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L'identité française avec Anne Sinclair, Paris craignos et la Baguette au McDo

Alors que Nafissatou Diallo continue sa campagne médiatique, l’ “autre” femme de l’affaire DSK reste discrète. Le New York Magazine publie un long portrait d’Anne Sinclair. Si l’article ne peut s’empêcher de tomber dans les écueils racoleurs devenus habituels quand on parle de “DSKgate”, il n’en demeure pas moins un point de vue intéressant et américain sur Anne Sinclair. Point de vue qui met notamment en avant les racines juives de l’ex-journaliste.
Aussi nuancé et detaillé soit-il, les stéréotypes lourdingues sur les Français ne sont pas complement absents de l’article. Ainsi, l’indulgence de la femme de DSK pour son séducteur de mari est-elle considerée comme typiquement française : « Elle a mis fin à son amitié avec une amie proche qui a essayé de la dissuader de rester dans un mariage où il y avait tant d’infidélité (un peu d’infidélité, sommes-nous censés savoir, est souvent acceptable en France) ».
Autre idée préconçue : « pour les Français, la vie privée d’un homme est censée rester privée ». Et de noter que les touristes francais qui posent devant la luxueuse « townhouse » de DSK à TriBeCa, en faisant mine de se sonner à la porte, « semblent se comporter bien différemment. »
Côté culture, le Wall Street Journal publie une interview de Fred Cavayé à l’occasion de la sortie de son dernier film, A bout portant. Ce thriller montre Paris sous un jour peu flatteur, « sale et violent», loin des cartes postales, en mode anti-Midnight in Paris. Le réalisateur annonce la couleur: « Vous aurez du mal à trouver un seul plan de la Tour Eiffel, de la Seine ou de l’Arc-de-Triomphe ». C’est l’occasion pour Fred Cavayé de parler de la résurgence du thriller dans le cinéma français : « Nous avons des inspirations anglo-saxonnes, mais ces films ont une véritable identité française. »
En parlant d’identité française, le Time rapporte que McDonald’s est sur le point de lancer une gamme de baguettes dans ses restaurants français. Selon une étude, « les Français mangent neuf fois plus de sandwiches que de hamburgers – et 60% de ces sandwiches sont des baguettes ». « Y aura-t-il du foie gras et de la ratatouille à la carte ? Les employés devront-ils porter des bérets ? », demande le journal. Espérons simplement qu’un camembert ne se faufilera pas dans le Big Mac.
 

Des nuits d'été aux airs de Mozart

Ambiance décontractée et concerts à prix abordables: le Mostly Mozart Festival est une institution new-yorkaise, au même titre que le Lincoln Center qui l’organise. Depuis sa création en 1966, Mostly Mozart a accueilli des compositeurs et des artistes renommés – Magnus Lindberg et Kaija Saariaho pour ne citer qu’eux – et a été le point de départ de carrières brillantes telles que celles de Cecilia Bartoli, James Galway et Mitsuko Uchida.
Comme son nom l’indique, le festival reprend le repertoire de Mozart mais pas uniquement. Dès jeudi 4, vous pourrez assister au Don Juan dirigé par le fameux chef d’orchestre hongrois, Ivan Fischer.  Nous vous conseillons néanmoins de vous rendre à la représentation du samedi 6 août. Avant le concert, à 18h, un débat autour de l’œuvre aura lieu en présence d’Ivan Fischer et de Jane Moss, deux figures de la musique classique.
Si vous n’appréciez pas particulièrement Mozart, ou que vous préférez le cinéma et Stravinsky, ce même samedi 6 août à 16h seront projetées, au Walter Reade Theater, deux productions : la première est la mise en scène par Julie Taymor de l’Oedipus Rex et la deuxième la mise en scène du Sacre du Printemps de Pina Bausch.
Le dimanche 14 août, l’Orlando de Haendel, considéré comme le sommet de son œuvre lyrique, sera à l’honneur. L’occasion aussi de découvrir le Philharmonia Baroque Orchestra de San Francisco.
Si vous n’avez pas le temps de vous rendre à ces représentations, il ne faudra cependant pas manquer le grand final mythique du Mostly Mozart le 26 août à 18h45. Le festival se termine en beauté avec deux œuvres incomplètes dirigées par Louis Langrée : la Symphonie No. 8 de Schubert et le mystérieux Requiem de Mozart. Un rappel que le festival, lui-même, est perpétuellement inachevé, qu’il n’est qu’un appel à la découverte de la musique.
Mostly Mozart Festival, au Lincoln Center (10 Lincoln Center Plaza). Du 2 au 27 août 2011. Les billets pour les divers spectacles commencent  $40. Visiter le site de Mostly Mozart
 

