«J’ai de la chance qu’on me prête ce petit bijoux». Pour Guillaume Dufresnoy, la force du Big Apple Circus reste la tradition. Non pas un poids, mais une valeur sûre qui a forgé l’identité du cirque. Et le public en redemande. Le chapiteau est souvent plein, et 70% des gens reviennent chaque année, affirme-t-il. «A une époque où on peut tout faire avec un écran d’ordinateur, les gens viennent voir des gens qui font ce qu’ils voient, qui sourient, qui transpirent, qui partagent un véritable contact avec le public». Un public fidèle sensible à cette ambiance à l’européenne :cirque à une piste, «intime», pour un spectacle familial et attention, pas seulement destiné aux enfants. Pour Guillaume Dufresnoy la distinction est de taille : «Aux Etats Unis, le cirque et les spectacles familiaux en général signifie chez les gens pour enfants. Chez nous le spectacle est pour toutes les générations. Il n’est pas rare de voir jusqu’à trois générations sous le chapiteau».
Guillaume Dufresnoy rêve de pouvoir élargir le cercle des artises invités au Big Apple Circus. Des artistes confirmés dans leurs domaines, mais sans expèriences particulières du cirque. «Des artistes inattendus, des créateurs, des concepteurs» qui accepteraient de venir se laisser diriger. « Je vois un spectacle comme un voyage, avec une continuité, pas comme une mosaïque de numéros».
En prenant la direction du cirque, Guillaume Dufresnoy aspire à ouvrir le Big Apple Circus à d’autres cultures, à d’autres cirques provenant de pays auquel on ne pense pas assez, selon lui : le Vietnam, la Mongolie, l’Amérique Latine. «Mais ces artistes là, il faut aller les chercher, voyager. Assister aux grands festivals de cirque, Paris, Monaco, Budapest. Visiter les écoles de cirque».
Le spectacle de cette année, « Play On », est centré sur la musique et l’importance de la musique dans la vie de chacun. «On a chacun notre bande originale». L’ochestre est plus mis en avant que dans les autres spectacles et joue un véritable rôle de fil conducteur entre les numéros, bien loin de la simple transition. On retient particulièrement le numéro de fil de Sarah Schwaz, où quand le fil devient un instrument de musique. On ne vous en dira pas plus.
De l’artiste au chairman, Guillaume Dufresnoy aura touché à presque tous les métiers du cirque, pour atteindre maintenant la consécration. «Ca paraît presque incroyable, après 20 ans passés ici». La transition s’effectue peu à peu. Les décisions de la saison prochaine ont pour la plupart déjà été prises, en collaboration avec Paul Binder. La saison numéro 33 sera donc la sienne.
Lire aussi : Ma caravane dans les gratte-ciels
Big Apple Circus “Play On”
Du 23 Octobre au 18 Janvier, Lincoln Center
Site officiel
N'arrète pas ton cirque!
Belgian women don't get fat
Le groupe belge Rouge Tomate avait d’abord songé à Paris pour ouvrir son deuxième restaurant. «Mais Paris est plus dans la tradition culinaire, New York davantage dans l’innovation», explique Nil Sönmez, vice présidente de Rouge Tomate.
Exit les plats typiques du plat pays, Rouge Tomate, situé en face du grand magasin Barneys, 60ème rue, propose un concept de cuisine gastronomique avec une charte nutritionnelle et avec des produits américains locaux.
Le chef Jeremy Bearman, un ancien de Daniel Boulud et de L’Atelier de Joël Robuchon à Las Vegas, a travaillé avec des diététiciennes pour que les plats soient équilibrés et que toutes les combinaisons du menu (une entrée, un plat et un dessert) représentent 40% des besoins nutritionnels.
Que les sceptiques du principe se rassurent : ce n’est pas un temple pour végétariens adeptes de brocolis cuits à la vapeur. Au menu, on trouve brochette de chevreuil avec chutney de fruits secs, boulgour et raitta de yoghurt ($26) et risotto (fait avec de l’orge pour sa meilleur qualité nutritionnelle, des champignons, persil et parmesan ($19). Quant aux nostalgiques des gauffres, ils se consoleront aisément avec une panna cotta au lait de soja, vanille, banane caramélisée et gelée d’érable ($10).
Les diététiciennes ont mis leur véto sur la technique de cuisson au gril («cancérigène»), remplacée par la cuisson à la plancha («qui laisse le croustillant sans avoir le carbonisé»). Jeremy Bearman a aussi dû faire le deuil de certains ingrédients comme le beurre et la crème (sauf dans les desserts). «Les calories n’apparaîtront pas sur le menu mais l’information sera disponible», lance une diététicienne.
Signé Bentel & Bentel, le cabinet d’architectes qui a réalisé le restaurant The Modern dans le MOMA et Craft, le design de Rouge Tomate est une vaste étendue de 1500m2 de bois clair avec des touches de rouges et de vert. Avec 270 places assises dont un salon privé, les travaux ont coûté la bagatelle de 10 millions de dollars.
