Bruno Maltor n’est pas expat, il vit aujourd’hui en France, mais il a tout de même vécu en Chine, au Pérou, en Allemagne, au Canada et en République Tchèque. Depuis son enfance, il est passionné par les voyages. À 5 ans, il dévorait des yeux la carte du monde accrochée au mur de sa chambre et apprenait par cœur les noms de pays et de leurs capitales en rêvant de découvrir cette planète qui lui paraît bien loin de son Auvergne natale.
Après des études à la Kedge Business School, c’est lors d’un stage en Chine pour le Groupe TF1 que sa passion pour les voyages et pour les nouvelles technologies le pousse à créer un blog dédié au voyage. Loin de s’imaginer l’ampleur que celui-ci prendrait dans sa vie, son blog Votre Tour du Monde fêtait en décembre 2022 ses 10 ans. Son but ? Inspirer des gens comme vous et moi à explorer le monde, et ce en commençant par la France.
Aujourd’hui Bruno Maltor est connu pour ses vidéos voyage et pour ses engagements pour la planète. Peut-on être bloggeur voyage et éco-responsable ? S’il se défend bien d’être parfait, il fait partie de ces personnes qui utilisent leur influence pour partager de bonnes idées pour l’environnement et limiter notre impact sur la planète.
French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : Spotify, Apple Podcast, Deezer, Google Podcast, Podcast Addict, Amazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.
[Article partenaire] Dans le contexte d’une expatriation, le poids de la rénovation peut effrayer lors d’un investissement immobilier, et même dans certains cas, être un frein à l’achat. En effet, comment gérer des rénovations en France lorsque l’on vit de l’autre côté de l’océan ? À qui s’adresser, comment trouver des artisans de confiance ? Reno, cabinet d’architecture français, vous conseille.
Pourquoi investir en France ?
Selon l’Organisme Mondial du Tourisme (OMT), la France se situe en haut du podium des pays les plus touristiques au monde. Qu’il s’agisse d’un voyage saisonnier ou de longue durée (études, travail), le besoin de se loger y est donc omniprésent.
À titre d’exemple, la France est également le quatrième pays au monde à accueillir des étudiants étrangers chaque année. Ces flux humains participent au dynamisme économique des grandes métropoles (Lille, Paris, Lyon, Bordeaux ou encore Marseille). Cela permet notamment aux pouvoirs publics locaux d’investir dans leurs collectivités (infrastructures, équipements) – lesquelles connaissent un essor de plus en plus important et engageant pour les investisseurs.
À l’aune de la mondialisation, disposer d’un logement en France présente aussi la possibilité pour les expatrié·es de disposer d’un point de liaison avec leurs racines, un pied-à-terre, qu’ils pourront potentiellement retrouver ultérieurement.
Enfin, investir en France lorsque l’on vit à l’étranger présente aussi l’avantage de diversifier géographiquement sa stratégie d’investissement dans un territoire où l’économie est stable. Pour preuve, la France demeure le pays de l’Union Européenne le moins touché par l’inflation dans un contexte géopolitique exsangue (crise du covid, montée du prix du pétrole et de l’électricité). La France tire cet avantage de son système providentiel. Le retour d’expérience de Reno montre aussi, à juste titre, que la France permet aux investisseurs étrangers de bénéficier d’une résidence fiscale en France avec toutes les possibilités d’optimisation fiscale correspondantes (défiscalisation des travaux…).
La recette d’un investissement à succès
Depuis près de dix ans maintenant, le cabinet d’architecture Reno accompagne une multitude de clients dans la diversité de leurs projets (investissement locatif, résidences principales et établissements recevant du public). Cette décennie au service de leurs clients a permis à Reno d’en tirer plusieurs enseignements.
1. Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement : il est important de penser son projet dans sa globalité
Si le lieu dans lequel vous vous apprêtez à investir est d’une importance prépondérante, le coût des travaux n’est cependant pas à considérer comme le poste sur lequel il est possible de faire des sacrifices. Beaucoup de personnes pensent qu’il est possible de faire des compromis importants sur les travaux. Or, ce qui compte, c’est véritablement de trouver le meilleur rapport qualité/prix, car ce n’est pas un secret : le moins cher finit toujours par coûter plus cher sur le long terme et la qualité s’oublie moins vite que le prix dépensé.
En effet, il y a énormément d’éléments qui sont interdépendants dans les travaux (par exemple, l’isolation des murs ne peut être réduite à la simple isolation : elle nécessite d’enduire, de peindre, de reprendre l’électricité etc.). Il faut en moyenne compter 1300 euros TTC du mètre carré pour une rénovation totale d’intérieur destinée à de l’investissement locatif en France.
2. Se faire accompagner par des professionnels de confiance : le rôle de l’architecte
Chez Reno, les équipes travaillent de manière rigoureuse. C’est ainsi que la réalisation des plans d’agencement leur apparaît comme étant la clé de voûte d’un budget bien maîtrisé et d’une entente fluide sur le projet. Pour ce faire, les experts se déplacent directement chez vous en compagnie de leurs artisans afin de faire un état des lieux de l’existant, de se rendre compte des proportions, possibilités et contraintes techniques de vos logements. C’est l’occasion de prendre toutes les mesures qui leur permettront par la suite de conceptualiser le projet techniquement et esthétiquement.
L’idée est de vous mettre à disposition cinq plans (existant, projet, électrique, démolition/construction et matériaux) pour vous entendre sur ce que votre logement devra advenir après travaux. Une fois l’accord trouvé, l’équipe de Reno est en mesure de réaliser un cahier des charges qui tiendra compte des choix arbitrés ensemble (besoins métrés en termes de peinture, type de revêtements souhaités pour les sols, SDE etc.).
