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French for All, le fonds pour doper l’apprentissage du français aux États-Unis

Il n’y avait pas meilleur endroit pour lancer une initiative en faveur de la langue française. Depuis la Nouvelle-Orléans en Louisiane, l’État américain le plus lié à la France par son histoire, Emmanuel Macron a annoncé, vendredi 2 décembre, la création d’un nouveau fonds baptisé French for All (le français pour tous) en faveur de l’enseignement du français aux États-Unis. Un fonds financé uniquement par des dons privés et for all car tous les niveaux d’apprentissage sont visés, de la maternelle à l’université, ainsi que tous les établissements américains qui désirent proposer à leur élèves ce type d’apprentissage linguistique mais qui n’en ont pas les moyens.

« En 2017, on a fait une grande initiative pour le français, French Dual Language Fund… (pause, sourire) bien nommé », s’est amusé le chef de l’État, s’étonnant que les noms de programmes en faveur de la langue français aux États-Unis soient en anglais – déclenchant quelques rires dans la salle du New Orleans Museum of Art (NOMA). Un fonds destiné à développer les filières francophones dans les écoles publiques américaines. Cinq ans plus tard, ce sont près de 35 000 élèves inscrits dans 29 États. « Une formidable réussite » s’est félicité Emmanuel Macron qui dit souhaiter « aller plus loin » en rendant l’enseignement du français « plus accessible à tous ». Avec (seulement) 1,5 million de dollars récoltés en 5 ans, l’apport financier du French Dual Language Fund n’explique peut-être pas, à lui seul, la « formidable réussite »…

Regrouper les initiatives pour le français

French Dual Language Fund est désormais chapeauté par French for All avec trois autres fonds : le French Heritage Language Program, le French in Higher Education et le New Pathways to Teaching French.

Le French Heritage Language Program, créé en 2005 pour New York et axé sur les cultures d’Afrique de l’Ouest et des Caraïbes, est destiné aux immigrants francophones et aux jeunes d’origine francophone afin de les aider à maintenir leur héritage linguistique et culturel – via les cours d’AP dans les écoles publiques américaines, la préparation à l’université et des programmes artistiques. « Nous avons des demandes qui émergent d’un peu partout, précise Mathieu Ausseil, attaché éducatif et chef du service des Affaires éducatives à l’ambassade de France à Washington. Avec un financement adéquat, nous pourrions le déployer facilement dans 10 villes ». Rien qu’à New York, 4000 élèves déclarent le français comme une langue parlée à la maison;

Le French in Higher Education est lui destiné à l’enseignement supérieur. Ce fonds permet de soutenir les départements de français dans les universités alors que ces derniers ont de plus en plus de mal à survivre. Lancé cette année avec des reliquats de dons (100 000 dollars ont déjà été distribués à 12 universités), l’appel de fonds démarre en même temps qu’un nouveau programme visant à faciliter les stages professionnels en France pour les étudiants.

Enfin la dernière née des initiatives, New Pathways to Teaching French, doit répondre à un besoin urgent : la formation d’« une nouvelle génération de professeurs de français », comme l’a précisé Emmanuel Macron, et remédier à la pénurie d’enseignants. Deux programmes sont prévus : l’un est destiné aux Américains francophones et s’appuiera sur celui des assistants de langue, le Teaching Assistant Program in France (TAPIF) qui permet à environ 1500 Américains de partir chaque année en France. « Quand on fait un sondage, 30% d’entre-eux disent qu’ils aimeraient faire une carrière dans l’enseignement du français par la suite, mais beaucoup abandonnent », reconnaît Mathieu Ausseil, faute d’équivalence de leur diplôme de retour aux États-Unis. Ce qui devrait donc changer avec la reconnaissance d’un diplôme universitaire (DU) français par des universités américaines à la rentrée 2023. L’autre programme vise les Francophones aux États-Unis – y compris donc les expatriés français – et consiste en une formation en ligne de 60 heures (gratuites), d’une valeur de 3 crédits universitaires, reconnue à terme par des boards of education afin de remplir des postes vacants de professeurs de français.

