Mis à jour avec la nouvelle date butoir pour le dépôt des candidatures
Dix ans que cela dure. Le concours franco-américain de start-ups French American Entrepreneurship Award est de retour. Les entrepreneurs intéressés ont jusqu’au 20 avril pour déposer leur dossier.
Comment ça marche ? Les candidats doivent parler couramment français et anglais, leur start-up doit avoir moins de trois ans, fournir un produit ou un service qui génère des revenus et cibler le marché américain. Quatre demi-finalistes seront désignés en mai et participeront à la grande finale du 25 juin à New York. Deux d’entre elles seront sacrées pendant la soirée. La jeune pousse arrivant en première place repartira avec un chèque de 10.000 dollars. Les deux premiers bénéficieront de séances de coaching pour aider leur développement américain.
L’an dernier, la compétition avait été remportée par Jean-Pierre Adechi, fondateur de l’app de transport Wheeli (qui a enregistré une vidéo avec quelques conseils pour postuler).
Postulez au 10ème French American Entrepreneurship Award
Choisir son espace de co-working à New York
New York a été l’une des premières villes à voir se développer les espaces de co-working, du fait du grand nombre de travailleurs indépendants et de salariés qui travaillent de chez eux. En voici quelques-uns.
Les grands classiques
We Work: créé en 2011 à Dumbo, We Work s’est rapidement imposé à New York. Aujourd’hui, il existe 47 espaces répartis entre Manhattan, Queens et Brooklyn. Architecture, décoration, espaces de repos, tireuse à bières, cabines pour passer des appels: WeWork a pensé à tout. Les tarifs dépendent de l’emplacement: vous ne paierez pas la même chose à Flatiron qu’à Astoria. Pour une personne seule, avec un bureau non attribué, le premier prix est de 220 $/mois, avec accès 24/24 et 7/7. Si vous comptez venir tous les jours et laisser des documents ou des photos de famille sur votre bureau, il faudra débourser au minimum 350$/mois. Pour un bureau privé, verrouillé avec des rangements, ce sera 400$/mois. Infos
Croissant: le nom ne vous dit peut être rien, mais Croissant propose 67 espaces à New York (Manhattan, Brooklyn, Bronx) et même à Hoboken. Là aussi, le café est en libre service, des canapés accueillent les pauses et la déco est soignée. Accès 7/7j et 24/24h pour toutes les formules. Tarifs: 39$/mois pour 10h de présence, 129$ pour 40h et 249$ pour 120 heures. Infos
Au calme
Brooklyn Writers Space: vous êtes journaliste, auteur, universitaire, et vous aimez pouvoir faire une pause café avec vos pairs ? BWS est pour vous. Les bureaux sont séparés les uns des autres par de petites cloisons. Ici, pas de jeux de fléchettes, de babyfoot ou d’ambiance start-up: BWS est un espace de co-working où le calme est de rigueur. Il existe deux adresses à Brooklyn: Carroll Gardens et Gowanus. Tarifs: de 135 à 225$/mois. Infos
SoHo Places: Situé en plein coeur de l’animation de SoHo, cet espace ouvert par une Française a le mérite de proposer du silence et de la sérénité. L’ambiance est décontractée mais propice au travail. La place dans une alcôve se paie à l’heure, idéal pour se poser avant un rendez-vous ou pour finir un dossier sans distraction extérieure. 435 Broome St. Tarifs: de 6$/h à 160$ pour 40h/mois. Infos
Pour les femmes
The Wing: l’espace de Flatiron a ouvert à l’automne 2016, et, depuis, SoHo et Dumbo sont venus compléter l’offre. Le slogan de The Wing: “Pour les femmes qui ont quelque chose à dire et rien à prouver”. Pour y avoir un bureau, il va falloir être patiente: la liste d’attente compte 8.000 personnes. A l’intérieur: c’est calme, c’est beau, c’est féminin. Les toilettes sont même équipées en produits d’hygiène et de beauté. En plus des bureaux, des rencontres sont organisées avec des femmes à succès, entrepreneuses, artistes, politiques. A partir de 215$/mois. Infos
