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Voyage dans les villes fantômes autour de Las Vegas

Las Vegas est avant tout la ville des casinos, des spectacles et en général de la démesure. Mais “Sin City” possède aussi d’autres trésors : les villes fantômes ou ghost towns. Le Nevada n’a pas échappé à la ruée vers l’or et des villes sont sorties de terre au rythme de la découverte de mines et de filons. A moins de trois heures de route de Las Vegas, on peut se plonger dans une ambiance unique.

Nelson, la plus proche des Ghost Towns

A 45 minutes de Las Vegas sur la route 165, en direction de Boulder, dans Eldorado Canyon, Nelson est la plus proche des ghost towns. Créée par les Espagnols en 1775, la ville s’est développée autour d’une mine d’or active jusqu’en 1940, date à laquelle ses habitants sont partis. Après des décennies d’abandon, la ville a été rachetée en 1994 par Tony and Bobbie Werly. Les deux frères ont reconstruit des bâtiments pour en faire une attraction touristique. Ils ont même restauré la mine de Techatticup et proposent une visite qui vaut le détour.

Dans la ville de Nelson, les propriétaires ont rénové plusieurs bâtiments dont cette vieille grange.

Et pour ceux qui aiment frissonner, Nelson avait la réputation d’être une ville violente en raison de l’exploitation de la mine et du passage de déserteurs durant la Guerre Civile. Nelson a également été le fief de Queho, un hors-la-loi natif américain dont le corps a été retrouvé dans une grotte près de la ville. En 2001, le site a également accueilli le tournage du film “3000 Miles to Graceland” avec Kurt Russel et Kevin Costner.

En plus des vieux bâtiments, la particularité de Nelson est de montrer toutes sortes d’objets anciens racontant l’histoire de l’Ouest américain.
A Nelson, deux carcasses d’avions côtoient de nombreuses voitures de différentes périodes comme de vieilles Chevrolet des années 40.

Rhyolite sombre avec la panique financière

Pour atteindre la ville de Rhyolite, il faudra rouler un peu plus longtemps au nord ouest de Las Vegas. Située à proximité de la 95 aux portes de la Death Valley, cette ville fantôme a compté jusqu’à 5 000 habitants dans sa période la plus prospère. “La faillite des banques en 1907 a précipité la fin de la ville”, explique Richard Stephens, en charge du musée à l’entrée de la ville. En 1916, l’électricité sera coupée marquant définitivement son abandon.

La gare de Rhyolite et son style architectural hispanique. Le dernier train est passé en juillet 1914.

Aujourd’hui, Rhyolite est l’une des villes fantômes les plus visitées de la région grâce aux œuvres d’artistes comme le Belge Albert Szukalski qui, en 1984, a réalisé des sculptures de fantômes accueillant les visiteurs. Surtout, la ville est plutôt bien conservée. On se croirait revenu plus de cent ans en arrière avec la banque, l’école, la gare et son architecture hispanique, les magasins ou encore la prison. A ne pas rater non plus, la maison de Tom T. Kelly construite avec 50 000 bouteilles de bière et de liqueur.

A l’entrée de Rhyolite, les visiteurs peuvent passer par le musée de la ville. Tout autour, on peut y voir les sculptures de fantômes réalisées en 1984 par l’artiste belge Albert Szukalski.
Gold Point et la ruée vers l’or

Dernière étape : Gold Point. Depuis Las Vegas, il faut compter environ 3h de route au nord ouest en passant par la 95 avant de bifurquer sur la route 266. Ancienne ville minière rachetée par Herb Robbins, Gold Point promet de vivre l’expérience de l’Ouest américain avec ses vieilles mines. Les touristes peuvent découvrir la ville et ses nombreux bâtiments rénovés et visiter le musée.

Une vue de la ville fantôme de Gold Point à 3h de route de Las Vegas. Cerise sur le gâteau, il est même possible de séjourner dans des cabines de mineurs restaurées (à partir de 160 dollars la nuit). Les camping-cars et les tentes sont aussi les bienvenus. Grâce à son emplacement au beau milieu des montagnes et du désert, Gold Point offre aussi de très beaux sentiers de randonnée. 

Une cabine de mineur restaurée à Gold Point. Les visiteurs peuvent y passer la nuit. Crédit photo : Vivaverdi

Georges Masraff, un étoilé dans les cuisines de l’hôpital Lenox Hill

Que se passe-t-il quand un chef-cuisinier perd son goût et son odorat à cause de la Covid-19 ? “C’est emmerdant“, admet Georges Masraff, qui a contracté le virus fin mars.

Mais il faut bien plus qu’une pandémie internationale pour abattre ce chef aux mille vies. Depuis 2019, il s’occupe des cuisines de l’hôpital Lenox Hill (Upper East Side de Manhattan). Il y a vécu la tempête Covid aux premières loges. Le virus a plongé l’hôpital en situation de branle-bas de combat. Il a fallu du jour au lendemain accroitre de 450 à 600 nombre de lits disponibles, quitte à vider des bureaux et des salles de conférences.

Depuis la cuisine, où il gère 37 chefs et une centaine de livreurs qui apportent les repas aux chambres, Georges Masraff était sur le qui-vive. “Il y avait une ambiance anxiogène, se souvient-il. En cuisine, il y avait cependant quelque chose de motivant. C’était le moment où jamais de prouver que la nourriture pouvait aussi être de la médecine. On se disait: essayons de faire du mieux possible ! C’est peut-être le dernier repas des patients“.

Que vient faire un chef étoilé dans les cuisines d’un hôpital ? “Je me fixe des défis et les surmonte“, répond Georges Masraff. Après une longue carrière internationale de chef et de consultant qui l’a mené dans le monde entier, il a eu le “déclic” pour le monde peu sexy de la restauration hospitalière lors d’une hospitalisation pour une opération au genou il y a quelques années. “Le menu était normal. Poulet, poisson, etc… J’ai commandé en me disant qu’il n’y avait aucun espoir pour que ce soit bon, comme les cuisines étaient au rez-de-chaussée. Mais j’ai été agréablement surpris. C’était simple mais délicieux!“, se souvient-il.