Plus de clarté pour les donateurs

Quatre initiatives en tout donc qui se trouvent désormais réunies sous un seul nom, « ce qui apporte plus de clarté pour les donateurs », explique Fabrice Jaumont, attaché éducatif aux services culturels de l’ambassade de France et auteur des podcasts Révolution bilingue sur French Morning. « Si c’est trop éparpillé, les gens ont du mal à s’y retrouver ». Car French for All est uniquement financé par des acteurs privés : mécènes, entreprises, particuliers, la présidence française n’apportant que son parrainage. « Notre objectif, à terme est d’avoir un million de dollars à dépenser chaque année pour l’ensemble des programmes », détaille Mathieu Ausseil. Plusieurs mécènes et entreprises ont déjà donné de quoi assurer les deux premières années de French For All : Chanel, Alfred & Jane Ross Foundation, la Société Générale, la Fondation Jeannine Manuel, Hubert Joly (ancien patron de Best Buy) et la Joly Family Foundation et la John & Cynthia Reed Foundation – Emmanuel Macron a tenu à les citer à la Nouvelle-Orleans.

Cette levée de fonds est organisée par l’ambassade et les services culturels. Le député des Français d’Amérique du Nord compte également participer à l’effort de levée de fonds en organisant des évènements de fundraising. « L’enjeu peut intéresser les Américains car c’est un projet éducatif et portant sur la diversité », estime Christopher Weissberg, convaincu qu’il faut également davantage intéresser les Français à ces programmes bilingues gratuits dans les écoles publiques américaines.

La difficulté de répondre à tous les besoins

La plus grande difficulté pour les fundraisers reste la taille du pays : difficile d’être présent partout pour apporter financements et professeurs formés aux besoins locaux. Rien que pour les filières bilingues, c’est 90 villes réparties dans 33 États. « Ce pays nous oblige à innover et à sortir de notre vision centralisée, estime Fabrice Jaumont, auteur du livre « French All Around Us » sur la francophonie aux États-Unis. Car ce sont différents modèles ici et là : il est question d’héritage du français ici, des after schools ailleurs, des nouvelles vagues d’immigration à d’autres endroits » comme les communautés congolaise dans le Maine, sénégalaise à Milwaukee ou encore haïtienne à Miami.

En Louisiane, l’annonce faite par Emmanuel Macron est perçue comme une « étape importante » par les médias locaux. L’État, qui s’est doté depuis longtemps d’une agence, le Conseil pour le développement du français en Louisiane (Codofil), gère aujourd’hui 26 programmes d’immersion du français et entend en développer d’autres. Les projets ne manquent pas pour les cinq prochaines années. Jamais la France n’avait lancé une initiative aussi ambitieuse pour le développement de la langue française aux États-Unis.

Avec Bilingual Matters, Antonella Sorace tord le cou aux idées reçues sur le bilinguisme

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Italienne résidant en Écosse, la professeure Antonella Sorace est la fondatrice de l’organisation Bilingualism Matters, qui permet de faire avancer la recherche sur le bilinguisme et l’apprentissage des langues. Les idées fausses dans ce domaine ont la vie dure et c’est grâce au travail d’Antonella Sorace que nous pouvons aujourd’hui tordre le coup à certains mythes et idées fausses qu’on retrouve souvent dans nos écoles et dans nos sociétés.

Le podcast Révolution bilingue est produit par French Morning avec la participation de CALEC.

https://www.spreaker.com/user/frenchmorning/episode-antonella-avalider

 

Vivez France-Angleterre à New York avec French Morning

ATTENTION: changement de lieu. Pour ce 1/4 de finale France-Angleterre, la watch party de French Morning aura lieu dans un nouveau bar, toujours midtown, The Dean (214 West 39th St, New York, NY 10018). Réservez vos places dès maintenant.

Samedi dernier, vous avez mis le feu et hurlé « Allez les bleus »,  pour le glorieux France-Pologne. Vous serez probablement encore plus nombreux ce samedi 10 décembre à 2pm (ET) pour suivre avec nous le 1/4 de finale France-Angleterre, entre deux des équipes les plus efficaces offensivement dans ce tournoi.

Le lieu change, pas la recette: des écrans géants, un bar et vos drapeaux bleu blanc rouge… Réservez vos places dès maintenant ici. L’entrée est gratuite, les consommations sont au prix habituel. Vous pourrez également commander votre lunch sur place.

Mort du chef Alain Sailhac, pilier de la cuisine française à New York

Le chef Alain Sailhac, qui a donné ses lettres de noblesse à la cuisine tricolore à New York dans la seconde moitié du XXe siècle, est mort le 1er décembre. Il avait 87 ans.

Formé en France, notamment dans sa ville natale de Millau, il était arrivé à New York en 1965, à l’âge de 30 ans, sur fond d’engouement autour de la cuisine française traditionnelle. Tout au long de sa carrière, il travaillera dans quelques-uns des plus grands restaurants de luxe de la ville : Le Mistral, Le Cirque, le Plaza Hotel ou encore le 21 Club. C’est en tant que chef cuisinier au Cygne, en 1976, qu’il se fait remarquer. Il est le premier à décrocher les quatre étoiles du New York Times, soit le classement le plus élevé du quotidien américain.

