L’histoire de Bagatelle commence quand Aymeric Clemente apprend par Time Out qu’il y a de l’eau dans le gaz entre le talentueux chef de Bobo Nicolas Cantrel et les investisseurs du restaurant. Clemente appelle Cantrel, et lui demande d’être chef. Le lendemain, Cantrel s’attelait à l’ouverture de Bagatelle. Une histoire new yorkaise…
Ameyric Clemente, 34 ans, la dégaine d’acteur et les cheveux gominés, est à New York depuis 12 ans. Après son diplôme de l’ESC Marseille, il vient pour tenter sa chance. Il travaille comme serveur dans les restaurants français de l’Upper East Side (La Goulue, Le Charlot), il devient manager du lounge Le Colonial, et de The Deck au Pier 59 studios. Il est ensuite embauché pour une mission d’ «hôte, VIP, manager» pour l’ouverture de Mix in New York, le restaurant d’Alain Ducasse où il fait la connaissance de Nicolas Cantrel, désormais chef de Bagatelle. Avec Bagatelle/Kiss and Fly, il a décidé de franchir le pas et se mettre à son compte.
Au printemps, Aymeric Clemente et son associé Remi Laba ouvriront un lounge de 150 places en dessous du restaurant. Ils souhaitent faire un concept de lounge parisien, entre « Chez Castel » et le « Mathis bar ». Le nom ? Coco Deville, «cela racontera l’histoire d’une aristocrate parisienne», explique Aymeric Clemente. Les deux compères sont habitués à créer des thèmes pour divertir les oiseaux de nuit new yorkais : avec leur société de marketing promotionnel In the Buzz , il ont orchestré des soirées dans les clubs branchés comme le Pink Elephant et un événement pour le lancement américain du parfum Cartier, le Baiser du Dragon. Les deux amis ont aussi ouvert un club Kiss and Fly, adossé au restaurant il y a quelques semaines, dans l’ancien espace du club AER. Ils entendent “ramener les clubbers dans le Meatpacking”.
Le soir de l’ouverture de Bagatelle, tandis qu’Aymeric Clemente fait le “papillon social” en salle, Nicolas Cantrel en cuisine a des poches sous les yeux. Et pour cause. Il y a quelques jours seulement, Cantrel quittait Bobo pour s’atteler à l’ouverture de Bagatelle. Bagatelle sert une cuisine de bistro, dans l’esprit de «Balthazar», selon Nicolas Cantrel. On retrouve les signatures du chef comme le savoureux risotto aux champignons ($16), et le ravioli de poireaux truffé ($18). Touche marseillaise oblige, le vendredi, c’est bouillabaisse ($34).
Les photos de Bagatelle ne sont pas disponibles à ce jour car le photographe s’est fait voler son appareil après la séance photo. Une histoire marseillaise.
Bagatelle
409 West 13th Street
New York, NY 10014,
212-675-2400
Le Meatpacking avé l'assent
Une expédition au New York Hall of Science
Les visages sont souriants, les mines réjouies. Quatre bouilles rondes échangent des confiseries sur la banquette du métro de la ligne 7 qui les conduit de Grand Central Station vers le Queens. Leurs mères sont un peu anxieuses mais tellement ravies de sortir de la grosse pomme pour une promenade à la fois pédagogique et sûrement en dehors des sentiers battus (la ligne 7 est parfois surnommée “International Express” en raison de la diversité ethnique des quartiers traversés).
Tout a commencé lorsque Miss Rock, professeur de Sciences, a évoqué à ses “second graders”, ce fabuleux musée, le plus beau de New York pour les sciences en général, les mathématiques, biologie, chimie, physique, génétique, en particulier. Depuis ce jour, Jules, 7 ans, n’a eu de cesse de me rappeler l’existence de cet eldorado de l’apprentissage scientifique dont la seule évocation me remémorait des souvenirs douloureux, en dépit, ou à cause d’un bac scientifique. Un peu étonnée par mon ignorance et blessée dans mon amour propre de mère new-yorkaise (comment une activité, ou un musée pour enfant que je ne connais pas ?), j’ai fini par céder à l’appel de l’aventure et voilà comment nous nous retrouvons à deux familles dans le train qui nous amène dans ce quartier du Queens, près du mythique Shea Stadium.