C’est après tout une évidence : comment faire confiance à un chiffrage lorsque les points clefs n’ont pas été abordés ? Quelle quantité de peinture exactement acheter ? Combien de spots installer ? Partir sur un parquet stratifié ou un parquet massif ? Poser un cadre protecteur par le biais d’un projet clair vous évitera d’avoir une mauvaise expérience de rénovation/travaux.
L’architecte vous enverra des compte-rendus de chantier et la garantie que les échéances soient respectées. C’est la force de son rôle d’intermédiaire entre l’artisan et l’artisan, sa probité, qui lui permettront d’assurer la bonne exécution du calendrier et des volontés du client. C’est par ailleurs lui qui se chargera des commandes, livraisons et mises en place pour qu’à distance, vous n’ayez strictement aucun détail à prendre à votre charge et ce …. jusqu’aux ustensiles de cuisine ! Voilà donc pourquoi il est primordial de travailler avec un architecte de confiance.
La rénovation est un travail d’équipe : bien choisir son artisan
Au-delà de l’architecte, il est important que la société qui sera en charge de vos travaux puisse être une société digne de confiance. Cela fait maintenant dix ans que Reno a lancé les consultations dans toute la France auprès d’artisans de proximité pour en faire une sélection.
Leur volonté est tripartite :
? Connaître au concret la viabilité des partenaires qu’ils recommandent ? Entretenir l’entreprenariat de proximité dans une logique RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) ? Obtenir une réactivité imbattable en termes de démarrage de chantier pour leurs clients.
L’une des préconisations de Reno consiste à recourir à des sociétés TCE (Tout Corps d’État) afin de fluidifier les échanges entre l’architecte et le conducteur de travaux au service de la tenue des calendriers de chantier.
Maîtriser les normes architecturales et réglementaires françaises
À plusieurs reprises, il est arrivé à Reno de récupérer des dossiers de clients sur lesquels des demandes d’arrêts de chantier avaient été formulées faute d’avoir pu bénéficier d’un accompagnement technique sur la phase de consultation des copropriétés ou encore services municipaux.
Il existe en effet plusieurs zones protégées en France, dans lesquelles le patrimoine est classé. Par exemple, dans certains quartiers du premier arrondissement de Marseille, vous ne pourrez pas installer de panneaux solaires sur vos toitures. À Melun, vous ne pourrez pas conduire de projet de division de studios. Ces règles sont un point vital à connaître en amont du projet pour avoir le temps de penser à des alternatives. Ces restrictions ne sont qu’une liste exhaustive des éléments à prendre en compte pour ne pas franchir un point de non droit.
En sus de ces règles architecturales, les pouvoirs publics français ont entendu se lancer dans une bataille contre la passoire thermique. Dans cette perspective, les gaz à effets de serres (GES) émis par le parc immobilier français devront être réduits de 40% à l’horizon 2040. C’est pourquoi, progressivement, les logements classés G, F et E seront interdits à la location en 2023, 2028 et 2034. Pas d’inquiétude toutefois, les architectes de Reno disposent de toutes les astuces pour faire remonter la note de vos logements !
Visionnez le portrait d’une cliente expatriée de Reno et son projet d’Airbnb et transformation d’un T2 en T3 dans le XVIe arrondissement de Paris :
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Les voyageurs internationaux débarquant dans le hall D de l’aéroport international Dulles, en Virginie, sont souvent surpris à leur arrivée. Après la descente de l’avion et une marche dans un long couloir, les passagers se retrouvent dans une étrange salle d’attente. À attendre quoi ? C’est le mystère jusqu’à ce que deux grandes portes s’ouvrent sur un salon rempli de sièges en rang. Mais le mystère persiste. Au fur et à mesure que les gens s’entassent, des agents de l’aéroport quémandent la même chose : « Déplacez-vous au fond. Faites de la place pour les autres passagers ». Les portes se ferment, et ce salon sur roues emmène les passagers en direction de la douane, sans explication.
Les Mobile Lounge de l’aéroport de Dulles sont d’énormes véhicules blancs, pesant chacun 76 tonnes avec une vitesse de croisière maximale de 26 miles par heure. Ils peuvent transporter jusqu’à 100 personnes fraîchement débarquées d’un long vol, avec seulement 71 places assises. Cet étrange mode de transport a été conçu il y a plus de 60 ans par l’architecte finlandais Eero Saarinen pour la Chrysler Corporation et la Budd Company.
Le but de ces vaisseaux roulants ? « Donner une nouvelle expérience aux passagers et minimiser le temps de marche entre les terminaux et l’avion, explique Janene Shaw, responsable des opérations aéroportuaires à Dulles. On protégeait les passagers des intempéries, du froid, c’était un vrai progrès». En 2023, le design de ces étranges bus n’a pas changé : le look rétro dans années 60 a été conservé mais l’intérieur a été plusieurs fois rénové.
« Au départ, c’était vraiment des lounges, où les passagers attendaient leur vol, on y servait même des boissons !», rappelle-t-elle. Ces « salons mobiles» ne sont pas à la porte de chaque avion. Ils sont surtout utilisés pour ramener et emmener les passagers dans le Hall C et D, qui ne sont pas encore rattachés à la ligne de train de l’aéroport construit en 2009. Seuls les voyageurs internationaux et les clients de United Airlines passeront un moment dans ces fameux lounges pour aller à leur terminal. Malgré le coût onéreux pour les maintenir en fonction, Dulles utilise activement 17 Budd (les bus qui amènent les passagers d’un terminal à un autre) et 20 Plane Mate (du terminal à l’avion).
