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Carla Ferrari (Naples, Italie) : La cuisine, « un pont entre les cultures » pour l’ex-Top Chef

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Carla Ferrari incarne l’histoire d’une passionnée de cuisine qui fait vibrer les saveurs italiennes et françaises avec un talent unique. Tout commence avec une connexion profonde à ses racines italiennes : une curiosité pour l’Italie héritée de ses grands-parents qui l’amène à choisir Turin pour ses études. Cette première immersion, autant culturelle que culinaire, réveille en elle un désir d’explorer et de repousser les limites de la tradition italienne.

Sa carrière prend un tournant inattendu lorsqu’elle y ouvre une pizzeria, défiant tous les pronostics : une Française réussit à s’imposer dans le cercle très fermé de la gastronomie italienne. Sa pizzeria est reconnue parmi les meilleures d’Italie, un exploit qui témoigne de son audace et de sa maîtrise des techniques italiennes, tout en y infusant de son propre style. Cet équilibre entre tradition et innovation, elle le poursuit dans une nouvelle aventure lorsqu’elle accepte, après un message Instagram inattendu, de participer à Top Chef en France. Ce passage dans l’émission la fait connaître au public français, qui découvre une cheffe à la fois ancrée dans ses racines et ouverte aux échanges entre cultures.

Aujourd’hui installée à Naples avec sa famille, Carla continue de jongler entre ses deux identités, puisant dans la richesse de ses origines pour innover. Elle voit la cuisine comme un « pont entre les cultures », où chaque recette est une déclaration de passion et d’authenticité. Sa capacité à maintenir cet équilibre, à rester fidèle à ses origines tout en se réinventant, nous rappelle les mots de Marcus Garvey : « L’homme qui ne connaît pas ses racines ressemble à un arbre sans racines ». Pour Carla Ferrari, ces racines nourrissent chaque plat, chaque projet, et son parcours inspire tous ceux qui souhaitent allier créativité et héritage culturel.

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

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Les bizarreries de la Constitution des États-Unis de 1787 et leurs conséquences en 2024

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Pour un Français, les élections américaines peuvent paraître déconcertantes. Comment expliquer qu’en 2024, Donald Trump pourrait être élu avec moins de voix que Kamala Harris ? Pourquoi le droit à l’avortement occupe-t-il une place centrale dans ces élections alors qu’une large majorité d’Américains y est favorable depuis longtemps ? Et pourquoi aucune loi fédérale sur l’immigration n’a pu être adoptée depuis près de trente ans alors qu’il s’agit d’un sujet majeur à chaque élection ?

Il faut revenir aux origines de la Constitution des États-Unis pour comprendre. Rédigée en 1787, soit deux ans avant la prise de la Bastille, par un groupe de délégués des 13 États nouvellement indépendants, elle est le fruit de compromis difficiles. Ces compromis, toujours en vigueur près de 250 ans plus tard, peuvent paraître étranges aux observateurs contemporains. Pourquoi George W. Bush en 2000 et Donald J. Trump en 2016 ont-ils été élus malgré un déficit de voix respectivement de 500 000 et de près de trois millions par rapport à leurs adversaires ?

La plupart des Américains vous diront que la Constitution prévoit une élection indirecte via des grands électeurs désignés État par État. Mais si vous leur demandez l’origine de ce système unique, absent des autres grandes démocraties, les réponses deviennent plus floues. Certains évoquent la protection des petits États; d’autres mentionnent la défense de la République contre le populisme, via l’élection de représentants supposés plus « sages » que le peuple peu éduqué du XVIIIe siècle.

Un système hérité de 1787 à l’avantage du candidat républicain aujourd’hui

La réalité est bien différente, mais elle est aujourd’hui enfouie, car jugée honteuse. L’origine de ce mode d’élection indirecte remonte à l’esclavage, en vigueur dans tous les États en 1787. Si les délégués s’accordaient sur le fait que seuls les hommes blancs pourraient voter, les États du Sud, où vivaient d’importantes populations d’esclaves, souhaitaient que ces populations, bien que privées du droit de vote, soient néanmoins comptabilisées pour renforcer leur poids électoral face aux États du Nord.

Aucun système d’élection directe n’aurait permis de donner plus de poids aux hommes blancs du Sud qu’à ceux du Nord. Les délégués de Philadelphie ont donc innové en concevant un système d’élection indirecte, reposant sur des grands électeurs. Chaque État obtenait ainsi un nombre de grands électeurs proportionnel à sa population blanche, augmentée de 60% du nombre d’esclaves. C’est le fameux « compromis des trois cinquièmes », qui a permis aux États du Sud de renforcer leur influence grâce aux esclaves, sans leur accorder le droit de vote. Mathématiquement élégant, mais indéfendable aujourd’hui.

Certes, l’abolition de l’esclavage en 1865 et les lois sur les droits civiques de 1965 ont fait disparaître toute justification de ce système complexe, conçu pour les mœurs du XVIIIe siècle. Cependant, aucun amendement n’a réformé le mode d’élection prévu par l’Article II de la Constitution des États-Unis. Aujourd’hui, avec des électeurs démocrates concentrés dans quelques grands États comme la Californie et New York, le système hérité de 1787, issu de l’esclavage, pourrait permettre au candidat républicain de 2024 de remporter plus de grands électeurs avec moins de voix. C’est ainsi que les élections du 5 novembre restent si incertaines et dépendent des seuls « swing states ».

