui vaut d’être nominée pour une nouvelle Victoire de la Musique dans la catégorie « Album chanson de l’année » 2012. Concourir contre Hubert-Félix Thiéfaine, vétéran de la chanson d’auteur, Catherine Ringer, ex-Rita Mitsouko, et Camille, pointure vocale, ne va pas être facile, mais Cœur de Pirate, savoure pour le moment la nomination. « C’est toujours cool de rencontrer le succès et la reconnaissance».

Et le 27 janvier prochain, elle rencontrera New York. Elle s’émerveille d’avance : «Je n’aurais pas imaginé qu’une fille comme moi puisse vivre ça».

Infos pratiques :

Cœur de Pirate, le 27 janvier à 21h à Highline Ballroom , 431 W 16th St (entre 9th et 10th Ave), New York.

Ailleurs aux Etats-Unis: Philadelphie le 24 janvier; Wahsington le 27 janvier et Boston le 28 janvier.

Le tour de France du vin en quatre mois

La French Institute Alliance Française (FIAF) organise six dégustations de vin entre le 30 janvier et le 4 juin. Les trois premiers rendez-vous de « Wine Tour de France » mettront à l’honneur une région française (Bourgogne, Bordeaux…). Les trois autres rendez-vous s’attarderont sur l’art de constituer des caves et sur les nouvelles tendances (comme le vin biologique).

La dégustation est dirigée par des experts en vins et des sommeliers new-yorkais, qui enseigneront aux participants comment déguster, apprécier ou reconnaître un vin. L’éventail des vins proposés est éclectique : des vins répandus comme de vins rares sont au menu. Les rendez-vous sont en anglais.

Infos pratiques :

A Wine tour de France 2012 Du 30 janvier au 4 juin, certains lundi à 19h. Le Skyroom du French Institute -Alliance Française, 22 East 60th Street. Achetez vos tickets ici. Pour plus d’informations ici.

 

Philippe Manteau, libéral à l'américaine

Je reviens de loin, en France j’étais Gaulliste de gauche”: l’histoire de Philippe Manteau telle qu’il la raconte, est celle d’une évolution intellectuelle qui a suivi sa traversée de l’Atlantique. “Le monde américain m’a ouvert un nouveau champ de vision, l’idée que l’Etat ne peut pas tout faire, que la liberté individuelle est essentielle”.

Candidat à l’élection législative pour la circonscription d’Amérique du Nord, soutenu par plusieurs partis de centre droit (dont le Nouveau Centre et le Parti Radical Valoisien auquel appartient sa suppléante Séverine Boitier, de Montréal), Philippe Manteau, 39 ans, endosse résolument l’étiquette libérale, persuadé qu’elle sera un atout auprès des électeurs français vivant en Amérique qui, pense-t-il, se reconnaîtront dans son histoire franco-américaine. Il est arrivé à New York, envoyé par Ernst & Young, trois jours avant le 11-Septembre. “Cela a beaucoup contribué à nous américaniser rapidement. Quand j’appelais en France et qu’on me disait: “les Américains l’ont un peu mérité”, ça me choquait”. Initialement venu pour deux ans, il décide de rester, retourne à la fac (Fordham) et devient avocat américain.

Aujourd’hui associé d’un cabinet d’avocats international (Watson, Farley&Williams), il assure qu’il le restera s’il est élu. “La politique ne devrait pas être un métier, il faut conserver un pied dans la vraie vie”, dit-il, expliquant que ses électeurs “seront comme un énorme client pro-bono”. Quant aux éventuels conflits d’intérêts, “il suffit de s’organiser pour s’assurer qu’il n’y en ait pas”.