Vivre à New York sans assurance

« J’étais très fatiguée, je me suis emmêlée les pieds ». Juliette, 25 ans, était étudiante en danse au Broadway Dance Center à New York quand, en plein cours, elle a chuté. Son pied a fait un son pas franchement rassurant : « un petit crac » dit-elle. «Au bout d’une minute, impossible de me remettre sur mon pied. Je ne pouvais pas marcher». Cinq semaines plus tard, boitant toujours, elle décide de se rendre à l’hôpital. « C’est un os fêlé » qui se remettra vite, lui indique le médecin. Juliette est rassurée. Mais la facture, elle, ne fait pas sourire – 1.000 dollars pour une radio et un IRM – surtout pour une étudiante aux revenus limités. Elle doit tout payer de sa poche : elle n’a pas d’assurance.
Juliette fait partie de ces Français qui tous les jours font un pari fou: ni tomber malade ni avoir d’accident lors de leur séjour à New York. Ils sont jeunes pour la plupart, stagiaire ou profession indépendante, en situation régulière ou pas. Leurs revenus limités ne leur permettent pas d’avoir un budget « prévoyance » tous les mois. Le danger, ils en ont conscience. Mais ils préfèrent prendre le risque. « Par le feedback que nous avons, il s’agit soit de personnes qui arrivent sur le marché du travail, qui sortent de l’école, et se disent: “si je dois assurer à ma charge ma prévoyance santé, ça va me coûter entre 300 et 500 dollars par mois”. C’est un budget important. Ils font le choix de ne pas être couverts car ils sont jeunes et en bonne santé, souligne Eric Thoby, directeur régional pour l’Amérique du groupe Crystal Finances, une société qui propose notamment des services assurantiels aux Français à l’étranger. Et puis, vous avez le cas de personnes qui n’ont pas les moyens, des Français qui ont perdu leur travail pendant la crise. »

Une dizaine d’interviews avec des Français non assurés révèle une réalité faite de renoncements dans la ville de l’abondance. Un designer de chaussures qui renonce à se rendre en vélo au travail par peur de l’accident. Une stagiaire dans l’événementiel venue avec « 50.000 médicaments » pour éviter de tomber malade. « Je suis peut-être un peu parano, mais je fais attention quand je traverse la rue» sourit Hervé, 23 ans, en stage de vente dans une start-up de Midtown.
L’absence d’assurance plonge les plus jeunes dans un sentiment de gène. « Je me sens illégale. J’ai l’impression de ne pas faire mon séjour ici dans les règles, estime Merryl, 23 ans, une autre stagiaire. Récemment je parlais à quelqu’un qui était couvert. Elle était en sécurité. Moi, j’étais un peu comme une clandestine ».

« Clairement, je pourrai me payer une assurance. Mais je préfère mettre l’argent dans l’achat de billets d’avion pour la France pour voir ma famille, estime pour sa part Maude, designer de chaussures. Mais « je culpabilise vis-à-vis de mes parents car s’il m’arrive quelque chose, ça va peut être les mettre dans la merde. Ce n’est pas impossible, mais c’est un choix. Quand je voix que la plupart de mes collègues n’a pas d’assurance, ça me conforte dans ma bêtise. »
Le refus de l’assurance “made in the US” est sans doute plus prononcé chez les Francais que dans d’autres communautés, compte-tenu du système de prise en charge avantageux qu’ils ont connu dans leur pays. La nature commerciale de l’industrie américaine de la santé les rebute et suscite chez certains une méfiance profonde.
Eric Thoby, du Groupe Crystal, conseille néanmoins d’avoir « au moins une garantie hospitalisation » pour faire face aux situations d’urgence. « Pour les accidents les plus graves, on peut remettre en cause tout le projet de vie que l’on a ici», insiste-t-il.