L’absence de loi fédérale sur l’avortement 

Venons-en à l’avortement. Tous les États européens ont adopté des lois sur l’avortement par voie parlementaire, comme l’a fait l’Assemblée nationale en 1974 en France. Aux États-Unis, en revanche, jamais le Congrès n’a légiféré sur cette question. C’est la Cour suprême qui a légalisé l’avortement en 1973 avec l’arrêt Roe v. Wade, avant de revenir sur cette décision en 2022, plaçant ce sujet au cœur des élections de 2024. Pourtant, près des deux tiers des Américains soutiennent le droit à l’avortement. Pourquoi le Congrès n’a-t-il jamais adopté de loi sur ce sujet, contrairement à toutes les autres grandes démocraties ?

Là encore, il faut se replacer en 1787. En dehors de la démocratie athénienne de Périclès et de la République romaine de Cicéron, les délégués réunis à Philadelphie disposaient de peu d’exemples de démocraties fonctionnelles pour guider la fondation de leur jeune république. Craignant le retour d’une dictature et soucieux de préserver les prérogatives des États face au gouvernement fédéral, les 13 États fondateurs ont mis en place un système d’une complexité extrême où chaque institution est contrôlée par les autres : le célèbre principe des « checks and balances ».

L’un des aspects les plus surprenants de ce système est le processus d’adoption des lois. Pour qu’une loi fédérale soit approuvée, il faut l’accord complet de trois institutions indépendantes les unes des autres : la Chambre des représentants, le Sénat et le Président. Aucune démocratie européenne n’impose un tel mécanisme, souvent source de blocages. Au Royaume-Uni, la Chambre des communes a le dernier mot sur la Chambre des lords et peut renverser le Premier ministre. En Allemagne, le Bundestag prime sur le Bundesrat et peut destituer le Chancelier. En France, la Constitution de 1958 suit une logique similaire : l’Assemblée nationale a le dernier mot sur le Sénat et peut renverser le Gouvernement. Le Président de la République, quant à lui, n’a pas le pouvoir de bloquer une loi. À l’exception de l’Italie, qui exige un vote conforme des deux chambres, toutes les démocraties en Europe donnent le dernier mot à l’une de leurs institutions.

Ces systèmes, rédigés bien plus récemment que la Constitution des États-Unis, ont bénéficié des expériences démocratiques modernes et présentent l’avantage de l’efficacité : lorsqu’une majorité change, une loi cruciale peut être adoptée à la majorité simple d’une seule institution.
Ce fut le cas en France avec la légalisation de l’avortement en 1974 ou l’abolition de la peine de mort en 1981, malgré les passions que ces débats suscitaient à l’époque.

Rien de tel n’est possible dans le système fédéral américain. Sur des questions de société aussi sensibles que l’avortement, la peine de mort ou le mariage homosexuel, aucun texte n’a jamais pu être adopté par le Congrès. C’est donc la Cour suprême qui intervient, en l’absence de législation, au terme de longues procédures judiciaires. Cela explique aussi le rôle éminemment politique de la Cour suprême aux États-Unis.

L’Union européenne « aussi complexe » que le système des « checks and balances » américain

En réalité, il existe en Europe un système tout aussi complexe que celui de la Constitution des États-Unis : l’Union européenne. Soucieux de préserver leurs prérogatives nationales, les États membres ont mis en place des traités qui exigent que les textes européens soient adoptés par l’accord conjoint de trois institutions indépendantes l’une de l’autre : le Conseil (qui regroupe les États membres), le Parlement européen et la Commission européenne.

J’ai eu l’occasion de pratiquer ce système pendant cinq ans à Bruxelles. Je me souviens d’un dîner avec Jean-Luc Lagardère, le fondateur de Matra, qui, avec un certain mépris, avait lancé : « L’Europe, c’est le règne des maquignons, tout se marchande. » J’avais trouvé cette formule
excellente et révélatrice d’un système où l’adoption de textes nécessite des compromis de toutes sortes pour obtenir l’accord des trois institutions. L’un de mes premiers chefs à la Commission, un vétéran des négociations communautaires, m’avait même confié son secret pour parvenir à un accord : « Il faut rendre les choses très compliquées. À un moment, plus personne n’y comprend rien, et les textes sont adoptés. »

Les Américains se plaignent, à juste titre, de l’incapacité de Washington à prendre des décisions. Ils méprisent leurs élus et détestent ce « marécage » que Trump promettait d’assainir en 2016 avec son célèbre « Drain the swamp! ». Ils reprochent au système son incapacité à adopter des lois de bon sens sur des sujets cruciaux comme l’immigration, les armes à feu ou l’avortement. L’une des causes réside dans la mécanique même de la Constitution des États-Unis, qui impose l’accord de trois institutions pour chaque loi, menant à des compromis souvent illisibles, à des marchandages peu glorieux et, bien souvent, à l’immobilisme.

Attention, ne dites jamais à des Américains que leur Constitution est perfectible. Pour eux, elle est parfaite. Elle est sacrée. Leur méfiance vis-à-vis de leurs élus n’a d’égal que leur vénération pour leur texte fondateur, dont le génie initial a permis deux siècles et demi de stabilité politique, de croissance économique, d’innovation technologique et de succès militaires. Cette tension est fascinante — et elle n’est pas près de disparaître.

