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Rentrée: les pré-schools françaises de New York s’adaptent en partant au vert

Face à leur fermeture en mars en raison de l’épidémie de la Covid-19, une partie des quelques 3000 preschools de New York avaient d’abord passé leurs programmes en ligne, avant d’obtenir le feu vert de la ville pour une réouverture sous condition en juillet. Elles retrouvent aujourd’hui une forme de normalité avec le retour de la majorité des enfants dans leurs locaux en cette rentrée de septembre.

“A part un nouvel atelier dédié à la décoration de masques, le programme n’a pas changé chez nous”, plaisante le directeur de La Petite Ecole, Virgil de Voldère, dont les deux établissements à Greenwich Village et l’Upper West Side ont rouvert le 9 septembre. “Nous accueillons de nouveau à plein temps et toute la semaine dans nos locaux des enfants de deux ans et demi à cinq ans“. Comme la Petite Ecole porte bien son nom, elle n’accueille que 25 enfants répartis sur deux classes à Greenwich Village, et une seule classe de 12 enfants dans l’Upper West Side. Un avantage pour l’enseignement et le respect de la distanciation sociale et des gestes barrière. “On a au moins deux professeurs et une aide en appui par classe. Ça fait un ratio d’un adulte pour quatre enfants”, précise Virgil de Voldère.

Même chose à la preschool du FIAF, située dans le quartier de Lenox Hill à Manhattan, qui limite ses classes de petite section (nursery) et moyenne section (pre-k) à 12 enfants. “Nous avons rouvert dès le 1er septembre, en proposant aux élèves une immersion progressive pour qu’ils puissent s’habituer ou se réhabituer tranquillement à l’école”, explique sa directrice adjointe à l’éducation Edith Boncompain.

La Petite Colline dispense un enseignement bilingue français-anglais dans le quartier de Fort Green à Brooklyn. Ouverte en 2017 par un couple suisse, cette preschool accueille des tout petits dès 18 mois et des plus grands jusqu’à six ans. L’école a pu rouvrir dès le mois de juin pour les enfants des personnes considérées comme “essential workers”. “Nous avons trois mois de recul qui nous ont permis de travailler à un vrai retour, même si les règles restes strictes sur le nombre maximum d’enfants que l’on peut accueillir et sur le fait que les parents n’ont plus le droit d’entrer dans l’école. Ce contact avec les familles nous manque”, explique sa directrice de la communication Ava Chinelli.

Si la pédagogie n’a pas changé, les preschools ont dû évidement s’adapter aux règles d’hygiène et de sécurité. A la preschool du FIAF, où l’enseignement se fait à 100% en français, le port du masque est obligatoire pour le personnel et tous les enfants âgés de plus de deux ans. “Ils doivent l’avoir à l’arrivée à l’école et pendant la classe. Ils l’enlèvent bien sûr au moment de la sieste et des repas”, indique Edith Boncompain. Pour elle et contrairement à ce qu’on peut penser, “un enfant s’habitue encore plus vite et plus facilement qu’un adulte au port du masque”. Du côté de La Petite Colline, le personnel est également masqué, et les enfants le sont aussi à l’extérieur. Prisca Bommeli, sa directrice, explique que l’école “suit les règles du DOH (Department of Health) qui indique que le port du masque pour les enfants de moins de cinq ans n’est pas obligatoire, en laissant l’appréciation aux parents”. “Mais nous pensons que ces règles sont trop légères c’est pourquoi nous avons investi dans des systèmes très coûteux de filtration et purification de l’air. Nous utilisons aussi beaucoup de précautions comme une distanciation sociale stricte entre les enfants en leur faisant faire notamment l’exercice des bras d’avions (distance de bras tendus entre chaque élève), et nous faisons beaucoup d’activités en extérieur où le masque est obligatoire”, ajoute-t-elle.

L’extérieur privilégié

L’été indien à New York et ses températures clémentes permet de favoriser les activités en extérieur en cette rentré scolaire. La preschool du FIAF, qui est située à deux blocs de Central Park, organise des sorties régulières dans la nature. La Petite Colline, elle, dispose de son propre jardin japonais où des classes et des sorties plus récréatives sont organisées deux fois par jour pour les enfants. “On se veut une école moderne et progressiste où la nature est un professeur important”, résume Prisca Bommeli. The Language and Laughter Studio, preschool de Boerum Hill à Brooklyn, a décidé d’aller encore plus loin en déplaçant la moitié de son programme en extérieur à Fort Greene Park. “Nous sommes au parc chaque matin et rentrons après le déjeuner. Après six mois de perturbations sociales, j’étais consciente de leur fragilité émotionnelle. J’ai souhaité répondre à cette carence en privilégiant leur relation avec la nature. C’est un énorme succès”, raconte sa directrice Pascale Setbon, qui accueille des enfants de deux ans et demi à quatre ans et demi. “Les enfants sont invités à être des chercheurs. Ils expriment, tâtonnent avant de s’approprier des savoirs. Nos journées sont de captivantes aventures qui donnent du sens et rendent le savoir concrets”. 