Centriste, Philippe Manteau revendique néanmoins, comme les partis qui le soutiennent, son appartenance à la majorité présidentielle. “Je suis très critique de Sarkozy, concède-t-il, mais faire de la politique c’est choisir et l’UMP est quand même cent fois préférable au PS!” Ce faisant, il se démarque de l’autre centriste de la course (Carole Granade du MoDem) mais se positionne dans un peloton déjà très fourni : outre Frédéric Lefebvre, le candidat officiel de l’UMP, on compte au moins trois autres “divers droite” déclarés. Prêt à se montrer offensif (“je veux faire une campagne d’idées… même si avec Frédéric Lefebvre, c’est pas parti pour…”), il affirme surtout son intention de “représenter les idées libérales démocrates dans tous les sens du terme: liberté économique, mais aussi égalité des chances, lutte contre les discriminations…”.

Face à des candidats qui pour la plupart souhaitent mettre en avant les questions censées intéresser plus particulièrement les Français de l’étranger (assurance santé, retraite, mobilité, éducation), le candidat centriste veut lui insister sur les grands débats nationaux: “La législative est une élection nationale, il ne faut pas confondre, il ne s’agit pas de l’élection à l’Assemblée des Français de l’étranger (à laquelle il s’est présenté en 2010, deuxième sur la liste de Richard Ortoli). Evidemment, je connais ces problèmes des Français de l’étranger, mais je ne parlerai pas que de ça. Les questions de la dette ou de l’intégration intéressent au moins autant ces Français installés ici que les bourses pour les Lycées Français”.  Elu, son objectif sera, dit-il, de montrer que les Français d’Amérique, de par leur double culture, “peuvent apporter beaucoup au débat politique”.

 

A New York, l'éveil des « francopôles »

En matière d’enseignement du français, les enfants du nord de l’Upper West Side sont vernis. Depuis quatre ans, ils peuvent fréquenter PS 84 (92nd St entre Central Park West et Columbus) qui propose un programme d’immersion bilingue français-anglais qui affiche complet ou quasi-complet à chaque rentrée. Depuis septembre, ils peuvent aussi choisir entre trois programmes afterschool en français. Et leurs parents ne sont pas en reste puisque eux aussi peuvent se familiariser avec la langue de Molière à travers des cours pour adultes de niveaux « débutant » et « intermédiaire » , proposés dans l’enceinte de l’école. « On nous appelle même d’Europe pour savoir quelles sont les délimitations du district » s’exclame Virgil de Voldère, un parent d’élève qui a piloté l’ouverture du programme bilingue et qui a depuis ouvert un établissement privé, La Petite Ecole. Cette dernière, située à quelques “blocs” de PS 84, propose un afterschool, une preschool et un camp d’été en français.

PS 84 est au coeur de ce que l’on pourrait appeler un «francopôle», un tissu d’options bilingues qui se complètent et s’entretiennent mutuellement au niveau d’un quartier voire de quelques “blocs”. A bien des égards, la situation est la même aux abords de PS 58 à Carroll Gardens (Brooklyn), et même autour du Lycée Français (LFNY) dans l’Upper East Side. A Carroll Gardens, plusieurs structures d’immersion partielle ou totale dans la langue française complètent le programme bilingue qui a vu le jour dans l’école publique en 2007. Citons The Language and Laughter Studio, Hands on World ou encore L’Ecole des Petits, dont les différentes activités s’adressent à la petite-enfance. L’International School de Brooklyn, à deux pas de PS 58 offre aussi un programme bilingue français (outre un espagnol).

Autour du Lycée Français, deux pre-schools, Le Jardin à l’Ouest et Petit Paradis, ont également vu le jour. «On se rend compte que les besoins locaux sont très variables. Certains voudront un programme bilingue, d’autres un after-school… D’où l’importance d’une offre localisée, car les élèves ne veulent pas avoir à faire de longs déplacements», insiste Elisabeth Ayvazian, coordinatrice EFNY (Education Française à New York) pour PS 84.

