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Loi Elan : les changements pour la fin de l'année pour les propriétaires et les investisseurs

(article sponsorisé) De nouvelles lois sont élaborées, présentées et parfois adoptées dans le secteur de l’immobilier selon le contexte et l’évolution des besoins. L’année 2019 a vu le projet de loi Elan (aussi appelée “loi logement”), bouleverser le secteur. Quel que soit votre projet immobilier, il est intéressant de bien comprendre en quoi consiste cette loi, et quels changements seront mis en place d’ici 2020.

Comprendre la loi Elan et ses objectifs

Le 25 juillet 2018, le Sénat a adopté la loi Elan (évolution du logement, de l’aménagement et du numérique), qui succède à la loi Alur de 2014. Cette dernière a deux objectifs principaux : libérer la construction et protéger les plus fragiles. Ce projet est porté par Jacques Mézard et Julien Denormandie. Il a été construit et présenté afin de mieux répondre aux besoins actuels du secteur de l’immobilier.
Les 4 axes principaux de ce projet sont la hausse de la construction, la réforme et l’optimisation du secteur du logement social, le travail sur la mobilité et la mixité sociale, ainsi que l’amélioration du cadre de vie.

Quels seront les principaux changements prévus avant la fin de l’année ?

Comme son nom l’indique, la loi Elan touche à plusieurs aspects du secteur de l’immobilier. Quelles mesures de cette loi doit-on retenir ? Et quels sont les changements prévus pour les propriétaires et les investisseurs d’ici la fin de l’année 2019 ?

L’encadrement des loyers

La loi Elan s’inspire de la loi Alur de 2014 par rapport à l’encadrement du loyer. En effet, la nouvelle réforme logement conserve les principaux dispositifs de la réforme précédente. En effet, en 2019, le logement constitue 24% en moyenne du budget des ménages en France (soit environ 661 euros), selon le baromètre Sofinscope.
Ainsi, l’année 2019 met en application, de manière expérimentale, le dispositif d’encadrement des loyers dans les grandes métropoles, telles que Paris (les loyers y sont à nouveau encadrés depuis le 1er juillet), Lyon, Aix-en-Provence et Marseille. Par ailleurs, les villes de plus de 50 000 habitants pourront demander à faire partie du dispositif (à condition de démontrer un écart entre les loyers du privé et les logements sociaux).
Cette mesure interdit aux propriétaires de fixer un loyer supérieur à 20 % du loyer de référence fixé par les observatoires indépendants (il s’agit d’un loyer médian par mètre carré, calculé en fonction du nombre de pièces et de l’époque de construction du bien). Les bailleurs ne se soumettant pas à cette réglementation se verront imposer une amende de 5 000 euros (15 000 euros pour les sociétés). Par ailleurs, un loyer sera considéré comme sous-évalué s’il est minoré de 30 % par rapport au loyer de référence.
Le texte vise également les logements sociaux. Dans le but de construire entre 100 000 et 120 000 logements sociaux neufs, le gouvernement fait passer le nombre de HLM vendus de 8 000 à 40 000 par an.
Un autre point de cette réforme qui a été votée par l’Assemblée est le passage à 10%, contre 100% en 2005, de logements neufs accessibles aux personnes handicapées. 90% des logements seront donc adaptables, ou dits “évolutifs”.

Le bail de mobilité

Par ailleurs, dans le cadre de la loi Elan, les locataires et propriétaires se verront accorder plus de libertés grâce à un nouveau type de bail appelé le bail mobilité.
Cette mesure mise en place fin 2018 permet aux propriétaires de louer leur bien sur une période très courte, et non plus sur un an (ou neuf mois pour les étudiants). Les bailleurs pourront ainsi combler les vacances locatives éventuelles en louant à des profils de locataires spécifiques (en formation professionnelle, en stage, en mission professionnelle, salariés en CDD, etc.).
Ces contrats de location devront durer entre 1 et 10 mois, et le bail ne sera pas renouvelable. S’il paraît plutôt avantageux, il faut mentionner qu’avec ce nouveau type de contrat, le bailleur ne pourra pas exiger de dépôt de garantie. Par ailleurs, le locataire pourra donner congé de son appartement à tout moment, avec un préavis d’un mois, mais le propriétaire devra s’engager jusqu’à la fin du bail.

La location saisonnière

La loi Elan prévoit aussi de renforcer les mesures et d’alourdir les sanctions concernant les locations touristiques, dans le but d’en limiter l’essor, qui impacte négativement le marché immobilier, et provoque, entre autres, une hausse des loyers et des prix des biens. Ainsi, dans une vingtaine de villes françaises, telles que Paris, Lyon, Bordeaux, Lille, Nice et Marseille, les bailleurs non enregistrés à la mairie encourent une amende de 5 000 euros. Par ailleurs, les propriétaires peuvent louer leur résidence principale dans une limite de 120 nuits par an, au risque d’encourir une amende de 10 000 euros.

