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A Los Angeles, le chef Ludo s’attaque au kébab, “à la française”

On le pensait déprimé après la fermeture de son prestigieux restaurant Trois Mec. Mais c’était mal connaître le chef Ludo Lefebvre. Alors que les mesures prises pour endiguer la crise sanitaire sont devenues la norme (les restaurants ne peuvent servir qu’en terrasse à Los Angeles), le Français vient de rebondir en lançant le pop-up Ludobab, mercredi 16 septembre, dans les locaux de feu son restaurant gastronomique à Hollywood.

Ludobab, c’est un univers aux antipodes des mets élaborés qui passaient par les cuisines de Trois Mec. “On y propose des kébabs, mais pas des persans, turcs ou grecs. Je ne voulais pas être critiqué, donc j’ai fait ce que je sais faire, je l’ai francisé comme le poulet frit avec LudoBird, plaide ce passionné du détail qui voulait “se différencier des nombreux kébabs de Los Angeles”. Ainsi, toutes les viandes en brochette sont accompagnées de sauces aux saveurs hexagonales, comme un poulet à la moutarde de Dijon, de l’agneau au curry ou encore une brochette de ratatouille. “C’est sain, sans beurre avec des herbes et du citron”, vante ce Bourguignon de 48 ans, devenu une coqueluche des Américains depuis sa participation à l’émission “The Taste” sur la chaîne ABC, en 2013.

“Cela faisait longtemps que je pensais à développer ce concept”, assure le chef Ludo, qui aime se souvenir du temps passé à Paris à dévorer des kébabs comme des madeleines de Proust.

Outre les saveurs, il mise aussi sur une technique héritée de ses passages par les trois étoiles parisiens, que ce soit la préparation du feu pour le grill, la découpe de la viande ou encore la cuisson à la perfection. Une manière pour le chef français de “s’amuser” en attendant que la situation sanitaire soit plus indulgente avec les restaurateurs.

Et il utilise le concept de “pop-up” – amené à durer un à trois mois, selon la demande – pour tester son nouveau concept “avant d’investir de l’argent”. Les premiers jours, l’afflux des commandes à emporter a vidé ses stocks. Si l’engouement se confirme, il envisage d’ouvrir définitivement un Ludobab. Comme son projet initial (d’avant crise) pour lequel il faisait la chasse aux locaux dans la Fernando Valley.

La fermeture de Trois Mec, “ça fait mal au coeur”

La pandémie de la Covid-19 a laissé des stigmates. Et le chef Ludo ne ressort pas indemne de la fermeture de son restaurant étoilé au guide Michelin 2019. “Je n’ai pas envie d’ouvrir un autre gastronomique, de servir les clients dans des boîtes en carton ou sur le parking lot du strip-mall”, assure-t-il, se remémorant les bons moments de succès. “C’était mon petit bébé, ça fait mal au coeur.” Il imagine éventuellement agrandir son bistrot attenant, Petit Trois, dont la salle est très étroite.

L’avenir reste incertain, même si ses bistrots (à Hollywood et à Sherman Oaks) sortent la tête de l’eau : “le plus dur, c’est de se retrouver dans l’inconnu”, admet-il. Mais il garde toujours en tête l’idée d’ouvrir un restaurant de cuisine provençale dans les deux années à venir. Histoire de faire un pied de nez à la Covid-19.

Musées, jardins et zoos ouvrent à nouveau leurs portes dans la Bay Area

Assez de faire le tour du pâté de maison, ou de la sempiternelle balade à la plage ? Avec le plan de réouverture de la Californie qui commence cette semaine à entrer en vigueur, c’est toute la Bay Area qui peut à nouveau découvrir le plaisir de visiter un musée, un jardin ou un parc animalier, tout en gardant son masque et en respectant les distances sociales.

Le 14 septembre dernier, le feu vert était donné à la réouverture des musées. Même si bon nombre d’entre eux restent fermés, quatre grands musées de San Francisco ont annoncé qu’ils étaient à nouveau bientôt ouverts au public. Dès le vendredi 25 septembre, le De Young Museum accueillera des visiteurs impatients de (re)découvrir les collections permanentes ou d’enfin voir l’exposition Frida Kahlo: Appearances Can Be Deceiving. Le musée est ouvert du mardi au dimanche, de 9:30 am–5:15 pm. Les billets doivent impérativement être réservés en ligne. Le musée de la Legion of Honor, qui appartient au même groupe des Fine Arts Museums que le De Young, n’a pas encore annoncé de date de réouverture, mais elle devrait intervenir vers la mi-octobre.

