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Economie: « On n’a pas assez souffert en 2008 »

Les derniers jours ont été durs pour la finance mondiale. Dégradation de la note américaine par Standard & Poor’s, volatilité des bourses, l’avenir de l’euro en question… Le Francais Sébastien Laye est le fondateur de Laye Holdings, une firme de conseil en fusions-acquisitions et private equity basée à New York. Pour nous, il decortique la situation actuelle.

French Morning: Sommes-nous en train de vivre une nouvelle crise ?

Sébastien Laye: Ce n’est pas une nouvelle crise, c’est une variation de la crise commencée en 2008. La croissance est atone et la dégradation de la note des États-Unis n’a été qu’un élément déclencheur. Il y a un excès de crédit dans le système mondial, aussi bien pour les banques que les ménages. Hyman Philip Minsky (économiste, ndlr) affirme qu’ à la suite d’une crise de crédit, il faut un désendettement massif et rapide. Nous n’avons pas eu cette période car les États sont massivement intervenus.

Le plan de sauvetage massif de la dette a évité cette restructuration drastique et le problème a donc été déplacé de la sphère privée à la sphère publique. En 2008, le déficit s’élevait à 8.000 milliards aux Etats-Unis, il est aujourd’hui de l’ordre de 14.300 milliards. Cette explosion du déficit est due au coût des plans de sauvetage et au ralentissement de la croissance.

On s’attarde davantage sur les symptômes et pas assez sur le mal profond. Au risque de paraître un peu sadique, je pense que l’on n’a pas assez souffert en 2008 car les Etats sont intervenus pour sauver les acteurs du système financier. La seule alternative aujourd’hui est d’avoir une nouvelle récession ou une économie molle pendant 10 ans.

FM: Pourquoi le Debt Deal américain n’a pas permis de calmer les marchés ?

SL: Le Debt Deal est venu trop tard, il n’a stabilisé les marchés que quelques jours et a mis en lumière trop de dissensions politiques. Cela a d’ailleurs été une des motivations de Standard & Poor’s pour abaisser la note : le Debt Deal a mis en avant l’inanité des gouvernements et leur incapacité à assurer une situation stable.  Il faut que les gouvernements soient désormais pro-actifs et qu’ils aient six mois d’avance sur les marchés financiers

En soi, cette dégradation n’a eu aucun impact. Comme la crise est générale, les investisseurs se sont paradoxalement rués sur les bons du trésor. Ils sont plus inquiets par la situation mondiale et la dette américaine reste encore leur flight to safety (refuge, ndlr).

FM: La crise vient-elle des États-Unis ou d’Europe ? Quelles vont être les conséquences sur le quotidien des citoyens ?

SL: La crise vient des États-Unis car c’est une variation de celle de 2008. Cependant, les États-Unis occupent une place plus importante sur l’échiquier mondial et disposent de plus de moyens, comme la possibilité de faire baisser les taux d’intérêts du remboursement de la dette par exemple. En revanche, les Français sont dépendants de l’État-Providence et comme une restriction publique va être nécessaire, ils vont en pâtir. Le problème de la dette française s’explique à 25% par la crise financière et à 75% par la lâcheté des hommes politiques qui n’ont pas osé mettre en place des plans de rigueur au cours des vingt dernières années.

Par ailleurs, les entreprises ne vont pas subir la même chose qu’en 2008. Ce sont les ménages qui vont beaucoup plus en souffrir  cette fois-ci. Il est tout à fait possible qu’un double dip recession arrive dans l’année.

L’autre impact de la crise, c’est l’enjeu politique. Elle va être un élément déterminant des prochaines élections et surtout aux États-Unis : cela va être la première fois que des hommes politiques vont devoir prôner des mesures de rigueur.

FM: Quels indicateurs faut-il regarder pour connaître l’état de la situation financière ?

SL: Il ne faut surtout pas regarder l’indicateur boursier car il y a trop de volatilité. Les indicateurs fondamentaux sont l’emploi et l’inflation. Par exemple, on pouvait voir que le taux de chômage ne diminuait pas aux États-Unis malgré l’injection massive de l’état.

FM: Où peut-on investir aujourd’hui? Quelles sont les valeurs sûres ?

SL: Aux États-Unis, les Blue Chips restent une valeur sûre. Ce sont de belles sociétés avec de beaux modèles de croissance mais qui sont sous-valorisés par la situation actuelle, notamment dans le secteur high tech.