Attention aux logements locatifs indécents

De plus, une mesure est prévue pour limiter la location des logements indécents. Ainsi, les « marchands de sommeil », soit tout bailleur louant un bien qui ne répondrait pas aux critères de décence, se verrait imposer de lourdes sanctions : amende fiscale, confiscation du bien, interdiction d’acquérir un autre bien pendant 10 ans, ou a minima, une astreinte administrative d’une somme à payer quotidiennement, jusqu’à que des travaux d’aménagement soient réalisés pour rendre le bien salubre et décent.
À savoir : un bien est considéré comme étant indécent dans les cas suivants, entre autres  :

  • Il dispose de moins de 9 mètres carrés habitables et d’une hauteur sous plafond de 2,20 mètres.
  • L’électricité, le chauffage et les sanitaires ne sont pas aux normes.
  • Le bien porte atteinte à la sécurité physique ou à la santé du locataire.
  • Manquement à l’hygiène ou à la salubrité (pièces humides ; nuisibles…)
  • Les espaces sont exposés au plomb ou il y a une présence d’amiante.
  • L’eau courante ne fonctionne pas.
  • Les pièces n’ont pas de fenêtres.

La loi Elan se concentre aussi sur la transformation des bureaux car en France, 4 millions de m2 de bureaux sont vacants. De ce fait, les normes de ce type de transformations seront assouplies. De plus, des dispositifs seront mis en place dans le but d’encourager les propriétaires de ces espaces à les rénover.
La quasi-totalité des mesures citées ci-dessus doivent normalement entrer en vigueur avant la fin de l’année 2019. 

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Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

A Brasserie Saint Marc, dans l'East Village, les classiques français avec l'accent suédois

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Comment une actrice suédoise installée à New York se retrouve-t-elle patronne d’une brasserie française? « J’aime la fête, j’aime manger et boire et passer de bonnes soirées avec ma famille et mes amis » répond simplement Karin Agstan, star de la série Doomsday.

Si Karin Agstam est une bonne vivante, c’est aussi une entrepreneuse confirmée. Cette originaire d’un petit village au nord de la Suède ouvre, avec son partenaire et mari Greg Lebedowicz et le chef Frederick Piccarello (anciennement chef des restaurants Sign of The Bove et du Baricou, entre autres), Brasserie Saint Marc, dans l’East Village. Elle n’en est pas à son coup d’essai : le brunch de son précédent restaurant Station à Brooklyn était plein à craquer, réputé comme étant l’un des meilleurs du quartier.

Après Station, aujourd’hui fermé, l’ouverture d’une brasserie française à New York était une évidence pour cette passionnée de cuisine. « Ma famille cuisinait beaucoup la cuisine française, mon père chassait, il péchait, ma mère avait son potager ». Son attachement à la France, elle le tient de son passage à Paris à 18 ans, où elle étudie l’art à la Sorbonne et résidera cinq ans avant d’arriver à New York.

Pour composer la carte de la Brasserie Saint Marc, Karin Agstam  confesse s’être inspirée de certains plats qu’elle a découverts dans les brasseries Parisiennes lors de ses années étudiantes. Comme la truite façon amandine, un de ses plats favoris au menu, qu’elle découvre pour la première fois dans un restaurant de Saint Germain des Près.

Le reste de la carte joue la partition la plus classique: escargots de Bourgogne, steak tartare, coquilles Saint-Jacques, cuisses de grenouilles, salade niçoise, steak au poivre, filet mignon et canard confit. « Les clients adorent les plats, c’est le plus important pour moi » confie Karin Agstam. 

Son menu parfait ? Quelques huîtres avec un bon champagne, vintage de préférence, une bouillabaisse (plat du jour le vendredi) et une tarte tatin maison pour finir, avec crème fraîche pour elle, et glace à la vanille pour son mari.

Dans ce lieu, qu’il a fallu presque quatre ans pour rénover, l’actrice, qui a mis sa carrière entre parenthèse pour ce projet, veut faire plus qu’un restaurant, un lieu de rencontres. «Avec la brasserie, je veux créer un endroit de rencontre pour les artistes, que les gens viennent en sortant du théâtre, du cinéma, qu’ils viennent parler de ce qu’ils ont vu ici, autour d’un verre, quelque chose de très downtown

Le "Next40" vu des Etats-Unis, à quoi ça sert ?