C’est aussi une manière de boucler la boucle. Avant de se lancer dans la cuisine sur le tard, Georges Masraff a étudié la médecine à Paris en plein Mai-68. Refusant d’être le médecin plan-plan qui “fait des ordonnances pour que le gars puisse prendre quatre jours de congé pour voir sa copine“, il rejoint l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF), avec laquelle il voyage en Inde et en Afrique. De retour en France, il se lance dans la cuisine, “ma passion depuis toujours“. Il contacte directement les plus grands restaurants étoilés. Taillevent le recrute. Il part ensuite faire son compagnonnage chez Troisgros et d’autres stars de la gastronomie en France, en Italie et en Allemagne. C’est le début d’une longue aventure pour le jeune chef qui finit par remporter deux étoiles avec son restaurant parisien le Quai des Ormes.

Sa carrière le mène en 1985 à New York où il s’occupe notamment de Tavern on the Green (restaurant légendaire de Central Park) et de Windows on the World, dans la Tour Nord du World Trade Center. “Je suis arménien d’origine. Nous sommes persécutés depuis 700 ans. On m’a toujours dit qu’il fallait avoir une valise dans le couloir pour être prêt à partir“. De fait, il est sur les routes depuis qu’il a 5 ans, quand son père diplomate l’a mis dans un avion pour la France sur fond de turbulences politiques en Egypte dans les années 1950.

En 2019, un autre chef étoilé français, Bruno Tison (ancien du Plaza Hotel), qui supervise depuis 2018 les restaurants du groupe hospitalier Northwell Health, auquel appartient Lenox Hill, fait appel à lui pour revoir le menu. Chef Masraff fait la part belle aux produits frais et sains pour aider les patients à guérir. “La moitié de ce qu’ils servaient venait de boites et de sacs en plastique. Je n’ai plus rien acheté de Bonduelle !, s’exclame-t-il. Il faut que les médecins sachent quoi offrir après les médicaments. Les médicaments, c’est bien, mais si c’est pour continuer à manger des trucs frits après, cela ne sert pas à grand chose !”.

Chaque jour, il sert “600-700 repas“, sans compter les nombreuses réceptions organisées au sein de l’hôpital. En temps normal, il travaille beaucoup, mais le 28 mars, la Covid-19 finit par le rattraper. “Je suis rentré chez moi, j’avais une fièvre terrible. Je toussais. Le lendemain, j’étais aux urgences“. À 75 ans, “je pensais que j’étais bon pour la casse“. Heureusement, son état de santé ne nécessite pas d’hospitalisation. De retour au travail quelques semaines plus tard, il doit cependant composer avec la perte de goût et d’odorat caractéristique du Covid-19. “Trente fois par jour, on vient avec une cuillère pour me demande de goûter. Comme les aveugles, on compense avec d’autres sens: j’ai utilisé ma mémoire gastronomique pour me rappeler du goût. Je regardais l’aspect, la consistance… Il fallait aussi trouver quelqu’un dans l’entourage en qui j’avais confiance pour confirmer mon ressenti“.

Quand il n’est pas à New York, le chef aime se ressourcer dans sa maison de Cutchogue, sur le littoral de Long Island. Il envisage un jour d’y lancer des visites touristiques écologiques centrées sur la découverte des vignes locales. “Je cherche à me prouver sans arrêt. Aucun de mes parents n’était dans la restauration. J’ai ouvert le plus petit hôtel de France, à Trébeurden (Côtes-d’Armor), et on en a fait un Relais-et-Châteaux, dit-il. La Bible nous demande: qu’as-tu fait de ton talent ? Il faut donner du sens à notre vie“.

15 idées pour fêter Bastille Day à New York (en gardant vos distances)

Il n’y aura à New York ni concours de pétanque, ni bal, ni “street fair” et longues heures en terrasse à siroter des boissons anisées. La faute à la Covid-19. Mais ce n’est pas une raison pour renoncer à fêter le 14 Juillet. A l’initiative du Consulat général de New York, United 4 Bastille Day, dont French Morning est partenaire, réunit tous les évènements organisés, en ligne pour la plupart, pour célébrer la Fête nationale française en ces circonstances particulières pendant toute une semaine, du 10 au 17 juillet.

14 Juillet créatif

Les organisateurs ont fait preuve d’imagination pour inventer des évènements inédits et originaux. Vous pourrez par exemple retrouver la créatrice de mode Anne Willi qui, chaque jour du 10 au 17 juillet, vous permettra de suivre tout le processus de création de sa prochaine collection d’été, étape par étape. A suivre sur Instagram IGTV.

Le chorégraphe ivoirien Jean-Paul Jean-Paul Mehansio organisera une grande “dance party” virtuelle, célébrant musique et danse d’Afrique de l’Ouest pour un bal virtuel:  Afropeps Ball. Cet évènement, qui s’adresse aux petits comme aux grands, est organisé par la FIAF, qui faute de pouvoir tenir sa traditionnelle street fair  de la 60ème rue organise un grand nombre d’évènements en ligne. Liste complète ici.

Le compositeur Philippe Treuille propose lui de vous emmener sur le chemin de la création musicale pour une session à destination des enfants -mais aussi des plus grands. Il expliquera comment on écrit pour un orchestre. Mercredi 15 juillet à 5pm.

14 juillet historique

Vous pourrez aussi en profiter pour prendre une bonne leçon d’histoire. Français du Monde-ADFE organise une conférence pour tout savoir sur la Marseillaise, par Francis Dubois (Mercredi 15 juillet à 6pm). Clément Thiery, journaliste à France Amérique, discutera lui de la réputation de “loosers” historiques des Français aux Etats-Unis: “The French, History’s all time losers’?” (Mercredi 15 juillet à 5 pm). De son côté, Le Petit Journal reçoit Elsa Stephan, enseignante à Columbia University, pour parler des femmes dans la Révolution française. Le 13 juillet à 13h.

