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Cinéma : « Illusions perdues » de Xavier Giannoli en salle aux États-Unis

Il en parle comme du « film de sa vie ». Xavier Giannoli a longtemps réfléchi à son projet d’adaptation du roman d’Honoré de Balzac, « Illusions perdues » (« Lost Illusions ») est désormais à l’affiche dans les salles américaines (en français avec sous-titres en anglais) : à New York au Film Forum et Film at Lincoln Center, à Los Angeles au Laemmle’s Royal, Pasadena’s Playhouse et Encino’s Town Center, et également prochainement dans d’autres villes américaines.

Grand gagnant de la dernière cérémonie des César – 7 statuettes dont celles du meilleur film et de la meilleure adaptation, le film raconte l’histoire de Lucien de Rubempré, un jeune poète ambitieux et inconnu, qui rêve de Paris, de succès, d’art et d’argent. Il part tenter sa chance à la capitale, et est recruté par un journal pour écrire des critiques culturelles, découvrant alors un monde régi par les faux-semblants et l’appât du gain. Son interprétation brillante de Lucien de Rubempré a valu à Benjamin Voisin le César du meilleur espoir masculin lors de la dernière cérémonie en février.

Xavier Giannoli parvient à donner à l’œuvre de la Comédie Humaine de Balzac un écho très contemporain, et de la même façon que le cherchait l’écrivain, à « raconter une histoire naturelle de la société ». Un film « sensationnel » estime le New York Times, conquis par ce « doux parfum du succès ».

Exposition à NYC : Marine Futin confronte nos émotions en pastels

« Les sentiments sont l’essence de mon travail ». L’artiste française Marine Futin, qui se spécialise dans les pastels et organise des ateliers en groupe ou individuels, organise sa première exposition solo dans le Lower East Side, inauguration le mercredi 29 juin prochain, entre 6pm et 9pm. Intitulé « Jeu de soi », Marine Futin explore la diversité de nos émotions, leurs tensions et comment elles forment nos relations avec nous-mêmes, les autres et le monde, via une série de pastels et de sculptures.

« Vous découvrirez des grandes bandes de couleurs vives qui vivent curieusement en harmonie, ensemble et séparément », explique l’artiste. De la couleur et des formes féminines, mais aussi des lignes structurées et des blocs physiques, qui représentent les multiples facettes de nos identités.

Pour exposer cette vingtaine d’œuvres, Marine Futin a trouvé l’espace idéal : une galerie aux murs blancs et un mur entier de fenêtres, « pour laisser entrer la ville », explique-t-elle. « Venez jouer avec moi autour d’un verre de vin ! » 

RSVP avant le 15 juin à cette adresse email: [email protected].

Le restaurant Grégoire transforme son succès en franchise 

Grégoire, c’est une institution à Berkeley. Un minuscule restaurant ouvert il y a 20 ans dans le quartier du Gourmet Ghetto. Le chef de ce restaurant atypique ? Grégoire Jacquet, un Français arrivé aux États-Unis en 1989. Son idée ? Proposer des plats à emporter qui allient restauration rapide et gastronomie. « J’aime pouvoir manger des plats gourmets et gourmands à n’importe quelle heure. C’est pourquoi je voulais créer un restaurant accessible qui offre de vraies qualités gustatives au plus grand nombre » raconte Grégoire Jacquet. 

Le chef, qui a toujours refusé qu’on colle des étiquettes à sa cuisine, aime parler du lieu comme « d’un petit resto de voisinage ». Et d’ajouter : « j’ai toujours cuisiné ce que j’aime manger et tout ce que j’aime, je le fais. Ma salle à manger, c’est leur salle à manger ! ». Un concept qui séduit depuis deux décennies et qui va s’agrandir, puisque Grégoire Jacquet s’apprête en effet à lancer sa franchise. Il devrait d’abord multiplier les restaurants dans la Baie, à commencer par San José, San Francisco, et Sonoma. 

Dix restaurants en dix ans

Grégoire Jacquet affiche l’ambition de vouloir « changer la façon dont les gens voient les franchises, car non, ce n’est pas forcément de la merde ». Pour relever son pari, il a décidé de construire un laboratoire de cuisine à Berkeley, où seront concoctées toutes les bases : mayonnaises, sauces et même pré-cuissons. « Ça va permettre d’enlever de la pression et de contrôler la qualité à la source » explique le Français qui entraîne par ailleurs tous ses employés aux techniques culinaires françaises. Il apprend par exemple « comment bien tenir un couteau,  à gérer les assaisonnements, sans en faire trop ni pas assez, à calibrer les quantités, à éviter de tout saupoudrer de noix de muscade, à toaster la viande ou la griller sans la surcuire, etc. ». 

