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French All Around Us : l’avenir de la francophonie aux États-Unis

Fabrice Jaumont est surpris lui-même de l’attrait que suscite le nouveau livre qu’il vient d’éditer avec Kathleen Stein-Smith. Ce Français, auteur de plusieurs livres, et cette Américaine bibliothécaire et enseignante de Français, sont tous deux de grands défenseurs de la langue française aux États-Unis. En mars dernier, ils ont co-édité French All Around Us, un recueil de 22 chapitres écrit par un collectif de 24 auteurs. Enseignants, professeurs, historiens ou encore activistes francophones, les auteurs ont un point commun : ils veulent faire rayonner la langue française aux États-Unis à travers la francophonie. Une idée lancée par Kathleen Stein-Smith afin de mettre en avant la richesse de la langue française.

Tournée vers les pays d’Afrique

L’ouvrage de Kathleen Stein-Smith et de Fabrice Jaumont met en lumière plusieurs auteurs comme Agnès Ndiaye Tounkara, originaire du Sénégal et coordinatrice du French Heritage Language Program pour la fondation FACE à New York. L’historien Mark Labine revient également sur l’histoire française du Minnesota. Quant à Georgie V. Ferguson, elle fait connaître la tribu des Pointe-au-Chien et son dialecte franco-indien issu de Louisiane.

À travers des témoignages différents, le livre tend à répondre à plusieurs questions : Qu’est-ce que la francophonie en 2022 ? Qu’est-ce qu’être francophone aux États Unis et quel est l’avenir de la francophonie ? La francophonie étasunienne, est-elle en train de se renouveler ? « Oui », répond sans hésitation Fabrice Jaumont, fondateur de plusieurs programmes dont le French Heritage Language Program. Depuis plusieurs années, l’immigration francophone se tourne vers les pays africains. « Les vagues d’immigration les plus récentes viennent d’Afrique » affirme-t-il, estimant l’avenir de la francophonie aux États-Unis désormais lié étroitement avec les pays africains. C’est notamment le cas depuis une dizaine d’années dans l’Etat du Maine. « La francophonie qui remonte à 150 ans est en train de disparaître pour laisser place à une immigration majoritairement congolaise. Il y a un brassage de culture entre une francophonie ancienne et la vague d’immigration récente venue d’Afrique », résume Fabrice Jaumont.

Plus de 2 millions de Francophones

Comment réellement appréhender l’ensemble de la francophonie en Amérique ? Une tâche difficile, tant la définition de la francophonie est vaste. Selon le Bureau de Recensement des États-Unis, 1,25 million de Francophones de plus de 5 ans vivaient dans le pays en 2021. Un chiffre auquel il faut ajouter les 7 à 10 % d’enfants de moins de 5 ans. Toutefois, ces résultats ne prennent pas non plus en compte le multilinguisme des familles qui possèdent leur propre langue. « Il y a aussi tous ceux qui ont un passé francophone », ajoute Fabrice Jaumont. En tout, 12,4 millions de résidents des États-Unis affirment avoir une origine ethnique française. Le chiffre avancé serait alors situé entre 2 et 12 millions de Francophones.

En 2018, la Louisiane devenait le premier État américain à intégrer l’Organisation Internationale de la Francophonie. Aujourd’hui, le français est la 7e langue la plus parlée sur le sol américain et la seconde langue la plus enseignée dans le pays. L’ouvrage de Fabrice Jaumon et Kathleen Stein-Smith reflète ainsi l’intérêt des Américains pour la langue française. Pour le moment, le livre est seulement disponible en anglais, mais les auteurs aimeraient trouver des fonds pour le traduire en français, afin que toute la francophonie puisse y avoir accès.

French All Around US : French Language and Francophone Culture in the United States, édité par Kathleen Stein-Smith et Fabrice JaumonTBR Books, $24,99. 

Le grand Century 21 du sud de Manhattan de retour en 2023

Les touristes français à New York n’erreront plus comme des âmes en peine dans le sud de Manhattan. Leur magasin favori, Century 21, rouvrira son adresse emblématique au World Trade Center au printemps 2023.