14 juillet culturel

Mardi 14 juillet, à 11 am, JP Linguistics organise une conférence avec le MET: “Discussing French Art”. Cette séance fait partie d’une journée entière organisée par l’école de langue en collaboration avec Time Out NY. De 9am à 5 pm, les sessions vont s’enchaîner, en direct sur le compte Instagram de Time Out pour parler culture, art de vivre et, bien sûr, langue française.

Jeudi 16 à 12 pm, l’artiste Vicky Colombet discutera avec la conservatrice du Musée Marmottan, Marianne Mathieu, de son exposition à venir, en dialogue avec Claude Monet. Le même jour, à 6pm, la sculptrice Anne de Villemejanne discutera processus de création avec l’historienne de l’art Barbara Stehle.

14 juillet gourmand

Vous aurez le choix si vous voulez cuisiner bleu-blanc-rouge. Le chef Jean-Louis Gérin propose de venir faire la cuisine chez vous pour un dîner de gala à domicile et -si vous le souhaitez- de vous faire participer en tant que sous-chef. Le chef de Ladurée, Jimmy Leclerc vous propose d’apprendre à réaliser un ispahan; le chef pâtissier Nicolas Botomisy  vous apprendra à confectionner une tarte tatin; Sébastien Baud, chef du Consulat, vous livrera les secrets du flan pâtissier; Frédéric Aumenier vous apprendra à réaliser une recette exclusive comme dans les cuisines d’un 3 étoiles Michelin.

Retrouvez la liste complète des évènements sur Sorteer.com.

[Replay] La Bande FM: Can we agree to disagree?

Pour ce nouvel épisode de La Bande FM, nous avons reçu Agathe Laurent et Sabine Landolt, auteures de “Can we agree to disagree”, un livre consacré aux différences franco-américaines dans le cadre du travail. Et en première partie d’émission, Peggy Feehan, directrice du CODOFIL, l’agence publique chargée de promouvoir l’éducation bilingue en Louisiane, nous a parlé de l’impact de la suspension des J-1 sur les programmes et écoles bilingues de l’Etat et de ses efforts pour sauver la rentrée.

A voir sur YouTube:

Ou retrouvez l’épisode en podcast:

Listen to “Can we Agree to Disagree: les différences culturelles au travail” on Spreaker.

French Boss, épisode 23. Marjorie Hamelin: “Nous sommes des détectives”

French Morning renoue le contact avec ses French Boss. Et les mois à venir vont nous donner une photographie de l’état dans lequel la pandémie a laissé ces entrepreneurs français de l’étranger.
Et cette semaine, pour le 23ème épisode d’une série inaugurée en mars 2019, nous accueillons Marjorie Hamelin… Souriante comme elle l’était avant la pandémie. Parce-que, bien que toute jeune, sa société de service – dont l’activité s’appuie essentiellement sur la technologie – est sortie de cette période plutôt renforcée. Son activité de business development (mise en relation entre investisseurs et entrepreneurs) a même subi une réelle embellie. Jamais les conférences virtuelles n’ont été un frein à sa progression. Durant son confinement à San Francisco, Marjorie Hamelin a même embauché un collaborateur supplémentaire.
Listen to “Episode 23: Marjorie Hamelin” on Spreaker.

Après “La Folie”, Roland Passot n’est pas prêt de raccrocher son tablier

Le 15 mars dernier, “La Folie”, le restaurant français le plus célèbre de San Francisco, servait son dernier repas, après 32 ans de gastronomie sur Russian Hill. Le lendemain, la Californie entrait en confinement, pour contrer l’épidémie de coronavirus. “Le bon dieu était au dessus de nous!“, s’exclame Roland Passot, le chef de “La Folie”. “Nous avions décidé de ne pas renouveler notre bail à son expiration, pour nous arrêter dans nos propres termes, au plus haut niveau. J’ai 65 ans cette année, et je veux commencer à vivre.

Roland Passot peut en effet se vanter d’avoir une carrière bien remplie. Originaire de la région lyonnaise, il débarque aux Etats-Unis en 1979 pour travailler au “Français”, un restaurant situé à Wheeling, près de Chicago : “Jean Banchet, le chef du “Français”, était un peu le Paul Bocuse des Etats-Unis. Il m’a fait énormément travailler, pour 250 dollars par semaine. Ça me paraissait mirobolant à l’époque.” Après un détour par Los Angeles, puis San Diego, Roland Passot devient chef de cuisine au “Castel”, à San Francisco : “C’était un restaurant unique : je faisais venir mes haricots verts, mes fraises des bois, mes poissons de Rungis, avec parfois du foie gras dissimulé dans leurs ventres. La qualité était exceptionnelle, on recevait beaucoup de stars au Castel. J’étais jeune, et j’ai vite pris la grosse tête“, reconnaît-il maintenant. Une attitude qui lui coûtera sa place à la tête du French room, un restaurant gastronomique de Dallas : “Je pensais que j’étais intouchable, jusqu’au jour où je me suis disputé avec les propriétaires qui s’étaient plaints de l’attente. J’ai été foutu à la porte, escorté par des hommes armés.

Roland Passot se lance alors dans une aventure culinaire différente, en montant une entreprise de traiteur. “On a servi le prince Charles, Ross Perot, le premier ministre chinois, mais la restauration me manquait tellement…” En 1988, une occasion se présente à lui à San Francisco: il reprend “La Camargue”, un restaurant français situé sur Polk street, et sa femme le rebaptise “La Folie”, car elle estimait qu’ouvrir un établissement à San Francisco était un pari osé. “Surtout avec seulement 45,000 dollars en poche…“, rappelle-t-il, avec nostalgie. Le 2 mars 1988, “La Folie” ouvre, honoré de la présence du chef américano-autrichien Wolfgang Puck. Roland Passot, autrefois baptisé “the bad boy of Dallas” s’est assagi, et entend servir une cuisine française de qualité.