Le SFMOMA

Le San Francisco Museum of Modern Art ouvrira le dimanche 4 octobre, et sera totalement gratuit jusqu’au 18 octobre. Les billets seront disponibles à la réservation dès le 25 septembre (23 septembre pour les membres) ; il est fortement recommandé de réserver à l’avance car le musée n’ouvrira qu’à un quart de sa capacité. On pourra notamment y admirer l’oeuvre du photographe américain Dawoud Bey ou les mobiles de Calder. Le SFMOMA est ouvert du vendredi au lundi de 10am à 5pm, et le jeudi de 1pm à 8pm.

L’Asian Art Museum emboîte le pas au SFMOMA en offrant l’entrée gratuite au public du 3 au 12 octobre. Les billets sont à réserver au préalable en ligne. Parmi les expositions, on ne manquera pas les oeuvres de Chanel Miller, dont le viol en. 2015 sur le campus de l’université de Stanford, avait fait coulé beaucoup d’encre ; ses dessins retracent son chemin vers la guérison. Le musée est ouvert du vendredi au lundi de 10am à 5pm, et le jeudi de 1pm à 8pm.

Le Bay Area Discovery Museum

Dans la catégorie “enfants”, le Bay Area Discovery Museum, situé à Sausalito au pied du Golden Gate, a rouvert ses espaces extérieurs dès le 8 août, et commence à faire de même avec ses différents ateliers intérieurs : depuis le 19 septembre, Wobbleland accueille les tout-petits de 0 à 4 ans. Idéal pour les enfants jusqu’à 10 ans, ce “musée” est en réalité un terrain de jeu géant et clos (pour le plus grand bonheur des parents !) avec de nombreuses activités qui font appel aussi bien à l’imagination qu’au cinq sens ou à l’exploration scientifique. Le BADM est ouvert du mercredi au dimanche, de 9am à 4pm.

Zoos et aquariums

Les deux grands zoos de la Bay Area ont été parmi les premiers lieux à rouvrir au public. Le zoo de San Francisco, situé près d’Ocean Beach, est désormais ouvert à 50% de sa capacité. De nombreuses attractions, comme le manège, le petit train à vapeur, la serre tropicale restent fermées, mais les animaux dans les enclos à ciel ouvert sont bien là. Le zoo est ouvert tous les jours de 9:30am à 5pm. La réservation des billets à l’avance est obligatoire.

Quant au zoo d’Oakland, il a rouvert depuis fin juillet. Savane africaine, faune et flore californiennes, outback australien, le zoo offre une grande diversité de milieux naturels, peuplés de nombreux animaux. Le clou de la visite est évidemment le survol de “la Californie” en téléphérique. Le zoo est ouvert tous les jours de 10am à 4pm, et les réservations en ligne sont obligatoires.

Premier aquarium de la région à rouvrir, l’Aquarium of the Bay, situé sur le Pier 39 à San Francisco, accueillera à nouveau des visteurs dès le 21 septembre, tous les jours de 11am à 6pm. Sans comparaison avec l’aquarium de Monterey, l’Aquarium of the Bay offre toutefois un bon aperçu de la faune marine locale.

Les jardins

Pour les amoureux de nature, de nombreux jardins accueillent désormais des visiteurs : à San Francisco, le Japanese Tea Garden est ouvert tous les jours de 9am à 5:45pm, avec une limite de 100 visiteurs à la fois. Juste à côté, le San Francisco Botanical Garden et ses 9000 espèces de plantes différentes invite à une balade aussi colorée que dépaysante. Le jardin botanique est ouvert de 7:30am à 6pm, et est gratuit pour les résidents de San Francisco.

Dans la East Bay, le jardin botanique de l’Université de Berkeley est une agréable découverte : créé en 1890, il propose une promenade bucolique à travers neuf régions et plus de 10000 plantes différentes. Le jardin botanique est uniquement ouvert sur réservation, tous les jours de 12 à 5pm.

Plus au sud, les jardins de Filoli à Woodside accueillent à nouveau des visiteurs, qui ne manqueront pas d’admirer les 6 hectares soigneusement manucurés de ce domaine historique. Si les jardins et les fontaines sont remarquables, la maison elle-même vaut également le détour : construite par le célèbre architecte Willis Polk dans les années 1915-1916, elle est mondialement connue pour son apparition dans le générique de la série américaine “Dynastie”. Les visites s’effectuent tous les jours de 10am à 5pm.