«La cuisine française, c’est le solfège»

Dans les années 1990, il avait rejoint l’école de cuisine de Manhattan, le French Culinary Institute (FCI), aujourd’hui l’International Culinary Center, comme doyen émérite et vice-président exécutif. « La cuisine française, c’est le solfège. L’esprit français a inventé les techniques. L’école a une excellente réputation parce que nous ne voulons pas faire autre chose. On ne veut pas faire « trendy », avait-il confié à French Morning en 2008. 

Son talent l’a conduit à servir les grands de ce monde, dans et en dehors de ses restaurants, comme la famille Trump, Richard Nixon ou encore Barack Obama en 2010 lors d’un soirée de levée de fonds à 30 000 dollars l’assiette. Il fut membre de l’association des Maitres Cuisiniers de France (MCF), qui rassemble les grands noms de l’art culinaire français.

« Il faisait partie de la première génération de chefs français acclamés en Amérique des années 1960 et 1970, ceux qui ont enflammé le mouvement culinaire en Amérique et influencé de nombreux chefs comme moi, a indiqué le l’Américain Thomas Keller sur Instagram. Ils avaient beaucoup de compétences et une grande capacité à partager tout cela avec nous. Leur génie a rendu possible les nouveaux arts de la cuisine d’aujourd’hui et a élevé le statut de la cuisine, aux yeux des Américains, d’un simple travail à une profession prestigieuse ».

https://www.instagram.com/p/ClrPudrPUn_/?utm_source=ig_web_copy_link

Un retour en France pour les vacances de Noël ? Oui, mais pas sans ZappTax !

[Article partenaire] Toutes les personnes résidant en dehors de l’Union Européenne (UE) sont éligibles à la détaxe, c’est-à-dire à un remboursement de la TVA sur les achats qu’elles effectuent dans l’UE et qu’elles souhaitent ramener dans leur pays de résidence. 

Cette année, soyez malin et pensez à détaxer vos achats ! Que ce soit pour les cadeaux de Noël ou pour les achats gourmands auprès des belles pâtisseries françaises, détaxez vos achats dans plus de 600 000 commerces en France ou via l’e-commerce (à condition de ne pas tout avoir mangé sur place et de ramener vos achats avec vous !). Avec l’application mobile ZappTax, la détaxe n’a jamais été aussi simple. Le petit plus : si vous souhaitez faire un saut en Belgique ou en Espagne durant votre séjour, l’application ZappTax est également valable dans les magasins belges et espagnols.

Qu’est-ce que ZappTax ?

Une solution de détaxe dématérialisée basée sur une application smartphone simple et intuitive, supportée par un service client chat 24/7 réactif.

Comment procéder ?

Pour acheter en détaxe au sein de l’Union Européenne, deux options s’offrent à vous :

  • 1 : Soit vous utilisez le système innovant de ZappTax (agréé par les autorités fiscales et douanières), qui simplifie grandement le processus et qui peut s’utiliser dans tous les commerces. 
  • 2 : Soit vous passez par le système classique, où la détaxe est proposée par le commerçant, le plus souvent en collaboration avec un intermédiaire spécialisé appelé « opérateur de détaxe ».

Afin de bénéficier de la détaxe, rien de plus simple. Il vous suffit de télécharger l’application, compléter votre profil, demander les factures de vos achats au nom de ZappTax et les rentrer dans l’app.

Au moment de quitter la France, au départ des aéroports internationaux (Paris CDG) ou des gares internationales (Gare du Nord d’où part l’Eurostar), les douaniers français ainsi que les bornes électroniques PABLO sont disponibles, pour vous permettre de valider vos documents de détaxe.

Pour en savoir plus, consultez la FAQ de ZappTax.

Joyeux Noël !

Pour en savoir plus sur ce que les utilisateurs pensent de ZappTax, rendez-vous sur leur page Trustpilot.

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Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

French Boss, Alexia Cornu: «Mes résultats immédiats m’ont permis de ne jamais devoir investir»

Ce numéro 58 de French Boss constitue presque une parenthèse dans les récits d’entrepreneurs que nous vous offrons à longueur d’année. Car Alexia Cornu, notre invitée, si elle est entrepreneure, donne néanmoins à ce mot un sens un peu différent. Et offre, ce faisant, un coup de projecteur appuyé sur une des facettes de ce métier, trop souvent reléguée au second plan : ce besoin qu’ont parfois les jeunes, avant de s’enrichir, de donner, de faire partager leur savoir. Ceux-ci mesurent leur succès dans leur réputation et non dans la lecture de leur relevé bancaire. Alexia Cornu est de ceux-là. 