Appréciée pour ses produits de designers connus à prix réduits, l’enseigne avait dû mettre la clef sous la porte pendant la pandémie en raison des difficultés financières rencontrées par son assureur. À l’époque, elle avait treize adresses entre New York, le New Jersey, la Pennsylvanie et la Floride. Fin 2020, la famille Gindi, qui avait fondé Century 21 en 1961 et possédait toujours l’enseigne, a pu récupérer le capital intellectuel de la marque (nom de domaine, droits, données des clients…) pour neuf millions de dollars dans le cadre de la procédure de mise en faillite.

Renaissance sur 4 niveaux

Le futur Century 21 ne ressemblera pas tout à fait à son aînée de l’ère pré-pandémique. Pour cette ré-ouverture, le magasin s’est associé avec la compagnie d’expériences de retail, Legends, pour dépoussiérer son image et accroître sa présence en ligne. Les produits vendus seront les mêmes (vêtements hommes-femmes, accessoires, parfums…). Le magasin s’étendra sur quatre niveaux, et non sept comme le précédent.

« Depuis notre fondation il y a soixante ans, nous n’avions fermé nos portes que deux fois : après la dévastation du 11-Septembre, puis lors de la pandémie. Mais comme les vrais New Yorkais, nous avons persévéré », a expliqué le co-PDG de la marque, Raymond Gindi, dans un communiqué de presse.

Législative : les rendez-vous politiques 19-29 mai à LA

Le premier tour de la législative d’Amérique du Nord approche (du vendredi 27 mai au mercredi 1er juin en ligne, le samedi 4 juin à l’urne) et la campagne bat son plein (la liste des candidats). Plusieurs candidats donnent rendez-vous aux Français.es de Los Angeles.

En présentiel

Emmanuel Itier, le candidat Résistons! soutenu par Jean Lassalle, organise une rencontre ce jeudi 19 Mai de 1:30pm à 3pm PST au domicile d’un particulier, Jean-Paul Monshe, un ami du candidat, au 1501 South Harvard Boulevard, Los Angeles, CA 90006.

Roland Lescure, le député sortant et candidat Ensemble, organise un brunch avec la communauté française le dimanche 22 mai de 11am à 1pm (PST) à Galerie XII, 2525 Michigan Ave., Santa Monica.

Le même jour, ce dimanche 22 mai, Franck Bondrille, candidat indépendant, donne rendez-vous au Petit Paris, 418 S Spring St., de 11:30am à 1pm PST. Aucune réservation à l’avance n’est exigée.

En virtuel

Alain Ouelhadj, le candidat investi par Reconquête!, le parti d’Éric Zemmour, et son suppléant Charles Berson, donnent rendez-vous par Zoom aux Français de Los Angeles et de la côte Ouest le jeudi 19 mai, de 7pm à 9pm PST. Pour s’inscrire (gratuit) et recevoir le lien : ici.

Florence Roger, candidate NUPES, donne rendez-vous par Zoom aux Français de la côte Ouest – États-Unis et Canada -, le vendredi 20 mai de 6:30pm à 8:30pm PST. S’inscrire ici.

Emmanuel Itier, candidat Résistons!, donne rendez-vous par zoom le lundi 23 mai à 10:30am PST. S’inscrire ici.

Gérard Michon, candidat de l’Union des Centristes et Écologistes (UCE), propose une rencontre par zoom le mardi 24 mai à 6:30pm PST. Lien sur le site du candidat.

Patrick Caraco, le candidat de la Droite, du Centre et des Indépendants, organise deux rencontres par zoom :

  • le lundi 23 mai à 9:30am PST avec l’ancien ministre Michel Barnier et le sénateur des Français établis hors de France Ronan Le Gleut. Lien direct pour le zoom : ici.
  • le vendredi 27 mai à 10am PST avec l’ancien ministre de la Défense, Président des Centristes et Président de la région Normandie, Hervé Morin. Pour s’inscrire : ici. Ce rendez-vous virtuel interviendra au lendemain du grand débat des candidats organisé par French Morning et Maudits Français.

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Erin et Mila (Little Rock, AR) : L’expat entre sœurs

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Ce mois-ci, French Expat donne la parole aux enfants d’expatriés. Qui sont-ils ? Quel rapport entretiennent-ils (ou non) avec la France ? Comment l’expatriation impacte-t-elle leur quotidien ? Comment se projettent-ils dans le futur ?

