Accueil Blog Page 431

Rapatriement : comment rentrer en France ?

(Mis à jour le 18 mars avec une correction sur l’attestation de déplacement dérogatoire)

Ils sont encore nombreux à tenter de retourner en France: touristes qui se sont retrouvés coincés aux Etats-Unis, étudiants dont les campus ont fermé, travailleurs subitement licenciés et qui se retrouvent sans visa ni revenu… Entre les annulations de vols et les interdictions d’entrée de territoire, il est parfois difficile de s’y retrouver, mais les non résidents (touristes, étudiants, stagiaires) “sont encouragés à prendre rapidement les mesures nécessaires pour leur retour rapide en France par les lignes commerciales disponibles”, précise l’ambassade de France.

Pour le moment, “trois compagnies aériennes font encore le lien entre les États-unis et la France (Paris exclusivement) explique un porte-parole de l’ambassade:  Finnair, Level et Air France. Corsair a aussi mis en place un vol de retour Miami-Paris le 19 mars. Air France maintiendra un vol quotidien entre New York et Paris jusqu’au 28 mars. Level et Finnair maintiennent aussi des vols mais à une fréquence réduite.

L’ambassade encourage les Français étant actuellement aux États-Unis de s’inscrire sur le site Ariane afin de se recenser et d’être tenus au courant des dernières informations concernant le rapatriement.

La démarche afin de revenir en France est d’appeler les compagnies aériennes directement pour acheter un billet, les sites internet de reflétant pas nécessairement l’état réel des disponibilités. Vous pouvez appeler ou aller directement en agence. Pris d’assauts, les standards téléphoniques sont pleins et ne répondent parfois pas.

Une fois arrivé en France, “l’attestation de déplacement dérogatoire” disponible sur le site du ministère de l’intérieur suffira, à laquelle vous pourrez ajouter à la main la mention: “Déplacement pour regagner mon domicile après un voyage à l’étranger”. Par précaution, gardez aussi votre billet d’avion “qui prouvera sans problème que votre déplacement est légitime” ajoute l’ambassade.

Lorsque vous avez pu acheter votre billet et que vous avez votre autorisation, vous pouvez repartir en France. Il n’y a pas d’autorisation sanitaire a présenter ou prise de température.  Consultez régulièrement les trains qui vous permettront de rentrer chez vous si vous n’habitez pas Paris. La fréquence des trains ayant diminué, il est important de vérifier si vos trains sont maintenus.

Pour ce qui est des personnes résident habituellement aux Etats-Unis, “ils ne sont en revanche pas encouragés à rentrer en France sauf raison impérative. Les déplacements internationaux doivent en effet être évités au maximum” précise l’ambassade.

Investissement immobilier : savoir estimer le prix d’un bien

(Article partenaire) Dans un climat d’incertitude concernant nos retraites, de plus en plus d’expatriés font le choix d’investir dans l’immobilier locatif en France. Le but : sécuriser son avenir grâce à des revenus réguliers touchés en euros via la location d’un appartement ou d’une maison. L’idée est excellente, mais comment l’appliquer ?

Face à la multitude de placements possibles, on peut vite se retrouver submergé. Lorsque l’on débute, que l’on vit à l’étranger, des erreurs peuvent vite venir impacter négativement la rentabilité du projet. Nous partageons dans cet article tous les points de vigilance à avoir pour vous assurer de réussir une étape cruciale de votre investissement immobilier : l’estimation d’un bien. Vous aurez toutes les cartes en main pour construire un patrimoine rentable !

En effet, pour être sûr de payer au bon prix votre achat locatif, il faut connaître tous les éléments qui entrent en compte dans le calcul du prix du logement que vous souhaitez acquérir :

1/ L’adresse du bien 

Tout d’abord, le lieu de votre investissement. En fonction de la ville où vous souhaitez réaliser un achat immobilier, les prix varient. Il serait dommage de vous faire avoir… En effet, chaque ville a son propre marché immobilier. Des villes vont être plus cotées que d’autres, avoir une meilleure réputation. Cela est souvent dû au dynamisme économique et aux infrastructures proposées. Une ville bien desservie, avec de nombreuses écoles, des complexes sportifs, des hôpitaux, est toujours plus attractive. 

2/ La localisation du bien

Un autre facteur déterminant du prix est la localisation du bien. Ce point se rapproche beaucoup du point précédent, mais cette fois-ci, on parle de différence entre les quartiers. Les biens en centre-ville sont toujours plus demandés. La demande locative y est plus forte. Comme pour la ville, pour calculer le prix du bien il faut prendre en compte la proximité des services, la présence de transport en commun, le calme, par rapport au quartier et à l’adresse exacte du bien.

3/ L’état général du bien

L’état général d’un bien rentre dans le calcul du prix de celui-ci. Un appartement à rénover entièrement est bien moins cher à l’achat comparé à un bien refait à neuf ou un appartement neuf. Investir dans un bien ancien est donc une bonne décision à condition d’être prêt à effectuer des travaux de rénovation et d’être patient. De plus dans ce cas de figure, la plus-value potentielle est très intéressante.

4/ Les parties communes

L’état des parties communes en copropriété, la présence ou non d’un jardin, la présence d’un gardien, tout ce qui concerne les prestations du bien ou de l’immeuble dans lequel se trouve votre achat ont un impact sur son prix d’acquisition. Si vous souhaitez investir dans un immeuble de rapport, faîtes attention aux extérieurs. 

Le coût d’acquisition peut aussi augmenter si le bien propose des petits “plus” par rapport à la concurrence. Cela peut être le raccordement à la fibre, un bon classement énergétique, un extérieur partagé etc. 

5/ Le marché immobilier du secteur

L’élément le plus déterminant pour obtenir le bon prix d’un bien c’est de le comparer sur le marché immobilier à des biens présentant des caractéristiques semblables. Ce facteur est en lien avec les deux premiers. Cela peut aussi vous aider en cas d’achat/revente, la fixation du prix de revente est plus facile à faire quand on peut comparer son investissement à d’autres projets dans le même quartier. 