 

Le Français David Deshaies nommé “Chef de l’année” à DC

Le chef français David Deshaies a remporté un prix culinaire prestigieux de la capitale américaine. Lundi soir, le chef de Unconventional Diner a été récompensé par le “Rammy Award” du “Chef de l’année”, qui met en avant les restaurants préférés des Washingtonians et des experts de l’industrie de la restauration. Le gala était cette année transformé en évènement en ligne, Covid oblige.

Déjà en 2019, son restaurant était devenu l’un des brunches préférés des résidents, couronné par le Rammy Award du “meilleur brunch de l’année“. Lors de son arrivée à Washington DC il y a plus de 10 ans, David Deshaies avait été formé par Michel Richard, chef français légendaire des Etats-Unis décédé en 2016.

Après le lancement d’Unconventional Diner en 2017, un diner franco-américano-libanais, le chef français, qui est passé par les restaurants étoilés français, s’est durablement installé dans le paysage culinaire washingtonian.

Pygmalio, une startup de soutien scolaire pour les enfants français à l’étranger

Comme tant de parents, Mathieu Tazo s’est retrouvé prof le temps du confinement. Privées d’école “physique”, ses deux filles de 6 et 8 ans, scolarisées en programme bilingue public à New York ont eu besoin d’aide. “On s’est vite aperçu que ce que l’école fournissait en matière de “distance learning” ne suffirait pas. Et comme beaucoup d’autres parents, le papa, par ailleurs banquier et écrivain, s’est rendu compte qu’il n’avait ni la vocation ni le temps de devenir prof de secours… “On avait la chance d’avoir une amie de Londres qui est enseignante en lycée français, elle a proposé de s’occuper des filles à distance”. Les deux fillettes ont adoré l’expérience et très vite le coup de main s’est transformé en idée de start-up.

A Mathieu Tazo et Delphine Homand (l’enseignante de Londres) se joint un autre ami, Mathieu Le Roux, un serial entrepreneur basé au Brésil. “La Covid-19 a révélé un besoin qui existait sans doute déjà, d’accompagnement pédagogique d’enfants bilingues français-anglais”, constate Mathieu Tazo. Les trois associés lancent donc Pygmalio, service de tutoring en ligne pour ces enfants bilingues, de primaire ou de collège (6 à 14 ans). Le principe est celui de séances vidéos, accompagnées de devoirs corrigés. Les parents s’abonnent, sans engagement, à une des deux formules: 45 minutes de vidéo plus une heure de devoirs à rendre par semaine (au tarif de $99/semaine)  ou 2×45 mns et deux heure de devoirs ($179/semaine).

“L’idée est de faire du sur-mesure, explique Mathieu Tazo. Les parents nous contactent, expliquent leur besoin et nous trouvons un enseignant qui puisse répondre à ces besoins”. Le site compte pour l’heure une dizaine d’enseignants, basés partout dans le monde et qui ont tous une expérience en école internationale. Le but est de renforcer le français, mais le soutien peut se faire dans toutes les matières.

Testé pour l’heure sur les amis et amis d’amis, Pygmalio commence tout juste sa vie officielle. “Notre objectif pour le moment est de servir ce besoin qui existe et de le faire bien, confie Mathieu Tazo. On verra ensuite si on grossit et comment…” 

Moi Impat : Le choc du retour.

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Surprise, bonheur, parfois désillusion, sont des sentiments que connaissent bien tous ceux que l’on appelle les “impatriés”. Pour son podcast “Moi Impat”, French Morning tend son micro à des Français qui racontent comment ils ont vécu leur retour au pays.

Pour ce 48ème numéro, Eric Gendry a rencontré Irène Gaffinel. Une première expatriation en Grèce il y a longtemps, puis une plus récente à Madrid. Rentrée en octobre 2019, Irène a quitté « ce pays merveilleux » pour retrouver une France bousculée par les Gilets Jaunes, les grèves et enfin le Covid. Le choc digéré, Irène a trouvé sa consolation dans le secteur immobilier qui lui prend tout son temps. Mais la porte reste ouverte si une autre opportunité d’éloignement se présentait.

Listen to “Moi Impat, paroles d’ex-expats” on Spreaker.