Après un premier épisode qui nous menait au Québec la semaine dernière à la rencontre de Maé, c’est la direction de Little Rock, capitale de l’État de l’Arkansas que nous empruntons cette semaine afin de retrouver Erin, 11 ans et sa petite sœur Mila, 10 ans. Elles sont sœurs mais (presque) tout les oppose : tandis que l’une rêve de devenir chanteuse, l’autre se voit astronaute, et alors que l’une se réjouissait à l’idée de vivre une nouvelle vie en Arkansas, l’autre ne s’y projetait pas du tout.

Dans ce nouvel épisode de French Expat, les deux sœurs reviennent sur le jour où leurs parents leur ont annoncé leur grand départ de France, et sur leur première traversée de l’océan Atlantique en famille avec leurs parents et leur petite sœur alors âgée d’un mois et demi. Une vie faite de roadtrips à la découverte du pays, apprentissage de la langue, accents français et américains, intégration à la vie locale : elles nous racontent tout.

Aujourd’hui, elles vivent aux États-Unis depuis trois ans, et préparent leur retour du côté de Bordeaux dans quelques semaines, et finalement elles sont enfin d’accord sur une chose : elles n’ont aucune envie de quitter leur vie américaine.

Production :
  • Enregistrement et réalisation par Anne-Fleur Andrle
  • Habillage sonore et mixage par Alice Krief (Les Belles Fréquences)

Législative Amérique du Nord : la liste complète des candidats

Le gouvernement a publié, ce mardi 17 mai, la liste complète des candidats à l’élection législative en Amérique du Nord. Ils sont 12 à se présenter cette année, certains ne s’étant déclarés qu’au moment de la clôture du dépôt des candidatures. Les rédactions de French Morning et de Maudits Français n’ont pu réaliser les portraits que de ceux qui ont répondu à nos demandes d’interview. Voici la liste par ordre alphabétique :

Jennifer ADAM, candidate Rassemblement National. Remplaçant Francis MASSON. Site de campagne

Isabelle AMAGLIO-TERISSE, candidate Les Radicaux de Gauche (son portrait). Remplaçante Catherine DURIEZ GUY. Site de campagne

Franck BONDRILLE, indépendant (son portrait). Remplaçante Cindy DELLAPINA. Site de campagne

Patrick CARACO, candidat de la Droite, du Centre et des Indépendants (son portrait). Remplaçante Séverine PICQUET. Site de campagne

Emmanuel ITIER, candidat Résistons! (son portrait). Remplaçante Natacha KATIC. Site de campagne

Gérard MICHON, candidat de l’Union des Centristes et Écologistes (son portrait). Remplaçante Amandine DUCELLIER. Site de campagne

Alain OUELHADJ, candidat Reconquête! (son portrait). Remplaçant Charles BERSON DIETSCH. Site de campagne

Roland LESCURE, député sortant et candidat de la majorité présidentielle Ensemble (son portrait). Remplaçant Christopher WEISSBERG. Site de campagne 

Laisely PARAT-EDOM, candidate Parti Radical de Gauche (son portrait). Remplaçante Jacinthe BORDELAIS. Site de campagne 

James REGIS, candidat Patriote. Remplaçante Marleen EUGENE. Site de campagne 

Yann REMINIAC, candidat Parti Breton (son portrait). Remplaçante Magalie JULIENNE. Site de campagne 

Florence ROGER, candidate NUPES (son portrait). Remplaçant Oussama LARAICHI. Site de campagne

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Pourquoi Jean Monnet aura un banc commémoratif à Rock Creek Park?

De sa maison sur Foxhall Road, dans le quartier de Georgetown, Jean Monnet se baladait souvent à Rock Creek Park. « Des promenades quotidiennes », souligne l’historien Gérard Bossuat, spécialiste de Jean Monnet et auteur du livre « Jean Monnet, L’Europe et les chemins de la paix » avec Andreas Wilkens. En hommage au diplomate, considéré comme l’un des pères fondateurs de l’Europe, l’ambassade de France aux États-Unis lui dédie un banc, qui sera installé dans un coin de ce parc de Washington DC.