Le site d’Investissement Locatif met à disposition des analyses détaillées de plusieurs villes où investir

Un investissement immobilier locatif n’est pas quelque chose à prendre à la légère, cela demande beaucoup de réflexion et de préparation. Si vous souhaitez acheter pour louer mais que vous ne savez pas comment faire, ou si vous avez peur de réaliser une erreur, vous pouvez déléguer votre investissement. 

N’hésitez pas à contacter Investissement Locatif pour bénéficier d’une prestation clé en main inédite sur le marché.

—————-
Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

Comment travailler en toute sécurité depuis son domicile lors d’une quarantaine

(Article partenaire)

Face à la pandémie de coronavirus, les experts de la santé publique recommandent le travail à domicile. Alors que les bureaux se vident et que les employés sont placés en quarantaine à domicile, nous n’avons pas besoin de sacrifier la sécurité pour la protection personnelle. Vous pouvez rester en sécurité et connecté chez vous en attendant la fin de la crise sanitaire du coronavirus.

Vous trouverez ici tout ce dont vous avez besoin pour sécuriser votre domicile et découvrir les escroqueries qui pourraient concerner les télétravailleurs lors d’une quarantaine à domicile :

1. Préserver la protection de votre réseau domestique

Si vous travaillez depuis la maison (et vous devriez suivre cette recommandation !), votre réseau domestique doit maintenant protéger votre vie personnelle et professionnelle. Assurez-vous que ce dernier soit à la hauteur.

Il est essentiel de protéger votre routeur par un mot de passe (du moins, si ce n’est déjà fait). Ensuite, essayez ces solutions supplémentaires :

– Désactivez les transmissions Wi-Fi (SSID). Il sera alors plus difficile de trouver votre réseau Wi-Fi domestique (pour les utilisateurs non-autorisés).

– Filtrez les adresses MACUne adresse MAC est un nom de réseau attribué à un appareil spécifique. Si votre routeur autorise le filtrage des adresses MAC, la connexion des appareils non-autorisés depuis votre routeur sera bien plus complexe.

– Configurez un réseau invitéUn réseau invité est un deuxième réseau que vous pouvez créer sur votre routeur afin d’autoriser les connexions inhabituelles. En fonction de votre matériel, vous pouvez appliquer des règles de sécurité différentes pour chaque réseau. Dans ce cas, sécurisez vos appareils domestiques et professionnels en appliquant les règles de sécurité les plus strictes et définissez un ensemble de règles plus conviviales pour les appareils des utilisateurs invités.

– Installez un réseau privé virtuel (VPN) sur votre routeur. Si vous avez paramétré un cryptage Wi-Fi spécifique depuis votre routeur, vous voudrez peut-être également installer un VPN. Cette solution présente des avantages et inconvénients exclusifs. Pour plus d’informations, consultez notre guide dédié à la configuration d’un routeur VPN.

Vous trouverez de nombreux conseils complémentaires dans notre guide consacré à la sécurité d’un réseau Wi-Fi domestique !

2. Utilisez un appareil ou un compte séparé pour votre travail

Il est recommandé de séparer vos appareils/comptes personnels et professionnels. Ainsi, si un profil en ligne ou équipement est piraté, l’autre restera protégé.

Si vous travaillez avec ordinateur fixe, vous pourrez sans doute utiliser un ordinateur portable. Cette opportunité est idéale, car ce type d’équipements contiendra déjà de nombreux outils dédiés à la sécurité fournis par votre entreprise.

Vous pouvez également utiliser un compte d’utilisateur distinct depuis cet appareil. Cependant, assurez-vous que toutes les applications nécessaires à vos activités soient installées pour travailler en toute sécurité. Si vous vous connectez rarement à ce profil en ligne, il est vivement recommandé de mettre à jour tous vos logiciels avant de débuter vos travaux. Les anciennes versions sont souvent incompatibles avec les logiciels de vos collègues. Par ailleurs, vous risquez d’omettre certaines mises à jour de sécurité importantes.

3. Utiliser des outils de cybersécurité en fonction de votre entreprise

De nombreux outils peuvent optimiser la sécurité des employés lorsqu’ils travaillent à domicile. Parmi les solutions les plus simples et puissantes, citons NordVPN Teams ou l’adresse IP consacrée aux particuliers. Voici comment ces solutions fonctionnent :

– Votre entreprise applique un whitelisting à tous ses serveurs et systèmes. Ce phénomène est comparable à un videur de boîte de nuit – si votre adresse IP n’est pas sur la liste, aucune connexion ne sera autorisée.

– En utilisant le service NordVPN Teams ou les IP dédiées, vous pouvez définir votre adresse IP sur l’une des adresses approuvées. Aucune condition liée à la géolocalisation n’est appliquée. Il vous sera également possible de définir un accès crypté aux serveurs/systèmes auxquels vous n’auriez pu accéder que depuis votre bureau.

D’autres méthodes peuvent être appliquées. Les outils personnels – des navigateurs sécurisés et extensions de navigateur aux applications de messagerie sécurisée – vous permettront de préserver votre sécurité. Avant de quitter votre bureau afin de préparer votre quarantaine à domicile, entretenez-vous avec votre administrateur afin de vérifier si certains programmes doivent être installés sur votre ordinateur.

Préservez la sécurité de tous vos employés connectés avec NordVPN Teams.

4. Crypter les fichiers sensibles envoyés et stockés

Par chance, les serveurs centraux et les réseaux de votre entreprise seront peut-être sécurisés. Toutefois, lorsque tous les employés travaillent depuis leur domicile, tous les scénarios doivent être considérés.

Inutile de s’inquiéter : plusieurs outils peuvent crypter les fichiers sensibles stockés ou envoyés. Peu importe la géolocalisation du télétravailleur ou la destination de l’envoi, vos données seront sécurisés grâce au chiffrage de NordLocker. En reliant votre compte à celui de vos collègues, il vous sera possible d’assurer un cryptage de bout en bout pour vos fichiers les plus sensibles. Et ce n’est pas tout : NordLocker est GRATUIT pour les 2 premiers Giga-octets.