Un peu paumés à la sortie du métro (en fait du bus, car la ligne subissait des travaux ce jour là), nous apercevons l’entrée du site grâce aux silhouettes des fusées installées dans le “Rocket Park” devant le Musée. Plusieurs navettes, des répliques et des originaux restaurés de modèles Titan et Atlas ont en effet pris position à l’extérieur ainsi qu’une capsule Mercury, que les enfants peuvent visiter à l’intérieur du bâtiment cette fois-ci.
Dotée de plus de 400 espaces interactifs, la visite dépasse très largement les espèrances de nos chères têtes blondes pourtant malheureusement assez vite blasées. La collection permanente est diversifiée, du monde des microbes (visibles en réel à partir de plusieurs microscopes), aux molécules, jusqu’au monde des nombres, la première exposition interactive sur les mathématiques crée par les célèbres designers américains Charles et Ray Eames. Le Hall of Sciences a en effet été aménagé en 1964 dans les bâtiments de l’exposition universelle située dans le quartier de Flushing Meadows-Corona Park. Le bâtiment ainsi que les expositions ont été restaurés à plusieurs reprises, avec l’aide de fonds privés de grosses sociétés comme Pfizer.
Comme dans la plupart des musées de ce type, les bornes sont interactives et les découvertes basées sur l’expérience individuelle. Peu d’instructions à lire avant de démarrer les experiences, et la présence de jeunes volontaires à certains endroits permettent aux enfants de réaliser complètement leurs propres parcours.
Pour les plus petits, l’aile nord est entièrement dédiée aux “preschoolers”. Au sein du bâtiment central dédié aux plus grands, les jeux sur la lumière et la vision de l’exposition “seeing the light”, le palais des glaces, suffisent à ravir les très jeunes. Le très vaste science playground situé à l’extérieur est également ouvert à tous les âges, à partir du mois de mars.
Finalement, après deux heures de visite, un goûter et quelques pauses pipi plus tard, nous avons visité la moitié de la collection permanente, raté le spectacle de marionnettes qui clôt la journée, nos chères têtes blondes étaient épuisées mais ravies. “Je peux faire mon “birthday party” au Hall of sciences ? “ a demandé Jonas, à sa mère, mi figue-mi raisin, et encore sous le choc des deux heures de trajet retour.
Où : New York Hall of Science, 47-01 111th Street, Queens, NY 11368
Comment : en voiture ou en métro (ligne 7 au départ de Grand central). Des travaux sont en cours sur la ligne et des navettes de remplacement sont mises en place, ce qui peut allonger considéralement le temps de trajet, l’itinéraire du bus étant particulièrement chargé. Penser à verifier sur le site du MTA les changements d’itinéraires.
Durée de la visite : 2h30 à 3heures pour les plus résistants.
Quand la rose rencontre l'âne
«Bon, Théo, tu vas voter?» s’impatiente Michèle. Il est 19h30 à Harlem et Théo Chino s’apprête à emmener Michèle et Aymeric voir comment se déroule les élections. Aymeric Brehier, un des plus jeunes candidats PS aux dernières élections législatives et Michèle Sabban, membre du bureau national du PS, ont contacté Théo via le blog de la section de New York du parti socialiste. Arrivés vendredi à New York, ils sont là «pour comprendre comment ça se passe». «C’est pour nous un moment de curiosité et d’intérêt politique. Ce n’est pas tant pour les résultats mais plus pour savoir comment ça va se dérouler», explique Michèle Sabban. Aymeric Brehier se réjouit d’être aux premières loges pour cet évènement que «le monde entier regarde». A choisir, tous les deux penchent pour Hillary, «parce que c’est une femme d’expérience».
«On a l’impression qu’aux Etats-Unis, la vie d’un parti politique et l’action du militant ne s’expriment que tous les 4 ans. En France, il y a des élections pratiquement tous les ans», s’étonne Michèle Sabban. Théo lui apprend que « le militantisme est très différent ici, il passe par les conseils de quartiers et s’exprime à un plus petit niveau qu’à l’échelle nationale». Aymeric, lui, note qu’il y a aux Etats-Unis «une vraie culture de la primaire» : «elle ne créé pas de fossé entre les camps à l’intérieur d’un même parti. La compétition ne s’arrête pas là».