FM: Quelle est la part d’économie réelle et de spéculation dans les fluctuations financières ?

SL: La spéculation a bon dos. En général, les marchés baissent tout simplement parce que les gens prennent peur et vendent. La spéculation est 10% du phénomène.

FM: Pourquoi S&P est la seule agence de notation à avoir abaissé la note des Etats-Unis ?

SL: Les agences de notation comme S&P essaient de restaurer leur crédibilité car en 2006-2007, elles ne se sont pas réveillées assez tôt en abaissant la note des subprimes. Cette fois-ci, c’est une injonction politique. Elles sont sorties de leur rôle en faisant du qualitatif car les États-Unis ne mettaient pas en place la stabilité politique nécessaire.

FM: Que va t-il se passer maintenant ?

SL:Jusqu’aux élections, aucun plan de rigueur ne sera mis en place. Nous allons avoir beaucoup de volatilité dans l’année. Il faut une nouvelle génération de dirigeants pour s’atteler à l’assainissement des finances publiques.

Tiken Jah Fakoly, une révolution africaine en concert à New York

Tiken Jah Fakoly fait rarement le déplacement aux Etats-Unis. Raison de plus pour ne pas manquer ses deux prochains concerts en terre new-yorkaise. Le premier aura lieu sur la prestigieuse scène de SOB’s le 19 août et le second, le 20, à Central Park dans le cadre du festival de musique gratuit SummerStage.
La star ivoirienne du raggae, fils spirituel de Bob Marley, partagera avec les New Yorkais les chansons issues de son nouvel album: “African Revolution” est sorti le 16 août en version digitale et sera dans les bacs américains le 23. Pour son dixième album, le chanteur a collaboré avec le rappeur franco-nigérian Féfé et Magyd Cherfi, chanteur du groupe Zebda, sur trois chansons. Il puise dans son expérience d’exilé au Mali, où il habite depuis plus de cinq ans, pour renouer avec les chansons engagées qu’on lui connait et enrichir ses compositions de sons et d’instruments issus de la tradition malienne du ” blues mandingue”.
“African Revolution” est nominé dans la catégorie “meilleur album” des Online African Music Awards.
Vendredi 19 août:
SOB’s (204 Varick St)- Les portes ouvrent à 23h. Le concert commence à minuit. $25 en cas de réservation en avance. $30 le jour même. Réservations et infos ici
Samedi 20 août:
Tiken Jah Fakoly / Meta and the Cornerstones / Los Rakas / Atropolis – Central Park SummerStage Mainstage, Rumsey Playfield – 15h – Gratuit – Infos ici
 

New York vu à travers l'emballage de ses produits

Si vous passez par la jungle de Times Square dans le courant du mois d’août, faites un tour au Times Square Visitor Center. Une installation publique intitulée « Blender » se trouve dans l’entrée du 1560 Broadway. Vous pouvez y voir 95 photographies d’emballage de produits alimentaires provenant de 47 pays et trouvés dans des magasins des 35 quartiers de New York City. Une boîte de biscuits “Cabin” (Nigeria) découverte à Brooklyn, un “Banana Cake” (Malaisie) dégoté à Chinatown, ou encore un “Fanta grape” (Thaïlande) déniché dans le Bronx.
L’artiste japonaise Hidemi Takagi examine, ainsi, comment l’emballage décoratif des aliments reflète le melting pot new yorkais et la diversité de la vie urbaine.  Attirée par leurs couleurs, l’artiste installée aux Etats-Unis depuis dix ans a simplement commencé par collectionner ces produits qu’elle trouvait dans des magasins vendant des aliments étrangers, principalement dans les quartiers avec une forte présence d’immigrés comme Jackson Heights ou Flushing (Queens). Au bout de cinq ans, elle en a accumulé assez pour en faire, plus qu’un projet artistique, une fresque en hommage aux communautés de migrants qui constituent la mosaïque new-yorkaise. En effet, le packaging de ces produits est une forme d’art qui raconte l’histoire de ces groupes et rappelle que leur culture est vivante. « L’art peut transcender le temps et la langue, même à travers la plus simple des images trouvées sur un emballage de bonbon » indique Hidemi Takagi.
« Times Square a probablement plus de langues que tout autre endroit dans le monde. Chaque jour des centaines de milliers de visiteurs venus du monde entier s’y mêlent harmonieusement ce qui rend le lieu idéal pour ce travail » poursuit-elle.
Les photographies de “Blender” sont également visibles sur 25 poubelles sur les places piétonnes de Broadway autour du “carrefour du monde”.
” Blender” du 1er au 31 août au Times Square Visitor Center – 7th Avenue entre 46 & 47th Streets.  Voir le site du centre
Photo: Une boîte de biscuits Cabin (Nigeria) découverte à Brooklyn – Crédit: Hidemi Takagi