Même si elle est encore en début de carrière, il est clair que l’international, l’étranger, jouera toujours un rôle clé dans les aspirations professionnelles de cette jeune femme. Aujourd’hui déjà, elle a passé les deux tiers de sa vie de coach ailleurs qu’en France.

Pourtant ce métier, et la manière dont il a évolué depuis l’apparition du Covid, ne nécessitent pas d’implantation durable dans un pays. Au fil des ans et de la montée en puissance du télétravail et des relations visios, le coach a muté, délaissant de plus en plus son profil de confident pour un profil de « prof », au gré des successions de confinements. Ainsi le Certified Personal Trainer devient de moins en moins personal.

Différente jusqu’au bout des doigts, dans sa vision du présent comme dans la manière dont elle souhaite son avenir, Alexia, qui s’est construit une clientèle « par coïncidences », se trouve aujourd’hui au cœur d’un débat intérieur permanent. Doit-elle privilégier le one and one (pour l’humain), ou le studio en ligne (pour le business). Pour trouver ce meilleur équilibre auquel elle aspire entre la vie professionnelle et la vie professionnelle, le choix du studio en ligne pourrait ne pas être mauvais.

Voir l’interview en video:

Ecouter le podcast:
https://www.spreaker.com/user/10781102/pad-audio_25

Wandering Barman met les cocktails en bouteille à Brooklyn

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Rien ne destinait à priori Roxane Molicchi à la production d’alcool. Cette Franco-américaine de 32 ans, qui a grandi entre le Colorado, Paris et Ajaccio, avait d’abord choisi des études de mode. « Je travaillais 80h par semaine pour une marque de prêt-à-porter, à devoir constamment me battre pour baisser les prix et la qualité. J’ai fini en dépression », confie celle qui vit aux États-Unis depuis 11 ans mais reste très attachée à ses racines corses.

Cocktails prêts à consommer

En novembre 2015, Roxane Molicchi décide de changer de carrière. Elle recommence en bas de l’échelle en tant que busser puis serveuse à Yours Sincerely, un petit bar de Bushwick récemment ouvert par deux amis, Darren Grenia et Julian Mohamed. « C’était plus qu’un bar, puisque Yours Sincerely a été le premier établissement de New York à proposer une carte de cocktails en pression, déjà prêts à consommer. Moi qui venais du développement produit, j’ai compris le potentiel », raconte-t-elle. La Franco-Américaine devient ensuite manager du bar et du restaurant voisin, détenu par les mêmes amis, avant de décider de s’associer tous les trois en 2016. « On a loué un petit espace de production à Ridgewood à Queens, où on a commencé à travailler des recettes de cocktails artisanaux, avec l’idée de les vendre en bouteille dans les restaurants et bars de la ville ». 

https://www.instagram.com/p/BfdzCeBAZHb/

De la qualité à grand volume

Après avoir obtenu leur licence d’alcool en 2018, les trois amis peuvent enfin commercialiser leur production. Le succès de Wandering Barman est immédiat. « Les avantages sont nombreux. On répond aux besoins de la nouvelle génération de buveurs pour qui le show du bartender compte moins qu’un cocktail qui soit à la fois prêt rapidement, bon et accessible financièrement. Et pour les bars, ça demande moins de staff, moins de matière première, et ça coûte moins cher à produire », résume Roxane Molicchi.

Les cocktails tout prêts du trio ont déjà séduit plus de 300 restaurants, bars, rooftops et hôtels de la ville. Les livraisons se font par caisse de 24 bouteilles car « la loi interdit de vendre de l’alcool fort en fût, explique la trentenaire. Nous proposons une carte de huit cocktails traditionnels mais revisités comme le Swipe Right, une margarita florale, ou le Ghosted, un negroni blanc », ajoute-t-elle.

https://www.instagram.com/p/CgPhhL-ruZ2/

Un marché très novateur

Nouvelle étape de leur développement, les trois amis ont déménagé à East Williamsburg dans un nouvel espace de production qui sert également de bar à cocktails et de lieu de réception pour des événements. Ouvert en octobre 2021, Wandering Barman (315 Meserole St) propose ses cocktails au verre à seulement 11$ (5$ en happy hour), en plus d’une sélection de 10 bières locales et de trois vins également servis à la pression. « Nous sommes aujourd’hui une dizaine entre le bar, la production et le développement commercial. L’objectif est de devenir une marque nationale », espère Roxane Molicchi, dont les cocktails sont désormais vendus dans huit États américains, et notamment en grande distribution à Whole Foods.

