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Tiken Jah Fakoly, une voix libre à New York

Il était déjà venu en 1999. En 2011, le chanteur de reggae Tiken Jah Fakoly fait son retour à New York. Il s’est produit, vendredi, au mythique SOB’s et samedi, à Central Park, dans le cadre du festival de musique gratuit SummerStage. « J’avais eu d’autres propositions mais j’attendais quelque chose de plus gros. Quelque chose qui intéresse la presse. » Et il n’est pas revenu les mains vides : il apporte à ses fans américains un nouvel album : African Revolution. Sortie dans les bacs : le 23 août.
Agitateur de consciences, Tiken Jah Fakoly se démarque à travers ses chansons aux paroles engagées. Dans ses textes, il dénonce l’injustice, l’oppression et la désinformation. Son opposition au régime de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire lui a valu de s’exiler au Mali durant cinq ans. En 2007, il a été déclaré persona non grata au Sénégal après avoir critiqué le Président Abdoulaye Wade. S’il n’est plus en exil aujourd’hui, il continue de mener son combat. Sorti en Septembre 2010 en France, “African Revolution” en est la preuve. Avec des titres comme “Je dis non”, “Il faut se lever”, “Je ne veux pas ton pouvoir” ou encore “Laisse moi m’exprimer”, son album sonne comme une prémonition au Printemps arabe.
Dans cet album, Tiken Jah Fakoly se distance du reggae jamaïcain pour créer un authentique reggae africain. Il utilise des instruments traditionnels maliens comme la kora, composée de cordes reposant sur un grand chevalet de bois ou encore le ngoni, le soukou et le balafon. Cette influence du « blues mandingue » surprend et prouve que Tiken Jah Fakoly sait se renouveler. L’album est entièrement composé par le chanteur hormis la chanson “Je dis non”, écrite par Féfé (Saian Supa Crew).
Après dix albums et une victoire de la musique (en 2003, dans la catégorie reggæ/ragga/monde) les convictions de Tiken Jah Fakoly ne perdent pas de leur force. Aux Etats-Unis, il a l’intention de raconter la « vraie histoire de l’esclavage », sans donner plus de précision. Son engagement pour l’éducation reste intact : dans la chanson « African Revolution », qui a donne son nom à l’album,  il exhorte la jeunesse à opérer une “révolution intellectuelle” : “Va à l’école mon frère, et découvre ce qu’ils sont en train de faire, cela ouvrira tes yeux”. Un combat pour l’éducation que le chanteur mène sur le terrain à travers son association “Un concert, une école”. Trois établissements ont déjà vu le jour au Mali et en Côte d’Ivoire. “C’est quand les gens savent lire et écrire qu’une révolution est possible”.
Voir le site de Tiken Jah Fakoly
 

Joséphine Ancelle, une voix à (re)découvrir

Le mardi 23 août prochain, Joséphine Ancelle retrouve une scène qu’elle connait bien: celle du Living Room. C’est dans cette salle de concert, pépinière à talents du Lower East Side, que la jeune chanteuse française avait notamment lancé son deuxième album, “Les Je t’aime” en décembre 2010.
Tombée dans le chaudron musical à l’enfance, Joséphine quitte Paris pour poursuivre le rêve de devenir chanteuse outre-Atlantique. Après Montréal, elle s’installe à New York, où elle multiplie les rencontres artistiques. Ses compositions pop folk en français et en anglais ont été entendues dans de nombreuses salles réputées comme Crash Mansion, Sidewalk Café ou le Bitter End. Le French Institute Alliance Française (FIAF) fait même appel à ses talents pour Bastille Day (le 14 juillet) organisé sur la 60eme rue de Manhattan. A 25 ans, elle a déjà sorti trois CD, « Unfinished Life », «Les Je t’aime» et « Ends with Always » qui lui ont valu les dithyrambes de la presse musicale de part et d’autre de l’Atlantique. Joséphine Ancelle est une artiste à découvrir de toute urgence pour les ceux qui ne la connaissent pas, et à suivre de près.
Joséphine Ancelle au Living Room le mardi 23 août à 19h – 154 Ludlow Street (entre Stanton et Rivington Sts) – Gratuit. Pour plus d’informations, visiter le site de Joséphine Ancelle
 

