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Neige Sinno : une tournée aux États-Unis pour présenter « Triste Tigre » en version anglaise


L’auteure française Neige Sinno entame, début avril, une tournée aux États-Unis portée par une double actualité : la version traduite de son roman autobiographique « Triste Tigre », « Sad Tiger », et la parution de son nouveau livre, en France, « La Realidad ».

Un livre douloureux multi-primé

La native des Hautes-Alpes, qui a longtemps vécu aux États-Unis, participe à plusieurs rencontres autour de « Sad Tiger » : le jeudi 3 avril au département de littérature française à Yale, à New Haven, le vendredi 4 avril à la librairie Brookline Booksmith de Brookline, le lundi 7 avril à Duke University, à Durham et le mardi 8 avril à la librairie Albertine de New York. Primé à de multiples reprises, dont le Femina en 2023, « Triste Tigre » est un roman autobiographique difficile mais nécessaire. Il fait du lecteur le témoin silencieux des abus perpétrés par le beau-père de l’auteure.

Le livre trouve, au coeur des faits suffocants, révoltants, une surprenante luminosité au travers de l’écriture qui dissèque et fragmente les faits, réussissant dans le même temps à prendre ses distances avec l’épouvantable. Ainsi Neige Sinno, l’enfant violée, parvient à prendre la voix de l’écrivain, à s’extraire de la sidération pour livrer une réflexion construite, entre autres au travers des écrits de Vladimir Nabokov, Virginia Woolf, Toni Morrison, Christine Angot, ou Virginie Despentes. Ce livre n’est pas seulement un livre important de l’ère #metoo, il est aussi un livre qui compte dans la littérature contemporaine de ces dernières années. La version anglaise, traduite par Natasha Lehrer, qui paraît le 1er avril aux États-Unis, devrait marquer les esprits ici aussi. 

Sad Tiger, Neige Sinno, Édité chez Seven Stories Press, Parution avril 2025

« La Realidad » : essayer de comprendre le Mexique

Dans le même temps, les lecteurs francophones découvriront en librairie le nouveau livre de Neige Sinno « La Realidad ». Ce texte, autobiographique lui aussi, raconte la relation entretenue par l’auteure avec le Mexique au travers de récits superposés de voyages de jeunesse, de séjours dans le temps long, d’expériences vécues dans sa jeunesse alors qu’elle est confrontée à des « indiens » dans la ville de son enfance, mais aussi au travers de lectures empruntées à Antonin Artaud, J. M. G. Le Clézio ou même au Sous-Commandant Marcos. 

Un récit de voyage : « étrange chronique de l’exil »

Au fil du livre, ce qui pourrait être un chemin vers la compréhension du Mexique est tout au contraire un lent parcours vers l’incertitude. Neige Sinno a une écriture simple et précise qui donne aux histoires à la fois des images et des sentiments, on la suit avec curiosité en terres Chiapas, entraînée par son amie Maga, à la recherche du Sous-Commandant Marcos. Plus loin dans le livre, l’écriture évolue, l’auteure s’attelle à l’étude des textes qu’Antonin Artaud a écrit lors de ses séjours au pays des Tarahumaras, ou encore aux poèmes d’amour du chiapanèque Jaime Sabines qui devraient, selon elle,  l’éclairer sur les mots de cette langue qui lui est étrangère.

La Realidad, Neige Sinno, Édité chez P.O.L., Parution mars 2025

Elle est principalement l’observatrice de ceux qui l’entourent : Maga la fan de Marcos, Polo le plus indiens des Français, Antonin Artaud qui cherche une guérison au travers des rituels, l’invisible Sous-Commandant Marcos, force érotique pour les uns et symbole des opprimés pour les autres. Au travers de ces portraits Neige Sinno dessine sa compréhension du Mexique, qui passe par le doute, l’effacement des préjugés, mais aussi par l’acceptation des incompréhensions. Un des personnages, la forte Barbara, dit à l’auteure et son amie Maga : « Ustedes no entendien nada » [« vous, vous ne comprenez rien »]. Chacun d’eux, au fil du livre, s’efforce pourtant de livrer une compréhension de cette terre étrangère, en vain. Le lecteur « voyage d’une ignorance à une autre » et finit par se questionner sur la possibilité de la complicité des peuples. Les chapitres sont des couches successives, il délivrent les multiples égarements perçus par Neige Sinno. Au final ils sédimentent les efforts de compréhension de chacun en une expérience individuelle de l’auteure, un voyage autant dans les idées que dans le monde réel. Par l’entremise de ces personnages, compagnons de pensée, l’auteure s’interroge, inspirée par Artaud : « Vais je pouvoir trouver à l’extérieur de moi quelque chose qui me change ? » 

Inquiétude et pessimisme des Français aux États-Unis, la fin de l’American dream ?