Dans les restaurants
Spacious: c’est la nouvelle mode: un co-working dans un restaurant ou au café. Pour éviter de vous battre pour une place étriquée sur un canapé de Starbucks, Spacious a trouvé la solution. Les freelancers s’installent dans des restaurants ou des cafés pendant les heures creuses ou avant l’ouverture. Ils sont accueillis par un employé de la start-up. On choisit sans réservation préalable son espace de travail en fonction de ses besoins, on reçoit un sms avec le mot de passe du wifi et le café est gratuit. 95$/mois. Infos
Les Frenchies
FrenchFounders: le réseau de cadres-dirigeants et d’entrepreneurs français FrenchFounders dispose d’un espace de co-working à Flatiron. Café, eau fruitée et biscuits à disposition. Cabines pour passer des appels au calme et salles de réunion (dont une avec table de ping pong) aussi. Tarifs: 650$/mois pour une place attribuée. Le gros bonus: vous y croiserez la joyeuse équipe de French Morning. Infos: [email protected]
FACC New York: La French American Chamber of Commerce propose des postes aux entrepreneurs français dans son immeuble de Midtown. Le wifi et la cuisine sont ouverts à tous et en fonction de la formule que vous choisissez, vous aurez accès aux événements organisés par la chambre. Les tarifs: 50$ pour un bureau non attribué avec un pass journée et 200$/semaine (accès 7/7 et 24/24). Pour un bureau attribué: 600$/mois avec accès à tous les événements. Infos
Spark Labs: le Français Christophe Garnier a fondé Spark Labs en 2013 et dispose d’espaces de co-working à Union Square et Bryant Park. En plus des lieux pour travailler et se relaxer, Spark Labs organise des rencontres avec des investisseurs et des chefs d’entreprises. Une plateforme/accélérateur en ligne est proposée aux start-ups françaises qui s’installent aux Etats-Unis. Les tarifs: 350$/mois pour un bureau non attribué, 550$/mois pour une place fixe, et 1.400$/mois pour un bureau privé. Infos
À San Francisco, Bar Crenn rejoue le Paris des années folles
Derrière les vitres du 3131 Fillmore Street, de longs rideaux gris occultent l’agitation ambiante. À l’intérieur de Bar Crenn, qui ouvrira ses portes le 13 mars, l’heure est au peaufinage, sous le regard affûté de la cheffe française Dominique Crenn. Des fauteuils capitonnés de velours rouge, un guéridon recouvert d’un plateau en marbre, une bibliothèque de livres anciens… On a l’impression d’entrer dans un salon parisien des années 30 où Fred Astaire et Ginger Rogers pourraient débarquer à tout instant.
« Ce visage de femme représente parfaitement les années folles. Je voulais recréer cette ambiance du Paris de l’époque », commente Dominique Crenn en pointant du doigt l’immense peinture murale qu’un artiste est en train d’apostiller de nombres chinois. « Ce sont les dates de naissance de mes parents, 1922 et 1933, et comme le bar ouvre à l’époque du Nouvel An chinois… », poursuit la Bretonne.
Sur l’ardoise, il n’y aura que « de supers bons vins et des cocktails à faible teneur en alcool », dévoile cheffe Dominique qui a également concocté une carte rendant « hommage aux grands classiques de la gastronomie française ». « Le brochet en quenelles, sauce nantua de monsieur Ducasse, la soupe de truffes de monsieur Bocuse… ». Sans oublier les desserts : « des îles flottantes et des cannelés de Bordeaux ».
Bar Crenn est la porte à côté d’Atelier Crenn, le restaurant aux deux étoiles Michelin où Dominique Crenn orchestre ses mets raffinés et poétiques depuis 2011. « Bar Crenn, c’est le salon où on boit un verre, Atelier Crenn, c’est la salle-à-manger. Vous êtes à Maison Crenn ici ! », s’exclame l’anticonformiste pour qui le plus important en cuisine « ce n’est pas la technique, mais les produits de la terre et de la mer ».