Snowflake: la tempête française qui secoue la Bourse de New York

Depuis quelques semaines, le petit microcosme de Wall Street attend avec impatience le retour des introductions en Bourse par les licornes de la Silicon Valley. Airbnb, Palantir Technologies – la société de Peter Thiel, le cofondateur de Paypal avec Elon Musk – ou encore l’application de trading Robinhood, sont régulièrement cités. Mais peu d’entre eux avaient les yeux rivés sur Snowflake, un service de stockage de données dans le cloud, qui a fait ses premiers pas au New York Stock Exchange.

Pourtant, le groupe créé par deux Français – Benoît Dageville et Thierry Cruanes – et basé à San Mateo en Californie vient de pulvériser un nouveau record : après avoir fixé son prix à 120 dollars par action et levé 3,4 milliards de dollars, le titre s’est littéralement envolé et a plus que doublé pour sa première journée de cotation ! Si bien que Snowflake a signé la plus grosse introduction en Bourse mondiale du secteur des logiciels. Autre chiffre impressionnant, le groupe est aujourd’hui valorisé à 65 milliards de dollars en Bourse, soit davantage qu’Uber !

Il a fallu six ans pour que Snowflake vienne affoler les compteurs de Wall Street. En 2012, Benoît Dageville, un chercheur français qui venait de passer 16 ans chez Oracle dans la Silicon Valley décide de fonder, avec son ancien collègue d’Oracle, une plateforme qui doit révolutionner la façon de stocker ses données dans le cloud. Les deux hommes décident de tirer parti de la montée en puissance du cloud computing, mais aussi de l’émergence du big data, et de concevoir un service permettant d’utiliser cet immense réservoir de données, de façon plus efficiente. Les fondateurs s’inspirent de leur passion commune pour le ski pour le nom de leur start-up : Snowflake.

La société lance son service en 2014, puis fait une rencontre déterminante avec Mike Speiser du fonds Sutter Hill Ventures, qui a accompagné l’IPO de Facebook, et lui sert d’incubateur (Mark Speiser est d’ailleurs le grand vainqueur de l’entrée en bourse de Snowflake, l’opération ayant rapporté à son fonds quelque 12 milliards de dollars pour 200 millions d’investissement il y a 6 ans…). Peu après sa création, la société recrute également un prestigieux CEO américain, Robert Muglia, ancien responsable des activités serveurs chez Microsoft. Sous son impulsion, le groupe s’internationalise sur tous les continents et surtout étend ses partenariats avec Amazon, puis Microsoft et Google, qui sont aussi ses concurrents.

Début 2019, Snowflake, qui est déjà valorisé à plus de 4 milliards de dollars, commence à préparer sa déferlante sur Wall Street. Il recrute un nouveau CEO, Frank Slootman, qui a déjà accompagné deux pépites tech en Bourse. Sa croissance est exponentielle, car les entreprises se convertissent au cloud à un rythme de plus en plus rapide. En février dernier, soit juste au début de la crise Covid-19, le groupe annonce une nouvelle levée de fonds et un partenariat avec Salesforce, qui le valorise à la coquette somme de 12,4 milliards de dollars. La pandémie ne fait qu’augmenter l’attractivité de la pépite tech, qui surfe sur l’accélération de la digitalisation des entreprises.

En août, Snowflake frappe deux grands coups : elle dépose un dossier d’introduction en Bourse auprès de la SEC, le gendarme boursier américain, et annonce que le plus célèbre investisseur américain, Warren Buffett, s’est engagé, tout comme Salesforce, à acheter 250 millions de dollars de titres lors de l’opération. La suite est le succès que l’on connaît, et une nouvelle preuve du talent et de la réussite des ingénieurs français outre-Atlantique.

Aux Etats-Unis, le film “Mignonnes” n’en finit pas d’énerver les conservateurs

Chaque jour, le soleil se lève et “Mignonnes” se prend une salve de critiques. À peine deux semaines après sa sortie sur Netflix le 9 septembre, le film français n’en finit pas d’ulcérer la droite américaine. Si bien que sa réalisatrice, Maïmouna Doucouré, a signé une tribune dans le Washington Post pour en prendre la défense, mardi 15 septembre.