Pas un dîner entre amis ou une réunion professionnelle n’évite le sujet en ce moment. Les Français des États-Unis et du Canada sont inquiets depuis le retour de Donald Trump au pouvoir, et l’expriment. Et c’est la mesure de cette inquiétude qu’offre l’enquête menée par le député des Français d’Amérique du Nord, Roland Lescure, entre les 17 et 22 mars derniers. Sur les quelque 200.000 questionnaires envoyés aux Français inscrits sur les listes consulaires dans les deux pays de la circonscription, plus de 9 000 réponses ont été reçues (un nombre important pour ce type de sondage, 4 104 des États-Unis et 4 828 du Canada) « soit 10% des votants au second tour des dernières élections » législatives en Amérique du Nord, précise le vice-président de l’Assemblée nationale, « surpris » par la réactivité des sondés et par « l’ampleur de leur stupéfaction ».

Premiers enseignements de l’enquête : 70% des entrepreneurs se disent inquiets ou très inquiets de la situation outre-Atlantique, un nombre qui grimpe à 90% pour les chercheurs et à 100% pour les étudiants. Preuve, selon Roland Lescure, que les Français d’Amérique du Nord « souffrent déjà de l’élection de Donald Trump ». En tête des préoccupations aux États-Unis : la remise en cause des valeurs démocratiques (73%), l’augmentation du coût de la vie (62%) et des difficultés économiques liées à la hausse des droits de douane (58%). La question climatique, avec la crainte de l’abandon de la lutte contre ce fléau (61%), arrive en troisième position. Au Canada, le coût de la vie (53%) et les conséquences d’une hausse des tarifs douaniers (47%) dominent les inquiétudes ; la crainte d’un conflit potentiel avec les États-Unis – militaire ou économique – est également ressentie par 42% des sondés. 

La scène du Bureau ovale, un wake-up call

Faut-il être si surpris alors que le président républicain n’applique, finalement, que ses promesses de campagne ? « Entre le 5 novembre et le 20 janvier, on était dans une inquiétude un peu sourde et dans l’étonnement face aux déclarations, analyse Roland Lescure. Mais depuis que Donald Trump est passé en mode action, c’est du concret. »

Pour le député, les résultats de cette enquête réalisée moins de trois semaines après la violente altercation entre Volodymyr Zelensky, Donald Trump et JD Vance dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, traduisent aussi le « basculement dans les opinions », « un wake up call » face à une scène d’intimidation et d’humiliation pour le président ukrainien. Un sentiment anti-européen exprimé notamment par le vice-président américain et qui peut expliquer l’inquiétude grandissante éprouvée par les Français des États-Unis : ils sont désormais 68% à voir les États-Unis comme un adversaire pour résoudre la crise russo-ukrainienne, et 25% craignent dorénavant une discrimination envers les Européens (18% seulement des sondés au Canada).

« On a toujours un petit pincement au cœur quand on passe la frontière américaine, sauf peut-être quand on est Américain, reconnaît Roland Lescure, longtemps expatrié au Canada et détenteur de la double nationalité. C’est une frontière où les douaniers sont assez libres de tout. Il y a toujours eu des contrôles mais maintenant, les instructions sont très claires. On change de dimension », estime-t-il, pour expliquer la crainte de passer les contrôles aux frontières aujourd’hui, alors qu’un chercheur français, membre du CNRS, a été refoulé au Texas – dans des conditions pas encore totalement éclaircies.

Un résultat un peu étonnant : 11% seulement des sondés aux États-Unis se disent inquiets pour leur visa. « Je pense qu’il y a encore un peu d’incrédulité vis-à-vis de cette question, même s’il y a quelques exemples de personnes qui ont été refoulées ou détenues durant quelques heures » alors que plus d’un sondé sur quatre estime que l’état actuel des relations franco-américaines pourrait avoir un impact sur son activité professionnelle.

