Accueil Blog Page 32

Partez à la rencontre de la Martinique pour vos prochaines vacances

[Article partenaire] À seulement trois heures trente de vol depuis Miami, la Martinique vous tend les bras. Son atmosphère chaleureuse et son climat agréable en font une destination idéale tout au long de l’année. Profitez de vols sans escale avec American Airlines, jusqu’à sa capitale, Fort-de-France et adonnez-vous aux multiples attractions qui satisferont toutes les envies ! Que vous soyez en quête de détente, d’aventure ou de découvertes culturelles, la Martinique tient ses promesses. Découvrez huit bonnes raisons de vous y rendre.

Des paysages à couper le souffle 

Bordée par l’océan Atlantique et la mer des Caraïbes, la Martinique abrite une nature variée et saisissante de beauté : plages de sable blanc et de sable volcanique noir, récifs coralliens, forêts tropicales verdoyantes, jardins botaniques exotiques, chutes, monts majestueux, etc. La beauté naturelle de l’île peut être admirée sur terre, en mer ou du ciel. Ce n’est pas un hasard si l’île a obtenu trois reconnaissances UNESCO !

Baie-Saint-Pierre – Credits: L.Olivier

Une cuisine savoureuse

La Martinique propose une expérience culinaire unique avec un mélange harmonieux de saveurs françaises, indiennes, africaines et caribéennes. Elle met en valeur les fruits de mer frais (langouste, crabe, conque, poulpe…), les fruits exotiques (goyave, fruit de la passion, mangue…) et les épices aromatiques (noix de muscade, colombo, bois d’inde…). Des comptoirs de plage sans prétention aux restaurants bistronomiques, toutes les expériences culinaires sont mémorables. 

Credits: L. Chamoiseau

Le meilleur rhum du monde

Contrairement au rhum traditionnel fait de mélasse, le rhum agricole est distillé directement à partir de canne à sucre fraîche, ce qui lui confère un caractère unique et un profil gustatif beaucoup plus distinct. C’est l’ingrédient principal du Ti’ Punch, le cocktail typique de la Martinique, auquel sont ajoutés de la lime et du sirop de canne à sucre. La visite autoguidée des distilleries de La Route des Grands Rhums ravira les amateurs de cet alcool. 

Plongez dans la diversité 

Bien préservés, les jardins coralliens, les épaves historiques, les formations rocheuses spectaculaires, les grottes sous-marines et les zones marines protégées font de l’île une destination rêvée pour les plongeurs de tous niveaux. Le fameux rocher du Diamant et l’épave du Nahoon au large de Saint-Pierre sont des sites de plongée incontournables. 

Credits: R. Pakiela

Une des destinations les plus sûres des Caraïbes 

La Martinique a été nommée à plusieurs reprises comme la destination la plus sûre des Caraïbes, parmi 27 autres destinations. En plus de satisfaire aux normes de sécurité européennes et d’être très accueillante, l’île possède l’un des meilleurs systèmes de santé de la région. Partez en toute sérénité !

Credits: CMT

Une île romantique à souhait

Eaux tranquilles, forêts tropicales luxuriantes, couchers de soleil spectaculaires… l’amour est dans l’air en Martinique. La cuisine caribéenne ajoute du piquant et, l’influence française, une touche de je-ne-sais-quoi. Les amoureux n’oublieront jamais leur passage en Martinique, que ce soit leurs promenades romantiques sur des plages de sable blanc immaculé ou leurs sauts en parachute. 

Se loger selon ses coûts

Explorez la Martinique en autonomie en louant un condo, une villa, un hébergement insolite, ou un bungalow. Logez chez l’habitant en choisissant un gîte de charme ou une chambre d’hôte. Pour un séjour plus traditionnel en hôtellerie, une large gamme d’établissements s’offre à vous, du deux au cinq étoiles, en passant par le tout-inclus, sans oublier les nombreuses résidences hôtelières. Par ailleurs, pour les longs séjours, nous vous recommandons de choisir deux lieux d’hébergement, au nord et au sud. Vous vivrez ainsi deux ambiances totalement différentes. 

Un port d’escale et d’embarquement de premier plan 

Credits: Terminal de Pointe-Simon à Fort-de-France

La Martinique dispose de grands terminaux de croisières pour les plus grands paquebots et d’aires de mouillage pour des navires luxueux, de plus petite capacité, ce qui en fait un port d’embarquement parfait ou une escale idéale. Les excursions les plus prisées sont les promenades en catamaran, la visite de distilleries et de jardins luxuriants et les randonnées en nature. Vous pouvez également opter pour des excursions gastronomiques, des visites historiques et des expériences culturelles.

La Martinique a tout pour plaire. Passez du rêve à la réalité sans attendre ! Réservez dès maintenant votre vol sans escale avec American Airlines et envolez-vous vers ce paradis caribéen.

Note : les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

Annie Royer ressuscite Édith Piaf en Floride

Annie Royer sera la Môme d’un soir dans le Sunshine State. La chanteuse parisienne, installée aux États-Unis depuis plus de trente ans, montera sur la scène du Kravis Center for the Performing Arts à West Palm Beach, le mardi 8 avril à 7:30pm (billets ici), pour un hommage à Édith Piaf.