Chaque semaine, French Morning publie la tribune d’une personnalité, extérieure à la rédaction, sur des sujets transatlantiques variés, afin d’alimenter le débat d’idées. Si vous souhaitez contribuer et proposer un texte (600 à 1200 mots), merci de nous contacter à l’adresse suivante : [email protected]

United Airlines ouvre une nouvelle liaison directe entre Washington et Nice

Fini les escales à Roissy Charles de Gaulle pour les personnes voyageant entre la capitale américaine et la Côte d’Azur. United Airlines annonce l’ouverture d’une route aérienne directe entre Washington et l’aéroport de Nice pour le printemps 2025. Une aubaine pour de nombreux voyageurs qui pourront bientôt bénéficier d’un transport vers la Méditerranée sans avoir à changer d’avion.

Quatre vols hebdomadaires

Après la liaison New York-Nice lancée en 2022, celle entre Washington et Nice fonctionnera de façon saisonnière, du 24 mai au 25 septembre 2025. Cette nouvelle route s’inscrit dans une stratégie « de vouloir offrir plus de destinations internationales et, si possible, originales qui répondent aux attentes de nos clients, explique à French Morning Grégoire Dutoit, Directeur des ventes France chez United Airlines.

Avec quatre vols par semaine, les départs auront lieu depuis l’aéroport international de Washington Dulles (IAD) à 5:20pm (heure locale) pour une arrivée prévue le lendemain à 8am. La compagnie a choisi un Boeing 767-300 pour cette liaison, un avion d’une capacité totale de 203 sièges dont 149 dédiés à la classe économique (32 sièges « Economy plus » offrent plus de place pour les jambes contre un supplément de prix), 24 en Premium Plus et 30 suites en classe affaires (les sièges s’allongent totalement).

Côté prix, l’aller-retour en classe économique commence à 700$ (repas et boissons gratuites; écrans individuels), 3000$ en Premium Plus et 5000$ en classe affaires.

Un plan d’expansion historique pour United

La suppression de l’escale entre Washington et Nice permet évidemment de réduite le temps du trajet : 9 heures contre 10h30 minimum actuellement. « Cette nouvelle liaison fait partie d’un plan d’expansion plus large, le plus grand de l’histoire d’United Airlines » s’est réjoui Grégoire Dutoit. En effet, la compagnie aérienne a décidé d’étoffer son offre avec 11 nouveaux vols et 8 nouvelles destinations d’ici l’été 2025.

En plus de Nice, c’est Dakar (liaison à l’année) et Venise (liaison saisonnière) qui seront désormais accessibles directement depuis Washington Dulles. United lancera également cinq nouveaux vols au départ de l’aéroport de New York/Newark vers des destinations qui ne sont actuellement desservies par aucune autre compagnie américaine, et notamment Nuuk (Groenland), Palerme, Bilbao, l’île de Madère et Faro.

Des nouveautés qui permettent au transporteur d’annoncer via communiqué de presse qu’il « assurera d’ici l’été prochain, 800 vols quotidiens vers et au départ de 147 destinations internationales, dont 40 exclusives qui ne sont desservies par aucune autre compagnie aérienne américaine ».

Les réservations sont d’ores et déjà ouvertes via le site d’United Airlines et l’application mobile de la compagnie.

Pourquoi les citrouilles sont-elles l’emblème d’Halloween ?

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Elles sont les visages d’Halloween. Creusées, décorées et mangées, ces cucurbitacées ont la cote pendant l’automne. Mais comment sont-elles devenues l’emblème quasi officielle de la fête qui fait peur ? C’est la question bête de la semaine.

L’utilisation du nom jack o’lanterns, le nom en anglais des citrouilles creusées et illuminées d’une bougie, remonterait au XVIIe siècle en Angleterre, mais elle trouve son origine dans un vieux conte irlandais. L’histoire d’un homme surnommé Stingy Jack, littéralement « Jack l’avare », ivrogne et radin. Un jour, le diable décide de le condamner à l’enfer mais Stingy Jack le dupe et arrive à obtenir qu’il le laisse tranquille à jamais.

À sa mort, plusieurs années plus tard, Stingy Jack est refusé à la fois au paradis – du fait de sa vie de débauche – et en enfer – le diable n’en veut pas et lui conseille de revenir d’où il vient. Le chemin étant sombre, il lui offre des braises de l’enfer que le vieil avare place dans un navet en guise de torche. Depuis ce jour, « Jack à la lanterne » est condamné à errer entre le monde des vivants et des morts avec sa torche.

Du navet irlandais à la citrouille américaine

De cette légende est née la tradition, millénaire, de placer des navets creusés et illuminés au seuil des maisons pour chasser les esprits. Quelque part au cours du XVIIe ou XVIIIe siècle, la légende de Stingy Jack et d’Halloween se sont croisées : les navets creusés sont devenus les compagnons indispensables des processions d’Halloween, fête d’origine celte célébrant les morts.