Le départ new-yorkais de Francis Joyon tombe à l’eau

Dimanche dernier, le ciel n’était pas avec Francis Joyon. Le skipper français, qui devait s’élancer de la marina de Brooklyn pour battre le record de traversée de l’Atlantique Nord en solitaire dans le sens ouest-est, a du rebrousser chemin alors que son maxi-trimaran IDEC était engagé dans l’embouchure de la Hudson River, en route vers la zone de départ. Le Français a été surpris par les orages et les pluies diluviennes qui se sont abattus sur New York – les plus fortes précipitations enregistrées en 116 ans.
A cause de ces conditions de navigation difficiles, le Francais aurait heurté une des bouées métalliques qui flottent sur la Hudson, causant une avarie à son multicoque. “Alors qu’il remontait le chenal et se dirigeait vers la ligne de départ, Francis Joyon a découvert une fissure sur le bras de liaison avant d’IDEC. Le skipper explique qu’ils ont vraisemblablement dû heurter une bouée de chenal. La tentative de record de la traversée de l’Atlantique du maxi-trimaran IDEC est donc reportée” a indiqué un porte-parole dans un communiqué, précisant que les conditions météorologiques étaient “difficiles” et la visibilité “réduite”.
“Le carénage du bras de liaison avant de son trimaran IDEC est endommagé et le skippeur a dû faire demi-tour pour rejoindre la marina de Gateway. La réparation nécessite un travail de stratification que Francis effectuera seul à New York”, poursuit le communiqué. Mercredi, Joyon n’était toujours pas reparti.
Le record de traversée trans-atlantique est détenu par le Francais Thomas Coville en 5 jours 19 heures 30 minutes 40 secondes. Joyon détient depuis 2008 le record du tour du monde en solitaire sans escale (57 j 13 h 34 min 06 sec).
 
 

Atelier de marionnettes pour tous

A seulement 23 ans , Nicola McEldowney est en charge du département sur les marionnettes à l’université de Columbia. C’est à Paris cependant qu’elle est venue chercher matière pour sa thèse intitulée “La marionnette en France dans les années 1930 et regards sur aujourd’hui” où elle s’est faufilée dans les dédales des théâtres parisiens, du théâtre de la Ville à celui de la Villette. La période de l’Entre-deux guerres, tiraillée entre les Années Folles et la crise de 29, a fourni un terreau fertile au développement des spectacles de marionnettes, véritables exutoires satiriques pour des populations européennes en mal de contestation.  “Les marionnettes présentent le monde en miniature. On peut exprimer tout ce qui est caché, même ce qui est coincé dans l’inconscient” explique Nicola McEldowney.
Sa passion pour les marionnettes, elle la tient depuis l’enfance quand à 5 ans elle découvre, puis regarde en boucle, les émissions de PBS et notamment Storytime, présentée par des marionnettes “Muppet-Style”. Une passion qui ne la quittera pas puiqu’aujourd’hui, Nicola ne se contente pas de théoriser le rôle sociétal des marionnettes, elle en fabrique également à base de différents matériaux et écrit même des pièces comme The Golden Stoat, l’histoire d’une princesse contrainte de de soumettre à un mariage forcé . Elle se veut toujours visible durant ses shows car selon elle “c’est la synergie avec la marionnette qui est la plus importante”.
Son atelier est prévu ce samedi 27 août au Into This City International Acting School, une école de théâtre international. Au programme : création d’une marionnette, choix du personnage, choix des moyens de s’exprimer à travers celui-ci, invention d’une histoire et représentation du spectacle. 3h30 d’initiation complète où les enfants pourront laisser libre court à leur imagination et les plus timides ne seront pas lésés, car selon Nicola “c’est la marionnette qui permet au marionnettiste de se détendre avant le spectacle. À leur contact, les acteurs deviennent plus extravertis”.
Et si les marionnettes permettent également aux plus jeunes de prendre du recul face à des situations compliquées et de les analyser, Nicola McEldowney se défend de réserver leur usage aux enfants : “c’est un préjugé culturel, les marionnettes ne sont pas réservées aux enfants, autrement il n’y aurait pas Les Guignols de l’info“. Les adultes sont donc également conviés à venir voir le monde en miniature eux aussi.
Quand on interroge la jeune fille sur son étonnante passion un brin décalée pour son âge, c’est en riant qu’elle nous répond : “un jour, un garçon que j’aimais bien m’a demandé si j’avais de vrais amis”.
Consulter le site de l’International Acting School et le blog de Nicola McEldowney
Informations pratiques
 