Ensuite, ces bases seront distribuées dans les différentes locations. Au-delà de la Baie de SF, Grégoire Jacquet espère voir ses restaurants du côté de Los Angeles, Seattle et NYC. Il vise l’ouverture de dix restaurants en dix ans. On y retrouvera les mêmes valeurs de qualité des produits, de traçabilité, de saveurs mises en valeur, le même packaging avec des boîtes en carton à son effigie (un portrait de lui avec son fameux bonnet), et surtout, ses recettes phares. Parmi les grandes vedettes, les sandwichs au canard ou au poulet frit, et les « potatoes puffs » pour lesquelles les files d’attente s’avèrent parfois très longues. 

La recette star tenue secrète

S’agit-il donc de pommes dauphines ? « Pas tout à fait ! » comme le précise Grégoire Jacquet. « On est sur une consistance de purée de pommes de terre plus dense, liée avec une fine croûte à l’extérieure frite dans l’huile. Mais cette huile ne pénètre pas, c’est donc moins graisseux que des pommes dauphines comme on les connaît ». La recette, qui fait se déplacer nombre d’amateurs et d’influenceurs, reste un secret scellé par un contrat de confidentialité au sein de l’équipe.

Si le chef a fait sa réputation en cassant les codes, c’est qu’il dispose d’une longue et solide expérience. Rebelle, il commence en apprentissage à l’âge de 14 ans. CAP et BEP en poche, il  démarre ensuite sa carrière dans restaurant franco-américain parisien (Hollywood Savoy). C’est là qu’il rencontre un chef qui lui offre l’opportunité de partir aux USA. Il a 19 ans. Aux États-Unis, il enchaîne alors différents postes dans des restaurants de gastronomie française. Il termine chef de cuisine, puis devient chef de banquet au Ritz-Carlton où « il découvre la cuisine de quantité et la gestion des équipes ». Il gère jusqu’à 80 employés, part à Porto Rico où il affine ses compétences de « gestion des coûts, des employés, et l’élaboration des menus… ». 

Lorsque sa femme tombe enceinte, il rentre à Berkeley – d’où elle vient – et peu de temps après l’arrivée de leur premier enfant, il donne naissance à Grégoire, où il laisse ses désirs culinaires s’exprimer. Le début d’une longue histoire d’amour qui porte donc encore ses fruits. 

Pour se tenir informé des ouvertures, découvrir le menu, les prix, les horaires, détour par le site Internet. 

Participez à la Coupe de la Francophonie le 25 juin à Socceroof à Brooklyn

Après une première édition réussie l’année dernière, la Coupe de la Francophonie est de retour à Socceroof le samedi 25 juin à Sunset Park à Brooklyn. Ce tournoi de football solidaire est organisé par la FACE Foundation, un organisme à but non lucratif sous l’égide des Services culturels de l’Ambassade de France aux États-Unis. Les fonds récoltés pendant le tournoi serviront à développer le French Heritage Language Program (FHLP), un programme de cours de français et d’activités culturelles à destination de jeunes Africains et Haïtiens dans le besoin.

« Nous aidons de jeunes lycéens récemment immigrés aux États-Unis à ne pas perdre leur usage du français. Il s’agit de cours chaque semaine pendant toute la durée de l’année scolaire, sur une durée de trois ans. Nous organisons aussi des workshops culturels et des summer camps », explique la responsable du programme Agnès Ndiaye Tounkara. « Nous sommes partenaires de sept établissements à New York entre Manhattan, le Bronx, Brooklyn et Queens. La pratique du français doit être un atout et un outil d’intégration aussi bien académique que professionnel. »

La Coupe de la Francophonie aura lieu le 25 juin de 1pm à 6pm. Les organisateurs espèrent accueillir une trentaine d’équipes qui représenteront toutes un pays différent. Le tournoi est ouvert aux entreprises et associations qui peuvent inscrire jusqu’à 10 joueurs via ce lien. Les personnes seules peuvent également rejoindre une équipe déjà existante pour 30$ en cliquant ici. La coupe a été remportée l’année dernière par l’équipe ivoirienne, l’événement a accueilli plus de 20 nationalités différentes dans la bonne humeur et le partage. « Quoi de mieux que célébrer la francophonie et langue française à travers le sport et notamment le football ? », commente Agnès Ndiaye Tounkara.

L’événement est organisé en partenariat avec la FFF Academy NYC, l’école de foot lancée à New York par la Fédération Française de Football, et avec l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) qui regroupe 88 États et gouvernements francophones dans le monde. La FACE Foundation espère lever 20 000$ à cette occasion.