L’immigration irlandaise aux États-Unis a fait évoluer la tradition. Les navets ont été remplacés par des citrouilles au milieu du XIXe siècle. « La citrouille a été choisie naturellement pour remplacer le navet car c’était un légume emblématique pour les colons », explique Cindy Ott, auteure de Pumpkin: The Curious History of an American Icon. « C’est le premier légume qu’ils ont consommé quand ils sont arrivés, avant d’importer leurs propres légumes ». Depuis, la passion américaine pour la citrouille n’a cessé de croître… comme la taille même des pumpkins.

Une première version de cette Question bête a été publiée le 26 octobre 2015.

L’envers du décor : On a assisté à l’émission culte The Price is Right (Le Juste Prix)

C’est un jeu télévisé culte. Lancée en 1972 aux États-Unis sous son nom original The Price is Right (Le Juste Prix), l’émission devenue populaire en France à la fin des années 80, achèvera l’année prochaine sa 53e saison. Au total : plus de 9000 épisodes tournés devant un public venu des quatre coins du pays tenter leur chance pour remporter aspirateur, vélo d’appartement ou voiture bon marché.

Comment assister et participer à l’émission ?

Pour participer, rendez-vous sur le site on-camera-audiences.com. Gratuite, l’inscription à l’enregistrement permet de choisir le jour de sa venue, des tickets d’entrée étant proposés sur un calendrier allant d’une semaine à deux mois. Trois émissions sont enregistrées à chaque journée de tournage, chacune à un horaire différent (généralement 8am, 11am et 2pm). Point capital, seuls les citoyens américains et résidents payant leurs taxes aux États-Unis sont aptes à remporter des lots, les autres pouvant simplement assister au programme.

Le Jour J, arriver en avance pour être garanti d’obtenir un siège. Rendez-vous fixé à Glendale, 1:30pm, sur le parking de la Charis Mission Church, une église coréenne plantée à la sortie de la highway 5, servant de salle d’accueil avant le passage au studio d’enregistrement. Chaque tournage invite 300 spectateurs à participer, les billets estampillés « Stand-by » (vérifiez en amont) ne garantissant l’accès qu’en cas d’annulation ou de retard d’autres candidats, les malheureux refoulés pouvant néanmoins revenir le jour de leur choix sans faire la queue.

Pour les détenteurs du précieux sésame, la première épreuve invite à patienter. Deux heures dédiées aux inscriptions, à la remise de son numéro, la signature d’une décharge, la remise de son téléphone portable (interdit au sein du studio) et le contrôle d’identité. Le temps de faire connaissance avec le public, des touristes américains pour la plupart, de tous les âges et venus des comtés les plus reculés du pays, la plupart habillés de tee-shirts de toutes les couleurs, certains à la gloire du jeu, d’autres comme celui de Karen, originaire de l’Ohio, en hommage à son présentateur star, Drew Carrey. « Un bon moyen de se faire remarquer au moment de l’entretien de sélection », reconnaît-elle.

Les candidats à l’émission après l’épreuve de l’entretien. DR

Sourire et voix bien placée

Organisée dans la salle d’accueil de l’église, l’épreuve d’entretien fait passer une dizaine de candidats, en file, devant deux jurés, le premier chargé de poser les questions, le second de prendre des notes sur chacun. Pas de question de culture à la clé ni de bégaiement toléré, mais « une présentation claire et enjouée, un grand sourire et une voix bien placée augmentera vos chances d’être sélectionnée » explique Michelle, originaire de Brooklyn, et fana des jeux télévisés. Un film ou deux plus tard sur les meilleurs moments de l’émission et ses candidats les plus extravertis et nous voilà conduits au sein de l’arène de « The Price is Right ».

4:10pm, en chemise, cravate, la mèche bien laquée, Drew Carrey, l’animateur star fait son apparition, déclenchant les hourras d’un public en folie, « certains, commentait-il récemment, n’hésitant pas à boire un petit coup avant ou à fumer un joint pour se lâcher ». Pour galvaniser le public, deux régisseurs chargés de donner le tempo, font applaudir, crier, se lever, puis s’asseoir, se relever. En deux temps trois mouvements, les premiers candidats sont annoncés, déclenchant à chaque nom annoncé, high five en série et cris de joie.

Une sélection sur 4h30

Parfaitement rodé, le cirque télévisuel du Juste Prix débute par la devinette du prix d’un produit présenté avec tact par l’hôtesse en place, le candidat s’en rapprochant le plus étant invité à participer à une épreuve. 112 jeux ont été inventés depuis la création de l’émission, dont 78 en rotation permanente. Au choix ce jour-là, le Tyrolien, la Partie de golf, le Dessus-dessous, le Coup de poing… chaque épreuve étant entrecoupée de pauses de 5 minutes, le temps aux techniciens sur place de changer le décor, et à l’animateur de raconter anecdotes et signer quelques autographes aux fans. L’émission se conclue sur la roue, les deux candidats ayant remporté le meilleur score pouvant participer à la finale et remporter « la vitrine », une sélection de cadeaux dont il faut déterminer le prix le plus proche.

Le studio d’enregistrement à Glendale DR

Lors de notre venue, dix candidats furent choisis parmi le public, six invités sur scène, dont Michelle, gagnante au jeu du Coup de poing d’un chèque de 250 dollars, Melissa, jeune étudiante repartant, elle, avec la voiture. Des gagnants qui ne repartiront pas immédiatement avec leur lot, les gains étant confirmés à la diffusion de l’émission sur la chaîne CBS, généralement programmée deux mois après l’enregistrement. 6pm pétante, 4h30 après leur arrivée, les 300 candidats sont invités à plier bagage, les gagnants repartant avec un certificat d’authenticité de leur gain, et les félicitations des perdants.