Très satisfaites de pouvoir accueillir de nouveau des enfants à plein temps, les preschools de New York n’en oublient pas l’enseignement en ligne si une deuxième vague ou une épidémie de cas de Covid-19 venaient à se déclarer dans leur établissement. “On prend toutes les mesures pour ne pas que ça arrive, mais si ça devait être le cas, on s’adapterait comme on l’a fait en mars”, commente Edith Boncompain. “C’est impossible avec des tout petits de faire du plein temps devant un écran, mais avec l’aide des parents et en faisant du progressif, on peut les intéresser quand même”. 

Faites-vous tirer le portrait par Cécile Vaccaro, photographe des Français de New York (offre spéciale French Morning)

[Article partenaire] Fille de photographe, Cécile Vaccaro a grandi dans l’entreprise familiale à Marseille, entourée de photographies. Le studio de prises de vues, le laboratoire de tirages et l’atelier d’encadrement étaient ses terrains de jeux. Très vite, Cécile s’est vu pousser un appareil photo entre les mains. 

“Depuis le début, les portraits ont été les images les plus inspirantes pour moi. J’aime les gens et je souhaite leur donner quelque chose d’unique, une image d’eux qu’ils apprécient et reconnaissent.” Ainsi, Cecile porte plus son attention sur la personne, que sur les détails extérieurs tels que l’emplacement ou les accessoires. “Quand un client me demande de réaliser son portrait, professionnel ou personnel, son image devient, pour moi, aussi importante que pour lui.” 

Arrivée à New York il y a 10 ans, Cécile offre aujourd’hui à ses clients un portrait soigné et réaliste, sans fioritures, tout en laissant apparaitre leur personnalité et état d’esprit. Un portrait positif, qui affirmera le professionnalisme des clients qui recherchent un portrait pour LinkedIn, par exemple. Cécile offre également des suggestions pour les vêtements, les couleurs à porter, et vous guide sur les poses tout au long de la séance, pour créer des images élégantes et à votre image. De plus, parler la même langue que son photographe est un atout majeur et apporte une fluidité dans l’échange, avec de surcroît le partage des mêmes codes et de la même culture.

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Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

La société française Apgar Consulting s’installe à Austin

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Apgar Consulting,  société de conseil spécialiste des données, lance Apgar North America dont le siège sera à Austin. C’est la troisième implantation à l’international pour cette société créée en 2013, après Byblos (Liban) et Porto (Portugal). «L’ouverture aux États-Unis nous permettra d’offrir un meilleur service à nos clients existants dans la région et d’étendre nos capacités d’intégration et nos accélérateurs pour toutes les organisations basées en Amérique du Nord», a déclaré Jean-Yves Falque, président exécutif et co-fondateur de Apgar Consulting.

La société, qui tire son nom de l’une des montagnes du National Glacier Park du Montana (Mount Apgar, au cœur des Rocheuses) ambitionne de développer son catalogue de clients déjà fourni. Les grands groupes comme Danone, Michelin, Ipsen, Pernod Ricard, Axa, Novartis ou encore DHL sont ses clients pour lesquels les missions vont de la simple expertise de données pour concevoir des solutions technologiques sur mesure à celle de décrire et gérer des données d’une entreprise pour en accroître la valeur. Pour diriger la nouvelle entité aux États-Unis, le groupe a fait appel à Bruno Billy, transfuge de Technip où ce dernier à mené à bien la fusion avec FMC sur le plan du data management.

Le groupe qui compte déjà 90 consultants en Europe et au Moyen-Orient entend aussi recruter et former son équipe locale d’experts grâce à l’Université du Texas à Austin connue pour son collège en informatique. « Le marché américain est le premier marché mondial avec 55% en 2019, et les clients ont généralement aussi une adoption plus rapide des nouvelles technologies », explique Bruno Billy. Selon lui, la situation géographique, le réseau local d’entreprise et l’esprit d’innovation sont autant d’atouts pour faire face à des concurrents  spécialisés (NCC Data, Imidia Us) ou les grands cabinets à l’image de Deloitte. Fort de son modèle, Apgar Consulting entend bien se déployer sur tout le territoire Nord-Américain  et envisage l’ouverture d’agences dans d’autres villes à moyen terme.

Prose, les Frenchies du shampooing personnalisé accélèrent aux U.S.