« La France tient la présidence à l’UE et nous voulions essayer de faire un geste marquant pour les Américains, explique Baudouin Carrard, porte-parole adjoint de l’Ambassade de France aux États-Unis. L’Union européenne est complexe et on ne comprend pas toujours comment cela fonctionne. On voulait donner une image parlante et montrer qu’il y a un lien entre les États-Unis et l’Europe. »

Cinq années à Washington

En 1940, Jean Monnet avait été envoyé à Washington pour servir la British Supply Council. « Il y restera pendant cinq ans, années qu’il mettra à profit pour élargir encore son cercle de relations en Amérique et parfaire sa connaissance du fonctionnement du gouvernement américain, écrit Gérard Bossuat dans son livre. Jean Monnet a une politique personnelle avec les États-Unis, il a toujours réussi à trouver des interlocuteurs américains. » Mais, ce que souligne l’historien, c’est son habilité à s’être intégré dans le milieu des dirigeants américains. « Il invitait des gens chez lui et rencontrait des Américains proches du gouvernement, et il a rencontré plusieurs fois Roosevelt », souligne-t-il.

Jean Monnet entretient des relations suivies avec Félix Frankfurter, juge à la Cour suprême, le secrétaire à la Guerre Henry L. Stimson, Robert Sherwood, collaborateur de Harry Hopkins, ou encore avec Dean Acheson, alors assistant du secrétaire d’État pour les Affaires économiques. Pour l’historien, Jean Monnet aurait développé l’idée d’une unité européenne auprès de John Foster Dulles, futur secrétaire d’État du président Eisenhower et avec qui il entretient une relation professionnelle depuis l’armistice de 1919.

Le banc de l’amitié transatlantique

La France a donc proposé l’inauguration d’un banc dans le parc que le diplomate aimait tant pour commémorer son passage dans la capitale américaine. « Ce sera un banc qui rappelle la France, un banc parisien du style du XIXe siècle, qui a été transporté gracieusement par Fedex depuis Paris », indique Baudouin Carrard. Pour l’inauguration officielle, il faudra attendre que le Congrès approuve la législation introduite le 4 février dernier par les coprésidents du Sénat et de la Chambre, ainsi que le Congressional French Caucus.

Les participants à l’ouverture des ambassades européennes EU Open House l’ont peut-être déjà aperçu. Il sera officiellement dévoilé à la résidence de l’ambassadeur, en présence des membres du Congrès, ce mercredi 18 mai. Quant à son installation à Rock Creek Park, « d’ici quelques mois », espère l’ambassade.

Mustafa Soykurt succède à Arnaud Mentré au consulat général de France à Boston

C’est officiel, on connaît le nom du prochain consul général de France à Boston. Mustafa Soykurt a été nommé par décret du Président de la République en date du 12 mai 2022. Il succèdera à Arnaud Mentré, en poste depuis l’automne 2018, et devrait prendre ses nouvelles fonctions cet été dans la circonscription qui regroupe les États de Nouvelle-Angleterre (Rhode Island, Massachusetts, Vermont, New Hampshire et Maine).

Mustafa Soykurt est actuellement conseiller technique des Affaires européennes, auprès de l’ancien chef du gouvernement Jean Castex. Après Fabien Fieschi (2012 à 2015), c’est le second consul français à Boston issu du cabinet du Premier Ministre. Tout comme Philippe Etienne, l’actuel ambassadeur de France aux États-Unis, Mustafa Soykurt est un spécialiste des questions européennes. Les deux hommes se connaissent : ils ont travaillé ensemble à Bruxelles, à la Représentation permanente de la France auprès de l’Union Européenne, avant que Mustafa Soykurt prenne des fonctions à l’ambassade de France en Italie.

Mustafa Soykurt remplacera Arnaud Mentré, spécialiste des relations transatlantiques, dont le dynamisme auprès des grandes universités de Boston et dans les milieux d’innovation et de santé fut particulièrement remarqué. Arnaud Mentré avait d’ailleurs participé il y a quelques mois à la série « Should I Stay or Should I Go? » dans notre podcast sur les Français de l’étranger French Expat, et évoquait le travail de terrain du consulat au long court, plus spécifiquement au plus fort de la pandémie. Ses prochaines fonctions à Paris n’ont pas encore été annoncées.