New York retrouve Le Grand Fooding, cuisine à sensations

Après Le Grand Fooding d’Amour en 2009 et New York contre San Francisco en 2010, Le Fooding revient dans la Grosse Pomme pour deux happenings. Premier arrêt, le 17 septembre prochain dans un jardin d’Elisabeth Street à Nolita pour un événement nommé « Le Grand Fooding’s Campfire Session ». Au programme : des duos de musiciens et de cuisiniers se retrouveront autour d’un feu de camp pour régaler leurs invités avec leurs créations respectives.
Parmi les duos, on retrouvera la rock star du restaurant Le Chateaubriand à Paris, Inaki Aizpitarte avec le chanteur du groupe LCD Soundsystem James Murphy, ou encore Dante Gonzales du camion itinérant Dante Fried Chicken et la chanteuse soul Muhsinah. Il y aura aussi des concerts,“puisqu’il semble si difficile de trouver autre chose que de la junk food dans les festivals de musique, et qu’il est tout aussi rare d’entendre de la bonne musique dans les restaurants chics”, explique une porte-parole du Fooding.
Les organisateurs limitent l’événement à 400 invités (contre 3 000 l’an dernier) pour “créer une atmosphère plus intime et limiter les files d’attente”. Les entrées seront vendues 50 $, un tarif incluant des cocktails à base de whisky Jameson, sponsor de l’événement, concoctés par les mixologistes Sasha Petraske de Milk and Honey et son ancien élève Richard Boccato.
Au programme du deuxième événement organisé cette année : un restaurant éphémère dans la galerie Honey Space de Chelsea le week-end du 23 au 25 septembre. Treize chefs s’y relaieront toutes les quatre heures, cinquante-deux heures durant.
Puisant dans la tradition du ‘cadavre exquis’ inventée par les surréalistes français, chaque chef devra maintenir la flamme de ce restaurant éphémère, en passant poêles et casseroles au suivant, pour concocter leurs recettes pour 40 convives assis autour d’une table commune.
Hugue Dufour (M.Wells, New York) et Andrew Carmellini (The Dutch, New York) débuteront avec un dîner réservé aux détenteurs d’une MasterCard, sponsor de l’événement. Parmi les autres chefs seront présents, outre des figures hexagonales comme Inaki Aizpitarte, Adeline Grattard (Yam’Tcha, à Paris) et Armand Arnal (La Chassagnette, à Arles) et Mauro Colagreco (Le Mirazur, France), plusieurs chefs européens ont répondu “présent”. Citons Kobe Desramaults (In de Wulf, Belgique), Sat Bains (Restaurant Sat Bains, Grande-Bretagne), Fulvio Pierangelini (Hotel de Russie, Italie), Massimo Bottura (Osteria Francescana, Italie) et Ana Ros (Hisa Franko Casa, Slovénie). Des cordons bleus américains seront également de la partie. Blaine Wetzel (Willows Inn, îles San Juan Islands dans l’État de Washington), Brooks Headley (Del Posto, New York) ou encore Corey Lee (Benu, San Francisco) prendront part à cette course-relai culinaire.
Les préventes sur le site du Fooding (et d’autres sites comme  NY Times, Paper Magazine, Time Out, Blackbook, Urban Daddy, Flavorpill, Food& Wine) à partir du 15 août, seront disponibles au prix de 50$ pour la campfire session, et 100 $ le cadavre exquis, ce qui inclut un repas de quatre plats.
 

Où sortir ce week-end ?