“Cuties”, son titre anglais, raconte l’histoire d’Amy, une fillette de 11 ans élevée dans un milieu musulman conservateur en France. Elle se libère progressivement en rejoignant un groupe de jeunes danseuses insouciantes qui fréquentent son école. Conçu comme une critique de la sexualisation des jeunes filles sous la pression des réseaux sociaux, le film a été vertement critiqué pour ses images jugées inappropriées des protagonistes. En cause: des scènes de “twerking”, filmées à grands renforts de gros plans sur les corps des actrices.

La polémique s’est répandue rapidement chez les conservateurs. Plusieurs sénateurs républicains, dont l’élu du Texas Ted Cruz, ont demandé l’ouverture d’une enquête auprès du ministère de la justice pour déterminer si Netflix avait enfreint les règles relatives à la production et la diffusion de programmes pédo-pornographiques. Les procureurs généraux de quatre États (Ohio, Texas, Floride et Louisiane) ont demandé, le 14 septembre, que le film soit retiré de la plateforme. Et un élu républicain de Floride, Vern Buchanan, a condamné “Mignonnes” le même jour où il a présenté une proposition de loi sur l’interdiction de poupées sexuelles en forme d’enfants.

En dehors des cercles politiques aussi, les critiques vont bon train. À l’approche de la présidentielle, “Cuties” a donné aux conservateurs une bonne excuse pour condamner la “Cancel Culture” et s’en prendre à la gauche, accusée de vouloir imposer ses moeurs libérales sur le reste de la société. Plusieurs voix de la galaxie médiatique conservatrice ont même appelé les Obama, producteurs de contenus pour Netflix, à dénoncer le film.

Netflix et plusieurs internautes (qui disent avoir vu le film) ont pris la défense de “Mignonnes” depuis sa sortie. Dans la presse américaine, le film primé à Sundance a conduit certaines plumes à s’interroger sur son message. “Cuties est un regard sans détour sur ce que cela signifie d’être une pré-adolescente aujourd’hui. C’est normal que ce soit trop pour certains“, peut-on lire dans le Washington Post. Le film a été la cible d’une “campagne d’extrême-droite” pour le New Yorker, ou est devenu un “combattant dans la guerre culturelle américaine” pour USA Today. Dans la défense de son travail dans le Washington Post, Maïmouna Doucouré espérait que “Mignonnes” susciterait un débat sur la “sexualisation des enfants dans la société actuelle et que peut-être – même – élus, artistes et éducateurs pourraient travailler ensemble à faire des changements dont les générations futures bénéficieraient“. Un rêve qui parait bien loin aujourd’hui.

C’est ça l’Amérique, épisode 3: Président Biden ?

8 novembre 2016. Contre toute attente, Hillary Clinton a été battue par Donald Trump. L’Amérique démocrate est sous le choc. Une introspection en profondeur commence. Petit à petit, le Parti démocrate se remet en ordre de bataille. Il reconquiert la Chambre des Représentants à l’issue des élections de mi-mandat (“midterns”) de 2018. Peut-il continuer sur sa lancée pour reprendre la Maison-Blanche le 3 novembre ? Pourquoi vire-t-il vers la gauche ? Comment expliquer que ce parti très divers sur le plan racial s’est choisi un homme blanc âgé pour le représenter face à Donald Trump ? Célia Belin, chercheuse invitée à la Brookings Institution à Washington et auteure de Des démocrates en Amérique: L’heure des choix face à Trump, dissèque le Parti démocrate de Joe Biden dans ce nouvel épisode de “C’est ça l’Amérique”

Un nouveau fonds tech au profit des entrepreneurs français aux US

En tant que business angel français basé aux États-Unis, Ilan Abehassera était confronté à une problématique : comment aller au-delà de son propre réseau et accéder à de nouveaux dealflows ? En bon entrepreneur tech, qui a vendu deux start-up et codirige aujourd’hui le robot de brossage de dents Willo à New York, il a voulu répondre à ce besoin. Aujourd’hui il lance Diaspora Ventures, aux côtés de son cofondateur, Carlos Diaz, basé à San Francisco.

Diaspora Ventures est un fonds de pré-amorçage qui a vocation à investir dans des entreprises fondées par des Français, et qui visent un développement sur le marché américain. Il souhaite à la fois être ouvert au plus grand nombre, et liquide : toute personne qui a gagné plus de 200.000 dollars par an sur les deux dernières années est un investisseur accrédité, et le ticket minimum est de 50.000 dollars, investis sur quatre trimestres minimums. Pour des chèques de plus de 500.000 dollars, l’investissement est réalisé sur huit trimestres. Surtout, alors que les fonds de venture sont en général bloqués sur cinq ans au moins, « nous allons permettre à des investisseurs de rentrer tous les trimestres ». Le fonds va investir des tickets de 100.000 dollars, qui pourraient être portés à 200 voire 250.000 dollars, lors de premiers tours de table. Et les investisseurs auront l’opportunité de sortir dès la première cession d’une participation.