« C’est une question de talent, pas de genre »
Première femme à décrocher deux étoiles au guide Michelin aux États-Unis, Meilleure cheffe au monde par le World’s 50… Voilà de prestigieuses distinctions qui hérissent un peu ses idéaux féministes. « Ca m’a un peu énervé d’être regardée en tant que femme car c’est une question de talent, pas de genre, lance-t-elle. J’essaye de voir ça comme une plateforme pour la future génération. Il faut vraiment que dans quelques années les choses changent. »
« Transmettre et donner sa chance aux jeunes »: ce sont les maîtres mots de la cheffe-artiste à qui un certain Jeremiah Tower, célèbre chef de la côte Ouest, a tendu la main, il y a près de trente ans et l’a formée. « À l’époque, j’étais autodidacte en cuisine. Jeremiah était le seul qui m’intéressait car il travaillait avec les producteurs et changeait les menus tous les jours. Je suis allée le voir, il m’a demandé qui j’étais», se remémore l’ambitieuse cinquantenaire.
Elle a plusieurs projets dans les cartons, comme l’ouverture de Boutique Crenn en hiver, située dans le hall d’entrée et au premier étage de la Salesforce Tower, avec une pâtisserie boulangerie, un restaurant et un bar lounge. Boutique Crenn accueillera aussi des événements dédiés à l’art et la mode. « Pourquoi ne pas faire venir la Fashion Week à San Francisco ? ». Son auto-biographie sortira aussi à la fin de l’année. « Je vais l’appeler “Crennologie, ma raison d’être” ».
La Compagnie déménage à Orly et lance une offre promo
Dites “au revoir” à Roissy-Charles de Gaulle. La Compagnie, spécialisée dans le business low cost, décollera et atterrira d’Orly à partir du 22 avril, en replacement de la compagnie britannique OpenSkies qui cessera ses activités dans le courant de l’été. La société espère que l’aéroport au sud de la capitale offrira une meilleure expérience-passagers grâce à sa petite taille et son accessibilité depuis le centre de Paris.
Pour l’occasion, La Compagnie propose un “deal” à 1.400 dollars l’aller-retour pour les passagers qui prendront leur billet entre le 7 et le 23 mars pour un vol après le 22 avril. La Compagnie opère deux Boeing 757-200 de 74 sièges entre Paris et l’aéroport Newark Liberty dans le New Jersey. Lancée en 2014, elle a récemment investi dans des Airbus 321 neo qui rejoindront la flotte en avril et septembre 2019. Il s’agit d’avions connectés (wifi à bord) et équipés intégralement de sièges business convertibles en lits. Les nouveaux appareils auront une capacité légèrement supérieure (entre 76 et 80 sièges).
Les galeries françaises s'invitent à l'Armory Show
Malgré la neige qui a paralysé New York mercredi 7 mars, les galeristes de l’Armory Show ont vaillamment tenu boutique – ou plutôt stand – pour l’avant-première VIP de l’une des rencontres incontournables dans le monde de l’art contemporain. Du 8 au 11 mars, les férus d’art pourront venir admirer la fine fleur des galeries du monde entier aux Piers 92 et 94, au bord de l’Hudson. Sur les 198 exposants triés sur le volet et issus de 31 pays différents, les Français sont au rendez-vous.
Parmi les 14 galeries internationales qui ont pignon sur rue dans l’Hexagone (sans surprise, souvent à Paris) comme l’immense Pace Gallery (stand 821) présente également à Londres, Hong Kong ou encore Séoul, six arrivent directement de France : la galerie Franck Elbaz (stand 806), Mor Charpentier (stand 807), la galerie Nathalie Obadia (507), la galerie Jérôme Poggi (P9), la galerie Daniel Templon (511) et la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois (616).
« New York est un peu le centre du monde en termes de marché de l’art et des collectionneurs », observe Georges-Philippe Vallois, dont la galerie expose entre autres une œuvre de l’artiste franco-américaine Niki de Saint Phalle. Malgré la météo ingrate, le galeriste reste optimiste : « On a quand même vu des gens importants aujourd’hui, y compris des Européens . Pourtant beaucoup n’ont pas pu venir à cause de vols annulés », déplore-t-il. Les exposants de l’Armory Show espèrent que le ciel sera plus clément pour l’ouverture au grand public. Les visiteurs seront d’ailleurs accueillis par une œuvre monumentale en hommage aux migrants d’Ellis Island, réalisé par l’artiste français JR.
