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Pourquoi les stars de NBA comme Kevin Durant investissent dans la MLS ?

L’image a fait le tour du monde le 15 juin. Kevin Durant, joueur star des Brooklyn Nets et deux fois champion de NBA, pose avec le maillot du Philadelphia Union sur le site internet de la MLS. La ligue américaine annonce que l’ailier de 2,08m a investi 5% dans le club, soit environ 15 millions de dollars. Il n’est pas le premier à s’intéresser au soccer puisque James Harden a lui aussi dépensé 15 millions de dollars l’année dernière pour récupérer 5% du Houston Dynamo. Steve Nash, ancien joueur passé notamment par les Phoenix Suns, a initié la tendance dès 2008 en achetant une partie des Vancouver Whitecaps qui intégreront la MLS en 2011. En 2014, c’est l’ancienne gloire des Lakers Earvin “Magic” Johnson qui devient co-propriétaire du nouveau club du Los Angeles FC, avant l’intégration du club dans la ligue en 2018. Alors pourquoi cet intérêt pour le soccer américain ?

Des sportifs toujours plus riches

“La première chose à dire, c’est qu’il y a beaucoup d’athlètes aux Etats-Unis qui sont aussi des hommes d’affaires, et qui gagnent beaucoup d’argent”, explique Vincent Destouches, journaliste sportif pour la chaîne de télévision canadienne TVA Sports et spécialiste de la MLS. Le salaire moyen en NBA a presque été multiplié par huit en 30 ans, passant d’un million de dollars en 1990 à 7,7 millions en 2019, avec des joueurs comme James Harden ou Kevin Durant émargeant à plus de 37 millions de dollars par an, hors contrat publicitaire. “Un investissement de 15 millions de dollars ? C’est beaucoup pour un club, mais peu pour ces joueurs là qui disposent de gestionnaires d’actifs et de véritables stratégies d’investissement”, analyse Vincent Destouches. “Mais ça ne concerne pas que le basket. A titre d’exemple, le quarterback des Seahawks Russel Wilson (NFL) a lui aussi investi en MLS en 2019, dans le club de Seattle”.

Un investissement potentiellement très rentable

La MLS a longtemps eu l’image d’une ligue de faible niveau qui n’attire pas les foules. Si elle ne rivalise pas encore avec les grands championnats européens en terme de qualité de jeu, la ligue américaine n’a plus à rougir concernant le niveau de ses infrastructures, de ses stades, et des capitaux qu’elle attire. “L’Impact Montréal a rejoint la MLS en 2012 contre un droit d’entrée de 40 millions de dollars. Huit ans plus tard, on parle d’une somme record autour de 400 millions de dollars pour le club de Charlotte qui doit rejoindre le championnat en 2022”, explique Vincent Destouches.

La valeur des clubs de MLS dépasserait même celle de la plupart des clubs de Ligue 1 selon Forbes, avec une valeur moyenne estimée à 313 millions de dollars aux US contre 158 millions en France (NDLR: chiffres de 2019 qui ne prennent pas en compte l’impact du Covid-19). “Tout le monde veut se tailler une part de marché du soccer avec en ligne de mire la re-négociation des droits télé à la hausse en 2023, et surtout l’organisation de la Coupe du monde en Amérique du Nord en 2026″. Le modèle des ligues de sports américaines rassure également les investisseurs selon Vincent Destouches. “Il comporte peu de risques puisque les équipes ne peuvent pas descendre ou monter dans une autre division. C’est un investissement assez sûr qui plaît aux joueurs de NBA”.

“L’opportunité de faire grandir ma marque”

Au delà de l’aspect financier, les stars de NBA ont d’autres intérêts à ouvrir leur portefeuille au soccer. “C’est une nouvelle opportunité de faire grandir ma marque”, expliquait en toute franchise James Harden en juillet 2019 lors de son investissement dans le Houston Dynamo. “C’est l’occasion pour lui ou pour d’autres joueurs comme Kevin Durant d’élargir leur base de fans et d’avoir un impact dans leur communauté”, ajoute Vincent Destouches. “Kevin Durant a d’abord essayé d’investir dans le club de Washington, ville où il est né. En signant avec Philadelphie, il va pouvoir développer des programmes sociaux avec sa fondation et aider les communautés défavorisées près de chez lui”.