«On a de la chance c’est à deux pas. Ici, les bureaux de vote sont aménagés dans des garages, dans des commerces, dans des lieux où les gens ont l’habitude d’aller», leur explique Théo, qui prend très à cœur son rôle de « guide » et qui va même jusqu’à leur montrer comment fonctionne la machine pour voter. Sur le chemin à la vue de tous les immeubles, les deux militants PS en campagnes pour les municipales, plaisantent : «Ici pour faire du porte à porte il faut au moins consacrer trois mois à chaque immeuble“.
Les comparaisons vont bon train. Michèle Sabban remarque que ces élections se déroulent un jour de semaine. Elle constate aussi que le bureau de vote est «bruyant et animé»: «En France c’est silence complet, tu fais tomber un stylo et tout le monde te fusille du regard».
Pour Michèle et Aymeric, la campagne américaine, comme la campagne italienne, seront source d’inspiration pour les futures présidentielles. «S’inspirer de la règle pour mener le combat» s’exclame Aymeric. «Les méthodes de campagnes américaines ont toujours inspiré la France, mais toujours avec trois décennies de retard, le meilleur exemple est celui de l’utilisation des sondages ».
Just Married
«L’affaire is fini. La «ooh-la-la romance» entre le Président français à peine divorcé et l’ex-mannequin Carla Bruni est maintenant légale». Soulagement donc au New York Daily news. Le New York Times se félicite aussi de ce mariage qui met fin au «cauchemar protocolaire» que connaissaient les deux amoureux.
Richard Valeriani du Huffington Post estime que le Président français «peut maintenant retourner à d’autres affaires, comme les affaires d’Etat». Avant d’ajouter : «Bien que les Italiens aient appris aux Français à cuisiner, on peut douter que Carla passe beaucoup de temps dans la cuisine».
Le Washington Times espère quant à lui que la nouvelle union va permettre d’enrayer la chute du Président Français dans les sondages. Mais comme le rappelle le Washington Post : «depuis Hélène de Troie, il est de notoriété publique qu’il peut être dangereux d’apporter une belle femme dans un château». De la même manière, “trop d’amour nuit à un homme d’action“.
Philip Kennicott, dans son essai «Ooh-la-la Lyrics», publié dans le Washington Post, avoue aimer «écouter la voix voilée de la première dame de la France », car « Nobody sings sexy better than Bruni». «Cela serait trop rapide et condescendant de ne la considérer que comme une “super model”. Elle est également une incontestable chanteuse, un compositeur de talent et une étonnante experte en roucoulements qui rendent les chansons françaises si érotiques et intimes ».
Après avoir analysé les paroles de «Raphaël», la chanson de Carla Bruni destinée à son ancien mari, le journaliste écrit : «si Sarkozy a fait ses recherches, il devrait connaître la merveilleuse capacité de sa femme à transformer les drames de sa vie sexuelle en art. Aimez Carla et vous risquez de finir en parole de chanson».
Philip Kennicott conclue: «Bruni est apparue dans le théâtre de la vie politique française pas seulement comme une “gourmandise présidentielle”. Elle et Sarkozy sont désormais quasiment des figures allégoriques, comme le thème du conflit entre l’Amour et la Gloire, privilégié dans les opéras à Versailles. A la différence près que Bruni n’est pas seulement l’incarnation de l’Amour, elle est aussi l’auteur et le compositeur de cette petite pièce».
Wikipédia aurait également annoncé la bonne nouvelle du mariage des deux tourteraux : sur la page consacrée à Carla Bruni, on pouvait lire : «Première Première Dame de France à avoir posé nue» nous rapporte le Washington Post.
Life coach, un métier d’avenir ?