SXSW 2018: le programme des artistes français à Austin
Comme chaque année, un aéropage d’artistes français débarque à Austin pour participer au festival SXSW du 12 au 18 mars à Austin, aussi bien pour l’expérience que pour promouvoir leur carrière américaine. Voici les dix artistes à venir applaudir.
DELUXE
Les six amis à moustaches et costumes bigarrés débarquent avec leur mélange électro, hip-hop, funk, soul, pop allié à une voix inimitable. En à peine quatre ans, le groupe a imposé son identité festive sur la scène hexagonale. Le 15 mars au France Rocks/Bureau Export Showcase à Maggie Mae’s Rooftop, 323 E 6th St, Austin.
FAIRE
Sacrée fête en perspective avec le groupe FAIRE et leur techno rock and roll psychédélique. Ces trois énergumènes sont réputés pour mettre le feu dès qu’ils posent le pied sur scène. Le 14 mars, 8:30pm – 9:00pm à Volstead et le 16 mars à BD Riley’s 10PM – 10:40PM, 1905 Aldrich St Suite 130.
FISHBACH
L’électro pop sensuelle de Flora Fishbach est plus introverti et mystérieux. La Dieppoise au timbre caverneux s’est fait remarquer en 2017. Elle a été couronnée révélation de l’année au Prix des Indés en novembre dernier. Le 15 mars à Friends, 9PM – 9:40PM, 208 E 6th St, Austin, TX 78701, et le 15 au France Rocks/BureauExport Showcase à Maggie Mae’s Rooftop, 323 E 6th St.
FREEDOM FRY
Bien qu’indépendant, le duo folk franco-américain Freedom Fry a accumulé plus de 50 millions d’écoutes sur Spotify et assuré la premier partie de Stromae lors de sa tournée US. Leur pop ensoleillée sent bon la Californie où ils sont installés. Le 15 mars à Palm Door on Sabine, 11:05PM, 401 Sabine St et le 16 à Icenhauer’s on Rainey, 3:00PM, 83 Rainey St.
LOLA MARSH
Lola Marsh est un duo de pop indé aux harmonies soignées qui rappellent parfois Lana Del Rey. Eux aussi ont connu un succès fulgurant. Deux de leurs compositions ont intégré la liste Spotify des cinq titres le plus viraux aux Etats-Unis. En tournée aux Etats Unis tout le mois de mars. Le 15 au France Rocks/BureauExport Showcase à Maggie Mae’s Rooftop, 323 E 6th St, Austin, TX 78701, le 17 à International Day Stage Austin Convention Center, 1PM-1:40PM, 500 E Cesar Chavez St, Austin, TX 78701.
MANU LANVIN
Amoureux de la musique américaine traditionnelle, Manu Lanvin devrait se sentir chez lui à Austin. Celui qui a sillonné les routes du sud des Etats-Unis à maintes reprises vient présenter son nouvel album, “Grand Casino”, de reprises de classiques du Blues, et qui a pour invités des pointures comme Taj Mahal et Poppa Chubby. Le 13 à BD Riley’s, 11PM – 11:40PM, 1905 Aldrich St Suite 130, Austin.
SARASARA
Sarasara rappelle Bjork par bien des aspects (elle est même signée sur le même label), mais en incorporant des rythmes technos à sa musique, elle donne à son esthétique futuriste un souffle robotique. Le 13 à The Iron Bear, 8pm-9:40pm, 121 W 8th St, Austin, TX 78701 et le 14 à Highland Lounge, 9pm – 9:40pm, 404 Colorado St, Austin, TX 78701.
STAL
Trio post-rock originaire de Paris emmené par Pierre-Marie Maulini (ex membre de M83), Stal, dont le nom veut dire “acier” en plusieurs langues, propose une pop électro faisant la part belle aux synthés numériques. Le 15 mars au France Rocks/BureauExport Showcase à Maggie Mae’s Rooftop, 323 E 6th St, Austin, TX 78701.