Il en est de même pour James Harden, qui a justifié son investissement en clamant également son amour pour sa ville, Houston, où il est devenu une star du basket. “Je me sens investi ici, c’est ma ville et c’est là que je veux rester. (…) Je voulais juste montrer ma reconnaissance et vous faire savoir que je fais partie de cette ville et que je suis là pour toujours. Je fais donc aussi partie du Dynamo, et nous allons amener le club à un autre niveau”. En retour, les clubs de MLS se servent aussi de l’image de ces stars du basket pour asseoir leur notoriété et celle de la ligue. Un “partenariat” gagnant-gagnant en somme.

Anticiper sa maladie ou son décès entre la France et New York

[Article partenaire] Poussés par les inquiétudes liées à la pandémie du Covid-19, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur les mesures à prendre pour se protéger en cas de maladie ou de décès aux États-Unis et en France, et sur la compatibilité transfrontalière de ces outils.

Anticiper sa fin de vie s’étend bien au-delà de la seule planification successorale, au sujet de laquelle il est renvoyé à notre article « Préparer sa succession entre les Etats-Unis et la France ».

À New York, l’estate planning comprend, outre le « will » (testament), les « advance directives » en cas d’incapacité.

En France comme à New York, le testament peut prévoir la disposition de son corps (don à la science, don d’organe), comme celle de son patrimoine et l’organisation des obsèques.

Toutefois, pour des raisons d’efficacité et de rapidité, il est conseillé de préparer des actes spécifiques sur les questions extra-patrimoniales.

En effet, à New York le will ne pourra être exécuté qu’à l’issue d’une procédure d’enregistrement pouvant durer plusieurs semaines tandis que les actes extra-patrimoniaux, tels que l’« Appointment of Agent to Control Disposition of Remains » (concernant la dépouille corporelle) ou le Health Care Proxy, peuvent être mis en oeuvre immédiatement.

En France, sur le plan strictement médical, il est possible de désigner « une personne de confiance » habilitée à prendre des décisions en cas d’impossibilité pour le patient de manifester sa volonté.

L’équivalent new-yorkais, le Health Care Proxy, permet à l’agent désigné de mettre en oeuvre les volontés de l’auteur, en cas d’incapacité ou de fin de vie. L’agent peut notamment autoriser le médecin à signer un ‘Do-Not-Resuscitate Order’ (« DNR »), interdisant l’usage de techniques de réanimation cardio-pulmonaire en cas d’arrêt cardiaque.

Le Code de la santé publique français prévoit aussi la possibilité de rédiger des « directives anticipées », éventuellement suivant le modèle officiel disponible sur internet, à transmettre au médecin, à la personne de confiance, ou à inscrire dans le dossier médical partagé.  Elles sont suivies par le corps médical sauf urgence vitale ou contrariété manifeste à la situation médicale.

L’équivalent américain, le Living Will, n’a pas force exécutoire à New York mais est en pratique respecté par les tribunaux. 

De telles formalités sont vivement conseillées pour éviter les dissensions entre les proches qui peuvent entraîner des procédures très longues comme l’a démontré la très médiatique affaire Vincent Lambert.

D’un point de vue patrimonial, il est d’usage à New York de signer un Power of Attorney qui autorise le ou les mandataire(s) désigné(s) à gérer le patrimoine en cas d’incapacité ou de manière générale.

En France, mêlant sphère patrimoniale et extrapatrimoniale, le mandat de protection future instauré en 2007 permet de désigner un mandataire (personne physique ou morale) chargé de la protection de la personne et/ou de ses biens, en cas d’incapacité, et éviter ainsi de lourdes procédures devant le Juge des tutelles.

Il existe donc des outils similaires en France et à New York mais la question de leur reconnaissance par l’autorité étrangère se pose.

Le will régularisé par un résident de l’État de New York et respectant les formes new-yorkaises, est reconnu et appliqué en France sauf s’il contrevient à l’ordre public français. Nous pensons par exemple à la réserve héréditaire, qui interdit de déshériter ses descendants directs même si elle peut parfois être contournée, y compris pour le patrimoine situé en France, pour les citoyens américains.

Parallèlement, le testament français sera en principe reconnu à New York, tant que les droits de l’époux survivant sont respectés.

La Convention de la Haye du 13 janvier 2000 relative à la protection internationale des adultes, en vigueur en France depuis 2009, permet également de faire appliquer un POA (Power of Attorney) new-yorkais si son auteur y a sa résidence habituelle, toujours sous réserve de l’ordre public français.