Mis en scène par Tangi Colombel, artiste breton multi-casquettes établi en Floride depuis plus de vingt ans, « Piaf The Tribute » mêle concert et théâtre pour retracer, en chansons, la vie et le parcours hors norme de l’icône française. De « La Vie en rose » à « Non, je ne regrette rien », en passant par « Hymne à l’amour », Annie Royer interprétera une vingtaine de classiques du répertoire de la Môme.

Formée au théâtre en France avant d’embrasser la chanson aux États-Unis, Annie Royer perpétue l’héritage d’Édith Piaf et aime également revisiter les plus grands titres de Maurice Chevalier, Yves Montand, Gilbert Bécaud ou encore Charles Aznavour. De New York à Las Vegas, en passant par Boston et Philadelphie, elle s’est produite dans de nombreuses salles à travers le pays.

[Vidéo] Calcul de la retraite entre la France et les États-Unis

Lors de ce webinaire dédié au calcul de la retraite franco-américaine, trois experts vont aborder les sujets suivants:

👉 Les règles de calcul des retraites françaises et américaines
👉 Réforme des retraites en France : quel impact sur une carrière internationale ?
👉 La fiscalité des retraites et les avantages de la convention de sécurité sociale
👉 Les stratégies patrimoniales de retraite aux États-Unis

Visionnez l’enregistrement ci-dessous ou directement sur notre chaîne YouTube

INTERVENANTS :
Alexandre Quantin – MBA, RICP®, Partner,  Wealth Management Advisor – USAFrance Financials Group
👉 Prise de rendez-vous: https://outlook.office365.com/book/AlexandreQuantinMBARICPPartnerWealthManagementAdvisor@guardianlife.com/

Philippe Plantadi – Expert en droits de retraite, Novelvy Retraite
📩 [email protected]
📞 +33 1 41 37 91 30

Olivier Sureau – CPA, Expert-Comptable, Partner, Director USAFrance Multi-Family Office & USAFrance Business Services – USAFrance Financials Group
👉 https://outlook.office365.com/book/[email protected]/

Akim Boughazi inaugure Bakery LA le 27 février sur Pico Boulevard

Une nouvelle aventure débute pour Akim Boughazi, le patron d’Éclair et Café, à Torrance. Le Français s’apprête à quitter ses locaux pour ouvrir une nouvelle enseigne, plus grande, en plein centre de Los Angeles, sur Pico Boulevard. Baptisée Bakery LA, cette boulangerie sera inaugurée jeudi 27 février, lors d’une soirée de lancement ouverte à tous, Français et Américains, de 6 à 8pm.

Baguettes tradition, pâtisseries et viennoiseries, sandwichs, couscous… « Il y aura toujours la touche française », assure Akim Boughazi, qui s’apprête à agrandir son équipe, toujours épaulé de ses deux fils, artisans boulangers comme lui. Continuité avec Éclair et Café, mais aussi innovation : chez Bakery LA, on pourra non seulement déguster de bons produits français, mais aussi admirer (et acheter) de l’art made in France, promet le patron.

Originaire de La Courneuve, en banlieue parisienne, ce Français aux racines algériennes compte exposer des artistes français méconnus « de banlieue » dans ses nouveaux locaux. « On veut développer des artistes français qui veulent s’établir en Californie, s’enthousiasme le boulanger. C’est innovant, nouveau. » Un premier artiste est prêt à être exposé entre les murs noirs et jaunes de Bakery LA, et d’autres devraient suivre. 

Avec la boulangerie Éclair et Café, ouverte il y a 5 ans avec sa femme Nora, Akim Boughazi s’était illustré en remportant le concours de la meilleure baguette, organisé par French Morning en 2022. S’il ferme les portes de son enseigne de Torrance, il peut compter sur sa clientèle fidèle qui, il n’en doute pas, le suivra chez Bakery LA.

Mélanie Stevenson (Angleterre) : L’expatriation, la déconstruction et la renaissance d’une Franglaise

0

Dans la pop culture, l’expatriation est souvent vendue comme une aventure idyllique, un mélange de découverte, de nouvelles opportunités et de développement personnel. Mais derrière les clichés de l’expat épanoui, il y a aussi des remises en question, des doutes et parfois, l’envie de tout déconstruire pour mieux se reconstruire. C’est précisément ce qu’a vécu Mélanie Stevenson.

Originaire de Lorraine, Mélanie grandit avec une passion dévorante pour l’anglais. Après des études en école de commerce, elle s’imagine un futur dans les gratte-ciels de New York, mais c’est finalement Londres qui l’accueille en 2009, presque par hasard. Première employée de la marque Merci Maman, elle voit la petite entreprise devenir un véritable phénomène lorsqu’un bijou de la marque est porté par Kate Middleton. Pourtant, après dix ans dans la capitale britannique, Mélanie ressent comme un essoufflement. La vie londonienne, son rythme effréné et son coût exorbitant ne résonnent plus avec ses aspirations.