« Pour l’instant, je pense que l’on va utiliser ce mode de transport pour encore un bon moment », souligne Janene Shaw. L’utilisation des Mobile Lounge est très rare aux États-Unis et Philadelphia International Airport est le seul autre aéroport a en avoir encore en service.
Pour ce nouvel épisode de Révolution bilingue, la sociolinguiste Maya Angela Eipe Smith, de l’Université de Washington à Seattle et auteure du livre Sénégalais de l’étranger, nous aide à explorer le rôle de la langue dans la formation des identités linguistiques. Star montante des études françaises, elle y enseigne la langue et la francophonie, en accordant une place importante aux questions d’équité et de justice raciale.
Dans Sénégalais de l’étranger, Maya Angela Eipe Smith s’appuie sur des entretiens approfondis avec des adolescents d’origine sénégalaise, à Paris, Rome et New York. Le choix de ces trois sites révèle comment des contextes et des communautés spécifiques contribuent à façonner la dynamique entre les langues (en particulier le français, le wolof, l’italien et l’anglais) et la formation d’identités nationales et transnationales. Grâce à cette étude ethnographique des expériences individuelles de la migration, Maya Angela Eipe Smith dévoile le paysage fascinant et complexe des interactions linguistiques dans le monde francophone postcolonial.
C’est une première à Los Angeles pour Daniel Rose. Le chef américain vient d’ouvrir Café Basque, un nouveau restaurant de l’hôtel The Hoxton, dans le quartier de Downtown, qui fait découvrir aux Californiens le charme et la gourmandise de la cuisine basque.
Un nouveau pari pour ce chef né dans l’Illinois, tombé amoureux de la cuisine française, formé à l’Institut Bocuse de Lyon avant de rejoindre l’Hôtel Meurice sous la direction du chef Yannick Alléno et d’ouvrir en 2006 son premier restaurant, Spring, dans le 1er arrondissement (fermé en 2017) suivi des tables La Bourse et la Vie et Chez la Vieille.
Le décor du Café Basque, à l’hôtel The Hoxton, Downtown Los Angeles
Aussi à la tête du restaurant Coucou à New York, la ville où il réside désormais, Daniel Rose s’associait l’année dernière avec le groupe hôtelier The Hoxton pour ouvrir Café Basque. Un restaurant à la gloire de la cuisine du Sud-Ouest, au décor inspiré de la culture basque, avec banquettes couleur bordeaux, piments d’Espelette aux fenêtres, clins d’œil picturaux à la pelote basque, et serveurs en chemise blanche et tablier rouge, les couleurs emblématiques de la région.
Des racines basques aux États-Unis
« Ouvrir un restaurant français dans une ville américaine commence toujours par la question des ingrédients disponibles à cuisiner. Après 5 minutes passées au Farmer’s Market de Santa Monica, j’ai tout de suite compris que les Angelenos avaient la chance d’avoir accès aux meilleurs produits, explique Daniel Rose. En sélectionnant les plus frais, les plus gourmands et en appliquant un point de vue « basque », une cuisine que je connais depuis mes débuts en France, nous tenions la bonne recette. »
Le chef de Chicago rappelle combien « Los Angeles est la ville de la diversité » et qu’en raison de l’immigration basque dans l’Ouest américain au début du XXe siècle, « la cuisine basque a des racines profondément ancrées aux États-Unis. »
La tortilla de Saint-Jean-de Luz
À la carte du Café Basque, l’expérience commence d’abord par un cocktail, l’Espelette Negroni ou le Fleur d’Anis au gin, à la menthe et au pastis, ou un verre de vin français, quelques olives, une assiette de calamars, l’excellente tortilla de Saint-Jean-de-Luz plus vraie que nature ou le thon à l’huile. « Un plat parfait, à l’huile d’olive à l’Espelette, simple et direct, synthétisant tout l’esprit du Café Basque et l’élégance de la cuisine française. »
Txangurro, canard grillé et crevettes à l’Espelette
La suite fait voyager en un instant quelque part du côté de Biarritz, Bayonne, Guétary et Sain-Jean de Luz avec une série d’assiettes à partager, allant d’une réinterprétation du Txangurro, un gratin traditionnel du Pays basque préparé à l’origine à base d’araignée de mer et revu ici à la chair de crabe, au canard grillé « souvenir d’Irouleguy » qui régale avec sa purée d’amandes et sa confiture de cerise. Favori du chef, le « California Rockfish Ttoro », fait goûter aux Angelenos au très bon ragoût de poissons, moules et crevettes à l’Espelette et au safran, comme si on y était.
« L’esprit de Los Angeles correspond parfaitement à la cuisine du Pays basque, avoue Daniel Rose, tout sourire. On parle ici plus de grande cuisine que de grand restaurant. Un peu moins de formalité, plus d’attention et de plats délicieux, sans enlever le sérieux, voilà l’esprit du Café Basque. »
[Article partenaire] C’est le matin. Mr Ouattara prépare son matériel, le sourire aux lèvres. Ses élèves jouent au hockey. Pour certains, ce n’est pas leur sport préféré. Mais une fois sur place, ils ne cachent pas leur joie. « Sur ce nouveau campus, on peut utiliser des gymnases spacieux, pratiques. Cela a changé notre quotidien » note l’enseignant, présent depuis quatorze ans au sein de Rochambeau, the French International School.
Ouverture d’un nouveau campus
« Maplewood ce n’est pas Rollingwood ! On n’avait ni le même espace, ni les mêmes équipements, ni les mêmes moyens ». Elodie Corbel, professeure de français, vient d’arriver à l’école. Elle raconte : « J’apprécie l’accès à la technologie. Les tableaux numériques dernière génération sont un plus pour les enseignants et les élèves ». Mère de deux enfants à l’école, elle apprécie la la joie qu’on ressent lorsqu’on les voit heureux d’être ici.