« Des libertés mises en danger »

Comment qualifier ce nouveau sentiment à l’égard de son pays d’adoption ? Déception, désamour, dégoût ? Pour Roland Lescure, il y a une remise en cause fondamentale de ce que représentaient, jusqu’à aujourd’hui, les États-Unis. « Un Français qui décide d’y aller, y vient pour la liberté – d’entreprendre, de gagner de l’argent, d’innover, liberté d’expression, ‘the land of the free and the home of the brave‘ »- dit-il en citant les paroles de l’hymne national des États-Unis, The Star-Spangled Banner. « Or pour la première fois, dans le pays des libertés, on se retrouve avec des libertés mises en danger. C’est stupéfiant. » Selon lui, la réaction des étudiants-chercheurs est particulièrement significative. « Ils n’ont plus envie de rester aux États-Unis après le post-doc », s’auto-censurent dans leurs communications internes par peur d’être flagués par l’IA et licenciés. « 1200 chercheurs ont été licenciés par un mail le 14 février, le massacre de la Saint Valentin, comme ils l’appellent » rappelle le député.

L’inquiétude des retraités français au pays de l’Oncle Sam est également nouvelle, estime l’élu : « Ils s’interrogent sur le fait de rester ou non dans un pays où ils ont pourtant fait leur vie, où leurs enfants vivent. Ils sont déçus, surpris, estomaqués par une remise en cause fondamentale des raisons mêmes pour lesquelles ils sont venus aux États-Unis. L’innovation voit ses ailes coupées et les libertés sont entachées. » 

Si les Français du Canada restent peu nombreux à envisager de rentrer en France (6%), ceux des États-Unis l’évoqueraient davantage (19%). « Le rêve américain est peut-être en train de s’éteindre », conclut Roland Lescure, alors que plus de 78% des sondés se disent aujourd’hui plutôt ou très pessimistes.

Au TLF, la troupe de La D-Boussole interprète « Mon crime », porté à l’écran par François Ozon

Paris, 1935. Madeleine Verdier est une actrice qui court le cachet. Elle se voit proposer un rôle en échange de faveurs sexuelles par le producteur Montferrand. Elle refuse, et échappe de justesse à une tentative de viol. De retour dans le petit appartement qu’elle partage avec son amie Pauline, elle apprend que son amoureux, André, a décidé d’épouser une riche héritière et de faire de Madeleine sa maîtresse. L’inspecteur Brun arrive peu après : Montferrand a été assassiné et Madeleine est la principale suspecte. Interrogée par le juge Rabusset, elle finit par avouer le meurtre, convaincue que la légitime défense lui épargnera la prison, et choisit son amie Pauline comme avocate.

« Mon crime » est une pièce de Georges Berr et Louis Verneuil, créée en 1934 au Théâtre des Variétés. Elle a été adaptée au cinéma par François Ozon en 2023, avec Nadia Tereszkiewicz dans le rôle de Madeleine, aux côtés d’Isabelle Huppert, André Dussollier, Dany Boon et Régis Laspalès. La compagnie La D-Boussole, fondée en 2008 par le directeur artistique du TLF Frédéric Patto, propose une nouvelle mise en scène de la pièce, 90 ans après sa création. On pourra applaudir la performance des comédiens trois soirs de suite, du mercredi 2 au vendredi 4 avril.

BYOB : Notre sélection de restaurants à New York où on peut apporter sa propre bouteille de vin

Si vous êtes Français et que vous vivez à New York, vous avez sûrement, au moins une fois dans votre vie, ouvert de grands yeux devant la carte des vins des restaurants. Les prix des bouteilles n’ont rien à voir avec ceux pratiqués dans l’Hexagone. Dans la Grosse Pomme, il faut compter au minimum 60$ (soit près de 80$ avec taxes et tips) pour une bouteille de 75cl. Souvent bien plus en fonction du vin. La solution ? Se rabattre sur les lieux permettant d’apporter son propre breuvage. Comme tout aux États-Unis, la pratique a donné lieu à un acronyme : BYOB, pour Bring Your Own Bottle. De nombreux restaurants le permettent !

