Chocolatiers français:
–Jacques Torrès
66 Water Street. Tel : 718 875 9772
350 Hudson Street. Tel : 212 414 2462
NOUVEAU : 285 Amsterdam Avenue at 73rd Street.
–Michel Cluizel
888 Broadway. Tel : 212 477 7335
–La Maison du chocolat
1018 Madison Avenue. Tel : 212 744 7117
30 Rockefeller Plz. Tel: 212 265 9404
– Richart
7 E 55th Street. Tel : 212 371 9369
– Debauve & Gallais Chocolates
20 E 69th Street. Tel: 212 734 8880
– Fauchon
442 Park Avenue. Tel : 212 308 5919
–Payard
1032 Lexington Avenue. Tel: 212 717 5252
Chocolatiers belges :
– Léonidas
485 Madison Avenue. Tel: 212 980 2608
3 Hanover Square. Tel: 212 422 9600
– Neuhaus
2151 Broadway. Tel : 212 712 2112
460 Grand Central Station. Tel: 212 972 3740
922 Madison Avenue. Tel : 212 861 2800
89 E 42nd St # 460. Tel: 212 972 3740
460 Grand Central Terminal. Tel: 212 972 3740
–Pierre Marcolini
485 Park Avenue. 212 755 5150
– Godiva
32 Roosevelt St, Garden City. Tel: 516 741 0260
10 Columbus Cir. Tel: 212 823 9462
355 Lexington Avenue. Tel: 212 984 5900
1460 Broadway. Tel: 212 840 6758
Chocolatiers suisses :
–Lindt
692 5th Avenue. Tel: 212 582 3047
367 Madison Avenue. Tel: 212 286 1970
–Neuchatel
55 Park Avenue plz. Tel : 212 480 3766
60 Wall Street. Tel: 212 480 3766
–Teuscher Chocolates of SW
421 E 9th Street. Tel : 212 246 3012
Les chocolatiers français, belges et suisses à New York
Cécilia et le "mystérieux jeune homme" pas si mystérieux
Ce n’est pas, pourtant, que ça les passionne vraiment. Un des paparazzi qui a photographié Cécilia ex-Sarkozy le 4 novembre dernier à la sortie du restaurant de l’Upper East Side “Orsay”, avoue sur le site internet d’ABC news qu’il n’avait “aucune idée de comment la reconnaître quand il a eu un tuyau sur l’endroit où elle était”. Le malheureux a dû shooter au hasard, en espérant “que c’était la bonne”.
La photo est parue dans le New York Post du mardi 6 novembre, le jour même de l’arrivée de l’ex mari à Washington. La nouvelle n’a pas fait grand bruit: les paparazzi espéraient voir Cécilia au bras d’un nouvel amant. Las! Le “mystérieux jeune homme” de la photo était, semble-t-il, le fiancé de Jeanne-Marie Martin, la fille de Cécilia, celle dont elle a choisi la robe de fiançailles le jour même de l’annonce officielle et si laborieuse du premier divorce élyséen de l’histoire.
L’ex première dame a passé une semaine à New York, qu’elle a quitté ce mercredi, avec son fils Louis, 10 ans, et donc sa fille et futur gendre. Elle ne s’est pas vraiment cachée, participant notamment le jour de son arrivée, le 31 octobre, à une soirée Halloween très courue, au Buddha Bar, où, nous apprend le Daily News, elle fit une entrée remarquée avec les garde-du-corps qui continuent d’assurer sa sécurité.
Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy faisait ses déclarations d’amour à l’Amérique la bague au doigt. C’est le Washington Post qui le remarque : “le divorce est conclu depuis 3 semaines mais le président français porte toujours son alliance”
Quand les chocolatiers européens dégustent
« Avec le dollar faible, on devient un produit de luxe. La dernière fois que j’ai augmenté mes prix, c’était en 2005. Depuis, mon prix de vente n’a pas bougé alors que le coût de ma marchandise s’est énormément accru. Le problème, c’est que ça fait 5 ans que ça dure ». En janvier, Jacques Bergier sera contraint de changer les étiquettes dans la vitrine de son magasin Léonidas sur Madison Avenue. Lui qui souhaitait rester « raisonnable » et qui s’était refusé à répercuter la hausse de l’euro sur ses prix « pour ne pas faire payer le client » n’a plus d’autres options que d’augmenter ses prix. Selon lui, « la faiblesse du dollar est une catastrophe pour les importateurs de produits européens». Et il se considère pénalisé car bien que sa clientèle augmente, les profits deviennent de plus en plus faibles. Jacques Torrès, chocolatier français à New York, se réjouit de ne pas souffrir de la différence euro/dollar: “C’est bon pour moi car je fabrique mon chocolat sur place“.