Le tremblement de terre de 1989 ravage l’économie, et Roland Passot doit revoir temporairement ses ambitions à la baisse : pour survivre, il propose un menu fixe à 25 dollars pour trois plats. Grâce à des critiques excellentes, “La Folie” se fait vite une place dans la scène culinaire san franciscaine: “Dans les années 90, un de mes plats phares était le rôti de caille et de pigeon. Les grenouilles et les escargots étaient mon hommage à Bernard Loiseau. On venait aussi beaucoup pour la blanquette de ris de veau et de homard.

François Hollande en visite à San Francisco, devant le restaurant La Folie. A droite, on reconnaît Emmanuel Macron.

Parmi les événements les plus marquants en tant que chef à “La Folie”, Roland Passot se rappellera toujours de la visite du Président Hollande, en 2014: “On m’avait dit de préparer un déjeuner pour 20-22 personnes. Ils sont arrivés à 60: Macron, Montebourg, les services secrets, la presse! Il a bien fallu nourrir tout le monde, alors je leur ai fait des croque-monsieur…mais au homard!“. Robin Williams, Robert de Niro, Jim Carrey ont tous fait honneur aux plats de Roland Passot. “Mon livre d’or est bien garni!“, souligne-t-il. “A Bill Clinton, qui passait de table en table pour saluer les autres convives, j’ai dit que je cherchais un nouveau maître d’hôtel et qu’il ferait bien l’affaire!

Si le chapitre “La Folie” est bel et bien clos, Roland Passot fourmille d’idées : en plus de ses autres restaurants (“Left Bank”, “LB Steak”, “Meso”), il envisage d’organiser des tours culinaires à Paris, en Alsace en Bourgogne, en Champagne. “Je pense également à faire des dîners un peu exclusifs, à la maison, pour 4-6 convives. Ou pourquoi pas écrire un livre de mémoires, avec des recettes. Ou peut-être faire de la télé, et y donner des cours de cuisine ?” La retraite attendra…

 

Suspensions des visas aux Etats-Unis: les questions que vous vous posez -et leurs réponses

Entre le “travel ban” (interdiction d’entrer aux Etats-Unis pour les voyageurs venant d’Europe) mis en place pour des raisons sanitaires, les suspensions de cartes vertes décidées par Donald Trump il y a deux mois et celles des visas de travail la semaine passée, il y a de quoi être perdu. Pour vous aider à vous y retrouver, nous avons recensé les questions que vous nous posez le plus souvent, par email ou lors de nos webinaires et émissions sur le sujet, et consulté avocats et experts.

1/Les visas en cours de validité sont-ils suspendus?   

Non! Tout visa déjà attribué (que son titulaire soit sur le territoire américain ou pas) est toujours valide. Par ailleurs, il demeure possible de demander une extension, un renouvellement ou un transfert vers un autre type de visa, si le titulaire est déjà présent aux Etats-Unis.

2/ J’ai une demande de visa O en cours. Suis-je concernée par la suspension?

Non: pour le moment, sont suspendues jusqu’à la fin de l’année les délivrances de : visa d’immigrant (cartes vertes); visas H-1B, H-2B, L et J. Les autres visas restent autorisés: O (“capacités extraordinaires”, souvent appelé “visa d’artiste”); E (investisseurs); F (étudiants), etc…

3/ Je suis aux Etats-Unis sous visa J-1; mon conjoint doit me rejoindre. Pourra-t-il obtenir son visa?

A priori non: les visas de “dependent” (conjoint ou enfant) sont également concernés par la suspension. Il s’agit des visas H-4, J-2 et L-2.

4/ Je dois commencer comme V.I.E (Volontaire International en Entreprise) en septembre. Suis-je concerné?

Les V.I.E (système subventionné par l’Etat français) reçoivent aux Etats-Unis un visa J-1. Ils sont donc concernés par cette suspension. Vous ne pourrez donc commencer votre V.I.E à la date prévue, sauf si vous êtes déjà en possession de votre visa, délivré par un consulat américain.

Il existe plusieurs catégories de visas J-1 : stagiaire (“intern” ou “trainee”, selon les cas; professeur (notamment dans les écoles franco-américaines); au pair; animateur de camp (“camp counselor”); jobs d’étudiants (“summer work travel”). Tous ceux-là sont visés par la suspension. D’autres sont en revanche épargnés: étudiants en médecine; élèves du secondaire en échanges longue durée.

5/ Mon Visa J-1 arrive à échéance. Je suis actuellement en France. Puis-je le renouveler?

Si votre visa J-1 était toujours valide au 23 juin, oui, vous pourrez obtenir votre renouvellement même si vous n’étiez pas aux Etats-Unis à cette date. Mais concrètement, pour pouvoir l’obtenir, il faudra que les consulats aient repris les rendez-vous. Et même une fois votre visa obtenu, il faudra que les frontières soient rouvertes (lire ci-dessous). Par ailleurs, si votre visa était déjà expiré au 23 juin, vous ne pourrez demander le renouvellement avant le 31 décembre prochain.

6/ Je suis en France; j’ai reçu mon visa L-1. Puis-je venir aux Etats-Unis?

Oui selon la dernière proclamation: vous n’êtes pas concernée par la suspension car vous étiez déjà titulaire d’un visa valide le 23 juin, lors de l’entrée en vigueur. En revanche, vous êtes affecté par le “travel ban” qui interdit l’entrée sur le territoire américain à toute personne étrangère ayant séjourné en Europe dans les 15 jours précédents (à l’exception de titulaires de cartes vertes). Pour pouvoir entrer aux Etats-Unis il vous faudra donc attendre que ce travel ban soit levé. Il n’y a aucune date pour le moment, mais le fait que l’Union européenne vienne d’étendre l’interdiction d’entrée aux personnes en provenance des Etats-Unis ne laisse pas augurer d’une levée rapide côté américain.