Sylvie Giret, CEO de Café Joyeux US, invitée de She for S.H.E

Le jeudi 14 novembre, la communauté de femmes francophones She for S.H.E vous propose de venir à la rencontre de Sylvie Giret, CEO de Café Joyeux aux États-Unis, un café-restaurant pas comme les autres qui place l’inclusion au cœur de son modèle. Avec plus de 20 ans d’expérience dans le développement de projets, d’équipes et d’entreprises entre la France et les États-Unis, Sylvie Giret a dirigé des sociétés dans des secteurs variés, du luxe aux biens de consommation. Ancienne banquière d’investissement et conseillère stratégique pour des firmes financières, elle a su relever de nombreux défis et naviguer entre deux continents avec succès.

Cette année, Sylvie Giret a été nommée à la tête de Café Joyeux US, un concept innovant créé en France qui vise à promouvoir l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap mental et cognitif. Ce projet audacieux, qui compte déjà 20 établissements en Europe, a ouvert son premier café à New York, offrant des opportunités uniques à une équipe dont 60% des membres sont en situation de handicap.

Vous aurez l’occasion de découvrir l’histoire incroyable de Café Joyeux et son engagement pour une société plus inclusive, et de réfléchir collectivement à la façon dont l’inclusion peut transformer le monde de l’entreprise et la société au sens large. Sylvie Giret partagera son expérience, ses valeurs, et sa vision pour un monde où chacun a sa place. 

Angélique Kidjo célèbre ses 40 ans de carrière au Carnegie Hall

Angélique Kidjo connaît bien la salle du Carnegie Hall pour y avoir chanté plusieurs fois. Et c’est cette scène prestigieuse de Manhattan que l’artiste franco-béninoise a choisi pour célébrer ses 40 ans de carrière à New York , le samedi 2 novembre à 8pm. Un concert qui permettra notamment de découvrir son dernier projet, « African Symphony », et de réentendre ses plus grands succès.

Lauréate de cinq Grammy Awards et ambassadrice de bonne volonté pour l’UNICEF, la musicienne et chanteuse viendra accompagnée de grandes stars et amis de longue date : Nile Rodgers, l’un des guitaristes, auteurs-compositeurs et producteurs américains les plus influents de ces 50 dernières années; Baaba Maal, chanteur, guitariste, compositeur et humanitaire sénégalais. Les arrangements seront assurés par Derrick Hodge, connu pour son travail avec Robert Glasper et Common.

La soirée comprendra des morceaux de légende et l’apparition d’autres artistes de la diaspora africaine et d’ailleurs. Une grande fête de la musique fusionnant musique d’Afrique, R&B, funk et jazz américain. Un concert produit par FranceRocks. Billets ici.

Le peintre français avant-gardiste Francis Picabia à l’honneur dans l’Upper East Side

Deux galeries de l’Upper East Side présentent cet automne des toiles du peintre français Francis Picabia. L’occasion de mieux connaître cet artiste de la première moitié du XXe siècle, que son parcours mouvementé et son style éclectique rendent difficile à classifier.

De l’impressionisme au cubisme

Né en 1879 à Paris dans une famille influente franco-cubaine qui l’a encouragé à peindre, Francis Picabia s’intéresse très tôt à l’art. À la tête d’une belle fortune, c’est un mondain, amateur de femmes, de jeux et de belles voitures. Il collectionnera plus de 150 voitures de course tout au long de sa vie, ainsi qu’une ribambelle d’aventures amoureuses, qui lui vaudront notamment quelques coups de feu d’un mari jaloux.

Francis Picabia se présentera lui-même en 1923 comme « artiste en tous genres ». Il participera à plusieurs courants tout au long de sa carrière d’artiste. Grand fan d’Alfred Sisley, il commence dans le courant impressionniste et pointilliste de 1903 à 1908. L’année suivante, changement de direction radical : il rejoint le mouvement cubiste et se lie d’amitié avec Marcel Duchamp. Avec notamment le couple Robert et Sonia Delaunay, il créera un sous-mouvement du cubisme, au style « kaléidoscopique », que Guillaume Apollinaire nommera l’orphisme.

Francis Picabia, “Deux personnages transparents”, ca. 1924-1932 (c) Michael Werner
Deux personnages transparents, c. 1924-1932. © Michael Werner

Un Français à New York

En 1913, il est le seul de son groupe d’artistes à pouvoir se payer un vol pour New York et participer à la foire de l’Association of American Painters and Sculptors, ancêtre de l’Armory Show. Sa présence à New York lui permet de se faire un nom dans les cercles artistiques américains. Outre Atlantique, il rencontre Man Ray et découvre Kandinsky. Il reviendra plusieurs fois à New York et y passera une grande partie de la Première guerre mondiale.

À son retour à Paris, il quitte le mouvement cubiste et rejoint le jeune mouvement dadaïste. Il fréquente Tristan Tzara, André Breton, Paul Éluard, Philippe Soupault, Louis Aragon, et fonde la revue 391 (en hommage à la revue 291 du photographe américain Alfred Stieglitz). Mais son affiliation dadaïste sera de courte durée, et en 1921 il divorce du mouvement et publie une attaque personnelle contre André Breton dans son journal 391.