TALISCO
TALISCO vient à SXSW présenter son nouvel album dans le cadre de sa tournée américaine. Un nouveau disque plus orienté rock, de la part de l’artiste dont la musique, très cinématographique, se retrouve souvent dans les pubs (Google, Vice, AT&T ou encore Air France). En tournée US au mois de mars et le 15 mars au France Rocks/BureauExport Showcase à Maggie Mae’s Rooftop, 10PM, 323 E 6th St, Austin.
THE BLIND SUNS
Déjà présent à SXSW l’an dernier, le trio pop surf d’Angers revient jouer ses rythmes syncopés et chanter ses harmonies vocales aérées le 15 mars à Volstead. 1AM – 1:50AM, 1502 E 6th St.
Une discussion sur l'image de la femme sur internet à New York
Du cyber-bullying à la sexualisation véhiculée par les films pornographiques, les femmes sont régulièrement présentées comme des objets sexuels sur internet. Ces images sont souvent accompagnées de commentaires sexistes.
Comment les médias sociaux transforment-ils l’image des femmes et quelles sont les solutions pour y remédier ? C’est le débat qu’organise le Consulat de France à New York le jeudi 8 mars, journée internationale de la femme, à 6:30 pm.
Autour de la table de discussion: Ketsia Mutombo, fondatrice de l’association Féministes contre le cyber-harcèlement; Jacqueline Mabey, co-fondatrice d’Art+Feminism, un groupe qui alimente Wikipédia d’articles sur des artistes femmes; et Marianne LaFrance, professeure à Yale. La discussion sera animée par la consule de France Anne-Claire Legendre.
"Douze e-mails pour un mot": quand le théâtre français s'exporte aux US
« Les Etats-Unis, c’était dingue », s’émerveille Pascal Rénéric, qui incarnait Monsieur Jourdain dans « Le Bourgeois Gentilhomme ».
La pièce, dirigée par Denis Podalydès, fait partie des – rares – oeuvres théâtrales françaises à avoir franchi l’Atlantique – c’était à l’été 2016 à New York. Avec 35 personnes et une centaine de remplaçants, elle fait partie des grosses productions à avoir quitté la France. La plupart des oeuvres françaises qui s’exportent aux Etats-Unis ou sont développées sur place sont, en effet, bien plus modestes. Contre deux ou trois pièces directement importées de France qui circulent aux Etats-Unis avec sur-titrage comme “Le Bourgeois Gentilhomme”, entre 15 et 20 projets de théâtre français (traduits en anglais ou présentés en langue originale) sont développés aux Etats-Unis (dans les établissements scolaires, par des troupes américaines…).
Ces exportateurs du théâtre ne sont pas complètement livrés à eux-mêmes: les Services culturels de l’ambassade de France ont accompagné et aidé à financer huit créations théâtrales françaises depuis 2015. Certaines partent en tournée nationale après un premier passage à New York, l’épicentre du théâtre américain.
Ce parcours, qui peut durer plus de deux ans et coûte entre 50.000 et 100.000 dollars entre le salaire des équipes, les allers-retours du metteur en scène, les décors et la communication, commence par la traduction du texte, explique Rima Abdul Malak, à la tête du département des échanges artistiques aux Services culturels. « Aux Etats-Unis, il y a très peu de projets présentés en langue étrangère. Par exemple, il n’y a que 3% des livres traduits qui sont lus par les Américains. Ils lisent la littérature américaine en priorité. En théâtre, c’est encore plus flagrant. »
Comment convertir un texte français et lui donner une teinte locale ? « C’est beaucoup de compromis. Parfois, le changement d’un mot a nécessité 12 e-mails, témoigne-t-elle. Par exemple, le titre de la pièce de David Lescot “Mon Fric” [encore à l’étape de projet, ndlr] est très dur à traduire. On a pensé à “Dough” mais ça sonne un petit peu ringard, or “mon fric” en français, c’est très familier. »
Il n’y a pas que le titre qui peut poser problème. Nicholas Elliott a traduit la pièce « Oh Boy! », mise en scène par Olivier Letellier et présentée en janvier 2017 à New York. « Il y avait par exemple des choses du domaine du “politically correct” auxquelles on est peut-être un peu moins sensibles en France (…) Le personnage de “Oh Boy!” est homosexuel et la façon dont l’homosexualité est représentée par moments dans la pièce a pu brusquer certains membres de l’équipe du New Victory [le théâtre qui a soutenu la pièce, ndlr], ce qui a conduit à des discussions très fructueuses », constate le traducteur.