En cuisine, ça sent aussi le bonheur. Les enfants de la maternelle préparent, sous le regard bienveillant de leurs enseignants, la galette des rois. Ce moment est leur préféré. En face, un cours de musique se tient. Les CE2 se préparent pour leur prochain concert. On entend des mots en plusieurs langues. Du français, de l’anglais de l’espagnol, de l’arabe, de l’hébreu, du wolof, du slovaque… Une harmonie plurilinguistique musicale présente partout à Rochambeau. La bibliothèque en est le parfait exemple.
Elle offre une vue surplombante sur l’extérieur du campus. « On me répète que c’est le plus bel espace de l’école. Je suis d’accord. J’y passe la majorité de ma journée et je confirme son potentiel incroyable » note Elodie Sutton Domenge. Depuis 2011, cette franco-américaine est la bibliothécaire de l’école élémentaire à Rochambeau.
Ici, des élèves lisent une bande-dessinée, rencontrent des auteurs. « Ce qui est le plus important, c’est que ce lieu permet l’échange entre les niveaux. Avant, la maternelle et l’élémentaire étaient sur deux campus différents. On était plus restreints ». Elodie Sutton Domenge prépare un projet entre la petite section et le CE1 portant sur la maison. Après l’exposition et la lecture, les enfants proposeront leur demeure de rêve en 3 D. Ici, il y a aussi des parents qui liront des histoires en étant déguisés.
« Durant le COVID, beaucoup de choses se sont arrêtées. C’est en train d’être remis en place » explique Elodie Sutton Domenge, mère d’une fille en CE2 et épouse d’un ancien élève de l’école. « Ma fille est parfaitement bilingue. Elle suit un programme rigoureux qui lui permet d’avoir un bagage académique solide. Ici, elle se sent à l’aise. Elle grandit au sein d’un univers ouvert ». À Rochambeau, son mari croise des anciens amis de classe. Tous sont contents. Ils transmettent à leurs enfants et parfois leurs petits-enfants leur confiance en un système français international auquel ils croient.
À propos de Rochambeau, The French International School
Rochambeau, The French International School est la seule école accréditée de l’Education nationale française dans la région de Washington DC. Rochambeau accueille les élèves dès 2 ans et jusqu’à la Terminale. Les élèves reçoivent le High School Diploma et peuvent choisir entre le Baccalauréat Français ou le IB (International Baccalaureate). Pour en savoir plus, rendez-vous directement sur le site de l’école.
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Pour fêter ses 15 ans d’existence, la troupe La D-boussole de San Francisco viendra à New York présenter l’une de ses productions, Rupture à domicile, le samedi 25 février sur la scène du Cloud City à Brooklyn.
La pièce de Tristan Petitgirard, mise en scène par le fondateur de La D-boussole, Frédéric Patto, raconte l’histoire d’Eric Vence, à la tête de l’agence Rupture à Domicile spécialisée dans l’annonce, en personne, des ruptures. Un soir, alors qu’il se rend en mission pour annoncer à une femme que son compagnon la quitte, il fait une rencontre plus qu’inattendue : il retrouve son grand amour de jeunesse… « Cela donne lieu à toute une série de quiproquo très drôles », expliquait récemment Frédéric Patto à French Morning.
La pièce est interprétée par les comédiens Grégory Galin, du cours Florent, Lionel Rougé et Claire Hamard, une enseignante du Lycée français de San Francisco qui a suivi les cours de théâtre dispensés par l’établissement. C’est d’ailleurs un ancien élève de la section théâtre du Lycée qui a invité La D-boussole à venir se produire à New York. À découvrir donc au Cloud City le samedi 25 février à 7pm.
Même après des années de pratique, se faire comprendre d’un Américain quand on parle anglais avec un accent français peut s’avérer laborieux. Et pourtant, avec quelques astuces et en s’exerçant tous les jours, il est possible d’obtenir cette intonation chantante, ces phrases fluides où l’on mâche les consonnes, cette voix qui résonne… Grâce à la méthode qu’il a mise au point en s’entraînant comme comédien, le Français Jérôme Charvet, installé à Los Angeles (aucun lien de parenté avec l’acteur David Charvet), propose des séances de coaching personnalisées pour parler l’anglais comme un vrai Américain.
La petite barrière invisible
L’acteur, actuellement à l’affiche de la deuxième saison de la série Hunters, diffusée sur Amazon prime, nous reçoit dans son appartement de West Hollywood, dont les fenêtres s’ouvrent sur les célèbres collines du même nom. Connu pour ses rôles auprès de grands noms du cinéma français (Ludivine Sagnier, Jean Reno, Gérard Depardieu) comme américain (Suzanne Sarandon, Omar Epps, Al Pacino), Jérôme Charvet possède une étonnante faculté à s’approprier les accents, qu’ils soient américain, britannique, écossais ou serbe. Depuis un an, cette passion l’a conduit à endosser un nouveau rôle, dans la vraie vie cette fois : coach en prononciation américaine.
Quand il ne passe pas des auditions, le comédien dispense des cours uniques en leur genre à une vingtaine d’élèves, en face-à-face ou par visioconférence. Ses clients vivent en France ou aux États-Unis. Qu’ils travaillent à la Commission européenne, chez Hermès ou Ubisoft, ils ont un point commun : malgré leur maîtrise de l’anglais, ils peinent à bien se faire comprendre de leurs interlocuteurs américains. En cause : leur accent français, cette petite barrière invisible qui parasite la conversation. Et pour s’en débarrasser, rien de tel qu’un coach à l’écoute et bienveillant comme l’est Jérôme Charvet.