Avec Le Gratin, Daniel Boulud fait parler ses racines lyonnaises

Il y a tout juste un an, le Chef Daniel Boulud ouvrait Le Pavillon, un superbe restaurant dans la nouvelle tour One Vanderbilt à Grand Central, avec l’intention de repartir de l’avant, après une année 2020 très difficile en raison de la pandémie. « Cela a été un moment clé, l’ouverture du Pavillon a donné lieu à un vrai déferlement dans les news car elle symbolisait le renouveau de la ville ». Depuis, l’année 2021 n’a pas été exempte de challenges non plus avec l’épisode Omicron, mais le chef français n’a pas ralenti pour autant, avec la reprise des restaurants qui avaient fermé et trois ouvertures dans le monde.

© Bill Milne

Une première adresse Downtown

Aujourd’hui, il inaugure Le Gratin, logé au rez-de-chaussée de l’hôtel Beekman, tout près du City Hall. « Les propriétaires du restaurant Augustine ont décidé de ne pas continuer, et l’hôtel nous a proposé le lieu. C’était l’endroit approprié pour lancer un bistrot lyonnais, dans un décor très français », raconte Daniel Boulud. S’il est présent dans ce quartier de Manhattan depuis cinq ans avec son épicerie Boulud à l’Oculus, il n’y avait pas encore de restaurant. « J’adore cet emplacement. Wall Street est beaucoup plus bohémien et relax que ce que l’on se représente, on y croise des artistes mais aussi des étudiants, et nous sommes à quelques minutes de Soho et Tribeca ». Et de mentionner la présence du chef américain réputé Tom Colicchio, qui tient le restaurant Temple Court, lui aussi dans l’hôtel Beekman.

© Bill Milne

L’âme de la cuisine lyonnaise

Le nom n’a pas été choisi par hasard. « Toute mon enfance, le plat du dimanche était servi avec un gratin, décliné de plusieurs manières. Cela rappelle une certaine rusticité, il y a l’âme de la cuisine lyonnaise dans ce plat », se souvient-il. C’est aussi un jeu de mots car, comme ses autres adresses, ce restaurant a vocation à attirer le « gratin » new yorkais en quête de saveurs authentiques. Au Gratin, le décor est celui d’un pur bistrot français, avec ses miroirs aux murs, céramiques peintes aux couleurs pastels et luminaires fleuris. Des serveurs apprêtés évoluent entre banquettes en cuir et nappes blanches.

© Bill Milne

Les vins locaux du terroir

À la carte, des plats typiques des bouchons lyonnais et du terroir comme le pâté en croûte gourmand (Daniel Boulud dit travailler sur des recettes plus exclusives avec le charcutier Gilles Vérot), les escargots et pieds de cochons croustillants, le boudin blanc aux choux mais aussi les fameuses quenelles de brochet au gratin, typiques de la cuisine lyonnaise. « J’ai choisi une recette authentique de la maison dans laquelle j’ai fait mon apprentissage, c’était un grand moment de retrouvailles », sourit le chef. Les plats du mois sont aussi des spécialités régionales prometteuses : en juin, turbotin grillé au romarin et artichaut barigoule, et en juillet, la fameuse bouillabaisse mouginoise. La maison fait aussi honneur aux vins de la région lyonnaise, avec des sélections de producteurs locaux.

© Bill Milne

Un bouchon lyonnais en Floride

Une chose est sûre, après une période difficile en plein cœur de la pandémie, Daniel Boulud a misé à plein sur la reprise de l’activité post-Covid. Outre le Gratin, il a ouvert trois restaurants l’an dernier : un café Boulud à Lenox dans le Massachusetts, une Brasserie Boulud à Dubaï et même un café Boulud aux Bahamas.

À New York, Daniel Boulud indique avoir vu revenir petit à petit les voyageurs locaux, puis les Européens et les Sud-Américains. Mais les Asiatiques, une clientèle particulièrement amatrice de bons repas au restaurant, sont encore rares, en raison des règles locales sur les voyages. Cela n’empêche pas le chef lyonnais de travailler sur son prochain projet de restaurant, qui sera cette fois basé en Floride, où il a déjà ouvert Boulud Sud à Miami. Une prochaine adresse lyonnaise devrait y voir le jour dans les prochains mois.

Les super-héros de Tony Parker exposés à San Antonio

La star française de basketball n’a pas fait que collectionner les titres de NBA durant sa carrière. Jusqu’au dimanche 4 septembre 2022, Tony Parker propose au public de venir admirer sa collection de statues de super héros au musée d’art de San Antonio, au Texas. 

L’exposition « Heroes and Villains » présente plus de trente sculptures grandeur nature de personnages de films et de bandes dessinées issues des sagas les plus populaires comme Star Wars, Harry Potter, Les Gardiens de la Galaxie et The Avengers. L’occasion inespérée de voir réunis Superman, Wonder Woman, Spiderman, Thor, Hulk, Voldemort mais aussi Groot, Rocket Raccoon et Han Solo. 