Vous pourrez ainsi accompagner vos plats de votre vin nature préféré, ou du Grand Cru de Bourgogne que vous laissez vieillir dans votre cave réfrigérée depuis de nombreuses années. D’autant plus que les menaces de droits de douane risquent de tarir la source française. La plupart des adresses imposent un droit de bouchon, ou corkage fee (un montant à régler pour avoir le droit d’apporter sa propre bouteille), mais certains lieux autorisent cette pratique de manière totalement gratuite. Suivez le guide.

Peking Duck House à Chinatown

Situé dans le quartier de Chinatown (28 Mott Street), le Peking Duck House est réputé pour son canard laqué traditionnel. Les convives sont encouragés à apporter leurs propres bouteilles de vin pour accompagner leur repas, ainsi que tout autre alcool à l’exception de la bière, qui est elle interdite, et ce sans frais de bouchon. Cette politique généreuse s’explique par l’absence de bar dans l’établissement et en fait un lieu prisé des amateurs de vin souhaitant déguster leurs propres crus avec une cuisine chinoise raffinée.

The Modern au MoMa

Bien que doté d’une carte des vins étoffée, The Modern (9 W 53rd St.), le restaurant deux étoiles Michelin installé au sein du Museum of Modern Art (MoMA), permet aux clients d’apporter leur propre bouteille (vin uniquement) moyennant un droit de bouchon de 35 $. Un prix élevé mais une option intéressante pour ceux qui souhaitent savourer un vin particulier dans un cadre élégant, et c’est toujours moins cher qu’une bouteille à la carte.

Hawksmoor à Flatiron

Ce steakhouse britannique, situé dans le quartier de Flatiron (109 E 22nd St.), est reconnu pour ses pièces de viande de qualité et son ambiance chaleureuse. Le lundi, le Hawksmoor propose un droit de bouchon réduit à 10$, offrant une excellente occasion d’apporter et de déguster votre propre bouteille de vin en début de semaine. Les autres jours de la semaine, c’est beaucoup plus cher : 50$.

Dept Of Culture à Bed-Stuy

Ce restaurant de Bed-Stuy (327 Nostrand Avenue) fait sensation depuis son ouverture en 2022 pour avoir su proposer une cuisine inventive d’Afrique de l’Ouest, et particulièrement du Nigéria, dans un cadre traditionnel. Les plats du chef et propriétaire des lieux, Ayo Balogun, se marient avec tous les breuvages, et le lieu, très couru et à la réservation difficile, autorise le BYOB (vin et bière) sans droit de bouchon.

Et aussi…

Cotenna, un restaurant italien de West Village (21 Bedford street), Golden Unicorn, un lieu de Dim Sum dans Chinatown (18 E Broadway), les dimanche à 5 Acres (Rockefeller Plaza) et Naro (dans le Rockefeller Center), ou encore le Dalongyi Hot Pot à Long Island City (42-22 Crescent St) autorisent aussi l’apport de sa propre bouteille.

Il est recommandé de contacter les restaurants à l’avance pour confirmer leur politique concernant l’apport de vin et les éventuels frais associés, car ces informations peuvent évoluer.

Gaël Faye en conversation avec Laure Adler à la Maison Française de NYU

Laure Adler entame la nouvelle saison de la série littéraire « Machine à écrire » en recevant Gaël Faye à la Maison Française de NYU, le jeudi 3 avril à 6pm. Le Franco-Rwandais partage son activité entre la musique et l’écriture. Auteur-compositeur-interprète, il a déjà sorti plusieurs albums dont « Pili Pili sur un croissant au beurre » (2013), « Rythme et botanique » (2017), « Des fleurs » (2018), « Lundi méchant » (2020), « Mauve Jacaranda » (2022). Il est aussi écrivain. Son premier livre, Petit Pays, paru en 2016 aux éditions Grasset, a reçu 13 prix littéraires dont le Goncourt des lycéens. Traduit dans 40 langues, adapté au théâtre, au cinéma et en bande dessinée, il a eu un immense succès. Son second livre, Jacaranda, paru en 2024, a reçu le prix Renaudot.

Gaël Faye a tout récemment reçu une carte blanche au musée du Louvre, à Paris, pour laquelle il propose une programmation « Gaël Faye au Louvre », du 25 mars au 20 mai. Concerts, masterclass et visite nocturne sont l’occasion pour lui de chanter devant ses œuvres de prédilection, à l’instar du Radeau de la Méduse que Théodore Géricault a peint il y a plus de deux siècles, mais aussi d’inviter des amis chanteurs, musiciens ou danseurs à se produire dans le musée parisien.