Vous l’avez probablement croisée sur les réseaux sociaux: Prose, qui fabrique des shampooings et  soins capillaires sur-mesure, s’y est fait connaitre de sa clientèle jeune et active en un temps record. Aujourd’hui, elle se donne les moyens de ses grandes ambitions, avec l’arrivée d’une nouvelle machine, qui va décupler ses capacités de production. « C’est un gros chantier sur lequel nous travaillons depuis deux ans. La machine a été fabriquée en Normandie, est en train d’être assemblée dans notre usine à Brooklyn et devrait entrer en production début octobre », explique Arnaud Plas, le CEO. Un enjeu de rapidité, de précision mais aussi technologique, qui a pris un peu de retard en raison de la pandémie, mais a finalement abouti. Grâce à cette machine de haute précision, qui ne mesure pas moins de 10 mètres de long, Prose va pouvoir multiplier par 30 sa vitesse de production, à 30.000 bouteilles de shampooing personnalisées par jour.

Basée à Brooklyn, Prose a été lancée il y a moins de trois ans par trois Français : Arnaud Plas, qui venait de passer plus de six ans chez L’Oréal, Paul Michaux, spécialisé dans la stratégie digitale et le lancement de produits, et enfin Nicolas Mussat, ancien CTO du site MeilleursAgents.com. Le trio avait pour ambition de révolutionner le marché du shampooing au pays de Pantene et Head & Shoulders, en proposant des produits sur-mesure. « Aujourd’hui, la technologie nous permet d’avoir une supply-chain qui fabrique les produits à la commande, et les expédie sous cinq jours. Si bien que nous pouvons intégrer de nombreuses informations sur le consommateur, et s’adapter à ses besoins », selon Arnaud Plas.

Prose envoie donc un formulaire de 25 questions pour apporter plus de flexibilité et une meilleure expérience à ses clients. Ce qui s’est déjà traduit par leur fidélité : la start-up affiche un taux de rétention de plus de 50 % sous six mois, alors qu’il ne dépasse pas les 30 % sous 12 mois pour ses concurrents traditionnels. De son côté, il peut aussi utiliser ces nouvelles données pour améliorer son algorithme en permanence. Signe de cette stratégie gagnante, sa croissance est impressionnante : deux ans et demi après son lancement, Prose emploie 150 personnes dont une équipe de 30 personnes de R&D à Paris, et vise 50 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année. Le groupe a également lancé un programme d’abonnement avec des produits et des conseils personnalisés, et une offre de contenus dont un podcast.

La pandémie a été un accélérateur de tendance pour ce pure player de l’e-commerce. « En l’espace de deux mois, nous avons gagné 10 ans sur les projections de croissance du marché ». Enfin, l’ambition de Prose est aussi responsable, celle de mettre fin à la surproduction et notamment du packaging plastique. Les fondateurs ne sont pas peu fiers d’avoir obtenu la certification B-Corp aux Etats-Unis, et le groupe offre des conditions de travail avantageuses pour le pays : cinq semaines de vacances, un salaire minimum à 20 dollars, un droit de retrait de ses ouvriers et une couverture santé à 100 %. Un fort engagement que ses équipes lui ont rendu, avec un très faible taux de turnover.

Site Web: https://prose.com/

 

MLS: pourquoi faut-il supporter l’Inter Miami CF ?

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C’est un club tout neuf, dont le premier match en MLS remonte seulement à février. Mais pas n’importe quel club. Celui de David Beckham, ancien international anglais et joueur du Los Angeles Galaxy de 2007 à 2012. Si l’Inter Miami CF est pour l’instant classé 11ème sur 14 dans la conférence Est, cela devrait vite changer. On vous explique pourquoi et les raisons de suivre cette équipe à Miami*.

Un projet “galactique” emmené par David Beckham

Le stade de l’Inter Miami, 25 000 places, devrait voir le jour en 2022. Crédit photo : intermiamicf.com

Il a surpris tout le monde en signant en MLS en 2007 alors qu’il n’avait que 31 ans. Mais ce qu’on ne savait pas c’est que David Beckham avait négocié en même temps un “deal” en or avec la ligue américaine : participer au développement de la MLS en devenant propriétaire d’une nouvelle franchise pour seulement 25 millions de dollars au lieu de 150 dès sa retraite sportive. Accompagné par un conglomérat d’investisseurs américains, japonais et boliviens, Beckham lance un projet XXL de club à Miami en 2014. En six ans d’investissements, le groupe a fait l’acquisition d’un terrain de 12 hectares à Fort Lauderdale qui accueillie aujourd’hui un complexe d’entraînement dernier cris pour l’équipe première, et une académie qui dispose déjà de sept équipes de jeunes de 10 à 19 ans. Le club est également en train de bâtir une deuxième équipe professionnelle qui évoluera en deuxième division (USL). Mais le projet le plus pharaonique de l’Inter Miami concerne la construction d’un stade flambant neuf de 25 000 places à Miami pour une somme record de près d’un milliard de dollars. L’enceinte devrait ouvrir en 2022 sous réserve d’acceptation définitive du projet de la part des pouvoirs publics locaux.