Lady Popcorn aux French Culture Nights

Les French Culture Nights reviennent ce mercredi 24 août avec, à l’affiche, une voix prometteuse : la chanteuse Lady Popcorn. L’artiste française d’electro pop jouera les titres de son dernier album. Sensations fortes garanties. La “Lady” avait déjà mis le feu à la scène du Bastille Day Festival en juillet dernier au Novotel de Times Square.
Le DJ FunkyT complètera l’ambiance sonore avec sa panoplie de sons au cours de ce qui est sa première apparition aux platines des French Culture Nights.
En parallèle, le travail de deux photographes français sera exposé : Charles Roussel et Julien Boudet. Ces deux artistes ont réalisé plusieurs clichés de New York et des New Yorkais, toujours avec un oeil inspiré à l’affût des richesses culturelles et visuelles de la ville.
Les French Culture Nights se déroulent le dernier mercredi de chaque mois, dans des lieux chics de Manhattan.  Chaque événement attire pas moins de 400 personnes autour de plusieurs artistes français, francophiles et francophones.
Mercredi 24 août de 18h30 à 1h. au XVI Rooftop Lounge (251 W. 48th. entre 7th & 8th Ave.) Gratuit pour tout ceux qui réservent en ligne avant le mercredi 24 août à 16h – 10$ à la porte.
Pour les réservations et plus d’infos, visiter le site des French Culture Nights ici
Photo: Lady Popcorn – Crédit: French Culture Nights

Heureux comme un Français à Harlem

« Harlem is on fire !» Nadine Chevreux, à Harlem depuis 11 ans, annonce la couleur. A l’époque, elle et son mari Alain décident d’acheter une maison Uptown. Leur choix se porte sur Harlem : « C’était le seul endroit où on pouvait trouver un logement à Manhattan assez grand et pas trop cher pour une famille de six », explique-t-il. « J’ai eu peur au début et la première année n’a pas été facile » confie Nadine.

Installés sur la 138th Street, ces Français étaient à l’époque des pionniers. Aujourd’hui, la valeur de la maison a triplé et la famille est comblée par la vie du quartier. D’autant que leur bistrot français – le premier dans le coin – « Chez Lucienne », ne désemplit pas. Dimanche, les locaux s’y attablent, tout comme les nombreux touristes (français pour beaucoup) venus assister à une représentation de gospel.

Les Chevreux font partie de ces nombreux Gaulois qui ont choisi de s’installer dans le cœur de l’Amérique noire. Depuis une dizaine d’années, la population blanche grossit Uptown. Le dernier recensement le montre qu’en 2010, Harlem comptait 10 000 blancs de plus et 10 000 noirs de moins qu’en 2000. Et parmi ces « whites » fraîchement arrivés à Harlem, beaucoup sont Français. Leur présence est telle que certains médias parlent d’un « Little  France » autour de la 138th et Clayton Powell Boulevard. «Le quartier a énormément changé, il est très facile d’accès, avec des loyers qui restent très raisonnables et la plupart de mes clients veulent vivre avec des jeunes, et Harlem est un des rares quartiers où l’on peut encore trouver des colocations avec des moins de 30 ans » résume Béatrice Clairay Wetcher de l’agence New York Habitat.

L’affinité française pour Harlem est plus qu’une question de loyer. Déjà, au moment de la renaissance d’Harlem dans les années 20 et 30, la France a beaucoup soutenu les artistes afro-américains locaux. Nombre d’entre eux faisaient l’aller–retour entre le quartier et Paris. Dans les années 70, l’état de quasi-faillite de la ville de New York s’est fait cruellement ressentir sur Harlem. La fermeture de services publics et le désengagement des forces de l’ordre ont laissé le champ libre aux gangs et aux dealers. Jusque dans les années 90, les policiers déconseillaient aux touristes d’aller au nord de Central Park et les taxis jaunes évitaient de s’y aventurer.

Aujourd’hui, banques, boutiques et Starbucks s’y sont installés. Les Français, comme d’autres, ont reniflé le bon filon. Outre les loyers avantageux, ceux rencontrés disent apprécier les espaces verts, la proximité avec Central Park, ainsi que l’architecture unique du quartier.