Vendredi:
– Aussitôt sortis du travail, filez au Lincoln Center pour assister au concert du Metropolis Ensemble dirigé par Tan Dun. Cette pièce d’orchestre s’inspire de films d’arts martiaux tel que Tigre & Dragon de Ang Lee. Horaire : 19h30. Prix : gratuit
– Vous vous sentez davantage d’humeur rockeuse ? Ne manquez pas les Sonic Youth au Williamsburg Waterfront. Horaire : 20h00. Prix : $32,50
– Le New York International Fringe Festival ouvre ses portes aujourd’hui et fête par la même occasion ses quinze années d’existence. Ce festival pluridisciplinaire rassemble 5.000 artistes sélectionnés par un jury. Deux cent shows sont visibles à travers New York. Certains sont réservés aux familles et aux adolescents. D’autres seront uniquement en plein air.
Samedi:
– Après une grasse matinée tant attendue, brunchez chez M. Wells. Ce restaurant du Queens ferme à la fin du mois. Plus beaucoup de temps donc pour apprécier la cuisine américano-québécoise des propriétaires, entre foie gras et pizza.
– Après avoir fait bonne chaire, faîtes un saut dans un autre coin du Queens : PS1, l’annexe du MoMA. Assistez au Warm-Up, cet événement musical situé dans la cour de l’immeuble de PS1. De 14h à 21h se succèderont Black Dice, His Name is Alive, oOoOO, Clams Casino Ayshay et Water Borders. Entrée: 15$
– Retour à Manhattan ensuite pour assister sur Broadway  à la pièce Jerusalem où l’acteur Mark Rylance, recompensé d’un Tony Award, brille de tous feux. Ne cherchez donc pas le lien avec le conflit israélo-palestinien : il n’y en a pas. Le titre est en réalité une référence au poème de William Blake. Jerusalem parle de cette frange de la population britannique qui faute de pouvoir s’intégrer la société de consommation opte pour un retour à la nature.  À partir de 61$.
Dimanche:
– Transformez vos cheveux en dreadlocks et sortez vos plus beaux apparats rouge-vert-jaune car ce dimanche vous allez à Coney Island pour la Reggae Beach Party. Vaughn All Star, Carter Van Pelt, Tony Screw, Sir Tommy, Digital English et Clive Chi vous emmèneront dans les dédales de Kingston pour un dimanche après-midi en toute détente. Horaires : 14h jusqu’au coucher du soleil. Prix : gratuit
– Si vous réussissez à regagner la terre ferme avec un tel voyage, rendez-vous à la BAMcinematek pour regarder Lucky Luciano, une co-production franco-italienne signée Francesco Rosi. Le film raconte l’histoire de Charles Luciano, baron de la drogue à Manhattan dans les années 20 et« inventeur » de la Mafia moderne. Horaire: 21h15. prix : 12$
Et si vous en voulez encore plus, il vous est toujours possible de piocher dans nos sélections des meilleurs beer gardensrooftops et piscines de la ville. Bon weekend!
 

Manu Chao retrouve New York

Accompagné de son groupe Radio Bemba, le chanteur-baroudeur partagera son répertoire musical coloré avec les New Yorkais les 4 et 5 septembre prochains, dans le cadre d’une tournée américaine qui débutera à Boston le 31 août et se terminera à Austin le 18 septembre.
Baroudeur invétéré, chanteur hors paire, l’ex leader du groupe gypsy La Mano Negra s’est fait connaître en 1998 avec la sortie de son hit Clandestino. En 1999, il remporte la Victoire de la musique du meilleur album dans la catégorie “Musique du monde”. Dans ses chansons en français, espagnol, anglais, portugais et même wolof, le Franco-espagnol alterne messages politiques et romantiques.
Manu Chao connaît New York pour s’y être produit en 2006 et 2007.Il avait alors participé au festival de musiques internationales “Celebrate Brooklyn”, à Prospect Park.
Manu Chao La Ventura – les 4 et 5 septembre à Terminal 5, 2011. Pour réserver vos places, cliquer ici
Visiter le site de Manu Chao

