Le Groupe d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié le 8 octobre un rapport alarmant sur les effets du réchauffement climatique dans le monde. L’organisation exhorte les Etats à une baisse radicale de leurs émissions de gaz à effet de serre à court terme.
La France et les Etats-Unis sont-ils de mauvais élèves en la matière? Qui des deux pays est le plus “écolo”?
Cette infographie compare les deux pays à l’aide de critères objectifs comme le nombre de tonnes de CO2 rejeté dans l’atmosphère par habitant et par an, la part d’énergies renouvelables produites par chaque pays ou leur indice de performance écologique mesurant notamment la qualité de l’air, de l’eau et la préservation des éco-systèmes.
Les chiffres utilisés sont issus des rapports de la Banque Mondiale 2015 et 2016 et de l’étude de Yale University sur la performance écologique.
Infographie: les chiffres de l'écologie en France vs aux Etats-Unis
Un musée-synagogue planqué dans Chinatown
Impossible de rater la Synagogue d’Eldrige Street ! Sa façade, coincée entre deux échoppes couvertes de sinogrammes, au coeur du capharnaüm ambiant de Chinatown, est un mix de styles (gothique, mauresque et roman) constellé d’étoiles de David.
Boum, le choc des cultures! Welcome to NYC…
Cette belle synagogue – une des premières de Manhattan – a vu passer sur ses bancs (d’église… eh oui à l’époque, rabbins et prêtres se prêtaient du mobilier!) quelque 2 millions d’émigrés juifs d’Europe de l’Est, venus s’installer dans le Lower East Side entre 1887 – date de sa construction – et 1950.
Avec le départ progressif de la communauté juive du Lower East Side, la Tzédaka (charité) et les maigres subventions étatiques ne permettaient plus d’assurer l’entretien de ce monument historique national. La synagogue est donc devenue un musée – payant – en 1986.
Vingt ans et 20 millions de dollars plus tard, les travaux de ce joyau chargé d’histoire se sont achevés avec la rénovation moderne du vitrail Est, dont l’artiste contemporaine Kiki Smith a assuré le design et le chantier en collaboration avec l’architecte Deborah Gans.
La visite n’est pas donnée : 14 dollars. Mais à ce prix-là, c’est sûr, vous êtes aux premières loges pour entrer en contact direct avec Dieu.
Hosanna aux plus audacieux!
Dans le coin ?
Dans la série “Spiritualité oecuménique”, en sortant, passez donc vous recueillir au Temple Bouddhiste Mahayana, 133 Canal Street. C’est gratuit et vous y découvrirez le plus grand Bouddha de NYC – près de 5m de haut – tranquillement assis sur une fleur de lotus.
Pour la p’tite histoire (de culte), ce temple sacré a été construit en 1997, en lieu et place d’un cinéma de films pour adultes!
Les femmes à l'honneur au prochain Uptown Flicks à Harlem
Uptown Flicks rend hommage aux femmes devant et derrière les caméras. En partenariat avec She for S.H.E, le réseau de networking pour femmes francophones à New York, deux films seront diffusés au Maysles Cinema, le jeudi 24 octobre.
A 6:30pm, la séance démarrera avec le film « Montparnasse Bienvenue ». Léonor Serraille brosse le portrait d’une jeune femme, sans amis, sans travail, qui apprend à vivre sa vie à travers de nouvelles rencontres. Il a été récompensé de la Caméra d’Or au Festival de Cannes. A 9pm, les spectateurs pourront voir ou revoir le classique « Thelma et Louise » de Ridley Scott, dans lequel deux femmes partent en cavale vers la frontière avec le Mexique.
Cocktails et buffet seront offerts aux spectateurs entre les deux séances. Les participants peuvent choisir d’assister à une des deux séances. Le vin et le buffet est compris dans le prix des tickets. French Morning est partenaire d’Uptown Flicks.
Obvious, les artistes français des algorithmes sont chez Christie's
Sur une toile carrée, un portrait esquissé brosse les contours d’un homme en noir avec une collerette blanche. Proposé aux enchères par Christie’s à New York du 23 au 25 octobre, Le Portrait d’Edmond de Belamy n’est pas une peinture comme les autres : elle a été réalisée par un ordinateur. Ou presque.
Car derrière l’algorithme qui sert de signature au tableau se cache le collectif d’artistes français Obvious. Il y un an, Hugo Caselles-Dupré, Pierre Fautrel et Gauthier Vernier, trois amis d’enfance, ont découvert les « generative adversarial network » (GAN) : « des algorithmes qui analysent un très grand nombre d’images et arrivent à recréer une nouvelle image à partir de ces codes », explique Gauthier Vernier.
