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Claude Lelouch : "Les films américains m'ont fait aimer le cinéma"

Quand on fait ce métier il faut lui consacrer sa vie entière. Ses jours, ses nuits, ses vacances. On pense cinéma, on dort cinéma, on mange cinéma, et on va au cinéma. Et ce, je l’espère jusqu’à mon dernier souffle”, confie Claude Lelouch.
Après 46 longs-métrages, plus de 50 ans de carrière et toujours le même désir dévorant de faire des films, le réalisateur est la tête d’affiche de la 13ème édition du festival de cinéma français Focus on French Cinema.
Lauréat de deux Oscars et de deux Golden Globes, le metteur en scène a toujours eu un rapport privilégié avec les Etats-Unis, où il a tourné plusieurs de ses films. “C’est un pays qui aime le cinéma, qui a de grands metteurs en scène. J’ai grandi avec les films américains et ils m’ont fait aimer le cinéma, se souvient le réalisateur. C’est le pays qui nous a libéré de la guerre. Le mot “Amérique” pour moi est rattaché au mot “Liberté”.
Durant le festival, Claude Lelouch présentera “Un Homme et Une Femme”. Réalisé il y a 50 ans, Palme d’or à Cannes, le long-métrage sera proposé en version restaurée le lundi 27 mars à Stamford (Connecticut) et lors d’une soirée au FIAF le mardi 28. “On est en train de restaurer la plupart de mes films en ce moment. C’est un moment très agréable, ça ramène beaucoup de souvenirs. Ça me permet de faire un flash-back dans ma vie”, explique-t-il.
Focus on French Cinema présentera aussi une autre oeuvre du réalisateur : “Un+Une”. 50 ans après avoir filmé Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant sur les planches de Deauville, Claude Lelouch raconte une nouvelle histoire d’amour, en Inde cette fois-ci, entre Jean Dujardin et Elsa Zylberstein. Un film réalisé à la demande des deux acteurs.
Ici, Claude Lelouch part à la rencontre de la spiritualité indienne à travers l’histoire d’Antoine, compositeur, et Anna, femme d’Ambassadeur. Tous deux découvrent l’autre et se découvrent eux-mêmes lors d’un voyage aux confins de l’Inde. Comme il l’avait fait en parcourant les Etats-Unis avec Jean-Paul Belmondo et Annie Girardot pour “Un homme qui me plaît”, Claude Lelouch nous raconte une nouvelle histoire sur fond de décor et de rencontres.


Après plus de 46 films, Claude Lelouch est catégorique: “Le meilleur scénariste, c’est la vie. C’est un scénariste extraordinaire. Qui aurait pu imaginer qu’on se tromperait d’Oscar ou que Trump serait élu ?”. Un scénariste qui, selon lui, n’est pas si pessimiste, comme certains pourraient le laisser penser. “Le monde ne va pas si mal que ça. Il y a des incendies un peu partout. Mais il vaut mieux avoir des incendies que des guerres mondiales, c’est déjà une réussite, d’autant plus que le monde est plus tolérant et raisonnable que dans mon enfance”, décrit-il.
Insatiable, à 79 ans, il vient de dévoiler son dernier long-métrage, “Chacun Sa Vie”, un film qui rassemble plus de 30 acteurs emblématiques du cinéma français, et réalisé avec les élèves de son école, les Ateliers du Cinéma, dernier grand défi du réalisateur.
On a tous envie, à un moment donné, de transmettre ce qu’on a appris, et à travers ces ateliers j’invite tous mes camarades metteurs en scène du monde entier à venir passer une semaine à Beaune pour transmettre leur savoir”, explique Claude Lelouch. Un “lieu de rencontre” qui verra sa deuxième promotion formée dès la rentrée de septembre. Le réalisateur est aussi en pleine écriture de son prochain film intitulé “Oui ou Non ?”, “la question que l’on se pose tous toute notre vie“.

Alice Henry, En Marche : « Trump, Brexit, ça fait beaucoup d'avertissements ! »

Alice Henry arrive à vélo, et non pas en marchant, sous la pluie de San Francisco. « Je ne me suis jamais engagée auparavant », lance la jeune femme énergique, son manteau violet encore sur les épaules. À 32 ans, voilà seulement deux ans que la Strasbourgeoise a retrouvé un sens à l’action politique.

