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"Diversifier la programmation du TriBeCa Film Festival"

Le cinéphile Frédéric Boyer rebondit. Après avoir été débarqué, en juin, de son poste de délégué général de la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes – fonction qu’il occupait depuis deux ans – il vient d’etre nommé directeur artistique du préstigieux Festival du Film indépendant de TriBeCa. Il entrera en fonction en janvier 2012 après le Festival de Cinéma Européen des Arcs dont il assure actuellement la direction artistique.

« Je me suis senti frustré, on m’a coupé l’herbe sous le pied, c’est difficile de ne plus avoir de support », explique-t-il à propos de son départ de Quinzaine. Un sentiment de vide qu’il ne tardera pas à combler grâce à Geoff Gilmore, ancien directeur du Festival de Sundance, aujourd’hui président du Festival de TriBeCa. « Tout s’est joué en septembre dernier au Festival de Toronto où Geoff Gilmore, que je connais bien, m’a proposé de rejoindre son équipe ».

C’est la première fois qu’un Français occupe le poste de directeur artistique du Festival de TriBeCa. Frédéric Boyer prend une place laissée vacante depuis 2009. « C’est intimidant, la façon de travailler aux États-Unis est différente de la nôtre, la vision du monde cinématographique également, mais c’est ce qu’il m’arrive de mieux », confie-t-il.

Un pont entre la France et les États-Unis

A son nouveau poste, Frédéric Boyer veut promouvoir « une programmation plus diversifiée ». Il souligne aussi que le Festival de TriBeCa, créé en 2002 par l’acteur Robert De Niro pour donner une nouvelle vitalité à ce quartier du sud de Manhattan meurtri par les attentats du 11-Septembre, est parvenu à maturité « mais qu’il reste des frontières à explorer ». Le nouveau directeur artistique souhaite avant tout garder le rôle premier de l’évènement : la découverte de nouveaux talents. « Je ne suis pas un vendeur de films, je recherche des longs-métrages, je déniche des scénarios surprenants».

Avant sa prise de fonction à New York, Frédéric Boyer peaufine la programmation du Festival de Cinéma Européen des Arcs en France. Ce grand rassemblement du septième art devrait arriver à New York d’ici la fin de l’année. Un départ vers une nouvelle vie. Il se dit prêt à relever ce défi « avec plaisir, enthousiasme, mais avant tout avec passion ».

Infos pratiques :

La 11ème édition du Festival du Film de TriBeCa se tiendra du 18 au 29 avril prochain. Site ici

 

Des débitants de boissons de LA relèvent le bar

Blondes, brunes ou rousses, il y en aura pour tous les goûts… lors de la fête de la bière ce samedi 3 décembre. Plusieurs bars de Los Angeles (Verdugo Bar, le 38 degrees, Surly Goat, Blue Palm…), membres du club ColLaboration, organisent un “pop up Beer Garden”, comprenez un jardin de bière éphémère. L’occasion de tester de nouvelles saveurs. Les festivités se dérouleront en extérieur de 12h à 17h et permettront à tous les amateurs de mousse de se rencontrer autour de leur breuvage favori.
Pour participer à l’événement, il faut avoir le verre de ColLaboration. Si vous avez déjà participé aux précédentes manifestations, l’entrée sera gratuite en ramenant le verre des membres. Sinon, mieux vaut l’acheter à l’avance ici car un nombre limité de verres sera vendu à l’entrée à midi. Le verre coûte $15, et les bières $6. Il faut montrer une carte d’identité pour entrer car l’âge minimal est de 21 ans.
Infos pratiques
ColLaboration, samedi 3 décembre de 12h à 17h, au 5410 N San Fernando Rd West Los Angeles.

Pulse Miami au Ice Palace Studio

Pulse Miami fait son retour au Ice Palace Studio, dans le Miami Wynwood Arts District. La 7ème édition accueillera du 1er au 4 décembre 2011 90 galeries et artistes de toute discipline (photographes, peintres, sculpteurs etc…) venus de 13 pays pour partager leurs travaux. Cette année, des maîtres comme Robert Mapplethorpe, le photographe connu pour ses nus, ou le « visual artist » brésilien Vik Muniz seront présents à cette foire d’art originale qui s’offre des rendez-vous annuels à New York, Los Angeles et Miami.
Infos pratiques:
Pulse Miami. Au Ice Palace Studios – 1400 North Miami Avenue. Du 1er au 4 décembre 2011. Le jeudi de 13h à 19h, le vendredi et samedi de 11h à 19h et le dimanche de 11h à 17h.
Pour télécharger le PULSE Miami catalogue ici et pour la liste des exposants ici.