En l’occurrence, il a fallu 15.000 tableaux classiques pour produire le portrait d’Edmond de Belamy et dix autres membres de la famille fictive Belamy, nommée en hommage à Ian Goodfellow, inventeur des GAN.
« On a été frappés par le parallèle qu’on pouvait faire avec la créativité humaine », ajoute le co-fondateur d’Obvious. « Si je vous demande de dessiner une maison, vous allez réfléchir à tous les exemples de maisons que vous avez déjà vus dans votre vie et vous allez la poser sur le papier. C’est exactement la démarche de l’algorithme », ajoute Pierre Fautrel.
Les trois artistes colocataires qui travaillent depuis leur appartement dans le quartier Gare du Nord à Paris ont mis six mois à glaner les toiles modèles pour nourrir la machine. A l’issue de « deux ou trois jours de calculs en continu », estime Gauthier Vernier, l’ordinateur a finalement proposé plusieurs résultats, parmi lesquels le collectif a sélectionné les plus pertinents.
« Ce n’est pas comme si l’intelligence artificielle faisait des œuvres toute seule, nuance Pierre Fautrel. C’est une œuvre faite par un collectif d’artistes. La création, c’est-à-dire le moment où l’artiste pose le pinceau sur la toile, est assurée par la machine ».
Après s’être heurtés à la réticence des galeries d’art, les trois artistes de 25 ans ont attiré l’attention du collectionneur avant-gardiste Nicolas Laugero-Lasserre, qui a acheté leur première œuvre pour près de 10.000 euros en février 2018. « Cette première vente nous a vraiment propulsés sur le devant de la scène », témoigne Pierre Fautrel.
Si bien que le collectif a piqué la curiosité de la prestigieuse maison d’enchères Christie’s. Richard Lloyd, à la tête du département international « impressions et divers » en charge de la vente, commente : « Nous avons choisi Obvious pour le procédé qu’ils utilisent. Ils cherchent à limiter l’intervention humaine autant que possible, donc le résultat reflète une forme “puriste” de créativité exprimée par la machine. »
Le prix de l’œuvre est estimé entre 7.000 et 10.000 dollars par Christie’s. Reste à savoir si le marché de l’art sera réceptif. Le collectif, qui sera présent à New York lors des enchères, espère attirer des collectionneurs classiques, mais aussi des mécènes qui ont une affinité particulière avec la technologie, « comme les entrepreneurs de la Silicon Valley, par exemple », imagine Pierre Fautrel.
Conférence à San Francisco sur l'image des femmes dans les entreprises
Un peu plus d’un an après le début du mouvement #MeToo aux Etats-Unis et de #BalanceTonPorc en France, le consulat de France à San Francisco accueille une conférence sur l’image des femmes dans les multinationales le mercredi 14 novembre.
Les résultats d’une étude européenne sur les stéréotypes et les représentations des femmes dans les grandes entreprises sera révélée à cette occasion. Les données seront commentées par Martine Liautaud, fondatrice et présidente de la Women Initiative Foundation (WIF), Nolwenn Godard (chargée des opérations de WIF sur la côte ouest) et Julie le Cardinal (professeur et chercheur à CentraleSupelec). L’étude a été réalisée auprès de 2.400 cadres hommes et femmes dans quatre multinationales (Engie, Oracle, BNP Paribas et L’Oréal) en France, Italie et Allemagne.
450 millions de dollars pour les Français de Snowflake
« Au début, on était deux, on a loué un petit appartement à San Mateo et on a acheté un tableau blanc », se souvient Benoît Dageville, co-fondateur de l’entreprise Snowflake avec Thierry Cruanes.
Depuis sa fondation en août 2012, la société spécialisée dans le stockage de données sur le cloud a fait du chemin. Elle emploie aujourd’hui 670 personnes et a levé près d’un milliard de dollars, dont un dernier tour de table de 450 millions de dollars annoncé jeudi 11 octobre.
Comment expliquer le succès de cette jeune entreprise, toujours implantée en Californie et présente dans neuf pays, dont la France, l’Angleterre et l’Australie ? « Cette technologie n’est pas nouvelle mais personne n’avait pensé à ces systèmes d’entrepôt de données dans le contexte du cloud », explique Benoît Dageville, qui assure que Snowflake est « le seul système conçu à partir de 0 pour le cloud ».