« On aurait besoin de faire une grosse levée de fonds pour vraiment franchir un cap. Mais pour l’instant, on en est encore au stade où il faut faire nos preuves sur un marché très novateur », confie la cofondatrice de Wandering Barman, qui rêve à plus long terme d’ouvrir une branche en Europe et notamment en France, pour se « rapprocher de ma (sa) famille ».

https://www.instagram.com/p/Ck_AHParZjI/

Emmanuel Macron, un moment de baguette partagé à Washington

L’occasion était trop belle pour ne pas être saisie. Le genre de nouvelle qui tombe parfaitement à pic au moment de rencontrer des Français de l’étranger. « Je m’exprime devant vous dans un moment très important, celui où notre baguette a été reconnue patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco », a lâché Emmanuel Macron devant les quelque 1200 personnes venues l’écouter à l’ambassade de France, mercredi 30 novembre à Washington. « Dans ces quelques centimètres de savoir-faire passé de main en main, il y a exactement l’esprit du savoir-faire français, c’est quelque chose d’inimitable. » La reconnaissance, annoncée quelques heures plus tôt par l’organisation onusienne, a aussitôt déclenché un tonnerre d’applaudissements dans la salle. L’effet attendu sur une audience aussi bien acquise au chef de l’État qu’à la mie moelleuse. 

© Nastasia Peteuil

La séquence parfaitement préparée et écrite « comme pour un late show américain avec une touche française », selon l’expression d’un entrepreneur du Colorado, Omar-Pierre Soubra, et qui a détendu, d’un coup, le ton jusque là plutôt solennel du discours d’Emmanuel Macron, interrompu par la remise d’une baguette par Stéphane Grattier, chef boulanger de Boulangerie Christophe de Georgetown. « C’était très drôle, particulièrement ici, dans une ville où il est difficile de trouver une bonne baguette », commentait en souriant Lary Grossman, un Américain francophile, qui avouait toutefois un point de vue biaisé : son fils travaille justement à la boulangerie washingtonienne. 

« Quand on est dans la gastronomie, ça fait très plaisir » reconnaissait Frédéric Vieil, le fondateur d’Hexagone, une entreprise qui promeut des produits français à Boston. Une formidable opportunité également pour le chef de l’État de reprendre son bâton de startupper-en-chef devant ses compatriotes : « De l’espace à la tech, il y a cette French Touch, un petit savoir faire en plus et une part d’âme en plus », lançait-il. « Il faut que l’on garde cette énergie de l’entrepreneuriat, c’est une force ! », s’exclamait Anne de Broca Hoppenot, consule honoraire du New Jersey et mère de jeunes entrepreneurs. Même l’écrivain Florian Zelle, membre de la délégation officielle et tout juste débarqué de Californie, parlait d’un discours « qui a la vocation à relever l’enthousiasme et l’énergieet on en a bien besoin ».

© Nastasia Peteuil

Dans un discours largement consacré à la diplomatie – guerre en Ukraine, Chine -, au protectionnisme américain qui pénalise les entreprises françaises et européennes avec le « risque d’une fragmentation de l’Occident », la mise en valeur du savoir-faire made in France semblait réchauffer les cœurs de la communauté française. « Quand on parle des relations franco-américaines, on pense souvent aux relations politiques, mais je travaille pour une entreprise française qui essaie de faire rayonner la France avec son expertise spatiale », soulignait une employée d’Arianespace à Washington, Laetitia Brock, avouant s’être « reconnue » dans le message d’Emmanuel Macron.

Les nombreux enseignants dans la salle semblaient sensibles, en toute logique, au plan « pour la langue française et le plurilinguisme » du chef de l’État et l’annonce d’un fonds French for All pour « soutenir l’apprentissage du français partout où il est en jeu aux États-Unis » de la maternelle à l’université. « C’est une excellente initiative de renforcer les programmes d’immersion existants et abordables », relevait Aurélie Johnson, une enseignante de la région de Washington, qui a elle même fait profiter ses enfants d’un programme bilingue du Maryland.