L’expérience de l’école publique de l’Upper West Side montre cependant que l’offre de français doit être suffisamment diversifiée pour toucher un maximum de personnes. Les trois programmes afterschool, par exemple, ont chacun leur identité propre : celui d’EFNY, qui compte entre 50 et 60 élèves dans sept classes, n’est pas un afterschool « en » français, mais « de » français souligne Mme Ayvazian, c’est-à-dire qu’il s’apparente davantage à un cours – ludique – avec exercices de grammaire et de vocabulaire; le « French After School Club » de Bonjour New York se veut lui un camp d’été avec activités et ateliers en tout genre; enfin, l’afterschool proposé par La Petite Ecole se concentre davantage sur l’éveil artistique. « Trois afterschool, cela fait peut-être beaucoup, mais il y a assez de place pour tous car nous faisons des choses différentes » souligne Ria Aichour, fondatrice de Bonjour New York, qui compte ouvrir deux autres afterschool dans l’Upper West Side.

Et si ces « francopôles », locaux et diversifiés, pouvaient permettre l’enracinement de l’enseignement du français dans certains quartiers? «C’est formidable, renchérit Virgil de Voldère, de La Petite Ecole, à propos de cette concentration d’initiatives. Pour l’instant, cette concentration n’est pas un handicap. Au contraire, elle attire les gens vers nous. Si quelqu’un recherche un cours de français pour son enfant, je peux l’orienter vers EFNY. Si des parents veulent améliorer la fluidité de leur enfant à l’oral, il viendra chez nous. » L’union fait décidemment la force.

Dix nominations pour "The Artist"

L’Academy of Motion Picture Arts and Sciences a dévoilé mardi matin la liste des nominés aux Oscars 2012. Sans surprise, le film français The Artist (bande-annonce ci-dessous) figure en bonne place. Le bijou de Michel Hazanavicius, qui retrace la chute d’une star du cinéma muet à l’heure de l’essor du cinéma parlant, est nominé dans dix catégories. C’est le deuxième film de plus nominé de cette édition 2012, derrière Hugo de Martin Scorsese, présent dans onze catégories.

Parmi les nominations qu’il faudra suivre : Jean Dujardin figure dans la catégorie du « meilleur acteur » ; Bérénice Bejo dans celle du « meilleur second rôle féminin» ; Michel Hazanivicius concourt lui pour l’Oscar du « meilleur réalisateur » ; enfin, le film produit par Thomas Langmann figure dans la très courue catégorie de « meilleur film », aux côtés de huit autres productions dont Midnight in Paris de Woody Allen, War Horse et The Descendants.

Le film figure aussi dans les catégories suivantes : « meilleur scénario », « meilleure bande originale », « meilleure direction artistique », « meilleure photographie », « meilleur montage » et « meilleure création de costumes ».

Avec autant de nominations – et la critique dithyrambique de la presse – on voit mal comment The Artist pourrait repartir bredouille de la cérémonie qui aura lieu le dimanche 26 février à 19h heure de New York, 16h heure de Los Angeles. Mi-janvier, la petite équipe de Frenchies avait remporté trois prix sur six possibles aux Golden Globes, dont celui du meilleur acteur comique (lequel était revenu à Jean Dujardin). Depuis, elle n’en finit pas d’accumuler les distinctions en France et aux Etats-Unis.

Infos pratiques :

Les Oscars – dimanche 26 février à 19h (EST) ou 16h (PST) sur ABC

 

La "French mom" consacrée, Hollande rhabillé

La presse américaine ne s’était pas beaucoup intéressée à François Hollande jusqu’à présent. Mais le meeting du candidat socialiste au Bourget, coup d’envoi officiel de sa campagne, dimanche dernier, a retenu l’attention des médias.