7/ Je suis aux Etats-Unis en visa H1-B mais celui-ci doit expirer prochainement. Que puis-je faire? 

La nouvelle réglementation n’interdit pas de demander une extension du statut H-1B. C’est à votre employeur de le faire (il en est de même pour les visas L). Cette extension peut aller jusqu’à 240 jours au-delà de la durée de validité initiale du visa (techniquement, la date du I-94).

8/ Je suis aux Etats-Unis en visa L. J’ai une demande de carte verte en cours. Sera-t-elle affectée?

Outre l’interdiction de délivrance des visas H-1B, H-2B, L et J, la proclamation a reconduit la suspension de délivrance des cartes vertes en vigueur (“permanent resident”) depuis avril. Cependant, cela ne s’applique qu’aux personnes actuellement à l’étranger. Les procédures en cours (ou à venir) pour des personnes présentes aux Etats-Unis ne sont donc pas affectées (techniquement, il s’agit d’un  “I-485 Adjustment of Status Application”).

9/ J’ai été tirée au sort le 1er avril lors de la loterie des visas H-1B. Est-ce que ce décret remet en cause ce tirage au sort?

A priori, le processus se poursuit normalement: les dossiers tirés au sort vont continuer d’être étudiés par l’USCIS et les visas pourront être accordés. En revanche, les personnes concernées ne pourront dans les faits pas entrer sur le territoire américain avant le 31 décembre 2020, ou plus tard si le décret devait être étendu.

10/ Je dois partir étudier aux Etats-Unis à la rentrée 2020. J’ai besoin d’un visa d’étudiant (F1). Vais-je pouvoir partir?

Les visas F1 ne sont pas suspendus. En revanche, les consulats américains étant pour l’heure fermés, il n’est pas possible d’obtenir de visa pour le moment. “Pour l’heure nous n’avons pas de date de reprise de ces services dans les consulats” nous précise de Département d’Etat.

11/ J’ai une demande en cours de L-1. Ma “petition” a été acceptée et j’attends depuis un rendez-vous au consulat qui n’a pu m’être donné en raison de la crise du coronavirus. Suis-je concerné par le ban. 

Oui. Seules les personnes titulaires du visa (“tampon” dans leur passeport) sont exclus de la suspension de délivrance. Dans votre cas, vous n’êtes pas encore titulaire du visa, vous devrez donc attendre -au moins- jusqu’au 31 décembre 2020 pour pouvoir l’obtenir.

12/ Je suis en France en ce moment (et y étais le 23 juin). J’ai visa étudiant encore valable mais j’attends un visa J-1. Y aurai-je droit?

Non: après quelques tergiversations, l’administration a publié mardi 30 juin un amendement à la proclamation présidentielle indiquant que seules les personnes titulaires des visas H, J et L étaient concernées par cette exemption. Dans votre cas, votre visa F-1 ne vous autorise pas à demander un J-1. Il vous faudra attendre jusqu’au 31 décembre prochain (au moins).

13/ J’étais aux Etats-Unis avec un visa L-1 au 23 juin 2020. Celui-ci expire prochainement. Puis-je voyager en France et renouveler mon visa là-bas (quand les consulats auront rouvert)?

A priori oui, mais une série de tweets du State Department a semé la confusion en semblant suggérer que le seul de voyager ferait tomber les personnes dans votre cas sous le coup du décret présidentiel de suspension des visas. L’AILA (American Immigration Lawyers Association) a notamment réagi en critiquant ces tweets qui semblent contraire à la lettre de la proclamation. Mais dans le doute, nombre d’avocats spécialisés conseillent pour l’heure à leurs clients de ne pas quitter le territoire américain s’ils ont besoin d’un renouvellement de visa. (Comme dit plus haut, il est possible d’obtenir une prolongation du permis de travail aux Etats-Unis auprès de l’USCIS).

Pourquoi y a t-il autant de feux d’artifice illégaux en ce moment aux Etats-Unis ?

Chaque 4-Juillet c’est la même tradition, les Américains célèbrent leur fête nationale avec des feux d’artifice grandioses à travers tout le pays. Mais cette année, certains n’ont pas attendu le jour de l’Indépendance pour allumer la mèche. De New York à Boston jusqu’à San Francisco, il ne se passe pas un soir sans que des dizaines de fusées et de pétards explosent dans les rues. Alors pourquoi y a t-il autant de feux d’artifice ces jours-ci ?

“Nous avons effectivement constaté une augmentation des ventes”, déclare Joe Van Oudenhove, directeur général de Sky King Fireworks, une chaîne proposant des feux d’artifice avec plusieurs magasins en Pennsylvanie. Ce professionnel du métier explique que beaucoup de ses clients viennent de New York et du New Jersey, deux Etats ou la vente et l’utilisation de ces engins pyrotechniques est interdite. “Les gens sont enfin libres de leur mouvement après avoir été confinés pendant des semaines, et ils sont prêts à prendre leur voiture pour venir jusqu’ici pour acheter des feux d’artifice”. L’utilisation généralisée et intensive des feux d’artifice serait donc une manière de casser l’ennui lié au Coronavirus, puisque “tout ce qui est lié à l’amusement et au divertissement a été annulé”, estime Joe Van Oudenhove. “Nous sommes également une nation patriote et résiliente. Beaucoup de régions sont en train de rouvrir après des mois difficiles, et les gens veulent tout simplement célébrer ça”, ajoute l’entrepreneur.