A cela s’ajoute un autre problème pour les chocolatiers : la flambée du prix des matières premières. Par exemple, le prix de la poudre de lait s’est augmenté de 75% depuis les derniers moins et l’on constate une envolée du cours du cacao, due en partie aux tensions avec la Côte d’Ivoire et aux mauvaises récoltes au Ghana. Conclusion : le prix du chocolat a augmenté.
Ce double coup dur est d’autant plus difficile à digérer qu’aux Etats-Unis, la majeure partie du chiffre d’affaire des chocolatiers se réalise sur environ 8 semaines, entre Thanksgiving et la Saint Valentin. Chez Léonidas par exemple, cette période représente 45% du chiffre d’affaire.
Aux Etats-Unis, le chocolat reste encore un achat cadeau plus qu’un achat consommation de personnelle. Tish Boyle de Chocolatier magazine explique : « le chocolat n’est pas encore considéré comme faisant partie de la vie de tous les jours ».
Bien que Jacques Bergier admette : « les Américains ne conçoivent pas mettre le prix pour du chocolat sans qu’il ne soit réservé à une occasion particulière », il estime quand même que la tendance est en train de changer. La consommation de chocolat augmente progressivement et la culture du chocolat se répand peu à peu.
Alors qu’au début des années 90, New York ne comptait à peine qu’une dizaine d’enseignes, aujourd’hui il y a plus d’une cinquantaine de magasins qui proposent du chocolat. De la même façon, de plus en plus de jeunes chocolatiers se lancent aux 4 coins des Etats-Unis.
« Les Américains ont passé le stade de l’apprentissage de la culture du chocolat, ils sont désormais dans l’approfondissement », comme le constate Luce Abrate, qui s’occupe du Salon du Chocolat à New York. Les préférences des Américains ont évolué, explique François Payard, pâtissier : «d’une tendance blanc et lait, on passe depuis environ 3 ans au chocolat noir, plus amer ». De la même manière, il note une affection particulière des Américains pour les chocolats à la ganache, à la cannelle et aux fruits. Et si aux Etats-Unis, la mode évolue vers la sophistication des goûts, c’est en partie grâce au Chocolate Show qui depuis maintenant 10 ans « éduque » le consommateur américain.
Le salon du chocolat a NY qui se déroulera à partir de vendredi jusqu’à dimanche, conserve les mêmes ingrédients que celui de Paris : des espaces de démonstrations culinaires, un espace librairie, un coin enfant sur le thème « healthy food », un « chocolate lounge… D’après Luce Abrate : « c’est l’occasion de découvrir le chocolat sous toutes ses formes, pour la cuisine ou pour la dégustation et d’apprécier un chocolat de qualité via la promotion de l’artisanat ». Le Salon du chocolat sera peut être aussi l’occasion de faire ses réserves avant l’augmentation des prix en janvier…
Chocolate Show, Metropolitan Pavillion & Altman Building, 125 West 18th Street. Pour toutes informations supplémentaires, lire ici
En cadeau: la liste des chocolatiers français, belges et suisses de New York.
Laurent Tourondel, le rêve américain au bout de la fourchette
Les habitués du Ritz-Carlton peuvent se sentir désorientés à la vue de la charrue qui les accueille à l’entrée de BLT Market, le nouveau restaurant de Laurent Tourondel . «À côté [la salle du Ritz], c’est le château de Versailles, et ici c’est l’auberge de campagne» plaisante Laurent Tourondel. Il propose une carte de plats saisonniers dans un décor rustique où les serveurs déambulent, non pas en costumes mais en tablier. «J’ai voulu faire quelque chose de décontracté. Les gens en ont assez des restaurants gastronomiques d’hôtels», explique Laurent Tourondel.
BLT Market est un temple dédié au culte des ingrédients. «L’idée m’est venue car il y a de plus en plus d’ingrédients de très bonne qualité aux Etats-Unis.» Le foie gras vient de la vallée de l’Hudson. Sacrilège? Il suffit de goûter la soupe à la courge, noix de beurre, croûtons de champignons sauvages, foie gras ($16) pour faire taire le chauvinisme gastronomique primaire.
Ce n’est pas la première fois que Laurent Tourondel surprend. Quand il a créé son premier BLT Steak dans Manhattan en 2004, il a inventé un nouveau type de steakhouses, haut de gamme et raffiné et «qui plait aux femmes». Donc, exit le décor de cowboys. «Au lieu de faire un restaurant avec seulement de la bonne viande, j’ai ajouté de bonnes entrées, de bons légumes, et de bons desserts» explique-t-il. Depuis, l’enseigne BLT est aussi un restaurant de poisson (BLT Fish), une version renouvelée du steakhouse avec agneau et veau (BLT Prime), le récent petit rejeton de la dynastie BLT situé downtown (BLT Burger) ainsi que BLT Market en partenariat avec le Ritz-Carlton où il pousse à l’extrême le concept de produits de saison.