«J’ai un don, je lis à travers les gens» affirme Nicolas Serres-Cousiné. Après cinq ans chez M6 en tant que publicitaire, il quitte Paris pour New York où il devient agent de photographes. Ses amis l’ont toujours considéré comme «un mentor, un guide». Un jour, Nicolas se documente sur internet et découvre le métier de life coach. La réaction est immédiate, «c’est moi». Ses débuts n’ont pas été faciles. Etant lui-même homosexuel, Nicolas décide dans un premier temps de cibler une clientèle gay. Il arpente les «bars PD» de New York («pourtant pas du tout mon truc») et poste des petites annonces dans les journaux homo pour se faire connaitre. C’était il y a quatre ans. Il est aujourd’hui installé en tant que life coach ou «coach de vie», traduction «moins bandante» selon lui.
Life coach, c’est quoi? Une nounou pour “grown up”? Un ange gardien? Un grand frère? Non, Nicolas est catégorique, «je ne suis pas une “baby-sitter”». Un life coach s’apparenterait plutôt à une sorte de conseiller d’orientation pour adulte. La distinction entre un life coach et un psychologue est floue. Le coaching n’est pas une “thérapie”, le client n’est pas “malade”, mais plutôt “paumé”. Contrairement à la psychanalyse qui s’intéresse au passé et à ses blessures, le life coaching est tourné vers l’avenir et se concentre sur les points forts du coaché. Une sorte d’introspection qui permetrait de révèler les véritables aspirations. Ainsi, lorsque l’on est banquier, pas facile de s’avouer et d’avouer que l’on a toujours été bistrotier de coeur. On s’en serait douté, le life coach ne possède pas la formule magique du bonheur, “afin que la relation soit une réussite, le client doit être réellement motivé et investi”.
Lorsqu’on lui demande en quoi consiste son travail, voilà ce que Nicolas répond: «Qu’est-ce qu’un coach sportif ?», «Le coach d’Andy Roddick tape-t-il dans la balle ?», «A-t-il besoin de savoir jouer au tennis ?». On l’aura compris, la méthode consiste à répondre à une question par une question.
Même si Nicolas affirme «souvent tout comprendre très vite», il préfère ne pas donner la solution mais rebondir, faire miroir. «C’est tellement plus fort» lorsque le client découvre par lui-même. Le déclic est à la fois beau et douloureux, «comme un accouchement sans péridurale».
Recourir à un life coach est plutôt honteux et la majorité le cache à leurs proches. Ce n’est qu’une fois la relation terminée et le coaché satisfait -car Nicolas affirme fièrement avoir «toujours réussi», que le client vante les mérites du life coaching. La relation prend fin lorsque le client est capable de se coacher lui-même. La séparation s’apparente à un «break up amoureux», la légendaire phrase «il faut que l’on parle» en guise de prélude. À la différence près que Nicolas est fier d’être “plaqué” car cela signifie qu’il a rempli sa mission.
Le client type de Nicolas est un businessman homosexuel «super successful» en pleine crise de milieu de vie. Français ou Américains, ils souffrent de manque de «self-confidence» et souhaitent faire le bilan. Le life coach est un ami qui coûte cher, en moyenne 150$ la séance sachant qu’une “relation” type dure entre quatre et six mois. Pour ce prix, Nicolas se déplace au bureau ou au domicile du client dans 80% des cas et envoie après chaque «rencart» un compte-rendu par email. Un certain nombre des clients de Nicolas ont d’abord consulté un psychologue, sans succès. Selon lui, “la plupart des gens qui vont voir “quelqu’un” ont en réalité besoin d’un bon life coach et, d’ici cinq ans, les life coach auront supplanté les psy”. À voir.
La profession n’étant pas réglementée, aucun diplôme n’est requis et quiconque peut s’installer comme life coach. Il faut donc être vigilant quant au choix de celui-ci. D’autant que les dégâts qu’un mauvais life coach peut faire sont loin d’être négligeables.
L’International Coach Federation est l’unique organisme délivrant une accréditation gage d’un certain “professionnalisme”. Le bouche-à-oreille est ensuite le meilleur des indicateurs. La majorité des life coach sont des femmes d’un certain âge ayant le désir d’aider, ce à quoi Nicolas répond «bullshit». Il avoue que contrairement à l’altruisme de certains life coach, sa démarche est «égoïste», «je fais quelque chose qui me botte» et la cerise sur le gâteau, «je fais du bien aux gens». «J’ai du bol».