A New York, la demande de feux d’artifice est tellement forte qu’un marché parallèle s’est développé. “J’ai discuté avec deux de mes voisins qui reviennent d’un barbecue en Pennsylvanie. Là-bas, c’est un feu d’artifice acheté, deux offerts. Ils sont revenus avec une grosse cargaison et m’ont proposé d’en acheter”, expliquait la journaliste new-yorkaise Hannah Sheehan, qui vit à Brooklyn dans le quartier de Flatbush, le 22 juin. Le sujet passionne les médias américains. Le New-Yorker a interrogé un revendeur le 29 juin, qui raconte avoir acheté pour $1200 de feux d’artifice en Pennsylvanie avant de les revendre deux fois plus cher autour de Brooklyn. “L’argent rentre bien en ce moment”, confie l’homme qui garde l’anonymat. “Les gens ont toujours fait fêter des pétards. Mais cette année, ils y vont fort. Ils ont trop besoin de sortir”. 

Les explosions quotidiennes de fusées et de pétards tapent sur les nerfs de beaucoup d’Américains. A New York, la ville a recensé 13 109 plaintes liées au bruit en juin, contre seulement 30 au cours du même mois l’année dernière. A Boston, les autorités ont reçu près de 8000 appels à la même période, 2700 à San Francisco. L’utilisation illégale des feux d’artifices peut parfois mal tourner. Un enfant de trois ans a été sévèrement brûlé dans le quartier du Bronx à New York alors qu’un jet de fusée est rentré par la fenêtre ouverte de sa chambre dans la nuit du 24 juin. Idem à Cleveland, où un jeune homme de 21 ans est entre la vie et la mort après avoir fait explosé des feux d’artifice près de son visage le 23 juin.

Certains Américains préfèrent user de théories du complot plutôt que de chercher à comprendre pourquoi des feux d’artifice explosent en ce moment partout aux Etats-Unis. Parmi eux, le rappeur Wale originaire de Washington, qui a tweeté le 20 juin à ses six millions d’abonnés que “trop de gens se plaignent de feux d’artifice en même temps dans plusieurs villes. Il se passe quelque chose”. “Mes voisins et moi-même pensons que cela fait partie d’une attaque coordonnée de la police contre les communautés noires et de couleurs”, a tweeté le lendemain le romancier Robert Jones Jr., en faisant référence aux manifestations du mouvement Black Livers Matter à New York. “Ils veulent déstabiliser et désorienter le mouvement”. L’auteur américain a supprimé ses tweets depuis.

Les écoles bilingues et françaises des Etats-Unis victimes collatérales de la suspension des délivrances de visas J-1

Les écoles et programmes bilingues aux Etats-Unis se souviendront longtemps de cette année scolaire. Après avoir été contraints de se lancer dans l’enseignement en ligne, voilà qu’ils doivent composer avec un nouveau casse-tête: la perspective de devoir préparer la rentrée sans nouveaux enseignants venant de France.

En effet, par sa proclamation du 22 juin, Donald Trump a suspendu jusqu’à la fin de l’année la délivrance de nouveaux visas J-1, parmi d’autres visas de travail. Un geste qui doit permettre, en pleine crise économique (et campagne électorale), de favoriser l’emploi des Américains. Problème: les établissements bilingues, qui peinent depuis des années à recruter localement des enseignants certifiés, ont recours aux J-1 pour faire venir des enseignants issus de l’Hexagone.

Selon l’ambassade de France aux Etats-Unis, quelque 200 enseignant.e.s seraient concerné.e.s par ces visas J-1, aussi bien dans les écoles privées homologuées que dans les programmes publics bilingues à travers le pays. “Nous nous battons sur cette question depuis l’annonce de la semaine dernière, a expliqué l’ambassadeur Philippe Etienne lors d’une conférence de presse jeudi. Il y a des contacts pris à tous les niveaux possibles”. Mais pour l’heure, l’administration américaine campe sur ses positions et ne semble pas sensible aux préoccupations des écoles.

Pour leur part, les établissements scolaires français tâtonnent. Certains sont dans l’attente, d’autres composent avec les enseignants en J-1 déjà sur place en leur proposant de prolonger leur séjour ou en réorganisant la répartition des élèves quand il n’est pas possible de trouver des remplaçants. Rochambeau French International School, l’école française de la région de Washington DC, indique qu'”à l’heure actuelle, nous ne sommes pas en mesure de faire une déclaration particulière concernant les modifications apportées par le gouvernement américain aux programmes de visas”. L’établissement scolaire espère “que tous les demandeurs de visas pourront être considérés équitablement et rapidement”.

En Californie, plusieurs écoles contactées n’ont pas répondu à notre demande de commentaire. Seule l’École Bilingue de Berkeley (Californie) indique qu’elle ne devrait pas être affectée par la décision de Donald Trump. Pour septembre, notre équipe dirigeante s’était orientée vers un recrutement d’enseignants déjà présents sur le sol américain, des titulaires de carte verte ou des citoyens américains”, confie Cécile Gregoriades, la directrice de la communication.

Inquiétude en Louisiane

La situation est particulièrement préoccupante en Louisiane, un Etat où sont implantés une quarantaine d’écoles et programmes d’immersion français-anglais. Le CODOFIL (Conseil pour le Développement du Français en Louisiane), l’agence de l’Etat chargée de promouvoir l’enseignement du français, devait répartir 40 enseignants français en J-1 (sur 73 enseignants étrangers) entre vingt-huit écoles dès cet été. Depuis la proclamation présidentielle, “on fait ce qu’on peut, avoue Peggy Feehan, la directrice de l’agence. Cela va d’un seul enseignant manquant à 17 selon l’école“. Si ces enseignants restent bloqués en France, les écoles vont devoir utiliser des suppléants, partager les classes entre les enseignants qui restent ou recourir à des “francophones non certifiés ou des Américains qui ne parlent pas français“, poursuit-elle. “Cela risque de créer un retard d’un an dans l’apprentissage de la langue. 2 200 élèves scolarisés dans le public, en majorité défavorisés, sont concernés. Le fait qu’ils ne reçoivent pas l’éducation dont ils ont besoin me dérange“.