Dans la mesure où la sphère médicale est régie par de nombreux principes d’ordre public, il est recommandé d’entreprendre en la matière, les démarches adéquates dans chaque pays.

Pour les personnes évoluant entre les États-Unis et la France, il ne peut qu’être conseillé d’avoir recours à des professionnels pour s’assurer de la compatibilité des actes régularisés.

Pour en savoir plus, contactez Hélène Carvallo et Anne-Carole Plaçais, avocates spécialisées en droit international de la famille :

Hélène CARVALLO
420 Lexington Avenue – suite 2834
New York, New York 10170
Tél. : (1) 929-259-2110
[email protected]

Anne-Carole PLAÇAIS
16, rue de Bruxelles 75009 Paris, France
Tél. : +33 (0)6 88 52 15 76 ou +33 (0)1 40 16 10 05
[email protected]

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Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

Anticiper sa maladie ou son décès entre la France et les États-Unis

[Article partenaire] Poussés par les inquiétudes liées à la pandémie du Covid-19, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur les mesures à prendre pour se protéger en cas de maladie ou de décès aux États-Unis et en France, et la compatibilité transfrontalière de ces outils.

Anticiper sa fin de vie s’étend bien au-delà de la seule planification successorale, au sujet de laquelle il est renvoyé à notre article « Préparer sa succession entre les États-Unis et la France ».

Aux États-Unis, l’estate planning comprend, outre le « will » (testament), les « advance directives » en cas d’incapacité.

Dans ces deux pays, le testament peut prévoir la disposition de son corps (don à la science, don d’organe), comme celle de son patrimoine et l’organisation des obsèques.

Toutefois, pour des raisons d’efficacité et de rapidité, il est conseillé de préparer des actes spécifiques sur les questions extra-patrimoniales.

En effet, aux États-Unis, le will ne pourra être exécuté qu’à l’issue d’une procédure d’enregistrement pouvant durer plusieurs semaines tandis que les actes extra-patrimoniaux, tels que l’« Appointment of Agent to Control Disposition of Remains » (concernant la dépouille corporelle) ou le Health Care Proxy, peuvent être mis en oeuvre immédiatement.

En France, sur le plan strictement médical, il est possible de désigner « une personne de confiance » habilitée à prendre des décisions en cas d’impossibilité pour le patient de manifester sa volonté. 

L’équivalent américain, le Health Care Proxy, permet à l’agent désigné de mettre en oeuvre les volontés de l’auteur, en cas d’incapacité ou de fin de vie. L’agent peut notamment autoriser le médecin à signer un ‘Do-Not-Resuscitate Order’ (« DNR »), interdisant l’usage de techniques de réanimation cardio-pulmonaire en cas d’arrêt cardiaque. 

Le Code de la santé publique français prévoit aussi la possibilité de rédiger des « directives anticipées », éventuellement suivant le modèle officiel disponible sur internet, à transmettre au médecin, à la personne de confiance, ou à inscrire dans le dossier médical partagé. Elles sont suivies par le corps médical sauf urgence vitale ou contrariété manifeste à la situation médicale et correspondent au Living Will américain.

De telles formalités sont vivement conseillées pour éviter les dissensions entre les proches qui peuvent entraîner des procédures très longues comme l’a démontré la très médiatique affaire Vincent Lambert.

D’un point de vue patrimonial, il est d’usage aux États-Unis de signer un Power of Attorney qui autorise le ou les mandataire(s) désigné(s) à gérer le patrimoine en cas d’incapacité ou de manière générale.

En France, mêlant sphère patrimoniale et extrapatrimoniale, le mandat de protection future instauré en 2007 permet de désigner un mandataire (personne physique ou morale) chargé de la protection de la personne et/ou de ses biens, en cas d’incapacité, et éviter ainsi de lourdes procédures devant le Juge des tutelles.

Il existe donc des outils similaires en France et aux États-Unis mais la question de leur reconnaissance par l’autorité étrangère se pose.

Aux États-Unis en outre, il est recommandé d’être attentif à l’application inter-étatique de ces outils.

Le will régularisé par un résident américain et respectant les formes locales, est reconnu et appliqué en France sauf s’il contrevient à l’ordre public français. Nous pensons par exemple à la réserve héréditaire, qui interdit de déshériter ses descendants directs même si elle peut parfois être contournée, y compris pour le patrimoine situé en France, pour les citoyens américains.

Parallèlement, le testament français sera en principe reconnu aux États-Unis, tant que les droits de l’époux survivant sont respectés.