« J’ai commencé à m’intéresser de nouveau à la politique en 2014 lors de mon master en études européennes à l’université de Maastricht. Je me suis rendue compte que la politique pouvait vraiment prendre en charge et encourager la création d’emplois par exemple », retrace Alice Henry qui qualifie Emmanuel Macron de « candidat nouveau qui peut faire la différence ». Un avis qu’elle ne partage pas avec ses parents : « Mon père est professeur et très socialiste. Ma mère est ingénieure et écologiste à l’extrême. Ils ne sont pas super enthousiastes envers Macron. »

« Faire bouger les choses »

« En Marche n’est pas un parti, c’est un mouvement pour reconnecter les gens à la politique ». Voilà ce qui a séduit l’expatriée arrivée à San Francisco en 2015 et qui a rejoint, début janvier, le groupe En Marche San Francisco Bay Area, composé d’une centaine de personnes. Depuis, Alice Henry est « à fond la caisse ». Elle participe activement aux événements tout « en suivant les directives de Paris ».

« En tant que Français de l’étranger, on est face à d’autres perspectives par rapport au transport ou encore au système de santé. On nous demande de faire remonter de bonnes idées à mettre en place en France », dévoile la néo-militante. Le fait que son champion n’est pas dévoilé son programme plus tôt ne la chagrine pas. « Il attendait l’opinion de la population pour sortir son programme. Nous, on était en train de bosser dessus. Il redonne le pouvoir démocratique aux gens ! »

Alice Henry a animé un atelier sur le thème de la solidarité. Et ce n’est pas un hasard. La Française est investie dans le monde associatif : elle travaille en tant que chef de projet pour l’ONG Samasource et, pendant son temps libre, elle s’occupe de trouver des fonds pour sa start-up Shelter Tech dont l’objectif est de résoudre la fracture numérique entre la communauté tech et les sans-abris, très nombreux à San Francisco.

« Je suis impliquée dans le monde en développement. Je passe mes journées à convaincre des gens dans les autres pays pour qu’ils créent des emplois, alors pourquoi n’essayerais-je pas de changer les choses pour le pays d’où je viens ? », explique-t-elle avec la détermination de « faire bouger les choses ».

Après le premier “Grand Débat” télévisé diffusé le 20 mars dernier, Alice Henry salue « le fairplay des candidats qui ne sont pas tombés dans le piège des attaques personnelles contrairement aux débats américains ».

Entre son travail, sa start-up et ses engagements associatifs, la jeune femme vit à cent à l’heure. Pourtant, elle militera jusqu’au bureau de vote, le 22 avril. Le collectif prévoit notamment d’aller dans les écoles pour inciter les expatriés à voter. Lors du premier tour de la présidentielle de 2012, 69,6 % des Français des Etats-Unis n’ont pas voté. Face à ce taux d’abstention considérable, Alice Henry met en garde : « entre l’élection de Trump et le Brexit, ça fait beaucoup d’avertissements. Je n’ai pas envie d’avoir Le Pen à la tête de notre pays. »

Les "atmosphères" de Jessica de Vreeze s'installent au Consulat du Luxembourg

Pour sa deuxième exposition, Jessica de Vreeze a capturé des “atmosphères” plus intimes et confidentielles.
Intitulée “Portrait d’Atmosphère from Luxembourg to New York”, la collection de photographies de l’artiste est présentée au Consulat Général du Luxembourg à New York. L’exposition sera accessible sur rendez-vous (demande par mail à [email protected]) jusqu’au 20 avril. Les clichés sont disponibles à la vente.
Après avoir vécu pendant 12 ans au Luxembourg, Jessica de Vreeze, avocate de formation, a emménagé à New York où elle se consacre exclusivement à la photographie. Au Luxembourg, en France ou dans les rues de la Grosse Pomme, la Franco-américaine immortalise des scènes de vie, des lieux ou des portraits. Des fresques urbaines qui traversent les frontières, à l’image de la jeune femme.