Et de quelle manière ! Du discours du candidat à l’élection présidentielle française, ces derniers n’ont retenu que les déclarations choc sur la finance. « L’adversaire de Sarkozy considère le secteur financier son ennemi » titre le Wall Street Journal. Reuters s’offusque et parle d’une “gifle” pour le monde financier tandis que pour le San Francisco Chronicle, “le combat contre la finance” de M. Hollande est même une promesse de campagne.“L’ancien chef du PS a promis que de nouvelles lois pour réglementer le secteur financier serait proposées durant les premières semaines de sa présidence, s’il est élu.” Qu’on se le dise, les méchants socialistes sont remontés à bloc pour 2012 !

Sarkozy Effect

A travers ces titres, c’est une méfiance voilée envers le socialisme qui s’exprime. Il y a peut-être un peu de cela dans l’article de Roger Cohen du New York Times, The Sarkozy Effect. Pour le journaliste américain, le peuple français aura à faire un choix crucial entre un candidat “leader” et un autre “qui incarne le changement“. On a d’un côté François Hollande, “cultivé, comme les Français aiment que leur président le soit“, “aminci“, un “gentleman bourré de charme et d’humour qui a étudié dans les meilleures écoles“.  Et de l’autre, Nicolas Sarkozy, le “sale mec qui gesticule“, le “Rastignac sans aucun mérite, aveuglé par l’ambition“.

Mais au-delà de cette mise en parallèle peu flatteuse, entre Hollande le socialiste et Sarko l’Américain, Roger Cohen a choisi : il vote Sarkozy. Et le journaliste d’énumerer les raisons pour lesquelles il lui pardonne son “égo à la Napoléon“.

Là encore, les socialistes ont bon dos. Roger Cohen les associe aux termes « immobilisme », « indécision » et « lutte des classes » tandis qu’il prête au président des attributs pour le moins américains. En effet, il est vu comme un « doer » (un homme d’action), qui a notamment déclaré que « l’amour de l’Amérique était OK ». « Le courage politique de Sarkozy est indéniable : beaucoup de personnes qui ne le supportent pas ont le sentiment qu’ils vont en avoir besoin », écrit-il.

Le retour de la “French mom”

Nous terminons cette revue de presse par un article du magazine britannique The Economist sur un sujet franco-américain : l’éducation des enfants des deux côtés de l’Atlantique. Le magazine fait une critique de Bringing Up Bébé, le livre de Pamela Druckerman qui vante la qualité de l’éducation inculquée aux enfants français. L’ouvrage qui doit sortir début février aux Etats-Unis s’inscrit dans la lignée des livres qui proposent aux Américaines de percer le mystère de la femme française, comme What French Women Know de Debra Ollivier ou French Women Don’t Get Fat de Mireille Guiliano.

The Economist résume l’ouvrage de Pamela Druckerman dans des termes qui pourront faire sourire certains parents. Il décrit les enfants français comme “patients“: “Ils attendent que leurs parents aient fini une conversation plutôt que de les interrompre“. “Ils ne laissent pas traîner leur jouets” et “mangent de tout contrairement aux enfants américains qui s’en tiennent au mono-régime pâtes et frites“. Les mères françaises semblent également moins stressées, “la maternité n’étant qu’une partie de leur vie” contrairement aux mères américaines “anxieuses et obnubilées par leurs enfants“.

Y-a-t-il une superiorité de la “French mom” comme French Morning l’avait avancé en janvier 2011? Le magazine nous calme tout de suite et décrit l’éducation à la française comme « dure », « exagérant l’échec et sous récompensant la réussite.» La France n’est pas encore tout à fait l’Amérique.

 

Le chien, meilleur ami de l'Américain

Les Américains ont du chien, plus que les Français. Aux Etats-Unis, il y a environ 78,2 millions de chiens domestiques, soit un chien pour 5 habitants, d’après le Pet Owners Survey du American Pet Products Association pour 2011. En France, le nombre de chiens domestiques atteint 7,6 millions, soit un chien pour huit Français.  Trente neuf pourcent des foyers américains possèdent au moins un chien, tandis que la part s’élève à 22% en France d’après la dernière enquête menée en 2010 par Facco avec la Sofres.