La Convention de la Haye du 13 janvier 2000 relative à la protection internationale des adultes, en vigueur en France depuis 2009, permet également de faire appliquer un POA (Power of Attorney) américain si son auteur y a sa résidence habituelle, toujours sous réserve de l’ordre public français.

Dans la mesure où la sphère médicale est régie par de nombreux principes d’ordre public, il est recommandé d’entreprendre en la matière, les démarches adéquates dans chaque pays.

Pour les personnes évoluant entre les États-Unis et la France, il ne peut qu’être conseillé d’avoir recours à des professionnels pour s’assurer de la compatibilité des actes régularisés.

Pour en savoir plus, contactez Hélène Carvallo et Anne-Carole Plaçais, avocates spécialisées en droit international de la famille :

Hélène CARVALLO
420 Lexington Avenue – suite 2834
New York, New York 10170
Tél. : (1) 929-259-2110
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[Replay] Suspension des visas: les réponses à vos questions sur La Bande FM

Jeudi 25 juin, La Bande FM a parlé du sujet qui a angoissé les expats français aux US cette semaine: la suspension par Donald Trump de la délivrance de nouveaux visas de travail.

Florian Dauny, avocat d’immigration à Miami, Laurent Vonderweidt, avocat à Los Angeles, Karine Lestelle, du cabinet Fragomen, ont tous trois répondu aux nombreuses questions des auditeurs sur les conséquences de cette décision.

Retrouvez leurs réponses ici:

VOIR AUSSI: Pascal Cagni, président de Business France: “merci Mr  Trump: envoyez-nous vos migrants chez nous, on va les recevoir”

Pascal Cagni, président de Business France: “merci Mr  Trump: envoyez-nous vos migrants chez nous, on va les recevoir”

Ancien patron d’Apple Europe, Moyen-Orient, Inde et Afrique Pascal Cagni est aujourd’hui président du Conseil d’Administration de Business France. Il était l’invité de La Bande FM jeudi 26 juin, pour parler de l’attractivité économique de la France dans le monde “post-Covid”.

Interrogé sur la réaction de la France face à la suspension de la délivrance de visas de travail par l’administration Trump, Pascal Cagni a défendu l’ouverture de la France, décidée à continuer d’attirer les talents du monde entier: “de mon expérience californienne, j’ai retenu cette leçon: plus de 2/3 des licornes américaines ont été crées par des non-américains” (…). “J’ai envie de dire merci Mr  Trump: envoyez-nous vos migrants chez nous, on va les recevoir (…) car la recherche des talents est au coeur du combat de l’attractivité. La stratégie du pays est d’attirer les talents et est diamétralement opposée à celle de Donald Trump”. 

“Aujourd’hui, la France est plébiscitée par les investisseurs américains”, a insisté Pascal Cagni. Une bonne réputation qui, pense-t-il est encore renforcée par la crise de la Covid. “La crise a montré qu’avoir un Etat fort, centralisé, ça sert (…). On a sauvé des vies, on a sauvé des emplois avec le chômage partiel”.

Retrouvez l’interview ici:

Retrouvez l’émission en podcast:

Listen to “La Bande FM: Donald Trump suspend les visas de travail; Pascal Cagni, président de Business France” on Spreaker.

Dominique Crenn, une “cheffe rebelle” se livre

Reconnue de tous, première cheffe triplement étoilée aux Etats-Unis, Dominique Crenn n’est pas prête de se reposer sur ses lauriers, même amplement mérités. Pendant la crise de la Covid, elle a mis son talent culinaire à la portée de tous, en proposant des menus de son Atelier à emporter, et en transformant son Petit Crenn de Hayes Valley en épicerie vendant les produits de sa ferme située à Sonoma. C’est dans ce contexte tout particulier qu’elle vient de sortir sa première autobiographie, intitulée “Rebel Chef, in search of what matters”. “J’ai mis un an et demi à écrire ce livre. C’est une réflexion sur ma vie, pas un livre de chef, une sorte d’introduction à qui je suis et à ce que je veux faire dans le monde“, explique la cheffe étoilée.