Créer une startup est difficile. Chaque journée est un combat. Ce genre de récompense est une tape dans le dos“, dit Nicolas de Rosen. Ce coup de pouce dont parle le PDG Amérique du Nord de l’entreprise française iAdvize, c’est le Next40, le nouveau label dévoilé en septembre par le gouvernement français pour soutenir les startups tricolores “qui ont le plus de potentiel pour devenir des leaders mondiaux de la tech“.
iAdvize, qui a levé 60 millions de dollars depuis sa création en 2010 à Nantes, fait partie des pépites sélectionnées pour figurer dans ce CAC 40 des startups. A la clé: meilleur accompagnement par l’administration, services dédiés, facilités de financements, possibilité de participer aux déplacements présidentiels et de formuler d’autres “voeux”… Les conditions pour pouvoir y prétendre ? Être une licorne (valorisation à plus d’un milliard de dollars), avoir levé plus de 100 millions d’euros sur les trois dernières années ou enregistré des revenus conséquents l’année fiscale passée notamment.
De nombreuses entreprises de la liste sont présentes aux Etats-Unis. Sept d’entre elles (HomeExchange, iAdvize, Klaxoon, Mirakl, Shift Technology, SigFox, Vade Secure), implantées à Boston et sa région, participeront à Good Wine, Good Tech organisé par la French Tech Boston le 21 novembre. Ce genre d’événement doit permettre de “faire vivre” cette initiative gouvernementale sur le sol américain, où peu de médias s’y sont intéressés. “Il y a eu peu de retombées presse pour le moment aux Etats-Unis, contrairement à la France”, reconnait Emmanuel Arnaud, co-fondateur du service d’échange de maisons et d’appartements HomeExchange et membre du Next40. Il est aussi le président du réseau French Tech Boston. “Le Next 40 permet de faire rayonner les entreprises françaises aux Etats-Unis et de rappeler qu’il n’y a pas que de bons vins et fromages en France. C’est un bon talking point“, explique-t-il.
Le Next40 pourra-t-il convaincre des investisseurs américains de mettre leurs billes dans les startups retenues ? Emmanuel Arnaud reconnait que le soutien du gouvernement aux entreprises en forte croissance “n’est pas du tout une approche américaine”. “Le Next40 est d’une certaine manière la reconnaissance d’un échec. Notre écosystème devrait être tellement dynamique qu’on ne devrait pas avoir besoin de cela. On manque encore d’exits en France. Mais cela est en train de changer, raconte l’entrepreneur. Tout ce qui est peut contribuer à mettre en valeur les startups françaises est une bonne chose“.
Pour iAdvize, qui veut réinventer l’expérience des relations-clients en faisant intervenir des robots et des experts, faire partie du Next40 a déjà eu des retombées concrètes en France, précise Nicolas de Rosen. La startup a reçu plusieurs candidatures de “talents français” à la suite de l’annonce de la sélection. Aux Etats-Unis, l’appartenance à un tel label peut permettre de renforcer la crédibilité d’une compagnie aux yeux de clients. “On peut utiliser le fait que c’est un label lancé par la France et Emmanuel Macron, poursuit-il. Le Next 40 est une marque facile à comprendre, toute fraîche. Il faut s’appuyer dessus pour construire le branding“.
Il y a un effet com’ très puissant qui bénéficie aux réussites françaises moins visibles que BlaBlaCar ou Datadog, abonde Emmanuel Arnaud. Depuis notre sélection, on a eu des appels d’investisseurs, de journalistes…“.
Parmi les quelques articles parus dans la presse américaine, une tribune publiée dans le Washington Post présente le Next40 comme un instrument du gouvernement pour conserver “ces compagnies dans le giron national“: “Cela n’est pas de nature à résoudre le problème plus large des startups françaises qui s’installent aux Etats-Unis pour être rachetées ou entrer en bourse“, écrit Lionel Laurent, éditorialiste.
J’aurais tendance à l’assumer, rétorque Emmanuel Arnaud. Si toutes les startups américaines faisaient leur exit auprès d’un fonds ou d’une entreprise chinoise, cela deviendrait un enjeu pour l’économie américaine. Les plus belles boîtes américaines ne le resteraient pas“. Le responsable de la French Tech Boston fait toutefois remarquer que la biotech, secteur porté à Boston par des startups françaises à succès, est largement absente du Next40.

Hollande et Sarkozy: deux "ex" à New York en même temps

On va finir par croire que ces deux-là s’aiment bien. François Hollande et Nicolas Sarkozy seront à New York lundi 18 et mardi 19 novembre pour une série d’événements publics. Peut-être se croiseront-ils ?
Dès lundi, Nicolas Sarkozy participera au gala de la Sciences Po American Foundation à Gotham Hall. La fondation lève des fonds pour accroitre la visibilité et l’attractivité aux Etats-Unis de Sciences Po, établissement dont Nicolas Sarkozy a été un étudiant peu assidu de son propre aveu – il était aussi conseiller municipal à Neuilly et a passé son diplôme d’avocat lors de son passage à l’Institut d’études politiques de Paris. L’ex-chef de l’Etat participera pendant la soirée à une discussion avec la journaliste Hala Gorani, présentatrice de l’émission Hala Gorani Tonight et correspondante à Londres de la chaine d’information internationale CNN International. Le lendemain, l’ancien président participera à une séance de dédicaces à la librairie Albertine à partir de 11am. Il signera ses mémoires, Passions. Entrée libre et gratuite.
Pour François Hollande, qui était venu à New York en mars pour une visite éclair dans le cadre de sa fondation La France s’engage, le programme commence lundi après-midi par une visite du siège de Dream, une association qui oeuvre pour l’égalité des chances à travers le sport. Basée à East Harlem, elle organise depuis dix ans des échanges avec l’association française Sport dans la ville, lauréate 2018 d’une bourse de La France s’engage, pour permettre à des jeunes issus de quartiers défavorisés de New York de traverser l’Atlantique. L’ex-président sera accompagné de l’ancien footballeur Raì, co-fondateur de l’association Gol de Letra, et du président de Carrefour Alexandre Bompard.
Le lendemain, la matinée aura des accents plus politiques. François Hollande participera à un petit-déjeuner (sur invitation uniquement) organisé par la French American Foundation. Il parlera de son livre Répondre à la crise démocratique et des défis qui pèsent sur la démocratie en France et aux Etats-Unis. Il se rendra dans la foulée à la Maison française de NYU pour une discussion informelle sur des thèmes similaires.