 

Art Basel Miami, le retour

Du 1er au 4 décembre, Miami accueille la 10ème édition d’“Art Basel”. Cette année, plus de 260 galeries venant des Etats-Unis, d’Europe, d’Amérique latine, d’Asie et d’Afrique exposeront les oeuvres de plus de 2.000 artistes. L’événement permet aux amateur d’art (et à tous les autres) de découvrir les nouvelles tendances dans l’art contemporain et de rencontrer des artistes venant du monde entier. Un beau mélange culturel et esthétique.
L’évènement rassemble artistes de renom et débutants. Parmi ces derniers, l’artiste français Christophe Leroux, exposera ses oeuvres au Scope salon sur le stand de la Maximillian Gallery. Jeune talent, l’artiste est influencé par le paysage urbain industriel et dit vouloir transformer “l’intensité urbaine” en beauté.
Pour marquer sa 10ème édition, Art Basel inaugurera une nouvelle collaboration avec le Bass Museum of Art en transformant Collins Park en scène et galerie géante. Pour la première fois aussi, des vidéos d’art seront projetées en plein air, dans le parc SoundScape sur le mur du “New World Center” conçu par Frank Gehry.
Infos pratiques:
Art Basel Miami – Convention Center au Convention Center Drive et Washington Avenue du 1 au 4 décembre 2011. Ouvert tous les jours de midi à 20h. Dimanche de midi à 18h. Site ici
 

Les jeux de mots et de couleurs de Ben Vautier

“J’aime la vie”, “Aujourd’hui rien d’impossible”, “Red is a word”… On connaît tous les petites phrases qui décorent l’intérieur des agendas scolaires en France. Ces phrases ont rendu Ben Vautier ou “BEN” célèbre . Le travail de cet artiste français, connu dans le monde entier pour ses peintures manuscrites, est exposé en ce moment dans la Vicky David Gallery à Chelsea. Jusqu’au 14 janvier, vous pourrez y découvrir de nombreuses oeuvres: la toile jaune sur laquelle Ben Vautier a malicieusement écrit “Yellow is only a word so this is red” ou encore la toile rouge sur laquelle on peut lire l’inscription “reading”.

La Vicky David Gallery a ouvert le 15 septembre dernier et expose principalement des artistes français et européens.

Infos pratiques:

Exposition Ben Vautier à la Vicky David Gallery, jusqu’au 14 janvier – 522 West 23rd street (à l’angle de la 10ème avenue) – Galerie ouverte du mardi au samedi, de 10h à 18h – Site: www.vickydavid.com

Le cinéma français pour tous

Le festival “In French with English subtitles” souffle sa troisième bougie avec, une fois de plus, une belle série de films français en VO sous-titrés en anglais de manière à être accessible aux non-francophones. Le programme complet est en fin d’article.

L’acteur français Yvan Attal, qui a le rôle principal dans deux des films présentés, R.I.F. (Recherches dans l’intérêt des familles) et Dans la tourmente, devait être l’invité d’honneur de cette édition 2011 mais le festival a annoncé, mercredi, que sa présence était incertaine. “Avec ce festival, on va montrer que les Etats-Unis ne sont pas les seuls à faire des films: les Français aussi!” avait-il assuré la semaine dernière à French Morning. “Il me semble évident de vouloir promouvoir les films français aux Etats-Unis. A New York, il y a un public de francophiles new-yorkais en demande de films français.»