Au premier étage (situé à l’emplacement de l’ancienne boutique de la designer Nicole Farhi), un lounge, le « Rouge Tomate Café » (proposant une version plus relax de la cuisine), un bar à jus, avec des sodas faits maison (sauf pour le Coca-cola) et des cocktails artisanaux. A l’étage du dessous, on trouve le restaurant gastronomique avec un prix fixe ($34 au déjeuner et $72 au diner) et la gigantesque cuisine ouverte. Là, on peut voir Jeremy Bearman et son équipe à l’action, sous l’œil attentif des diététiciennes.
Si «Paris est toujours dans nos pensées», le prochain Rouge Tomate ouvrira dans une autre ville américaine, explique Nil Sönmez.
Les Américains vont pouvoir percer le mystère des Belges qui ne grossissent pas!
10 E. 60th St., à côté de 5ème Avenue.
Tel: 646-237-8977
Comptoir des cotonniers à New York
Tente devant l’entrée de la boutique, tapis rouge et DJs, “Comptoir” a fait son entrée américaine en grande pompe. Susan Sarandon et sa fille, l’actrice Eva Amurri étaient les invitées d’honneur de la soirée d’inauguration.
Marianne Romestain, la directrice générale de la marque, ne laissera pas la crise perturber son plan de développement américain. A New York pour l’inauguration, elle est occupée à visiter des emplacements pour ses prochaines boutiques à Manhattan : après avoir ouvert un premier magasin de 100m2 sur Spring Street, la marque compte en ouvrir deux nouveaux d’ici Août 2009, ainsi que des comptoirs (de cotonniers) dans les grands magasins.
Après New York, ce sera le reste des Etats-Unis, à commencer par la côte Est. «En période difficile, les clients recherchent la nouveauté”, explique Marianne Romestain au cours de la fête.
Dans le giron du groupe japonais Fast Retailing depuis 2005, la marque est épaulée par sa maison-mère pour son implantation sur le marché américain. Fast Retailing est rodé à l’exercice : le groupe possède aussi les marques de vêtements Uniqlo et Theory. En comptant la nouvelle filiale américaine dirigée par Jeremy Letovsky, Comptoir des Cotonniers est désormais présent dans 10 pays en Europe, au Japon et en Corée.
Pour faire la différence, la marque compte sur la «French touch». «Ce sont des petits détails qui font la différence comme les mailles plissés, des imprimés exclusifs », explique Nicolas Bertrand, directeur de la communication. Aucune modification particulière n’a été apportée à la collection pour plaire aux new yorkaises. « Elles sont très similaires à nos clientes parisiennes », dit Marianne Romestain. Depuis l’ouverture, la boutique compte environ 50% de clientes françaises (touristes ou expatriées) et 50% d’américaines. Si l’hiver est plus froid à New York qu’à Paris, concède Nicolas Bertrand, qu’à cela ne tienne “on vendera plus de manteaux”. « On n’a pas augmenté nos prix par rapport à la France », ajoute-t-il. (Les prix n’ont pas spécifiquement baissé, à la faveur du dollar).
La marque use la même stratégie de communication aux Etats-Unis, à savoir mettre en scène des couples de mères/filles anonymes. Le premier casting de duo a eu lieu dimanche. Le seul impératif pour participer est d’être anonyme. Susan Sarandon et sa fille peuvent aller se rhabiller (à Comptoir de préférence).
Le Paradis c'est les autres
Alors oui, c’est la crise!
Cependant les français devraient voir le bon côté des choses : ils peuvent encore se permettre d’être malade. Et ça, malgré ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas donné à tout le monde. En cette période électorale et donc de choix sur des questions de société, CBS rappelle que dans le système de santé «socialiste» à la française, certes les tarifs sont fixés par l’Etat, certes les médecins gagnent moins bien leur vie comparativement aux praticiens américains, mais la France reste le pays au meilleur système de santé d’après le classement de l’OMS. Et source de constant étonnement chez nos cousins américains (Michael Moore y fait maintes fois référence dans son Sicko): le principe de SOS MEDECINS, soit le fait de pouvoir avoir un médecin chez soi en moins d’une heure. Comme quoi même sur la question de la livraison à domicile, nos cousins outre-atlantique ont encore à apprendre.
Cette crise qui devient «palpable» en France, selon le Washington Post et frappe tous les secteurs, de la production industrielle au marché de l’immobilier, en passant par le centre ville piéton de la ville de Rouen et le salon de coiffure de Coralie Cantrelle : «les gens ne savent pas quand cela va finir […] les gens ont peur». Face à la crise, pour le Christian Science Monitor, Nicolas Sarkozy est en train de «s’imposer comme un leader». L’invasion de la Géorgie par la Russie, la tête de l’UE, la crise financière internationale, du «pain béni» pour le Président français, qui lui ont permis de devenir «un leader dans la crise, et ce dans un monde multipolaire». «Homme d’action», il a géré en un temps record la crise avec la Géorgie «calme dans la tempête», comme il a pu le démontrer dans la prise d’otage de la maternelle de Neuilly, à l’époque maire, le Christian Science Monitor laisse à penser que les errements de « Monsieur Bling Bling » sont derrière lui, preuve en est même les journalistes chez Libération sont conquis.