Francis Picabia, “La femme au chien”, ca. 1925-1927 (c) Michael Werner
La femme au chien, c. 1925-1927. © Michael Werner

Les séries Monstres et Transparences

En 1925 , il entre dans la dernière phase de son évolution artistique, et ce sont les toiles de cette dernière période que l’on peut voir cet automne à New York. Il revient à la peinture figurative, peint des tableaux réalistes, copies de photographies publiées dans des magazines populaires, y compris des photos nues trouvées dans des magazines de charme comme Paris Sex Appeal. La petite histoire veut que nombre de ces peintures, achetées par un marchand d’art algérien, se retrouveront dans des bordels en Afrique du Nord…

Francis Picabia, “Untitled”, ca. 1942-1943 (c) Michael Werner
Sans titre, c. 1942-1943. © Michael Werner

Dans la série « Transparences », il crée des images multidimensionnelles énigmatiques, qui superposent des images classiques et de la Renaissance avec des images modernes.

Francis Picabia, “Briseis”, ca. 1929 (c) Michael Werner
Briseis, ca. 1929. © Michael Werner

Les galeries Fleiss-Valois et Michael Werner, toutes les deux dans l’Upper East Side, présentent une sélection de toiles de l’artiste de cette période figurative. Les femmes sont à l’honneur, habillées ou non. Chez Fleiss-Valois, le portrait d’une pin-up levant sa jupe est copiée directement d’une photographie de l’époque. Le tableau Résistance, exposé chez Michael Werner, est inspiré d’une photographie de Marlene Dietrich de 1942.  Cette utilisation d’images de célébrités a poussé certains commentateurs à voir en Francis Picabia, déjà impressionniste, cubiste, dadaïste et surréaliste, un précurseur du pop art américain des années 1960….  Alors, artiste génial ? Les avis divergent. Mais artiste d’avant-garde, certainement.

Francis Picabia, “La Résistance”, ca. 1943-1944 (c) Michael Werner
La Résistance, ca. 1943-1944. © Michael Werner

Brèves new-yorkaises : Clap de fin pour l’aquarium sauvage de Brooklyn

? Si vous suivez ces news depuis quelques mois (nous vous en remercions d’ailleurs) vous savez que, depuis cet été, l’eau d’une bouche à incendie avait créé une petite mare le long d’une rue de Brooklyn, dans laquelle nageaient un groupe de joyeux poissons rouges. L’aquarium improvisé était vite devenu célèbre. Une association avait même posé des caméras de surveillance. Hélas, le Département de la protection de l’environnement a envoyé des équipes fermer la bouche d’incendie, couler du béton à la place de la mare et emporter les poissons dans un sceau. On ne sait pas où…

Ⓜ️ Le métro de NY fête ses 120 ans et parmi toutes les histoires de sa longue vie, cette anecdote : en 1979, on y comptait jusqu’à 250 délits… par semaine. 

?️ Donald Trump a retrouvé ses fans lors d’un meeting sur Madison Square Garden ce dimanche, même si le nombre de démocrates est dix fois plus important que celui des républicains à New York. 

? Une poignée de donateurs conservateurs a donné près de huit millions de dollars pour lutter contre le projet d’inscrire le droit à l’avortement dans l’état de NY. 

? 60% des 18-25 ans consacrent un tiers de leurs revenus dans leur loyer. 

? En additionnant toutes les dépenses nécessaires pour s’occuper de son enfant (garde, logement, nourriture, transport, frais médicaux, mais hors frais scolaires), une étude a calculé qu’il fallait dépenser 30 463$ à New York. Surprise : ce n’est pas la ville la plus chère des États-Unis. La première place revient à Boston, avec 37 758$. 

? L’aéroport de LaGuardia a été sélectionné comme le meilleur aéroport du pays par le Forbes Travel Guide, après des décennies considéré comme l’un des pires. 

? Le conseil municipal de la ville a adopté un projet de loi obligeant les hôtels à obtenir des licences pour pouvoir opérer dans les cinq arrondissements. Le « Safe Hotels Act » oblige les établissements à avoir une réception ouverte 24h/24 et un agent de sécurité en service. En outre, les hôtels sont tenus de fournir des alarmes accessibles aux femmes de ménage en cas d’urgence et le personnel devra suivre une formation à la détection de la traite des êtres humains. 

? L’histoire édifiante d’une femme résidant dans l’UES victime d’une escroquerie en ligne à hauteur de 12 000$. 

? Un amendement à un projet de loi propose que tout propriétaire d’animal de compagnie puisse utiliser ses congés de maladie pour s’occuper du dit animal. « Nous voulons que les gens se sentent à l’aise pour prendre soin de leurs animaux », a déclaré la personne à l’origine de la proposition. 

?️ La ville compte aujourd’hui 222 caméras à ses carrefours – la première a été installée en 1994. Elle pourrait en compter 600 d’ici 2027. Les caméras qui sont utilisées pour verbaliser les automobilistes rapportent 20 millions de dollars à la ville chaque année. 

? 339 millions de véhicules seront entrés et sortis de Manhattan en 2024 via ses ponts et ses tunnels. 

? La police continue de rechercher les responsables de 55 vols dans toute la ville depuis cet été.