Le film R.I.F, qui ouvrira le festival le 2 décembre, raconte la disparition de la femme d’un policier sur la route des vacances. Le flic, joué par Yvan Attal, décide alors de mener l’enquête lui-même. Mais très vite, des soupçons commencent à peser sur lui. Le deuxième film, Dans la tourmente, est un drame psychologique qui se déroule à Marseille. Un patron prépare à l’insu de ses ouvriers la délocalisation de son usine, avec un détournement de 2 millions d’euros. Franck, l’un des salariés l’apprend et, sans en parler à sa femme Hélène, décide avec Max, son ami de toujours, de passer à l’action. Clovis Cornillac et Mathilde Seigner partagent l’affiche du thriller avec Yvan Attal.

Des films suivis de débats

D’autres long-métrages récents font partie de la sélection. Entre autres, Tous les soleils, de Philippe Claudel, un film sur la vie sentimentale d’un père de famille. On trouvera aussi Et soudain tout le monde me manque, de Jennifer Devoldère, qui raconte l’histoire d’un père de 60 ans qui va être papa à nouveau. Et la nouvelle n’enchante pas ses deux autres filles, nées d’un précédent mariage… Egalement au programme, Bienvenue à bord, une comédie d’Eric Lavaine: Isabelle embarque sur une croisière avec son patron qui vient de la licencier et de rompre avec elle. Belles réjouissances en perspective!

Jennifer Devoldère, la réalisatrice de Et soudain tout le monde me manque, et Eric Lavaine, le réalisateur de Bienvenue à bord, seront également présents lors du festival. A l’issue de la projection de leurs films, le public pourra débattre avec eux. Entre comédies et films policiers, la programmation devrait réjouir le plus grand nombre. D’autant que tous les bénéfices du festival reviendront à des oeuvres caritatives, la fondation Make-A-Wish et l’Entraide française.

Programme:

– Vendredi 2 décembre, à  19h30, Recherches dans l’intérêt des familles, en présence ou non d’Yvan Attal. Projection suivie d’un débat et d’un cocktail dînatoire, puis d’une soirée de gala à 21h45.

– Samedi 3 décembre, à 13h, projection du film Quartier Lointain, de Sam Garbarski. A 15h15, Tous les soleils, de Philippe Claudel. A 17h30, Et soudain tout le monde me manque, de Jennifer Devoldère. Et à 20h, Dans la tourmente, de Christophe Ruggia, en présence ou non d’Yvan Attal.

– Dimanche 4 décembre, à 13h, projection de Moi, Michel G., milliardaire, maître du monde, de Stéphane Kazandjian. A 15h, l’élève Ducobu, de Philippe de Chauveron. A 17h30, Bienvenue à bord, d’Eric Lavaine. Et à 20h, Switch, de Frédéric Schoendoerffer.

Festival “In French with English subtitles”, du vendredi 2 décembre au dimanche 4 décembre à l’Alliance française (FIAF), dans le Florence Gould Hall, au 55 East 59th street, entre Park Avenue et Madison Avenue. Tarif: $12 par film ou $10 avec réduction pour les films du samedi et dimanche. Pass samedi et dimanche: $65 ou $45 avec réductions. Pass opening night du 2 décembre avec film+ gala= $110. Pass pour les 3 jours: $160. Réservations ici.

 

 