En avalant les petits fours et le champagne, chacun retenait un « moment spécial » de cette rencontre avec le chef de l’État – qui s’est accordé un bref bain de foule à l’issue de son discours avant de rejoindre, avec Brigitte, le couple Biden dans un restaurant italien de la ville. « Émouvant d’y retrouver autant de monde » estimait Adriana Agbo, qui ne regrettait pas d’avoir fait le voyage depuis New York. « Un grand honneur » déclarait pour sa part l’écrivain américain francophile Douglas Kennedy, qui, avouait-il à French Morning – ne connaissait pas Emmanuel Macron avant de devenir son « invité personnel » pour cette deuxième visite d’État. « Mais au final, résumait Omar-Pierre Soubra du Colorado, ce que retiendront les gens ici, c’est l’épisode de la baguette ».

(Avec Nastasia Peteuil)

© Nastasia Peteuil

Architecture new yorkaise depuis la High Line : du Chelsea Market à la Lantern House

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Rendez-vous dans l’ouest de Manhattan à proximité du Whitney Museum of American Art (métro A, C, E, L) pour ce nouveau défi Family Way. Pour cette sortie en famille, il vous suffit d’embarquer sur la High Line pour une belle balade sur la promenade plantée jusqu’à son terminus situé à Hudson Yards, près du Vessel et du nouvel observatoire The Edge (métro 7).

Cette ancienne voie ferrée transformée en chemin piéton végétalisé offre en effet une merveilleuse occasion pour prendre de la hauteur, s’éloigner du tumulte de la ville et avoir ainsi le temps de regarder New York sous un autre angle. En effet, si la High Line est souvent reconnue pour son histoire et pour les œuvres d’art qu’elle héberge, ce parcours vous donne aussi une belle opportunité d’admirer les œuvres architecturales qui l’entourent et qui façonnent la ville. 

Le long de ces 2,3 km, vous allez voir se côtoyer des styles de bâtiments aussi variés que ceux de l’époque industrielle et ceux construits ces dernières années. Ainsi, en démarrant la balade dans le quartier de Meatpacking, vous découvrirez les bâtiments qui hébergeaient les anciens abattoirs et usines de conditionnement de viande, puis le bâtiment du Chelsea market qui était occupé par l’usine de biscuiterie Nabisco, célèbre pour la conception du fameux Oreo. D’autres bâtiments remarquables se présentent sur le parcours tels que celui de la Général Theological Society (en contrebas de l’empire state building), de style néogothique ou ceux construits au moment de la création de la High Line comme le Standard Hotel qui la surplombe à quelques dizaines de mètre du Whitney Museum. 

Enfin, vous verrez tout ce qui se fait de plus moderne. Vous pourrez ainsi découvrir une forte concentration de bâtiments réalisés par des architectes de renom tels que Renzo Piano, Jean Nouvel, Frank Gehry, Thomas Heatherwick. 

Le défi

Ouvrez bien les yeux, l’objectif est justement de repérer un bâtiment parmi cette vitrine d’immeubles modernes, tous plus luxueux les uns que les autres. Il s’agit de retrouver une œuvre du designer Britannique Thomas Heatherwick connu pour le Vessel à Hudson Yards ou pour avoir redésigné les bus rouges à Londres. Il est à l’origine d’un immeuble sur la High Line surnommé Lantern House pour ses vitres bombées (voir photo ci-dessous).

L’ensemble est en fait constitué de deux immeubles situés de part et d’autre de la High Line et localisés peu après le Chelsea Market. 

À vous de les retrouver. Et si vous avez un doute, rendez-vous sur www.family-way.com.

À ne pas manquer 

Les quartiers autour de la High Line sont à découvrir. Ils disposent de nombreuses activités sympas à réaliser en famille :

  • Le Whitney Museum of American Art mérite le déplacement pour son architecture unique, pour ses collections d’art américain des XXème et XXIème siècles et pour ses terrasses panoramiques.
  • Vous pouvez flâner dans Chelsea Historic District, le long des 20th, 21st et 22nd Street où les grands édifices ont laissé place à des maisons et des rues bordées d’arbres. L’ambiance y est unique. Une fois dans le quartier, ne manquez pas le High Line Hotel et en particulier son bus impérial londonien garé dans le jardin. Cela peut-être l’occasion de faire une petite pause. 
  • Découvrez l’ancienne biscuiterie Nabisco transformée en marché couvert avec ses nombreuses adresses gourmandes au Chelsea Market.
  • Si vous voulez vous rapprocher de l’Hudson River, rendez-vous à Little Island, le nouveau parc construit sur le fleuve.
  • Pour se restaurer en famille, nous vous recommandons deux adresses de dîner dans le coin. Vous avez le choix entre l’Empire Diner, un dîner au décor art déco et entre Hector’s Cafe & Diner, un dîner simple et authentique, plusieurs fois apparu à l’écran.
  • Enfin, une fois à Hudson Yards, il y a aussi de nombreux endroits pour se divertir en famille. Tout d’abord, la décoration à l’occasion des fêtes de fin d’année est magique. Vous pouvez aussi visiter l’observatoire The Edge.