Pour la directrice du musée d’art de San Antonio, Emily Ballew Neff, « cette exposition est une expérience incroyable pour ceux qui se sont toujours demandés ce que ça ferait de se retrouver face à face avec un super-héros ou un super-méchant. »

Législative Amérique du Nord : débat musclé entre les deux candidats du 2nd tour

Ce jeudi 9 juin, French Morning et Maudits Français ont organisé et modéré un débat dans les locaux de l’Union Française de Montréal, au Québec, en prévision du second tour de l’élection législative en Amérique du Nord (les Français de l’étranger ont voté pour le premier tour de manière anticipée). Il opposait Roland Lescure, député sortant et candidat de la coalition de la majorité présidentielle Ensemble!, à Florence Roger, candidate de l’alliance de gauche Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES). Pendant un peu plus de 90 minutes, l’échange, musclé mais néanmoins cordial, a mis en lumière deux projets très différents, voire opposés, pour la France et les Français. Les deux candidats ont répondu aux questions d’Elisabeth Guédel et d’Alexis Buisson.

Perspective d’une cohabitation

C’est dans tous les esprits : l’hypothèse d’une victoire de la NUPES aux législatives et donc d’une cohabitation – la première depuis 2002 – n’est pas à écarter. Florence Roger a réaffirmé son désir de voir Jean-Luc Mélenchon se hisser au poste de Premier ministre. La perspective d’avoir ainsi deux visions de la France et du monde aussi différentes à la tête de l’exécutif peut inquiéter en période de guerre en Europe. La candidate de la NUPES s’est voulu rassurante : « Cette gestion à deux tête se fera très bien au sujet de l’Ukraine. Jean-Luc Mélenchon ne s’est quasiment jamais opposé aux décisions d’Emmanuel Macron, il est tout à fait d’accord pour rester en contact avec Poutine, nous prônons la diplomatie plutôt que la guerre ».

Roland Lescure, qui a ciblé Jean-Luc Mélenchon à plusieurs reprises durant le débat, a accusé le chef des Insoumis d’avoir été, dans le passé « extrêmement laudateur sur Vladimir Poutine, absolument convaincu que la Russie n’envahirait jamais l’Ukraine » et de défendre un partenariat stratégique avec la Russie. « Jean-Luc Mélenchon est capable d’admettre qu’il s’est trompé et n’a jamais eu un seul message complaisant à l’égard de Monsieur Poutine » a retorqué Florence Roger avant d’ajouter : « on est beaucoup à n’avoir pas anticipé la tragédie qui est en train de se produire ».

Florence Roger a également confirmé être défavorable à la sortie de la France de l’Union Européenne. Haussement de ton lorsque Roland Lescure a mentionné la position de Jean-Luc Mélenchon au regard de l’OTAN – « il se méfie des Américains, des Canadiens, des Allemands, c’est un homme depuis longtemps tourné vers l’Est » estime le député. Ce à quoi la candidate de la NUPES a répondu, quelque peu sur la défensive, qu’il n’était pas question de sortir de l’Alliance atlantique en période de guerre. « C’est le président de la république qui peut sortir de l’OTAN, a-t-elle rappelé. Donc rassurez-vous, le “grand ogre” Jean-Luc Mélenchon ne sortira pas de l’OTAN durant les cinq prochaines années. »

Singularité du député des Français de l’étranger

Il va sans dire que député des Français de l’étranger n’est pas une fonction traditionnelle. « C’est dur d’être député de la nation et député des Français de l’étranger », confirme le candidat sortant, appuyé par son opposante qui qualifie cette campagne électorale de « schizophrénique ». Les deux candidats estiment l’un et l’autre qu’il est difficile de joindre l’ensemble des Français d’Amérique du Nord, compte tenu de l’étendue du territoire, mais s’engagent à s’appuyer sur les élus locaux – les conseillers des Français de l’étranger. À la question de savoir pourquoi elle ne s’était pas rendue en Floride où elle a réalisé un score quatre fois inférieur à celui de l’ensemble de la circonscription Amérique du Nord, Florence Roger a répondu qu’une campagne « courte » comme celle de ce premier tour a nécessité de faire des choix de déplacements tout en promettant d’aller à la rencontre des Français de Floride si elle est élue.

S’il advenait qu’elle devait siéger à l’Assemblée nationale, Florence Roger promet d’être un députée « très libre » qui n’hésitera pas à voter selon ses propres « convictions » et « éthique » au sein du groupe NUPES. Une liberté dont doute Roland Lescure, accusant les 18 députés de LFI d’avoir voté « comme un seul homme » durant les cinq dernières années et « systématiquement contre le gouvernement ». Le député sortant assure pour sa part que, s’il est réélu, il continuera à collaborer avec « toutes les oppositions », comme il l’a fait durant son mandat pour faire adopter des textes et « avancer ».