Des stars européennes comme Matuidi et Higuain

Anciens joueurs de la Juventus, Gonzalo Higuain et Blaise Matuidi se retrouvent à Miami. Crédit photo : intermiamicf.com

Outre le stade, David Beckham avait également promis la construction d’une équipe très compétitive, avec notamment la signature de plusieurs stars européennes. Et il a tenu promesse avec une première recrue inattendue à la mi-août, celle de l’international français Blaise Matuidi. Compétiteur dans l’âme et en très bonne forme physique pour son âge (33 ans), l’ancien joueur de la Juventus est une excellence recrue pour Miami au milieu de terrain. David Beckham a refait le coup un mois plus tard en annonçant l’arrivée d’un autre joueur star de la Juve, Gonzalo Higuain, 32 ans. L’attaquant argentin passé également par le Real Madrid, Naples et Chelsea a marqué la bagatelle 310 buts en 606 matches sur l’ensemble de sa carrière. Sa complicité avec Matuidi sur le terrain et son sens du but devrait très rapidement redonner des couleurs à l’Inter Miami qui espère se qualifier pour les playoffs prévus en novembre. Preuve de la capacité financière du club, Higuain est le joueur le mieux payé de MLS cette année avec un salaire de sept millions de dollars par an. David Beckham n’en a pas pour autant fini avec son recrutement. Miami dispose encore d’une place de “designated player” dans son effectif, qui permet de payer un joueur au delà du plafond salarial imposé par la MLS.

Une équipe et un championnat en plein développement

Le Charlotte FC va rejoindre la MLS en 2022. Crédit photo : Facebook Charlotte FC

Avec deux, voire trois joueurs importants comme Higuain et Matuidi, l’Inter Miami devrait rapidement jouer les premiers rôles dans une ligue en plein développement. Si la MLS ne rivalise pas encore avec les grands championnats européens en terme de qualité de jeu, le club de David Beckham est une preuve de plus que la ligue américaine n’a plus à rougir concernant le niveau de ses infrastructures, de ses stades, et des capitaux qu’elle attire. A titre d’exemple, l’Impact Montréal a déboursé 40 millions de dollars en 2012 pour rejoindre la MLS. Huit ans plus tard, on parle de 400 millions de dollars pour la nouvelle franchise de Charlotte qui doit commencer à jouer en 2022. La valeur des clubs de MLS dépasserait même celle de la plupart des clubs de Ligue 1 selon Forbes, avec une valeur moyenne estimée à 313 millions de dollars aux US contre 158 millions en France (NDLR: chiffres de 2019 qui ne prennent pas en compte l’impact du Covid-19). Plusieurs échéances attirent les investisseurs vers le soccer américain. Parmi elles, la re-négociation des droits télé de la MLS à la hausse prévus pour 2023 et surtout l’organisation de la Coupe du monde en Amérique du Nord en 2026.

*A la date d’écriture de cet article, le 23 septembre, les matches de l’Inter Miami se jouent à huis clos en raison de l’épidémie de la Covid-19.

A Los Angeles, le chef Ludo s’attaque au kébab, “à la française”

On le pensait déprimé après la fermeture de son prestigieux restaurant Trois Mec. Mais c’était mal connaître le chef Ludo Lefebvre. Alors que les mesures prises pour endiguer la crise sanitaire sont devenues la norme (les restaurants ne peuvent servir qu’en terrasse à Los Angeles), le Français vient de rebondir en lançant le pop-up Ludobab, mercredi 16 septembre, dans les locaux de feu son restaurant gastronomique à Hollywood.

Ludobab, c’est un univers aux antipodes des mets élaborés qui passaient par les cuisines de Trois Mec. “On y propose des kébabs, mais pas des persans, turcs ou grecs. Je ne voulais pas être critiqué, donc j’ai fait ce que je sais faire, je l’ai francisé comme le poulet frit avec LudoBird, plaide ce passionné du détail qui voulait “se différencier des nombreux kébabs de Los Angeles”. Ainsi, toutes les viandes en brochette sont accompagnées de sauces aux saveurs hexagonales, comme un poulet à la moutarde de Dijon, de l’agneau au curry ou encore une brochette de ratatouille. “C’est sain, sans beurre avec des herbes et du citron”, vante ce Bourguignon de 48 ans, devenu une coqueluche des Américains depuis sa participation à l’émission “The Taste” sur la chaîne ABC, en 2013.