Par ailleurs, l’installation des Français est facilitée par la présence d’Africains francophones. Il y aurait quatre fois plus de francophones à Harlem que dans n’importe quel quartier de New York. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si la première école franco-américaine à charte, NYFACS, s’y est installée. Elle vient s’ajouter à d’autres options francophones: un programme bilingue français-anglais à l’ecole publique PS125 et le programme Héritage d’apprentissage du français dans un centre communautaire local. « Le quartier est très vivant et je me sens en sécurité. Dans certains quartiers de Paris, je ne serais jamais sortie en jupe courte, ici pas de problème », assure Amélie, Française de 26 ans, à Harlem depuis six mois.

Les Français ne font pas que profiter de cette nouvelle renaissance d’Harlem, ils s’intègrent à la vie locale. Michelle Bonfils, propriétaire d’un Bed & Breakfast sur la 130th, participe à des associations de quartier et va aux rendez-vous organisés avec la police. Muriel Quancard, autre Française installée depuis six ans, apporte sa pierre à l’édifice harlémite dans le domaine artistique. Elle participe au projet Harlem Biennale destiné à soutenir les artistes émergents et à mettre en valeur l’héritage historique et architectural du quartier. Quant à Alain, propriétaire du restaurant « Chez Lucienne », il fait des donations aux églises et aux écoles. « Si vous voulez faire un business dans la restauration, il faut vraiment dealer avec les églises du quartier qui veulent que vous aidiez leur communauté, ce qui est normal » commente Frédérique Reginensi, directrice financière du restaurant Le Bernardin (Midtown) et nouvelle Harlémite. Son mari, chef cuisinier, va prochainement donner des cours de cuisine gratuits pour enseigner aux locaux comment manger sain à moindre prix.

Frédérique, arrivée il y a un mois, se réjouit d’avance de « l’effet Harlem » sur ses deux enfants. « Ce mélange de culture va leur apporter une ouverture d’esprit, assure-t-elle. L’expérience va être intéressante. »

Photo: “Chez Lucienne”, premier bistrot français d’Harlem, a ouvert ses portes il y a trois ans. Crédit: “Chez Lucienne”

La mort de l’Europe, de la Baguette et des plages normandes

Le Time, daté du 22 août, annonce sèchement la fin de l’Europe et de l’euro. Avec Londres en feu, le continent ne peut compter que sur la France et l’Allemagne. Surtout l’Allemagne qui, selon la journaliste Rana Foroohar, est le seul pays à pouvoir diriger l’effort de relance économique. En effet, l’article oublie la France à l’exception d’un passage expliquant que « les Français ont moins de dette que les Américains » et que « le gouvernement a mis en place un plan agressif pour réduire l’emprunt, mais certains disent qu’il n’atteindra pas ses objectifs ». Aux yeux des Etats-Unis, le Vieux continent n’est pas prêt de retrouver la forme.
S’il y a bien une chose que les Américains nous envient, c’est notre patrimoine. Un distributeur automatique qui propose des baguettes chaudes et fraîches 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 en plein Paris ? Impensable pour les touristes américains, estime la journaliste du Los Angeles Times Mary Forgione. Pour eux, aller chercher une baguette dans une boulangerie française est un rituel obligatoire à chaque voyage en France. « Talk about a buzz kill » estime-t-elle. La faute au boulanger Jean-Louis Hecht qui est l’auteur cette machine qu’il appelle lui-même « la boulangerie de demain ».
« Qui aimerait ce pain à-la-demande ? » demande la journaliste qui utilise le verbe « spit out » (recracher) à plusieurs reprises, preuve qu’elle n’apprécie pas du tout cette invention. À Paris, le distributeur écoule déjà 80 baguettes par jour, et Jean-Louis Hecht compte bien aller plus loin. En plus des villes et des villages français, il estime que son invention dispose d’un potentiel international, en Europe ou, aux États-Unis où les consommateurs sont friands de «French baguette». Sûrement mais apparemment pas sortant d’un distributeur.
Autre bijou auquel il ne faut pas toucher : les plages du Débarquement. Le journaliste de Foxnews.com Edmund DeMarche annonce une nouvelle invasion sur les côtes normandes : celle d’éoliennes. En effet, dans le plan d’éolien offshore annoncé par Nicolas Sarkozy en janvier dernier, des « wind turbines » sont censées se dresser près des plages où ont eu lieu le débarquement de 1945, parmi elles Utah ou Omaha. « Profanation » s’indigne un vétéran blessé sur l’une de ses plages. Ce projet énergétique français, prévu pour 2015, ne plait ni aux Américains ni aux Canadiens qui voient en ces lieux un endroit de « pèlerinage » où des « milliers de soldats » sont morts. Selon l’article, les habitants de la région se plaignent mais pas les élus locaux qui « se réjouissent et estiment qu’il n’y aura pas d’impact sur la pêche ou sur le tourisme ». Et sur l’image de la France ? Imaginez, un instant, les photos des futures commémorations avec le président américain avec les éoliennes en fond… Selon le journaliste, le gouvernement français est conscient de la sensibilité de la question. Mais on met peu d’espoir dans un changement de ce projet conçu pour alimenter en énergie toute une région.
 