La journaliste et essayiste Laure Adler, fidèle programmatrice de la série, mènera cet entretien.

Maison Provence, restaurant « rustique » du Sud, ouvre à Williamsburg

Quatre ans d’efforts. C’est la durée interminable qu’ont pris les travaux du restaurant de Laurent d’Antonio à Williamsburg, à New York, mais il en voit enfin le bout. Le restaurateur français vient d’ouvrir Maison Provence, un restaurant à l’accent « rustique » du Sud de la France, au même endroit que son ancienne adresse Pâtes et traditions, une institution du quartier qui est restée ouverte entre 2008 et 2020.

Un food truck et trois adresses La Sandwicherie

Les années Covid ont ensuite été très difficiles pour l’entrepreneur français, qui après avoir dû fermer Pâtes et Traditions, a ouvert un food truck de sandwichs à Williamsburg, qui a lui-même subi un incendie. Mais il ne s’est pas laissé abattre et avec son associé Massire Diawara, il a ouvert une boutique en propre, La Sandwicherie à Greenpoint. Elle a ensuite été suivie par l’ouverture de deux nouvelles adresses, à Upper East Side et Chelsea. Laurent d’Antonio a aussi travaillé au design et à la carte de La Petite Joie, restaurant français de North Williamsburg qui s’est taillé une bonne réputation.

Laurent d’Antonio, propriétaire de Maison Provence © Anne-Laure Peytavin

18 mois d’arrêt de travaux

Pendant ce temps, le chantier de Maison Provence a été arrêté pendant 18 mois pour un problème de permis, et Laurent d’Antonio a occupé deux emplois alimentaires pour survivre. Surtout, il a travaillé d’arrache-pied à cette nouvelle aventure. « J’ai mis toute mon énergie dans la rénovation et la décoration du restaurant. Je ne voulais pas faire un bistrot français mais un restaurant familial et rustique, où on se sent bien », explique le Français. Dès la devanture, une guirlande de mini drapeaux français donne un aspect très « Frenchy » aux lieux. Une ambiance festive pour accueillir des clients sur sa terrasse, qu’il va aussi agrémenter d’un terrain de pétanque.

Intérieur de Maison Provence. © Maison Provence

Une ambiance lumineuse et colorée

A l’intérieur, la lumière est à l’honneur, grâce à une grande peinture murale de l’artiste espagnol Pedro Cuni, qui représente la belle vue du château de Nice sur la Baie des Anges. Des tables en bois et des chaises peintes en blanc, des gerbes de fleurs suspendues au plafond et qui sortent des cabas et paniers en osier, l’ensemble est coloré et gai. Devant le bar, un côté épicerie avec des produits français comme les biscuits Pepito et Bonne Maman, le sirop Tesseire. À la carte, Laurent d’Antonio rend hommage à sa grand-mère niçoise, Mémé Olivier. « Tout ce qu’elle faisait avait du goût, même s’il n’y avait rien dedans. Elle m’a appris que la cuisine la plus belle est la plus simple », se souvient-il avec émotion.

Soccas, crevettes flambées au pastis et ratatouille

Il propose un large menu composé de planches – charcuterie et fromage, mais aussi provençale – et des soccas en entrée, ces galettes de pois chiches typiques de Nice. On retrouve aussi l’incontournable salade niçoise, une soupe à l’oignon, des crevettes flambées au pastis, et une grande carte de crêpes salées, spécialité de Pâtes et Traditions. « J’aime agrémenter les crêpes de garnitures inattendues mais délicieuses, comme la ratatouille et fromage, ou avec du camembert, Sauvignon blanc et des herbes de Provence. Je m’amuse », raconte Laurent d’Antonio.

Au brunch, des omelettes, des croques monsieur et des sandwichs au croissant, qui ne viennent pas concurrencer directement les sandwichs baguette de la Sandwicherie. Enfin, des desserts dignes de notre enfance pour les becs sucrés, allant de la crêpe au Nutella à la coupe de glace Mont-Blanc. La carte des vins est française et fait bien sûr honneur aux vins provençaux, pour des soirées rosé comme si on y était.