“Cela faisait longtemps que je pensais à développer ce concept”, assure le chef Ludo, qui aime se souvenir du temps passé à Paris à dévorer des kébabs comme des madeleines de Proust.

Outre les saveurs, il mise aussi sur une technique héritée de ses passages par les trois étoiles parisiens, que ce soit la préparation du feu pour le grill, la découpe de la viande ou encore la cuisson à la perfection. Une manière pour le chef français de “s’amuser” en attendant que la situation sanitaire soit plus indulgente avec les restaurateurs.

Et il utilise le concept de “pop-up” – amené à durer un à trois mois, selon la demande – pour tester son nouveau concept “avant d’investir de l’argent”. Les premiers jours, l’afflux des commandes à emporter a vidé ses stocks. Si l’engouement se confirme, il envisage d’ouvrir définitivement un Ludobab. Comme son projet initial (d’avant crise) pour lequel il faisait la chasse aux locaux dans la Fernando Valley.

La fermeture de Trois Mec, “ça fait mal au coeur”

La pandémie de la Covid-19 a laissé des stigmates. Et le chef Ludo ne ressort pas indemne de la fermeture de son restaurant étoilé au guide Michelin 2019. “Je n’ai pas envie d’ouvrir un autre gastronomique, de servir les clients dans des boîtes en carton ou sur le parking lot du strip-mall”, assure-t-il, se remémorant les bons moments de succès. “C’était mon petit bébé, ça fait mal au coeur.” Il imagine éventuellement agrandir son bistrot attenant, Petit Trois, dont la salle est très étroite.

L’avenir reste incertain, même si ses bistrots (à Hollywood et à Sherman Oaks) sortent la tête de l’eau : “le plus dur, c’est de se retrouver dans l’inconnu”, admet-il. Mais il garde toujours en tête l’idée d’ouvrir un restaurant de cuisine provençale dans les deux années à venir. Histoire de faire un pied de nez à la Covid-19.

Musées, jardins et zoos ouvrent à nouveau leurs portes dans la Bay Area

Assez de faire le tour du pâté de maison, ou de la sempiternelle balade à la plage ? Avec le plan de réouverture de la Californie qui commence cette semaine à entrer en vigueur, c’est toute la Bay Area qui peut à nouveau découvrir le plaisir de visiter un musée, un jardin ou un parc animalier, tout en gardant son masque et en respectant les distances sociales.

Le 14 septembre dernier, le feu vert était donné à la réouverture des musées. Même si bon nombre d’entre eux restent fermés, quatre grands musées de San Francisco ont annoncé qu’ils étaient à nouveau bientôt ouverts au public. Dès le vendredi 25 septembre, le De Young Museum accueillera des visiteurs impatients de (re)découvrir les collections permanentes ou d’enfin voir l’exposition Frida Kahlo: Appearances Can Be Deceiving. Le musée est ouvert du mardi au dimanche, de 9:30 am–5:15 pm. Les billets doivent impérativement être réservés en ligne. Le musée de la Legion of Honor, qui appartient au même groupe des Fine Arts Museums que le De Young, n’a pas encore annoncé de date de réouverture, mais elle devrait intervenir vers la mi-octobre.

Le SFMOMA

Le San Francisco Museum of Modern Art ouvrira le dimanche 4 octobre, et sera totalement gratuit jusqu’au 18 octobre. Les billets seront disponibles à la réservation dès le 25 septembre (23 septembre pour les membres) ; il est fortement recommandé de réserver à l’avance car le musée n’ouvrira qu’à un quart de sa capacité. On pourra notamment y admirer l’oeuvre du photographe américain Dawoud Bey ou les mobiles de Calder. Le SFMOMA est ouvert du vendredi au lundi de 10am à 5pm, et le jeudi de 1pm à 8pm.

L’Asian Art Museum emboîte le pas au SFMOMA en offrant l’entrée gratuite au public du 3 au 12 octobre. Les billets sont à réserver au préalable en ligne. Parmi les expositions, on ne manquera pas les oeuvres de Chanel Miller, dont le viol en. 2015 sur le campus de l’université de Stanford, avait fait coulé beaucoup d’encre ; ses dessins retracent son chemin vers la guérison. Le musée est ouvert du vendredi au lundi de 10am à 5pm, et le jeudi de 1pm à 8pm.