Economie: « On n’a pas assez souffert en 2008 »

Les derniers jours ont été durs pour la finance mondiale. Dégradation de la note américaine par Standard & Poor’s, volatilité des bourses, l’avenir de l’euro en question… Le Francais Sébastien Laye est le fondateur de Laye Holdings, une firme de conseil en fusions-acquisitions et private equity basée à New York. Pour nous, il decortique la situation actuelle.

French Morning: Sommes-nous en train de vivre une nouvelle crise ?

Sébastien Laye: Ce n’est pas une nouvelle crise, c’est une variation de la crise commencée en 2008. La croissance est atone et la dégradation de la note des États-Unis n’a été qu’un élément déclencheur. Il y a un excès de crédit dans le système mondial, aussi bien pour les banques que les ménages. Hyman Philip Minsky (économiste, ndlr) affirme qu’ à la suite d’une crise de crédit, il faut un désendettement massif et rapide. Nous n’avons pas eu cette période car les États sont massivement intervenus.

Le plan de sauvetage massif de la dette a évité cette restructuration drastique et le problème a donc été déplacé de la sphère privée à la sphère publique. En 2008, le déficit s’élevait à 8.000 milliards aux Etats-Unis, il est aujourd’hui de l’ordre de 14.300 milliards. Cette explosion du déficit est due au coût des plans de sauvetage et au ralentissement de la croissance.

On s’attarde davantage sur les symptômes et pas assez sur le mal profond. Au risque de paraître un peu sadique, je pense que l’on n’a pas assez souffert en 2008 car les Etats sont intervenus pour sauver les acteurs du système financier. La seule alternative aujourd’hui est d’avoir une nouvelle récession ou une économie molle pendant 10 ans.

FM: Pourquoi le Debt Deal américain n’a pas permis de calmer les marchés ?

SL: Le Debt Deal est venu trop tard, il n’a stabilisé les marchés que quelques jours et a mis en lumière trop de dissensions politiques. Cela a d’ailleurs été une des motivations de Standard & Poor’s pour abaisser la note : le Debt Deal a mis en avant l’inanité des gouvernements et leur incapacité à assurer une situation stable.  Il faut que les gouvernements soient désormais pro-actifs et qu’ils aient six mois d’avance sur les marchés financiers

En soi, cette dégradation n’a eu aucun impact. Comme la crise est générale, les investisseurs se sont paradoxalement rués sur les bons du trésor. Ils sont plus inquiets par la situation mondiale et la dette américaine reste encore leur flight to safety (refuge, ndlr).

FM: La crise vient-elle des États-Unis ou d’Europe ? Quelles vont être les conséquences sur le quotidien des citoyens ?

SL: La crise vient des États-Unis car c’est une variation de celle de 2008. Cependant, les États-Unis occupent une place plus importante sur l’échiquier mondial et disposent de plus de moyens, comme la possibilité de faire baisser les taux d’intérêts du remboursement de la dette par exemple. En revanche, les Français sont dépendants de l’État-Providence et comme une restriction publique va être nécessaire, ils vont en pâtir. Le problème de la dette française s’explique à 25% par la crise financière et à 75% par la lâcheté des hommes politiques qui n’ont pas osé mettre en place des plans de rigueur au cours des vingt dernières années.