«L’enfant terrible de l’Elysée» qui pourrait devenir le «mentor» de Barack Obama en ce qui concerne les relations internationales. C’est tout du moins ce que prévoit en cas de succès de ce dernier, <a href="http://www.marketwatch.com/news/story/story.aspx?guid=3D8F2085-BD17-4ECF-B273-EB7E263DCD1C&siteid=rss”>MarketWatch. Barack Obama pourrait avoir besoin de conseils, et qui mieux que Nicolas Sarkozy, de six ans son aîné ? Les deux hommes, aux carrières semblables, qui partagent les mêmes opinions sur les questions de refonte du système économique, pourraient alors sceller un nouvel âge d’or des relations franco-américaines. On parle même de «lune de miel» !
Mais justement, Barack Obama aurait il pu être français ? La réponse du blog d’un journaliste de Newsweek est sans appel. L’article, au titre évocateur de « Liberty, equality, hypocrisy», s’en prends violemment au modèle d’intégration français, suite à un article du Nouvel Observateur qui voyait dans le destin de Barack Obama une revanche sur l’esclavage, le racisme et la discrimination (écueil qui, soit dit en passant a toujours été évité par le candidat démocrate). Et là, tout y passe : la colonisation, les émeutes des banlieues, le racisme rampant et la non représentativité de nos élites politiques, le journaliste finissant «la campagne de Barack Obama montre d’où l’Amerique vient, et le chemin qu’il reste à parcourir pour la France».
La presse américaine revient aussi largement cette semaine sur le décès de Sœur Emmanuelle. Le New York Times revient sur son parcours, en tant que femme et en tant que religieuse, favorable au mariage des prêtres, à l’égalité des droits pour les homosexuels. Elle écrivit même au pape Jean Paul II pour l’inciter à statuer en faveur des moyens de contraception. Le New York Times relate aussi la fameuse anecdote, ou sur le plateau de Bernard Pivot, à la question de son mot préfère, elle avait répondu « Yallah » (en arabe « Allons-y !»). La sœur préférée des français titre le Huffington Post, qui évoque « ses cheveux blancs, entourés dans son voile gris et ses yeux pétillants derriere ses grandes lunette » sur les plateaux de télévision. Le Washington Post dresse pareillement le portrait de celle qui « parlait candidement de son esprit rebelle, haranguait la bourgeoisie et les plus favorisés pour ne pas donner assez aux plus pauvres, et appelait tout le monde par son prénom, même les présidents », rappelant qu’elle poussait à l’éducation des enfants égyptiens, «sans faire de prosélytisme».
Ainsi, Le Washington s’est plu à rappeler l’une des devises préférées de Sœur Emmanuelle, « Le Paradis c’est les autres ».
Angoisses au carré
Chère Viviane,
Je vous écris parce que j’ai peur. J’ai peur pour moi et j’ai peur pour elle. J’ai passé la période difficile des premières semaines ici et cela va mieux. Mais voila qu’une nouvelle adaptation s’annonce ; je dois envoyer ma petite fille Marion, âgée de 3ans à l’école. Je n’en ai vraiment pas envie. Avez- vous des suggestions ?
Camille (Pelham)
Chère Camille,
« Dans le sac des enfants, le trac des parents ». En lisant votre lettre, je sens deux angoisses : celle de la maman qui a peur de se retrouver seule dans son lieu, sans son rôle de guide et perdant semble-t-il sa compagne préférée, sa source de soutien. D’un autre coté, je sens une maman qui tout naturellement s’angoisse pour sa petite fille qui pour la première fois va quitter son soutien quotidien, qui sera partie une bonne partie de la journée et perdant semble t-il aussi sa compagne préférée.
Sachez, qu’à 3 ans garçonnets et fillettes sont en général en mesure de fréquenter régulièrement d’autres enfants et adultes en dehors de leur foyer. Il est donc tout à fait naturel de les inscrire à la pré maternelle. Les programmes offrent aux petits des activités structurées, animées par des enseignants possédant une formation spécialisée en développement de la petite enfance. Dans le Westchester, vous avez le choix de mettre Marion en ambiance américaine, bilingue ou française selon vos préférences de parents.
L’objectif principal de l’école à cet age est d’aider l’enfant à acquérir plus d’indépendance par rapport à son contexte familial, de lui inculquer l’art de la patience et de la négociation. Elle apprendra à exprimer ses émotions et besoins en faisant confiance à des adultes qui ne font pas partis de sa famille et qu’il faut d’une certaine façon «conquérir». Les compétences sociales constituent donc le cœur de l’apprentissage à ce stade et ouvrent ainsi l’enfant au champ d’exploration qui lui est inconnu. Ainsi elle apprendra à s’adapter en se conformant aux règles d’un groupe en découvrant les outils d’une communication sociale.