Conférence : Élever vos enfants entre plusieurs cultures

Mariam Navaid Ottimofiore a quelques raisons de s’y connaître en expatriation, et en éducation multiculturelle. Ces 15 dernières années, elle a vécu dans 7 pays, sur 3 continents. Avant cela, née au Pakistan, elle a grandi à Barheïn et New York. Elle a ensuite épousé un mari Italo-Allemand et élève deux enfants multilingues…
Au fil de ses expériences, elle devenue experte et auteure de plusieurs livres sur l’éducation et la vie des enfants grandissant “entre plusieurs cultures”, dont le dernier publié cette année, “The messy mobile life”.
Mariam Navaid Ottimofiore est l’invitée d’une des conférences de la sixième Bilingual Fair, samedi 23 novembre à New York, où elle sera interviewée par Sharon Schanzer, parent d’élève au Lycée français de New York. Elles discuteront des difficultés mais aussi des chances qu’offrent une éducation multiculturelle et multilingue.
La conférence, en anglais, (“Raising Happy Kids Between Cultures and Languages”) a lieu à 1:30 pm. (Inscriptions ici).
Le programme complet des conférences de la Bilingual Fair:
10:30am à 11:30am: Bilingualism and multiculturalism in Public Schools
11:45am à 12:45pm: Navigating Special Education in New York City and the Bilingual Child with Special Needs
11:45am à 12:45pm: Trials and Tribulations of maintaining minority languages alive : the example of Sardinian, Catalan, Alsatian and Breton languages
1:30pm to 2:30 pm: Raising happy kids between cultures and languagesMariam Ottimofiore Navaid
2:45 to 3:45 pm: Singing and speaking: reciprocal influences of music and language in early childhood development and learning

 

Avec une nouvelle ouverture à San Francisco, Decathlon continue sa percée au pays du baseball

Le troisième magasin Decathlon de la Bay Area a officiellement ouvert ses portes le vendredi 15 novembre à San Francisco. Situé dans le Potrero Center, un centre commercial situé sur 16th street et Potrero, il offre, tout comme le magasin d’Emeryville, la gamme complète des produits Decathlon. “C’est très important que les clients puissent voir nos produits, les toucher, les essayer“, rappelle Sophie O’Kelly de Gallagh, Chief Operating Officer de Decathlon USA. “Ils découvrent ainsi l’étendue de notre offre, sans avoir à traverser le Bay Bridge pour aller jusqu’à Emeryville.

L’entrée du nouveau Decathlon de Potrero Hill. Crédit: Frédéric Neema

Situé entre un supermarché et une animalerie, ce nouveau magasin bénéficiera sans doute de la proximité de ces autres commerces pour attirer les clients, nouveaux ou déjà convertis à la marque. Il se différencie également de la première enseigne, ouverte fin 2017 sur Market street, et dont la surface ne permet de présenter qu’un aperçu des produits Decathlon: “Ce premier magasin continuera d’exister comme laboratoire pour tester de nouveaux produits et les présenter à nos clients. Le magasin d’Emeryville aurait sans doute été différent si nous n’avions pas tant appris de celui de Market pendant les quinze mois qui ont précédé l’ouverture de notre deuxième enseigne. Chaque ouverture permet d’affiner notre stratégie et d’ajuster notre offre“, confie Sophie O’Kelly de Kallagh. Si certains produits comme les tentes et les équipements de sports de montagne ont confirmé leur succès, d’autres produits ont fait leur apparition dans le catalogue Decathlon: “Nos clients réclamaient un modèle particulier de glacière, ainsi que l’équipement nécessaire pour jouer au base-ball. Nous avons donc sélectionné des fabricants locaux pour ajouter ces produits à notre gamme, et ainsi satisfaire les besoins de notre clientèle san franciscaine.
De l’ouverture du magasin d’Emeryville, Decathlon a tiré de nombreux enseignements, à commencer par la nécessité d’éduquer sa clientèle à de nouveaux procédés comme le système d’encaissement mobile, loin d’être intuitif pour tout le monde. “Les clients ont l’habitude de faire la queue près de l’entrée du magasin pour payer. Régulièrement, nous faisons des annonces pour leur expliquer qu’ils peuvent régler leurs achats auprès de n’importe quel vendeur dans le magasin, grâce aux caisses mobiles, et éviter ainsi d’attendre trop longtemps.
Partenariat avec les Giants
Autre enseignement: l’importance de s’intégrer à la communauté avoisinant les magasins pour se faire connaître. “A Emeryville, nous avons tissé ces liens grâce à des opérations de charité, comme la distribution de ballons à différentes organisations“, explique Sophie O’Kelly de Gallagh. Le magasin de Potrero se situe à l’emplacement du Seals stadium, premier terrain de l’équipe de baseball des San Francisco Giants. Il semblait tout indiqué de faire un partenariat avec cette équipe: “Faire connaître sa marque est la clef de la réussite. Celle des Giants est connue depuis plus de cent trente ans, et nous sommes très heureux de nous associer avec eux pour participer à leurs initiatives en faveur des jeunes.
La plaque commémorative rappelant l’emplacement du Seals Stadium. Crédit: Frédéric Neema

Forte de la réussite des deux premiers magasins, qu’elle entend confirmer avec cette troisième ouverture, la marque reste discrète sur ses futurs plans d’expansion: “Nos décisions interviennent après chaque ouverture de magasin. On attendra de voir comment marche Potrero avant de décider si nous voulons continuer à nos étendre et où“, explique Sophie O’Kelly de Gallagh. “C’est sûr que ce n’est pas la place qui manque dans la Bay Area.