Et si vous aimez découvrir New York en famille avec des défis, alors rendez-vous ici.

Vivez France-Pologne avec nous à New York

Vous sentez l’ambiance qui monte? Oublions le match sans enjeu contre la Tunisie, tout commence vraiment maintenant… Et comme c’est désormais une tradition à chaque Coupe du monde, French Morning vous a préparé une “Watch Party” en plein coeur de Manhattan pour ce 1/8è de finale France-Pologne (dimanche 4 décembre à 10 am ET).

Nous vous avons réservé un pub que les fidèles connaissent déjà, nous y étions déjà en 2018, mais il a depuis été refait à neuf. L’endroit est parfait pour une ambiance de feu: le 5th & Mad (7 E 36th S) compte quelque 18 grands écrans, dont un géant et peut accueillir quelque 700 personnes! L’entrée est gratuite mais la réservation est hautement recommandée. Les consommations sont au tarif habituel; un menu brunch (facultatif) sera disponible. Inscrivez-vous ici.

Visite d’État de Macron: les Américains accidentels dans l’expectative

La visite d’État d’Emmanuel Macron a commencé mercredi à Washington. Fabien Lehagre fait partie de ceux qui la suivent de près. Et pour cause, il espère qu’elle mettra enfin un terme au calvaire fiscal rencontré par les Américains accidentels, comme lui. « D’un point de vue géopolitique, il se passe beaucoup de choses dans le monde, mais comme les relations entre la France et les États-Unis sont plus apaisées que sous Donald Trump, des avancées sont possibles. Le problème concerne 40 000 personnes en France, 300 000 en Europe », rappelle-t-il.

Voilà huit ans que ce Franco-Américain, fondateur de l’Association des Américains Accidentels  (AAA), se bat pour les sortir de la situation kafkaïenne dans laquelle ils sont plongés bien malgré eux. Américains parce que nés aux États-Unis, et donc contribuables dans ce pays en raison du système d’imposition sur la nationalité, ils n’y ont cependant pas vécu de manière prolongée – juste quelques mois ou années à la naissance pour certains. C’est le cas de Fabien Lehagre, né en 1984 sur le sol américain, mais parti s’installer en France, pays de son père, quand il avait deux ans.

De lourdes pénalités depuis 8 ans

Depuis 2014 et l’application par la France de la loi américaine FATCA de lutte contre l’évasion fiscale, l’IRS réclame à ces « Américains malgré eux » de lourdes pénalités pour les impôts qu’ils n’ont pas payés aux États-Unis. Ils rencontrent aussi des difficultés à ouvrir ou conserver leur compte bancaire car des institutions françaises leur demandent, pour se mettre en conformité avec la loi, un numéro de sécurité sociale américain (SSN) qu’ils ne sont pas en mesure de fournir.

Poursuites judiciaires, sensibilisation des parlementaires français et européens, courriers et même manifestation lors d’une visite de Donald Trump en France : l’AAA ne ménage pas sa peine. Elle voudrait que les pénalités réclamées aux Accidentels soient abandonnées et qu’une procédure simplifiée soit mise en place pour leur permettre de renoncer gratuitement et rapidement à la nationalité américaine. Une démarche qui coûte 2 350 dollars aujourd’hui.

En 2018, ils ont reçu le soutien du président Macron qui, interpelé par le député Richard Ferrand, a indiqué dans une lettre que le gouvernement avait entrepris des « démarches diplomatiques résolues » afin que le « statut atypique » de cette population soit reconnu par les autorités américaines et que des solutions soient trouvées.

Des progrès mais toujours pas de solution

L’Ambassade de France à Washington a indiqué, mardi soir, que le sujet serait « certainement abordé lors de la visite d’État ». Pour sa part, le cabinet de Bruno Le Maire, qui accompagne le président dans le cadre du déplacement et suit le dossier, a dit dans un e-mail qu’il le serait « probablement ». Il rappelle que les avancées obtenues (procédure d’amnistie fiscale particulière sous certaines conditions, guichet spécial à l’Ambassade ) et que Paris « continue de plaider auprès des autorités américaines pour une renonciation facilitée à la nationalité américaine pour les Américains accidentels. Des réunions en ce sens ont eu lieu avec l’IRS au niveau du conseil de l’Union européenne, notamment sous la présidence française ».