Le Brexit et la maternité agissent comme un déclencheur. Avec son mari britannique, elle quitte tout pour Bristol, une ville colorée, vibrante et surtout à taille humaine. Mais ce changement, qu’elle espérait libérateur, s’avère plus difficile qu’un simple déménagement. Loin de son réseau, elle affronte une période de doute intense qui la mène jusqu’à la dépression. Comment retrouver un équilibre quand tout ce qu’on avait construit semble vaciller ?

C’est en partageant son expérience qu’elle trouve une nouvelle voie. Elle lance The Frenglish Girl, une newsletter pensée comme un espace de réconfort et de partage pour les expatriés francophones. Elle y raconte avec une grande sincérité les défis de l’expatriation, la maternité loin des siens, les questionnements professionnels et l’ambivalence de la double culture.

Mélanie Stevenson n’a pas juste changé de pays, elle a déconstruit son parcours pour mieux le réinventer. Une histoire qui résonne comme un rappel puissant : l’expatriation est bien plus qu’un changement d’adresse, c’est une transformation intérieure.

🎧 À écouter dès maintenant sur French Expat !

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

Mois de la francophonie : théâtre, films, littérature… tous les évènements à Washington

Depuis 2001, le mois de la francophonie en mars célèbre la diversité et la richesse de la langue française en réunissant plus de 40 ambassades et partenaires, dont l’Alliance Française de Washington DC et la Maison française. Concerts, projections de films, rencontres littéraires et musicales rythmeront le mois prochain. French Morning passe en revue les événements à ne pas rater.

Projections de films

Le film est basé sur le livre de Kim Thuy, un récit semi-autobiographique sur le sort d’une famille forcée de fuir le Vietnam. © francophonie.org

Pour célébrer notre culture commune aux États-Unis, rien de tel qu’un bon film en français ! Le lundi 3 mars, une soirée spéciale est organisée avec deux documentaires, « Without Kosovo » et « 117 », présentés par l’ambassade du Kosovo à Washington DC à la Maison française (4101 Reservoir Rd NW) à partir de 7pm (billet gratuit à reserver ici).

Le jeudi 6 mars, l’ambassade de la Belgique propose de se plonger dans le film dramatique « Augure », une production congolaise et belge qui se déroule en République démocratique du Congo. La projection aura lieu à la Maison française à partir de 7pm (billet gratuit ici). Toujours à la Maison française et sponsorisé par le bureau du Québec, le film « Ru » (billet gratuit ici), propose de suivre le parcours d’une réfugiée vietnamienne qui grandit au Québec, le mardi 11 mars à 6:30pm.

L’AFI Silver Theatre and Cultural Center (8633 Colesville Rd, Silver Spring) organise un festival de films africains du vendredi 14 mars au jeudi 27 mars. Avec 29 films de 19 pays, le festival de cette année s’ouvre avec « No Chains No Masters », un drame historique épique qui suit un père et sa fille esclaves dans leur course vers la liberté dans l’Île Maurice du XVIIIᵉ siècle. Le festival se termine avec « Where the winds come from », de la réalisatrice Amel Guellaty, qui a fait ses débuts au Festival du film de Sundance. Comptez 13$ par film ou prendre le pass du festival pour 150$. Plus d’info ici.

Toujours à l’AFI Theater de Silver Spring, trois films français seront à l’affiche début mars. Emilia Pérez, le film oscarisé de Jacques Audiart, sera projeté du lundi 3 mars, au jeudi 6 mars. Pour les amoureux des vieux films, l’AFI Theater propose de retrouver Catherine Deneuve et Alain Delon dans des long-métrages qui ont marqué le 7e art français. Les parapluies de Cherbourg sera diffusé cinq fois entre le vendredi 7 mars et le jeudi 13 mars. Et depuis le samedi 31 janvier, et ce jusqu’au jeudi 24 avril, une rétrospective sur Alain Delon propose de (re)voir les films cultes de l’acteur, avec notamment La piscine le vendredi 7 mars et Le cercle rouge le vendredi 28 mars.

De la musique et des conversations

La musique est également mise en avant dans le programme du mois de mars. L’Ambassade d’Haïti (2311 Massachusetts Ave NW) accueille le guitariste haïtien Amos Coulanges, pour discuter de sa carrière et de sa transition de guitariste classique à la chanson. Rendez-vous le mercredi 5 mars à 6:30pm, en réservant son billet gratuit ici.

Le mardi 25 mars, la pianiste française Lise de la Salle donnera un concert classique à partir de 7:30pm à la Maison française (4101 Reservoir Rd NW). Comptez 55$ par personne, en réservant ici. Puis le jeudi 27 mars, l’Alliance française (2142 Wyoming Ave NW) propose de passer un moment avec le musicien sénégalais Cheikh Ibra Fam à partir de 7pm. Comptez 15$ par personne, en réservant le billet ici.