Mort de Gérard Donato, chef de La Mangeoire durant 36 ans à New York

C’est un petit bout de France à New York qui disparaît en même temps que Gérard Donato. Des souvenirs de tablées généreuses et de plats réconfortants à une époque où l’on pouvait encore s’offrir un bon gueuleton sans casser son plan épargne. Originaire d’Antibes, le propriétaire de La Mangeoire est décédé à Westchester des suites d’un cancer dû à une intoxication à l’amiante. Il avait 74 ans et laisse derrière lui une femme, deux enfants et 4 petits-enfants.

Pendant 34 ans, jusqu’en 2016, il a été aux commandes d’un restaurant français emblématique de Midtown, La Mangeoire, au côté du chef Christian Delouvrier, délivrant aux nostalgiques de notre terroir, escargots en persillade, confit de canard, dorade-ratatouille, poulet au vin jaune, pâtés et gibiers. « Nous sommes ravis de vous accueillir pour une véritable escapade culinaire française » affirmait-il à l’époque sur le site internet de son établissement.

Tous ceux qui l’ont connu se souviennent d’un homme affable, défenseur d’une cuisine ménagère du Sud, sans chichis ni ingrédients trop onéreux. « C’était un ami de 44 ans, on s’était rencontrés quand on travaillait au Relais sur Madison et on ne s’était jamais perdus de vue, se remémore Antoine Blech, restaurateur à Greenwich, dans le Connecticut. Après avoir vendu son restaurant, il était revenu travailler avec moi dans mon restaurant l’Orienta à Greenwich. Il ne supportait pas de rester sans rien faire. C’était un grand homme, généreux et d’une extrême gentillesse ! »

Autre ami de longue date : Jacques Adjile, négociant en vins, lui aussi originaire du sud-est de la France. Il l’avait vu une dernière fois il y a une semaine « pour lui dire au revoir ». Triste, il ne veut garder de son ami que cette image de doux rêveur qui n’avait qu’un objectif dans la vie : « rendre les autres heureux ». « La Mangeoire était notre QG. Il n’aimait rien de plus que nous avoir tous réunis autour d’une ratatouille pour refaire le monde. Sa disparition est injuste, c’était un bon vivant mais certainement le plus en forme de nous tous. Il va beaucoup nous manquer ».

Nuit des Idées 2025 à San Francisco : Débats, art et réflexion sur le thème « (Un)Common ground »

L’édition 2025 de la Nuit des Idées se déroulera à San Francisco le samedi 5 avril, promettant une soirée de débats animés, de performances artistiques et d’échanges intellectuels au cœur de la ville. Initiée par Villa Albertine et co-produite par plusieurs partenaires culturels, cette manifestation d’envergure explore le thème « (Un)Common Ground », une réflexion sur la manière dont l’art, la technologie et la diplomatie influencent notre avenir commun.

La manifestation se déroulera en deux temps, avec une « Après-midi des Idées » dédiée aux familles de 4pm à 7pm, et une « Nuit des Idées » qui investira la Main Library, le Asian Art Museum et Fulton Plaza. Au programme : discussions passionnantes, spectacles captivants et expériences interactives. Parmi les temps forts à ne pas rater, des interventions de Luc Julia, le papa de Siri et une sommité de l’IA, de la romancière Laila Lalami, du San Francisco Ballet et de la chanteuse de jazz Kim Nalley.

Au-delà du divertissement, la Nuit des Idées 2025 ambitionne de stimuler un dialogue mondial, d’aborder des enjeux sociétaux majeurs tels que la polarisation et l’impact de l’intelligence artificielle, et de célébrer la richesse de la diversité culturelle à travers l’art, la musique et les échanges d’idées. Cet événement s’inscrit dans une initiative planétaire, se déroulant dans plus de 100 pays et 300 villes, témoignant de son rayonnement international. L’an passé, la Nuit des Idées a rassemblé plus de 4000 personnes à San Francisco.

« Postcards from the south » : Plein Sud sur le cinéma à l’Alliance New York

L’Alliance New York donne carte blanche à la réalisatrice, essayiste et critique de cinéma canadienne Durga Chew-Bose avec « Postcards from the South », une programmation de films projetés du mardi 25 mars au jeudi 24 avril, au Florence Gould Theater. Le film « Bonjour Tristesse » adapté du roman éponyme de Françoise Sagan par Durga Chew-Bose, avec, entre autres, Chloé Sévigny et Aliocha Schneider, sera projeté pour la clôture du cycle le jeudi 24 avril. (billets et renseignements ici)

La beauté évidente du Sud, une certaine tension énigmatique qui peut s’y installer, l’ambiance légère qui parfois prend des accents sulfureux : cette selection offre une palette de regard sur le drame se trame sous le soleil. S’y côtoient des réalisateurs mythiques, tels Agnès Varda ou Jacques Rozier, et d’autres incontournables du cinéma indépendant contemporain, comme Mia Hansen-Løve.