La différence entre les deux pays s’accentue. En France, la population canine domestiquée est en baisse depuis sept ans (-1 million en sept ans). A l’inverse, la part de toutous dans les foyers américains n’a cessé d’augmenter. En 2001, 36,1% d’entre eux accueillaient un chien, 37,2% en 2007, et 39% aujourd’hui. De quoi se sentir un peu moins seul : 85% des Américains considèrent que leur chien est un membre de la famille à part entière.

 

A la rencontre de la Chine avec Guy Sorman

Pour son deuxième « Débat sur la citoyenneté globale », une série de discussions gratuites et ouvertes à tous sur les défis internationaux actuels, le Lycée Français de New York s’intéresse à la Chine. Guy Sorman (ci-contre), économiste et intellectuel français, Anne-Laure Monfret, auteure de Comment ne pas faire perdre la face à un Chinois et Chien Chung (Didi) Pei, architecte et parent d’élève, participeront à ce débat animé par Emmanuel Saint-Martin, fondateur de French Morning et correspondant de France 24 à New York.

Infos pratiques :

« Au-delà de l’Occident : Rencontre avec la Chine » au Cultural Center du Lycée Français de New York, le jeudi 26 janvier à 18h30, 505 East 75th St. Réservations : (212) 439-3820

 

Les expatriés, des "individus en souffrance"

Patricia Glasel, directrice du programme de formation interculturelle pour cadres Global Leadership Training chez Berlitz Consulting, est venue partager, vendredi, avec les participants du symposium mondial des Conseillers du commerce extérieur, les résultats d’une étude réalisée par sa firme sur l’expatriation. Et les résultats sont édifiants pour les candidats au départ et les entreprises.

On apprend notamment que 62% des expatriés français quittent leur entreprise dans les deux ans après leur retour en France, ce qui suggère que les compétences acquises à l’international ne profitent pas à leur entreprise sur le long-terme. « Ce sont des individus en souffrance. Ils retrouvent la hiérarchie et les contraintes de la maison-mère, souligne Patricia Glasel. Et ils ne savent pas parler de leur expérience autrement que de dire : ‘j’ai passé dix ans à…’ Ils ne savent pas exprimer leur compétence. »

L’étude a été réalisée en partenariat avec l’institut de sondage BVA sur la base de témoignages de 189 expatriés ou futurs expatriés et 93 conjoints. En parallèle, trente entretiens approfondis ont été effectués en 2010 avec des expatriés ayant vécu à l’étranger.

Autres enseignements de l’étude :

–         S’expatrier en famille : 94% des personnes interrogées ayant une famille veulent que leur enfant soit exposé à l’international. Ce qui signifie, selon Mme Glaser, que les entreprises doivent considérer que l’expatriation s’applique autant à l’employé qu’à sa famille.

–       L’expatriation vue par le conjoint : seul 28% des futurs expatriés considèrent que l’adaptation au nouvel environnement sera le défi majeur, contre 40% des conjoints. « C’est la bombe à retardement, souligne Patricia Glaser. Ils parlent tous les deux du départ mais ne l’appréhendent pas du tout de la même façon. » Elle ajoute : « Ils ne sont plus homme ou femme mais une équipe qui doit gagner ensemble. »

–         Expatriés récidivistes : les individus qui repartent après une ou plusieurs expatriations appréhendent davantage le départ que les primo-expatriés (52% contre 28%)

Obama dîne -et fait la manche- chez Daniel

Barack Obama est arrivé à 17h03 précises et s’est engouffré dans le plus chic des restaurants français de l’Upper East Side. “Paniers de pains, assiettes de fromages et petits-fours sur nappes blanches” l’attendaient, raconte le journaliste du Daily News autorisé sur place et chargé de raconter la scène à tous ses collégues (on appelle cela un “pool” dans le métier). Sont aussi au rendez-vous une centaine d’invités qui avaient chacun payé 5.000 dollars pour le privilège de passer quelques minutes avec le président.