Opération séduction à New York
180 dollars. C’est le prix qu’une Américaine dépense par an pour de la lingerie en 2007. Il y a encore une petite dizaine d’années, les Américains s’offusquaient devant les leçons d’Aubade. Elevée aujourd’hui au rang d’accessoire fashion, la lingerie est devenue le segment de la mode qui enregistre aux Etats-Unis la plus forte progression: plus 4,6% en 2006. Désormais, la taille du marché américain est comparable à celle du marché européen et représente en tout 13 milliards de dollars.
C’est parce qu’ «il y avait une niche», que deux Français, Jean-Luc et Laurence Teinturier ont imaginé CURVE, salon américain de la lingerie fine et du balnéaire. Début 2007, ces deux professionnels de la mode implantés outre Atlantique depuis une vingtaine d’années, ont monté ce projet afin de «répondre aux attentes du marché américain tant au plan marques qu’au plan acheteurs»: «Les acheteurs de lingerie ont besoin dans leur zone d’un forum professionnel où ils puissent en trois jours apprécier les nouvelles collections et les tendances, planifier leurs achats en fonction de leurs budgets, en bref prendre le pouls de la profession».
Après avoir conquis Las Vegas, où deux salons ont déjà eu lieu en février et en août dernier, CURVE compte sur New York pour étendre son action à la côte est et s’ouvrir à tout le territoire américain (New York et Las Vegas étant les deux premiers marchés de la lingerie aux Etats-Unis).
Avec CURVE, Laurence Teinturier espère également «élever la lingerie», c’est à dire faire apprécier aux Américaine la lingerie haut-de-gamme. Depuis environ 5 ans aux Etats Unis, elle commence à faire partie de l’attitude et l’Américaine y accorde de plus en plus d’importance. Témoin de ce changement: le terme «lingerie » tend à se substituer au «bra». Sur le plan de la sophistication, la France a sa carte à jouer. Loin d’être leader aux Etats-Unis où elle ne détient que 2% de part de marché, la corseterie française est d’abord une image. Ses points forts : sa technicité et la connaissance des matières.
Le défi majeur de CURVE demeure celui de montrer que Victoria’s Secret, leader sur le marché américain, peut être concurrencé. La marque qui se vante de faire défiler les plus beaux mannequins au monde possède en effet 10% du marché américain.
Du 3 février au 5 février, CURVE NY au Penn Plaza, entre Fashion Avenue et 33rd street.
Le Bo, de Quimper à New York
«Pour mon premier défilé à New York, j’ai voulu raconter la journée d’une femme, du matin jusqu’au soir». Sur les 30 modèles présentés, on retiendra particulièrement les tailleurs pantalons taille haute avec chemisier en soie, les trench coats très cintrés et les robes de cocktail en satin noir. La collection automne hiver 2008/2009 dans son ensemble est élégante et joue particulièrement sur les formes. «J’ai voulu les robes du soir dans un style très Palm Beach. Très chics et sophistiquées, à l’image de la femme américaine».
La femme américaine, Christophe Le Bo la décline working girl qui aime s’habiller et coordonner une silhouette glamour en toutes occasions. La taille des modèles est ainsi particulièrement ajustée. Le couturier n’hésite d’ailleurs pas la comparaison avec la femme française, en égratignant au passage l’image idyllique de la Parisienne chic. «Ici aux Etats-Unis, les femmes s’habillent davantage. Quand on parcourt l’avenue Montaigne, on se rend très vite compte de la différence. La New Yorkaise jongle entre travail, cocktail et opéra. Pour chaque occasion, elle porte un grand intérêt à accorder ses vêtements ».
Le nom de Christophe Le Bo circule de plus en plus dans le milieu de la mode américaine, et en particulier depuis qu’Ivana Trump lui a demandé de confectionner l’une des 12 robes que la célèbre jet-setteuse portera lors de son mariage au mois d’avril prochain à Mar-a-Lago, Palm Beach. Christophe Le Bo n’en est pas à son premier coup d’essai en matière de robe de mariée. Il a notamment confectionné la robe d’Elodie Gossuin, miss France 2001 et miss Europe 2002. Manhattan prochaine étape? «Une boutique à New York est bien sûr dans mon esprit mais pas tout de suite. Je vais d’abord être distribué dans différents magasins comme Sacks. Le projet de la boutique pourrait se concrétiser d’ici deux ans.»