Et le succès est déjà au rendez-vous : depuis son lancement, le fonds a levé 2,5 millions de dollars en seulement trois semaines, et a commencé à investir début juillet. Les deux entrepreneurs promettent d’être plus rapides qu’un fonds dépendant d’un comité d’investissement. Ils prennent leur décision en 24 heures. Ils ont reçu pas moins de 105 dossiers, dont 80 % répondent à la thématique d’investissement.

Parmi les premières participations prises -déjà au nombre de 4- on trouve Fairmint.co, une plateforme qui permet aux start-up de lever des fonds de façon continue, et aux investisseurs de les vendre. Ou encore Acquire.app, une nouvelle technologie qui permet d’optimiser la conversion des paniers des sites d’e-commerce. Pour Ilan Abehassera, les deux fondateurs expérimentés de cette start-up, basés à San Francisco, affichent un « unfair advantage » qu’il cherche dans ses cibles. « Nous cherchons des fondateurs français, mais un ADN américain ».

Diaspora Ventures a déjà attiré de grands noms comme l’incontournable Xavier Niel, Alexis Bonillo de Zenly (une application de localisation de ses amis rachetée par Snapchat), Fred Laluyaux (ex Anaplan puis CEO d’Aera Technology), ou encore le fonds Breega Capital. Mais il a aussi pour but d’attirer des non-initiés : « de plus en plus de gens veulent investir dans la tech, mais au lieu d’investir en direct dans des boîtes, je leur conseille en général d’investir dans des fonds, et d’apprendre d’eux ».

Le prochain closing aura lieu le 1er octobre, pour le quatrième trimestre 2020.

Maëlle Gavet, la Française qui veut donner du cœur aux licornes

Maëlle Gavet a beau être passionnée par les enjeux de la tech, elle ne s’attendait pas, de son propre aveu, à publier un livre. « Cela s’est fait de façon organique. J’ai écrit plusieurs articles, parlé de la place de l’humain dans la tech à des conférences, et un éditeur d’Harvard Business Review m’a conseillé d’en faire un livre. Le process a duré un peu plus de 18 mois. »

Son premier ouvrage, intitulé « Trampled by Unicorns: Big Tech’s Empathy Problem and How to Fix It », n’est pas une autobiographie, précise-t-elle d’emblée. Mais plutôt le fruit de ses réflexions après près de quinze ans passés dans la tech. Car cette étoile montante française du secteur connaît très bien le sujet : après avoir dirigé Ozon, l’Amazon russe, puis partagé son temps entre l’Europe et les Etats-Unis chez le voyagiste en ligne Priceline, elle vient de passer près de trois ans comme COO de Compass – une licorne de l’immobilier – dont elle est partie à l’automne dernier.

Dans ce livre, elle voulait, dans un premier temps, apporter une analyse pointue des enjeux à l’heure actuelle. « Il est assez facile d’être caricatural sur les problèmes de la tech. Il n’y a pas que des bons d’un côté et des méchants de l’autre, je trouvais important de rendre compte de la complexité de cet écosystème. » Puis dans un second temps, apporter des réponses, des solutions pragmatiques en fonction des besoins. Car elle ne croit ni à l’école libérale, qui estime que la tech va réussir à s’autoréguler sans intervention publique, ni à l’option nucléaire, scinder les mastodontes de la Silicon Valley, selon les vœux de la sénatrice et ancienne candidate à la présidentielle Elizabeth Warren.

Maëlle Gavet estime que toutes les parties prenantes – dirigeants, employés, boards, clients – ont leur rôle à jouer, et qu’il faut organiser un partenariat entre le public et le privé. A fortiori entre Etats-Unis et Europe, qui s’opposent et démontrent leurs divergences sur des sujets cruciaux que sont la liberté de parole et la fiscalité. Elle identifie ainsi cinq besoins : cultiver l’empathie et remettre l’humain comme point de départ et final de toute décision, réguler l’économie de la surveillance et la collecte des données, défendre les faits et l’exactitude de l’information, limiter le pouvoir excessif des entreprises tech et enfin faire de ces acteurs de meilleurs citoyens, par exemple en arrêtant de travailler avec des gouvernements autocratiques.