Après 50 ans à Los Angeles, Jean-Pierre Dautricourt ne conçoit son retour qu’en musique

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Comment atterrir en douceur après 50 ans passés en Californie, à Los Angeles ? Jean-Pierre Dautricourt, notre 90ème invité, a résolu le problème. C’est en s’adonnant à son loisir favori, la musique, qu’il envisage de poursuivre sa paisible retraite varoise.

Rentré depuis peu, il laisse derrière lui une carrière américaine d’ingénieur acousticien. La voie professionnelle laisse désormais place au loisir et à l’insouciance sans contrainte. Une autre façon de consacrer une partie de son quotidien à ce qu’il aime le plus au monde, tout en – comme il le dit lui-même – approfondir la personne qu’il est. Bref, laisser tomber la technologie au profit du spirituel.

C’est finalement son affection pour la France qui l’a aidé à sauter le pas. Un témoignage différent.

https://www.spreaker.com/user/10781102/pad_67

 

Législative 2022 en Amérique du Nord : Florence Roger, candidate NUPES

Dans le cadre de la campagne des législatives françaises, French Morning dresse le portrait de chacun des candidats au poste de député des Français d’Amérique du Nord (États-Unis et Canada). Le premier tour du scrutin commencera dès le vendredi 27 mai pour le vote en ligne, et se tiendra le samedi 4 juin dans les bureaux de vote.

Elle est la benjamine des candidats déclarés à la législative en Amérique du Nord. À 32 ans, Florence Roger se lance dans la course sous les couleurs de la NUPES (Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale), la coalition formée par La France Insoumise, Europe Ecologie Les Verts (EELV), le Parti communiste et le Parti Socialiste à l’issue de tractations post-présidentielle. Son suppléant est Oussama Laraichi, un conseiller des Français de l’étranger membre d’EELV installé à Chicago. « C’est une campagne exaltante. Du fait de l’union de la gauche, l’équipe devient énorme. Il y a plein de gens qui nous contactent : des anciens de l’Assemblée nationale, des sénateurs… », souligne la candidate, médecin généraliste installée à Montréal depuis un an.

Première candidature à un scrutin national

C’est la première campagne électorale de cette native d’Auch, venue au militantisme à la fac de médecine. Après avoir fait des collectes pour les Restos du Cœur, elle rejoint l’Association des internes de médecine générale pour réclamer de meilleures conditions pour les étudiants. « Ce sont des études très difficiles, délétères pour la confiance en soi et le bien-être psychologique. Notre rôle était de soutenir les internes en mettant en place des outils d’évaluation ou de simulation pour les aider dans leur orientation », explique-t-elle.

Son diplôme en poche, elle part travailler près de Montauban, « dans un désert médical », et rejoint le plus grand syndicat de généralistes en France, MG France. La politique, c’est une affaire de famille pour Florence Roger. Son oncle est maire d’un village de « quarante-cinquante habitants » dans le Gers. « Ce côté de la famille est très Parti communiste ». Son père, lui, fut militant écologiste dans les années 1990. « Il a trois frères. Lors des dîners de famille, on est trente à table et on parle politique ! »

Programme axé sur l’écologie et le social

Comme beaucoup de Français de sa génération, Florence Roger se dit « éco-anxieuse ». Pour elle, la médecin, la situation climatique actuelle a de nombreux points communs avec les premières heures de la crise sanitaire, marquée par une forme de déni ou de sous-estimation. « Au début de la Covid, on n’en ressentait peu les effets mais lorsque cela nous est tombé dessus, ça a été terrible. De la même manière, pour le climat, il va se passer quelque chose de très grave mais c’est plutôt invisible pour le moment », dit-elle.

Pour faire face à ce défi, elle croit en un changement radical de paradigme économique. Ce que prône La France Insoumise (LFI). « À l’heure actuelle, les idées de gauche ont été noyées par des technocrates issus plus ou moins des mêmes écoles et formations, imprégnées de néo-libéralisme. Pour moi, non seulement est-ce incompatible avec la bifurcation écologique mais, en plus, ce n’est pas être de gauche, explique-t-elle. Il n’y a que chez La France Insoumise que j’ai retrouvé cet éco-socialisme qui devrait être à la base de tout militantisme écolo de gauche. »

Florence Roger peut s’appuyer sur les bons scores de Jean-Luc Mélenchon à Montréal, la plus grande communauté française de la circonscription. Il était arrivé en tête au premier tour avec 34% des voix (contre 31% pour Emmanuel Macron). En revanche, aux États-Unis, l’Insoumis avait fait nettement moins bien que le président sortant (12% contre 58%). Il s’était néanmoins hissé à la deuxième place au pays de l’Oncle Sam. Pour faire la différence, la candidate compte « remettre l’écologie dans le débat », rappelant à ses concurrents déclarés que « la maison brûle, les gars ! ». L’économiste Gaël Giraud, prêtre français fondateur du programme de justice environnementale à Georgetown University, voudrait même organiser une conférence avec elle, précise Florence Roger.