Moi Impat: "C'est en partant à l'étranger qu'on se rend compte que la France est un beau pays"

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Surprise, bonheur, mais aussi déception, désillusion sont des sentiments que connaissent bien celles et ceux que l’on appelle les “impatriés”. Pour son podcast “Moi impat”, French Morning a donc tendu son micro à des Français qui racontent comment ils ont vécu leur retour au pays.
Au micro d’Eric Gendry pour ce 37ème épisode sur l’impatriation, Nathalie Lejeune qui a vécu au Mexique puis en Turquie où elle est restée à chaque fois deux ans. La Française reconnaît volontiers que ces expériences d’expatriation a consolidé les liens familiaux. “C’était l’occasion de se retrouver, de découvrir des choses ensemble”, explique-t-elle.
Si elle est rentrée au pays, c’est parce que ses parents “n’allaient pas bien”. “Je voulais aussi retrouver mes trois grands enfants qui étaient restés en France”, confie Nathalie Lejeune, qui s’était expatriée en Turquie seulement avec son mari et sa dernière. La chance pour elle a été qu’un emploi l’attendait à son retour, celui-là même qu’elle avait laissé pour partir à Istanbul.
Selon elle, “c’est en partant à l’étranger qu’on se rend compte que la France est un beau pays”. Revenir à la maison a donc été un vrai bonheur, avec le plaisir de retrouver sa famille et ses amis, bien qu’elle a vécu une phase peu évidente, devant faire des allers-retours entre la France et la Turquie pendant quelques mois, son mari étant resté là-bas une année supplémentaire. “J’avais l’impression de ne pas avancer”, confesse Nathalie Lejeune.
Listen to “Episode 37 : Nathalie Lejeune” on Spreaker.

Que faire pour Thanksgiving à Washington DC?

La dinde en famille ou entre mais, c’est bien. Mais vous n’allez pas faire que ça pendant ce long week-end. French Morning donne quelques pistes pour faire le plein d’activités dans la région de Washington DC. 
La parade, évidemment
Washington DC n’a pas sa propre parade. Pour voir un défilé traditionnel, il faut se rendre dans la banlieue, en Virginie ou dans le Maryland. A Silver Spring, dans le Maryland, la parade de Thanksgiving est organisée le samedi précédant le jeudi férié, donc le 23 novembre cette année. Le défilé démarre à 10 heures du centre-ville de Silver Spring, sur Ellsworth Drive, pour se diriger vers le sud sur Georgia Avenue jusqu’à Silver Spring Avenue, où il prend fin vers midi. Ce qu’il ne faut pas rater? Le char sur le thème de Thanksgiving qui traîne une dinde gonflable de plus de 3 mètres. 
L’autre parade, à Reston en Virginie, commence à 11 heures. La tradition un peu spéciale de ce défilé? Des bénévoles distribuent des sonnettes aux enfants le long de la rue du marché, avant le début du défilé. A noter, le Père Noël sera aussi au rendez-vous!
Avant le réconfort, un “Turkey Trot”?
C’est une des traditions de ce jour où l’on montre notre “reconnaissance”. La “Turkey Trot” est une course ou une marche organisée par diverses associations pour collecter des fonds pour les personnes défavorisées. Le 28 novembre prochain, “Trot for Hunger” donne rendez-vous sur la Freedom Plaza à Washington DC entre 8.30am et 9.15am pour trois différentes courses. 
Dans le Maryland, rendez-vous à Bethesda pour la “Turkey Chase”, organisée tous les ans depuis 1982! Deux courses sont possibles, une 2 miles pour les débutants et une course de 10 kilomètres pour les plus chevronnés. En Virginie, Alexandria accueille la “Alexandria Turkey Trot”, une course de 5 miles à partir de 9am. 
Les restaurants proposent des menus de Dinde !
Pour mélanger la tradition française et américaine, le chef français de Convivial a concocté un menu de Thanksgiving qui met l’eau à la bouche. Entre la soupe à l’oignon ou un saumon fumé en entrée, ou le choix entre une dinde et une bouillabaisse, le restaurant offre une multitude d’options qui devraient faire le bonheur de tous les membres d’une famille. Comptez 58 dollars par personne. Si vous préférez rester à la maison, Convivial propose un “Thanksgiving to go” pour 45 dollars par personne. 801 O Street NW
Pour les végétariens, Succotash propose un menu sans viande avec du tofu cuisiné à l’ancienne, un macaroni au fromage butternut et du cheesecake à la citrouille. Les menus végétariens et non végétariens coûtent 55 dollars par personne, 27,50 dollars pour les enfants de 12 ans et moins. 915 F St., NW; 186 Waterfront St.
Pour un repas très traditionnel, The Riggsby propose une assiette de dinde avec de la purée de patates douces et une sauce aux canneberges. Le menu, composé de trois plats, comprend tous les classiques. Comptez 55 dollars pour les adultes, 30 dollars pour les enfants. 1731 New Hampshire Ave., NW.
Les musées sont ouverts
Bonne nouvelle, les musées du réseau Smithsonian sont ouverts le jour de Thanksgiving! Si vous avez de la famille, ou que vous cherchez des activités à faire avec les enfants, le zoo ou le musée des sciences naturelles sont donc ouverts. 
Pour les amoureux des belles peintures modernes, la National Gallery of Art, bien que ne faisant pas partie du réseau Smithsonian, est également ouverte pendant ce long weekend. En Virginie, vous pourrez aller visiter le manoir et le musée de George Washington à Mount Vernon.