L'heure de gloire de la soeur de Mozart

Maria Anna Mozart alias « Nannerl », ou une femme qui vécut dans l’ombre de son génie de frère. Son histoire, le réalisateur René Féret la retrace dans le film “Nannerl, la soeur de Mozart” (« Mozart’s sister »). Il y évoque les trois années pendant lesquelles Léopold Mozart et sa femme mènent leurs deux enfants prodiges sur les routes d’Europe pour les présenter à toutes les Cours royales. Alors que le jeune Wolfgang jouait le violon, sa sœur aînée l’accompagnait au clavecin et au chant.
A cette époque la sœur et le frère étaient présentés au public comme deux stars. Après, Nannerl a disparu, elle a été effacée de l’Histoire“, raconte René Féret. Entre fiction et réalité, le réalisateur rend ainsi hommage dans son film à cette femme alors adolescente qui rêve de succès sans pouvoir y prétendre au seul motif qu’elle est une fille.
A l’évidence, son père préfère son frère. Dans ce long-métrage, René Féret lui permet d’accéder à son heure de gloire en inventant une liaison amoureuse avec le Dauphin de France, fils de Louis XV. Ce dernier lui demande de composer des morceaux pour lui. Le réalisateur a fait appel à une compositrice pour écrire ces musiques qui auraient pu être jouées ou composées par Nannerl. “Rien ne prouve qu’elle n’ait rien composé“, souligne le réalisateur qui s’est beaucoup documenté pour écrire cette fresque historique.
Il a tout d’abord lu la correspondance que Léopold, le père entretenait avec son propriétaire qui finançait en partie cette tournée européenne. René Féret s’est ensuite rendu en Autriche où il a pu visiter la maison des Mozart. “J’ai vu à Salzbourg les deux habitations qui sont devenues des musées, il y a vraiment les meubles de l’époque, la petite chambre de Nannerl. D’un seul coup, j’ai vu la famille“, explique le réalisateur.
Comme les Mozart, René Féret travaille en famille avec sa femme au montage, son fils premier assistant et ses filles actrices. Ainsi Marie Féret, 15 ans, incarne-t-elle Nannerl. “Je l’ai tout de suite vue dans ce rôle et elle avait été bonne dans “Il a suffit que maman s’en aille”. C’était un pari quand même.” Son autre fille de 14 ans, Lisa endosse le rôle de Louise de France qui devient amie avec Nannerl mais est vouée à la vie en couvent. “J’ai déjà fait pas mal de films sur l’histoire de ma famille mais c’est vrai que la relation père-enfant est d’autant plus proche pour moi que j’ai un fils de 34 ans et ces deux filles de 15 et 14 ans. Dans les 10-15 dernières années, j’ai reconstruit une relation père-enfant et ça me passionne”.
Ce film pourrait lui porter à nouveau chance aux Etats-Unis où il a déjà vendu deux films, “La communion solennelle”, sélectionnée à Cannes en 1977 et “Le mystère Alexina”, l’histoire d’un hermaphrodite qui vécu au XIXe siècle.
René Féret n’est pas venu à New York depuis 15 ans et retrouve toujours avec autant de plaisir La Grosse Pomme. Une ville qui a beaucoup changé, selon lui, après les attentats du 11-Septembre. “Je trouve que New York s’est humanisée. Il y avait une espèce d’arrogance, un côté ‘pousse toi de là, laisse moi tracer ma ligne sur le trottoir, j’ai trop à faire, on n’est pas là pour s’amuser’. Et là, j’ai senti des gens plus modestes, plus humains.”
Voir la bande annonce ici
 

Une France obèse, libertine et "sur-sexuelle"