Il n’est jamais trop tard. Alan Jezequel, fondateur de la société d’architecture d’interieur AJ Greenwich est resté sans assurance pendant 28 ans. En 2010, des pépins de santé dans son entourage l’ont décidé à se faire couvrir. Un mois plus tard, il était victime de deux accidents vasculaires cérébraux. « Ca a coûté plus de 50.000 dollars et l’assurance a tout pris en charge ». L’assurance a quand même du bon.
 

Affichez votre statut Facebook sur votre poignet

Facebook n’en finit plus de sortir des écrans d’ordinateurs pour arriver directement dans nos vies. Le nombre d’ “events” ou de pages fans ayant permis aux utilisateurs de se rencontrer dans la vraie vie se compte désormais par milliers et il est fort probable que notre vie ressemble à ça sous peu.
C’est cette tendance qui a inspiré trois Français, Ralph Feingold, Matthieu Stefani et Stéphane Assayag, dans la création de leur “relationship bracelet”. Leur credo : “recréer des relations dans la vraie vie, en affichant son statut affectif, comme sur Facebook, mais sur son poignet.” Ces bracelets en silicone, les “buump”, proposent donc un choix d’une dizaine d’inscriptions, cinq pour les statuts (dont “it’s complicated”, “in an open relationship”, “single”), cinq pour “à la recherche de” (“fun”, “dating”, “whatever I can get”, etc…). De quoi afficher IRL (in real life), la vie privée qu’on étale déjà sur le réseau social.
Mais le concept ne s’arrête pas là puisqu’il existe même un code couleur et quatre commandements. Chaque combinaison possède sa signification : deux bracelets roses indiquent qu’on est gay, être “too nice for you” s’illustre par un bracelet “célibataire” et “à la recherche d’amitié”, la “midlife crisis” se caractérise quant à elle par les bracelets “married”, “it’s complicated”, “looking for fun”. Au total, cent compositions possibles qui ne manqueront pas de transférer les commentaires agacés du “wall ” à la bouche de votre conjoint si vous oubliez de mettre votre bracelet “in a relationship” en partant au travail. Ne le prenez pas à la légère, cela a déjà tué une femme. Drame à part, le concept séduit de 16 à 55 ans avec un intérêt particulier du côté de la communauté gay aux dires des créateurs.
Est-ce que ces bracelets vont réellement permettre aux personnes de se reconnecter ? Vont-ils favoriser les histoires d’amour (ou autres) ? Peut-être pas, mais cela donnera sûrement une raison à votre prétendant(e) de vous taquiner cet été.  8.000 personnes “like” déjà le concept sur le fameux réseau social.
Visiter le site de Buump ici

Le Strawberry One-Act Festival fête sa vingtième édition

Le Strawberry One-Act Festival est un tremplin pour auteurs situé au Riant Theatre dans Chelsea. Deux fois par an, plusieurs dizaines de pièces d’un acte (30 minutes environ) venant de tous les États-Unis se succèdent dans l’espoir de recevoir les faveurs du jury et du public. Au terme d’un mois de compétition, le gagnant se voit offrir l’opportunité de transformer sa pièce d’un acte en une pièce complète ainsi que 1500$.
Le festival commence aujourd’hui et se termine le 7 août. Ce jour, trois pièces ouvrent le bal et c’est “Paid Off” de Robert D. Argen qui semble déjà recevoir de nombreuses faveurs. Sa pièce, écrite alors qu’il étudiait encore la finance et la littérature américaine à NYU, raconte l’histoire d’un analyste financier qui tente de prouver son intégrité morale à son ancien professeur, déçu du parcours choisi par son élève et en proie à de profondes difficultés financières.
The Hudson Guild Theatre
441 West 26th Street, NYC
Between 9th and 10th Avenues
22$