? Coucou les passionnés de taxidermie, cette soirée est vraiment pour vous. 

⚡️ Votre facture d’électricité a augmenté d’une manière astronomique. Il s’agit peut-être d’une erreur de ConEdison. 

? Depuis que les armes sont revenues à NY, la mairie a déployé un projet pilote de 30 jours utilisant des scanners par l’IA dans 20 stations de métro. Le dispositif n’a pas permis de détecter de véritables armes à feu, mais a signalé plus de 100 faux positifs.

Ⓜ️ La fréquentation du métro est en hausse, mais il manque encore 1 million d’utilisateurs par jour par atteindre le niveau d’avant la pandémie. 

? Si vous voulez acheter la maison de Billy Joel sur Long Island, elle est à vendre pour un peu moins de 50 millions de dollars. Attention cependant à garder un peu d’argent, car les frais annuels s’élèvent à 569 000$. 

? Lyft offre 50% de remise sur un trajet le jour des élections. 

C’est ça l’Amérique, ép. 7: Une présidentielle américaine sous influence étrangère ?

Images et sons générés par intelligence artificielle (IA), fausses informations propagées sur les réseaux sociaux, sites d’informations mensongers créés à l’aide de l’outil ChatGPT : les tentatives de manipulations de l’élection présidentielle américaine, qui oppose Donald Trump à Kamala Harris et qui aura lieu le mardi 5 novembre 2024, sont nombreuses et multiformes. Au moins trois puissances étrangères – la Chine, l’Iran ou la Russie – tentent d’en influencer le résultat.

Quels sont leurs objectifs ? Ont-elles les moyens de faire basculer l’élection dans un camp comme dans l’autre ? Alexis Buisson, correspondant de La Croix à New York, a posé ces questions à Romuald Sciora, chercheur associé à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) et auteur de L’Amérique éclatée. Plongée au cœur d’une nation en déliquescence, un ouvrage à paraître le 15 janvier 2025 chez Armand Colin.

Les patinoires sont ouvertes dans Washington et sa région (une nouvelle à découvrir)

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C’est une des traditions préférées des Washingtonians durant l’hiver : profiter des patinoires de la capitale américaine. Elles sont ouvertes, on chausse les patins !

Le National Building Museum

Ce sera une première pour le musée national du bâtiment. © Nastasia Peteuil

Une nouvelle patinoire arrive au coeur de Washington DC. Cette année, le musée national du bâtiment accueille une patinoire dans son grand hall d’entrée où de nombreuses installations ont déjà impressionnées ses visiteurs par le passé. Au programme, des soirées glow et disco, mais aussi des plages horaires réservées aux enfants. La patinoire est gratuite pour le public, mais ceux qui ont besoin de patins doivent payer des frais de location de 5$. L’installation de la nouvelle patinoire est ouverte depuis le 16 décembre et le restera jusqu’au samedi 4 janvier. Site.

Le Washington Harbour Ice Rink

© The Washington Harbour Ice Rink

C’est la plus grande patinoire extérieure de DC. Située dans le quartier de Georgetown, le long du fleuve Potomac, la Washington Harbour Ice Rink est ouverte presque 12 heures d’affilée pendant les vacances, jusqu’à fin février. L’entrée coûte 11$ pour les adultes, 9$ pour les enfants de moins de 12 ans et la location de patins à glace est de 7$. Des tarifs de groupe (10 personnes et plus) sont également disponibles. Rendez-vous au 3000 & 3050 K Street NW. Site.

La patinoire du National Gallery and Sculpture Garden

© National Gallery and Sculpture Garden Rink

Ouverte jusqu’à fin mars, cette patinoire en plein air est l’une des plus belles de Washington. Située dans le jardin des sculptures, on peut admirer une œuvre de Miro ou de Calder tout en tournant sur la glace de 11am à 9pm, et jusqu’à 11pm le weekend. La patinoire est très facile d’accès avec l’arrêt de métro National Archives, qui est à quelques pâtés de maison. L’entrée coûte 12$ pour les adultes et 10$ pour les moins de 12 ans et la location de patins est à 6$. Un forfait illimité est également proposé pour 250$ mais n’inclut pas la location de patins. Rendez-vous sur Constitution Avenue entre 3rd et 9th streets, NW.  Site

Rendez-vous également au Wharf

La plus belle vue sur le Potomac. © The Wharf Ice Rink

C’est la seule patinoire où l’on peut patiner sur le fleuve ! L’entrée coûte 13$  pour les adultes ou 10$ pour les moins de 12 ans ainsi que 8$ pour la location de patins. Après l’effort, le réconfort : le quartier du Wharf a son armada de restaurants et de bars. Ouverte du mercredi au vendredi de 4pm à 10pm et le samedi et dimanche de 12pm à 10pm. Rendez-vous au Transit Pier, en face de The Anthem; 960 Wharf Street SW. Site.

La Patinoire de Westpost Outdoor Ice Skating

La patinoire d’Arlington est moins fréquentée que celles de la capitale. © Westpost Outdoor Ice Skating à National Landing

Ouverte jusqu’à mi-mars, cette patinoire anciennement appelé Pentagone Row, est située à Arlington. L’entrée est de 13$ pour les adultes, 12$ pour les enfants et la location de patins à 6$. Pour les plus frileux, la patinoire possède une belle cheminée en pierre qui réchauffe les bouts de pied gelés. Rendez-vous de 12pm à 10pm la semaine, et à partir de 10am le weekend, au 1201 South Joyce Street; ArlingtonVA. Site.