S’inscrire au registre des Français établis à l’étranger, mode d’emploi

En arrivant aux États-Unis avec l’intention d’y rester au moins six mois – et même pour celles et ceux installés de longue date -, les Français sont invités à s’inscrire au registre des Français de l’étranger. Cette formalité administrative n’est pas obligatoire mais fortement recommandée.

Pourquoi s’inscrire ?

L’inscription facilite également certaines démarches administratives futures, comme la demande de documents d’identité (passeport ou carte d’identité), de bourses pour les enfants scolarisés dans un établissement français, d’inscription sur les listes électorales, réduction des tarifs des légalisations et copies conformes, recensement pour la journée défense et citoyenneté…

Une fois inscrit, le consulat pourra contacter directement la personne pour l’informer par exemple des échéances électorales, des événements à venir en rapport avec la communauté française ou d’éventuels risques de sécurité… Il pourra également être en mesure de contacter les proches des inscrits en cas d’urgence.

Première inscription

L’inscription à ce registre est simple, gratuite et en principe valable 5 ans. Elle se fait en ligne via le site du consulat général de France de votre circonscription. Il suffit de remplir en ligne son dossier d’inscription et de scanner les documents suivants : carte d’identité ou passeport français en cours de validité ou périmé depuis moins de deux ans, un justificatif de résidence aux États-Unis (facture d’électricité ou de téléphone, déclaration de revenus, quittance d’assurance logement, bail ou titre de propriété…) et une photo d’identité de moins de six mois. 

Pour l’ajout d’enfants mineurs, il faudra la photo d’identité de chaque enfant, le livret de famille (page du/des parent(s) ET page de chaque enfant) et le passeport ou la carte nationale d’identité français(e) de chaque enfant. 

Dès que l’inscription sera validée, l’attestation et le relevé d’inscription ainsi que la carte d’inscription consulaire seront enregistrées dans le porte-documents service-public.fr et pourront être imprimées si besoin.

Et pour les listes électorales ?

L’inscription sur le registre des Français établis hors de France est distincte de l’inscription sur la liste électorale consulaire. Si vous résidez aux États-Unis mais que vous vous êtes inscrit(e) sur une liste électorale en France, il est possible de rester inscrit(e) au registre des Français établis hors de France, sans être inscrit sur la liste électorale consulaire tenue par le consulat général auquel vous êtes rattaché(e). Et donc continuer à voter en France si c’est votre souhait.

S’actualiser en cours de séjour

Pour actualiser son dossier, il suffit de vérifier ses données personnelles, sa situation familiale et électorale ainsi que ses données de sécurité. Après chaque modification, l’attestation d’inscription et la carte d’inscription consulaire sont actualisées et enregistrées dans votre porte-documents sur le site service-public.fr.

Renouveler son inscription

L’inscription au registre des Français de l’étranger est valable 5 ans. Le consulat envoie donc, trois mois avant la date d’échéance, un rappel aux personnes concernées pour actualiser leur situation. 

Si l’inscription n’est pas renouvelée, vous serez automatiquement radié(e) du registre. Au bout d’un an de radiation, votre dossier ne sera plus accessible par le consulat. Vous devrez alors refaire une première demande d’inscription. À noter que vous resterez inscrit(e) sur la liste électorale consulaire et n’en serez radié(e) qu’après votre inscription sur une autre liste électorale consulaire ou sur la liste électorale d’une commune en France.

Déménagement dans un autre pays étranger

Si vous vous établissez dans un autre pays, il suffit de modifier votre adresse de résidence. Votre dossier sera alors automatiquement transféré au nouveau service consulaire. Une fois le transfert effectué, vous pourrez accéder à votre dossier et à votre attestation d’inscription enregistrée dans votre porte-documents sur le site service-public.fr.