Laura Levine sort de l'ombre

Ses photos d’icônes de la musique ont fait le tour du monde et des magazines : le Rolling Stone, Sounds UK, et le New York Rocker dont elle a été un temps la photographe en chef. Cette diplômée d’Harvard a côtoyé les plus grands : Madonna, R.E.M, Björk , James Brown , Annie Lennox (Eurythmics), Joan Jett, The Clash, et la liste est encore longue.
Ce qui frappe le plus dans le travail de Laura Levine est sa propension à humaniser les artistes qu’elle photographie. Situations anodines ou quotidiennes, ses sujets passent de superstars à personnes communes. Comme dans ce cliché du groupe R.E.M, simplement dégustant un hamburger au bar du Walter’s Bar-B-Que.
Laura Levine arrive à capturer l’intime, l’enfoui. Son oeil transgresse les barrières de l’apparence pour atteindre le réel. Devant son objectif, les artistes se mettent à nu, tantôt fragiles, tantôt riants. Loin des obligations de la vie publique. L’artiste réussit le tour de passe de s’accorder la confiance d’artistes comme Björk, étonnement naturelle dans son habit de feuilles au milieu des bois.
Mais la photographie n’est pas la seule corde qu’a l’artiste à son arc, puisqu’elle a également illustré des livres pour enfants et réalisé un court film documentaire intitulé “Peekaboo Sunday”.
Après de nombreuses publications et participations à des expositions, Laura Lavine saute le pas et expose son travail seule. 30 ans après ses débuts.
Steven Kasher Gallery
521 West 23 Street (Chelsea)
New York, NY 10011
212 966 3978

Ourida joue avec nos émotions

La chanteuse Ourida fait partie de ces artistes atypiques. Sa musique et sa voix s’avèrent si radicalement différentes à chaque couplet ou même morceau, qu’écouter son album pourrait s’apparenter à regarder une pièce de théâtre. À chaque acte, elle se révèle joueuse, drôle, torturée, violente ou encore poétique.
Et son parcours est à la hauteur des multiples variations de son travail. Née en France d’un père Kabyle et d’une mère Normande, elle s’essaie au théâtre, à la trompette , à la lecture de poème avant d’être engagée comme pianiste pour une exposition à Beaubourg. Elle s’envole ensuite pour le Brésil et rencontre le photographe Français Pierre Fatumbi Verger qui lui enseigne la philosophie de la “vérité naturelle de l’être “. Ce sera un tournant dans sa carrière pour celle qui ne se pose désormais plus de limites ou barrières. Le conservatoire de jazz de Marseille lui permettra d’assouvir cette soif de liberté. Direction ensuite au Canada pour représenter la France aux journées de la Francophonie. Quelques scènes parisiennes plus tard (Trabendo, Boule Noire, Cigale) arrive la première consécration : son trio avec vec JP.Molina, batteur du Surnatural Orchestra et A.Cuisinier, bassiste de Benjamin Moussay remporte le Grand Zebrock 2007.
Toutes ces expériences produisent un son entre trip-hop et jazz sur fond de piano, contrebasse et batterie. Une musique travaillée, qu’elle ne peut vraiment définir “à moins d’être une fringue, qui aurait envie de se mettre a soi-même une étiquette ?”.
Sa performance scénique est à découvrir le samedi 30 juillet à 20h00 au Shrine (east side of Adam Clayton Powell Boulevard (7th Avenue), just below 134th Street)
http://www.myspace.com/ourida