Le principe : Snowflake permet d’analyser de très gros volumes de données, comme les ventes d’une entreprise ou des informations collectées par des machines. « Le gros avantage de notre solution sur le cloud, c’est la performance », assure l’ancien d’Oracle, géant américain du logiciel et de la programmation, où il a rencontré Thierry Cruanes.
« Si vous avez 100 serveurs versus 10 serveurs pour stocker vos données, ça ira beaucoup plus vite mais ça sera aussi beaucoup plus cher, donc vous ne les achèterez pas pour un ou deux jours, illustre le co-fondateur. Sur le cloud, vous pouvez louer les 100 serveurs pour quelques minutes ou quelques heures, ça ira 100 fois plus vite et ça vous coûtera 10 fois moins cher », poursuit Benoît Dageville.
Autre argument de Snowflake : la sécurité. « Nous avons plein de niveaux de sécurité. Chaque donnée est encryptée de manière différente et nous avons des certifications », assure le chef d’entreprise. Cette promesse a notamment permis à la jeune entreprise de convaincre des clients dans la finance, comme Capital One, « pourtant habituellement réticente à utiliser le cloud pour le traitement de ses données », constate Benoît Dageville.
Résultat : Snowflake a triplé le nombre de ses clients l’an passé et a séduit des grands noms tels que Netflix, Yamaha, Adobe, Netgear ou encore Sony. « On a vu la demande augmenter, que ce soit chez nos clients existants ou auprès de nouvelles entreprises », observe l’entrepreneur. « On s’est rendu compte que notre plan de développement n’était pas assez agressif. »
Snowflake compte donc profiter de ses dernières levées de fonds pour s’étendre, notamment en Europe et en Asie, investir dans la R&D et embaucher pour aborder un marché qui devrait peser 20 milliards de dollars en 2020, selon la start-up. « Nous avons beaucoup de nouveaux challenges devant nous ».
Le Goncourt 2017 Eric Vuillard en promo à Albertine
En tournée pour la sortie américaine de L’ordre du jour (The Order of the Day) en septembre, qui lui a permis de remporter le prix Goncourt en 2017, Éric Vuillard viendra présenter son ouvrage à la librairie Albertine dimanche 28 octobre à 3pm. Il sera interrogé par le journaliste William Middleton.
Ce récit raconte la marche vers l’abîme de l’Europe à travers deux moments : la rencontre de vingt-quatre industriels allemands puissants qui décident de financer le parti nazi d’Adolf Hitler en 1933 et l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne le 12 mars 1938, l’Anschluss. A l’aide de scènes véridiques et méconnues, l’auteur se faufile dans les coulisses d’événements historiques.
L’ordre du jour est le neuvième livre d’Eric Vuillard, après la fiction Le chasseur (Michalon, 1999), Conquistadors (Leo Scheer, 2009), ou Révolution française dans 14 juillet (Actes Sud, 2016).
Audrey Peverelli, une globe-trotteuse de l'éducation au Lycée français de New York
Chez Audrey Peverelli, il n’y a pas de langue officielle. Née en Argentine et scolarisée au Venezuela, elle parle “français, parfois espagnol” avec son mari suisse rencontré au Canada. Leurs enfants ? Ils parlent, comme elle, le français, l’espagnol, le portugais et l’anglais. Des langues qui reflètent les pérégrinations de cette famille de globe-trotteurs qui a vécu à Paris, Lausanne et São Paulo notamment.
“Quand nous vivions dans un pays anglophone, nous parlions en français aux enfants. Quand on était dans un pays francophone, on leur parlait anglais. On s’est adapté aux circonstances“, dit-elle (en français).
Audrey Peverelli a posé cette année ses valises à New York, où elle est devenue en août le nouveau proviseur du Lycée français de New York. Elle remplace Sean Lynch, parti diriger une école à Hong Kong au terme de sept années marquées par la modernisation et l’extension de l’école. C’est la deuxième fois dans l’histoire de l’établissement privé de 83 ans qu’une femme est aux commandes – la première fut Ghislaine Hudson, de 1998 à 2001. “Je connaissais Sean Lynch. Je savais que le Lycée français de New York n’était pas n’importe quelle école. C’est une référence dans le milieu“, raconte-t-elle.