Le Bay Area Discovery Museum

Dans la catégorie “enfants”, le Bay Area Discovery Museum, situé à Sausalito au pied du Golden Gate, a rouvert ses espaces extérieurs dès le 8 août, et commence à faire de même avec ses différents ateliers intérieurs : depuis le 19 septembre, Wobbleland accueille les tout-petits de 0 à 4 ans. Idéal pour les enfants jusqu’à 10 ans, ce “musée” est en réalité un terrain de jeu géant et clos (pour le plus grand bonheur des parents !) avec de nombreuses activités qui font appel aussi bien à l’imagination qu’au cinq sens ou à l’exploration scientifique. Le BADM est ouvert du mercredi au dimanche, de 9am à 4pm.

Zoos et aquariums

Les deux grands zoos de la Bay Area ont été parmi les premiers lieux à rouvrir au public. Le zoo de San Francisco, situé près d’Ocean Beach, est désormais ouvert à 50% de sa capacité. De nombreuses attractions, comme le manège, le petit train à vapeur, la serre tropicale restent fermées, mais les animaux dans les enclos à ciel ouvert sont bien là. Le zoo est ouvert tous les jours de 9:30am à 5pm. La réservation des billets à l’avance est obligatoire.

Quant au zoo d’Oakland, il a rouvert depuis fin juillet. Savane africaine, faune et flore californiennes, outback australien, le zoo offre une grande diversité de milieux naturels, peuplés de nombreux animaux. Le clou de la visite est évidemment le survol de “la Californie” en téléphérique. Le zoo est ouvert tous les jours de 10am à 4pm, et les réservations en ligne sont obligatoires.

Premier aquarium de la région à rouvrir, l’Aquarium of the Bay, situé sur le Pier 39 à San Francisco, accueillera à nouveau des visteurs dès le 21 septembre, tous les jours de 11am à 6pm. Sans comparaison avec l’aquarium de Monterey, l’Aquarium of the Bay offre toutefois un bon aperçu de la faune marine locale.

Les jardins

Pour les amoureux de nature, de nombreux jardins accueillent désormais des visiteurs : à San Francisco, le Japanese Tea Garden est ouvert tous les jours de 9am à 5:45pm, avec une limite de 100 visiteurs à la fois. Juste à côté, le San Francisco Botanical Garden et ses 9000 espèces de plantes différentes invite à une balade aussi colorée que dépaysante. Le jardin botanique est ouvert de 7:30am à 6pm, et est gratuit pour les résidents de San Francisco.

Dans la East Bay, le jardin botanique de l’Université de Berkeley est une agréable découverte : créé en 1890, il propose une promenade bucolique à travers neuf régions et plus de 10000 plantes différentes. Le jardin botanique est uniquement ouvert sur réservation, tous les jours de 12 à 5pm.

Plus au sud, les jardins de Filoli à Woodside accueillent à nouveau des visiteurs, qui ne manqueront pas d’admirer les 6 hectares soigneusement manucurés de ce domaine historique. Si les jardins et les fontaines sont remarquables, la maison elle-même vaut également le détour : construite par le célèbre architecte Willis Polk dans les années 1915-1916, elle est mondialement connue pour son apparition dans le générique de la série américaine “Dynastie”. Les visites s’effectuent tous les jours de 10am à 5pm.

 

Le Français David Deshaies nommé “Chef de l’année” à DC

Le chef français David Deshaies a remporté un prix culinaire prestigieux de la capitale américaine. Lundi soir, le chef de Unconventional Diner a été récompensé par le “Rammy Award” du “Chef de l’année”, qui met en avant les restaurants préférés des Washingtonians et des experts de l’industrie de la restauration. Le gala était cette année transformé en évènement en ligne, Covid oblige.

Déjà en 2019, son restaurant était devenu l’un des brunches préférés des résidents, couronné par le Rammy Award du “meilleur brunch de l’année“. Lors de son arrivée à Washington DC il y a plus de 10 ans, David Deshaies avait été formé par Michel Richard, chef français légendaire des Etats-Unis décédé en 2016.

Après le lancement d’Unconventional Diner en 2017, un diner franco-américano-libanais, le chef français, qui est passé par les restaurants étoilés français, s’est durablement installé dans le paysage culinaire washingtonian.

Pygmalio, une startup de soutien scolaire pour les enfants français à l’étranger

Comme tant de parents, Mathieu Tazo s’est retrouvé prof le temps du confinement. Privées d’école “physique”, ses deux filles de 6 et 8 ans, scolarisées en programme bilingue public à New York ont eu besoin d’aide. “On s’est vite aperçu que ce que l’école fournissait en matière de “distance learning” ne suffirait pas. Et comme beaucoup d’autres parents, le papa, par ailleurs banquier et écrivain, s’est rendu compte qu’il n’avait ni la vocation ni le temps de devenir prof de secours… “On avait la chance d’avoir une amie de Londres qui est enseignante en lycée français, elle a proposé de s’occuper des filles à distance”. Les deux fillettes ont adoré l’expérience et très vite le coup de main s’est transformé en idée de start-up.