New York drague les couples gay

La Big Apple est aux couleurs arc-en-ciel depuis le 24 juillet. Des centaines de couples homosexuels se sont unis dans la joie et la bonne humeur, jour de l’entrée en vigueur de la nouvelle législation. Une allégresse partagée par les professionnels du tourisme. “Grâce à la nouvelle loi, New York va devenir la destination de mariage numéro un, a déclaré George Fertitta, président de l’office de tourisme NYC & Company. New York ne va pas seulement attirer les couples qui souhaitent s’unir ici, mais aussi ceux qui recherchent une destination de lune de miel mémorable.”
Hôteliers, restaurateurs, traiteurs spécialisés dans les banquets de mariage et ‘wedding planners’ sont sur le pont. Plusieurs hôtels de New York participent à l’offre ‘NYC I Do’, des ‘packages’ pour attirer les tourtereaux. Le Ritz-Carlton surfe sur la vague, en proposant l’offre ‘Célébrer l’égalité : plus d’amour pour tous’ dans son hôtel de Battery Park dans le sud de Manhattan. Cela comprend une réduction de 25 % au spa de l’hôtel, des services gratuits pour les parents des couples, des points de fidélité… Ce n’est pas tout : le Ritz Carlton a annoncé la nomination d’une ‘consultante en mariage gay certifiée’. Nancy Salatto-Deighan est en effet diplômée de 14 Stories Gay Wedding Institute, une agence de ‘wedding planners’ spécialisée dans les cérémonies gay.
Les hôtels W proposent quant à eux une offre ‘Right to Unite’, qui inclut un service voiturier jusqu’au bureau de l’état-civil, champagne et pièce montée, une mini-caméra Flip pour filmer la cérémonie et une suite dans l’un des hôtels new-yorkais de l’enseigne. La marque offre aussi à ceux qui organisent leur mariage dans l’un des W new-yorkais deux nuits gratuites au W Retreat & Spa de Vieques Island à Puerto Rico.
Ce nouveau segment de la population au fort pouvoir d’achat qui arrive sur le marché du mariage devrait avoir l’embarras du choix entre tous les nouveaux hôtels qui ont ouvert ces derniers mois à New York : le James Hotel, le Yotel, Grace Hotel. A partir de cet automne, ils pourront aussi descendre au Out NYC.  Situé sur la 42ème rue, entre la 10ème and 11ème avenue,  ce nouvel hôtel de 105 chambres (à partir de $250 la nuit) se positionne comme un “resort gay urbain”. Il aura un nightclub de 1000m2, [XL nightclub tenu par les impresarios de la scène gay John Blair et Beto Sutter et les promoteurs de soirées Brandon Voss et Tony Fornabaio], un café, un restaurant baptisé Kitchen, un centre de conferences et un centre de bien-être. What happens in New York stays in New York…