Audrey Peverelli est arrivée dans le monde de l’éducation après avoir étudié la psychologie infantile. “Je suis entrée dans l’éducation par un concours de circonstances. Mon mari voyageait beaucoup pour sa carrière. Je suivais et je créais ma carrière au fur-et-à mesure“, explique-t-elle. Elle avait toutefois un “intérêt particulier pour la création de nouvelles structures scolaires“. Ayant elle-même suivi une éducation bilingue (anglais-espagnol) à Buenos Aires et Caracas, elle n’avait pas besoin d’être convertie aux bienfaits de l’enseignement plurilingue.
En 1992, installée en France, elle lance une école bilingue Montessori, suivie un an plus tard de l’Ecole internationale de Marne-la-Vallée pour servir les enfants des travailleurs anglophones venus ouvrir le parc d’attractions EuroDisney. Elle ouvrira par ailleurs une école Montessori au Venezuela et deux écoles internationales en Suisse.
Dans ce parcours entre plusieurs continents, la France occupe une place particulière, et pas uniquement parce que l’une de ses filles est née à Lyon. En 2002, elle rentre à l’International School of Paris (ISP) comme directrice du primaire. Elle prend les rênes de l’ensemble de l’établissement six ans plus tard jusqu’en 2013. “Il y a 68 nationalités différentes au Lycée français. Il y avait la même diversité à l’ISP. Il faut prendre en compte toutes les perspectives des élèves. Un Chinois, par exemple, va compter ou faire une multiplication différemment d’un Pakistanais“.
Le Lycée français de New York, qui compte près de 1.400 élèves, n’a pas lésiné sur les moyens pour trouver un successeur à Sean Lynch. Audrey Peverelli, qui habitait en Suisse lorsqu’elle a été repérée, a fait partie de 80 candidats du monde entier à avoir été considérés pour le poste. La transition a commencé il y a un an. “J’ai fait plusieurs voyages avant de m’installer pour faire une transition tranquille“.
Parmi les dossiers qui attendent le nouveau proviseur: la nouveau baccalauréat, dont le contenu sera connu en décembre, et l’ouverture de la nouvelle maternelle du LFNY à la rentrée 2019. Pour le reste, elle hérite des chantiers initiés sous le plan stratégique pour 2015-2020. Ce plan comporte une série d’objectifs liés au soutien des élèves, la pédagogie, la formation des enseignants et la création d’infrastructures. “Beaucoup de chantiers ont été entamés en trois ans”, observe-t-elle. Sa philosophie: “Tout ce que nous faisons doit être lié à la mission de l’école. Cela ne sert à rien de faire des choses qu’on ne peut justifier vis-à-vis de cette mission“.
Soirée dégustation pour lancer le Wine Club de French Morning à New York
Vous le savez si vous lisez French Morning (et que vous aimez le rouge): votre site favori a récemment annoncé le lancement de son Wine Club, en partenariat avec le caviste Empire State of Wine.
Désormais, chaque mois, French Morning partage une offre exceptionnelle à l’ensemble de ses abonnés: un vin français de qualité est proposé au prix français. La livraison est gratuite dès douze bouteilles achetées.
Pour célébrer le lancement de ce nouveau service à nos lecteurs, et pour réunir les amoureux du vin, nous organisons une soirée-découverte lundi 22 octobre dans les locaux de Homeis, l’application des Français installés à New York.
Vous aurez l’occasion de goûter jusqu’à quatre vins d’exception et de les assortir avec nos plateaux de fromages et de charcuterie. Parmi ces vins: le Saint-Joseph – Domaine Jolivet (2015) qui était notre vin du mois de septembre, et le Château Bellevue-Figeac – Saint Emilion Grand Cru (2015), vin du mois d’octobre.
Vous aurez également l’occasion de déguster un vin blanc et un champagne. Des explications détaillées sur les vins proposés et des conseils de dégustation seront donnés par Eddy Le Garrec d’Empire State of Wine.
Le Dîner en blanc 2018 débarque à Houston
Le Dîner en blanc remet le couvert pour la quatrième fois à Houston. Après Washington, Los Angeles et New York, le Dîner en blanc s’installe à Houston au Texas le dimanche 4 novembre. Le lieu est, comme d’habitude, un secret bien gardé pour le moment.
Les convives pourront enfiler leurs tenues immaculées le temps d’un soir pour un pique-nique géant. Jusqu’à la dernière minute, le lieu de l’événement est tenu secret. Les participants inscrits se réunissent à une adresse précise avant d’être conduits à la fête.