«Les gens m’écoutent plus»
Sa formation -souvent financée par les entreprises- inclut dix séances d’une heure et des exercices ludiques à faire à la maison. Lors de la première leçon, stylo en main, il écoute son élève lire un texte en anglais pour cerner ses besoins. Après un temps de relaxation, il le fait travailler pas à pas sur l’intonation, le rythme, les consonnes, les connexions entre les mots, la respiration, le placement de la voix… Le but : lâcher prise et oser parler comme un Américain. « L’objectif n’est pas d’avoir un accent parfait, mais d’être plus compréhensible et confiant en soi, souligne le comédien. Beaucoup de gens pensent que c’est impossible, mais en réalité, ce n’est pas si difficile. Avec de petits ajustements, on peut faire une grosse différence. »
Guillaume, 31 ans, directeur du Revenue management au Sofitel de Los Angeles, peut en témoigner. Arrivé à LA en 2016, il n’a pas réussi à se débarrasser de son accent français. Un handicap pour capter l’attention de ses équipes lors du briefing qu’il anime tous les matins. Il a donc fait appel à Jérôme Charvet pour améliorer sa prononciation et sa prise de parole en public. « Ses exercices de placement de voix m’ont beaucoup aidé, reconnaît-il. J’arrive à parler plus fort, avec plus de rythme. Les gens tendent moins l’oreille, je sens qu’ils m’écoutent plus. »
La confiance en soi
Avocat en fiscalité internationale à Paris, Antoine, 41 ans, travaille lui aussi son accent avec Jérôme Charvet. « Ma femme est américaine et chaque fois que je parlais avec ma belle-famille, on me demandait de répéter, confie-t-il. Je n’avais pas un si mauvais accent, mais je ne mettais pas l’intonation là où il fallait. Je voulais aussi être mieux compris des Anglais et des Américains avec qui je travaille, d’autant que nous abordons des sujets assez techniques. » Au bout de cinq séances, il constate déjà de « gros » progrès. « Cela me donne confiance, je me pose moins de questions sur mon anglais, assure-t-il. Et je sens que mes interlocuteurs me comprennent mieux. » Il envisage même de demander au comédien d’aider ses collaborateurs.
Arrivé à New York à l’âge de 19 ans pour suivre des études d’art dramatique, Jérôme Charvet, qui a grandi à Paris, a lui-même bataillé pour se défaire de son accent français. Lui qui rêvait de jouer des rôles d’Américains s’est entouré des meilleurs coachs et a travaillé d’arrache-pied pour perfectionner sa diction lors de ses études au Lee Strasberg Theatre and Film Institute et au Stella Adler Studio of Acting. À tel point qu’aujourd’hui, lorsqu’il passe des auditions, impossible de deviner qu’il est français. Ce don, Jérôme Charvet prend un immense plaisir à le partager. Dans le rôle du professeur, une belle révélation.
« Pour quoi les gens à New York font-ils la queue aujourd’hui ? » se demandait récemment le New York Times. Et le quotidien de citer l’Appartement 4F, une boulangerie de Brooklyn lancée par le Français Gautier Coiffard et son épouse américaine Ashley.
Il aurait aussi pu inclure From Lucie, la boutique de la Française Lucie Franc de Ferrière, dans l’East Village. Depuis son ouverture en janvier, le petit local spécialisé dans les gâteaux à fleurs ne désemplit pas. Mieux, il y a une file d’attente pour y entrer, comme ont pu le constater Vogue et amNewYork. « J’avais posté une photo avant sur les réseaux sociaux pour annoncer le lancement. Elle avait recueilli beaucoup de “j’aime”, mais personne n’avait dit qu’il viendrait. Je n’avais aucune idée du nombre de gâteaux à faire, explique-t-elle. Deux heures avant l’ouverture, des gens commençaient à sortir leurs chaises pliantes pour patienter. Quand je suis sortie de la cuisine et que j’ai vu ça, ça a été un choc ! »
Des fans sur Instagram et Harry Styles
Ce succès n’est pas complètement une surprise. Depuis qu’elle s’est lancée dans la confection de gâteaux fleuris après avoir perdu son job dans une galerie au début de la pandémie, la Française s’est construit un fan club fidèle sur Instragram grâce à ses créations colorées, photogéniques et rudement bonnes. Au début de l’aventure, elle les préparait dans son appartement et au sous-sol du café ouvert par son mari, Gurpreet Singh, où elle les vendait aussi.
Face au succès de sa petite affaire, qui a tapé dans le palais des chanteurs Lorde et Harry Styles, elle décide d’ouvrir un local, qui évoque la campagne française de son enfance, où sa mère l’a initiée aux joies de la cuisine. « Je voulais faire rentrer mes clients dans mon univers, dit-elle. J’ai fait tout le design du local, du sol aux murs. Il représente des moments que j’ai vécus avec ma famille et d’autres souvenirs ». Les Français noteront notamment la présence d’un livre de recettes de Maïté près de la vitrine – « c‘est ma Bible ! », glisse Lucie Franc de Ferrière.
Fleurs fraîches et comestibles
La carte ? Elle « dépend de mon humeur du moment », explique l’entrepreneure. Lors de notre visite, la sélection comprenait un gâteau à la poire avec confiture de framboise et crème de beurre d’érable, un carrot cake avec du fromage frais ou encore un gâteau au chocolat avec une crème de beurre salé espresso. Chaque pâtisserie est coiffée d’une fleur comestible provenant d’une fleuriste locale qui les nettoie avant que Lucie Franc de Ferrière ne vienne les chercher. Celle-ci les place ensuite dans un frigo disposé près de la caisse pour que les clients puissent les voir.