5. Restez informé sur la cybersécurité et l’ingénierie sociale

Les pirates informatiques et les escrocs ne sont pas dupes : de nombreuses entreprises vont favoriser le télétravail à domicile. Ces internautes indésirables exploiteront autant que possible cette situation. Les conversations que vous aviez autrefois « en tête-à-tête » avec vos collègues seront désormais rédigées en ligne. Celles-ci seront parfois accessibles sans aucune protection adéquate.

N’hésitez pas à vous renseigner sur les différentes formes d’ingénierie sociale et de phishing afin de définir les risques associés. Aujourd’hui (et plus que jamais), les escrocs tenteront de se faire passer pour vos collègues ou vos supérieurs afin de récolter des informations sensibles concernant votre entreprise. Vous trouverez de nombreux conseils grâce aux liens cités ci-dessus. Toutefois, voici quelques recommandations essentielles :

– Vérifiez l’expéditeur. Le message instantané que vous venez de recevoir de votre patron a été envoyé par John.Doe ou John_Doe ? Lequel est le bon ? L’email en question vous demandant de télécharger un fichier important a été envoyé par [email protected] ou par [email protected] ?

– Ne téléchargez et ne cliquez sur rien sans avoir vérifié que l’expéditeur est légitime. Si cette condition est respectée, vous devrez également vérifier auprès de votre collègue avant de confirmer une manipulation délicate (telle que le transfert d’une somme d’argent importante).

– Ne négligez jamais chaque vérification. Si vous n’êtes pas sûr de l’orthographe du compte de messagerie de votre collègue, appelez-les pour vérifier. Si vous êtes sur le point de télécharger ou de cliquer sur un lien cité dans l’email de votre collègue, n’hésitez pas à lui envoyer un message sur votre smartphone dans un premier temps. Ainsi, il sera bien plus compliqué pour des messages frauduleux, d’atteindre leur cible.

6. Éviter le Wi-Fi public

Pour éviter le Wi-Fi public, il vous suffit d’éviter les espaces publics et les déplacements, point final ! Toutefois, si vous devez sortir, il est essentiel de prendre toutes les précautions nécessaires, et ce, qu’il soit question de votre santé ou de votre cybersécurité.

Les Wi-Fi publics sont particulièrement dangereux. En effet, ces points de connexion sont bien moins sécurisés que les Wi-Fi domestiques. Pourquoi cela ? Car ces sources sont parfois associées à des internautes malveillants. Parfois, ces Wi-Fi publics sont des Evil Twin Hotspot (faux points d’accès partagés par des hackers). Or, le Wi-Fi n’est pas la seule source de dangers dans les lieux publics. Ces autres menaces doivent être également considérées si vous travaillez dans un espace public :

– Les chargeurs USB. En général, un chargeur USB n’est qu’un simple câble de recharge. Cependant, il arrive parfois que les chargeurs publics soient équipés ou piratés avec du matériel (ou des logiciels). Ceux-ci peuvent installer des programmes malveillants sur votre équipement ou suivre vos communications. Pour préserver votre sécurité, privilégiez vos propres chargeurs USB.

– Les regards indiscrets. Si vous travaillez habituellement dans un bureau, vous pourriez être habitué à discuter ouvertement de sujets sensibles ou confidentiels. Lorsque vous travaillez en public, vous pouvez divulguer ces informations si un individu regarde par-dessus votre épaule. Ces risques deviendront anecdotiques si vous travaillez à domicile (et ce, que vous soyez seul ou en compagnie de personnes de confiance).

Peu importe votre travail, rappelez-vous que votre santé physique est primordiale ! Les experts en santé publique recommandent de se tenir à l’écart des espaces publics pour préserver votre santé, nous pensons que cela vous permettra d’assurer votre sécurité également.

NordVPN vous permettra de rester en sécurité chez vous (et à l’étranger) tout en déverrouillant l’accès à certains contenus. Essayez-ce service sans aucun risque pendant 30 jours avec notre garantie de remboursement !

—————-
Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

“Reportez mais n’annulez pas” implorent les professionnels français du tourisme aux US

Limiter la propagation du COVID-19 entraîne des conséquences à échelle mondiale. Si tous les secteurs sont désormais concernés par les mesures restrictives visant à stopper l’épidémie du coronavirus, celui du tourisme a été l’un premiers touchés. Depuis vendredi 13 mars, aucun Français et citoyen membre de l’Espace Schengen ne peut voyager aux Etats-Unis (sauf les résidents permanents), pendant une période minimum de 30 jours. Si les nombreux Français basés aux USA et spécialisés dans le tourisme comprennent les mesures sanitaires en vigueur, ils sont inquiets pour l’avenir de leur commerce.

“Nous risquons de devoir mettre la clé sous la porte”

La situation est extrêmement compliquée, car nous devions accueillir près de 300 groupes de Français d’ici le mois de juin, dont une quarantaine ces deux prochaines semaines, mais malheureusement cela ne se fera pas et nous n’avons pas le choix”, raconte Franck Bondrille qui, avec sa femme Bertille Hocquet, dirige l’agence réceptive Contact USA à Miami. Nous recommandons à nos clients de reporter leur séjour plutôt que de l’annuler, car il y va de la survie de tous les professionnels du secteur du tourisme, précise-t-il. En reportant, cela nous permet de conserver de la trésorerie alors que si nous commençons à rembourser la plupart des voyageurs, nous risquons de devoir mettre la clé sous la porte”, ajoute le Français dont l’activité devrait désormais tourner au ralenti. “S’il n’y a aucune amélioration, nous serons aussi obligés de demander à nos équipes de prendre des vacances ou de travailler en temps partiel”.

Les guides touristiques “flexibles” dans leur politique d’annulation et de report

Guide à Washington DC et fondatrice de Washington En Français, Catherine Rochereul admet qu’elle s’y attendait. Le choc est tout de même violent : en quelques jours, son entreprise de visites touristiques à pied de la capitale américaine a enregistré 45% d’annulation et 25% de report : “Je m’attendais à un très grand niveau d’annulation à cause du virus. Suite aux annonces de Donald Trump, je sens qu’il y a de la déception chez les gens. Ils veulent venir et je les comprends, car leurs vacances sont annulées”, témoigne la guide française qui s’attend à ce que les 30 jours soient étendus.