Pour y répondre, elle propose deux lignes de conduite. D’une part, une tolérance zéro sur la désinformation et le cyber-harcèlement. Car si les Facebook et autres Twitter ont des codes exhaustifs sur leurs contenus, ils ne les appliquent pas toujours. Et d’autre part, refondre totalement les algorithmes de recommandations, le nerf de la guerre du trafic pour les réseaux sociaux, qui sont aujourd’hui basés sur l’offense pour déclencher plus de réactions et de partages. « Il ne faut pas confondre “freedom of speech” et “freedom of reach”. La tech n’est jamais neutre », fait valoir Maëlle Gavet, pour qui ces entreprises tech peuvent très bien contrôler les contenus qu’elles promeuvent et ceux qu’elles éliminent.

Des pistes de réflexion pour la prochaine administration américaine, mais aussi pour la French Tech, dont Maëlle Gavet vient de prendre la présidence  du board new-yorkais en juillet dernier.

« Trampled by Unicorns: Big Tech’s Empathy Problem and How to Fix It » de Maëlle Gavet

5 activités à faire ce week-end à New York

Qui a dit que New York était morte ? Après des mois de sommeil, la Big Apple rouvre doucement ses portes. Nous avons sélectionné cinq activités à ne pas manquer ce week-end.

Prendre de l’altitude sur un rooftop

Crédit photo : Shutterstock Paper Cat

Quoi de mieux qu’une activité typiquement new-yorkaise pour commencer le week-end ? De nombreux rooftops ont rouvert à Manhattan, et parmi eux le plus célèbre : l’Empire State Building. Profitez d’une vue à 360 degrés sur Central Park, Jersey City, Midtown et Brooklyn. Comptez 42$ le ticket à réserver en ligne à l’avance. En raison de la Covid-19, l’Empire State Building ne peut accueillir que 500 personnes en même temps. Masque obligatoire. Edge, le plus haut rooftop de l’hémisphère ouest, culmine à 344 mètres dans le nouveau quartier d’Hudson Yards. Cette terrasse impressionnante vitrée au dessus du vide a rouvert le 2 septembre, comptez 36$ la visite. Le Rooftop du Rockfeller, le Top Of The Rock, peut également de nouveau accueillir des clients (38$ par personne). Le One World Observatory (One World Trade Center) est quant à lui toujours fermé.

Aller voir un spectacle de stand-up sur un rooftop

Crédit photo : impression écran Instagram The Tiny Cupboard

C’est une autre activité très new-yorkaise qui nous manquait. Si les salles de spectacle sont toujours fermées dans la ville, le Tiny Cupboard à trouver la solution : organiser des événements de “stand-up comedy” en extérieur sur son rooftop. Situé à la frontière entre Bushwick et Bedstuy (métro Chauncey St), cette mini salle de réception ne peut abriter en général que quelques personnes. Bien plus grand, son rooftop accueille jusqu’à 50  personnes avec vue sur Manhattan. Plusieurs comédiens se relaieront sur scène ce vendredi 18, à 7pm, avant une performance individuelle à 8:30pm. Samedi, c’est une artiste de Queens, Natalie Cuomo, qui prendra le micro à 7pm, avant un comédien de Brooklyn à 8:30pm, Phil Rizdon. Comptez 7$ l’entrée par spectacle.

Jouer à la pétanque au Carreau Club

Crédit photo : The Carreau Club

La France vous manque ? Nous aussi. Alors direction le Carreau Club, le premier bar à pétanque de New York! Comptez seulement 20$ pour deux heures de jeu sur l’un des quatre terrains du Carreau Club, qui a ouvert début septembre à Industry city à Brooklyn. L’établissement sert également bières, cocktails, verres de vins et mêmes des pains bagnats dans un petit kiosque attenant. Ô Peuchère, tu tires ou tu pointes?