Votre Marion aura la latitude pour s’essayer à différentes activités, à explorer, à découvrir et à apprendre par elle-même. En allant à la petite école, votre fille se développera en prenant confiance en elle-même et apprendra l’auto discipline indispensable pour la suite de sa scolarité. Si votre choix n’est pas encore fait, n’hésitez pas à visiter plusieurs établissements sans oublier le système «Montessori» qui ouvre tant les esprits curieux. Vérifiez l’accueil des enfants, la «politique» des règles de séparation parents- enfants. Demandez comment sont gérés les accidents de propreté, et comment les enfants sont traités quand ils ont l’air tristes ou timides ou encore sont bouleversés par un autre enfant. Ecoutez bien vos instincts, et votre connaissance profonde de votre enfant. Reconnaissez aussi les priorités de votre famille. Si par contre, le choix est fait, n’hésitez pas à y retourner plusieurs fois avant la rentrée pour comprendre les procédures, l’approche psychologique et le déroulement d’une journée. Passez du temps ensemble sur les aires de jeu, dans sa future classe en rencontrant si possible sa maîtresse. Vous ne regretterez pas le temps investi.
Et moi alors, commencez vous à vous demander : Vais- je ne pas pleurer comme une fontaine tous les matins en lui disant « à toute à l’heure » ? Vais-je pouvoir patienter toute la journée sans elle ? Vais- je pouvoir m’occuper seule ? En effet, ceci est une grande étape de développement émotionnel et psychologique pour une maman dévouée. L’heure arrive à grands pas, il faudra surmonter vos appréhensions et même jalousie car c’est sans doute la première fois ou vous n’aurez plus le contrôle absolu de votre Marion. Il faudra du temps. Acceptez votre chagrin comme une période certes douloureuse mais nécessaire pour l’apprentissage de Marion. C’est aussi un processus naturel de la vie de maman. Je sais on aimerai tant pouvoir les garder pour toujours, petits, demandeurs, dépendants mais cela ne serait pas juste pour eux n’est ce pas !
Pendant cette période de transition, n’hésitez pas à partager votre tristesse avec votre époux et autre source de soutien. Pas facile de lâcher prise et de l’aider à ouvrir la porte de la vie mais il le faut tout en continuant bien entendu à la guider en la protégeant. Je me souviens d’une maman toute émue me racontant comment son fils aîné, en regardant sa mère rester à la maison avec son petit frère, lui avait dit : «mais moi maman est ce que je pourrais rester habiter avec toi pour toujours et ne plus grandir» ? Sachez que lorsque Marion quittera joyeusement vos bras en courant vers sa classe cela voudra dire que vous avez bien réussi votre travail de maman nourricière, qu’elle se sent en sécurité et prête.
A présent, votre vie vous appartient d’avantage. Faites des rencontres avec d’autres mamans, allez spontanément déjeuner avec votre conjoint à Manhattan, découvrez cette ville unique en vous donnant le droit d’être disponible. Commencez un projet, prenez un cours, peut-être même pour la première depuis la naissance de votre fille, pouvez vous vous tourner plus vers vos besoins personnels. Profitez de votre temps pour refaire connaissance avec vous-même, de vos hésitations, de vos envies, et de vos ambitions. Il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour se lancer vers la découverte de soi.
Tout comme nous sommes fières des premiers pas de nos enfants, soyez fière de vos premiers pas de maman, non pas libre mais tout de même un peu libérée. Camille, vous êtes et vous resterez toujours le premier modèle féminin de votre Marion. Je vous souhaite à toutes deux un merveilleux parcours !
Pour poser vos questions à Viviane, ou la contacter, cliquer ici.
Africaine du monde
Rendez-vous pris un dimanche après-midi dans sa maison de Brooklyn avec celle que les médias surnomment “la Diva Africaine“. Pourtant, c’est un petit bout de femme qui arrive, à qui on donnerait à peine ses 48 ans. Mais tout de suite, Angélique s’impose par sa présence et son énergie hors-du-commun. Depuis le mois d’octobre, pour la promotion de son nouvel album, elle enchaîne les concerts aux Etats-Unis, revient tout juste de Milan, sera pour deux dates à New York la semaine suivante, avant de repartir pour Londres, et l’année prochaine l’Australie, la Nouvelle-Zélande peut-être…Infatigable, la chanteuse, qui a vécu au Bénin, en France et à New York, dit se sentir à l’aise partout.
Son secret? Son identité africaine qu’elle assume et revendique. “Si on n’a pas d’identité, on ne peut rien faire. C’est grâce à elle que je peux me confronter à toutes les autres cultures sans me perdre en chemin”. Et à toutes les musiques aussi. Angélique ne se reconnait aucune influence en particulier. “J’ai tout écouté quand j’étais gamine”, du rock aux tubes des yé-yé, en passant par la funk, la soul américaine, le jazz et bien sûr la musique traditionnelle béninoise. Ses chansons sont le fruit de toutes ces rencontres musicales, et rien ne l’agace plus que lorsque les médias essaient de la catégoriser. “La musique n’a pas de frontière. Mes albums sont de la musique point. Aucun genre en particulier. Différencier les musiques est une invention marketing“. La chanteuse n’admet qu’une source d’inspiration: elle-même. “Souvent je déstabilise les gens car je ne suis jamais là ou ils m’attendent. Je ne le fais pas exprès, je suis mon inspiration”.