Heureusement, plusieurs touristes français ont déjà prévu de venir et ont simplement reporté leurs visites. “C’est du business qui reviendra plus tard. Beaucoup sont satisfaits du professionnalisme avec lequel ils sont traités”, se réjouit la guide, qui a adopté une politique de remboursement très “flexible” au vu des circonstances exceptionnelles.

Même constat pour Gilles Lorand, guide français à San Francisco depuis 2014 et fondateur de San Francisco by Gilles. “Cette décision est drastique, mais je préfère que des dispositions soient prises, tout le monde y met du sien, car il faut éviter que la maladie se répande”, exprime Gilles Lorand, qui considère que “la santé passe avant”. Comme la plupart de ses collègues, Gilles Lorand rembourse la totalité de ses clients, ce qui représente une perte énorme. “C’est une perte sèche brute, et en plus je rends l’argent en remboursant les clients. En tant que petite entreprise, c’est un choc économique, car je n’ai plus aucune visite ni de pourboire”. Seule bonne nouvelle, l’été ne semble pas compromis. “Je ne ressens pas de vent de panique pour cet été, et j’ai déjà des réservations pour septembre”.

“On espère que ça passera vite” 

“100% de notre business est affecté”, affirme Elise Goujon, fondatrice de la société de visites touristiques New York Off Road. Ses trois salariés continuent de travailler, mais les 15 guides répartis entre New York, Miami et Los Angeles, sont obligés d’annuler leurs visites depuis mercredi 11 mars. “Mon équipe est sur le pont et nous avons été proactifs, en contactant chaque client pour annuler les visites”, explique la Française qui a déjà les yeux rivés sur le mois de mai. “Nous nous accrochons à ça. On espère que ça passera vite, mais je suis persuadée que les gens vont continuer à voyager. Nous n’avons eu aucune annulation pour cet été“, indique-t-elle.

Certaines entreprises françaises misent sur les reports. Organisatrice de mariages à Las Vegas avec sa société 1dayinlasvegas, Alicia Souily ne rencontre pas encore de difficultés suite à l’interdiction de voyager aux USA pour les Français. “Le mois d’avril est une grosse période pour mon activité avec beaucoup de mariages. Pour le moment, les couples qui souhaitent se marier ont simplement décidé de décaler leur mariage. Ils reportent aux mois de mai ou juin, car ils veulent vraiment se marier aux USA“, explique-t-elle. Si elle n’est pas encore inquiète en termes de d’activités, elle souligne qu’il ne faudrait pas que cette situation perdure car à terme, cela pourrait impacter son activité.

Une grande histoire d’amour entre les Etats-Unis et la France 

En France, les acteurs du tourisme ont été pris de cours. “En 22 ans de carrière, je n’ai jamais connu ça”, s’étonne encore Geoffrey Duval, président du conseil d’administration de l’Office de tourisme des USA en France. L’Hexagone est le 9e pays à visiter les Etats-Unis chaque année. 1,8 millions de Français s’y sont rendus en 2019, soit une augmentation de 4% par rapport à 2018. “Il est évident que certaines entreprises vont y laisser des plumes, mais on va gérer, car tous les acteurs du tourisme ont une passion pour les Etats-Unis”. Beaucoup de questions demeurent, alors que le pic de l’épidémie n’a pas été atteinte. Est-ce que le virus va tenir avec la chaleur ? Est-ce que les gens vont voyager cet été après ce coup dur pour l’économie ? “On ne peut pas savoir à l’avance ! Mais les Etats-Unis et la France ont une grande histoire d’amour qui contrairement à ce que dit la chanson des Rita Mitsouko, finit toujours bien”, assure Geoffrey Duval. Tous les acteurs du tourisme n’ont plus qu’un espoir : que la date butoir du 12 avril mette fin aux restrictions de voyage.

Article rédigé par Grégory Durieu (Miami), Laurent Garrigues (Las Vegas) et Marie Demeulenaere (Washington DC).

Pat Burgener : athlète, artiste et indéfectible rêveur

5ème des Jeux Olympiques de 2018 à PyeongChang, médaillé aux Championnats du monde de 2017 et 2019, Pat Burgener est un snowboarder suisse de renom, mais pas seulement. Compositeur et chanteur, il sort son premier EP en 2018, intitulé “The Route”. C’est lors de l’un de ses passages sur scène, à New York, que Philippe Ungar l’a rencontré pour “Sounds like Portraits”.

“Toute ma vie, j’ai toujours cherché à vivre un rêve” débute Pat Burgener. Durant cet échange, il revient sur ce rêve. Un rêve d’enfant, un rêve effrayant pour certains, un rêve à l’origine de l’homme qu’il est devenu. Il aborde son lien particulier à la montagne, sa reconnaissance envers sa famille et ses proches, ses échecs et ses réussites, la musique … Pat Burgener est un homme passionné à l’idée de faire ce qui le rend heureux. C’est communicatif et inspirant.

 

Les restaurateurs français de New York face à la crise

Ce lundi matin, Sébastien Pourrat était en train d’acheter de la nourriture. Pas pour Cocotte, son restaurant de Soho, qui ferme comme les autres, mais pour son personnel, qui se retrouve sans travail “pour qu’ils aient au moins à manger pour quelques temps”. 

Depuis l’annonce du maire de New York Bill de Blasio de la fermeture obligatoire de tous les bars et restaurants à partir de mardi, les restaurateurs français gèrent le choc et tentent de préparer l’avenir. Beaucoup avaient déjà décidé de fermer avant l’annonce officielle, comme Eric Ripert, le chef du prestigieux Bernardin qui avait fermé dès samedi. Gérald Barthélémy, co-fondateur des restaurants St Tropez avant pris la même décision dimanche. Il avait, dit-il “la boule au ventre” quand lui et ses partenaires ont décidé de fermer leurs deux établissements. “On a pensé à notre santé, celle de nos employés et de nos clients. Déjà, on se sentait mal d’être restés ouverts samedi, confie-t-il. On a voulu jouer le jeu et être de bons citoyens“.