Se faire radier

Si vous décidez de rentrer en France, il est possible de demander votre radiation du registre des Français établis hors de France. N’oubliez pas non plus de vous radier de la liste électorale consulaire. Vous pourrez alors imprimer votre certificat de radiation. Ce document peut être utile pour justifier d’un temps de séjour à l’étranger.

Déborah Laurent (vidéo) : Une journée sur l’île de Santa Catalina

Envie de dépaysement et d’ambiance insulaire à seulement 1h15 de Los Angeles ? Déborah Laurent a profité d’une belle journée pour aller découvrir l’île de Santa Catalina. D’une superficie de 194 km2, Catalina Island fait partie des îles des Channel Islands, avec Santa Barbara Island et Santa Cruz Island, mais c’est la seule habitée toute l’année. Ses quelque 3 800 habitants vivent principalement dans la Baie d’Avalon dans le sud-est, partie la plus animée et touristique de l’île, bien différente de Two Harbors dans le nord-ouest, beaucoup plus sauvage et nature.

Direction le port de San Pedro près de LA (Berth 95, à l’intersection de Swinford et de Harbor Boulevard) pour prendre le ferry – à réserver sur catalinaexpress.com, compter 42$ par adulte et par trajet – et c’est partie pour une journée de balade !

Instagram will load in the frontend.

Retour à Marseille : L’impatriation (pas si simple) d’Élise Goujon, la fondatrice de New York Off Road

Dix ans d’expatriation aux États-Unis, trois enfants, une pandémie mondiale, et une entreprise de tourisme à faire survivre. Élise Goujon a vécu plusieurs vies en une. Aujourd’hui installée à Marseille, elle revient, au micro de French Expat, sur son retour en France… plus compliqué qu’elle ne l’avait imaginé.

Ce n’est pas la première fois qu’Élise Goujon s’installe derrière le micro. Invitée des tous premiers épisodes du podcast, elle avait raconté son aventure entrepreneuriale commencée à New York en 2013, lorsqu’elle a lancé New York Off Road, une agence de visites guidées à pied en français. Depuis, sa société s’est développée dans plusieurs grandes villes américaines, de Miami à Los Angeles, en passant bientôt par Chicago et Las Vegas.

Mais dans ce nouvel épisode, Élise partage une tranche de vie plus intime : celle du retour en France après plus de dix ans d’expatriation. Et le choc du réajustement n’a pas été mince. « Je pensais que, revenir en France, ce serait comme rentrer à la maison. En réalité, j’étais une étrangère dans mon propre pays. »

Le coup d’arrêt de la pandémie de covid

Avant Marseille, il y a eu New York — ville coup de cœur et ville d’adoption — puis Los Angeles. Là-bas, Élise s’installe avec sa famille, développe Californie Off Road, découvre un nouvel équilibre entre vie professionnelle et nature omniprésente… jusqu’à ce que le Covid-19 vienne tout bousculer. Contrainte de mettre en pause l’activité, elle cherche à rebondir, travaille temporairement dans une autre entreprise, accueille son deuxième enfant, et finit par dire oui à une idée qu’elle avait longtemps repoussée : rentrer en France.

Le couple choisit Marseille, sans jamais y avoir mis les pieds. Une ville cosmopolite, en bord de mer, avec un climat proche de celui de la Californie. Le choix paraît logique. Mais très vite, le retour se heurte à une autre réalité : celle de la France administrative. Trouver un logement sans CDI ? Une galère. Réactiver la Sécurité sociale, la CAF, refaire son réseau… tout prend des mois. « J’aurais dû préparer mon retour comme une expatriation. En réalité, c’en était une. » Élise découvre alors ce que vivent beaucoup de Français de retour au pays : une sensation de décalage profond, l’impression d’être ni d’ici, ni d’ailleurs.

Retrouver son équilibre entre deux continents

Malgré les difficultés, l’entrepreneure ne lâche rien. Elle conserve ses équipes aux États-Unis, développe de nouvelles destinations, affine son rôle pour continuer à faire grandir son entreprise depuis la France. Et trouve un nouvel équilibre : rester ancrée à Marseille tout en faisant des allers-retours réguliers outre-Atlantique.

Aujourd’hui, Élise continue de transmettre sa passion pour les États-Unis à travers ses visites guidées et ses projets de développement. Quant à la France, elle apprend à s’y réinstaller, pas à pas, sans renier les racines qu’elle a plantées de l’autre côté de l’Atlantique.

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.