Par ailleurs, les entreprises ne vont pas subir la même chose qu’en 2008. Ce sont les ménages qui vont beaucoup plus en souffrir  cette fois-ci. Il est tout à fait possible qu’un double dip recession arrive dans l’année.

L’autre impact de la crise, c’est l’enjeu politique. Elle va être un élément déterminant des prochaines élections et surtout aux États-Unis : cela va être la première fois que des hommes politiques vont devoir prôner des mesures de rigueur.

FM: Quels indicateurs faut-il regarder pour connaître l’état de la situation financière ?

SL: Il ne faut surtout pas regarder l’indicateur boursier car il y a trop de volatilité. Les indicateurs fondamentaux sont l’emploi et l’inflation. Par exemple, on pouvait voir que le taux de chômage ne diminuait pas aux États-Unis malgré l’injection massive de l’état.

FM: Où peut-on investir aujourd’hui? Quelles sont les valeurs sûres ?

SL: Aux États-Unis, les Blue Chips restent une valeur sûre. Ce sont de belles sociétés avec de beaux modèles de croissance mais qui sont sous-valorisés par la situation actuelle, notamment dans le secteur high tech.

FM: Quelle est la part d’économie réelle et de spéculation dans les fluctuations financières ?

SL: La spéculation a bon dos. En général, les marchés baissent tout simplement parce que les gens prennent peur et vendent. La spéculation est 10% du phénomène.

FM: Pourquoi S&P est la seule agence de notation à avoir abaissé la note des Etats-Unis ?

SL: Les agences de notation comme S&P essaient de restaurer leur crédibilité car en 2006-2007, elles ne se sont pas réveillées assez tôt en abaissant la note des subprimes. Cette fois-ci, c’est une injonction politique. Elles sont sorties de leur rôle en faisant du qualitatif car les États-Unis ne mettaient pas en place la stabilité politique nécessaire.

FM: Que va t-il se passer maintenant ?

SL:Jusqu’aux élections, aucun plan de rigueur ne sera mis en place. Nous allons avoir beaucoup de volatilité dans l’année. Il faut une nouvelle génération de dirigeants pour s’atteler à l’assainissement des finances publiques.

Tiken Jah Fakoly, une révolution africaine en concert à New York

Tiken Jah Fakoly fait rarement le déplacement aux Etats-Unis. Raison de plus pour ne pas manquer ses deux prochains concerts en terre new-yorkaise. Le premier aura lieu sur la prestigieuse scène de SOB’s le 19 août et le second, le 20, à Central Park dans le cadre du festival de musique gratuit SummerStage.
La star ivoirienne du raggae, fils spirituel de Bob Marley, partagera avec les New Yorkais les chansons issues de son nouvel album: “African Revolution” est sorti le 16 août en version digitale et sera dans les bacs américains le 23. Pour son dixième album, le chanteur a collaboré avec le rappeur franco-nigérian Féfé et Magyd Cherfi, chanteur du groupe Zebda, sur trois chansons. Il puise dans son expérience d’exilé au Mali, où il habite depuis plus de cinq ans, pour renouer avec les chansons engagées qu’on lui connait et enrichir ses compositions de sons et d’instruments issus de la tradition malienne du ” blues mandingue”.
“African Revolution” est nominé dans la catégorie “meilleur album” des Online African Music Awards.
Vendredi 19 août:
SOB’s (204 Varick St)- Les portes ouvrent à 23h. Le concert commence à minuit. $25 en cas de réservation en avance. $30 le jour même. Réservations et infos ici
Samedi 20 août:
Tiken Jah Fakoly / Meta and the Cornerstones / Los Rakas / Atropolis – Central Park SummerStage Mainstage, Rumsey Playfield – 15h – Gratuit – Infos ici
 