L’environnement au premier plan

Le rôle de député, c’est aussi prendre des décisions difficiles. Le sujet des pesticides a été l’occasion de le rappeler pour Roland Lescure, en réponse à une question d’un lecteur de French Morning. Le député sortant, qui a voté à l’Assemblée nationale en faveur de la réintroduction des néonicotinoïdes – pesticides mis en cause dans l’effondrement des populations d’abeilles – dans les champs de betteraves, a pris le temps d’expliquer sa décision – « sauver 50.000 emplois » de la filière. « Si vous vous retrouvez au pouvoir, vous aurez à prendre des décisions difficiles face à ces contradictions qui font que la transition écologique ne doit pas se faire au détriment de l’emploi », a-t-il lancé à son opposante. Roland Lescure admet être d’accord « avec à peu près 80% » des objectifs de la NUPES en matière de priorités écologiques – Florence Roger a saisi l’occasion pour les détailler – « en revanche, sur les moyens et sur les méthodes, nous serons extrêmement différents, assure-il. Je préfère l’incitation à l’interdiction et associer tous les acteurs plutôt que de les antagoniser ».

Impôt universel : la grande divergence

Florence Roger et Roland Lescure s’opposent catégoriquement sur les questions de la gestion de l’inflation, la fiscalité et la réforme des retraites. Selon la candidate de la NUPES, la réponse à l’inflation – qui a atteint 5,2% en France le mois dernier – se trouve dans la hausse des salaires et un contrôle des prix. Elle juge les mesures du gouvernement, le chèque alimentation en préparation notamment, insuffisantes. « C’est ce qu’on appelle sortir un arrosoir en cas d’incendie » a-t-elle lancé. « Les dépenses publiques, il va falloir les financer » lui a rétorqué le candidat de la majorité, rappelant qu’avec son programme, la NUPES risquait de « cramer la caisse » – expression empruntée à Valérie Pécresse, comme il l’a rappelé.

Roland Lescure est revenu à plusieurs reprises sur la promesse des Insoumis d’appliquer un impôt universel à tous les Français, quel que soit leur lieu d’habitation. « Je ne souhaite pas que les impôts augmentent, ni pour Français de France ni pour les Français de l’étranger » a réaffirmé le député Ensemble!, tandis que Florence Roger avançait la lutte contre l’évasion fiscale – qu’elle estime à 80 à 120 milliards d’euros par an – pour justifier la mesure fiscale phare de la Nouvelle union populaire.

Sur l’exonération des CSG et CRDS pour les Français de l’étranger, Roland Lescure soutient que, grâce à son travail durant cinq ans, 90% des Français d’Amérique du Nord parvenaient à en être exemptés. Le candidat sortant a néanmoins fait part de la difficulté pour les députés des Français de l’étranger de se faire entendre : « Quand vous avez 566 députés de la nation qui regardent les 11 députés des Français de l’étranger, je peux vous dire que c’est difficile de les convaincre. » 

Question retraites, Florence Roger s’oppose à la réforme proposée par Emmanuel Macron prévoyant de reculer l’âge du départ à 65 ans. La NUPES propose 60 ans. « On veut libérer des postes pour ceux qui en ont besoin et permettre à nos retraités de vieillir en bonne santé », assure la candidate de l’union de la gauche en se référant à une enquête de Libération selon laquelle 27% des personnes les plus pauvres ne vivaient pas jusqu’à l’âge de leur retraite, source discutée par Roland Lescure… Selon lui, l’idée d’un retour à l’âge de la retraite à 60 ans ne tient pas compte des tendances démographiques actuelles.

Éducation, santé et services administratifs

Sur l’éducation, les deux candidats s’accordent pour dire que le système d’attribution des bourses scolaires afin d’accéder aux établissements français de l’étranger pose problème. Florence Roger juge qu’il faut permettre à plus de personnes d’y accéder. Selon Roland Lescure, les critères d’attribution doivent être revus à la lumière notamment des spécificités de chaque ville d’Amérique du Nord, en tenant compte des prix du marché de l’immobilier. 

Par ailleurs, le programme FLAM (Français LAngue Maternelle) doit, selon les candidats, être mis en avant afin de permettre aux expatriés d’offrir à leurs enfants un bon apprentissage de la langue française. 

Les opposants ont échangé quant aux conditions permettant aux Français de l’étranger d’accéder à une carte vitale afin de se soigner sur le territoire national. Florence Roger a exprimé le souhait de permettre aux retraités assujettis à la CSG de pouvoir se soigner en France. Elle a également présenté la Caisse des Français de l’Étranger comme un système à parfaire. 