“Les boutiques et marchés d’extérieurs sont remplis de pâtisseries, viandes et fromages et les gens parlent constamment de nourriture “. La phrase assénée par le site internet de la radio NPR sonne comme une sentence : les Français sont en train de devenir, eux aussi, gros. En d’autres termes, le temps où les Français pouvaient se permettre des remarques désobligeantes sur l’Amérique de la malbouffe est révolu.
Car c’est un fait : près de 14% de la population française est désormais obèse, contre 8% il y a dix ans rapporte la correspondante de NPR à Paris. Pourtant, aux dires d’un spécialiste français cité dans l’article, “l’obsession française avec la nourriture est exactement ce qui les a protégé contre l’obésité”. Sont alors pointés du doigt l’urbanisation, l’immigration et la mondialisation qui ont fait perdre aux Français leurs bonnes habitudes culinaires. La journaliste cite une famille qui déplore ” la façon dont on copie les séries américaines”, habituées à montrer leurs héros grignoter à toute heure de la journée.
Toute autre polémique sur le site Fashionista.com où la journaliste Alice Pfeiffer revient sur le tollé provoqué par les photographies sexy de Thylane Loubry-Blondeau, une jeune fille de 10 ans posant en couverture de Vogue. Pose suggestive, talons aiguilles et robe affriolante, le cliché de Thylane a choqué plus d’un journal américain mais très peu de français, remarque Alice Pfeiffer. Dans son article intitulé “Pourquoi les Français ne sont pas outrés par les photos de la mannequin Thylane Loubry-Blondeau agée de 10 ans “, la journaliste explique : “descendez dans les rues de Paris et vous verrez des enfants habillés comme des mini-adultes, dans des tenues identiques à celles de leurs parents. Des marques comme APC, Zadig & Voltaire et Maje ont miniaturisé la collection pour mères et filles afin qu’elles jouent à s’habiller de la même façon. ” On s’attend à lire que les valeurs morales des Français sont bien basses. Cela ne tarde pas lorsque la journaliste évoque la photo prise par Irina Ionesco de sa fille nue: “la société française accepte cela (alors qu’en Amérique, elle serait allée en prison en une demi seconde).” Quelle bande de dépravés, ces Français.
Le magazine Newsweek se targue quant à lui d’expliquer la façon dont pensent les femmes françaises à travers l’expérience d’Anne Sinclair, l’épouse de DSK. Malgré les références historiques (Le Manifeste des 343 salopes, Feydeau, Sartre, De Beauvoir), l’article aligne les raccourcis malheureux. On apprend par exemple que le droit de cuissage se trouve être toujours en vigueur en France. La journaliste parle d’une “société extrêmement sexualisée où même le rejet a ses propres règles et rituels”.
À peine le temps de s’interroger sur le fait que les Américains ne doivent sûrement jamais se faire jeter que l’on tombe sur une autre théorie : le mot « salope » serait souvent utilisé par les hommes français pour exciter leur partenaire ou eux-mêmes au lit. Sans aucun chiffre à l’appui, l’information étonne. Aux yeux de la journaliste, les hommes français seraient donc des machos qui trouvent du plaisir en insultant leur compagne.
L’article se termine sur un ultime raccourci : “les journalistes couchent avec des hommes importants parce que c’est drôle et que ça entretient les sources”. Belle image du journalisme français.

Le FIAF dévoile son festival Crossing the Line 2011

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Pour sa cinquième année , Crossing the Line, primé meilleur festival 2009 et 2010 par Time Out New York, The New York Times, et le Wall Street Journal, revient avec une programmation qui s’annonce “la meilleure des cinq éditions” aux dires du site du French Institute Alliance Francaise (FIAF), l’organisateur de l’évenement.
Trois thèmes seront à l’honneur : “Fiction & Non-Fiction”,  “Lecture/Performance” et “Endurance/Resistance/Inspiration”. Cette année encore, la place sera faite à ce qui est l’ingrédient principal du festival : des artistes aussi bien connus qu’en devenir et aucune restriction dans les formes d’art proposées. Le festival se veut pluridisciplinaire,  inventif, en dehors des sentiers battus. Une véritable invitation à reconsidérer le monde qui nous entoure à travers de nouvelles sensations.
C’est ce qu’abordera d’ailleurs le thème Fiction & Non Fiction via sa réflexion sur la façon dont notre intuition influe sur notre perception de l’extérieur. Vingt et un artistes se produiront rien que dans cette catégorie dont notamment Prune Nourry et son “Sperm Bar” ainsi que Kimberly Bartosik avec ” I like penises: a little something in 24 acts” qui s’annoncent très sulfureux.
La très connue Sophie Calle investira quant à elle une chambre à l’hôtel de luxe The Lowell où elle exposera des objets d’une grande valeur sentimentale, invitant ainsi le visiteur à comprendre davantage la vie de l’artiste et ses sujets d’inspiration.
A noter aussi l’inclusion dans le programme du collectif Soundwalk dont French Morning vous parlait déjà l‘an dernier. Soundwalk propose notamment une série de promenades sonores dans des quartiers de New York. Il suffit de télécharger une piste mp3 à partir du site sur votre smart phone, se rendre au lieu de départ indiqué et suivre les instructions contenues dans la bande sonore. Dans le cadre de “Crossing the Line”, le collectif proposera une balade gratuite le long du Museum Mile, sur la 5ème avenue.
Participeront aussi les artistes Nick van Woert (sculpture), Chong Gon Byun (multimédia), Rachid Ouramdane (danse), Marie Losier (cinéma) et  Arthur Nauzyciel (théâtre) présenteront également leurs travaux étonnants.
Pour le programme complet, visiter le site du FIAF
Photo: “Poor Me” de Nick Van Woert – Crédit: Nick Van Woert