Dans la langue de Molière

L’artiste Layla Metssitane dans la peau d’Amélie Nothomb à la Maison française. © francophonie.org

Le jeudi 20 mars, l’ambassade du Liban (2841 McGill Terrace NW) met en avant le livre Elle habitait à Sandwich de la journaliste libanaise Pauline Mouhanna Karroum lors d’une rencontre à partir de 6pm. Le vendredi 21 mars, à la Maison française (4101 Reservoir Rd NW) à partir de 7pm, la 8ᵉ édition de la Nuit de la poésie propose de lire des poésies du monde francophone, d’écrivains connus ou des textes écrits par les spectateurs présents. Billet gratuit à réserver ici.

De 10am à 5pm, le Ven Hotel (2015 Massachusetts Ave NW) accueille une foire aux livres francophones le samedi 22 mars. Et enfin, le lundi 24 mars à la Maison française (4101 Reservoir Rd NW) à partir de 7:30pm, l’artiste franco-marocaine Layla Metssitane interprète le roman Stupeur et tremblements d’Amélie Nothomb.

Les activités en français

Le National Museum of African Art propose plus de 12 visites guidées en français au mois de mars. © Nastasia Peteuil

Comme chaque année, le National Museum of African Art (950 Independence Ave SW) propose des visites en français et orientées vers les artistes francophones (voir toutes les dates et les horaires ici). On ne ratera pas non plus la « Grande dictée » le mercredi 5 mars à 6pm organisé par l’Alliance francaise sur Zoom. Sarah Diligenti, directrice générale de l’AFDC, lira un extrait d’un livre d’un auteur francophone. Le rendez-vous est gratuit et ouvert à tous, mais il faut néanmois réserver sa place ici.

Et pour clôturer ce mois plein d’activités, la Maison Francaise (4101 Reservoir Rd NW) organise « La Grande fête » le vendredi 28 mars à 7pm. Les billets seront en vente très prochainement.

Le musicien sénégalais Cheikh Ibra Fam animera également la Grande Fête. © francophonie.org

Le Musée d’art des Amériques à DC retrace un demi-siècle d’influence des Latino-américains à Paris

L’Art Museum of the Americas (AMA) met à l’honneur l’influence des artistes latino-américains sur l’avant-garde parisienne avec « Transatlantic Encounters », visible en ce moment. Entre 1920 et 1970, des centaines d’artistes venus d’Amérique latine se sont installés à Paris, où ils ont exploré des mouvements révolutionnaires comme le cubisme, le surréalisme et l’abstraction d’après-guerre.

À travers une sélection d’œuvres emblématiques, cette exposition retrace leur impact sur l’évolution de l’art moderne, tout en illustrant comment leurs échanges avec les cercles européens ont enrichi les courants artistiques des deux continents. « Transatlantic Encounters » célèbre ces dialogues culturels et met en lumière les influences croisées entre l’Europe et l’Amérique latine au XXᵉ siècle.

C’est aussi l’occasion de visiter ce musée peu connu des Washingtonians, à deux pas de la Maison Blanche. L’exposition est ouverte du mardi au dimanche de 9:30am à 1pm et de 1:30pm à 5pm. L’entrée est gratuite. L’AMA est situé au 201 18th Street, NW, Washington, DC 20006. L’exposition devrait se terminer le dimanche 22 juin selon l’organisation.

Vie d’Expat : C’est décidé, on quitte New York. À moins que…

Les lecteurs de French Morning nous soumettent régulièrement leurs problèmes liés à l’expatriation. Deux fois par mois, Vie d’Expat essaie de les aider en ouvrant sa bibliothèque de livres et de revues sur l’épanouissement personnel. Illustration Clémentine Latron.

Cette semaine, découvrons l’histoire d’Annabelle et de Philippe, qui ont décidé de partir. À moins que…

« Ils sont tous les deux assis sur le même canapé et se regardent. « On a toujours voulu habiter New York, se souvient Anabelle. Même avant de se connaître. » « C’est même ce qui m’a plu chez toi, complète Philippe. Ce point commun que nous partagions. » Et pourtant, lorsqu’ils ont quitté Toronto après dix ans, ce n’est pas New York qu’ils ont choisi, mais San Diego. « Pour le soleil, la chaleur. On n’en pouvait plus du froid, de la neige. » Et puis, avec le temps, le projet a mûri. Ils avaient gagné la Green Card à la loterie et pouvaient travailler de n’importe où. Et pourquoi pas oser New York ? Les revenus du couple sont limités. Ils ont deux enfants. Ils se lancent. Les débuts sont arides. « New York, quand on n’a pas assez d’argent… » Mais ils s’accrochent. Annabelle trouve un emploi dans les services, Philippe grimpe les échelons de sa boîte. 

Leur appartement n’est pas très grand, mais à proximité de l’école. Et puis, le propriétaire est conciliant et accepte les travaux que le couple demande : la création d’une nouvelle chambre. Les filles pourront grandir chacune dans la leur. 