L’autobiographie parcourt de façon chronologique de nombreux événements marquants de la vie de Dominique Crenn. Elle s’y livre de façon très entière, abordant sans fard sa famille, son parcours, souvent semé d’embûches, ses amours, ses doutes, sa consécration, et le cancer du sein qui la frappe en 2019. Le livre contient de nombreuses photos personnelles et souligne les rencontres qui ont jalonné et façonné son parcours. A commencer par ses parents, Allain et Louise Crenn, qui l’ont adoptée lorsqu’elle était bébé: “Grâce à eux, j’ai vécu une enfance de privilège, mais j’aurais pu être de l’autre côté. Je suis née à Versailles, mais mes origines sont diverses: à moitié européenne, à moitié du nord de l’Afrique, avec du sang berbère, une enfant du monde en somme.” Les étés passés en Bretagne à ramasser les pommes de terre dans la ferme de sa grand-mère, sont autant souvenirs empreints d’émotion. Profondément attachée aux racines familiales de sa famille adoptive, on découvre aussi en filigrane sa quête pour retracer ses origines biologiques.

Mue par une curiosité encouragée par son père, Dominique Crenn revendique l’étiquette de rebelle, ou d’anticonformiste, qui a fait sa légende: “Je suis contre le fait de suivre ce qu’on nous dit de faire sans le comprendre. Par exemple, je suis catholique, mais j’ai beaucoup de mal avec la religion. Même chose avec la politique. Je ne suis pas les normes, mais de façon non-violente“. A commencer par la cuisine: les écoles auxquelles elle postule après le bac lui font comprendre que pour être être chef, vaut mieux être un homme.

Si la France est engluée dans ces principes archaïques, Dominique Crenn poursuivra sa passion ailleurs : à 24 ans, elle atterrit à San Francisco. “Je savais que dans cette ville libérale, je pourrais vraiment devenir ce que je voulais être. Mais je n’étais pas dupe non plus : il y a beaucoup d’injustice ici, de racisme et de lois contre les femmes. Ce n’est pas la vie en rose.”

Après 18 mois passés entre différents petits boulots de serveuse, elle rencontre le chef Jeremiah Tower, formé par Alice Waters. Dominique Crenn lui déclare avec aplomb : “Je veux travailler pour vous. Je suis Française donc je sais déjà cuisiner”. Lui non plus n’a pas de formation culinaire, et avait usé de la mêne technique pour convaincre Alice Waters de l’embaucher, lui l’architecte diplômé d’Harvard, chez Panisse. Dominique Crenn sera formée par Tower à Stars, un des restaurants les plus réputés de San Francisco dans les années 90. Après un détour par Djakarta, puis Los Angeles, elle revient à San Francisco, où elle obtient sa première étoile Michelin chez Luce, en 2009. Cette même année, un accident, qui la laisse avec un tendon sectionné au genou, est l’élément déclencheur qui la pousse à entamer les démarches pour ouvrir son propre restaurant. Au lieu des trois mois de repos recommandés pour sa convalescence, son patron la force à revenir vite au travail, sous peine de perdre son salaire : “J’ai alors décidé de faire entendre ma voix, et celles des gens qui travaillent avec moi. On ne devrait pas être l’esclave de son patron ou d’une entreprise.  On doit traiter les gens avec humanité. ”

Atelier Crenn ouvre en 2011, alors que Dominique Crenn a déjà 45 ans: “Quand j’ai commencé la restauration, j’avais une vingtaine d’années, je n’étais pas prête et je cherchais à comprendre qui j’étais.” Maintenant reconnue de ses pairs, à la tête de trois établissements, Dominique Crenn veut utiliser sa notoriété pour défendre les idées qui lui tiennent à coeur. A commencer par l’inégalité et la violence dans les cuisines: “Ça fait 30 ans que je me bats contre ça. J’en n’ai rien à faire des CV, ce qui m’importe, c’est de travailler avec des gens qui portent une humanité en eux. ” Inspirer les jeunes qui veulent poursuivre leurs rêves, servir de modèle, et suivre donner aux autres ce qu’elle a reçu, voila ce qui importe à Dominique Crenn en ce moment. “Le monde se réveille, et je veux faire partie de ce changement.

Freiné par le coronavirus, le rugby américain poursuit malgré tout son envol

12 mars 2020. L’épidémie de la Covid-19 sonne la fin de la saison de Major League Rugby et entraîne Mathieu Bastareaud dans sa chute. Recruté en grandes pompes par le club de New York, l’international français est contraint de rentrer en France après seulement un mois de compétition aux Etats-Unis. “Je suis déçu et frustré car j’aurais aimé vivre l’expérience à fond”, explique-t-il alors au Parisien fin avril. “Mais la sécurité des joueurs ou du public n’étant pas assuré, on ne pouvait pas continuer”.