La carte, qui change tous les mois, intègre exclusivement les ingrédients qui sont au pic de leur saveur. Parmi les ingrédients de l’automne: poireaux, salsifis, truffe noire, artichaut, courge, saumon, pomme et châtaigne. Tout est en ligne avec le concept et utilisant des fruits et légumes frais de saison, jusqu’aux desserts tels que la tarte tatin aux poires Bosc pochées, frangipane et sauce au porto ($11) et aux cocktails comme le « Fizz bourbon » à la pomme rouge ($14).
Entrée au Ritz
L’alliance de Laurent Tourondel avec le Ritz-Carlton (filiale de Marriott) a commencé quand Bill Marriott est venu manger dans l’un des BLT. «Il m’a ensuite demandé de rejoindre ses hôtels» explique Laurent Tourondel avec modestie. Pourtant, le succès n’est pas arrivé par hasard.
Né dans l’Allier, il fait un séjour initiatique à Londres à 18 ans «une première aventure à l’étranger» dont il garde un très bon souvenir. Il travaille pour Joel Robuchon ainsi qu’au restaurant trois étoiles Michelin, le Relais & Chateaux Troisgros, avant de débarquer aux Etats-Unis il y a 14 ans pour se mettre au service de Potel & Chabot. Il découvre les « joies » de l’installation à New York : habite chez son patron, passe par des galères de visa (il est maintenant citoyen américain). Surtout, il doit adapter sa cuisine au palais américain «qui est différent, plus sucré». Après un passage à Las Vegas comme chef au restaurant du Caesar’s Palace pendant deux ans, il fait un retour impérial à New York en prenant les commandes de Cello, un restaurant chic de Upper East Side, qui ne tarde pas à décrocher des étoiles mais qui a fermé depuis.
Avec son visage de poupon et à tout juste 40 ans, Laurent Tourondel a aujourd’hui huit restaurants sous la bannière «BLT» dont cinq à New York, ainsi que la Brasserie Ruhlmann située dans le Rockefeller Plaza. Le groupe qu’il possède avec deux partenaires et qui compte environ 500 salariés prévoit un chiffre d’affaires entre 40 et 45 millions de dollars en 2007.
Bill Marriott n’est pas seul à avoir succombé aux charmes du Frenchie. Donald Trump s’est aussi converti à son style sobre et artisanal. Le magnat de l’immobilier lui a demandé de s’occuper de toute la restauration et des boissons pour son futur complexe de Soho, qui combinera condominium et hôtel et dont l’ouverture est prévue en 2009.
Tourondel dit être de plus en plus intéressé par la cuisine italienne et essaie les meilleures pizerrias de la ville comme Grimaldi’s à Brooklyn pour s’inspirer. Autre indice : quand il est chez lui, il dit cuisiner des pizzas. Mais puisque c’est Laurent Tourondel, une pizza n’est pas exactement celle que l’on décongèle chez soi le dimanche soir, mais une savoureuse pâte avec oignions nouveaux, cream cheese, saumon fumé, huile d’olives et câpres. Après avoir fait redécouvrir les steakhouses et les burgers aux Américains, Laurent Tourondel fera-t-il manger de la pizza à Donald Trump ?
BLT Market
430 Avenue of the Americas, Sixth Avenue and Central Park South
The Ritz-Carlton New York, Central Park
212-521-6125
BLT Burger
470 Sixth Avenue (entre 11 et 12)
New York, NY 10011
212-243-8226
La presse américaine toujours sarkophile
«Le temps a passé. La guerre en Irak est devenue progressivement impopulaire aux Etats-Unis, les cafeterias recommencent à servir des “French fries” et la France a un nouveau visage à ses commandes». Et par ce «nouveau visage», le Los Angeles Times entend Nicolas Sarkozy, un homme «qui charge Elvis Presley sur son iPod, passe des vacances dans le New Hampshire et apprécie son surnom de Sarko l’Americain ». D’après le quotidien, « les expatriés français ici dans le Nouveau Monde ont eu la vie dure pendant quelques années, après que la France se soit opposée à la guerre de l’Irak. Mais avec l’élection de président Nicolas Sarkozy cette année, il y a eu une sorte de sentiment de soulagement libérateur, tempéré par une pointe de cynisme à la française, qu’une page s’était tournée».