Le guide du pourboire aux Etats-Unis : à qui donner un "tip" et combien ?

Le célèbre “tip” est l’une des caractéristiques auxquelles il faut se plier lorsqu’on vit aux Etats-Unis, sous risque de paraître malpoli et “rude” aux yeux des Américains. Au restaurant, vous savez (en principe). Mais ce ne sont pas les seuls endroits où on attend de vous un petit billet en addition à la note finale. Les Américains considèrent qu’un service doit toujours être remercié par un pourboire plus ou moins généreux.
Reste qu’aucune loi ne régit le montant des pourboires et le sujet divise les Américains eux-mêmes. Faut-il donner aux coiffeurs, aux chauffeurs de taxi et à sa baby-sitter ? Est-ce impoli de ne pas donner de “tip” aux livreurs de journaux ? French Morning vous en dit plus.
Les métiers de cosmétique, un pourboire qui fait une énorme différence 
Aux Etats-Unis, la plupart des coiffeurs ne reçoivent pas de salaire fixe et se rémunèrent à la prestation. Ils doivent également verser une commission au salon de coiffure. Par contre, le “tip” leur revient entièrement et cela représente ainsi une grosse partie de leur salaire. À voir le nombre d’articles sur le sujet, les Américains sont divisés sur le montant du “tip” : 10% de la prestation pour les plus stricts et entre 20 et 25% pour les plus généreux. En revanche, si le coiffeur qui vous coiffe possède son propre salon, alors vous n’avez pas forcément à vous sentir coupable si vous ne sortez pas le porte-monnaie. Pour les esthéticiennes, les manucures, massages et les salons de beauté, les règles sont les mêmes : rajouter entre 10 et 20%. Quant aux artistes comme les tatoueurs, ils attendent également un petit pourboire. 
Le personnel de la restauration rapide 
Il n’y a pas que les serveurs qui reçoivent un pourboire ! À chaque fois que vous commandez un café ou un menu dans une chaîne de café ou de restauration rapide, on vous demandera si vous voulez rajouter un “customer tip”. Vous ne serez pas spécialement mal vu si vous ne laissez rien -contrairement au restaurant- mais il est d’usage de verser un tip d’environ 10% de la note lors du paiement. Cet argent s’ajoutera au salaire (parfois maigre) de l’employé qui vient de vous faire un café ou du serveur au bar.
Les chauffeurs de taxi
Encore une fois, aucune règle officielle n’existe, mais il est d’usage de laisser environ 10% dans les taxis, surtout si vous avez des bagages. Si vous commandez votre taxi sur une application, il est possible depuis 2017 de laisser un pourboire directement via votre téléphone. Tout le monde ne laisse pas 15% de pourboire, certains se contentent de donner 5% et nombreux sont ceux qui ne laissent rien. Une étude récente a même montré que 60% des clients de Uber ne laissent jamais de tip et seulement 1% laissent un pourboire à chaque fois. 
Les livreurs
Comme pour les serveurs de restaurants, les livreurs de pizza sont souvent rémunérés grâce aux “tip” que les clients laissent lorsqu’ils récupèrent leur commande. Vous pouvez laisser entre 10 et 20%, sachant que 10% est souvent le minimum et correspond à un service plutôt mauvais. Comme pour les taxis, la “sharing economy” a changé la donne. Les livreurs d’Instacart étaient ainsi récemment en grève pour réclamer que le pourboire proposé par défaut sur l’application passe de 5% à 10%.
En revanche, le livreur de journaux ne s’attend pas forcément à un pourboire de votre part, mais il s’attendra à ce que vous pensiez à ses étrennes en fin d’année (lire plus bas).
Le caissier qui remplit les sacs au supermarché 
Aux Etats-Unis, les caissiers ont une double tâche puisqu’ils participent à remplir vos sacs de course. De nombreux Américains laissent alors la monnaie ou quelques dollars pour les remercier, même si ce n’est pas un véritable pourboire.
La baby-sitter, un bon point pour avoir un service “last minute”
Rien ne vous obliger à tiper la baby-sitter, car elle est déjà rémunérée par heure. Par contre, rien ne vous empêche de le faire, car cette dernière se rappellera de vous lorsque vous l’appellerez à 20h un samedi soir dans l’espoir de faire garder vos enfants à la dernière minute.
Le bagagiste d’un hôtel, le portier et les femmes de chambres 
En général, il faudrait donner entre 1 et 2 dollars par nuit aux femmes de chambres et jusqu’à 5 dans les hôtels de luxe, et autant pour le bagagiste, s’il vous donne un coup de mains. Bien sûr, tout dépend de l’hôtel, de la qualité du service et de l’état dans lequel vous laissez la chambre avant de partir. Pour ceux qui vivent dans une grande ville, n’oubliez pas le portier. Les “doormen” reçoivent environ un dollar par bagage, voire plus en fonction des services qu’il rend (vous appeler un taxi par exemple).  
Les étrennes, une tradition de fin d’année 
Préparez votre porte-feuille, les étrennes commencent à partir du mois de Décembre aux Etats-Unis. Cette tradition a pour objectif de remercier le personnel que vous avez l’habitude de fréquenter : la baby-sitter, le concierge ou portier, le livreur de journaux, le personnel de ménage, de la maintenance… Les Américains profitent des étrennes pour doubler le pourboire de leur coiffeur et offrent des cadeaux à la maîtresse d’école ou à l’instituteur de leurs enfants.
Ceux qui n’ont pas droit au pourboire 
Les médecins et spécialistes, les vendeurs en boutique et les commerciaux, les professionnels qui viennent gérer les espaces publics, les professeurs et instituteurs, les policiers, les journalistes, les membres du gouvernement en général… 