Trois tabourets permettent de prendre place à un petit comptoir près de la vitrine, mais vu la petitesse de l’espace et le flot quasi-continu de clients, les places sont chères.
L’ouverture a été facilitée par une campagne de financement participatif lancée en novembre sur Kickstarter. Celle-ci a permis de récolter 40 000 dollars. « J’ai mis dans cette boutique toutes les économies que j’avais constituées en faisant des gâteaux ces trois dernières années. Kickstarter m’a permis d’acheter des équipements comme le four et un grand batteur sur socle. Ça m’a énormément aidé. Tout le monde était très excité à l’idée d’avoir participé à la création de cet endroit. »
Elle indique avoir recruté treize personnes pour faire tourner l’affaire. Il faut bien ça, car les clients en redemandent. « En général, on ouvre à 11 heures et on vend tout en 1h30. Les week-ends, en deux heures…, dit-elle. Il faut que je trouve plus d’employés pour qu’on arrive à produire davantage, mais j’aime bien l’idée que nous sommes une petite boutique qui privilégie la qualité à la quantité ». Prenez place dans la file d’attente.
Les États-Unis ont remporté le championnat du monde des traiteurs (International Catering Cup) avec une équipe exclusivement… française. La compétition s’est tenue en France, à Lyon, du 17 au 19 janvier, durant le Salon International de la Restauration et de l’Hôtellerie (Sirha). Composée du chef étoilé Claude Le Tohic (coach pour la compétition), de Pascal Kamin et Clément Goyffon, cette team de choc fait les beaux jours du One65, un complexe gastronomique basé à San Francisco et fondé par Claude Le Tohic.
Pourquoi des Français ont-ils concouru pour les États-Unis ? La réponse est simple. Pour participer à ce concours de renommée internationale, le prérequis est de travailler dans le pays représenté, ce qui est bien entendu le cas du trio français. « Nous étions deux équipes en lice pour représenter les États-Unis et notre dossier a été sélectionné par une organisation professionnelle américaine puis validé par le jury de l’International Catering Cup », explique le chef breton.
Participer pour gagner
Pascal Kamin et Clément Goyffon sont à l’origine de l’inscription au concours, comme l’indique le fondateur du One65 qui a rapidement accepté de se lancer dans l’aventure avec « deux jeunes talentueux et ambitieux ». Le Meilleur ouvrier de France a toutefois posé des conditions. « Je leur ai dit que j’allais apporter mon expérience mais que c’était surtout à eux de faire les efforts, précise Claude Le Tohic. Surtout, j’ai bien insisté sur le fait que, si nous y allions, c’était pour gagner. »
Pendant douze mois, le trio a travaillé pour imaginer et préparer les nombreux plats imposés pour un buffet composé de dizaines de pièces, d’entremets et de desserts. Ils n’ont pas compté leurs heures comme l’explique Pascal Kamin, originaire de Moselle et chef de cuisine depuis plus de trois ans au One65. « Au cours des six derniers mois, nous n’avons pas pris de congés pour nous pencher sur la production et la réalisation du buffet, raconte-t-il. Chaque vendredi, nous nous retrouvions lors d’une réunion pour tout mettre en place. Il a aussi fallu penser à toute la logistique sans oublier le choix des ustensiles et de la vaisselle. Durant toute notre préparation, nous avons été aidés par Raphaël Briand qui travaille aussi au One65. Pour la logistique, son rôle de commis était très important pour faciliter notre travail. »
3 jours de compétition
Quelques jours avant le début du concours rassemblant douze équipes (Belgique, Brésil, États-Unis, France, Italie, Madagascar, Maroc, Mexique, Nouvelle-Zélande, République Tchèque, Singapour et Vietnam), les représentants « américains » ont rejoint Lyon pour se mettre dans les meilleures conditions et enchaîner les formalités administratives comme le contrôle du matériel.
« Lors du premier jour, nous nous sommes rendus chez le fournisseur pour récupérer les aliments et effectuer la pesée des produits dans un temps imparti, se rappelle Pascal Kamin. Nous avions quelque 250 boîtes à peser ». Le lendemain, l’équipe du One65 a entamé la préparation hors site du buffet, baptisé « tradition et modernité ». Au menu : des pièces cocktail, un pressé de volaille au foie gras, des ravioles de volaille au caviar, des feuilletés de poisson, des ballottines de poisson, des assiettes mêlant poitrine, filet mignon et joue de porc avec garniture, sans oublier le dessert. La préparation de ce buffet aura nécessité 10 heures de travail.
Le dernier jour, les trois Français ont rejoint le site du concours, le complexe Eurexpo où se tenait le Sirha, avec toutes leurs préparations pour participer à l’épreuve qui s’est achevée en milieu de journée. Autour de 18h, le jury a proclamé les résultats, et c’est ainsi que Claude Le Tohic, Pascal Kamin et Clément Goyffon ont été sacrés champions du monde. L’équipe de France, composée de Ludovic Durand, Clément Charlier et Christophe Chiavola, est, elle, arrivée en deuxième position. « Nous sommes très fiers de ce titre. Notre équipe était vraiment en symbiose », explique Pascal Kamin qui rappelle que le trio avait fait le choix de prendre des risques avec beaucoup de techniques différentes pour la réalisation des plats. « Mais nous étions aussi partis sereins pour participer à ce concours », ajoute encore Claude Le Tohic.
Avec cette victoire, c’est tout le savoir-faire du One65 qui est mis en avant et cela se voit déjà. « Durant la préparation du concours, nous avions ressenti un intérêt pour notre établissement, reconnaît Claude Le Tohic. Je pense que cela va s’amplifier, et que de plus en plus de jeunes vont vouloir nous rejoindre. »
Certains lieux ont la capacité d’accueillir toutes nos envies, tous nos états d’âme. Barbès est l’un de ceux-là. Un endroit où l’on va seul.e ou en groupe, quand on est d’humeur festive ou morose, quand on a soif de rencontres ou lorsqu’on veut tout simplement se réfugier dans la musique.