Ce n’est pas la première fois que Barack Obama vient chez Daniel Boulud pour lever de l’argent. Il y était déjà en juillet pour un dîner où le prix par tête était cette fois de $35.800 (photo ci-contre). Jeudi, il est venu à la rencontre de donateurs juifs. Il a commencé son discours en remerciant l’ancien maire de New York, Ed Koch, fervent supporter d’Israël. Il s’était distingué il y a quelques mois en critiquant la politique de la Maison Blanche vis-à-vis de l’Etat Hébreu mais a depuis rejoint les rangs démocrates derrière le président. Ce dernier insiste que son soutien à Israël est “indéfectible“.

La presse est ensuite priée de sortir avant les questions du public. Elle ne sera pas non plus conviée au deuxième évènement de la soirée, toujours chez Daniel et toujours avec des donateurs juifs. Cette fois, les 60 invités ont déboursé un minimum de $15.000 par tête pour s’asseoir à table avec le président.

Barack Obama devait ensuite filer à deux pas de là chez le réalisateur Spike Lee pour un nouvel évènement, cette fois à destination de 45 invités (qui auront eux déboursés $ 35.000) avant de quitter l’enclave de l’Upper East Side pour aller à Harlem. Le fameux Apollo Theater accueille un concert auquel assistent 1.400 supporters du président qui n’ont eux déboursé que 200 dollars… Au total, la soirée new-yorkaise de Barack Obama lui aura permis d’empocher 3,25 millions de dollars pour sa campagne et celle des démocrates.

 

Dans les coulisses du Waldorf-Astoria

En ce début d’année, je vous propose une balade insolite, culturelle et gourmande dans un des fleurons de l’art déco new-yorkais : Le Waldorf=Astoria

L’hôtel propose en effet une visite peu connue du grand public. Le guide vous entraînera dans les méandres de couloirs et des salles mythiques qui ont fait sa réputation. Confortablement installé dans les canapés d’une suite ouverte pour vous, vous écouterez mille et une anecdotes sur les grands noms de la politique et du show business qui y ont séjourné quelques nuits ou quelques années ainsi que les bisbilles familiales qui ont jalonné sa construction.

Le Waldorf=Astoria, 47 étages sur Park Avenue, est en fait le deuxième du nom. En 1893, William Waldorf Astor, pour faire enrager sa tante et voisine Caroline Astor, rase sa maison à l’angle de la 5ème avenue et la 33ème rue. Il y fait construire le Waldorf Hotel, le plus grand de l’époque avec ses 13 étages. En 1897, et en guise de riposte, Caroline Astor autorise la destruction de sa demeure mitoyenne, à l’intersection de la 5ème et de la 34ème rue, et engage l’architecte du Waldorf afin de faire construire, en lieu et place, l’Astoria Hotel. Le bâtiment est plus grand, avec 16 étages. Les querelles familiales apaisées, les deux hôtels sont réunis pour former le Waldorf=Astoria. Celui-ci sera racheté et démoli en 1929 afin de laisser la place à un autre monument: l’Empire State building.

Véritable musée vivant de l’Art Déco, l’hôtel est reconnu comme l’un des meilleurs exemples du genre. Difficile d’imaginer que, dans un objectif de modernisation, certaines des richesses qu’il renferme ont failli disparaître. Ainsi, « The Wheel of life », le superbe parterre de mosaïque (148.000 pièces) qui se situe dans le lobby de Park Avenue, a été recouvert de moquette pendant si longtemps qu’on en avait même oublié l’existence. Heureusement, sa redécouverte, par hasard, à la suite d’une inondation dans le hall d’entrée, entraîna la réhabilitation complète du décor historique du lobby dans les années 80.