Le New York Sun constate la «détermination» de M. Sarkozy à «compenser les décennies d’opposition française en Amérique» à travers «le poids de son contingent à Washington. L’accompagnent entre autres son ministre des Affaires Etrangères, Bernard Kouchner, son ministre de l’Economie et des Finances, Christine Lagarde, son ministre de la justice Rachida Dati, la secrétaire d’Etat chargée des droits de l’homme Rama Yade et le président de l’Assemblée nationale française, Bernard Accoyer».
La campagne présidentielle n’est jamais loin, comme le rappelle Newsweek: «Les collaborateurs de Nicolas Sarkozy ont dit qu’il ne rencontrerait ni ne saluerait les candidats à la présidentielles ». Mais, l’hebdomadaire note : « en tant que ministre du gouvernement, Nicolas Sarkozy avait fait la connaissance de John Mc Cain et de Barack Obama. Et il a vu Giuliani au moins 3 fois en 2002. « J’adore la France » a déclaré Giuliani récemment, et pas seulement parce que des experts français auraient surnommé Sarkozy «the French Rudy»».
Les pré-papiers de la presse américaine ont des allures de déclarations amoureuses. Le Washington Post, après s’être inquiété de l’absence d’une première dame pour accompagner le French Président, dispense même ses conseils au président pour éviter les mauvaises surprises de retour dans un pays finalement bien plus dangereux que la terre des Yankees. «{Le voyage de Sarkozy n’est pas sans risques, en France. Bush reste une figure impopulaire et tandis que les français sont fascinés par les Etats-Unis, le mode de vie américain perd des points. Pendant sa visite, Sarkozy doit être prudent de ne pas apparaître soumis à Bush ou évoquer des comparaisons avec l’ancien Premier Ministre britannique Tony Blair, accusé par les critiques d’être le caniche de Bush }.
Dans le Huffington Post, la journaliste Alina Pimenov revient sur l’interview de Nicolas Sarkozy sur CBS et s’amuse de la différence de perception entre les Français et Américains à propos de l’intrusion du domaine privé des politiques sur la scène publique. Elle salue « l’élégance » de la sortie de Sarkozy face à la question sur Cecilia, car « il y a, après tout, de la dignité dans la vie privée. Donc bravo, Sarko ! ».
Dans ce concert de louanges, c’est le New York Times qui joue les trouble-fêtes. La loi sur les tests ADN semble rester en travers de la gorge: «La publication récente de deux guides annuels qui recensent la popularité de prénoms pourrait inciter à plus d’introspection une nation luttant déjà bien péniblement pour définir sa propre identité. La question est d’ailleurs apparue si urgente que le Président Nicolas Sarkozy a ressenti le besoin de créer un Ministère d’Immigration et l’Identité nationale et le gouvernement a passé une loi autorisant la mise à l’épreuve d’ADN à établir des liaisons familiales parmi des immigrants potentiels».
«Les Français ne sont pas subitement devenus pro-américains»
Philippe Roger est professeur à l’école des hautes études en sciences sociales. En 2002, il a publié L’ennemi américain. Généalogie de l’antiaméricanisme français. Invité par la Maison Française le 8 novembre, il sera au Florence Gould Hall pour une conférence exceptionnelle. Avant la visite officielle du président français à Washington, French Morning l’a interrogé.
En mai 2007, 15% des Français ont déclarés éprouver de l’antipathie à l’égard des Etats-Unis. Ce chiffre vous surprend-t-il ?
Ce chiffre n’est pas représentatif car la formule est trop violente. «Est-ce que vous aimez ou pas les Etats-Unis ?», ce n’est pas comme ça que cela se joue. Il aurait fallu une question plus précise. Cela dit, je trouve ce chiffre de 15% énorme. Ce n’est pas facile de dire «je déteste» et très peu de gens en général osent afficher leur détestation.
Nicolas Sarkozy, dans sa dernière interview au New York Times, a déclaré que seulement «une petite partie des élites françaises professe un antiaméricanisme qui ne correspond en rien à ce que pense le peuple français». Êtes-vous d’accord avec lui ?
Le président français n’a pas totalement tort. Dans la tradition française, plus l’on est diplômé ou plus le revenu est élevé, plus l’antiaméricanisme est fort. L’antiaméricanisme date du XIXe siècle et il est une invention de l’intelligentsia française. Venu de la droite, il a rapidement fait l’objet d’un consensus avec la gauche. Cependant, le reste de la population l’est dans une moindre mesure.