New York vu à travers l'emballage de ses produits

Si vous passez par la jungle de Times Square dans le courant du mois d’août, faites un tour au Times Square Visitor Center. Une installation publique intitulée « Blender » se trouve dans l’entrée du 1560 Broadway. Vous pouvez y voir 95 photographies d’emballage de produits alimentaires provenant de 47 pays et trouvés dans des magasins des 35 quartiers de New York City. Une boîte de biscuits “Cabin” (Nigeria) découverte à Brooklyn, un “Banana Cake” (Malaisie) dégoté à Chinatown, ou encore un “Fanta grape” (Thaïlande) déniché dans le Bronx.
L’artiste japonaise Hidemi Takagi examine, ainsi, comment l’emballage décoratif des aliments reflète le melting pot new yorkais et la diversité de la vie urbaine.  Attirée par leurs couleurs, l’artiste installée aux Etats-Unis depuis dix ans a simplement commencé par collectionner ces produits qu’elle trouvait dans des magasins vendant des aliments étrangers, principalement dans les quartiers avec une forte présence d’immigrés comme Jackson Heights ou Flushing (Queens). Au bout de cinq ans, elle en a accumulé assez pour en faire, plus qu’un projet artistique, une fresque en hommage aux communautés de migrants qui constituent la mosaïque new-yorkaise. En effet, le packaging de ces produits est une forme d’art qui raconte l’histoire de ces groupes et rappelle que leur culture est vivante. « L’art peut transcender le temps et la langue, même à travers la plus simple des images trouvées sur un emballage de bonbon » indique Hidemi Takagi.
« Times Square a probablement plus de langues que tout autre endroit dans le monde. Chaque jour des centaines de milliers de visiteurs venus du monde entier s’y mêlent harmonieusement ce qui rend le lieu idéal pour ce travail » poursuit-elle.
Les photographies de “Blender” sont également visibles sur 25 poubelles sur les places piétonnes de Broadway autour du “carrefour du monde”.
” Blender” du 1er au 31 août au Times Square Visitor Center – 7th Avenue entre 46 & 47th Streets.  Voir le site du centre
Photo: Une boîte de biscuits Cabin (Nigeria) découverte à Brooklyn – Crédit: Hidemi Takagi

Le départ new-yorkais de Francis Joyon tombe à l’eau

Dimanche dernier, le ciel n’était pas avec Francis Joyon. Le skipper français, qui devait s’élancer de la marina de Brooklyn pour battre le record de traversée de l’Atlantique Nord en solitaire dans le sens ouest-est, a du rebrousser chemin alors que son maxi-trimaran IDEC était engagé dans l’embouchure de la Hudson River, en route vers la zone de départ. Le Français a été surpris par les orages et les pluies diluviennes qui se sont abattus sur New York – les plus fortes précipitations enregistrées en 116 ans.
A cause de ces conditions de navigation difficiles, le Francais aurait heurté une des bouées métalliques qui flottent sur la Hudson, causant une avarie à son multicoque. “Alors qu’il remontait le chenal et se dirigeait vers la ligne de départ, Francis Joyon a découvert une fissure sur le bras de liaison avant d’IDEC. Le skipper explique qu’ils ont vraisemblablement dû heurter une bouée de chenal. La tentative de record de la traversée de l’Atlantique du maxi-trimaran IDEC est donc reportée” a indiqué un porte-parole dans un communiqué, précisant que les conditions météorologiques étaient “difficiles” et la visibilité “réduite”.
“Le carénage du bras de liaison avant de son trimaran IDEC est endommagé et le skippeur a dû faire demi-tour pour rejoindre la marina de Gateway. La réparation nécessite un travail de stratification que Francis effectuera seul à New York”, poursuit le communiqué. Mercredi, Joyon n’était toujours pas reparti.
Le record de traversée trans-atlantique est détenu par le Francais Thomas Coville en 5 jours 19 heures 30 minutes 40 secondes. Joyon détient depuis 2008 le record du tour du monde en solitaire sans escale (57 j 13 h 34 min 06 sec).
 
 