Au cours de la visite, fermez les yeux et vous entendrez swinguer le Steinway de Cole Porter qui résida au Waldorf près de 30 ans. Vous assisterez aux fiançailles de Grace Kelly qui durèrent trois jours ou danserez toute la nuit dans la Starlight room dont le toit rétractable permettait autrefois de faire la fête sous les étoiles (désormais condamné par le système d’air conditionné). « The grand ballroom » et son plafond qui s’élève à plus de 13 mètres de haut ont quant à eux vu se produire les plus grands, de Sinatra à Diana Ross en passant par…Line Renaud ou Maurice Chevalier qui dû effectuer un de ses tours de chant a capella à la suite d’une grève de ses musiciens !

La visite s’achève par un passage dans l’envers du décor, à travers les cuisines qui desservent les quatre restaurants de l’établissement et le room service, premier du genre à avoir été ouvert 24h/24h. Un détour idéal pour se mettre en condition et profiter du copieux déjeuner inclus dans la visite et découvrir certains plats inventés ici et devenus célèbres tels que la Waldorf Salad créée par le fameux maître d’hôtel Oscar Tschirky, ou le Red Velvet Cake. Pas de surprise au menu donc mais du bon “classique” américain et une excellente façon de terminer en douceur ce voyage à travers le temps, bien au chaud dans le lustre et les velours du siècle dernier.

Infos pratiques :

Tous les jeudis et samedis matin à 10h15, déjeuner inclus (entrée, plat, dessert, café) au restaurant Peacock Alley ou Oscar selon les jours – $50 par personne (inc taxes et gratuity). Réservation au (212) 872-1275.

Retrouvez Sophie Wadoux et l’équipe de « Diner en ville » :

Website: http://dinerville.canalblog.com
Blog: http://tumangesquoi.canalblog.com

 

A Harlem, un IKEA d'un autre temps

Des toilettes d’avant-guerre. Une cabine téléphonique londonienne. Un candélabre du XVIIIème siècle. On ne se rend pas uniquement au Demolition Depot pour acheter, mais pour se régaler les yeux. L’endroit, un  gigantesque magasin des pièces anciennes dans le quartier d’East Harlem, ressemble à une maison hantée. Le parquet grince. Les lumières clignotent. Et les nombreux chats du propriétaire déambulent entre les objets anciens. Des cheminées style Louis XV sont entreposées à côté de portes victoriennes, des fenêtres façon “Belle époque” sont accrochées au plafond. L’atmosphère du lieu est tellement éloignée du monde moderne que l’on s’attendrait presque à croiser Abraham Lincoln donnant le bras à Marie-Antoinette au détour d’une allée.

Créé en 2000, il est le bébé de Evan et Leslie Blum, un couple de New-Yorkais qui pratique le « sauvetage » de pièces d’architecture issues de bâtiments destinés à la démolition. Ironie du sort, le premier magasin du couple Blum était situé dans un vieux bâtiment du Lower East Side, classifié comme dangereux et détruit par la Mairie. Depuis, les deux brocanteurs ont ouvert un magasin dans le Connecticut en plus de celui d’Harlem.

Le magasin d’East Harlem attire une clientèle hétéroclite : collectionneurs en quête de pièces uniques, producteurs du monde du spectacle et du cinéma à la recherche d’éléments de décor “vintage” ou simples curieux venus flâner dans ce bric-à-brac d’un autre temps. Patricia, décoratrice d’intérieur, explique qu’elle emmène régulièrement ses clients au Demolition Depot , car “ils ont généralement envie de quelque chose de plus original que les objets de type IKEA” et “si pendant plusieurs années la décoration moderne minimaliste a dominé, il y a vraiment un retour de l’ornement vintage, qui est beaucoup plus chaleureux.” Un autre client nous signale cependant que les prix ne sont pas indiqués sur les produits : il faut noter le numéro attribué à chaque objet et demander à un vendeur.

Infos pratiques :

Demolition Depot, 216 East 125th st, ouvert toute la semaine.