The Mustang, le film de Laure De Clermont-Tonnerre projeté à Harlem

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La réinsertion d’individus incarcérés grâce aux animaux est un modèle dans le domaine de la réinsertion des délinquants aux États-Unis, et un sujet d’inspiration pour les films et courts-métrages de la française Laure De Clermont-Tonnerre.

Dans son court métrage Rabbit, on suivait le parcours d’un petit lapin blanc livré et abandonné aux soins d’une détenue d’une prison de haute sécurité de l’État de Washington qui devra s’en occuper pour voir sa peine diminuer. 

Dans The Mustang (Nevada en français), Roman Coleman, interprété par Matthias Schoenaerts est condamné dans une prison rurale du Nevada et va tenter de sortir de son mutisme et de son exclusion grâce à un programme de réhabilitation sociale prescrit par l’Etat : le dressage de mustangs, des chevaux sauvages du Nord-Ouest américain.

Le premier long métrage de la réalisatrice française Laure De Clermont-Tonnerre a été présenté et primé à la critique du Festival de Sundance, le principal festival américain de cinéma indépendant qui se tient chaque année à Park City et Salt Lake City dans l’Utah.

La projection aura lieu mercredi 20 novembre à 7 pm au Silavana, club social de South Harlem, dans la salle de concert en bas, sur écran et vidéo-projecteur.

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Que voir au Houston Cinema Arts Festival ce week-end?

Organisé par le MFA (Museum of Fine Arts), le Houston Cinema Arts Festival était d’abord consacré aux films sur les artistes et leurs vies. Cette année, tout en conservant a mission initiale, les programmateurs ont élargi leurs horizons. On y parle aussi vol vers la lune ou rodéo…
A ne pas manquer: le film de la soirée d’ouverture, Waves, du texan Trey Edward Shults, un drame familial annoncé par les critiques comme un des prétendants sérieux aux prochains Oscars (jeudi 14 novembre à 7:30pm).
“A Hidden Life”, de Terrence Malick est également très attendu. Basé sur l’histoire vraie de Blessed Franz Jägerstätter, objecteur de conscience autrichien, qui refusa de se battre pour le Troisième Reich (Vendredi 15 novembre à 7pm).

‘Sugar Cane Alley’

“Sugar Cane Alley”, sorti en 1983 est un film de la martiniquaise Euzhan Palcy, qui fut la première femme noire à remporter un César en 1989 pour “Une saison blanche et sèche”. Le festival lui rend hommage avec cette projection, suivie d’une séance de questions-réponses avec la réalisatrice. (Samedi à 7pm).

Tout le programme ici.

Vin en vrac, degré d’alcool…: les astuces des vins français pour échapper aux taxes douanières américaines

A mi-chemin entre Orlando et Tampa, la ville de Winter Haven, connue pour son LegoLand, n’a pas grand chose pour faire rêver les défenseurs des terroirs français. Et pourtant, les regards de nombre de producteurs et d’importateurs de vins hexagonaux se tournent vers ces marais de Floride depuis peu, comme un des endroits d’où pourrait venir l’espoir face aux droits de douane de 25% imposés sur les vins français depuis fin octobre par l’administration Trump.

C’est dans les chaînes d’embouteillage ultra-moderne de Florida Caribbean Distillers, sise à Winter Haven, que l’affaire se joue. Connue pour sa production de rhum et de sangria, l’entreprise annonçait quelques jours après l’entrée en vigueur des sanctions américaines contre le vin français, le lancement d’un nouveau rosé, nommé… Le Rosey et produit dans la région nîmoise par le groupement de producteurs “Vignobles & Compagnie”. Mais contrairement aux autres productions viticoles françaises, le vin en question n’est pas touché par les nouveaux droits de douane car il est embouteillé aux Etats-Unis après avoir été importé en vrac. Les tariffs décidés par l’administration américaine ne concernent en effet que les vins importés en bouteilles de moins de deux litres. Au-delà, aucune taxe à payer!