Rencontre des cultures
Une fois la pièce traduite, la rencontre entre le metteur en scène français et les acteurs américains peut aussi donner lieu à quelques chocs culturels. « J’ai l’impression qu’aux Etats-Unis, les metteurs en scène sont très stricts dans le travail. Ils se détendent après », constate Dee Besnael, actrice américano-tchadienne, qui a joué dans la pièce « Dans la Solitude des Champs de Cotons » de Bernard-Marie Koltès, adaptée en anglais et mise en scène par Roland Auzet en octobre. « Avec les metteurs en scène français, c’est l’inverse, on s’amuse pendant les répétitions et puis quand c’est l’heure de jouer, là c’est plus sérieux. »
Roxane Revon et Laura Townsend, qui co-dirigent L’Atelier Théâtre, des cours destinés à un public francophone à New York, épluchent les différences culturelles. « Ici, c’est impensable qu’un acteur ne connaisse pas son texte. On peut se faire virer », constate Laura Townsend, enseignante et actrice formée à Columbia.
« Il y aussi le contrat Equity [un statut qui protège les artistes aux Etats-Unis, ndlr] qui impose des pauses toutes les 55 minutes. Quand on a monté “Les Bonnes” de Jean Genet à New York, ça paraissait fou pour les actrices françaises”, se souvient-elle.
“Les acteurs américains sont extrêmement préparés, très pros. En fait, c’est “time and money” », conclut Roxane Revon, avant de quitter l’interview pour « aller apprendre à mes élèves américains à prononcer le mot ‘Sganarelle’. »
Depuis 2015, les équipes des services culturels de l’ambassade ont intensifié leurs programmes d’accompagnement du théâtre français. De quoi donner envie aux dramaturges de sauter le pas, de la langue de Molière à celle de Tennessee Williams.
FABA 2018 : et si la meilleur start-up de SF était la vôtre ?
Et si la meilleure start-up de l’année était la vôtre ? Les French American Business Awards (FABA) reviennent pour une cinquième édition le 7 juin au Bimbo’s 365 Club de San Francisco.
Organisé par la Chambre de Commerce Franco-Américaine de San Francisco, le concours de start-ups est ouvert aux entreprises françaises ou franco-américaines de la Baie de San Francisco qui remplissent les critères suivants :
-Avoir un dirigeant ou un membre fondateur français ou franco-américain.
-Exister depuis moins de deux ans, ou avoir un produit/service disponible sur le marché depuis moins de deux ans.
-Être implanté dans la baie de San Francisco OU en France avec un développement en cours dans la Baie, OU en France avec un projet de développement concret dans la Baie.
-Levées de fond limitées aux capitaux de départ.
Les candidats ont jusqu’au 25 avril pour déposer leur dossier. Deux prix seront décernés: le prix du public et le prix du jury. Plusieurs dizaines d’entreprises se présentent chaque année dans différentes catégories (high tech, investissement, industrie vinicole, mode…).
La remise des prix, qui débutera à 8:45pm, sera précédée d’un cocktail à 6pm et un dîner à 7:30pm. Inscriptions obligatoires.
Le député Roland Lescure en déplacement à New York
De passage à New York, le député des Français d’Amérique du Nord Roland Lescure (LRM) en profitera pour participer à un apéro-rencontre organisé par En Marche New York le dimanche 11 mars au restaurant La Bonne Soupe à partir de 6pm.
L’occasion de répondre aux questions sur son action comme élu et président de la Commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, et de faire le point sur les réformes à venir.
Le député tiendra également une permanence le mardi 13 mars au consulat de France de 4pm à 6:30pm. Inscription et pièce d’identité obligatoires.