DSK piégé et la France envahie par les Chinois

Revoilà DSK et la théorie du complot. C’est un article, écrit par le journaliste Edward Epstein, paru  dans le New York Review of Books le week-end du 26 et 27 novembre, qui relance le débat. Pour lui, c’est sûr :« Dominique Strauss-Kahn était sous surveillance », et en conclut « qu’il a bien eu machination » affirme-t-il sur Europe 1, le samedi 26 novembre.
Si l’article d’Epstein a provoqué un beau pataquès en France, force est de constater que la presse américaine s’y est peu attardée. C’est d’abord le silence qui a prévalu puis, principalement à la suite de l’hyper couverture française, des articles sceptiques. «Le problème avec les théories du complot, c’est que les personnes qui les concoctent, aiment repartir de zéro» affirme Christopher Dickey dans The Daily Beast. Au delà des faits, si complot il y a eu, «Diallo est un choix de séductrice curieux. Son visage est marqué de cicatrices. Et bien qu’elle ne soit pas grosse, elle est cependant d’une certaine carrure». Christopher Dickey n’affirme pas détenir la vérité, mais souligne juste que «nous n’avons pas besoin de conspirateurs pour savoir ce qui s’est passé».
Les Français ont peur des Chinois
Dans le 11ème arrondissement de Paris ou face à un éventuel sauvetage de l’Europe par la Chine, le constat semble le même, souligne le Los Angeles Times: Les Français craignent les Chinois. La journaliste Devorah Lauter fait un parallèle -osé- entre les craintes de riverains face à l’arrivée de commerçants chinois dans la rue Popincourt et le risque de voir Pékin investir massivement en France. L’article alterne réactions de locaux par rapport à la sinisation de la rue et commentaires de responsables politiques sur une possible intervention chinoise dans les finances publiques françaises. Pour la journaliste, il reste pourtant «peu probable de recréer l’expérience de la rue Popincourt à travers la France entière».
Au-delà du débat français, on peut voir dans cet article le reflet des craintes américaines par rapport au nouveau géant d’Orient. La journaliste donne la parole à un expert français, qui souligne que pour les Français et « les imaginations occidentales », la Chine reste méconnue et donc source de suspicions. Le responsable d’une association de jeunes chinois français affirme  pour sa part que la communauté chinoise est vue comme « des extraterrestres ». Comme pour montrer que tout le monde se trompe, elle termine l’article en citant une commerçante qui soutient la présence chinoise dans le quartier, rappelant que celle-ci a dynamisé l’arrondissement.
Inutile, le Quai Branly?
Autre thème «français» dans la presse américaine de la semaine dernière : le Musée du Quai Branly organise une exposition sur l’esclavagisme pratiqué par les colons français. Pour le Washington Post, l’exposition est courageuse car elle revient sur la passé colonial de la France, source des attitudes racistes qui persistent aujourd’hui. Mais pour le New York Times, c’est le musée même, voulu par Jacques Chirac, qui est source d’ambiguïté. En effet, selon le quotidien, l’approche générale du musée est d’exposer l’esthétisme et l’art non occidentaux mais, ce faisant, il «dépouille les objets d’art de leur véritable contexte et revendique la beauté des objets au nom de l’esthétisme occidental». «L’individualité de chaque culture est effacée, l’histoire est à peine remarquée; l’objectif de l’objet n’est que vaguement mentionné… » Selon le New York Times, çela s’explique par le fait que les musées, parisiens notamment, sont des institutions profondément marquées par les idéaux des Lumières, aux origines de la pensée occidentale. «L’Occident durant les Lumières, a par delà les siècles, donné aux autres cultures une compréhension exhaustive ou au moins un examen approfondi. C’est pour cela que l’anthropologie et l’ethnologie sont des disciplines occidentales de même que le musée est une institution occidentale. » Le Quai Branly n’aurait-il donc pas lieu d’être?

L'affaire DSK à l'université

Depuis le 14 mai 2011, ce qu’il s’est passé (ou pas) dans la suite 2806 alimente abondamment les médias. Son impact sur les opinions publiques française et américaine ne fait aucun doute. En revanche, on manque encore de recul pour tirer les conséquences de ces événements.
Une conférence de deux jours organisée par des universités et des institutions des deux pays a pour but de réfléchir sur les traitements médiatique et judiciaire du scandale de l’année, ainsi que des scandales sexuels passés. « The DSK Scandal : Transatlantic Reflections on sex, law, and politics » vise à interpréter les différences culturelles révélées par ces affaires ainsi que les remises en question qui s’en sont suivies.
Le jeudi 1er décembre, les participants analyseront les limites que s’imposent les médias de chaque côté de l’Atlantique et l’importance accordée à la parole des protagonistes, qu’ils soient victimes ou accusés.
Le vendredi 2 décembre, les systèmes judiciaires de chaque pays seront examinés à la loupe dans un premier temps, de la « perp walk » à la présomption d’innocence. Une deuxième table ronde se penchera l’après-midi sur la séduction en politique et la définition du féminisme dans chaque culture.
Infos pratiques:
The DSK Scandal : Transatlantic Reflections on sex, law, and politics:
– Jeudi 1er décembre à 16h à la Moot Court Room at Cardozo School of Law, 55  5th Ave  New York.
– Vendredi 2 décembre de 10h à 12h à la Moot Court Room at Cardozo School of Law, 55  5th Ave  New York et de 14h à 16h à la Maison Française, NYU, 16 Washington Mews, New York.
Programme complet ici