Aubaine

Pour Florida Caribean Distillers, c’est une aubaine. “Nous travaillons sur ce projet d’importation de vin, embouteillé chez nous, depuis quelques temps, raconte Dave Steiner, directeur commercial de l’entreprise. Le vin, et en particulier le rosé, est la catégorie qui se porte particulièrement bien dans notre secteur des alcools. Nous voulions nous lancer sur ce marché. Et tout à coup, ces droits de douane arrivent et nous donnent un avantage prix de 25%!”. Le vin est commercialisé principalement dans l’est des Etats-Unis et le midwest, et vise le marché de masse: quelque 600.000 bouteilles vont être mises en vente aux alentours de 9.90$ au détail.

Evidemment, le lancement n’est pas passé inaperçu parmi les importateurs et distributeurs français. Propriétaire de Empire State of Wine, détaillant à New York, Eddy Le Garrec confie qu’il a, avec ses partenaires importateurs, “trouvé une usine d’embouteillage à Montréal” et envisage d’importer en vrac le rosé de provence qu’affectionnent ses clients. “Cela nous coûtera encore moins cher que l’importation des bouteilles avant les “tariffs”. Finalement, avec ces sanctions, ils nous auront peut-être rendu service” s’amuse-t-il.

De son côté, le représentant d’un important producteur de la vallée du Rhône qui ne souhaite pas s’exprimer publiquement sur l’exploitation de ce “loophole”, confirme: “nous avons tout de suite commencé à regarder la possibilité d’importer en vrac et embouteiller ici. Mais le problème c’est qu’il y a peu de capacité sur les chaînes d’embouteillage”. Surtout, mettre en place une nouvelle chaîne logistique et commerciale pour passer de l’importation de bouteilles à l’importation en vrac peut prendre beaucoup de temps et nécessiter des investissements démesurés si les sanctions devaient ne durer que peu de temps.

La barre des 14°

En revanche, il y a un autre “trou” dans le dispositif de sanctions américaines qui est déjà exploité à plein. Seuls les vins de moins de 14° d’alcoolisation sont en effet concernés. L’administration américaine n’a jamais expliqué son choix -pas plus que celui de ne pas imposer de droits sur le champagne et autres vins pétillants par exemple- mais il reprend la distinction traditionnelle de la réglementation américaine entre “table wine” (moins de 14°) et “liquor wine” (plus de 14°). Or, la réalité de la production est que beaucoup de vins se trouvent en fait très proche de cette limite. “Tester le degré d’alcool n’est en outre pas une science exacte, explique un expert du secteur. Du coup, les autorités tolèrent traditionnellement une marge d’erreur”. Ainsi un “vin de table” testé à 13,8° peut tout à fait légalement être étiqueté à 14.2° et échapper aux droits de douane de 25%. A cette zone grise, s’ajoute l’effet pour le millésime 2018 -qui constitue le gros des importations en ce moment- de la sécheresse, qui a fait augmenter la teneur en sucre, et donc en alcool, de beaucoup de productions, les faisant passer dans la catégorie des plus de 14°.

Mais si ces deux “loopholes” de la réglementation américaine alimentent bien des conversations dans le milieu du vin français aux Etats-Unis, leur effet, comme celui des sanctions plus largement, est pour l’heure difficile à mesurer. “Ce qu’on constate surtout, note-t-on du côté de l’Ambassade de France, c’est qu’il y a eu hausse des commandes entre l’annonce des sanctions, en août, et leur entrée en vigueur en octobre. C’est ce que de notre côté nous avons conseillé à la filière”. Eddy Le Garrec d’Empire State of Wine a fait exactement cela: “j’ai de très gros stocks, je n’importe plus d’ici à la fin de l’année”. Le détaillant est même allé plus loin, en utilisant les “tariffscomme argument commercial: “j’ai envoyé des offres spéciales à mes clients en leur disant que c’étaient les dernières bouteilles avant l’augmentation des prix”. Résultat, un chiffre d’affaires plus que doublé en octobre.

Mais cet effet d’aubaine est par définition limité dans le temps. Les premières bouteilles arrivées sur le territoire américain après l’entrée en vigueur des droits de douanes supplémentaires vont commencent à peine à arriver chez les détaillants. “Et là, les “loopholes” et autres astuces ne vont pas suffire, il va falloir se battre sur les prix” note Antonin Bonnet, directeur export de Maison Chapoutier à New York. Le producteur du Rhône a ainsi coupé la poire en deux avec son importateur: “nous baissons nos prix de 12% et l’importateur de 11% pour compenser la totalité de la taxe”. Plusieurs distributeurs américains ont purement et simplement annulé les commandes auprès des producteurs qui n’acceptaient pas de diminuer leurs prix pour compenser la taxe.

En 2018, la France avait vendu un milliard d’euros de vins tranquilles (ceux concernés par la taxe additionnelle) aux Etats-Unis. Le ministère français de l’Economie estime que les nouveaux droits de douane pourraient coûter jusqu’à 300 millions d’euros à la filière  viticole hexagonale, en année pleine. Certains responsables de la filière sont encore plus alarmistes. Antoine Leccia, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS), dit “craindre une baisse des ventes de l’ordre de 50%”.