En France, l’antiaméricanisme culturel a assez peu bougé depuis les années 1900-1920. L’idée d’une compétition injuste et la représentation de l’Amérique comme un monstre tentaculaire perdure depuis ce temps là. Le débat n’a été ouvert qu’en 2002. Avant, il y avait une véritable volonté française de ne pas reconnaître qu’il y avait un problème.
Finalement, c’est quoi l’«antiaméricanisme» selon vous?
J’estime qu’être antiaméricain c’est détester les Américains plus qu’ils ne le méritent. Cela dépasse l’entendement rationnel. En France, le pic d’hostilité a été atteint durant les années Clinton, autour du thème de la globalisation puis à nouveau au plus fort de la guerre en Irak. D’ailleurs, lors du French bashing en 2003, les Français n’ont pas compris la réaction des Américains car ils ne les détestaient pas plus que d’ordinaire.
En France, l’antiaméricanisme relève de la tradition, il se transmet de génération en génération sans jamais être analysé. Ce sentiment fait partie de notre identité à un tel point que bon nombre de français ne se rendent même plus compte de la vision caricaturale et déformée qu’ils peuvent avoir des Etats-Unis. Par exemple, 80 à 90% des reportages sur les Etats-Unis sont de l’ordre du négatif ou du stéréotype. Aujourd’hui encore, j’entends parler de la pièce de monnaie dans le verre de coca. C’est de l’antiaméricanisme pavlovien.
Les Français ne détestent pas les Américains en particulier et leurs discours ne comportent pas d’agressivité. Mais, ils ont surtout une vision synthétique, en bloc des Etats-Unis, plutôt que de faire un tri entre le bon et le mauvais dans différents domaines.
Y a-t-il eu un revirement de l’opinion française sur la question des Etats-Unis depuis l’élection de Nicolas Sarkozy ?
Je ne crois pas aux changements brutaux et pour cette raison je ne crois pas que les Français soient devenus proaméricains.
La politique étrangère a été la grande absente de la campagne présidentielle. Sarkozy lui-même s’est bien gardé de faire des déclarations sur le sujet et il apparaissait dans le mainstream. On peut dire que pour la première fois en France, un président s’est fait élire en dépit d’une image proaméricaine. Ou plutôt, il est intéressant de constater que son rapport à l’Amérique ne l’a pas desservi, contrairement à Michel Rocard qui avait été taxé de l’image de gauche américaine et qui s’en était trouvé sérieusement desservi.
Il ne faut pas mélanger antiaméricanisme, qui est une donnée culturelle vieille de 200 ans et appréciation de la politique américaine
Quel crédit accorder à la presse américaine qui ne cesse de vanter cette France «qui apprend enfin à dire oui» ?
A bien y regarder le personnel du Ministère des Affaires étrangères est resté le même et il n’y a pas de grands changements sur les dossiers. Sur la question de l’Iran par exemple le Quai d’Orsay n’a jamais modifié son orientation. En revanche, le ton a été modifié, ce qui n’est pas dénué d’importance en diplomatie. Un changement de rhétorique permet surtout d’être perçu différemment par le monde extérieur. Cela interpelle, trouble. Je garde dans un coin de ma mémoire cette phrase de Nicolas Sarkozy : «je crois aux symboles». Or, un symbole est parfois une manière de donner l’impression que l’on change beaucoup toute suite. Le franc parler en diplomatie n’a pas beaucoup de sens. J’attends de voir la suite.
“L’Invention littéraire du maître à penser et l’anti-intellectualisme
à la française” par Philippe Roger, le 8 novembre à la Maison Française, 16 Washington Mews (entre University Place et 5ème avenue). Tel: 212 998 87 50.
Coureurs français cherchent VIP
Yannick Noah aurait dû le faire pour la troisième fois consécutive. Il s’est blessé au pied (comme d’ailleurs son fiston Joakim qui a raté ses débuts en NBA cette semaine) et ne courera donc pas. Pour rivaliser avec Lance Armstrong, qui court pour la deuxième fois cette année, il faudra côté français se contenter de Nathalie Simon (l’ex championne de planche à voile devenue animatrice de télé) ou de Yohann Diniz (vice champion du monde de marche).
Bref, les stars tricolores seront les anoymes: ces plus de 3000 coureurs français, qui, comme chaque année, constituent l’un des contingents les plus importants (à égalité ou presque avec les Britanniques) parmi les 15 000 étrangers qui débarquent à New York de plus de 100 pays. Depuis jeudi, on les voit dans Manhattan, reconnaissables à leur tenue plus sportive que les touristes ordinaires, sacs des sponsors de la course en main, leur précieux dossard à l’intérieur. Tous s’élanceront dimanche du Verezano Bridge à la conquête de 26,2 miles et 5 boroughs.