Le top 50 de la haute-couture au FIT

Le musée de la Fashion Institute of Technology (FIT) expose, à partir du 29 novembre dans “The Great Designers: Part One”, les cinquante tenues qui ont le plus influencé la haute-couture ces deux derniers siècles. On trouvera, entre autres, des pièces Dior et Chanel, ainsi que les créations d’Alexander MacQueen et d’Oscar de la Renta. Les visiteurs pourront admirer un ensemble Versace en soie datant de 1991, avec le visage de Marylin Monroe en guise de motif. Egalement présente dans l’exposition, la fameuse robe rouge de velours du créateur italien Mario Fortuny.
Les vêtements ont été choisis parmi les 50.000 pièces de la collection de vêtements de haute-couture que possède le musée. L’exposition est ouverte jusqu’au 8 mai, et à partir du 23 mai débutera l’exposition “The Great Designers: Part Two”. Cette dernière mettra aussi en scène cinquante autres tenues qui ont joué un rôle primordial dans la mode. Début 2012, le musée sortira un livre qui accompagnera les expositions: ” The Great Designers: Fashion’s Hall of Fame from A to Z”. L’ouvrage présentera les 500 tenues qui ont le plus influencé le monde de la haute-couture.
Infos pratiques:
“The Great Designers: Part One”, du 29 novembre 2011 au 8 mai 2012, au Fashion Institue of Technology, au croisement de 27th St et de 7th avenue. Ouvert du mardi au vendredi, de 12h à 17h et le samedi de 10h à 17h. Fermé le dimanche et le lundi. Entrée libre. Site ici
 

CharlElie Couture: "J’ai accepté ma schizophrénie"

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Huit ans qu’il parcourt les rues de New York, et qu’il est toujours aussi fasciné par la ville et son énergie. Comme il craignait que l’éblouissement des débuts ne s’estompe, il a pris des photos dès son arrivée, presque 12.000 à ce jour.

Certaines d’entre elles étaient déjà dans son premier album photos « New York BY CharlElie » en 2009, qui s’était vendu à 10.000 exemplaires. Deux ans plus tard, CharlElie Couture publie « New York BE CharlElie » pour montrer que son enthousiasme pour la ville est toujours intact. Et partager sa vision : « Le point de vue de la chaussée », comme il dit. « Je me déplace à vélo, un appareil numérique dans la poche que je dégaine en fonction de l’inspiration».

« New York BE CharlElie » met le doigt sur l’énergie de la ville. Sa touche: des photos en mouvement, étirées, montées et remontées ou couvertes de traits colorés. Il dit faire 150 opérations de retouche avec « 30 à 40 outils » différents avant d’envoyer les clichés à l’imprimeur. C’est aussi ce qu’il appelle le « RE », comme dans sa galerie ReGallery. Ce retour sur son travail, il le fait dans tous les domaines, de la chanson à la sculpture, l’écriture et la peinture. « Je n’ai aucun problème à revenir sur une photo, à la retravailler. Un cliché devient une séquence, ce n’est plus la simple captation d’un instantané. Je fais un énorme travail de postproduction dessus. Un deuxième regard donne du relief à l’image, lui apporte de la richesse et permet de l’interpréter différemment».

Toucher à tous les domaines en une journée

L’album, mélange de styles, reflète la philosophie de CharlElie Couture  « multiste » autoproclamé, inspiré par De Vinci, Picasso, Warhol et refusant d’être réduit à une seule discipline artistique. Ici, il n’est pas seulement chanteur ou peintre, mais « Renaissance Man », selon la définition américaine des artistes explorant plusieurs domaines. Cette capacité à passer d’un mode d’expression à l’autre en fonction de l’inspiration, il la doit à un talent particulier : « Je ne perds pas de temps dans les entre-temps. J’ai accepté ma schizophrénie et même si il y a des périodes où je me concentre plus sur un projet, il m’arrive de toucher à tous les domaines en une seule journée. Je me jette dans mon art, je n’ai pas besoin de sas de décompression pour passer d’une chose à l’autre. »