La patinoire de Silver Spring

Comme la patinoire d’Arlington, celle de Silver Spring dans le Maryland est moins fréquenté, parfait pour les tout-petits. © Nastasia Peteuil

Il y a plus de 400 paires de patins à louer sur cette patinoire extérieure de Silver Spring. La nuit, l’atmosphère est festive avec un arc-en-ciel de lumières éclairant le haut de la patinoire. L’entrée de la patinoire est de 11$ pour les adultes et 10$ pour les moins de 12 ans. Comptez 6$ pour la location de patins. Rendez-vous de 12pm à 10pm la semaine, et à partir de 10am le weekend, au 8523 Fenton Street à Silver Spring, MD. Site.

Avec Shop Like You Give a Damn, Jonathan Ohayon veut convertir les Américains à la mode végane

Le lancement a eu lieu lors de la Climate Week de Los Angeles, en septembre. Shop Like You Give a Damn, la première plateforme en ligne dédiée à la mode végane et durable, née en 2018 en Europe, débarque aux États-Unis. Et c’est le Français Jonathan Ohayon, 37 ans, figure bien connue de la communauté végane de LA, qui pilote son développement sur le marché américain. Un nouveau challenge pour cet entrepreneur écolo multicasquette, que French Morning avait rencontré il y a deux ans, alors qu’il lançait, avec sa femme, La Crêpe Vegan.

« Sur Shop Like You Give a Damn, tous nos produits sont végans, et éthiques pour les animaux, les humains et l’environnement, s’enthousiasme Jonathan Ohayon, lui-même à l’origine d’une marque de maroquinerie végane, Arsayo, lancée avec son père et son frère. C’est une marketplace unique : il n’en existe aucune autre où la sélection des marques soit aussi drastique. Après un petit coup dur pendant la pandémie, elle est en pleine remontée, et nous attaquons le marché américain ! »

Défilé de mode lors du lancement de Shop Like You Give a Damn aux États-Unis, en marge de la Climate Week de Los Angeles, en septembre 2024.

Ces dernières années, la révolution végane gagne en effet l’industrie de la mode. De nouvelles marques bannissent de leurs vêtements les matières animales comme le cuir, les fourrures, la laine ou la soie, tout en cherchant à réduire leur impact sur l’environnement. « Dans des pays comme l’Inde, pour produire du cuir, certaines tanneries utilisent entre 50 et 250 produits chimiques, martèle Jonathan Ohayon, auteur d’un best-seller sur le revers de la fast fashion, The Fashion Industry Doesn’t Want You to Read This Book. Il existe des centaines d’alternatives cruelty-free et plus écologiques, comme le cuir d’ananas, de cactus, de pomme ou de liège, qui est à mon sens le meilleur.»

Shop Like You Give a Dam rassemble ainsi des dizaines de marques, dont les produits et les processus de fabrication ont été scrutés à la loupe, pour respecter les cinq valeurs de l’entreprise : végane, équitable, durable, inclusive et sociale. « C’est un travail très long, insiste le Français. Il faut poser des questions à chaque marque. On leur demande où ils manufacturent leurs produits, des photos… On s’aperçoit tout de suite si c’est du bullshit ou si la démarche est vraie. »

« Plus grand que l’argent et l’ego »

Élégantes boots blanches en cuir de pomme (155$), collants suédois en polyamide et élasthanne recyclés (45,9$), salopette en coton bio certifié GOTS (61$), « un des meilleur label pour le coton bio »… Des vêtements pour femmes, hommes et enfants, que l’on peut commander en ligne à des prix accessibles, sans sacrifier au style. « J’essaie de ne pas trop y aller, parce qu’à chaque fois, j’ai envie d’acheter quelque chose ! », avoue Jonathan Ohayon. Ses marques préférées ? Kindom, « qui soutient des communautés indigènes aux Philippines» ou MoEa (contraction de Mother Earth) « une marque française de sneakers éthiques que j’adore. » 

« Quand tu connais l’histoire derrière ces vêtements, tu te sens bien quand tu les portes. Il y a une vraie connexion entre la mental health et la fashion » estime le jeune homme. Plus qu’une filière en plein développement, la mode éthique est, selon lui, « un vrai mouvement, une vraie révolution ». Il en est le témoin à Los Angeles où il a initié le mouvement F.A.K.E (Fashion for Animal Kingdom & Environment) pour réunir des entrepreneurs de la mode animés par les mêmes valeurs. « C’est ça qui fait la force de la mode végane, nous poursuivons un but plus grand que l’argent ou l’égo » juge-t-il.

S’attaquer au marché américain est néanmoins un gros défi. « Ici, les gens ne comprennent pas toujours notre démarche. Ils voient un T-shirt en coton à 5 dollars et ne comprennent pas pourquoi le nôtre, plus éthique et de meilleure qualité, en coûte 39. Mais on y arrive doucement… » Optimiste, Jonathan Ohayon croit que l’éducation est la clé d’un changement de mentalités. « Notre but, c’est de toucher les non-végans, ceux qui ne se soucient pas de l’écologie et de réussir à les convertir à une mode éthique. »