Le CODOFIL ne reste pas les bras ballants. L’agence multiplie les contacts avec les législateurs et l’exécutif de l’Etat. Une pétition pour “sauver l’immersion française” circule aussi. Un lobbying qui laisse Peggy Feehan optimiste. “La porte est un tout petit peu entrouverte. On refuse de baisser les bras“.

Avec Nastasia Peteuil et Sandra Cazenave

« La crêpe à moi », une crêperie traditionnelle au cœur de Berkeley

Après plus de 10 ans à tourner dans les marchés locaux et les festivals de Californie, Rebecca et Djamel Dahmani ouvrent leur crêperie française à Berkeley, à l’Est de la Baie de San Francisco. Un véritable aboutissement pour ce couple de restaurateurs franco-américain. « C’était notre rêve d’avoir un espace rien qu’à nous et de pouvoir faire voyager les gens avec notre cuisine » confie Rebecca Dahmani.

Située à quelques pas du campus de l’Université de Berkeley, « La crêpe à moi » mise sur le savoir-faire français. « Je fais mes crêpes comme je les faisais à Paris, avec une recette secrète qui a fait ses preuves et circule de bouche à oreille entre crêpiers » explique Djamel Dahmani, surnommé Dj. Et d’ajouter avec fierté : « nous sommes des ambassadeurs de la France. Généreux dans nos assiettes et respectueux des traditions comme des ingrédients ».

Au menu, la simplicité prime. Tout est frais, les galettes sont à base de farine de blé noir et les ingrédients sont bios. « On veut honorer l’histoire de la cuisine et les produits des marchés locaux » assure Rebecca Dahmani. On trouve ainsi des galettes classiques comme la fameuse jambon/fromage (« la Parisienne »), la complète ou la quatre fromages, et des galettes aux touches plus californiennes, comme celle avec des pousses d’épinard ou la végétarienne. Côté sucré, l’incontournable crêpe beurre/sucre côtoie celles au citron ou aux fraises. Le tout à des prix abordables, allant de 5$ à 11$.

De la crise des subprimes au coronavirus, même pas peur

Si le couple a ouvert les portes de ce premier restaurant le 23 mai dernier, côté crêpes ce n’est pas un premier coup d’essai. « J’ai fait mes premières crêpes dans les années 90 à Paris ! » s’amuse Dj. Si ce dernier a passé de nombreuses années en crêperies parisiennes, il a également travaillé dans de nombreux restaurants réputés de la capitale. En salle comme en cuisine. En 2000, alors qu’il est manager d’un bistrot du 11ème arrondissement parisien, il rencontre Rebecca, jeune fille au pair américaine en stage dans l’hôtellerie. Jusqu’en 2006, le couple vit à Paris et fait ses armes dans le milieu de la restauration.

Fin 2006, pour des raisons familiales, Rebecca et Djamel Dahmani s’installent en Californie. Ils y découvrent alors la restauration dans de grands restaurants locaux, du côté de Sonoma County. Mais la crise des subprimes vient tout bouleverser. « Les restos dans lesquels on travaillait fermaient les uns après les autres » raconte Dj.

Dans un contexte de crise économique sans précédent, le couple décide alors d’être proactif et de lancer son business. « En 2009, on était à un Festival du 4 juillet et il n’y avait pas de crêpes. On s’est amusé au petit jeu « imagine que… » et c’est comme ça que “La crêpe à moi” est née » explique Rebecca Dahmani. « On a commencé par louer des cuisines commerciales pour faire des évènements en Californie, puis peu à peu on s’est équipés, on a investi dans un camion et on s’est concentrés sur les marchés » complète Dj.

Aujourd’hui, « La crêpe à moi » reste présente sur certains marchés, celui de Moraga ou de Kensington par exemple (cf. infos pratiques). De quoi maintenir des ventes en pleine crise liée à la Covid-19. « Heureusement que l’on continue les marchés le samedi car après un an de travaux dans le restaurant, on s’apprêtait à ouvrir quand le coronavirus nous en a empêchéC’était un coup dur, mais on n’a pas baissé les bras et on se bat au quotidien…» explique Rebecca Dahmani.

En attendant de pouvoir accueillir les clients en salle, les restaurateurs proposent donc leurs crêpes à emporter. Et ils gardent patience et humour. « On a lancé notre crêperie en pleine crise des subprimes, alors ouvrir notre restaurant en plein coronavirus, ça ne nous fait pas peur ! » sourit Dj. Ils attendent ainsi que la situation évolue pour étoffer leur carte, installer des tables dehors ou proposer des soirées spéciales. D’ici là, le menu est en ligne pour les gourmands qui veulent se régaler.

MLS : Thierry Henry prépare une action pour “Black Lives Matter” à Orlando

Choqué par la mort de George Floyd, un Afro-Américain asphyxié par un policier blanc avec son genou à Minneapolis le 25 mai, Thierry Henry veut profiter du tournoi de reprise de la MLS à Orlando pour montrer son soutien au mouvement Black Lives Matter. « Là-bas, à Orlando, je ne sais pas ce qui se produira, ce qui nous sera permis de faire ou pas pour soutenir la cause. Il y a quelque chose que je voudrais faire mais je le garde pour moi », a déclaré l’entraîneur de l’Impact Montréal lors d’une visio-conférence avec la presse le 30 mai.

« Je pense que nous savons tous que les vies des Noirs comptent (Black Lives Matter). Nous en parlons, chacun le fait, chacun montre qu’il commence à comprendre notre douleur », a-t-il poursuivi. L’ancien international français et son équipe sont attendus à Orlando le 2 juillet. Ils débuteront dans le tournoi le 9 juillet par un match contre le New England Revolution.

Plusieurs joueurs de MLS ont également prévu faire entendre leur voix à Orlando, comme Jeremy Ebobisse. L’attaquant américain (né à Paris) des Portland Timbers a co-fondé la Black Players Coalition le 19 juin, une association de joueurs de couleur qui vise à lutter contre le racisme et les discriminations au sein de la ligue. “Je pense que nous aurons beaucoup de temps pendant un mois de compétition pour marquer le coup, pour profiter de l’opportunité du tournoi pour se faire entendre et pour étendre la portée de notre organisation, et nous y parviendrons”, a t-il expliqué le 29 juin.