Ce lundi, quarante employés se retrouvent sans travail, mais le Français ne compte pas, lui non plus, les laisser sur le carreau. “On avait prévu de faire une semaine normale. On va donner de la nourriture à nos employés, à des associations...”, raconte le chef. Au-delà, c’est l’incertitude.

George Forgeois, propriétaire des restaurants Jules Bistro, Le Singe Vert et Bar Tabac, considère que la situation est “pire que le 11-Septembre”. “Quand les tours sont tombées, tout continuait à fonctionner autour. Aujourd’hui, la panique est généralisée. On sent que le gouvernement n’est pas à la hauteur”. Entre ses trois restaurants et sa boulangerie en gros, George Forgeois emploie quelque 110 personnes. “On nous dit qu’il ya des programmes gouvernementaux qui vont aider les petits businesses, j’espère que c’est vrai”.

Combien de temps peut-on tenir?

La question pour tous est de savoir combien de temps ils peuvent espérer tenir. Les plus optimistes, comme Hervé Rousseau, patron du bar à champagne Flute, veut croire “que ça va s’arranger à  partir du 15 mai”. Il profitera de la fermeture pour faire des rénovations et “les reports de paiement qu’on pourra obtenir”  pour tenir jusque là. “L’attitude du landlord (propriétaire de l’immeuble) sera déterminante, estime Sébastien Pourrat de Cocotte. S’il est compréhensif et fait un effort on pourra tenir, j’ai quelques réserves de cash. J’ai ouvert 5 jours avant l’ouragan Sandy, j’ai l’habitude des difficultés… Aujourd’hui, j’ai de l’espoir; si ça dure 3 mois ou plus, je ne sais pas…”

Après le choc, et encore en pleine incertitude, les restaurateurs veulent y croire. Pour Gérald Barthélémy, un an après l’ouverture du deuxième St Tropez (à SoHo), le covid-19 est donc un sérieux coup dur pour la petite entreprise. “On a accusé le choc, mais une fois qu’il est passé, on s’est dit qu’on pouvait soit mourir soit faire tout pour redémarrer une fois la crise passée“.

Vente à emporter

L’interdiction d’ouverture épargne les livraisons et la vente à emporter, du coup beaucoup envisagent de s’y mettre. Pierre Gaona, patron des restaurants, bars et cafés Léna, qui avait vu “ce week-end une baisse du chiffre d’affaire de 110%” avant même la fermeture officielle, va mettre en place « des services de livraisons pour maintenir le restaurant ouvert. On ne faisait pas cela avant mais c’est un moyen pour que je puisse payer mes employés et qu’ils puissent continuer de payer leur loyer. »  C’est la priorité pour Pierre Gaona: “payer ses employés. On se bat ensemble donc je garde mes employés et même s’ils ne peuvent plus venir au travail, je continuerai de les payer, on s’arrangera plus tard”.

Au Singe Vert et à Bar Tabac (Brooklyn), George Forgeois prévoit aussi de mettre en place un menu pour livraisons. “Nous avons des clients fidèles dans ces deux restaurants qui très vite en auront marre de manger des pâtes tous les jours et seront content de commander un steak frite!”

Les boulangeries Financier ont décidé de rester ouvertes. “Nous avons enlevé toutes les chaises et tables pour que les gens ne puissent pas s’asseoir, mais nous continuons la vent à emporter”, explique Laurent Vasseur, le manager. Mais même en restant ouvert, la chaîne est contrainte de supprimer environ 50% des emplois.

Double peine: emploi et visa
Pour certains, l’incertitude de leurs business s’ajoute à leur situation professionnelle. “Je suis sous visa ici, dit Sébatien Pourrat. Si je perds mon business, je perds mon visa et le droit d’être sur le territoire américain”. Une question qui se posera aussi pour beaucoup de chefs et employés, fréquemment sous visas.

VEJA : les baskets éco-responsables débarquent à New York

VEJA, la marque de basket française la plus tendance du moment, traverse l’Atlantique. Les “sneakers” colorées viennent de s’installer au 205 Mulberry Street, dans le quartier de Nolita au sud de Manhattan, pour ce qui est seulement la deuxième boutique VEJA au monde.

Pensée et créée par François-Ghislain Morillion et Sébastien Kopp, amis de longue date, VEJA s’est d’abord fait connaître en ligne et via des distributeurs avant d’ouvrir sa première boutique à Paris il y a seulement quatre mois. La marque tire son succès de son engagement écologique et de ses modèles de baskets reconnaissables à leur leur design épuré. L’architecte New-yorkais Paul Van Der Grient, de WXY Studio, a conçu pour ce deuxième magasin un espace minimaliste, simple, à l’état brut. “Un parquet usagé raconte une histoire, et il est plus écologique d’essayer de garder ce qui peut être réutilisé” explique Sébastien Kopp.

Implantée dans le quartier de Nolita, la boutique VEJA est vaste et -forcément- alimentée à l’énergie éolienne renouvelable. Une fois à l’intérieur, passé les quelques marches, on découvre sur la gauche la projection d’une vidéo dévoilant l’ADN de VEJA: son histoire, son engagement pour l’équité salariale, ses missions et convictions écologiques, le processus de fabrication de ses baskets ainsi que les matériaux innovants utilisés. En baladant son regard sur le mur, on aperçoit un écriteau : ” Sustainability is an empty word. We choose reality”. En continuant, surplombant l’espace, le mur de briques rouges révèle l’un des modèles phares de la marque : V-10 Nautico Pékin (bleu et rouge). Au centre du magasin, les chaussures de course, dont la composition innovante en bouteilles plastiques recyclées, huiles de ricin, de riz et de banane est le fruit de quatre années de recherche. Au fond de l’espace, une deuxième partie avec des dizaines de baskets, pour tous les âges et tous les goûts, hommes, femmes et enfants. Tout cela est éclairé par les deux architectures en néons de Kleber Matheus, artiste brésilien.