Atelier de marionnettes pour tous

A seulement 23 ans , Nicola McEldowney est en charge du département sur les marionnettes à l’université de Columbia. C’est à Paris cependant qu’elle est venue chercher matière pour sa thèse intitulée “La marionnette en France dans les années 1930 et regards sur aujourd’hui” où elle s’est faufilée dans les dédales des théâtres parisiens, du théâtre de la Ville à celui de la Villette. La période de l’Entre-deux guerres, tiraillée entre les Années Folles et la crise de 29, a fourni un terreau fertile au développement des spectacles de marionnettes, véritables exutoires satiriques pour des populations européennes en mal de contestation.  “Les marionnettes présentent le monde en miniature. On peut exprimer tout ce qui est caché, même ce qui est coincé dans l’inconscient” explique Nicola McEldowney.
Sa passion pour les marionnettes, elle la tient depuis l’enfance quand à 5 ans elle découvre, puis regarde en boucle, les émissions de PBS et notamment Storytime, présentée par des marionnettes “Muppet-Style”. Une passion qui ne la quittera pas puiqu’aujourd’hui, Nicola ne se contente pas de théoriser le rôle sociétal des marionnettes, elle en fabrique également à base de différents matériaux et écrit même des pièces comme The Golden Stoat, l’histoire d’une princesse contrainte de de soumettre à un mariage forcé . Elle se veut toujours visible durant ses shows car selon elle “c’est la synergie avec la marionnette qui est la plus importante”.
Son atelier est prévu ce samedi 27 août au Into This City International Acting School, une école de théâtre international. Au programme : création d’une marionnette, choix du personnage, choix des moyens de s’exprimer à travers celui-ci, invention d’une histoire et représentation du spectacle. 3h30 d’initiation complète où les enfants pourront laisser libre court à leur imagination et les plus timides ne seront pas lésés, car selon Nicola “c’est la marionnette qui permet au marionnettiste de se détendre avant le spectacle. À leur contact, les acteurs deviennent plus extravertis”.
Et si les marionnettes permettent également aux plus jeunes de prendre du recul face à des situations compliquées et de les analyser, Nicola McEldowney se défend de réserver leur usage aux enfants : “c’est un préjugé culturel, les marionnettes ne sont pas réservées aux enfants, autrement il n’y aurait pas Les Guignols de l’info“. Les adultes sont donc également conviés à venir voir le monde en miniature eux aussi.
Quand on interroge la jeune fille sur son étonnante passion un brin décalée pour son âge, c’est en riant qu’elle nous répond : “un jour, un garçon que j’aimais bien m’a demandé si j’avais de vrais amis”.
Consulter le site de l’International Acting School et le blog de Nicola McEldowney
Informations pratiques
 

New York retrouve Le Grand Fooding, cuisine à sensations

Après Le Grand Fooding d’Amour en 2009 et New York contre San Francisco en 2010, Le Fooding revient dans la Grosse Pomme pour deux happenings. Premier arrêt, le 17 septembre prochain dans un jardin d’Elisabeth Street à Nolita pour un événement nommé « Le Grand Fooding’s Campfire Session ». Au programme : des duos de musiciens et de cuisiniers se retrouveront autour d’un feu de camp pour régaler leurs invités avec leurs créations respectives.
Parmi les duos, on retrouvera la rock star du restaurant Le Chateaubriand à Paris, Inaki Aizpitarte avec le chanteur du groupe LCD Soundsystem James Murphy, ou encore Dante Gonzales du camion itinérant Dante Fried Chicken et la chanteuse soul Muhsinah. Il y aura aussi des concerts,“puisqu’il semble si difficile de trouver autre chose que de la junk food dans les festivals de musique, et qu’il est tout aussi rare d’entendre de la bonne musique dans les restaurants chics”, explique une porte-parole du Fooding.
Les organisateurs limitent l’événement à 400 invités (contre 3 000 l’an dernier) pour “créer une atmosphère plus intime et limiter les files d’attente”. Les entrées seront vendues 50 $, un tarif incluant des cocktails à base de whisky Jameson, sponsor de l’événement, concoctés par les mixologistes Sasha Petraske de Milk and Honey et son ancien élève Richard Boccato.
Au programme du deuxième événement organisé cette année : un restaurant éphémère dans la galerie Honey Space de Chelsea le week-end du 23 au 25 septembre. Treize chefs s’y relaieront toutes les quatre heures, cinquante-deux heures durant.
Puisant dans la tradition du ‘cadavre exquis’ inventée par les surréalistes français, chaque chef devra maintenir la flamme de ce restaurant éphémère, en passant poêles et casseroles au suivant, pour concocter leurs recettes pour 40 convives assis autour d’une table commune.
Hugue Dufour (M.Wells, New York) et Andrew Carmellini (The Dutch, New York) débuteront avec un dîner réservé aux détenteurs d’une MasterCard, sponsor de l’événement. Parmi les autres chefs seront présents, outre des figures hexagonales comme Inaki Aizpitarte, Adeline Grattard (Yam’Tcha, à Paris) et Armand Arnal (La Chassagnette, à Arles) et Mauro Colagreco (Le Mirazur, France), plusieurs chefs européens ont répondu “présent”. Citons Kobe Desramaults (In de Wulf, Belgique), Sat Bains (Restaurant Sat Bains, Grande-Bretagne), Fulvio Pierangelini (Hotel de Russie, Italie), Massimo Bottura (Osteria Francescana, Italie) et Ana Ros (Hisa Franko Casa, Slovénie). Des cordons bleus américains seront également de la partie. Blaine Wetzel (Willows Inn, îles San Juan Islands dans l’État de Washington), Brooks Headley (Del Posto, New York) ou encore Corey Lee (Benu, San Francisco) prendront part à cette course-relai culinaire.
Les préventes sur le site du Fooding (et d’autres sites comme  NY Times, Paper Magazine, Time Out, Blackbook, Urban Daddy, Flavorpill, Food& Wine) à partir du 15 août, seront disponibles au prix de 50$ pour la campfire session, et 100 $ le cadavre exquis, ce qui inclut un repas de quatre plats.
 