A Mathieu Tazo et Delphine Homand (l’enseignante de Londres) se joint un autre ami, Mathieu Le Roux, un serial entrepreneur basé au Brésil. “La Covid-19 a révélé un besoin qui existait sans doute déjà, d’accompagnement pédagogique d’enfants bilingues français-anglais”, constate Mathieu Tazo. Les trois associés lancent donc Pygmalio, service de tutoring en ligne pour ces enfants bilingues, de primaire ou de collège (6 à 14 ans). Le principe est celui de séances vidéos, accompagnées de devoirs corrigés. Les parents s’abonnent, sans engagement, à une des deux formules: 45 minutes de vidéo plus une heure de devoirs à rendre par semaine (au tarif de $99/semaine)  ou 2×45 mns et deux heure de devoirs ($179/semaine).

“L’idée est de faire du sur-mesure, explique Mathieu Tazo. Les parents nous contactent, expliquent leur besoin et nous trouvons un enseignant qui puisse répondre à ces besoins”. Le site compte pour l’heure une dizaine d’enseignants, basés partout dans le monde et qui ont tous une expérience en école internationale. Le but est de renforcer le français, mais le soutien peut se faire dans toutes les matières.

Testé pour l’heure sur les amis et amis d’amis, Pygmalio commence tout juste sa vie officielle. “Notre objectif pour le moment est de servir ce besoin qui existe et de le faire bien, confie Mathieu Tazo. On verra ensuite si on grossit et comment…” 

Moi Impat : Le choc du retour.

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Surprise, bonheur, parfois désillusion, sont des sentiments que connaissent bien tous ceux que l’on appelle les “impatriés”. Pour son podcast “Moi Impat”, French Morning tend son micro à des Français qui racontent comment ils ont vécu leur retour au pays.

Pour ce 48ème numéro, Eric Gendry a rencontré Irène Gaffinel. Une première expatriation en Grèce il y a longtemps, puis une plus récente à Madrid. Rentrée en octobre 2019, Irène a quitté « ce pays merveilleux » pour retrouver une France bousculée par les Gilets Jaunes, les grèves et enfin le Covid. Le choc digéré, Irène a trouvé sa consolation dans le secteur immobilier qui lui prend tout son temps. Mais la porte reste ouverte si une autre opportunité d’éloignement se présentait.

Listen to “Moi Impat, paroles d’ex-expats” on Spreaker.

Snowflake: la tempête française qui secoue la Bourse de New York

Depuis quelques semaines, le petit microcosme de Wall Street attend avec impatience le retour des introductions en Bourse par les licornes de la Silicon Valley. Airbnb, Palantir Technologies – la société de Peter Thiel, le cofondateur de Paypal avec Elon Musk – ou encore l’application de trading Robinhood, sont régulièrement cités. Mais peu d’entre eux avaient les yeux rivés sur Snowflake, un service de stockage de données dans le cloud, qui a fait ses premiers pas au New York Stock Exchange.

Pourtant, le groupe créé par deux Français – Benoît Dageville et Thierry Cruanes – et basé à San Mateo en Californie vient de pulvériser un nouveau record : après avoir fixé son prix à 120 dollars par action et levé 3,4 milliards de dollars, le titre s’est littéralement envolé et a plus que doublé pour sa première journée de cotation ! Si bien que Snowflake a signé la plus grosse introduction en Bourse mondiale du secteur des logiciels. Autre chiffre impressionnant, le groupe est aujourd’hui valorisé à 65 milliards de dollars en Bourse, soit davantage qu’Uber !

Il a fallu six ans pour que Snowflake vienne affoler les compteurs de Wall Street. En 2012, Benoît Dageville, un chercheur français qui venait de passer 16 ans chez Oracle dans la Silicon Valley décide de fonder, avec son ancien collègue d’Oracle, une plateforme qui doit révolutionner la façon de stocker ses données dans le cloud. Les deux hommes décident de tirer parti de la montée en puissance du cloud computing, mais aussi de l’émergence du big data, et de concevoir un service permettant d’utiliser cet immense réservoir de données, de façon plus efficiente. Les fondateurs s’inspirent de leur passion commune pour le ski pour le nom de leur start-up : Snowflake.