La logistique
Accueillir ces Français, c’est le job de Franck Bondrille. Il dirige en Floride une agence de tourisme et organise pour le compte de tour-opérateurs français l’accueil à New York d’environ 2200 coureurs et leurs accompagnateurs, soit un total de 3500 personnes. Tous ont acheté des “packages”. Prix: à partir de 1500 euros et jusqu’à 4 ou 5 000 pour le “traitement VIP”, avec hôtel luxueux et limousine à l’aéroport.
Du QG installé dans l’hôtel Pennsylvania, où logent le plus grand nombre de coureurs, Franck dirige une cinquantaine d’employés, la plupart de Français de New York, recrutés pour quelques jours, afin d’aller chercher les coureurs à l’aéroport, les orienter, les escorter. Jeudi, plus une soixantaine de bus ont fait la navette entre JFK et Manhattan.
Samedi matin, aux aurores, ils posent tous sur les marches de la NY Public Library, en tenue bleue-blanc-rouge fournie par Franck Bondrille. Une tenue que beaucoup porteront aussi dimanche pour la course et qui fait que, chaque année, les coureurs de l’Hexagone sont parmi les plus reconnus des centaines de milliers de spectateurs.
Smith's n'est pas M. Tout le monde
Cindy Smith, propriétaire de Raoul’s et Spartina, voulait un restaurant à son nom, malgré le caractère commun de ce dernier. C’est pourquoi avec Danny Abrams, qui possède déjà The Mermaid Inn, The Red Cat, The Harrison, ils ont imaginé un endroit à la fois chic et cozy, du côté de Greenwich village.
Salle étroite, petites tables ne dépassent pas plus de 5 personnes, l’ambiance est plutôt intimiste, le décor vintage avec banquettes confortables, de larges miroirs, une lumière tamisée et des appliques anciennes. A table, des trentenaires collègues de bureau, des bonnes copines, des couples que l’on devine être des dates…
Le chef Pablo Romero, qui a travaillé pour des établissements aussi prestigieux que Bouley ou Jean Georges, propose une cuisine saine (chaque assiette est servie avec des légumes) et parfois surprenante comme par exemple les côtelettes de porc servies avec du celeri et de la compote de pommes ($24) ou le clafoutis aux figues accompagné de glace au café ($9). Le temps d’attente entre les plats demeure un peu long. Mais cela en vaut la chandelle. La dorade grillée accompagnée de sa sauce au citron et à l’échalote ($21) est tout simplement délicieuse.
Smith’s, 79 Macdougal Street
Ouvert du lundi au jeudi entre 5PM et 11PM, les vendredis et samedis jusqu’à 11:30PM et les dimanches jusqu’à 10PM.
(environ $45 pour un verre de vin, un plat et un dessert)
Les clés du VIE
Le volontariat international en entreprise (VIE) a été mis sur pied en 2000 par l’État pour prendre le relais de la Coopération du service national en entreprise. Formulé pour faire face aux défis d’une économie mondialisée, le VIE permet à une entreprise d’intégrer au sein de ses effectifs un jeune de 18 à 28 ans pour une mission professionnelle à l’étranger de 6 à 24 mois. Une véritable «solution gagnant-gagnant», selon Christine Lagarde ministre délégué au commerce extérieur.
Aujourd’hui un peu moins de 5000 volontaires sont en poste à travers le monde pour le compte de 1200 sociétés, dont 60 % de petites et moyennes entreprises (PME). Les États-Unis viennent toujours au premier rang des pays d’affectation des jeunes. Le dragon chinois devrait cependant lui ravir cette place en 2007, la Chine réalisera alors le doublé, puisqu’elle occupe déjà la première place des pays destinations retenus par les entreprises. Depuis le lancement du VIE en 2001, plus de 12000 jeunes diplômés d’école de commerce, ingénieurs, etc. sont partis en mission.
Ce succès en annonce d’autres pour l’économie française, selon Christine Ilacqua, chef du département VIE et du Centre d’information sur le volontariat international (CIVI) chez Ubifrance. «Il y a une relation claire entre le nombre d’expatriés présents dans un pays et les exportations faites vers ce même pays. Par exemple, plus il y a de Français à l’étranger, plus nous y exportons. La France compte un certain retard sur ce plan par rapport à ses voisins européens et a moins de ses ressortissants à l’étranger que l’Allemagne. Le VIE collabore à combler ce retard et assure une présence sur le terrain.»