Une entrée américaine réussie

Depuis maintenant une semaine, la boutique VEJA de New York est officiellement ouverte au public. “Depuis notre ouverture, que ce soit en semaine ou en week-end, il y a toujours du monde. Je pense que la marque convient parfaitement à la clientèle du quartier. Les gens sont d’abord attirés par le design des baskets, puis notre message éco-responsable les convaincs” explique Niels S.Hirsch, assistant “store manager” VEJA. La marque a choisi New York comme première destination américaine, pour sa réputation en matière de mode et de design. Le marché américain est d’ores et déjà l’un des plus importants de VEJA.

Un lieu d’échanges

Crédits : Bryan Ferry

Dès avril prochain, l’espace servira également de lieu de rassemblement et de conversation pour des débats sur des sujets environnementaux et écologiques, mais aussi pour des lancements de produits et de marque. “Dans cette boutique, nous souhaitons aller au-delà du commerce de baskets. Nous lancerons des projets auxquels nous croyons et aiderons les gens à se connecter avec des initiatives      significatives” précise François-Ghislain Morillion.

VEJA, pour l’instant “leader” de la tendance “basket éco-responsable”, espère lancer un mouvement et attend un soutient des autres marques de basket, sur ce marché. “L’industrie de la mode et des chaussures sont très critiquées pour être polluantes et sources de multiples déchets. Nous espérons délivrer un message clair, comme quoi il est possible de produire des baskets 100% d’origines naturelles et recyclées” conclu Niels S.Hirsh, alors qu’un couple passe la porte du magasin.

Polo & Pan revient à Los Angeles cet été (et on adore ça)

Après avoir enthousiasmé le public de The Novo en novembre 2019, Polo & Pan revient accompagné dans la cité des anges. Les rois de l’électro se produiront sur la mythique scène du Hollywood Bowl le 9 août, en compagnie des groupes Parcels, Poolside et Lido Pimienta. Une apothéose pour les deux DJs et producteurs de musique électronique.

Les deux amis se sont rencontrés dans un club branché de Paris, le Baron, où ils étaient derrière les platines. Polo & Pan naît alors en 2013 de la fusion entre ces deux personnalités: “Polo” pour Paul, “Pan” pour la fin de Grynszpan.

Leur album «Caravelle», sorti en 2017, a été conçu pour faire voyager les auditeurs à coups de rêveries estivales et de charme tropical. Les titres «Canopée», qui a permis à leur carrière de décoller, «Pays Imaginaire», «Cœur Croisé» viennent se poser dans les oreilles comme du coton. Leur succès outre-Atlantique s’est emballé depuis leur participation au festival Coachella, l’an dernier.

Les écoles françaises de New York se résolvent à la fermeture

(Mise à jour le 16 mars avec la fermeture des écoles publiques)

Depuis la déclaration alarmante de Donald Trump, les écoles de New York, privées ou publiques, ont décidé d’agir. De plus en plus d’écoles françaises décident de fermer leurs portes, tandis que d’autres préfèrent suivre les directives du département de l’éducation.

À The École, la décision a été prise de fermer l’école « depuis hier pour des raisons évidentes d’hygiène et de sécurité. On travaille depuis plusieurs jours pour mettre en place des cours à distance » explique Rachel Loble, la directrice de la vie scolaire. Selon elle, aucune « décision n’a été prise sur la réouverture mais on attend plus d’informations. »

Le Lyceum Kennedy, via le proviseur Laurent Bonardi a aussi annoncé qu’il sera “fermé durant les deux prochaines semaines à titre préventif. Le suivi pédagogique se fera à distance via la plateforme Google Classroom“.

La Petite École, école maternelle, a aussi décidé de fermer ses portes aujourd’hui et lundi mais le directeur Virgil de Volvère se sent « un peu perdu. Chaque école privée fait comme elle le sent mais on ne sait pas vraiment comment réagir. Le plus important est de rassurer les parents et leur expliquer clairement comment on va procéder. » Des cours à distance vont être installés mais pour des enfants en bas âge, il « est important qu’ils ne perdent pas le lien avec l’école. On va leur préparer un cartable avec un programme et des affaires. Tout le monde doit s’adapter ».

Le Lycée Français de New York a annulé tous les cours ce vendredi afin de former les enseignants aux cours en ligne. Lundi sera un jour de tests pour ces cours avec tous les élèves. Le Lycée, qui a par ailleurs dû annuler son gala prévu samedi, n’a pas encore annoncé de fermeture au-delà.

L’International School of Brooklyn qui a aussi fermé ses portes et qui « discute pour savoir quand l’école va pouvoir rouvrir ses portes. »

Dans le Westchester, la French American School of New York sera fermée à partir de lundi. “On a déjà moins d’étudiants aujourd’hui, dit Marine Héraud, la directrice des admissions, et on va attendre de voir comment le virus évolue pour réévaluer nos décisions. On attend surtout des directives du Département de l’éducation. »

Egalement dans le Westchester, l’école Saint John Paul a aussi décidé de fermer ses portes jusqu’à la semaine prochaine au minimum.

Bill de Blasio se résout à fermer

Vendredi, le VHG Group (Arc en Ciel, Petits Poussins et Bilingual Nest) avait décidé de rester ouvert “ mais on attend les décisions officielles. S’ils nous demandent de fermer, on fermera”, expliquait la CEO Vanessa Ghenania. Le FIAF qui avait d’abord pris la même décision pour son école maternelle a finalement décidé de fermer à partir de lundi et jusqu’au 29 mars. Les autres activités (cours de français et activités culturelles) sont également suspendues pour la même période. Et finalement, la décision du maire Bill de Blasio est tombée dimanche soir. Après avoir résisté plusieurs jours, il a annoncé la fermeture dès ce lundi jusqu’au 20 avril (après les vacances de printemps) au moins. Le 23 mars, les cours reprendront mais en ligne. Enseignants et élèves ont une semaine pour se préparer.

Suivez l’évolution des fermetures d’écoles sur le site du Department of Education of NYC.