Le petit bar se cache au coin de la 9e rue et la 6e avenue à Park Slope, un quartier familial, devenu l’un des plus chers de Brooklyn. Durant l’hiver, une épaisse buée empêche de voir à travers la vitrine ce qu’il se passe à l’intérieur. Mais il suffit de pousser la porte pour entrer dans un univers à part.
Musique live tous les soirs
Quelques tables, des banquettes rouges, un bar tout en longueur, et, au fond, une petite salle avec un piano, quelques chaises, des micros, une batterie, des haut-parleurs et des rideaux en velours rouge. C’est là où la magie opère. Quel que soit le soir de la semaine, on y joue quelque chose. La musique vous laissera peut-être perplexe mais jamais indifférent.e. Le mardi, on se déchaîne aux sons de fanfare de Slavic Soul Party et leur répertoire euphorisant des Balkans; le mercredi, on se laisse hypnotiser par la guitare de Mamady Kouyaté, génie guinéen, leader des Mandingo Ambassadors, qui mixe les sonorités électriques et traditionnelles; un autre soir, c’est de la musique colombienne, des mélodies country chantées en yiddish, ou encore du jazz mélangé à du tango.
C’est la garantie Barbès, depuis vingt ans : de la musique live tous les soirs (plus de 900 concerts par an) et surtout, de la musique qui n’obéit pas aux règles. « C’est un lieu qui a une programmation différente de n’importe quel autre endroit à New York, estime son propriétaire et cofondateur, Olivier Conan. C’est un laboratoire culturel ». Il programme ce qu’il aime, sans se préoccuper du remplissage. Ce qui compte c’est « une sincérité artistique et une authenticité individuelle, mais pas une authenticité de genre », lui qui a horreur de l’idée d’une musique pure et figée dans la tradition. Le nom du bar, Barbès, est un clin d’œil au quartier près duquel Olivier Conan a grandi et un hommage à un Paris loin des clichés aseptisés, « un Paris un peu différent, plus immigré, plus mélangé », explique-il. Il est lui-même un hybride : musicien français vivant à New York depuis plus de trente ans, joueur de cuatro, une petite guitare d’Amérique Latine, et figure incontournable de la cumbia psychédélique, une musique qui fusionne sons traditionnels d’Amazonie et influences rock. Olivier Conan découvre la chicha, un genre de cumbia péruvienne, lors d’un voyage à Lima en 2004, et il contribuera à la diffuser en dehors du Pérou, notamment à travers son label, Barbès Records.
Une ancienne laverie de Park Slope
La famille d’Olivier Conan était peu musicienne. « Mon père trouvait que faire du piano, c’était un truc de bourgeois. » Son éducation musicale, il se la forge pendant l’adolescence, en écoutant du rock, du punk et beaucoup de musique latine. Lorsqu’il a à peine vingt ans, il quitte Paris pour les États-Unis après avoir rencontré une Américaine, et s’installe à Brooklyn dans les années 1990, au moment où New York danse encore au rythme de la salsa. La musique latine va influencer toute sa carrière. Il joue dans plusieurs groupes à New York : The Humphreys, Bebe Eiffel, Las Rubias del Norte, Chicha Libre.
En mai 2002, Olivier Conan et son ami, le guitariste Vincent Douglas, décident d’ouvrir leur propre bar à Brooklyn. « Je voulais avoir un lieu où je pouvais faire ce que je voulais » raconte-t-il. Les deux musiciens signent un bail commercial sur une ancienne laverie à Park Slope, payent tout par cartes de crédit, n’ont aucune expérience en gestion de bar, ou en business tout court. « On avait beaucoup de naïveté et très peu d’argent. »
Ça marche tout de suite. Ils organisent des concerts, mais aussi des soirées cinéma et une série de lectures avec la maison de publication McSweeney’s. La clientèle afflue. Un an après l’ouverture, Barbès a même droit à son cartoon dans le New Yorker.
Si Barbès est le résultat d’une bonne dose d’audace, sa réussite est aussi dûe à un contexte bien particulier. « Il y avait un désir de convivialité fou après le 11 Septembre, se rappelle Olivier Conan à propos des attentats de 2001. Il y avait ce sentiment que les New-Yorkais, c’est des gens bien. Ce côté entraide, communauté, convivialité, est très très fort ici. » Un esprit communautaire que Barbès cultive depuis un peu plus de vingt ans maintenant.
Un paradis pour les musiciens
« Barbès, c’est mon endroit préféré au monde pour jouer », affirme Pierre de Gaillande, un musicien d’origine française qui a grandi aux États-Unis et qui traduit et chante en anglais les textes de Georges Brassens. Il découvre Barbès quelques années après son ouverture. « Je suis tout de suite tombé amoureux de cet endroit, je m’y sentais tellement bien et j’en ai fait mon objectif d’y jouer, se souvient-il. C’est une sorte d’alchimie magique, il y a tous les éléments pour en faire le lieu parfait pour les musiciens ».
Les groupes ont deux heures pour jouer, au lieu de l’heure habituelle, on leur offre des verres pour aider à la détente, les serveurs s’occupent de la collecte de donations, ce qui enlève la pression. Un sentiment d’intimité règne à Barbès, autant entre le public et les musiciens qu’entre les membres de l’audience. « Je pense qu’on a réussi à créer un lieu où les gens se sentent à l’aise artistiquement et humainement », estime Olivier Conan. Un lieu où l’on se sent chez soi. « Barbès, c’est notre siège. Qu’il pleuve ou qu’il neige on est là », dit fièrement Mamadou Kouyaté, le leader des Mandingo Ambassadors qui y joue depuis plus de dix ans.