Huit années passent et puis cette envie d’autre chose. « Un nouveau cycle, commente Philippe. L’idée de quitter New York pour la France a commencé à nous travailler, même si on ne peut pas vraiment parler de retour. Ça fait vingt ans qu’on est partis. On ne sait pas ce que c’est que d’y vivre. » Une expatriation, en somme, avec toujours la possibilité de revenir. Annabelle et Philippe sont citoyens américains (et canadiens accessoirement). Un ras-le-bol de New York ? « Pas du tout. Mais l’envie de profiter de notre argent dans une ville moins chère, d’acheter quelque chose, d’avoir un projet immobilier, se faire construire une maison. » Ce qu’ils ne pourraient pas faire ici. Se rapprocher des parents vieillissants aussi, qui ont « de plus en plus de mal à venir nous voir ». Découvrir un pays qu’ils ne connaissent pas du tout. « Partir en vacances. Vraiment. Sans cette obligation de visiter la famille ». 

Après de longues négociations, Philippe obtient le go de son entreprise… Qui repousse finalement le départ d’un an. La famille est très déçue. « Pas nous ! s’amuse Annabelle. On n‘était pas vraiment pressés… » Voire soulagée. Des deux, Annabelle est probablement celle qui hésite le plus. Finalement, la nouvelle échéance se rapproche. L’été prochain. Et la certitude commence à se fissurer. « Cette ville est sale, violente, hors de prix, commente Annabelle. Mais toutes les fois que je vois se dessiner dans le ciel bleu du matin la silhouette de l’Empire State Building, j’ai l’impression que je ne pourrai jamais vivre sans. » Faire le deuil de New York ? « « Pas vraiment, non, parce que l’on pourra revenir facilement. Mais si on n’aimait pas notre nouvelle vie en France ? Si New York nous manquait trop ? » Philippe est plus tranché. « La seule chose qui pourrait nous empêcher de partir, ce serait de ne pas trouver d’école bilingue en France pour les filles. » Et, de fait, ce n’est pas gagné. Dans la liste des familles prioritaires, la leur n’est pas en première position. Annabelle, qui semble moins déterminée à partir au fur et à mesure que les jours avancent, s’accroche à cette perspective. Elle a pris contact avec The École et le Lyceum Kennedy pour y inscrire leurs enfants à la rentrée prochaine. On ne sait jamais. Il vaut mieux explorer toutes les options. « Et puis, avoue-t-elle en souriant, c’est aussi un moyen de se dire qu’on ne va peut-être pas vraiment partir… » 

La nuit est tombée. Dehors, l’Empire State Building illumine le ciel de New York de rouge, de blanc et de bleu, comme un appel vers la France ? Parfois la ville ressemble à un bad boy : impossible de la quitter ni de vivre avec. »

La réponse de French Morning

Merci pour votre témoignage. Arrêtons-nous aujourd’hui Michelle Larrivée, sur la notion d’ambivalence que ressent Annabelle.

Qu’est-ce que l’ambivalence ?

Comme l’indique son étymologie (du latin ambo qui signifie les deux), l’ambivalence désigne le fait d’osciller entre deux choix qui semblent revêtir une valeur équivalente. Si l’ambivalence n’est pas une émotion en elle-même, elle peut concerner les émotions ; on parle alors d’« ambivalence des sentiments ». Mais nos attitudes, notre comportement peuvent eux aussi être ambivalents. Par extension, il arrive que l’on qualifie quelqu’un d’ambivalent parce qu’il a souvent de la difficulté à se décider.

À quoi sert l’ambivalence ?

L’ambivalente indique que les choix qui s’offrent à nous sont à peu près équivalents. D’où le dicton « Entre les deux mon cœur balance ». Lorsque nous devons nous décider, l’option qui nous convient le mieux ne s’impose pas toujours d’elle-même: le choix comporte en effet des avantages et des inconvénients. L’ambivalence s’installe lorsqu’ils paraissent s’équivaloir.

L’ambivalence devient un problème quand elle nous paralyse. Deux raisons principales nous font stagner dans l’ambivalence: nous voudrions nous épargner l’effort d’explorer les différentes possibilités, et celui d’assumer notre choix.

Éviter de faire l’effort d’exploration

Certains pensent qu’un choix, pour être bon, doit s’imposer fortement ou ostensiblement. Mais s’il est vrai que la tendance qui nous convient le mieux est toujours identifiable au bout du compte, elle ne l’est pas nécessairement de manière évidente, surtout au début. Il faut souvent travailler à l’identifier, et presque toujours explorer attentivement les deux possibilités avant de pouvoir se décider. L’examen de la question permet alors d’identifier un penchant. L’inclination, si minime soit-elle, indique la décision qui représente le meilleur choix dans les circonstances. 

Éviter d’assumer ses choix

Tout choix comporte des conséquences. Lorsque nous sommes ambivalents, le choix est particulièrement difficile parce que les deux côtés présentent des avantages et des inconvénients à peu près équivalents en importance. Faire un choix, c’est donc opter pour certains avantages et certains inconvénients et renoncer aux avantages qu’offre l’autre choix. C’est également décider de vivre avec les conséquences de l’option retenue. 