« Nous sommes en train de réaliser des progrès, mais nous devons en faire davantage pour simplifier les processus qui permettront à ces individus de sortir de cette situation », explique une source diplomatique. L’Élysée n’a pas répondu à notre demande de commentaire.

« Alors que le dossier traîne, l’association continue à accueillir de nouveaux membres. Quatre par jour ! Le problème subsiste, regrette Fabien Lehagre. Les États-Unis ne veulent pas montrer de signes de faiblesse. Pour eux, nous sommes des contribuables américains. Et pendant que ce statu quo perdure, certains Américains accidentels choisissent de payer les pénalités à l’IRS pour se mettre en règle… Vu des États-Unis, nous représentons un problème mineur. »

Dior, Louis Vuitton, Céline… ces maisons de luxe françaises qui défilent à Los Angeles

Après Saint Laurent en 2019, Louis Vuitton en 2016 et à San Diego en mai dernier, puis Dior dans le quartier de Venice en juin, c’est la maison française Céline, emmenée par son directeur créatif Hedi Slimane, qui défilera le jeudi 8 décembre au Wiltern Theater de Los Angeles. Une demi-surprise quand on connaît l’amour du créateur pour la Cité des Anges, dont il fit sa résidence principale en 2008, là même où il transféra le studio de Saint Laurent lorsqu’il en prit la direction artistique en 2012.

Un engouement de plus en plus fort du luxe français en Californie qui, outre l’influence du streetwear et la météo californienne parfaite pour un défilé en plein air, s’explique d’abord par la bonne forme du marché du luxe du pays. Alors que la Chine semble à l’arrêt, depuis l’émergence de la Covid 19, et que l’économie européenne balbutie en raison, en partie, du conflit ukrainien et russe, les États-Unis s’affichent, en effet, comme le premier marché du secteur du luxe mondial avec 78 milliards de dollars, sur un marché mondial estimé à 283 milliards de dollars.

L’attractivité de la Californie

Selon la dernière étude du cabinet international de conseil Bain & Company publiée le 15 novembre dernier, si New-York conserve le leadership dans ce secteur du luxe avec environ 23 milliards d’euros, la Californie suit de près et représenterait aujourd’hui 25 à 30% du marché du luxe américain, une attractivité californienne où Los Angeles se taillerait la part du lion. En troisième position, la région de Miami serait en forte progression.

Signe de la bonne santé des maisons de luxe françaises à Los Angeles, la ville a vu, ces derniers mois, se multiplier les boutiques de luxe à l’instar de Louis Vuitton qui ouvrait en juillet dernier son plus grand magasin dédié aux hommes aux États-Unis sur Rodeo Drive, et enchaînait avec une seconde ouverture au mall de South Coast Plaza, pendant que la maison Hermès – dont les ventes en 2022 ont augmenté de +44% – organisait, elle, son pop-up HermèsFit. D’autres projets s’apprêtent à sortir de l’eau à l’image de Dior et son projet de complexe de 3 étages sur Rodeo Drive, avec restaurant et boutiques, de Chanel et de son tout nouveau complexe de boutiques et d’espaces d’événements prévu à la fin de l’année, ou Cartier, qui devrait inaugurer son nouveau flagship l’année prochaine. Autant d’actualités qui rendent l’organisation de défilés presque évidente.

Une histoire d’amour entre LA et la mode

Nouveau hub de la mode luxe, l’attractivité récente de Los Angeles est également à mettre en relation avec l’histoire d’Hollywood et des red-carpets, le dynamisme de la culture cinématographique et télévisuelle, le nombre important d’événements à l’instar des Oscars ou des Grammy Awards, autant d’éléments qui favorisent la présence des célébrités et égéries des marques, dont la puissance de frappe sur les réseaux sociaux a, à l’évidence, un impact sur les ventes de produits de luxe.

Enfin, au-delà des griffes françaises du luxe, d’autres maisons, à l’image de Ralph Lauren, en septembre dernier, et prochainement de la maison italienne Versace, dont le défilé est prévu en mars prochain, ont, aussi, fait le pari de shows à Los Angeles. « Pour moi, Hollywood est à la fois une destination et un état d’esprit. Tout est ici, une histoire de storytelling et de magie, de puissance et de vulnérabilité, de créativité et d’émotions », s’exprimait il y a quelques jours Donatella Versace, la directrice créative de Versace. L’histoire d’amour entre Los Angeles et la mode n’est pas prêt de s’arrêter…