L’énergie qu’il trouve à New York n’y est pas pour rien. « En France on vit bien, mais on s’y sent mal, tandis qu’à New York on vit mal, mais on s’y sent bien »

«Si je ne vivais pas à New York, je rêverais d’y être. On peut visiter beaucoup de villes, beaucoup de pays, mais il n’y en a pas beaucoup comme celle-ci, qui vous donne envie d’y rester, de vous y installer. »

De France, il en revient à peine, après une tournée pour son album « Fort Rêveur ». A New York, il est en phase de réécriture de l’un de ses prochains recueils, « 50 poèmes inchantables » et repart dans quelques jours pour l’Hexagone où d’autres projets l’attendent.

Infos pratiques :

Dédicace de  “New York BE CharlElie” avec CharlElie Couture – mercredi 30 novembre de 17h30 à 19h30 à Rizzoli Bookstore – 31 W 57th St entre 5th et 6th Avenue.

http://www.charlelie.com

http://meetcharlelie.com


 

Chez Patrice Béliard, un parfum de zénitude

Les flacons “robe corset” de Jean-Paul Gaultier ou coniques d’Issey Miyake vous font rêver? Le nom qui est derrière ces oeuvres design sans doute moins: Beauté Prestige International (BPI). «Personne ne connaît», avoue Patrice Béliard, le Président du groupe français pour les États-Unis. Il s’en amuse presque: «et c’est très bien comme ça. Ce qui compte, ce sont les grands noms de la haute couture que nous représentons.» En réalité, BPI est très connu des professionnels du luxe: c’est une filiale de la plus ancienne Maison de cosmétiques au monde: le japonais Shiseido, qui fêtera ses 140 ans l’an prochain.
Français, aux États-Unis, à la tête d’une filiale d’un grand groupe nippon: la situation ravit Patrice Béliard. «Je me sens 100% français, mais avec un goût pluriculturel» résume-t-il. Il lui est pourtant difficile de citer son pays natal. Patrice Béliard est certes né à Paris, il y a 38 ans, mais il a vécu les douze premières années de sa vie entre le Mexique, le Brésil et le Canada, au gré des nominations de son père, Jean, ancien résistant et ambassadeur de France, décédé l’an dernier. Sa carrière professionnelle est à l’image de son enfance: faite de voyages. Après l’école de commerce ESCE, une coopération à Londres et un premier poste à Paris chez Hermès, il entre dans le groupe Shiseido en 2000 comme sales manager pour BPI. Il sera nommé successivement à Miami, à Tokyo et à Milan, avant de revenir aux États-Unis pour prendre la tête de BPI USA à New York au printemps dernier. «Avoir baigné, dès mon plus jeune âge, dans le mélange des cultures m’a ensuite aidé à m’adapter, à mieux appréhender les différences».
Parfum et moeurs japonaises
Un atout pour comprendre les relations entre Shiseido et la France. C’est à Paris que la célèbre Maison de luxe a choisi d’établir, il y a 20 ans, le siège de sa branche parfums. «Cela semblait évident pour le groupe. Notre pays avait toutes les qualités pour devenir le centre créatif et de production.» Le parfum n’était pas – et n’est toujours pas – entré dans les mœurs nipponnes. «Les Japonais utilisent le parfum comme un accessoire qui complète une tenue. Une femme habillée en Jean-Paul Gaultier achèvera sa tenue par un parfum Gaultier». Rien à voir avec la conception européenne du parfum révélateur de la personnalité de son usager. Au début des années 90, Shiseido a donc fait construire une usine à Gien, dans le Loiret, pour fabriquer tous ses produits à base d’alcool (parfums, eaux de parfum, eaux de toilette), et, à une heure de voiture de là, à Ormes, une seconde usine pour la recherche et la création des produits cosmétiques dérivés. BPI a été créé dans la foulée pour la distribution des parfums, avec une première licence, L’Eau d’Issey, d’Issey Miyake. Suivront des accords signés avec Jean-Paul Gaultier en 1993 et Narciso Rodriguez dix ans plus tard, une marque américaine en bonne place dans un marché hispanique en pleine expansion; enfin, Elie Saab en 2008. Et singularité du marché américain: BPI distribue également les parfums Hermès et Annick Goutal. En tout, six grands noms du luxe qui placent la filiale de Shiseido en tête de la parfumerie “sélective”.
La filiale américaine que dirige Patrice Béliard génère 15% du chiffre d’affaires global avec ses 70 employés (sur les 600 de BPI) et ses 2.200 points de ventes (Macy’s, Bloomindale’s, Saks ou encore Sephora). Une distribution restreinte, propre aux produits de luxe. «Nous sommes très vigilants, notamment pour lutter contre le marché “gris”, notre ennemi numéro un ici». Tous les produits sont codés afin de détecter ces ventes par des canaux de distribution non autorisés par BPI. « Les États-Unis représentent un marché très complexe. Ce n’est pas un, mais des pays, et il y a une multitude d’acteurs » explique Patrice Béliard. Les coûts opérationnels y sont très élevés (multipliés par deux dans chaque point de ventes car deux départements distincts hommes/femmes); les budgets publicité cinq fois plus élevés, les trois quarts passant en pub olfactive dans la presse papier; et la concurrence féroce, avec notamment l’omniprésence des marques de célébrités. « J’ai ainsi découvert le phénomène Justin Bieber” raconte Patrice Béliard avec humour. « Mes quatre enfants n’ont pas encore l’âge d’être fans du jeune chanteur… », l’ainée n’a que 8 ans.
Les États-Unis forcent à s’adapter et à se développer vite, un rythme que n’a pas toujours su adopter Shiseido dans le choix de ses réseaux de distribution. Développer l’e-commerce: BPI ne possède pas encore de site d’achat en ligne, « ce n’était pas une priorité jusqu’à présent ». Le téléachat? « On y pense… c’est une vraie réalité aux États-Unis ». Car si les parfums des grands créateurs marchent bien à New York, Los Angeles, Miami et Chicago, ils sont méconnus de l’Amérique des petites villes.  «Nous recherchons aussi de nouvelles marques à distribuer». En 2016, BPI perdra la licence Jean-Paul Gaultier, rachetée par le groupe catalan Puig. Le départ d’une marque phare: Le Male est aujourd’hui au top 10 des parfums pour hommes aux États-Unis. En attendant, Patrice Béliard promet avec enthousiasme «de grosses nouveautés» pour l’an prochain. Dans le monde des parfums, il faut savoir rester zen…
Crédit photo: Anthony Behar/Sipa