À l’occasion d’un choix complexe, les conséquences à assumer sont fondamentales et beaucoup plus lourdes. Comme mon choix m’obligera à vivre avec elles, il importe que je tranche vraiment en connaissance de cause. Cela ne me met pas complètement à l’abri d’un regret éventuel. Mais ce regret sera plus facile à vivre si j’ai la conviction d’avoir fait le choix au meilleur de ma connaissance du moment. 

Que faire avec l’ambivalence ?

Que le choix à faire soit important ou futile, le mécanisme de l’ambivalence est le même et la manière d’en sortir aussi : il faut trancher. Lorsque la question est complexe, il est toutefois indispensable d’en explorer les diverses dimensions pour prendre la décision qui me convient le mieux. Une décision prise le cette façon sera plus facile à assumer, même si le choix a été déchirant.

Comment mener l’exploration ?

Une méthode répandue consiste à faire, par écrit, une liste des pour et des contre pour chaque option. Le procédé me donne un aperçu de ce à quoi je tiens le plus et de ce que je suis prêt à sacrifier. Il permet d’identifier mon inclination.

Lorsque la décision est complexe et lourde de conséquences, la méthode d’exploration suivante est fort utile : il s’agit de m’imaginer vivre avec l’option qui découle de l’analyse précédente. Je prends note des impressions, des sentiments, des joies et des peines que j’expérimente en imagination. Je fais ensuite l’expérience inverse : j’imagine ma vie avec l’autre option. Durant quelques jours, je vis dans cette perspective et je demeure réceptive aux impressions, aux sentiments et aux pensées qui m’habitent. 

Cette recherche permet d’identifier la tendance la plus forte. Elle n’élimine pas mon ambivalence pour autant, pas plus qu’elle ne « décide pour moi ». Simplement, je peux décider en meilleure connaissance de cause. 

À défaut de quoi, c’est la stagnation.

Source : « La puissance des émotions »

✉️ On se retrouve dans 15 jours. En attendant, envoyez-nous vos histoires et vos questions à l’adresse : [email protected].

Le guide de la déclaration de revenus aux États-Unis, édition 2025

0

Avant le 15 avril 2025, la plupart d’entre vous devra déclarer ses revenus à l’Internal Revenu Service (IRS), le fisc américain.

Comme chaque année, French Morning a préparé un guide de la fiscalité américaine qui vous donne de nombreuses clés.

Que doit-on déclarer de chaque côté de l’Atlantique ? Comment remplir sa déclaration ? Quelles nouveautés en 2025 ?

Téléchargez le guide gratuitement en remplissant le formulaire ci-dessous 👇

Loading…

Brèves new-yorkaises : Péage sous la 60ᵉ, le « roi » a parlé

Que s’est-il passé à New York cette semaine ?

🚌 Péage sous la 60e rue : Donald Trump part en guerre contre le péage de 9$ instauré dans certaines zones de Manhattan pour réduire le trafic. Mercredi dernier, son administration a révoqué l’approbation fédérale du programme de tarification de la congestion, mis en place le 5 janvier. Le secrétaire du ministère des Transports, Sean Duffy, a déclaré dans une lettre adressée à la gouverneure Kathy Hochul que ce dernier était « une gifle pour la classe ouvrière américaine et les propriétaires de petites entreprises ». Une décision aussitôt contestée devant les tribunaux par la gouverneure et la MTA. Dans l’attente d’une décision judiciaire, le péage reste néanmoins en vigueur, ont précisé les autorités de la ville. De son côté, la Maison Blanche a écrit sur X : « La tarification anti-congestion est morte. Manhattan et tout New York sont sauvés. Longue vie au roi ! » Pour lire tous les échanges entre républicains et démocrates, c’est ici

🤴 « Je pensais que ce pays avait été bâti par des Européens fuyant l’autorité d’un roi afin d’établir un nouveau monde gouverné par le peuple », a écrit Madonna sur X vendredi dernier. « Actuellement, nous avons un président qui parle de lui comme un roi. Si c’est une blague, ça ne me fait pas rire . » La chanteuse a réagi au précédent message publié sur X par le compte de la Maison Blanche.

🔴 Des centaines d’agents pénitentiaires des prisons de New York sont en grève sauvage (c’est-à-dire, non soutenue par un syndicat) pour protester contre une mesure, promulguée par la gouverneure Hochul, qui limite le recours à l’isolement à 15 jours et l’interdit aux femmes enceintes et aux personnes souffrant de troubles mentaux. Les agents pénitentiaires soutiennent que les personnes qui se comportent de manière dangereuse et violente doivent être punies, même si cela implique de les isoler pendant des semaines ou des mois. 13 229 agents pénitentiaires sont actuellement employés pour surveiller environ 33 368 personnes derrière les barreaux.

Ⓜ️ Mardi, un adolescent de 15 ans a été arrêté au moment où il s’apprêtait à conduire une rame de métro. Le même adolescent avait déjà été arrêté après avoir volé un train R avec cinq autres personnes à Brooklyn le mois dernier. 

🥚 Deux cents cartons d’œufs ont été distribués gratuitement à New York vendredi pour aider à compenser l’augmentation de leur coût. 