Tout jeune championnat créé en 2018, la MLR comptait sur cette troisième saison et sur la notoriété de joueurs européens comme Mathieu Bastareaud pour se faire un nom dans le sport professionnel américain. Mais ce n’est que partie remise selon Thierry Daupin, l’un des premiers français à avoir cru au développement du rugby aux Etats-Unis en investissant dans le club d’Austin. “La ligue n’avait aucune visibilité, elle a pris la bonne décision en arrêtant la saison. Elle a également su prendre le virage virtuel en organisant à la place une grande compétition E-sports sur Twitch avec les joueurs, qui a attiré plus d’un millions d’internautes. Un vrai succès”. Thierry Daupin a vendu son club l’année dernière dans l’espoir de créer une nouvelle franchise, le RC Miami, un investissement auquel devait participer l’ancien président du RC Toulon Mourad Boudjellal. “Il est sorti du projet mais à part ça, rien n’a changé pour nous. Nous avançons bien, et espérons toujours intégrer la ligue d’ici la saison 2022”.

Preuve que la MLR a su gérer la crise liée au coronavirus, la ligue a payé l’intégralité des salaires des joueurs jusqu’à la fin de la saison qui devait se terminer en juin. “Ça a été une très bonne surprise et un gros soulagement”, raconte Simon Courcoul, joueur français des New England Free jacks. “On pensait que comme beaucoup d’autres ligues de sport, la MLR allait avoir des problèmes financiers, mais non. Ça prouve que les bases sont solides”. Le jeune rugbyman de 24 ans est rentré en France, en attendant la reprise de la saison en février 2021. “Je constate que l’image du championnat a changé ici. Les gens commencent à connaître, à m’en parler. La MLR a gagné en exposition”.

Focalisé sur l’avenir de la ligue, son président George Killebrew a annoncé au début du mois de juin l’intégration de deux nouvelles équipes dès la saison prochaine, les Los Angeles Giltinis et les Dallas Jackals. Le championnat va ainsi passer à 13 franchises et espère accueillir quatre nouvelles équipes d’ici 2022 pour accompagner son développement. “C’est une preuve de plus que la MLR est un vrai attrait pour les investisseurs”, estime Thierry Daupin. La ligue a également organisé sa toute première draft le 13 juin en direct sur internet, avec 24 jeunes d’universités américaines sélectionnés parmi plus de 400 prospects. “C’est un grand jour pour notre ligue. Nous sommes désormais capables d’offrir des plans de carrière aux meilleurs jeunes rugbymans du pays”, adéclaré George Killebrew. Selon le commissioner de la MLR, “beaucoup de championnats dans différents sports sont actuellement en train d’essayer de survivre. Ce n’est pas notre cas. La MLR est en plein essor et en pleine expansion”.

Un développement qui semble faire des jaloux puisqu’un autre championnat de rugby professionnel va voir le jour d’ici 2022 aux Etats-Unis, la National Rugby Football League. Cette nouvelle ligue espère convaincre les fans de football américain avec un championnat prévu d’avril à juillet, soit pendant l’intersaison de NFL. Elle s’est d’ailleurs associée à la NFL Alumni, l’association des anciens joueurs de NFL, pour former des joueurs en reconversion. “Pour l’instant, ça ressemble surtout à un effet d’annonce. Ils avaient déjà lancé un projet qui avait échoué en 2014″, estime Thierry Daupin. “Après, ce sont les Etats-Unis et on sait que la concurrence peut arriver à tout moment”. 

À Tampa, l’ancien directeur de l’Institut Pasteur prend les rênes de la FRAMCO

Christian Bréchot ajoute une nouvelle corde à son arc. Tour à tour directeur de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), de l’Institut Mérieux ainsi que de l’Institut Pasteur, le médecin et chercheur français de 67 ans se hisse aujourd’hui à la tête de la French American Council of West Florida (FRAMCO), une institution qui a vu le jour en 1998 afin de contribuer au développement économique franco-américain dans la baie de Tampa.

Mis à la retraite de l’Institut Pasteur en 2017, le virologue, dont les travaux ont principalement porté sur les hépatites virales et plus particulièrement sur leur lien avec le cancer du foie, a répondu dans un premier temps à l’appel de l’Université du Sud de la Floride (USF). « J’ai toujours travaillé main dans la main avec les États-Unis mais je n’avais jamais eu l’occasion de pouvoir m’y installer, raconte-t-il. C’était alors une belle opportunité qui me permettait aussi de mettre à profit mes connaissances. Surtout qu’en France, à partir d’un certain âge, contrairement aux États-Unis, il est plus difficile de développer des projets », explique Christian Bréchot qui est installé depuis plus d’un an à Tampa.