Sean Lynch, un proviseur à l’écoute

Sean Lynch aime bien la montagne. Ca tombe bien. L’ancien directeur de la prestigieuse section américaine du Lycée international de Saint Germain-en-Laye devra s’accrocher pour franchir ce qui est peut-être le plus haut col de sa vie professionnelle : la direction du Lycée français de New York (LFNY).
Mr. Lynch effectuera en septembre sa première rentrée, en remplacement d’Yves Thézé. Il aura à gérer un établissement de 1.331 élèves et un corps professoral de 145 membres, avec une tradition d’excellence pédagogique qui attire toujours autant, 75 ans après sa fondation. Sur le plan stratégique, il sera confronté à plusieurs défis comme le remboursement de la dette contractée en 2003 à l’occasion de l’aménagement du campus de l’Upper East Side ou encore le débat toujours non tranché de la prise en charge par l’Etat des frais de scolarité des élèves du Lycée.
Sur le long terme, il devra définir la place du LFNY dans une ère où les options bilingues gratuites se multiplient à New York et sa région. « Je dois à la communauté française de m’inscrire dans la continuité de cette illustre histoire, promet Sean Lynch. Notre mission est l’excellence scolaire, l’ouverture au monde et l’enseignement de la citoyenneté mondiale, et l’équibilibre personnel, émotionnel et social de nos élèves. »
L’excellence, ce Franco-américain connaît. Yale, Oxford, Sciences Po Paris et la Harvard Business School : le parcours de Sean Lynch ressemble fort à celui d’un premier de la classe. Il grandit dans une famille d’enseignants. « Mon père était universitaire. Ma mère professeur de littérature ». Ses frères, sa soeur et sa femme enseignent aussi. « J’ai occupé tous les postes dans le monde de l’enseignement : éducateur, conseiller en université, animateur de club… » Il ajoute : « Je suis profondément enseignant ». En 1996, il prend la direction de la section américaine du Lycée international de Saint Germain-en-Laye, où il fut élève aussi. Il a à sa charge quelques « 700 élèves » rattachés à un établissement de 3.000. L’aventure dure quinze ans.
Ses années auront sans doute forgé sa philosophie : si révolution il y a, elle sera tranquille. Il dit vouloir inscrire le LFNY dans un monde qui change, où les nouvelles technologies et les réseaux sociaux créent une nouvelle citoyenneté et de nouveaux modes de pensées. Il veut encourager la créativité des élèves. Ouvrir le lycée en lançant des projets communautaires à New York mais aussi dans d’autres pays. Travailler avec les écoles publiques de la ville qui proposent des programmes bilingues français-anglais. Pour lui, hors de question de jouer perso. « Le leadership, c’est avoir de bonnes valeurs et mettre en valeur l’élève. A partir du moment où l’on a les bonnes priorités, on peut fédérer tout le monde. La priorité de n’importe quel leader est de ne jamais oublier que nous sommes au service des élèves. » Il poursuit : « Je veux me mettre à l’écoute des élèves, du personnel enseignant et administratif, les parents d’élèves, et travailler avec le conseil d’administration. »
En plus des corps précités, il écoutera aussi le gouvernement français qui n’a toujours pas tranché l’épineuse question du maintien de la prise en charge des frais d’inscriptions des lycéens du réseau des établissements français à l’étranger. Depuis plusieurs années, des rapports d’élus critiquent la mesure mise en place par Nicolas Sarkozy en 2007. La gratuité ne concerne et donc n’avantage que les familles françaises, au détriment du brassage culturel, disent-ils. En outre, Le Parisien a indiqué début août qu’elle aurait coûté 33 millions d’euros à l’Agence française de l’enseignement à l’étranger (AEFE) en 2010, l’agence publique qui chapeaute un réseau de 470 établissements scolaires français dans le monde. Dans ce débat, Mr Lynch laisse au gouvernement le soin de trancher. « Ce qui m’importe, c’est de pouvoir offrir à nos élèves l’enseignement le plus complet possible et pouvoir maintenir la plus grande diversité » dans les salles de classe. Rappelons que les effectifs du LFNY sont composés à parts quasiment égales d’élèves français (33.5%), franco-américains (32%) et américains (28%) et de 6.5% d’enfants d’autres nationalités.
Les élèves, il entend les connaître tous individuellement. Il promet de se rendre dans toutes les salles de classe, sur les terrains de sport et à leurs activités. Mieux vaut connaître ses camarades de cordée. Cela facilite l’ascension.
Photo: Sean Lynch au LFNY – Crédit: Alexis Buisson