En France, le créateur a réellement pris son envol depuis deux ans. Un défilé au Fouquet’s, Estelle Lefebure et Adriana Karembeu pour égéries, une boutique dans le Marais et le phénomène Le Bo s’est envolé au point de présenter sa collection printemps/été 2008 au château de Versailles.
Mais ce breton, originaire de Quimper, ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin et mise sur la grande distribution. Après Viktor & Rolph et Lagerfeld pour H&M, Max Azria pour Carrefour,etc., Le Bo mise sur les magasins E. Leclerc. La ligne exclusive présentée au Tapis Rouge à Paris en début d’année sera disponible en magasin dès le 15 février. Des corners entièrement dédiés au créateur mettront en vedette des vêtements à petits prix. Les tarifs oscillent entre 10 et 50 euros.
Le plus bel Adour de Ducasse
A l’entrée, le bar à vin interactif (quatre sièges), celui-là même qui fait buzzer les blogs de «foodies ». Une technologie permet, avec le mouvement du doigt, de tout savoir plus sur l’origine, le cépage, l’appellation du vin. «On vous offre un pouvoir», dit le sommelier d’Adour Thomas Combescot, tel un personnage de la Guerre des Etoiles. Un éclairage spécial illumine le verre lorsqu’on le pose sur le bar, afin de pouvoir apprécier la couleur du vin.
Dans la salle principale, une atmosphère quasi religieuse autour du thème du vin. Le culte du vin n’est pas tout à fait un hasard. A New York, le groupe Ducasse a toujours réalisé une grande part du chiffre d’affaires de ses restaurants avec les vins (environ 40%). Le décor signé David Rockwell s’inspire d’une salle de bibliothèque où les bouteilles remplaceraient les livres : des teintes aubergine, quatre stations de décantation qui font face à la salle, un voile de verre sur les murs au motif de vigne. Des fresques de l’artiste new yorkaise Nancy Lorenz représentent l’Adour, la rivière qui coule près du village natal d’Alain Ducasse dans le Sud Ouest.
On s’agite pour régler les derniers détails. Les caves de vins qui bordent la salle pour le décor doivent être à la parfaite température (7 degrés Celsius pour les blanc et champagne et 15,5 degrés pour les rouges), explique Thomas Combescot. Quand il parle du vin, on boit ses paroles et on se dit que finalement, cela est mieux que le bar interactif.
Direction la cuisine, où le chef Tony Esnault est également bien occupé. «Les plats à Adour sont aussi bien modernes comme le hamachi mariné au concombre, moutarde de pomme verte ($27) que traditionnels, comme le tournedos de porc, rondelles de pommes dorées, boudin noir, jus infusé de genièvre ($36) » explique-t-il, tout en préparant des gnocchi à la ricotta ($21).
Dans un salon semi privé du restaurant surnommé « Rive Gauche » (non, pas la rive gauche parisienne, celle de l’Adour), Alain Ducasse est visiblement détendu. Adour est pourtant sa troisième ouverture de restaurant en trois mois (Alain Ducasse at the Dorchester à Londres a ouvert en Novembre, Le Jules Verne, le restaurant situé au 2e étage de la Tour Eiffel en Décembre). «Je suis comme un directeur artistique. Je m’occupe de créer les restaurants, de faire les cartes, de m’occuper de la typographie, du graphisme, du contenu, du casting du personnel. C’est le cocktail de collaborateurs qui construit ensuite l’identité du lieu.» Il ajoute : «Le restaurant sera un lieu en vie, dynamique, qui reflète la dynamique de la ville.»