🧔‍♂️ Les joueurs d’équipe des Yankees de New York sont enfin autorisés à porter la barbe – sous réserve qu’elle soit bien entretenue – après 49 ans d’interdiction. 

💰 La ville a versé 206 millions de dollars, l’année dernière, pour régler des affaires impliquant des fautes de la police, y compris des condamnations très anciennes. Il s’agit du montant le plus élevé depuis 2018, qui représente 27 % des 756 millions de dollars que la ville a payés dans le cadre de tels procès au cours des sept dernières années. En 2024, la ville a réglé 953 affaires, dont cinq règlements d’au moins 15 millions de dollars chacun.

🏰 Les bons plans immobiliers de French Morning : 

  • le manoir du Loup de Wall Street est en vente
  • cette maison, très rare, de sept étages et 1500 m2 sur la 5ᵉ avenue, construite par le célèbre architecte de l’Âge d’Or Stanford White en 1907. Son prix est de 50 millions de dollars, mais sachez qu’elle a quand même perdu 22 millions depuis sa dernière mise en vente. Donc, bon plan. 
  • Vous aimez voir passer les trains ? Cet appartement de Brooklyn est fait pour vous : les rames de métro passent littéralement devant votre fenêtre. 

🐬 Pendant le week-end de la Saint Valentin, les kayakistes de l’East River ont eu la bonne surprise de découvrir à leurs côtés deux  dauphins. 

💸 Les couples ou personnes vivant en colocation à New York économisent en moyenne 40 200$ par an sur leur loyer par rapport à une personne vivant seule. 

👑 Une membre du Congrès du nord de l’État de New York voudrait faire de l’anniversaire de Donald Trump, le 14 juin, un jour férié. 

☎️ Vous avez quitté New York et la ville vous manque ? Une hotline vous est dédiée. 

Bonne semaine !

L’ambassadeur Jérôme Bonnafont nommé à l’ONU, Nicolas de Rivière à Moscou

À force de l’entendre depuis sa nomination en conseil des ministres en novembre dernier, Nicolas de Rivière devance la question et reconnaît en souriant qu’il ne va pas s’ennuyer à Moscou. Après des mois d’attente, l’ambassadeur et actuel représentant permanent de la France au Conseil de sécurité à l’ONU a reçu l’agrément du Kremlin et va quitter New York pour la capitale russe. Une ville – et un pays – qu’il connaît bien pour s’y être rendu plusieurs fois avant sa nomination au siège new-yorkais des Nations unies en 2019. Le diplomate de 61 ans va occuper un poste resté vacant plus de six mois depuis le départ de Pierre Lévy en août dernier, trois ans après le début de l’invasion russe en Ukraine.

Nicolas de Rivière quittera les bords de l’East River fin février et laissera la place à Jérôme Bonnafont, attendu mi-mars à Manhattan. L’ancien ambassadeur en Inde et en Espagne viendra de Genève après trois année passées à la représentation permanente de la France auprès des Nations unies et des organisations internationales en Suisse. Un fin connaisseur des rouages de l’ONU, d’autant qu’il s’agira de retrouvailles avec la Mission française de New York pour ce vétéran de la diplomatie – près de 40 ans de carrière – puisqu’il y a déjà travaillé, de 1993 à 1995, avant de devenir conseiller pour les affaires globales puis porte-parole de la présidence Chirac, de 1997 à 2007.

Un fervent défenseur du multilatéralisme

Entre ses postes à New Delhi (2007-2011) et à Madrid (2012-2015), l’énarque (promotion Denis Diderot, 1986) de 64 ans a dirigé le cabinet d’Alain Juppé lorsque celui-ci était ministre des Affaires Etrangères. Il a également dirigé le département Afrique du Nord et Moyen-Orient au Quai d’Orsay (2015-2019) avant de retrouver un poste politique en tant que conseiller spécial auprès du Premier ministre Edouard Philippe – qu’il avait rencontré… à la représentation française à New York, 25 ans plus tôt.

Juppéiste comme le maire du Havre, marié et père d’un adolescent, ce fervent défenseur du multilatéralisme retrouve les couloirs du siège new-yorkais de l’ONU dans un contexte bien différent de celui qu’il a quitté. « Les diplomates ne se résignent pas à ce que ce soit simplement le rapport de force qui doive dicter la loi des choses », disait-il en 2022, à la sortie de son livre Diplomate, pour quoi faire ? (éditions Odile Jacob).

Sébastien Lévi : La reprise en main de la culture par Donald Trump

0

Parmi le flot de nouvelles plus folles et alarmantes les unes que les autres venant des États-Unis, la reprise en main du Kennedy Center of the Arts, passée relativement inaperçue, est un symbole de plus de la dérive autocratique voire fascisante de ce pays sous Donald Trump.

Le Kennedy Center for the Arts est une institution inaugurée en 1971. Elle symbolise l’excellence de la culture américaine, et se fait fort de rendre hommage à ses figures les plus marquantes, dans toutes les disciplines. Cette institution a toujours été célébrée de manière bipartisane, et son gala annuel a vu tous les présidents américains y assister, sans exception, jusqu’à Donald Trump lors de son premier mandat.