French Boss, épisode 22. Emmanuel Rey: ” La beauté naturelle est mon humus “

Mens sana in corpore sano, la citation latine colle parfaitement à la personnalité de Emmanuel Rey, invité cette semaine de French Boss. Et cet adage a même tracé les grandes lignes de sa vie professionnelle actuelle. Depuis plus de 5 ans, Emmanuel fait vivre Yuni Beauty, la marque de produits de santé et de beauté qu’il a créée à Los Angeles avec sa femme. Aujourd’hui les plus puissantes enseignes américaines de la grande distribution ouvrent leurs portes aux produits Yuni Beauty, et obligent ainsi son manager à voir plus grand. L’histoire de Emmanuel Rey est celle d’un homme qui, pour avoir su analyser et s’inspirer de l’air du temps, est en train de construire un succès inéluctable.

Listen to “Episode 22: Emmanuel Rey” on Spreaker.

Avant l’interdiction de voyager, la course des Français pour rentrer aux Etats-Unis

Il était deux heures du matin, jeudi, au Portugal, quand Donald Trump a annoncé la suspension des voyages en provenance d’Europe pour trente jours. Réveillé pour suivre l’allocution présidentielle, le Français de New York Andy Rodrigues, en visite dans le pays européen pour voir sa grand-mère, s’est immédiatement mis à la recherche d’un nouveau vol retour avant vendredi, jour de l’entrée en vigueur des restrictions.

Titulaire d’un visa d’entrepreneur E-2, Andy Rodrigues ne fait pas partie des exemptions précisées dans la Proclamation présidentielle publiée mercredi 11 mars. Seuls les citoyens américains, les titulaires de cartes vertes et les membres de leurs familles le sont. “J’ai regardé sur le site de la TAP, la compagnie aérienne portugaise, pour trouver des Lisbonne-New York. Mais le paiement ne passait pas à cause de bugs. J’ai essayé dix fois !, s’exclame cet entrepreneur, co-fondateur des crêperies By Suzette. A chaque fois que je recommençais, le prix augmentait. Il est passé de 310 dollars à 3 500 dollars !” Il a donc dû se faire une raison: il devra rester en France pendant trente jours.

En déplacement professionnel en France, Laura Casagrande a, elle, été réveillée à cinq heures du matin par les appels répétés de son mari resté à New York. Celui-ci voulait l’urger à prendre un vol retour sans attendre. Employée chez l’importateur de vins T Edward Wines, elle devait rentrer samedi, au lendemain de l’entrée en vigueur du “travel ban“. Titulaire d’une carte verte, elle n’est pas concernée par la mesure. Mais elle ignorait cette information quand elle s’est mise à chercher des solutions désespérément tôt jeudi matin. “Je suis allée sur Kayak, Air Canada… J’ai appelé mon frère qui vit à Montréal pour pouvoir éventuellement prendre une voiture pour aller aux US après. J’ai pensé à tout. J’ai essayé d’acheter des tickets mais le paiement ne passait pas”.

Face aux prix prohibitifs – “3 800 dollars sur Air France!” -, elle était prête à renoncer quand son patron lui a annoncé qu’il avait un billet d’avion pour elle. Elle décollera donc vendredi pour retrouver son mari et sa fille. L’expérience lui laisse cependant un goût amer. “Les assurances annulation ne marchent pas. Elles ne répondent pas au téléphone ou ne rappellent jamais. Et quand elles le font, elles disent qu’il faut remplir un dossier qui sera pris en charge sous dix-quinze jours”.

Marie-Laure Terzias, qui devait se rendre à Miami pour fêter l’anniversaire d’une amie, a reçu “36 000 messages” lui demandant si elle allait pouvoir voyager. “C’était affreux. J’ai passé toute la matinée à téléphoner au consulat, à l’Ambassade… J’ai eu Air France au bout de trente minutes. Je n’avais aucun renseignement. Tout était confus”. Son vol prévu jeudi n’a pas été annulé, mais Air France et l’aéroport de Miami lui ont déconseillé de le prendre. “Connaissant Trump, cette mesure ne m’étonne pas trop“, ajoute-t-elle au sujet de l’interdiction qui porte sur les pays de l’espace Schengen.

Au final, l’idée de prendre cette décision pour éviter au maximum la propagation du virus n’est pas une grande surprise, elle est même plutôt cohérente lorsque l’on pense à l’Italie ou d’autres pays plus touchés“, abonde Coralie Giroud, une Française de Bruxelles qui voulait venir profiter de New York pour douze jours en mars. Son vol aller, prévu jeudi, a été maintenu mais pas son retour. Elle préfère voir le verre à moitié plein. “Ce n’est pas annulé, juste reporté”, dit-elle.

Andy Rodrigues aussi veut faire contre mauvaise fortune bon coeur. Il devra certainement reporter l’ouverture de la sandwicherie qu’il voulait lancer à New York, mais il se dit que cette situation lui permet de prendre “des vacances imposées”.

Vols France-Etats-Unis: les remboursements ne sont pas garantis

0

(Mise à jour le 13 mars à 3:15pm) En décrétant l’interdiction d’entrée de la plupart des Européens, le gouvernement américain a jeté l’industrie du transport aérien dans le chaos, et remis en cause les plans de bien des voyageurs. Mais même si vous êtes contraint d’annuler votre voyage en raison de cette décision, le remboursement de votre billet d’avion est loin d’être garanti.

Pour vous aider à suivre et comprendre si vous pouvez voyager ou pas, à quelles conditions vous pouvez être remboursé, nous tenons ici à jour une liste des dernières informations en la matière que nous mettrons à jour aussi régulièrement que possible.

Une bonne nouvelle d’abord: si la compagnie aérienne annule votre vol, elle est tenue de vous rembourser par la loi américaine comme par les règlements européens. Mais pour le reste, les politiques varient compagnie par compagnie la plupart semblent bien décidée à résister au remboursement espéré par leurs clients, pour tenter de préserver des réserves de cash qui vont s’avérer précieuses dans les prochains mois.

Air France

La compagnie française a annoncé la semaine dernière l’annulation de 25% de ses vols en Europe. Pour l’instant, elle indique “évaluer la situation” avant d’annoncer d’éventuelles annulations de vols transatlantiques.

Si vous étiez prévus sur un vol qui n’est pas annulé et souhaitez annuler votre billet, il y a plusieurs cas de figure:

-Si votre billet était remboursable avec frais, ces frais sont levés par Air France.