Avec Adour, Alain Ducasse a souhaité créer un endroit «plus informel» que son restaurant à l’Essex House (Alain Ducasse New York, ADNY pour les intîmes), qui avait ouvert en 2000 et qui a fermé depuis. «On avait posé la haute gastronomie à la française. C’était trop sérieux, peut être un peu trop formel pour une évolution new yorkaise un peu plus relax», explique-t-il. Le ticket moyen est moins élevé qu’à ADNY, et le menu du lounge offre une alternative abordable, entre $5 et $14 (mais pas de réservation possible). Aux reposoirs en velour pour les sacs se sont substituées de simples planches insérées (et bien cachées) dans les chaises. Les bloggeurs aficionados jouent déjà au jeu “Trouver le reposoir”».
Ouvert le soir uniquement
Adour Alain Ducasse at the St Regis
The St Regis Hotel
2 East 55th Street New York, NY 10022
212 710 2277
Menu à la carte :
Entrées entre $17 to $29,
Plats principaux à partir de $32,
Desserts à $16,
Menu dégustation à $110.
Lunar New Year Celebration and Flower Market
Le Brooklyn Botanic Garden accueille l’année du rat en grande pompe: marché de fleurs, spectacles de danse, exposition et visites guidées…
Des petits ateliers sont également proposés aux enfants qui pourront apprendre les familles de fleurs, tout en s’amusant.
Programme: ici
Le dimanche 3 février, entre 10h et 16h30 au Brooklyn Botanic Garden, 900 Washington Ave. Tel: 718 623 7220.
Food Coop
15h30. 21 janvier 2008, jour férié dédié à Martin Luther King. Au sous-sol, autour de la grande table de métal, équipés d’un tablier, d’un bandana sur la tête et de gants en plastique, les dix bénévoles s’activent. Ils emballent, sur fond de jazz, les morceaux de fromage qu’ils viennent de couper, pèsent les petits sacs remplis d’épices ou de fruits secs, et collent les étiquettes avec le prix dessus. Ensuite, un des bénévoles monte faire un tour dans les rayons pour placer les morceaux de fromage et les sachets sur les étagères. Là-haut, c’est la cohue, comme souvent : caddie contre caddie, une demi-heure d’attente aux caisses…
Johanna, bénévole depuis cinq ans, s’y connaît en fromage. «Je conseille toujours de travailler lentement pendant ce shift, car on est trop nombreux et il n’y a pas assez à faire pour tout le monde». Avec plus de 12 500 membres, la coopérative alimentaire de Park Slope est la plus grande des Etats-Unis. Sa particularité : les aliments sont 20 à 40% moins cher que dans les autres supermarchés. La viande, le fromage, les fruits et légumes viennent des fermes des environs, sont « bio » et de très bonne qualité.
Autre particularité du «food processing» : personne ne dirige l’équipe. Du coup, chacun s’organise comme il l’entend. Vivian, la cinquantaine, découpe le parmesan avec dextérité. Cette artiste peintre, membre de la coopérative depuis huit ans, habite dans l’Upper West Side. Elle vient une fois par mois pour faire ses courses, munie d’une valise qu’elle remplit de nourriture à ras bord ! Peter, la trentaine, fait son premier shift avec sa femme. En deux temps trois mouvements, il découpe un imposant cheddar. Johanna lui conseille de recouper certains morceaux en deux. «Pense aux célibataires», lui lance-t-elle en riant. Deux autres femmes, la quarantaine, dont une enceinte, discutent dans leur coin de leurs enfants pendant qu’elles pèsent les sacs d’épices. Une vieille dame, silencieuse, est concentrée sur le remplissage d’autres sacs d’épices. Un autre bénévole, I-Pod à fond, se la joue solo en n’adressant la parole à personne.
18h. Le shift est fini. Le temps a passé vite ! La table de travail est nickel, le sol aussi. Les bénévoles du shift suivant arrivent peu à peu. Seule indication à leur donner : ne plus couper de cheddar aujourd’hui !
Bon à savoir pour les personnes qui veulent devenir membre : seules les cartes de débit sont acceptées, sinon il faut régler en espèces. Contrainte : toutes les personnes vivant sous le même toit doivent être membres. Les enfants sont censés rejoindre la coopérative à partir de 18 ans.
Infos Pratiques :
The Park Slope Food Coop
782 Union Street, Brooklyn, New York 11215
Métro : Union Street (lignes R et M)
718-622-0560