Avant de clore le débat, French Morning a questionné les candidats quant au rôle des consulats en Amérique du Nord. Roland Lescure, fervent défenseur de la dématérialisation des démarches administratives – dont le renouvellement des passeports – assure qu’il ne s’agit pas d’affaiblir les missions des consulats mais de simplifier la vie de Français. Une vision non partagée par la candidate de la NUPES qui estime qu’encore trop peu de personnes ont accès au numérique ou en ont la maîtrise. 

Le ton était parfois tendu mais les deux candidats ont fini le débat sur la même note : en invitant les électeurs à « user et abuser » de leur droit de vote. Roland Lescure a estimé en conclusion – le candidat d’Ensemble! avait le mot de la fin selon le tirage au sort – en affirmant que « plus les Françaises et Français de l’étranger voteront, plus la France gardera les fenêtres ouvertes sur le monde ». 

Le replay de ce débat d’entre-deux-tours, c’est ici.

Le vote par internet pour le second tour de la législative se déroule du vendredi 10 juin à midi heure de France au mercredi 15 juin à midi, toujours heure de France. Le vote à l’urne se tiendra le samedi 18 juin sur le continent américain.

 

Législative Amérique du Nord : coup d’envoi du 2nd tour sur internet

Depuis ce vendredi 10 juin, à 3am PST/6am EST, les Français d’Amérique du Nord peuvent voter par internet pour le second tour de l’élection législative. Chaque électeur qui avait choisi la possibilité de voter en ligne, en précisant adresse email et numéro de téléphone sur les listes électorales, a dû recevoir un nouveau numéro d’identifiant (12 chiffres et lettres, envoyés par email) et un nouveau mot de passe (12 chiffres et lettres également, envoyés par SMS), différents de ceux du premier tour. Si ce n’est pas le cas, vérifier dans vos spams que ces emails ne s’y sont pas glissés avant de demander un nouvel identifiant et un nouveau mot de passe.

Voici la démarche :

  • Se connecter sur France diplomatie, cliquer sur « Je vote par internet »
  • Page de « Bienvenue », entrer son identifiant et son mot de passe
  • Page des candidats : cliquer sur l’un des deux candidats en lice – le député sortant Roland Lescure (Ensemble!) et Florence Roger (NUPES) – ou, option proposée, « Vote blanc »
  • Page « confirmer votre choix » – cliquer sur « confirmer »
  • Page « Saisir le code de validation qui vient de vous être envoyé par courriel » – un « code de validation » de 6 chiffres a dû être envoyé.
  • Cliquer sur « Voter » pour confirmer
  • La page suivante indique que « Votre vote a été enregistré » avec la date et l’heure. Il est alors alors télécharger un récépissé de vote. Terminé, c’est voté !

Le portail de vote reste ouvert 5 jours jusqu’au mercredi 15 juin à midi, heure de Paris (6am EST, 3am PST).

Le vote à l’urne se déroulera le samedi 18 juin sur le continent américain et les Caraïbes – le dimanche 19 juin partout ailleurs.

Retrouvez ici tous nos articles sur la législative 2022 en Amérique du Nord.

Le Guide Michelin dévoile sa première sélection en Floride

Une vague gourmande déferle sur la Floride. Véritable référence en matière d’excellence gastronomique, le prestigieux Guide Michelin, qui sillonnait pour la première fois les routes du Sunshine State, a dévoilé jeudi 9 juin le nom des restaurants couronnés cette année dans les trois grandes agglomérations urbaines de l’État : Miami, Orlando et Tampa.

15 restaurants étoilés

Un millésime 2022 qui ne compte pas moins de 15 établissements étoilés, dont L’Atelier de Joël Robuchon, la seule adresse de Floride auréolée de deux macarons. Ayant su séduire les inspecteurs anonymes de l’emblématique guide rouge, ce restaurant, dirigé par le chef exécutif français Alain Verzeroli, est implanté au cœur du quartier de Design District à Miami.

La métropole floridienne compte par ailleurs 10 tables distinguées d’une étoile : Ariete, le repaire du chef Michael Beltran et le restaurant mexicain Los Félix, tous deux situés à Coconut Grove ; l’enseigne Le Jardinier, également dirigée par le chef français Alain Verzeroli, ainsi que le grill coréen Cote Miami et son chef Simon Kim à Design District ; l’adresse Boia De située au sud de Little Haiti, dont le menu est élaboré par les chefs Luciana Giangrandi et Alex Meyer ; Elcielo à Brickell, dirigé par le chef colombien Juan Manuel Barrientos ; Hiden à Wynwood opéré par le chef japonais Shingo Akikuni ; The Den, hébergé dans l’hôtel Marriott Stanton à South Beach, Stubborn Seed, tenu par le chef floridien Jeremy Ford, ainsi que The Surf Club Restaurant du célèbre chef cuisinier américain Thomas Keller, niché au sein du Four Seasons Hotel à Surfside, au nord de Miami Beach.