Les règles sont les mêmes : chacun ramène sa table, ses chaises et son propre pique-nique. Être vêtu(e) de blanc de la tête aux pieds est une obligation pour profiter dans la soirée qui promet d’être animée.
Le cinéma de Méliès en film-concert à Dallas
Le surprenant show de cinéma-concert de Jean-François Alcoléa arrive au Texas. Pianiste, compositeur, improvisateur et scénographe, cet artiste pluridisciplinaire sera à Dallas (Texas Theater) le samedi 20 octobre pour présenter son spectacle “En plein dans l’oeil”, consacré à l’univers magique de l’illusionniste Georges Méliès. Il sera aussi à l’Old Town Theater de Huntsville le 27.
Ce show est basé sur onze films du maître du 7ème art, considéré comme le père du cinéma, dont “Le voyage de Gulliver à Lilliput et chez les Géants” ou encore “Le voyage à travers l’impossible”. Ils seront accompagnés en musique par différents instrumentistes et mis en valeur par des effets de lumière et une scénographie épousant l’ambiance des films.
Le spectacle s’adresse aussi bien aux enfants qu’à leurs parents.
A la poursuite de "Bullitt" dans les rues de San Francisco
“Bullitt”, c’est une Mustang verte, Steve McQueen au volant, une enquête policière à suspense, et une scène mythique: une course de voitures dans les rues de San Francisco. Le film est sorti il y a 50 ans, le 17 octobre 1968.
Steve McQueen est Frank Bullitt, un lieutenant de police chargé de protéger Johnny Ross, un témoin capital dans une affaire mêlant mafia et politique. Le témoin est tué, et Bullitt entreprend de retrouver les meurtriers.
La scène de la course poursuite est entrée dans les annales du cinéma dès la sortie du film: il a fallu trois semaines pour tourner 10 minutes 53 de pneus qui crissent et de voitures qui décollent sur les pentes de la ville. Le duel entre la Ford Mustang et la Dodge Charger des mafieux tient les spectateurs en haleine, à tel point qu’on en oublierait presque les incongruités géographiques de cette course-poursuite, comme le montre la carte ci-dessous.
Les connaisseurs de San Francisco en perdraient en effet presque le nord, car d’un plan à l’autre, on passe subitement du nord au sud de la ville. Steve McQueen est pris en chasse dans Bernal Heights par la Dodge Charger, près de l’intersection de Potrero et Army (Cesar Chavez) streets.
Après avoir tourné sur York, Bullitt réussit à semer ses poursuivants. La scène se poursuit dans Potrero Hill: les rôles sont inversés, la Mustang prenant en filature la Charger. Les voitures se retrouvent soudainement dans Russian Hill et North Beach: elles empruntent Filbert Street en direction de la Coit Tower et de l’église St Pierre et St Paul. La poursuite s’accélère: on tourne sur Columbus Avenue jusqu’au Bimbo’s, qui était déjà une salle de spectacle.
Virage à droite sur Chestnut, puis sur Leavenworth. Détour par Potrero, au sud-est de la ville, puis retour sur Russian Hill, tout au nord: la descente de Taylor Street avec Alcatraz en ligne de more est vertigineuse.
Après un virage sur la sinueuse Francisco, les voitures se dirigent vers la Marina puis le Golden Gate Bridge. Le réalisateur, Peter Yates, n’a pas reçu les autorisations nécessaires pour emprunter le célèbre pont, par crainte des embouteillages monstres que le tournage auraient engendrés. La course-poursuite continue alors dans le sud de San Francisco, dans Visitacion Valley, puis dans Daly City. La Dodge Charger finit par foncer dans une station-service qui explose. Clap de fin.
Afin de rendre la course-poursuite encore plus spectaculaire, une caméra Aeroflex 2C fut installée dans la voiture pour que le spectateur puisse vivre la course-poursuite du point de vue du conducteur. Jusqu’en 1968, la plupart des courses de voiture étaient filmées à vitesse réduite, puis accélérées en studio. “Bullitt” est tourné à vitesse réelle: le réalisateur avait recommandé des pointes à 120-130 km/h, mais elles atteignirent 177km/h en pleine ville…
Le maire de l’époque, Joseph Alioto, ferma d’ailleurs les yeux sur ces écarts: il tenait à ce que “Bullitt” soit tourné à San Francisco et avait négocié que la Warner paie la construction d’une piscine dans le quartier de Bayview. “Bullitt” fut un grand succès de l’année 1968: le public fut au rendez-vous, et le film remporta l’Oscar du meilleur montage en 1969.