Pour son onzième album, Djin Djin, sorti en mai 2007, son inspiration l’a menée chez elle, au Bénin. L’idée de départ était de “construire le disque autour des percussions de [son] pays, en faisant appel à des musiciens traditionnels“. Un retour à ses racines dont Angélique avait besoin, après un long voyage musical commencé en 1997 et qui l’a conduite, le temps de trois albums, aux États-Unis, au Brésil et dans les Caraïbes pour retracer l’histoire de l’esclavage. Une façon de clore un cycle, explique-t-elle.
Pour cet hommage au Bénin, la chanteuse a également souhaité que ses amis l’accompagnent: Alicia Keys, Peter Gabriel, Carlos Santana, Joss Stone, sont autant de guest-stars sur l’album d’Angélique. Après avoir exporté la musique africaine tout au long de sa carrière, elle a voulu cette fois-ci emmener les autres dans son univers. C’est aussi le sens des deux reprises, version béninoise, de “Gimme Shelter” des Stones, et du “Boléro” de Ravel, car “toutes les musiques viennent d’Afrique“. Au final, Djin Djin (comme le son des cloches qui annoncent le levé du jour en Afrique), est un album dense et varié, ou la voix puissante d’Angélique diffuse une joie de vivre et un optimisme sincère.
Dès sa sortie, le disque a été acclamé par la critique internationale, surtout aux États-Unis, ou il a reçu le Grammy Award du meilleur album World de l’année. Un succès qui ne se dément plus, la chanteuse a déjà reçu des trophées en France, au Danemark, en Afrique, en Grande-Bretagne…la liste est trop longue pour être exhaustive, et qui récompense 20 années de travail assidu. “C’est pour ça que je ne prend pas la grosse tête, parce que je suis constante dans mon travail”. Cette réussite, Angélique a décidé de la mettre au service de causes humanitaires et caritatives. Depuis 2002, elle est ambassadrice de l’UNICEF, dont elle a elle-même bénéficié étant enfant. “Grâce aux vaccinations gratuites de l’UNICEF, j’étais en bonne santé. Et c’est la clé pour pouvoir recevoir une bonne éducation“. En 2005, elle a également crée l’association Batounga, qui œuvre pour la scolarisation secondaire des jeunes filles au Bénin, Mali, Sierra-Léone, Éthiopie et Cameroun.
Pour autant, cette responsabilité vis-à-vis du monde qui l’entoure, elle l’a toujours eu. Sa première prise de conscience politique remonte à ses 9 ans, lorsqu’elle découvre l’esclavage sur une pochette d’un disque de Jimi Hendrix: “Comment des noirs pouvaient aussi être américains?”. Durant son adolescence, un sentiment de colère se met à l’animer: “Comment peut-on faire, chacun d’entre nous, pour ne pas mettre en danger le genre humain?“. Elle décide alors de devenir avocate des droits de l’homme. Espoir rapidement déçu quand elle comprend que les lois ne sont souvent pas au service de la Justice. Mais Angélique réalise aussi qu’à l’absurdité de ces lois s’oppose l’universalité de la musique.
“Par la musique, je cherchais un moyen de créer un pont de compréhension entre les hommes“. “Quand je suis en concert, j’ai le monde devant moi” explique celle qui déteste le studio et préfère l’intensité des lives. Et Angélique l’humaniste s’anime, s’emporte contre les injustices, le racisme, le malheur des hommes. Elle se met en colère contre les gens qui préfèrent mettre des pulls à leurs chiens que secourir les SDF. “Tout le monde a le pouvoir de changer quelque chose dans sa et dans celle des autres”. “Les gens me touchent, le monde me touche, c’est pour cela que j’écris. Je n’écris pas pour me faire plaisir”.
Elle raconte avec des frissons comment elle veut que ses chansons recréent l’espoir. “Ma plus belle récompense, c’est de voir les gens me remercier, me dire qu’ils ne croyaient pas que c’étaient possible qu’une musique leur fasse autant d’effets”.
Retrouvez Angélique Kidjo en concert le 28 octobre (Lycée Français de New York) et le 1er novembre (Carnegie Hall).
Casting Mère-Fille par Comptoir des Cotonniers
La célèbre marque française Comptoir des Cotonniers vient d’ouvrir sa première boutique américaine dans SoHo.
A cette occasion, elle a décidé d’exporter à New York le concept des campagnes de publicité “Mère-Fille”.
La boutique organise ainsi un casting dimanche après-midi pour trouver les futures modèles de la “Mother-daughter Campaign” de Comptoir des Cotonniers US!
Rendez-vous dimanche 26 octobre de 3pm à 7pm.
au magasin: 155 Spring Street.
The Chocolate Show
Du 6 au 9 novembre se tient la 11ème édition du Chocolate Show dans Midtown West, auquel participent les plus grands chocolatiers de New York et des grandes marques de confiserie.
L’idée: assouvir les passions cacaotées des plus gourmands des new-yorkais pendant trois jours.
Le 6 novembre, lors d’une soirée exclusive, vous pourrez assister à un Fashion Show de robes tout en chocolat! A dévorer des yeux uniquement…
Pendant les journées du 7 au 9 novembre, en plus de vous promener entre les stands des exposants, un programme varié vous attend: des démonstrations culinaires par des artisans-chocolatiers, un concours des meilleures pâtisseries au chocolat, et des séances dédicaces pour des livres de recette.