-Si votre billet n’était pas remboursable, vous pouvez l’annuler et recevoir un avoir non remboursable d’un an utilisable chez Air France, KLM, Delta ou Virgin Atlantic. Plus d’informations sur cette page.

La Compagnie

La Compagnie, qui n’opère que 2 lignes “tout business” (Paris-New York et Nice-New York) fait partie des plus durement touchées par la décision de l’administration américaine. Elle a annoncé l’annulation de ses vols Paris-New York à partir du 18 mars, jusqu’à la fin des restrictions américaines (pour l’instant prévues pour 30 jours). “Cette suspension de nos vols va nous aider à traverser la crise et reprendre nos activités par la suite” dit le PDG Christian Vernet dans un communiqué.

Le lancement de la route saisonnière de New York à Nice est en outre repoussé au 1er juin 2020.

Les passagers concernés par les annulations “seront informés directement” explique la compagnie, et “des solutions pour modifier, reporter ou annuler les vols seront proposées”. Par ailleurs, les passagers ayant un vol prévu d’ici au 31 mai 2020 qui souhaiteraient reporter leur départ peuvent le faire, quelles que soient les conditions tarifaires et sans frais. Ils peuvent choisir de recevoir un bon non remboursable (valable 12 mois). Plus d’informations ici

Lire aussi: Interdiction de voyages Europe-US: Qui peut entrer, qui ne peut pas?

Level

La compagnie low-cost n’a pas encore annoncé la suppression de vols. Si vous avez réservé un vol Level Airlines entre le 12 mars 2020 et le 30 mars 2020, la compagnie vous offre la possibilité de reporter votre date de départ sans frais en 2020. Voir les conditions ici.

French Bee

La compagnie qui dessert pour le moment San Francisco (en escale d’un vol Paris-Tahiti) -avant d’ouvrir New York en juin – va opérer son vol prévu vendredi normalement. Pour le suivant, prévu dimanche, “la décision sera prise sans doute vendredi” indique-t-on à French Bee.

Jusqu’au 31 mars, les voyageurs concernés par les restrictions imposées par les autorités américaines peuvent reprogrammer leur voyage pour les 12 prochains mois sans pénalité, mais ne peuvent pas se faire rembourser. Plus d’informations.

Corsair

La compagnie qui dessert Miami-Paris (avant de lancer New  York en juin) annule ses vols dès le 14 mars.

Corsair a annoncé que deux vols “sanitaires” seront mis à disposition des voyageurs qui avaient déjà achetés leur billet. Le premier partira de Paris pour Miami le 18 mars et le deuxième partira de Miami pour Paris le 19 mars. Le vol n’est pas commercial, seules les personnes ayant un billet pendant la période d’interdiction peuvent monter à bord. Pour les voyageurs n’ayant pas de billet, il est possible d’appeler le matin du vol et acheter un siège si l’avion n’est pas complet.

Pour ceux qui ne pourront pas prendre ce vol, Corsair demande de “rejoindre par leurs propres moyens Montréal, Fort-de-France ou Pointe-à-Pitre d’où Corsair pourra vous réacheminer sans frais vers Paris”. Alternativement, les voyageurs peuvent réserver un vol pour revenir après le 31 mai 2020, date prévue de reprise du trafic. Plus d’informations ici.

Norwegian

La compagnie a annoncé qu’elle annulerait pus de 3000 vols entre l’Europe et les Etats-Unis d’ici au mois de juin. Pour l’heure, la compagnie indique n’avoir pas d’information sur quels vols exactement seront annulés.

Norwegian offre aux passagers ayant un billet avant le 22 mars de modifier leur réservation sans frais pour un voyage avant le 31 août 2020, mais elle n’offre pas d’option d’annulation gratuite pour le moment. Plus d’informations ici.

American Airlines

American Airlines n’a pas encore donné le détail des annulations de vols prévues, mais il y en aura. En attendant, elle propose aux clients qui ont acheté leur billets avant le 1er mars jusqu’au 30 mars 2020 et qui devaient voyager jusqu’au 30 avril de modifier leurs dates de voyage sans frais de modifications mais pas de remboursement. Plus d’informations ici.

United

United annulera à partir du 19 mars bon nombre de vols vers l’Europe, mais elle maintiendra ses vols vers Paris. Comme ses consoeurs américaines, la compagnie offre d’échanger les billets sans frais mais pas de remboursement. Plus d’informations ici.

Delta 

Delta n’a pas non plus pour l’heure annoncé quels vols seraient annulés entre l’Europe et les Etats-Unis.

La compagnie offre à tous les passagers qui devaient voyager entre le 1er mars et le 30 avril de changer leur réservation sans frais. Par ailleurs, tous les billets achetés entre le 1er et le 31 mars pour tout voyage avant le 25 février 2021 peuvent également être échangés sans frais.

Vous pouvez annuler votre voyage prévu et recevoir un bon d’achat valable pour un an à partir de la date d’émission du premier billet. Plus d’informations ici

Les assurances de voyage

Si votre vol n’est pas annulé par la compagnie, et que celle-ci ne vous offre pas d’option d’annulation, il y a peu de chances pour que votre assurance voyage vous couvre.

La grande majorité des compagnies d’assurance voyage considèrent les dommages liés au coronavirus comme “prévisibles”. Elles ne couvrent alors aucun frais. Il est possible de se faire rembourser certains coûts endossés, comme les frais médicaux, si la maladie du coronavirus est contractée pendant le voyage, ou bien les retards de voyage et correspondances manquées, si liés au coronavirus.

Vous pourrez toutefois être indemnisé si vous avez souscrit votre assurance voyage avant que le coronavirus ait reçu la dénomination de “prévisible” (généralement fin janvier mais jusqu’à début mars pour certaines assurances comme Axa). C’est aussi le cas si vous avez souscrit à un complément d’assurance voyage, tel le CFAR (Cancel For Any Reason) qui peut vous rembourser jusqu’à 75% des frais encourus.

(Par Emmanuel Saint-Martin, Paulino Lopez et Manon Seguin).