La pièce "Un air de famille" sur les planches à Houston
Mise en scène par Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, l’incontournable pièce de théâtre “Un air de famille” est à l’honneur en mars au Talento Bilingüe de Houston. Elle sera jouée les 9, 10, 16 et 17 par la troupe francophone Et Voilà Theatre.
Le pitch : Chaque semaine chez les Ménard, on se réunit au restaurant Aux Ducs de Bretagne. Le soir de l’anniversaire de Yolande, la belle-fille, rien ne se déroule comme prévu. La femme d’Henri a disparu, le frère Philippe est obsédé par son image et ne cesse de tourmenter ses proches sur son dernier passage à la télévision pendant que Betty décide de rompre avec le barman. Rivalités fraternelles et rancunes s’entremêlent, le tout avec humour, ironie et bienveillance.
Jouée pour la première fois en 1994 au Théâtre de la renaissance à Paris, “Un air de famille” a remporté deux Molière en 1995 pour la meilleure comédie et la meilleure actrice. En 1996, la pièce a été adaptée au cinéma par Cédric Klapisch et a gagné trois César dont celui de la meilleure adaptation à l’écran. Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri s’en partagent l’affiche avec Catherine Frot et Claire Maurier.
Hervé Cohen dans le monde merveilleux des métros
Le réalisateur franco-américain Hervé Cohen a parcouru plus d’une douzaine de villes à travers le monde à la recherche d’histoires d’usagers du métro. Il les a compilées dans un web documentaire interactif et dans une installation multimédia nommée “Life Underground”, qu’il vient présenter à SxSW du 9 au 15 mars au JW Marriott (des extraits sont d’ores-et-déjà visibles sur le site).
L’installation, qui a été présentée en première mondiale à Los Angeles le mois dernier, vise à recréer l’environnement du métro, et invite les curieux à un voyage au cœur des métros du monde, « comme s’ils y étaient », à la découverte d’histoires personnelles de quarante passagers.
« Une ville est un carrefour où la plupart des gens viennent d’horizons différents. Un des objectifs du documentaire est de faire prendre conscience que nous sommes tous humains, que nous avons beaucoup de choses en commun, beaucoup à partager et que l’on peut facilement se comprendre. A New York par exemple, le monde entier est là. Toute la ville prend le métro: riches, pauvres, croyants, athées », explique Hervé Cohen.
En plus de New York, Hervé Cohen s’est rendu à San Francisco (où il reside à present), à Montréal, Vienne, Athènes, Hong Kong, Santiago, Singapour, Bruxelles, Lausanne et Tokyo à la rencontre de tous les profils, ne se fiant qu’à son intuition et à son envie d’engager la conversation. « Je ne recherchais pas les gens beaux ou à la mode. Cela pouvait être n’importe qui, comme quelqu’un avec un bouquet à propos de laquelle je me suis dis: “où va-t-elle avec ce bouquet ?“ ou cela pouvait être quelqu’un avec un costume. »
Le réalisateur admet aussi que le métro donne un cadre de mise en scène particulier. « Filmer dans le métro me permet de prendre le temps d’observer les gens, leurs expressions. Il y a une atmosphère interne spéciale, avec les tunnels, la lumière, le bruit. L’environnement est propice à se réfugier dans son monde intérieur », dit-il.
Ces pérégrinations artistiques dans les métros du monde entier sont à l’image de la carrière du réalisateur. Celle-ci a emmené ce natif de Paris dans le monde entier. Il a notamment filmé la cérémonie d’initiation des jeunes Diolas, qui marque le passage à l’âge adulte pour les adolescents de cette ethnie du sud du Sénégal, et s’est rendu dans la province du Séchouan en Chine où il a suivi le travail de trois projectionnistes itinérants. Il a aussi signé une série de portraits d’enfants dans le cadre de “Time for School” pour la chaine PBS.
Quand on lui demande ce qu’il souhaite que les spectateurs retirent de ce nouveau projet, il répond : « Le premier retour que j’ai est celui des personnes qui ont collaboré avec moi et qui vivent dans chacune de ces villes. Beaucoup m’ont envoyé un mot pour me dire : “Maintenant je regarde les gens d’un autre œil et j’ai envie de leur parler“. »