Si le président américain a ignoré cette institution lors de son premier mandat, il a décidé, pour son retour à la Maison Blanche et comme sur d’autres sujets (fonction publique, FBI, aide internationale…) que le motus vivendi n’était plus une option, et qu’une reprise en main s’imposait. Il vient ainsi de débarquer tout le conseil d’administration du Kennedy Center, d’en nommer un nouveau qui, en retour, l’a élu président, avant de nommer un proche, totalement néophyte sur les sujets culturels et MAGA-enthousiaste, Richard Grenell, directeur exécutif. 

À l’occasion de cette prise de pouvoir à la hussarde d’une grande institution culturelle, sans équivalent dans les grandes démocraties, Donald Trump a dit que « nous n’aimons pas ce que cette institution fait », et le communiqué de presse appelait à instiller une culture qui « refléterait les aspirations du peuple américain ». Si les comparassions historiques sont parfois hasardeuses, comment ne pas rapprocher cette phrase de Donald Trump : « Je serai le président du Centre, et nous allons nous assurer que (la culture) soit bien et pas woke » avec celle de Hitler : « Nous voulons brûler le poison de l’immoralité qui a pénétré notre monde et notre culture avec les excès du libéralisme dans les dernières années » ?

Il ne s’agit pas ici de rapprocher le trumpisme du nazisme. Mais cette singulière obsession vis-à-vis de la culture traduit une réalité trop souvent niée par ceux, aux États-Unis ou en France, qui ne voient le trumpisme que sous le prisme de la dérégulation à l’intérieur et du protectionnisme à l’extérieur, avec le rejet du « wokisme » et le retour au « bon sens » comme matrice idéologique.

L’exaltation d’une Amérique du passé

Or, America First, la vision de Donald Trump, désormais libéré des contraintes, va bien au-delà, pour un état d’esprit et un véritable projet de société ultra-conservateur et même réactionnaire, au sens premier du terme. Cet ordre nouveau que Donald Trump appelle de ses vœux est un appel à un retour vers un passé glorieux, qu’exprime si bien le slogan « Make America Great Again » (Rendre sa grandeur à l’Amérique). Ce n’est pas « Du passé faisons table rase » mais, au contraire, l’exaltation d’une Amérique du passé, celle où les rapports entre hommes et femmes étaient plus « simples », les minorités ethniques « à leur place » et les homosexuels devaient cacher leur orientation sexuelle.

Sans surprise, cette véritable bataille idéologique et politique est aussi une bataille culturelle, contre les créateurs, mais aussi les élites « woke », les « sachants », et cette mise en accusation globale, cette volonté de créer un ordre nouveau n’épargne aucune institution, même à l’influence limitée comme le Kennedy Center. Dans sa rage de mettre à bas l’ancien régime, Donald Trump a compris que rien ne devait lui échapper, et la sidération de ses opposants lui permet de poser tous ses pions, en même temps. Et le champ de la culture, absent de son premier mandat, lui offre une victoire symbolique éclatante sur ses ennemis, eux-mêmes détestés par ses partisans.

À bien des égards, une grande partie du peuple américain a été trahie par une partie de ses élites, et elle doit aujourd’hui assumer une mondialisation sauvage, des coûts de santé prohibitifs ou une éducation supérieure qui leur est inaccessible sur le plan financier.

Le Kennedy Center, « symbole des élites honnies »

À défaut de proposer des solutions pour l’inflation, les inégalités, l’éducation ou le logement, totalement absents des premières mesures annoncées ou prises par Donald Trump, les Républicains ont choisi de déplacer le curseur vers des sujets culturels comme le wokisme ou les droits des transgenres, obsession trumpiste par excellence, et, par extension très élastique, les élites en général, les journalistes et même l’ensemble des fonctionnaires, accusés d’incarner un « État profond » qui aurait trahi le peuple américain.

Le génie de Donald Trump est d’avoir su utiliser cette rancœur pour mettre à bas tout l’édifice, y compris les parties de celui-ci qui assurent encore une solidarité minimale aux plus démunis de la société. À court de solutions concrètes à des problèmes bien réels, il s’attaque donc aux symboles de ces élites honnies, comme le Kennedy Center ou le wokisme, et non aux ressorts sociaux et économiques auxquels Donald Trump et Elon Musk ne veulent en aucun cas toucher pour, au contraire, préserver et renforcer le pouvoir d’une minorité dans l’ordre à la fois révolutionnaire et réactionnaire qui voit le jour aux États-Unis à vitesse grand V.

Chaque semaine, French Morning publie la tribune d’une personnalité, extérieure à la rédaction, sur des sujets transatlantiques variés, afin d’alimenter le débat d’idées. La tribune n’étant pas signée par la rédaction, elle ne reflète pas la position de French Morning. Si vous souhaitez contribuer et proposer un texte, merci de nous contacter à l’adresse suivante : [email protected]