De fil en aiguille, le Français se fait connaître et tisse de forts liens avec les acteurs de l’économie locale, ce qui lui a permis d’être élu président de la FRAMCO par le conseil d’administration le vendredi 5 juin. « Il est important d’apporter un regard neuf, venu de l’extérieur, afin de relancer la machine car de bonnes initiatives ont été prises par les présidents successifs, mais malheureusement l’institution rencontrait certaines difficultés ces dernières années et semblait être plongée dans un état de somnolence », confie-t-il.

Christian Bréchot souhaite concentrer ses efforts afin de développer le tissu économique local français, déjà riche d’une cinquantaine de sociétés implantées dans la baie de Tampa, deuxième centre économique floridien. « Ma double casquette devrait notamment permettre d’assurer la liaison entre le secteur académique et industriel. Je souhaite par ailleurs multiplier les opportunités de networking afin de mettre toutes les chances de notre coté pour créer un maximum de synergies au sein de la communauté française ».

Le nouveau président entend également renforcer les liens de la FRAMCO avec les autres chambres de commerces franco-américaines de Floride. « Celle de Miami joue un rôle majeur notamment dans les partenariats public-privé, tout comme celle d’Orlando. Il faut s’en inspirer, mais également mutualiser nos forces dans le but de développer une communauté économique dynamique ».

La Bande FM reçoit Pascal Cagni, président de Business France

Ancien patron d’Apple Europe (entre autres), Pascal Cagni est désormais le président de Business France, organisme chargé notamment d’attirer les entreprises étrangères en France et de soutenir les entreprises françaises à l’étranger.

Il est l’invité ce jeudi 25 juin (12:30pm ET; 9:30 PT) de la Bande FM, pour parler de la bataille d’après Covid-19: aides aux entreprises françaises; mondialisation contestée; compétition avec les Etats-Unis. Pour lui poser vos questions, ou témoigner, vous pouvez nous envoyer un email avant l’émission ([email protected]) ou participer en direct sur Zoom en vous inscrivant ici. 

Nous parlerons également pendant l’émission de la décision de Donald Trump de suspendre la délivrance de visas H1B, L1 et J1 et de certaines cartes vertes. Vous pourrez poser vos questions aux experts présents.

L’émission est diffusée sur Facebook Live:

Suspension des visas: les réponses à vos questions dans La Bande FM, jeudi

L’inquiétude s’est répandue comme traînée de poudre dans la communauté française des Etats-Unis à partir de lundi soir avec l’annonce de la suspension des nouvelles délivrances de visas de travail jusqu’à la fin de l’année.

Pour répondre à vos questions, notre émission La Bande FM de ce jeudi 25 juin (12:30pm ET, 9:30 am PT) reçoit des experts qui viendront expliquer les détails de ce décret présidentiel, et ses conséquences pour vous. Vous pouvez poser vos questions par email dès maintenant: [email protected], ou en direct en vous connectant sur le Zoom ici.

La Bande FM recevra également Pascal Cagni, le président de Business France, pour parler de l’attractivité de la France d’après Covid-19, de l’avenir de la mondialisation et de la compétition avec les Etats-Unis (entre autres)… Vous pourrez également lui poser vos questions.

A suivre sur Facebook Live:

Des camps d’été 100% fun et 100% en ligne avec l’Alliance Française de Los Angeles

[Agenda partenaire] L’Alliance française de Los Angeles propose chaque semaine, du lundi 22 juin au vendredi 14 août 2020, des camps d’été en ligne destinés aux enfants de 6 à 11 ans et aux adolescents de 12 à 16 ans.

Il est encore possible de faire partie de ce programme : les inscriptions se font par semaine !

Ces programmes d’été sont le meilleur moyen de s’amuser dans un environnement totalement francophone, tout en découvrant la culture française et en développant les compétences linguistiques de vos enfants. Les professeurs de l’Alliance sont heureux d’accueillir et d’accompagner vos petits et grands pendant ces sessions hebdomadaires via l’application de visioconférence Zoom.

Deux programmes différents adaptés à l’âge et au niveau de français de vos enfants sont proposés.