Où sortir ce week-end ?

Vendredi:
– Aussitôt sortis du travail, filez au Lincoln Center pour assister au concert du Metropolis Ensemble dirigé par Tan Dun. Cette pièce d’orchestre s’inspire de films d’arts martiaux tel que Tigre & Dragon de Ang Lee. Horaire : 19h30. Prix : gratuit
– Vous vous sentez davantage d’humeur rockeuse ? Ne manquez pas les Sonic Youth au Williamsburg Waterfront. Horaire : 20h00. Prix : $32,50
– Le New York International Fringe Festival ouvre ses portes aujourd’hui et fête par la même occasion ses quinze années d’existence. Ce festival pluridisciplinaire rassemble 5.000 artistes sélectionnés par un jury. Deux cent shows sont visibles à travers New York. Certains sont réservés aux familles et aux adolescents. D’autres seront uniquement en plein air.
Samedi:
– Après une grasse matinée tant attendue, brunchez chez M. Wells. Ce restaurant du Queens ferme à la fin du mois. Plus beaucoup de temps donc pour apprécier la cuisine américano-québécoise des propriétaires, entre foie gras et pizza.
– Après avoir fait bonne chaire, faîtes un saut dans un autre coin du Queens : PS1, l’annexe du MoMA. Assistez au Warm-Up, cet événement musical situé dans la cour de l’immeuble de PS1. De 14h à 21h se succèderont Black Dice, His Name is Alive, oOoOO, Clams Casino Ayshay et Water Borders. Entrée: 15$
– Retour à Manhattan ensuite pour assister sur Broadway  à la pièce Jerusalem où l’acteur Mark Rylance, recompensé d’un Tony Award, brille de tous feux. Ne cherchez donc pas le lien avec le conflit israélo-palestinien : il n’y en a pas. Le titre est en réalité une référence au poème de William Blake. Jerusalem parle de cette frange de la population britannique qui faute de pouvoir s’intégrer la société de consommation opte pour un retour à la nature.  À partir de 61$.
Dimanche:
– Transformez vos cheveux en dreadlocks et sortez vos plus beaux apparats rouge-vert-jaune car ce dimanche vous allez à Coney Island pour la Reggae Beach Party. Vaughn All Star, Carter Van Pelt, Tony Screw, Sir Tommy, Digital English et Clive Chi vous emmèneront dans les dédales de Kingston pour un dimanche après-midi en toute détente. Horaires : 14h jusqu’au coucher du soleil. Prix : gratuit
– Si vous réussissez à regagner la terre ferme avec un tel voyage, rendez-vous à la BAMcinematek pour regarder Lucky Luciano, une co-production franco-italienne signée Francesco Rosi. Le film raconte l’histoire de Charles Luciano, baron de la drogue à Manhattan dans les années 20 et« inventeur » de la Mafia moderne. Horaire: 21h15. prix : 12$
Et si vous en voulez encore plus, il vous est toujours possible de piocher dans nos sélections des meilleurs beer gardensrooftops et piscines de la ville. Bon weekend!