Little Italy, le vrai

Vous venez de descendre à l’arrêt Fordham Road, ligne B ou D. Vous marchez maintenant vers l’est sur la 187eme rue. Progressivement, les « deli » et les églises cèdent la place aux trattorias et aux drapeaux italiens. Mamma Mia ! Bienvenue à Little Italy, Bronx.
Le quartier, délimité par les avenues Arthur à l’ouest, Belmont à l’est, Crescent au sud et 187th Street au nord, draine quelques touristes (le jardin botanique du Bronx et le zoo ne sont pas loin) et de nombreux amateurs de bons restos et patisseries. L’arrivée récente de la communauté albanaise cause parfois des tensions avec les habitants de longue date, mais les « ritals » ont encore de beaux jours devant eux. Surtout les commerces locaux continuent à se transmettre de père en fils comme ils le sont depuis plus d’un siècle.
La visite commence au coin de 187th Street et Belmont Avenue. C’est là que se trouve l’église Mount Carmel. Depuis son ouverture en 1907, elle a grandi pour devenir un lieu de rassemblement du quartier. Ses vitraux représentant la vie de Jésus valent le coup d’œil.
Après la nourriture spirituelle, le nourriture tout court. Et en la matière, il y a l’embarras du choix. Le Don Corleone de la scène culinaire locale s’appelle Roberto Paciullo. Il est le fondateur de Roberto’s (603 Crescent Avenue, au coin de Hughes Avenue, 718 733-9503 – roberto089.com), un restaurant de 90 couverts considéré par un magazine comme l’ « une des meilleures tables italiennes de New York. » Il dispose également de Zero Otto Nove (2357 Arthur Avenue et 186eme rue, 718 220-1027), une pizzeria ouverte en lieu et place d’un McDonald’s. Il tente d’y réaliser le rêve d’enfant de son meilleur ami, Enzo, resté au pays : exporter la vrai pizza italienne à New York.
Autre grand atout du quartier : les pâtisseries et les boulangeries. Citons Artuso’s Pastry Shop (670 East 187th Street et Crescent Avenue, 718 367-2515 – artusopastry.com). Vincent Artuso, un pâtissier, a repris l’établissement en 1946 et lui a donné son nom. Jusqu’à aujourd’hui, toute la mafia Artuso participe à la confection des pains, des pièces montées et des pâtisseries, notamment les délicieux cannoli.
Pas encore rassasié ? D’autres délices vous attendent à Teitel Brothers (2372 Arthur Avenue, 718 733-9400 – teitelbros.com), le temple de l’épicerie fine. Le magasin exigu fondé en 1915 est bourré de produits du sol au plafond. Son huile d’olive est particulièrement réputée. Envie de fromage ? Casa della Mozzarella (604 East 187th Street entre Arthur Avenue et Hughes Avenue – 718 364-3867) vend les meilleurs mozzarellas de New York. A Biancardi’s (2350 Arthur Avenue a 186th Street – 718 733-4058), d’étranges stalactites tombent du plafond. Ce sont des saucissons. Normal, vous êtes dans la boucherie locale. Elle fournit les meilleurs restaurants de Manhattan en volaille, agneau, bœuf et porc. Autre passage obligé : le Arthur Avenue Retail Market ( 2344 Arthur Avenue entre Crescent Ave et 186eme rue – 718 295 5033 – arthuravenue.com). Ce marché couvert regorge de fromages, panetone, pièces de charcuterie, fruits et légumes à des prix imbattables. Au fond du marché, the Arthur Avenue Italian Deli dispose de quelques tables. Le menu propose notamment une « Julius Caesar Salad ». Le plat de légumes grillés est parfait pour ouvrir l’appétit.
Enfin, Little Italy ne serait pas Little Italy sans les légendaires pâtes : Borgatti’s (632 East 187th Street entre Belmont Avenue et Hughes Avenue – 718 367-3799), juste en face de l’église de Mount Carmel vend des ravioli frais depuis 1935.
 

La Marina 59, une communauté au bord de l'eau

La Marina 59, petite marina de plaisance où se côtoient pêcheurs et marins, est un centre pour la passion nautique. Depuis l’année dernière, la Marina 59 accueille des événements artistiques en tous genres. Nous vous parlions la semaine dernière du festival Sea Worthy. Dans le cadre de ce festival, le Marina 59 de Far Rockaway devient une nouvelle fois un espace libre pour l’art.
Arthur Poisson, le conservateur de ce projet, a proposé d’y tenir une exposition par semaine. Pour lui, ce projet est un « work in progress in situ » ouvert à tous : on peut alternativement y assister ou décider d’en être un acteur en participant au projet. Cet espace temporaire artistique, nommé le MarinArt, cherche à créer des ponts entre les différentes communautés qui s’y côtoient et les visiteurs. Il s’agit de créer un lieu où les gens peuvent s’unir, un espace commun : les communautés de Marina 59 sont diverses. On y trouve aussi bien les pêcheurs de longue date, que les navigateurs ou, plus récemment, des artistes venus s’y installer. C’est un mélange de cultures et de classes qu’Arthur Poisson se propose de réunir – afin de lutter contre les tentations de la gentrification isolée. « Cet été, avec le « Boatel » de Constance Hockaday, le vrai enjeu de la mixité sociale a fait son apparition. C’est à chaque fois un nouveau public qui intervenait sur ce territoire», explique-t-il.
Le propriétaire de la Marina souhaitait faire intervenir de plus en plus d’artistes sur son terrain. Arthur Poisson explique qu’il faut «que le public soit prêt à l’accueillir ; il faut donc insérer cet art de façon délicate et intelligente. Il faut proposer un enjeu attractif autant pour les artistes que pour les plaisanciers ».
Fraîchement arrivé à New York de sa France natale, Arthur Poisson est un jeune artiste dont l’intérêt fondamental – les hommes – se manifeste dans son rapport à l’art et à l’architecture, des disciplines qui peuvent créer « le lien social » et « toucher les gens », dit-il. Comme il l’explique lui-même, son travail est « constitué d’une multitude de petits collections éparses, d’éléments simples auxquels je donne une seconde vie, une autre valeur. » Il explique qu’il a choisi de venir à New York pour faire partie intégrante de l’effervescence artistique et sociale de la ville : la Flux Factory lui a offert une occasion parfaite pour entrer en plein dans la vie de la métropole.
La première exposition était ouverte du 22 au 24 juillet. Arthur Poisson y présentait des photographies de la marina que lui avaient fourni des anciens plaisanciers locaux. « Tirés en grand format, leur visibilité était assurée dans l’espace ainsi que sur les docks, permettant à tous de voir que quelque chose prenait place dans les containers. »
On peut se rendre au Marina 59 chaque week-end d’août pour découvrir une nouvelle exposition dont les thèmes centraux demeurent les mêmes : l’histoire de la Marina, les questions nautiques et la mixité sociale.
Loin de la prétention bobo à vouloir investir certains lieux en en faisant disparaître les habitants originaux, le MarinArt est une expérience unique: une galerie d’art qui n’en est pas tout à fait une, une marine de plaisance qui se révèle être bien plus encore, le Marina 59 accueille un événement qui vient enrichir toutes les autres activités du festival Sea Worthy. L’expérience en vaut certainement le détour.
 