L'abbé Grosjean, un catholique "décomplexé" à New York

Si nous désertons l’espace public, d’autres parleront pour nous“. “Nous”, dans la bouche de l’abbé Pierre-Hervé Grosjean, ce sont les catholiques français.
Le jeune prêtre, qui envisageait une carrière dans l’armée avant de devenir un médiatique défenseur du catholicisme “décomplexé” en France, est l’auteur de Catholiques, Engageons-nous, un ouvrage sorti en 2016 qui appelle les catholiques français à faire entendre leur voix dans les débats de société et à ne pas “rester sur la touche” au moment où “la France chrétienne engagée se découvre de plus en plus minoritaire“.
Il donnera trois conférences à l’Eglise Notre-Dame à Manhattan (le 30 mars) et à Larchmont (les dimanche 2 et lundi 3 avril) pour partager sa vision. “Le message catholique est attendu dans le monde, croit-il. On veut partager nos vues, pas les imposer“.
En France, l’abbé Grosjean a la réputation, dans les médias du moins, d’être une sorte de “curé 2.0”. Habitué des journalistes et des plateaux télé, il anime avec six autres religieux le blog Padreblog, qui vise à apporter un point de vue catholique sur l’actualité. Le Huffington Post l’a décrit en plein débat sur le mariage des homosexuels comme “le curé que vous devez suivre sur twitter“, ce qui n’a certainement pas fait de mal à son nombre de “followers” qui atteint plus de 34.000 aujourd’hui.
Le côté virtuel de l’expression ‘curé 2.0’ pourrait faire oublier que je suis curé de paroisse. C’est là que se joue ma première expérience et que je nourris ma réflexion. Mon enracinement dans le terrain me prend trois-quarts de mon temps, affirme-t-il. Comme beaucoup de prêtres de ma génération, les technologies me semblent être le moyen idéal pour parler aux périphéries, comme le dit le Pape François. Casser les a priori, convaincre, dépasser les incompréhensions me passionne“.
Chargé des questions d’éthique et de politique au diocèse de Versailles, il a lancé en 2008 le Cercle Alatheia, un think tank chrétien qui organise des réunions de reflexion autour d’invités politiques, économiques, associatifs ou médiatiques.
Le mariage pour tous en 2013 marque un tournant dans son engagement. L’épisode a amorcé une “prise de conscience chez les chrétiens, dit-il. Le modèle de société que nous voulons n’est plus évident pour tous. Si on tient à ce modèle de société, il faut pouvoir l’accepter et le promouvoir. Il faut réinvestir le champ du politique, s’impliquer pour lutter contre la précarité, le respect de la vie. Cela n’est plus évident aujourd’hui“.
Ce message, il viendra le partager aux Etats-Unis. Le dimanche 2 avril, à Larchmont, il animera aussi une conférence destinée aux 15-22 ans autour de son premier ouvrage Aimer en vérité. Ces rencontres sont organisées par l’association les Amis du Collège de Bernardins basée aux Etats-Unis. “Je suis très impatient de découvrir les Etats-Unis. Je ne vais pas prétendre de tout apprendre en quatre jours mais d’après ce que je sais, la religion ne doit pas faire face à une laïcité agressive comme en France. On affiche sa foi sur les fenêtres et les voitures. Il y a quelque chose de plus libre dans le débat. Nous pouvons nous en inspirer“.

Les illustrateurs français du New York Times se montrent à New York

Depuis cinq ans, Le New York Times a commandé plus de 100 illustrations à la Haute Ecole des Arts du Rhin (HEAR) de Strasbourg. L’exposition “Fit to Print” rassemble, depuis fin février, les meilleurs dessins publiés par le journal de 17 anciens élèves et illustrateurs français. Divisée en deux parties, l’exposition a lieu au siège du New York Times (620 8th Ave) jusqu’au 6 mai et l’autre à la Society of Illustrators (128 East 63rd St) jusqu’au 7 mai.
Pour la venue des illustrateurs français, deux vernissages seront organisés : le mercredi 29 mars à 7pm au New York Times et le jeudi 30 mars à 6:30pm à la Society of Illustrators. Ils participeront de plus à une “jam session” de dessins chez Albertine le vendredi 31 mars à 7pm. Dans le cadre du MoCCA Arts festival, organisé par la Society of Illustrators, deux conférences auront lieu, elles aussi en lien avec l’exposition “Fit to Print”.
Le samedi 1er avril à 3:30pm, Alexandra Zsigmond, directrice artistique de la rubrique “Opinion” du New York Times discutera avec les artistes français venus à New York de la collaboration avec le prestigieux journal. Le dimanche 2 avril à 2:30pm, une deuxième conférence abordera l’art du dessin de presse à l’international. Les deux conférences auront lieu au Metropolitan West (639 W 46th St).

On vous fait visiter le New York de "Homeland"