Pour les Kids (6-11 ans) et Teens (12-16 ans) niveau intermédiaire et avancé (2 groupes par tranche d’âge) – 2 heures par jour du lundi au vendredi

Vos enfants partiront chaque semaine en voyage à la découverte d’un nouveau monde francophone. À travers de nombreuses aventures historiques et de nouvelles expériences culturelles, ils exploreront la France et ses régions bien sûr mais aussi les grandes villes et îles francophones tout en travaillant la langue française autour d’activités linguistiques, ludiques et artistiques. 

Pour les Kids (6-11 ans) et Teens (12-16 ans) débutants  (2 groupes par tranche d’âge) – 1 heure par jour du lundi au vendredi

Vos enfants apprendront une nouvelle langue en s’amusant. Ils découvriront le français et apprendront à comprendre et à utiliser des expressions familières et des phrases simples. Ils aborderont le français autour de leur vie quotidienne et pourront ainsi se présenter et présenter les autres, décrire leur environnement, exprimer leurs sentiments, leurs émotions et leurs goûts. Cette approche linguistique sera accompagnée d’activités artistiques et ludo-éducatives pour allier apprentissage, jeux et plaisir

Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de l’Alliance Française de Los Angeles, ou contactez l’Alliance par mail à l’adresse admin@afdela.org ou par téléphone au 310 652 0306.

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Donald Trump suspend la délivrance de la plupart des visas de travail jusqu’à la fin de l’année

On s’y attendait depuis plusieurs semaines, Donald Trump l’a fait : la délivrance de nouveaux visas de travail est suspendue jusqu’à la fin de l’année, constituant une remise en cause de l’immigration légale aux Etats-Unis inédite dans l’histoire récente.

Le 22 avril dernier, le président américain avait suspendu pour 60 jours la délivrance de cartes vertes pour les personnes qui n’étaient pas déjà sur le territoire américain. Il s’agissait, avait-il expliqué, de “protéger les emplois des Américains” face à la crise de la Covid-19. Mais la mesure ne concernait que peu de personnes, l’administration ayant, après des pressions notamment des lobbies pro-business, renoncé à s’en prendre aux visas de travail.

Il en va autrement cette fois : la proclamation présidentielle publiée ce lundi 22 juin prolonge la suspension des nouvelles cartes vertes mais concerne également les visas H-1B, H-2B, J, et L, ainsi que les visas délivrés à leurs conjoints. Au total, selon l’administration, plus de 500.000 personnes pourraient ainsi se voir refuser l’entrée dans le pays.

La suspension s’applique seulement aux personnes non présentes sur le territoire américain et à ceux qui n’ont pas encore reçu leur visa. Les renouvellements ne sont donc pas concernés et les demandeurs ayant déjà reçu leur visa pourront entrer sur le territoire américain. Mais pour le reste, les exemptions sont cette fois très limitées, et concernent principalement les travailleurs agricoles, jugés “essentiels à l’approvisionnement alimentaire”.

Les organisations patronales ont immédiatement réagi en critiquant la décision. “Ces restrictions vont pousser l’investissement et l’activité économique vers l’étranger, ralentir la croissance et réduire les créations d’emplois” a commenté Thomas J. Donohue, le directeur de l’U.S Chamber of Commerce, qui avait en vain tenté de convaincre Donald Trump de renoncer à ces mesures poussées notamment par son très influent conseiller Stephen Miller.

“C’est une attaque frontale contre l’innovation américaine et la capacité de notre nation à attirer des talents du monde entier” s’insurge Todd Schulte, président de FWD.us, organisation pro-immigration créée par plusieurs géants des technologies, gros consommateurs de visas H-1B. L’an dernier, quelque 139.000 de ces visas ont été délivrés. Le PDG de Google, Sundar Pichai, a lui aussi critiqué la décision, assurant que “l’immigration a immensément contribué au succès économique de l’Amérique”. 

Les visas H-2B, délivrés aux travailleurs non qualifiés (utilisés notamment dans le tourisme) sont également concernés, à l’exception des travailleurs agricoles, tout comme les visas L. Ceux-ci sont attribués à des employés de filiales américaines d’entreprises étrangères. Ils avaient été donnés à 77.000 personnes l’an dernier. Leur suspension va directement affecter les entreprises françaises présentes aux Etats-Unis, tout comme les visas J-1, utilisés par les stagiaires, mais aussi les bénéficiaires du programme V.I.E (Volontaire Internationale en Entreprise).