Investir dans l’enseignement en français

Elle entend aussi se « battre pour les problématiques des Français de l’étranger », comme le renforcement du réseau consulaire. Elle prône aussi des investissements supplémentaires dans l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) pour augmenter le budget des bourses scolaires et développer des options gratuites ou abordables d’enseignement en français face à l’offre privée, très coûteuse. « Le budget du ministère des Affaires étrangères, dont dépend l’AEFE, est à environ 1% du budget total de l’État français, c’est un scandale », estime-t-elle.

Parmi les autres sujets qu’elle considère « inacceptables » : le délai de carence de trois mois pour bénéficier des droits à l’Assurance Maladie ou encore le minimum de quinze ans de cotisation demandé aux Français de l’étranger pour que leurs frais de santé soient pris en charge lors de leur séjours temporaires en France.

Elle milite aussi pour donner plus de moyens financiers à TV5 Monde, la chaîne francophone, de manière à accroître le rayonnement de la francophonie dans le monde. « Ce qui sous-tend l’idéologie et la politique de Jean-Luc Mélenchon, c’est que tout est une question de volonté politique, dit-elle. Franchement, combien le gouvernement a-t-il dépensé pendant la crise Covid ?, demande-t-elle. Des financiers qui n’y connaissent rien prônent une rigueur. Mais l’État n’est pas là pour imposer une rigueur. Il est là pour le bien-être des individus et des citoyens. »

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Anne-Laure Desjonquères nommée consule générale de France à Atlanta

Après une mission d’un peu moins de trois ans, Vincent Hommeril quitte ses fonctions de consul général de France à Atlanta. Il laisse sa place à Anne-Laure Desjonquères, nommée par décret du Président de la République en date du 12 mai 2022.

Diplômée de l’Ecole normale supérieure et de l’Ecole normale d’administration (promotion Simone Veil), Anne-Laure Desjonquères a d’abord été conseillère des Affaires étrangères au sein du ministère éponyme. Elle a exercé pendant plusieurs années en tant que sous-directrice du droit de l’Union européenne et du droit international économique à la direction des affaires juridiques.

Sa carrière diplomatique l’a amenée à travailler à l’ambassade de France en Afrique du Sud – comme deuxième conseillère en charge de la politique intérieure et africaine auprès d’Elisabeth Barbier – et à l’ambassade de France en Inde – comme cheffe du service de presse et première conseillère auprès de François Richier puis Alexandre Ziegler. Elle prendra ses fonctions à Atlanta dans le courant du mois. Le consulat couvre une circonscription consulaire constituée de six Etats : la Géorgie, la Caroline du Sud, la Caroline du Nord, le Tennessee, l’Alabama et le Mississippi.

Du Visa E2 à la Carte Verte : comment faire ?

[Article partenaire] Si vous êtes expatrié·e – ou si vous souhaitez partir vivre aux États-Unis, vous n’êtes pas sans savoir que les questions de visas peuvent rapidement devenir un frein à l’expatriation et il est facile de s’y perdre entre toutes les options. De plus, les visas comme le E2 par exemple n’ont qu’une durée limitée et nécessitent de nouvelles démarches administratives au bout de quelques années.

Alexandra Merz, CEO de L&F Investor Services, le partenaire des entrepreneurs pour réussir l’immigration aux Etats-Unis, s’est récemment exprimée sur le sujet et a mis en lumière une solution durable : la carte verte EB2-NIW. Découvrez le retour de cet entretien.

Alexandra, vous êtes à la tête de L&F Investor Services depuis 2014. Qu’est-ce que vous faites concrètement ?