Aller voir une expo

“Dream Together”, l’oeuvre de Yoko Ono, sur la façade du Met (Credit: Met Museum)

La plupart des musées de New York ont rouvert leurs portes entre fin août et début septembre. Parmi eux, le MoMA est gratuit jusqu’au 27 septembre. Parmi les nombreux expositions prévues, “The Shape of Shape” dédiée aux formes dans l’art (jusqu’au 4 octobre), et “Félix Fénéon”, qui retrace la carrière de ce critique d’art et anarchiste français de la fin du XIXème et du début du XXème siècle (jusqu’au 2 janvier 2021). Du coté du Met, on vous recommande l’exposition “Photography’s Last Century”, qui célèbre la photographie du siècle dernier avec notamment des clichés extraordinaires de Diane Arbus et Andy Warhol (25$ l’entrée et expo visible jusqu’au 30 novembre). Vous êtes à Brooklyn? Le Brooklyn Museum a rouvert la semaine dernière. Parmi les expositions immanquables, “Studio 54: Night Magic”, qui retrace l’histoire du club le plus célèbre de New York (entrée 16$). Attention, le nombre de visiteurs est limité dans tous les musées et nécessite de réserver ses billets en avance.

Pique-niquer à Red Hook

Crédit photo : Shutterstock Felix Lipov

Cet ancien quartier industriel ne se résume pas au magasin Ikea. Il attire de plus en plus les New Yorkais en quête de tranquillité et de magnifiques vues sur la baie. Profitez du beau temps pendant qu’il est encore là en vous rendant au Pier44 Waterfront Garden, un tout petit parc sous les arbres face à la jetée et qui donne directement sur la Statue de la liberté, en face. Pour un pique-nique réussi, vous trouverez votre bonheur au grand supermarché Food Bazaar qui se trouve juste à côté. Si vous poussez jusqu’à l’heure du goûter, on vous conseille les délicieuses tartes au citron de Steve’s Authentic Key Lime Pies,  très réputées dans le quartier.

Des croisières pour observer les baleines à New York

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Observer des baleines fait désormais partie des activités sympas que l’on peut faire à New York. Suite à différentes mesures améliorant la qualité de l’eau, les baleines sont de retour le long des côtes new-yorkaises depuis quelques années. Il y a 10 ans, le nombre de baleines aperçues se comptaient sur les doigts d’une main; elles sont désormais plusieurs centaines chaque saison. En provenance de l’Antarctique, avant de migrer vers les eaux plus chaudes des Caraïbes, les baleines à bosse (Humpbacks) peuvent maintenant s’accorder une halte à New York car elles y trouvent de quoi se nourrir. 

Croisières organisées pour aller voir les baleines

Entre mai et novembre, plusieurs compagnies comme American Princess Cruises et Capt Lou Fleet organisent des croisières permettant d’observer les baleines. On peut d’ailleurs aussi avoir la chance de voir des dauphins. Les sorties durent généralement entre 3 et 4 heures. Outre le bateau et un abri en cas de météo incertaine, elles permettent surtout de se déplacer avec des spécialistes qui repèrent les baleines, et sont même capables de les identifier en examinant le dessous de leur nageoire caudale. Sa forme, sa couleur et ses tâches, sont uniques, un peu comme nos empreintes digitales. Ces experts vous indiqueront tout le long de la croisière où observer les baleines en désignant les directions par des heures, comme sur un cadran de montre (baleine à 3 heures, baleine à 9 heures…). Ne vous privez cependant pas de regarder un peu plus loin, cette croisière est aussi l’opportunité de profiter d’une belle vue sur la skyline de New York City.

Quelques astuces pour rendre la croisière plus agréable 

Même si vous ne venez que pour observer des baleines, préparez-vous un peu pour que la croisière soit plus agréable. Commencez par vous équiper. En mer, il fait plus froid et il y a plus de vent. Prévoyez donc pull et coupe-vent. Pour vous protéger du soleil, apportez lunettes, casquette et crème solaire. Le bateau risque de tanguer un peu, donc si vous êtes sensible, préparez-vous au mal de mer. Contrairement à ce que l’on pense, il faut bien manger avant de monter à bord. De même, pendant la croisière, il est préférable de ne pas rester dans la cabine mais plutôt mettre le nez dehors. Apportez un pique-nique, un snack et de l’eau (même si on trouve des choses à bord). Le temps est comme suspendu sur un bateau, et quatre heures, cela peut être long, surtout pour des enfants. N’hésitez donc pas à prévoir une petite activité pour la fin. Enfin, bien sûr, n’oubliez pas d’apporter tout ce qui est propice à l’observation des baleines et aux souvenirs comme une paire de jumelles, un appareil photo ou une caméra/GoPro. Vous verrez qu’il est souvent plus facile de capter la magie en filmant…