Une levée de fonds et les aides de la municipalité ont permis à Barbès de rester ouvert durant la pandémie de covid. Olivier Conan se souvient de la reprise de la musique live en juin 2020 : « Il y avait douze personnes masquées dans la salle et trois musiciens sur scène. Le premier concert qu’on a fait, la moitié des gens se sont mis à pleurer, moi y compris » Depuis, Barbès a retrouvé son ardeur d’antan, son propriétaire prépare de nouveaux projets – dont un répertoire tout en français -, et la foule intergénérationnelle se bouscule à nouveau dans la petite salle rouge, au rythme de la musique qui réchauffe les cœurs.
Le théâtre, c’est une évidence, une nécessité depuis son adolescence. Frédéric Patto est monté sur les planches pour la première fois quand il avait 15 ans. Il incarnait Mr Smith dans La Cantatrice chauve de Ionesco. En 2008, il lance la troupe de La D-Boussole à San Francisco, en mettant en scène cette même pièce, comme un clin d’œil à ses débuts. Cette année, la D-Boussole fête ses 15 ans en présentant au public de San Francisco Rupture à domicile, une comédie romantique de Tristan Petitgirard, dont on a pu voir la pièce La machine de Turing sur la scène du TLF en novembre dernier.
Rupture à domicile sera jouée à San Francisco les mercredi 8, jeudi 9 et vendredi 10 février 2023 à 7:30pm. « C’est l’histoire d’un type qui crée une agence chargée de rompre pour toi, à domicile. Cela donne lieu à toute une série de quiproquo très drôles, décrit Frédéric Patto. Après deux ans de Covid, je voulais absolument mettre en scène une comédie. »
Une tournée anniversaire
La pièce sera interprétée par Grégory Galin, du cours Florent, et Lionel Rougé, deux comédiens que Frédéric Patto connaît depuis une dizaine d’années, ainsi que Claire Hamard, une enseignante du Lycée français, recrutée grâce aux cours de théâtre pour adultes proposés par le TLF. La pièce partira ensuite en tournée aux États-Unis, avec une date à Seattle le samedi 18 février et à Brooklyn à New York, le samedi 25 février, à l’invitation d’un ancien de la troupe, et d’un ex-élève de l’option théâtre du Lycée.
La compagnie de La D-Boussole est née en 2008, grâce à l’extension du Lycée Français de San Francisco sur un deuxième campus situé sur Ortega street. L’école possédant désormais une salle de spectacle, et la création d’une troupe de théâtre s’est imposée était une évidence pour Frédéric Patto : il fallait faire vivre ce théâtre. « En 2006, je suis arrivé à San Francisco pour enseigner les maths et la physique au LFSF, mais ma passion des planches ne m’a jamais lâché. J’ai commencé à donner des cours pour adultes, puis on a organisé des match d’improvisation. Un jour, j’ai décidé de mettre en scène “La Cantatrice chauve” et la troupe de la D-Boussole est née. »
Comédiens amateurs et professionnels
Cette troupe est ouverte à toute la communauté francophone et francophile de la région. Elle tire son nom d’une référence au nom initial du LFSF, le Lycée La Pérouse : « Cet explorateur naviguait sur La Boussole lors de son expédition autour du monde, à la fin du XVIIIe siècle. Et comme il faut être un peu fou pour faire du théâtre, on a ajouté le “d” devant le nom pour donner la D-Boussole. »
Parmi les pièces qu’il a mises en scène avec cette troupe, Frédéric Patto a ses préférées : Les pas perdus, Dix petits meurtres, ou encore Vol au dessus d’un nid de coucou. Des mois de travail, avec des comédiens dont l’expérience fluctue. Certains veulent commencer le théâtre, d’autres ont envie d’être à l’aise à l’oral, ou sont des comédiens professionnels comme Grégory Galin. « On a parfois des vraies surprises, des gens qui se révèlent sur scène. Quand tu joues, tu n’es plus toi-même, et des fois, ça fait du bien d’être quelqu’un d’autre. » Un sentiment que Frédéric Patto connaît bien, lui qui a décidé de monter sur scène le lendemain du suicide de son père : « La pièce que je jouais a été la parenthèse dont j’avais besoin pour pouvoir ensuite affronter la réalité…»
«Les pas perdus» de Denise Bonal.
La création de la D-Boussole et sa première mise en scène en 2008 ont été un véritable tremplin pour le théâtre du LFSF : l’option théâtre a ouvert peu de temps après, à partir de la classe de seconde, avec 8 élèves pour commencer, jusqu’à une trentaine aujourd’hui. Frédéric Patto est officiellement devenu professeur de physique et de théâtre, des ateliers ont été créés au collège, et Grégory Galin a été embauché pour familiariser les enfants à la scène en maternelle et au primaire. « Et comme il était dommage de n’utiliser le théâtre du Lycée que deux fois par an, on a eu l’idée de faire venir des spectacles de France à San Francisco. »
Depuis 2014, de nombreux comédiens, de Patrick Timsit à Clémentine Célarié, Pierre Richard, ou Eric-Emmanuel Schmidt, ainsi que des pièces primées aux Molières ou remarquées au Festival d’Avignon, ont traversé l’Atlantique pour monter sur les planches de San Francisco. « Quand je suis arrivé ici, je comptais rester deux ou trois ans, puis voyager de par le monde. Et finalement, le théâtre m’a fait rester. Et maintenant, je monte une pièce à Brooklyn, c’est fou ! »