Alexandra Merz, CEO de L&F Investor Services : Notre cabinet de conseil est spécialisé dans l’aide aux entrepreneurs qui souhaitent investir et immigrer aux États-Unis. Depuis 2014, nous leur apportons des solutions concrètes et adaptées à chaque cas et à chaque famille, au début principalement basé sur un visa E2. Entre 2014 et 2019, nous avons aidé environ quatre cent familles à obtenir leur visa E2, surtout des francophones d’Europe et du Canada, et aussi des Allemands, Anglais, Australiens ou encore Italiens, entre autres.

Et plus récemment, vous aidez aussi pour les cartes vertes ?

Alexandra Merz : Oui, effectivement. En 2019, certains de nos clients se sont retrouvés confrontés à un ou plusieurs problèmes : leurs enfants s’approchaient vite des vingt-et-un ans, ce qui les forçait soit à rentrer, soit à changer de visa. Pour les Français, la durée du visa E2 était réduite à vingt-cinq mois au lieu de cinq ans. Ajoutez à cela les inconvénients de la période du COVID, qui pénalisait encore plus les porteurs des visas E2.

Donc nous avons commencé à chercher des solutions plus durables pour eux et avons découvert les possibilités de la carte verte EB2-NIW.

Pourtant cette carte verte existait déjà avant le COVID ?

Alexandra Merz : Oui, tout à fait, mais elle n’était pas utilisée pour les entrepreneurs avant 2017. Un jugement de la cour d’appel de l’immigration en décembre 2016, le cas « matter of Dhansar », a ouvert cette brèche pour les entrepreneurs. Et tant mieux, car cette carte verte ne nécessite aucun sponsor. Et elle est bien moins exigeante que la carte verte EB1, que je connais bien pour l’avoir obtenue moi-même en 2019.

Depuis 2019 nous avons donc élargi nos services pour inclure toute une gamme de prestations nécessaires pour qu’un entrepreneur puisse prétendre à la carte verte EB2-NIW. 

Pour ces cartes vertes, faut-il néanmoins avoir recours à un cabinet d’avocats ?

Alexandra Merz : Oui, nous travaillons systématiquement avec plusieurs cabinets d’avocats et guidons nos clients vers ceux qui sont les mieux adaptés à leurs situations. Entre 2019 et 2020, j’ai interrogé vingt-sept cabinets, pour en choisir trois qui sont à la disposition de nos clients. Cela fait partie de notre offre, pour accompagner les entrepreneurs de A à Z dans cette démarche qui dure environ quatre à cinq mois pour bien préparer le dossier.

Et ensuite, combien de temps faut-il pour recevoir la fameuse carte verte ? Y a-t-il un entretien à prévoir ?

Alexandra Merz : Très bonne question, et bien entendu les délais que je vais vous annoncer peuvent différer dans le temps. Actuellement USCIS a annoncé mettre en place le « premium processing » pour les EB2-NIW, donc en payant un supplément de frais USCIS, on pourra avoir la réponse en neuf semaines. Si cette réponse est positive, il faut compter ensuite environ six mois pour soit ajuster son statut du E2 vers la greencard, soit pour avoir son entretien à l’Ambassade de son pays. Pour ceux qui sont déjà aux États-Unis, par exemple avec un visa E2, et qui ajustent leur statut, il n’y a donc pas d’entretien, ils reçoivent juste la carte verte un beau jour par courrier, imaginez le bonheur ! Dans le meilleur des cas, entre le début du travail avec nous et la réception de la lettre, il y aura environ un an d’attente.

Ces cartes vertes sont alors pour tous les membres de la famille ?

Alexandra Merz : Oui, y compris les enfants qui n’ont pas encore 21 ans au moment d’envoyer le dossier et ne sont pas encore mariés.

Combien coûte un dossier et quelles sont les chances de réussite ?

Alexandra Merz : Le prix total d’un dossier, y compris les frais USCIS, les frais d’avocat, les frais pour démarrer l’entreprise, nos services qui comprennent l’écriture d’un business plan et bien d’autres détails, s’élève pour une famille de quatre actuellement à environ 40,000$. Et je suis contente de pouvoir dire que nous avons pour l’instant obtenu la carte verte pour tous les dossiers présentés. Nous avons à ce jour travaillé sur plus de cent dossiers, la plupart sont encore en attente chez USCIS, car le « premium processing » est tout nouveau. Et une bonne quinzaine de familles ont déjà leurs cartes vertes en main, ce qui est toujours un grand moment de fête.