Achats en ligne: la France va-t-elle rattraper les US?

Les ventes en ligne se portent bien aux Etats-Unis, la preuve avec la vague 2011 de soldes post-Thanksgiving ! Cette année, lors du traditionnel “Black Friday”, le premier vendredi après Thanksgiving qui marque le coup d’envoi des achats de Noël, les ventes sur internet ont bondi de 26% par rapport à 2010. Jamais en 2011 les Américains n’avaient autant acheté  en ligne : ils ont dépensé ce jour-là $816 millions sur l’internet. Le spécialiste des tendances dans le monde du digital, comScore, estime en outre que cinquante millions d’Américains ont cliqué sur le bouton “buy” vendredi dernier, soit 35% de plus que l’an dernier. Le cru 2011 de “Cyber Monday” n’a pas été mauvais non plus. Selon IBM Benchmark, les achats de lundi ont été de 15% supérieurs par rapport au même jour l’an dernier.
En 2010, les Américains ont dépensé sensiblement plus que les Français pour leurs achats en ligne. Aux Etats-Unis, d’après comScore, on a acheté pour $227,6 milliards de biens et services via l’Internet en 2010. La dépense moyenne a donc été de $728 par personne, soit 547€. Quant aux Français, ils ont dépensé 480€ par personne,  soit 31 milliards d’euros au total, d’après la Fevad.
En revanche, la croissance des ventes internet est très supérieure en France. Dans l’Hexagone, l’année 2010 a représenté une croissance de 20% par rapport à l’année 2009 d’après la Fevad, alors qu’aux Etats-Unis on a observé une augmentation de seulement 9% d’après comScore. Si la croissance continue ainsi en France et aux Etats-Unis, il est donc probable que les Français rattrapent les Américains.