Pour sa première édition floridienne, le célèbre guide culinaire français prime également quatre restaurants d’Orlando d’une étoile : Capa, situé au Four Seasons Resort Orlando dans le parc d’attractions Walt Disney World, Soseki avec le chef Michael Collantes à la barre, le restaurant japonais Kadence, mais aussi Knife & Spoon, tenu par le chef John Tesar à l’intérieur du Ritz-Carlton Orlando.

29 Bib Gourmand

Ces établissements s’ajoutent aux 29 restaurants qui figurent sur la sélection Bib Gourmand, une distinction récompensant des enseignes plus abordables. La région de Miami en compte 19, tandis qu’Orlando et Tampa en abritent respectivement sept et trois. Parmi eux, on trouve l’enseigne Bachour, qui propose les pâtisseries créatives du chef éponyme, l’incontournable Mandolin Aegean Bistro et ses spécialités grecques, Michael’s Genuine, géré par le chef américain Michael Schwartz, ou encore la boulangerie certifiée cachère Zak the Baker à Wynwood.

« Cette première sélection démontre à quel point Miami, Orlando et Tampa regorgent d’adresses de qualité pour les gourmets du monde entier, déclare, dans un communiqué, Gwendal Poullennec, le directeur international des Guides Michelin. Nous sommes convaincus que les foodies locaux, tout comme les touristes, prendront plaisir à explorer cette destination sous un angle inédit : celui de la bonne cuisine. »

Voyage vers les États-Unis : Fin du test Covid obligatoire

Bonne nouvelle pour les voyageurs : les États-Unis ont décidé de supprimer l’obligation des tests Covid-19 pour l’entrée sur leur territoire pour tous les voyageurs arrivant en avion. La nouvelle mesure est entrée en vigueur ce dimanche 12 juin à minuit EST/9pm PST, à point nommé, quelques jours avant les vacances estivales.

La propagation rapide du variant Omicron à la fin de l’année dernière avait incité les États-Unis à durcir les conditions d’entrée sur leur sol. Depuis décembre, tous les voyageurs âgé de plus de 2 ans, quel que soit leur statut vaccinal, devaient montrer à l’embarquement un test PCR ou antigénique négatif réalisé un jour avant le vol à destination d’un aéroport américain.

Le CDC (Centers for Disease Control) encourage néanmoins à respecter une quarantaine de 7 jours à l’arrivée, mais considère que le moment est propice pour lever les restrictions. Les autorités sanitaires précisent toutefois que cette décision sera réévaluée dans 90 jours. L’annonce de la Maison Blanche intervient six semaines après qu’un juge a levé l’obligation de porter un masque dans les avions, les bus et les centres de transit. Les voyageurs doivent toujours montrer un schéma vaccinal complet (le rappel de vaccin, ou booster, n’est pas obligatoire en Amérique du Nord) avant d’embarquer en direction des États-Unis.

Le AIDS memorial quilt exposé au Golden Gate Park

Il y a 35 ans, à San Francisco, Cleve Jones, militant de la lutte contre le Sida, lançait l’idée de rendre hommage aux victimes de cette maladie en créant un patchwork dont chaque pièce représente une personne décédée. À l’époque, les malades du Sida ne pouvaient pas prétendre à des funérailles, de nombreuses familles préférant ne pas s’exposer à la honte que suscitait la maladie, mais aussi en raison du refus des maisons funéraires d’enterrer les corps infectés par la maladie. Le patchwork offrait alors un objet et un lieu de mémoire, les dimensions de chaque morceau rappelant celles d’une tombe.

Aujourd’hui, le patchwork comporte plus de 50 000 panneaux, 110 000 noms et pèse plus de 54 tonnes. Les samedi 11 et dimanche 12 juin prochains, 3000 de ces panneaux seront exposés dans le Golden Gate Park, sur la Robin Williams Meadow. Ce sera la plus grande exposition du patchwork jamais réalisée à San Francisco. L’intégralité de cette œuvre a été exposée pour la dernière fois en 1996 au Mall de Washington, D.C.

Chocolaterie : première boutique de Thierry Atlan à Manhattan

Il est longtemps resté dans l’ombre, mesurant sa réussite par la gloire des autres, les quelques 150 clients, grands hôtels de Las Vegas et de Californie, compagnies de croisières de Floride, qui depuis plus de huit ans servent par milliers les bouchées de chocolat et les exquis macarons produits dans son usine haut de gamme de Moonachie, dans le New Jersey.  Thierry Atlan, l’apprenti de la célèbre maison Charpot de Troyes, sa ville natale, sacré meilleur ouvrier chocolatier de France en 1997 pendant son ascension chez Lenôtre, avait officié pendant dix ans comme consultant international en chocolaterie avant de venir diriger près de New York en 2012 la production en gros de la société Sugar and Plumms. 