Que faire si quelqu’un est intéressé par vos services ?

Alexandra Merz : Je conseille à tout le monde de participer ou de regarder les webinars que nous organisons régulièrement, en anglais, espagnol et bien sûr français. Le planning et les replays se trouvent sur cette page : https://l-and-f.us/fr/our-webinar-replays/

Ensuite vous pouvez réserver la première séance zoom directement dans mon agenda, elle est offerte, et le lien se trouve derrière le QR code ci-dessous.

Pour retrouver toutes les informations sur les services offerts par L&F Investor Services, rendez-vous sur le site internet du cabinet.

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Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

Concerts, ateliers : l’école française d’accordéon CNIMA en tournée aux États-Unis

Les soirées guitare au coin du feu, c’est fini. Mettez-vous donc à l’accordéon pour impressionner vos amis. Du mercredi 25 mai au jeudi 9 juin, la prestigieuse école française d’accordéon CNIMA (Centre National et International de Musique et d’Accordéon) proposera des formations et des concerts dans plusieurs villes américaines (New York, Philadelphie, Nouvelle-Orléans, Seattle et Los Angeles).

Accro de l’instrument

À l’origine de cette tournée : Kayla Allen, une Américaine de Shreveport (Louisiane) tombée amoureuse de l’instrument en 2016. « J’ai eu un coup de foudre, dit-elle. Comme beaucoup de gens, je ne prenais pas l’accordéon très au sérieux. Un jour, j’ai entendu un ami jouer. C’était superbe. Cela a effacé tous les préjugés que j’avais. C’est à la fois compliqué et beau. Le son est transcendant. Je suis devenue accro. La plupart des gens qui l’essaient le deviennent très rapidement. »

Mariée à un Français, l’écrivaine se rend régulièrement en France. Elle s’inscrit au CNIMA, « un petit trésor » dans le village de Saint-Sauves-d’Auvergne en Auvergne. Fondé en 1995, l’établissement de renom a formé quelques-uns des meilleurs accordéonistes tricolores. Il se targue d’avoir décroché, avec ses étudiants, un record de 128 prix aux grands concours internationaux, « loin devant les fameuses écoles d’accordéon d’Europe de l’Est ».

Kayla Allen s’est liée d’amitié avec les deux fondateurs de l’école, Jacques Mornet et son ancienne disciple Nathalie Boucheix, qui en est la directrice. En 2017, le premier lui a confié qu’il voulait retourner aux États-Unis, le pays où il a démarré sa carrière et gagné une coupe du monde d’accordéon avec un élève. Il n’en fallait pas plus pour que l’Américaine se mette en mouvement.

Concerts à NY et LA

Le résultat : quatre masterclasses et un stage de quatre jours à l’Alliance française de la Nouvelle-Orléans. Les cours sont centrés sur une technique spéciale développée par le CNIMA. En effet, Jacques Mornet considère l’accordéon comme un instrument à vent et non comme une percussion, ce qui se traduit par une méthode de toucher et d’utilisation du soufflet particulière, mais aussi un positionnement du corps spécifique. « C’est une approche très sensible », résume Kayla Allen. Les formations sont ouvertes à tous les niveaux, mais les participants devront louer leur propre instrument auprès d’un commerçant. À Seattle, il peuvent s’adresser à Petosa; à la Nouvelle-Orléans, Big Squeezy Accordions; et à Philadelphie, Liberty Bellows. Autrement, ils peuvent assister aux masterclasses pour un prix réduit.

La tournée sera ponctuée de deux concerts, à Brooklyn le jeudi 26 mai et à Los Angeles le jeudi 9 juin. « L’accordéon a longtemps été vu comme ringard, mais un nombre croissant de jeunes en France et aux États-Unis manifestent de l’interêt pour l’instrument », poursuit Kayla Allen. Amélie Poulain n’y est probablement pas pour rien.

« J’ai un rêve : étendre l’école aux États-Unis, mais c’est un fantasme, glisse-t-elle. En tout cas, nous voulons faire connaître le CNIMA de ce côté de l’Atlantique, faire découvrir la méthode… Et faire en sorte que plus d’élèves viennent en Auvergne ! »