Yuka, l’appli qui fait trembler la grande distribution, arrive aux US

Depuis son lancement en 2017 en France, Yuka, l’appli Smartphone qui analyse l’impact des produits alimentaires et cosmétiques sur la santé, connaît une croissance fulgurante. Avec 18 millions d’utilisateurs dans le monde, elle est aujourd’hui disponible en Belgique, en Suisse, au Luxembourg, au Royaume-Uni, en Irlande, en Espagne et au Canada. Début 2020, elle s’est également lancée aux États-Unis où elle compte déjà quelque 100.000 utilisateurs. Un démarrage prometteur.

« Quand on a commencé en France, on s’était fixé l’objectif d’atteindre 100.000 utilisateurs en un an… On en a obtenu un million !  Pour l’Espagne, on s’est montrés plus gourmands : on a visé un million d’utilisateurs en un an et on en a eu cinq. Alors pour les États-Unis, on ne se fixe rien. On verra bien ! » explique Julie Chapon, cofondatrice de Yuka.

Un code couleurs mesure la qualité des produit

L’enjeu principal pour l’appli, aux US comme ailleurs : avoir un fort impact sur la société en faisant évoluer les industriels vers le mieux-manger et une meilleure santé. Sa méthode ? Offrir à ses utilisateurs une fonction d’évaluation des produits alimentaires et cosmétiques. Il suffit de scanner les codes-barres pour obtenir des fiches détaillées et un code couleur : vert foncé pour « excellent » (correspondant à une note comprise entre 75 et 100 points sur 100), vert clair pour « bon » (note entre 50 et 75 sur 100), orange pour « médiocre » (de 20 à 50 points sur 100) et rouge pour « mauvais » (de 0 à 25 sur 100).

Si la note est « mauvaise », l’appli propose des alternatives. Un système de décryptage qui a largement fait ses preuves en France où les industriels ont revu des recettes. « L’enseigne Intermarché a décidé de supprimer 142 additifs de certains produits » affirme Julie Chapon avant d’ajouter : “L’idée de base, c’était de développer un outil pour améliorer ce que l’on consomme. Voir l’industrie agro-alimentaire s’adapter, c’est une satisfaction. Aujourd’hui, les marques nous envoient même directement leurs compositions.”

La base de données, le challenge américain

Avant d’en arriver à ce stade aux États-Unis, il reste encore du chemin à parcourir. Car si le taux de reconnaissance des produits monte à plus de 99% en France, aux USA, il atteint actuellement 75%. « Le plus gros challenge aux USA reste la base de données. On a bénéficié d’une base de départ de près de 30.000 références, mais il y a toujours un laps de temps pour que les utilisateurs y contribuent et scannent de nouveaux produits » assure la cofondatrice.

Julie Chapon, cofondatrice de Yuka

Pour le moment, le bouche à oreille et les retours des bêta-testeurs ont permis de roder l’application à la sauce américaine. « Les profils sont plutôt similaires avec des utilisateurs déjà dans ce type de démarche de vie. Puis il y a des subtilités : aux US, les valeurs nutritionnelles se calculent en « portion » et non par tranche de 100 grammes comme en France. Cela a demandé quelques calculs pour s’adapter » détaille Julie Chapon.

“100% indépendant”

L’algorithme de l’application calcule en effet ses notes selon des critères locaux qu’il faut ajuster selon les pays. L’équipe bénéficie ainsi du soutien d’un comité scientifique et de collaborations avec des spécialistes. Sur le plan cosmétique, la note est obtenue en fonction des dangers reconnus et potentiels des ingrédients.

« Sur le plan alimentaire, la qualité nutritionnelle du produit équivaut à 60% de sa note » explique Julie Chapon. Et de préciser : « on se base sur la méthode de calcul Nutri-Score, un barème adopté par plusieurs gouvernements européens et qui évalue les aliments selon leur teneur en calories, protéines, fibres, sel, sucre… ». La présence d’additifs et leur niveau de risque équivaut ensuite à 30% de la note et la dimension biologique à 10% (le label USDA Organic aux États-Unis).

Les évaluations offertes par Yuka ne sont en rien influencées ou biaisées. « On ne reçoit aucun financement d’industriels et on tient vraiment à rester 100% indépendant » assure la cofondatrice. Pour réussir à se développer, les trois co-fondateurs à l’origine du projet ont réalisé une levée de fonds de 800.000 euros auprès de business angels en 2018. De quoi recruter une équipe de dix employés. Tous sont basés à Paris et pas d’ouverture de bureau à l’étranger à l’ordre du jour. « Ce serait lourd et coûteux. On parvient à tout faire à distance et on se déplace si besoin » admet Julie Chapon.

Snapchat et nouveautés

Aujourd’hui, le modèle de l’application est viable. Un business basé sur trois sources de revenus différentes. La première : la version premium de l’appli qui permet à l’utilisateur de disposer de fonctionnalités supplémentaires moyennant 15 euros par an. « Il peut scanner sans réseau Internet, détecter la présence d’allergènes et d’éléments indésirables et utiliser une barre de recherche » explique Julie Chapon. La deuxième : un programme nutritionnel de 10 semaines disponible sur leur blog. Et la troisième : un calendrier des fruits et légumes de saison.

« Aux États-Unis, seule la version premium est envisagée et elle sera probablement disponible à la rentrée » assure la cofondatrice. Une bonne nouvelle à laquelle vient s’ajouter un évènement majeur pour l’appli française : Yuka devrait être intégrée à Snapchat, l’appli à succès de partage de photos et de vidéos. En parallèle, l’équipe s’attèle en outre à développer une nouvelle mesure : un score environnemental. Autant d’actualités qui permettent à Yuka d’asseoir sa réputation sur le plan international.