Les enfants ne sont pas en reste, puisqu’une Kid Zone leur est dédiée, pour une initiation en douceur au pouvoir du chocolat.
The Chocolate Fashion Show
(site officiel)
6 novembre: Opening night preview + Fashion Show
de 6.30pm à 10.30pm.
Tickets: $250
7 novembre: 10am / 9pm.
8 novembre: 10am / 8pm.
9 novembre : 10am / 7pm.
Tickets (pour une journée):
– Adultes: $28
– Enfants moins de 12 ans: gratuit.
Au Pier 94
Gala par temps de crise
La French American Chamber of Commerce a dû renoncer à son gala annuel: François Henri Pinault, l’invité d’honneur, a fait savoir à Serge Bellanger, le président de la FACC que “en raison du climat économique, l’heure n’est pas à la fête” et il a donc décliné l’invitation. Du coup, la FACC a purement et simplement annulé le gala.
Mais dans l’autre grande institution française de New York, pas de drame de cette nature: le gala aura bien lieu, mercredi 29 octobre, dans la très chic Ballroom de l’hôtel Plaza. Marie-Monique Steckel, la présidente, assure avec un grand sourire que toutes les places sont vendues. (Cf mise à jour ci-dessous).
Les petits fours et le champagne seraient-ils épargnés par la crise financière qui secoue actuellement New York? En réalité, pas tant que ça. Au Fiaf, les estimations pour le fund raising ont été revues à la baisse: 700 000 dollars, au lieu de 800 000 l’année dernière, pour le même nombre d’invités (environ 450) et un budget de 250 000 dollars. Pas étonnant dans ces conditions que Marie Monique Steckel se réjouisse d’une table à 10 000 dollars réservée par Alcatel, ou encore du booking à l’instant même de deux nouvelles tables. Mais selon cette dernière, le FIAF n’est absolument pas dans une course au financement. “Nous sommes tellement bien établis dans le paysage culturel de New York, et nos programmes rencontrent un tel succès auprès du public et de la critique, que nos soutiens sont toujours là”.
Le gala est également l’occasion chaque année d’une remise de prix. Le Trophée des Arts récompense depuis 1992 une personnalité du monde culturel, reconnue pour son impact sur le dialogue franco-américain. Le lauréat 2008 est déjà un habitué des distinctions, Phillipe de Montebello, honoré en 1991 par la Légion d’honneur et en 2003 par la Medal of Arts remis par le président des États-Unis. Né en France, mais immigré de ce coté-çi de l’Atlantique depuis ses 13 ans, il a présidé aux destinées du Metropolitan Museum, de 1978 à 2008. Son tout récent départ à la retraite a été l’opportunité pour le FIAF de lui organiser une sortie dans “un feu d’artifice d’honneurs“.
Jean Bernard Levy, directeur général de Vivendi, se verra discerner quant à lui le Pilier d’Or, pour le soutien financier qu’apporte sa compagnie à la mission du FIAF.
Ces personnalités partageront l’affiche avec des invités surprises, et notamment un vainqueur des derniers Grammy Awards, afin de faire du Gala un temps fort de la vie mondaine du gotha francophile de New York. “Je veux que les gens reviennent” dit Mme Steckel, qui plaide pour un gala vivant et attractif .
Pour l’année à venir, Marie-Monique Steckel affiche le même optimisme inébranlable, tout en reconnaissant que “quelques aménagements” ont dû être faits. Malgré cela et en dépit du climat économique, la stratégie du FIAF doit rester inchangée. “Nous sommes sur la trajectoire du succès, il n’est pas question de réduire nos ambitions“. Au contraire même, puisqu’elle annonce pour l’hiver 2009, une saison théâtrale inédite et d’envergure: des représentations d’ “Oscar et la dame en rose” et Edouard Baer dans la lecture de textes de Patrick Modiano.
Et à la questions des moyens financiers, elle rétorque que le nombre d’élèves inscrit aux cours de français du FIAF a augmenté de 10% depuis l’année dernière.
Néanmoins, si les “beaux projets de l’année 2009” sont ainsi maintenus, Mme Steckel s’est quand même résolue à des économies budgétaires. Pour la prochaine édition des “Fashion Talks” (séries de conférence sur la mode), le FIAF fera désormais appel à des créateurs résidant à New York, et non plus en France, afin d’éviter des frais de voyages.
MISE A JOUR:
Le FIAF nous demande, après la publication de cet article, de préciser qu’en réalité “il reste cinquante places à vendre”.
Bagues colorées en vue sur Madison
Pour son ouverture sur Madison Avenue, Mauboussin voit grand. Au sens propre : 500 mètres carrés répartis sur 5 étages. Et l’ambition de cette concept store est à la même mesure : en faire un lieu de respiration et un lieu de gourmandise. « Je voulais que la boutique soit un endroit où le client puisse être inspiré par tous ses sens, avec une atmosphère ludique et évocatrice» résume Alain Nemarq, le directeur général de Mauboussin.