MarinArt, au Marina 59, 5914 Beach Channel Drive, Far Rockaway

Un monde "SUPERTALL!"

Les fameux gratte-ciels new-yorkais commencent à vous paraître fades et quotidiens ? SUPERTALL! vous propose de redéfinir votre définition du gratte-ciel. L’exposition du Skyscraper Museum découvre la nouvelle génération de gratte-ciels. Le point de référence pour définir le gratte-ciel n’est plus le standard traditionnel de 300 mètres. Bien au contraire, le nouveau paradigme repère le gratte-ciel du XXIè siècle à partir de 380 mètres (la hauteur de l’Empire State Building).
Le Skyscraper Museum est dédié à l’architecture de New York – la première ville verticale du monde. Pourtant, comme le montre cette exposition « super-grande », le cœur architectural du gratte-ciel s’est déplacé en Asie – notamment en Chine et en Corée du Sud – et au Moyen-Orient. Le Burj Khalifa de Dubaï, avec ses 828 mètres, demeure le champion. À ses côtés, de plus en plus de gratte-ciels sont construits, que l’on appelle des « supertalls » (à distinguer du « very tall », devenu tout à fait banal) : l’exposition présente les buildings déjà construits, ceux qui seront demeurés des rêves avortés, et ceux qui sont en projet pour les années à venir. Un aperçu curieux et impressionnant de la direction que prend l’architecture spectaculaire.
SUPERTALL! au Skyscraper Museum
39, Battery Place (Batter Park City, Manhattan), de 12h à 18h du mercredi au dimanche. Les billets sont à $5, $2,50 pour les étudiants et les seniors.

La High Line remet le roller au goût du jour

Rappelez vous les années 80, la série 2  flics à Miami passait à la télévision, le film Flashdance enflammait les écrans et la coupe afro était de rigueur. Il est à présent temps de ressortir votre justaucorps et vos mitaines car la High Line inaugure jeudi un terrain de roller de 800 m2. Sur place, sautez dans une paire de roller de location, rafraichissez vous avec une bière du bar attenant et apprêtez vous à vous déchainer sur les rythmes Disco du DJ. La soirée s’annonce old-school et les événements nombreux durant l’été. Admission gratuite pour les 500 premiers arrivants puis 12$.
High Line Rink
W 30th St and 10th Ave, 212-206-9922
Du 28 juillet jusqu’au 26 septembre.