Un parcours fléché
Le mode d’emploi du volontariat international en entreprise (VIE) se veut le plus simple possible, mais est soumis à quelques spécificités locales selon les pays hôtes. Un départ vers les États-Unis n’est d’ailleurs pas exempt de petits détails à examiner avec soin. Le visa J-1 Trainee accordé aux volontaires est limité à 18 mois pour toute la vie d’un individu, ce qui sous-entend que la mission ne peut pas excéder cette échéance, mais que si le candidat a déjà fait un stage aux États-Unis sous ce visa, la durée de ce précédent séjour viendra grignoter sur cette nouvelle expérience. Le J-1 Trainee repose sur une loi faisant la promotion des échanges culturels et de la formation, deux dimensions que ne devra pas ignorer la mission. Aucun VIE ne se fait aux États-Unis par exemple si la structure d’accueil ne compte pas de citoyens américains.
UbiFrance, ou l’Agence française pour le développement international des entreprises, accompagne les partis impliqués dans toutes les étapes du projet avec une souplesse exemplaire en France. UbiFrance prend en charge pour l’entreprise la gestion de tous les aspects administratifs du volontariat. L’agence peut fournir de l’assistance au moment du recrutement en opérant une présélection ou accueillir dans ses bureaux l’entreprise pour que s’y déroule l’entretien d’embauche. Elle s’occupe aussi de fournir la protection sociale des volontaires qui profitent du statut public. Le volontaire est de ce fait salarié d’UbiFrance, il ne vient donc pas gonfler la masse salariale de l’entreprise-hôte et ne figure pas non plus sur le décompte de ses effectifs.
Un barème a été fixé selon la taille de l’entreprise et selon la zone où est envoyé le volontaire pour déterminer la somme demandée pour pouvoir accueillir un VIE. Pour New York, le coût s’élève à 3047 euros par mois pour une entreprise dont le chiffre d’affaires est inférieur à 50 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires de 50 à 200 millions d’euros, le barème est de 3147 euros et pour une entreprise dont le chiffre d’affaires dépasse les 200 millions d’euros, 3247 euros. Ces montants sont sujets à des révisions régulières et varient même d’une ville américaine à une autre. Ils englobent tous les dépenses engagées pour le VIE, les indemnités du volontaire, les frais de gestions et la protection sociale.
UbiFrance va encore plus loin pour les PME incapables de s’offrir toutes seules un volontaire. L’agence peut aussi aider à trouver un partenaire avec qui partager le temps de travail d’un volontaire et ainsi les frais liés au projet..
Un espace dédié au VIE sur le site internet d’UbiFrance détaille toutes les étapes à suivre pour profiter de ce dispositif. Le réservoir des candidats prêts pour l’aventure est même disponible en ligne avec un accès à leur curriculum vitae.
Le ticket pour l’aventure pour les candidats se trouve aussi en ligne. Le CIVI donne sur son site toute l’information sur le VIE, et permet d’y afficher son curriculum vitae pour que des entreprises en recherche de candidats le consulte et inversement de consulter des offres soumises par des entreprises.
VOIR: Des places de plus en plus disputées
VOIR: Convertir en contrat local, terrain glissant
VOIR: Témoignage: Thomas, 25 ans, chez Ackermann Remy Pannier, New York
JH recherche appartements
Saturé, le marché de l’immobilier new-yorkais ? Jamais. A en croire Alexis Guichard, il y a de la place pour tout le monde. Ce jeune Français d’origine stéphanoise, broker d’actions américaines chez Tradition Asien le jour, entrepreneur le soir, vient de lancer habitatconnect.com, un site de vente et de location d’appartements sur New York. Son ambition ? «Créer un genre de Craigslist plus ergonomique, plus sécurisé plus réactif, et plus spécialisé». Rien que cela.
A l’heure actuelle, le site propose une gamme complète de services immobiliers, allant de la location court terme à la location long terme, en passant par la vente et la colocation. On y trouve également un annuaire de prestataires de services spécialisés dans l’entretien et l’aménagement de la maison – plombier, éléctriciens, peintres, décorateurs –, des forums de discussion, un service de conciergerie ainsi que toutes sortes de contacts et adresses utiles pour les nouveaux venus à New-York : babysitters, femmes de ménage, restos branchés et hôtels pas chers. Bref, habitatconnect est une mine d’infos… en développement.
«Pour l’instant, je suis en phase de test et j’ai décidé de râtisser large pour voir ce qui marche le mieux, indique-t-il. Mais à terme, si je veux tirer mon épingle du jeu, je sais que je devrais concentrer mes efforts sur un créneau particulier.»