Une nouvelle boutique de luxe à Manhattan? L’ouverture semble tomber au mauvais moment. « C’est symbolique d’ouvrir quelques semaines avant le 4 novembre, c’est symbolique d’ouvrir en pleine crise financière » s’enthousiasme Alain Nemarq « La nouvelle société américaine qui en ressortira elle sera forcément plus forte, plus nouvelle, et s’implanter à ce moment-là, moi je trouve que c’est s’implanter au moment de l’espoir. »
L’architecte à l’origine de ce « magasin de l’ère du temps », David Rockwell, a cherché à créer un nouvel espace, un lieu qui casse certains codes de présentation de la joaillerie. Oubliées les vitrines et les comptoirs. Elles induisent un comportement passif. Place aux boîtes à trésor : sorte de boîte à cigare sur pied d’environ un mètre de haut, avec un couvercle-miroir, vers laquelle il faut se pencher.
Pour mieux marquer la coupure avec l’extérieur, on entre dans le magasin comme dans un appartement, par une entrée sombre séparée. Le rez-de-chaussée, consacré aux pierres de couleur, et le premier étage, dédié aux diamants et aux montres, sont comme des écrins grandeurs nature : parquet sombre, murs foncés, éclairage tamisé. Cette sorte d’élégante caverne d’Ali Baba ménage de nombreux espace de vente, avec tables et profondes banquettes en cuirs comme dans un bar.
Changement de décor au deuxième étage, où les clients trouveront les bijoux du mariage. Parquet clair, murs blancs et longues plumes blanches en guise de décorations. Les deux derniers étages sont le royaume du goût. Au troisième, le Salon des Gourmandises proposera kougloffs au chocolat et à la cannelle, avec des écrins à bijoux sur les tables de dégustation. Le quatrième est une salle à manger privée, toute en bois et briques, aux meubles modernes, réplique du loft new-yorkais typique. Un dîner mensuel y sera organisé. Yannick Alléno, le chef du restaurant du Meurice se déplacera spécialement pour l’occasion.
Des artistes seront aussi exposés. Actuellement, on peut voir les sculptures de Marine Delterm dans le Salon des Gourmandises. « C’est un lieu de partage » décrit Alain Némarq. « Je voulais que les new-yorkaises quand elles viennent chez nous elles se disent qu’elles ont le temps de respirer on va leur permettre de goûter la création, de goûter des gourmandises. »
Le joaillier voulait une boutique à l’image de la ville où il s’implantait et non une réplique des boutiques parisiennes. L’option de Fifth Avenue a été volontairement écartée. « On ne voulait pas aller à New York, on voulait aller sur Madison» assure Alain Némarq. « Madison Avenue est une des grandes avenues de la mode. Elle est probablement entre la Place Vendôme et les Champs-Elysées. »
Fondée en 1827, « le Joailler de l’émotion » ouvre un point de vente à New York dans les années 1930, mais le ferme en 1965 car la clientèle se trouvait à Paris ou s’y rendait régulièrement. Dans les années 2000, la maison opère une mutation , se modernise, et devient le joaillier de la couleur, « le joaillier de l’ère du temps ».
Mauboussin lance alors une collection par an et met l’accent sur la création, que ce soit autour des diamants, des pierres précieuses ou semi-précieuses. L’idée : toucher un public large, avec des bijoux allant de 750 dollars à 15 millions de dollars. A travers ces nouvelles créations, le joaillier s’adresse à une nouvelle génération de femmes contemporaines, actives, susceptibles de s’offrir elle-même un bijoux.
Ouvrir une boutique à New York semblait évident pour Alain Némarq : « Mauboussin a toujours été un peu fasciné par le caractère des Etats-Unis qui représentait le pays où tout était possible, le pays de la liberté.» C’est aussi la première étape de la conquête du marché américain.
L’enseigne programme d’ouvrir soixante points de vente dans les trois ans à venir. Elle a acheté vingt-deux pleines pages de publicité dans le New York Times pour introduire la marque auprès des consommateurs américains. Un pari osé pour un marché en saturation ? « Les marques représentent seulement 6% du marché mondial des bijoux » répond Alain Nemarq. « Les marques vont devenir majoritaires sur ce marché comme pour les autres produits. Il y a donc un potentiel énorme. »
Mauboussin
Madison Avenue at 63rd St
Haute cuisine niçoise à Chelsea
Aux commandes, le jeune chef niçois du même nom, Alain Allegretti, dont c’est ici la première tentative en tant que maître des lieux : “Ce restaurant est mon bébé, j’ai un lien très fort avec lui“. Un petit nouveau donc, mais qui ne manque pourtant pas d’expériences. En France, il fait ses débuts chez Jacques Maximin (Restaurant Chantecler, deux étoiles au Guide Michelin), puis se perfectionne au coté d’Alain Ducasse dans son restaurant trois fois étoilé de Monte-Carlo. En 2001, il décide d’aller tenter sa chance à New York. Plus d’opportunités, plus de challenges, plus de prestige, voilà ce que la ville a à offrir à un jeune chef ambitieux et auto-qualifié de “battant“. “New York offre les moyens de réussir aux gens qui se donnent du mal“, explique celui qui ne voulait pas continuer à “vivoter dans le Sud“. Pendant 7 ans, il continue à faire ses armes dans les cuisines du Cirque 2000 et du restaurant l’Atelier, au Ritz-Carlton , avant de faire le grand saut et d’ouvrir en aout 2008 dans le Flatiron District “ Allegretti “.