La société lance son service en 2014, puis fait une rencontre déterminante avec Mike Speiser du fonds Sutter Hill Ventures, qui a accompagné l’IPO de Facebook, et lui sert d’incubateur (Mark Speiser est d’ailleurs le grand vainqueur de l’entrée en bourse de Snowflake, l’opération ayant rapporté à son fonds quelque 12 milliards de dollars pour 200 millions d’investissement il y a 6 ans…). Peu après sa création, la société recrute également un prestigieux CEO américain, Robert Muglia, ancien responsable des activités serveurs chez Microsoft. Sous son impulsion, le groupe s’internationalise sur tous les continents et surtout étend ses partenariats avec Amazon, puis Microsoft et Google, qui sont aussi ses concurrents.

Début 2019, Snowflake, qui est déjà valorisé à plus de 4 milliards de dollars, commence à préparer sa déferlante sur Wall Street. Il recrute un nouveau CEO, Frank Slootman, qui a déjà accompagné deux pépites tech en Bourse. Sa croissance est exponentielle, car les entreprises se convertissent au cloud à un rythme de plus en plus rapide. En février dernier, soit juste au début de la crise Covid-19, le groupe annonce une nouvelle levée de fonds et un partenariat avec Salesforce, qui le valorise à la coquette somme de 12,4 milliards de dollars. La pandémie ne fait qu’augmenter l’attractivité de la pépite tech, qui surfe sur l’accélération de la digitalisation des entreprises.

En août, Snowflake frappe deux grands coups : elle dépose un dossier d’introduction en Bourse auprès de la SEC, le gendarme boursier américain, et annonce que le plus célèbre investisseur américain, Warren Buffett, s’est engagé, tout comme Salesforce, à acheter 250 millions de dollars de titres lors de l’opération. La suite est le succès que l’on connaît, et une nouvelle preuve du talent et de la réussite des ingénieurs français outre-Atlantique.

Aux Etats-Unis, le film “Mignonnes” n’en finit pas d’énerver les conservateurs

Chaque jour, le soleil se lève et “Mignonnes” se prend une salve de critiques. À peine deux semaines après sa sortie sur Netflix le 9 septembre, le film français n’en finit pas d’ulcérer la droite américaine. Si bien que sa réalisatrice, Maïmouna Doucouré, a signé une tribune dans le Washington Post pour en prendre la défense, mardi 15 septembre.

“Cuties”, son titre anglais, raconte l’histoire d’Amy, une fillette de 11 ans élevée dans un milieu musulman conservateur en France. Elle se libère progressivement en rejoignant un groupe de jeunes danseuses insouciantes qui fréquentent son école. Conçu comme une critique de la sexualisation des jeunes filles sous la pression des réseaux sociaux, le film a été vertement critiqué pour ses images jugées inappropriées des protagonistes. En cause: des scènes de “twerking”, filmées à grands renforts de gros plans sur les corps des actrices.

La polémique s’est répandue rapidement chez les conservateurs. Plusieurs sénateurs républicains, dont l’élu du Texas Ted Cruz, ont demandé l’ouverture d’une enquête auprès du ministère de la justice pour déterminer si Netflix avait enfreint les règles relatives à la production et la diffusion de programmes pédo-pornographiques. Les procureurs généraux de quatre États (Ohio, Texas, Floride et Louisiane) ont demandé, le 14 septembre, que le film soit retiré de la plateforme. Et un élu républicain de Floride, Vern Buchanan, a condamné “Mignonnes” le même jour où il a présenté une proposition de loi sur l’interdiction de poupées sexuelles en forme d’enfants.

En dehors des cercles politiques aussi, les critiques vont bon train. À l’approche de la présidentielle, “Cuties” a donné aux conservateurs une bonne excuse pour condamner la “Cancel Culture” et s’en prendre à la gauche, accusée de vouloir imposer ses moeurs libérales sur le reste de la société. Plusieurs voix de la galaxie médiatique conservatrice ont même appelé les Obama, producteurs de contenus pour Netflix, à dénoncer le film.

Netflix et plusieurs internautes (qui disent avoir vu le film) ont pris la défense de “Mignonnes” depuis sa sortie. Dans la presse américaine, le film primé à Sundance a conduit certaines plumes à s’interroger sur son message. “Cuties est un regard sans détour sur ce que cela signifie d’être une pré-adolescente aujourd’hui. C’est normal que ce soit trop pour certains“, peut-on lire dans le Washington Post. Le film a été la cible d’une “campagne d’extrême-droite” pour le New Yorker, ou est devenu un “combattant dans la guerre culturelle américaine” pour USA Today. Dans la défense de son travail dans le Washington Post, Maïmouna Doucouré espérait que “Mignonnes” susciterait un débat sur la “sexualisation des enfants dans la société actuelle et que peut-être – même – élus, artistes et éducateurs pourraient travailler ensemble à faire des changements dont les générations futures bénéficieraient“. Un rêve qui parait bien loin aujourd’hui.