Alexis a déjà sa petite idée. A priori, il pense se spécialiser dans la location à court terme, et cibler en priorité une clientèle européenne. Car à l’entendre, la demande est considérable. «Je suis moi-même propriétaire de deux appartements meublés sur la 14 ème rue, que je louais au début pour trois mois minium. Puis je me suis aperçu qu’il était bien plus intéressant de fonctionner à la nuit ou la semaine.»
Le prix moyen d’une chambre d’hôtel à Manhattan avoisinant les 350 dollars, en effet, de nombreux touristes se laissent tenter par la formule, souvent plus économique. Côte propriétaire, l’opération est tout aussi profitable : en général, il leur suffit de quinze jours à ce rythme pour réaliser le chiffre d’un loyer mensuel.
C’est ainsi que, grisé par le succès de ses propres appartements – «je n’arrivais plus a faire face à la demande !», Alexis a eu l’idee de se lancer dans l’immobilier. Il a passé son examen de broker – dont il recevra la charge officielle d’ici un an-, et a investi environ 15 000 dollars dans la création d’habitatconnect.com.
Pour l’instant, il est en contact avec 7 propriétaires, et propose 18 appartements en location à court terme. Un chiffre qu’il entend bien évidemment développer en recrutant de nouveaux particuliers. Référencer une annonce est entièrement gratuit. «Je compte me rémunérer grâce à la publicité», indique Alexis. A terme, il souhaiterait lancer une version française d’habitatconnect, investir dans de nouveaux appartements, quitter les salles de marchés et travailler à temps plein dans l’immobilier. Broker est un métier plein de ressources – et de possibilités.
www.habitatconnect.com
Gala de la French-American Foundation
Le mercredi 7 novembre aura lieu le traditionnel gala de la French-American Foundation, au Four Seasons.
Les tickets sont de $ 5000 pour les VIP, $2500 et $1000.
7PM: Réception
8:15 PM: Diner
Pour toute information supplémentaire, s’adresser à Julie Morizet au 212 829 8800 (ex 22) ou [email protected]
Four Seasons, 99 East 52nd Street.
Quand l'Amérique énerve Sarkozy
L’interview a été enregistrée à l’Elysée il y a plus de deux semaines. Et le président ne l’a pas aimée, mais alors pas du tout. Il a commencé, devant la journaliste de CBS venue l’interroger, par traiter d’imbécile le conseiller de presse qui avait organisé l’entrevue ce jour là, disant qu’il était “very busy, very busy”.
Preview interview Sarkozy sur CBS
(CF la vidéo complète à la fin de cet article)
L’interview commence néanmoins, Lesley Stahl lui pose l’incontournable question des journalistes américains au président français: pourquoi vous appelle-t-on “Sarkozy l’Américain?” Il n’explique pas vraiment d’où vient ce surnom, qu’on ne trouve en réalité guère que de ce côté-ci de l’Atlantique, sous la plume de journalistes américains qui l’ont vraissemblablement entendu de la bouche de Sarkozy lui-même, qui n’a jamais manqué de le répéter lors de ses différents voyages aux Etats-Unis en tant que ministre, notammant en 2004. (A l’époque, il tentait encore de parler anglais en public, avant que Cécilia ne l’en dissuade).
Après quelques questions sur sa soif de réussite ou les grèves aux Etats-Unis, la journaliste aborde la rumeur dont tout Paris bruisse au moment où se déroule l’interview: “Depuis que nous sommes ici, il semble que chaque jour nous entendons une nouvelle histoire à propos de votre femme. Qu’est-ce qui se passe?” Réplique énervée: “si j’avais quelque chose à dire à propos de Cécili je ne le ferai certainement pas ici”. C’est la relance de Lesley Stahl le faire quitter sa chaise: “Mais il y a un grand mystère. Tout le monde se demande. Même votre porte-parole a été interrogé aujourd’hui”. Sarkozy lance: “Eh bien il a eu raison de ne pas commenter. Et pas de commentaire. Merci.” Il enlève l’oreillette qui lui servait à la traduction, quitte sa chaise pendant que la journaliste se lamente: “mais qu’est-ce que j’ai dit de déplacé”. Le président français est déjà parti, son porte-parole courant derrière lui.
La visite officielle à Washington, les 6 et 7 novembre risque d’être mouvementée: on n’imagine pas que les journalistes américains ne tentent pas de l’interroger sur son tout frais divorce…
Mais le plus intéressant, hier soir après la diffusion de l’émission, étaient sans doute les réactions des internautes sur le site de CBS qui dans leur immense majorité s’en prenaient non pas au président français pour son manque de transparence, mais à la journaliste américaine accusée d’une “stupide interview” qui est “passée à côté d’un personnage intéressant” et a “préféré s’intéresser à la vie privée”.
Sarko l’Americain