Cette fois, il appose son propre logo stylé sur sa première boutique, ouverte le 25 mai à Manhattan au cœur de Soho, au coin de West Broadway et Spring Street, une étroite échoppe dont les murs vanille au chic avenant rehaussent les trésors maison : 18 sortes de macarons et autant de chocolats, alignés en parade multicolore dans des vitrines à l’hygrométrie parfaite importées à grands frais d’Italie. 

« C’est simplement de la haute qualité, confirme Thierry Atlan, entre deux hello enthousiastes aux clients qui défilent de West Broadway. Et la haute qualité n’a pas besoin d’être snob, élitiste et intimidante ».   

L’authenticité du goût

Son expérience de consultant spécialisé lui est toujours précieuse.  Réclamé de Dubaï à Bangkok et Vegas pour son talent à réarranger les vitrines et les assortiments des détaillants de luxe, autant qu’à adapter les produits aux goûts locaux, ce maniaque des saveurs et du décorum est bien outillé pour explorer le potentiel des papilles américaines, anesthésiées depuis l’enfance par les barres Hershey insipides. « Ils sont curieux, ouverts, prêts à découvrir des sensations nouvelles, s’enthousiasme-t-il. Certains clients se révèlent des puits de science qui m’interrogent sur la sélection de mes fèves de cacao, mais la plupart mesurent le haut de gamme à l’authenticité, au côté unique du produit. »

© Thierry Atlan

On ne trouvera pas un atome d’agent de préservation dans ses macarons, dont la fraîcheur est assurée par une technique maison secrète. Par-delà le croustillement subtil, le moelleux égayé par les pépites croquantes du cœur, la signature Atlan réside dans la vérité du goût. « Quand nous disons « à la framboise », la saveur du fruit doit sauter au palais, sans fioritures inutiles ni ambiguïté. C’est notre marque de fabrique. » 

Une affaire de famille

C’est aussi un business, acharné à concilier la qualité avec des volumes impressionnants. À Moonachie, au bout des pistes de l’aérodrome de Teterboro, dans le New Jersey voisin, Thierry Atlan et sa fille Julie, Chief operating officer de l’entreprise, et diplômée de management et direction d’entreprise à NYU, assurent la production de 20 000 macarons par jour par une équipe de seulement dix personnes. L’usine est exempte des problèmes de chaîne d’approvisionnement qui maltraitent l’agro-alimentaire américain. 

Thierry Atlan et sa fille Julie, Chief operating officer de l’entreprise. © Thierry Atlan

Hormis le chocolat, qui est importé de France, toutes les matières premières proviennent des États-Unis ; les amandes de Californie, les œufs et le lait de la côte Est. « Cela a un grand intérêt pour la logistique, et pour la fraîcheur des ingrédients, commente Julie Atlan, mais nous mettons un point d’honneur à nous approvisionner chez des producteurs locaux, autant pour assurer la qualité constante que pour nous ancrer ici en tant que fabricants américains. »

L’esprit d’équipe

Son savoir-faire enrobe aussi le management. En 2011, Lamia Jacobs, ancienne trader en pétrole reconvertie dans la restauration, cherchait d’urgence un chocolatier pour requinquer les étals de sa chaîne de bistros Sugar and Plumm. Recommandé par le réseau des chefs de Las Vegas – tous Frenchies – Thierry Atlan, le consultant au prestigieux col tricolore de meilleur ouvrier de France, pouvait arguer auprès de l’investisseuse de ses trois années passées à la tête des grosses opérations chocolat de Disneyland Paris, mais surtout de sa formation dans le saint des saints de l’agro-alimentaire français.

« Lors de mon premier bon job, dans les cuisines d’une base de l’armée de l’air, je me suis découvert une allergie au gluten qui m’interdisait de poursuivre dans la pâtisserie, raconte-t-il. Alors j’ai opté pour le chocolat, chez Lenôtre. » 

Bien avant de s’initier aux ressorts du colossal marketing de la maison, le jeune ouvrier a découvert une culture d’entreprise unique, fondée sur la cohésion et l’esprit d’équipe. « Je revois encore « Gaston » serrer la main de tout le monde le matin, du livreur au chef le plus coté, garantir à chacun son importance, honorer la collaboration et le collectif, se souvient-il. Ici, j’essaie de faire la même chose. Il y a le chocolat et les macarons, mais l’humain, c’est ce qui fait tourner la maison… »