Son objectif est simple: faire la cuisine qu’il aime et dans lequel il a grandi, à savoir la cuisine provençale. “Une cuisine simple, mais pas simpliste, ce qui en fait sûrement une des plus compliquées à réussir“. Un beau défi donc pour ce cuisinier qui revendique son indépendance et ses influences, et ne veut devenir “le poulain d’aucun grand chef“. “Aujourd’hui, je suis le seul à New York à faire ce genre de cuisine“.
“Amener la French Riviera à New York”, voilà l’ambition affichée d’Allegretti qui surfe sur le glamour et l’élégance pour séduire et attirer la clientèle américaine fortunée, ou les Français nostalgiques. Mais ce classicisme confine parfois à la fadeur et la décoration de la salle suggère davantage l’atmosphère sans saveur de n’importe quel restaurant de grand hôtel vieux-jeu. Malgré les coraux et les sièges couleur sable, l’ambiance manque cruellement de parti-pris et de modernité. Les tons beiges et blancs dominent dans une lumière tamisée orangée, des miroirs et des gravures désuettes couvrent les murs, et une disposition de salle très commune avec une musique lounge indistincte en fond sonore finalisent le tout.
Un classicisme qui se retrouve dans une carte un peu monotone, mais fidèle à ses racines méditerranéennes. Le poivron, le romarin, la lavande et autres légumes et saveurs du Sud sont à l’honneur. La chef fait également appel à des grands succès du répertoire français (la soupe à l’ognon, les lentilles du Puy), mais aussi à des produits italiens (gorgonzola, grana, zucchini, sans compter les plats de pasta) et espagnols (chorizo, jambon serrano). Les entrées sont appétissantes mais minimalistes pour leur prix (la salade d’automne, c’est-à-dire quelques feuilles d’endive, des copeaux de poire, de noix et de grana, est à 12 dollars). Quant aux huit plats proposés, entre 30 et 36 dollars, ils offrent une bonne diversité de poissons et de viandes, mais semblent fuir tout recherche d’originalité.
La carte des desserts, maigrichone, est décevante, tout comme le pain (décongelé? vieux?) un comble, et une mauvaise entrée en matière pour un restaurant français.
A ces faiblesses du menu, le Niçois oppose sa conception d’une cuisine simple. “Je veux aller à l’essentiel, c’est-à-dire le goût. Aujourd’hui, les gens veulent une cuisine simple, élégante, et quand ils veulent.” La priorité est, dit-il, donnée à la qualité et à la fraicheur du produit. “Je recherche des ingrédients de base exceptionnels. De là dépend ma cuisine“.
Dans sa volonté de simplicité, Alain Allegretti a également voulu alléger les codes de la Haute Cuisine française. “Je me situe entre le bistrot et le fine dining“. “Nous avons choisi un service délibérément moins formel que dans les grands restaurants, et les prix s’ensuivent”.
Finalement, il assimile sa démarche à celle des chefs Joël Robuchon et Alain Senderens, qui après des années au firmament des trois étoiles, ont ouvert des versions plus décontractées de leurs restaurants: fini le caviar, les truffes ou les nappes et des prix (plus) abordables. Et comme eux, Allegretti dit ne pas faire la course aux trois étoiles. “Je ne fais pas tout pour, car cela demanderait trop d’argent“. Mais comme tous les autres chefs, il ne dit pas non.
Pour l’heure, les critiques sont inégales. Adam Platt, l’arbitre des élégances gastronomiques du New York Magazine n’a guère aimé le classicisme et n’accorde qu’une étoile (sur cinq possibles). Frank Bruni, du New York Times, est un peu plus généreux, avec deux étoiles (sur quatre).
Mais le chef ne se laisse pas abattre, “Nous sommes sereins face à la critique”, et reste confiant dans l’avenir. “La compétition à New York est plus rude, plus diversifiée que partout ailleurs“, et c’est cette stimulation que recherchait un jeune chef comme Alain Allegretti. Il imagine ses quinze prochaines à New York, et envisage d’ouvrir d’autres restaurants, soit ici, ou ailleurs aux États Unis.
Il se définit lui-même comme un entrepreneur. “Aujourd’hui la cuisine, ce n’est plus simplement avoir du talent, c’est aussi être un homme d’affaire”. “Les grands chefs, la cuisine française à la Bocuse, c’est un modèle dépassé. Maintenant il ne suffit plus de passer son temps en cuisine.”
Allegretti
Adresse: 46 W. 22nd St., nr. Sixth Avenue.
Tel: 212-206-0555.
Du lundi au samedi.
Déjeuner: 11:45am / 2:30pm
Diner: 5:30pm / 10:30pm
Prix:
– Entrées: de $10 à $18
– Pasta: de $16 à $20
– Plats: de $30 à $36
Réservation recommandée.