Après Washington, Islamabad et Berlin, Carrie Mathison, l’ex-agent de la CIA la plus célèbre des Etats-Unis a déménagé à New York pour la sixième saison de “Homeland”.
Diffusée depuis mi-janvier sur Showtime, cette dernière saison a été tournée en partie dans les studios Cine Magic East River à Greenpoint, et un peu partout dans le reste de la Grosse Pomme.
Et à en croire les scénaristes de la série, on peut croiser les plus grands manitous du FBI ou de la CIA, voire même la future Présidente des Etats-Unis, dans des lieux aussi improbables et anodins qu’un parc pour enfants ou un restaurant français (les scénaristes seraient fans de la gastronomie de l’Hexagone). À défaut de traquer les terroristes ou un énième complot des services de renseignements iraniens ou russes, rien ne vous empêche de partir sur les traces des personnages de la série quasi-culte.
Homeland
Les bonnes adresses de la CIA :
Vous pensiez qu’un entretien entre un membre de la CIA et un espion russe devait forcément avoir lieu dans des bunkers ultra sécurisés, à six pieds sous terre ? Apparemment, les moments les plus décisifs de l’avenir de la sécurité des Etats-Unis peuvent aussi se jouer à découvert, sur un simple banc public. Gardez l’œil et les oreilles ouvertes, on ne sait jamais.
Le WNYC Transmitter Park à Greenpoint : dès le premier épisode de la saison, Dar Adal, haut-gradé de la CIA, y rencontre un agent du Mossad pour discuter stratégie et probablement pour aussi admirer la vue sur imprenable sur Manhattan. (Greenpoint Ave et West St, Brooklyn)
Le restaurant Orsay : (épisode 2) Dar Adal rencontre Rob Emmons, directeur de campagne de la Présidente élue, pour un déjeuner français plutôt musclé dans ce bistrot de l’Upper East Side. (1057 Lexington Ave, New York)
La jetée de Coney Island : (épisode 6) Saul Berenson, membre de la CIA, doit rencontrer son contact des services de renseignements russes, Viktor. Quoi de mieux qu’une bonne promenade au soleil pour discuter accords sur le nucléaire. (Coney Island, Brooklyn)
Les Aire Ancient Bath à Tribeca : (épisode 7) Quand Majid Javadi, chef des services secrets iraniens et agent double à la solde de la CIA débarque à New York, ce denier se rend directement aux fameux bains pour une séance détente. (88 Franklin St, New York).
Le Barclays Center à Brooklyn : (épisode 7) Saul Berenson y rencontre, en plein match de hockey, Amir Bastadi, un homme de main de Javadi. (620 Atlantic Ave, Brooklyn).
Homeland
Les bonnes adresses de la Présidente élue :
Pour cette saison, les scénaristes avaient misé sur l’élection d’une femme à la Maison-Blanche, Elizabeth Kayne. L’intrigue se concentre sur la période de transition, entre l’élection et l’investiture de cette dernière.
L’Intercontinental New York Barclay Hotel : (épisode 1) A défaut d’avoir sa propre tour à Manhattan, La Présidente élue Kayne réside dans le prestigieux hôtel de Midtown avant de pouvoir poser ses valises à la Maison Blanche. (111 E 48th St, New York).
Raoul’s Restaurant à SoHo : (épisode 3) Amatrice elle aussi de cuisine française, la Présidente élue donne rendez-vous à Carrie Mathison dans les arrières-cuisines du restaurant pour un entretien au sommet. (180 Prince St, New York)
Homeland
Les bonnes adresses de Carrie Mathison :
Bedford-Stuyvesant : Après Berlin, Carrie et sa fille posent leurs valises dans un “brownstone” typique de Brooklyn. Si l’intérieur de la maison louée par l’ex-agent de la CIA a été reconstitué en studio, les scènes extérieures ont elles été tournées dans les environs de Throop St. et Halsey St. selon le New York Times.
The Duggal Greenhouse : (épisode 8) Carrie choisit cet ancien hangar du Brooklyn Navy Yard comme lieu de rencontre entre Majid Javadi et la Présidente élue. Le lieu est en fait une salle de réception et un centre d’expositions qui a notamment accueilli un meeting d’Hilary Clinton en juin 2016. (63 Flushing Ave, Brooklyn).

Qu'est-ce que je risque à travailler avec un ESTA aux Etats-Unis ?

Romain (dont nous ne donnerons pas le nom de famille) n’avait pas prévu d’exercer sa profession de coach sportif aux Etats-Unis. Mais quand sa copine a décroché un boulot et un visa, il a eu envie de passer un maximum de temps avec elle.
Depuis près d’un an, ce trentenaire utilise donc le programme d’exemption de visas, appelé communément ESTA (Electronic System for Travel Authorization), pour résider sur le sol américain. Et y travailler. “Au départ, j’ai trouvé un client que j’entraînais 4 ou 5 heures par jour. Ensuite, j’ai troqué ce deal pour d’autres clients. C’est difficilement quantifiable mais je travaille en moyenne 2 à 3 heures par jour“, détaille-t-il. Il se fait alors payer en espèces, n’ayant pas de compte en son nom aux Etats-Unis. “Ce n’est pas beaucoup d’argent, c’est pour subvenir aux besoins du quotidien“.
Louise était dans la même situation après une proposition professionnelle à New York qu’elle ne voulait pas refuser. “J’ai eu la réponse pour mon stage début août et je devais commencer début septembre. Je n’avais pas le temps de faire un dossier pour un visa”, explique-t-elle. Pendant huit mois, la jeune femme est restée aux Etats-Unis sous plusieurs ESTA successifs sans grande difficulté. “Ça ne dérangeait pas du tout mon employeur et j’avais un virement sur mon compte français sans numéro de sécurité sociale”, explique-t-elle.
Par ignorance, nécessité ou facilité, nombreux sont les ESTA qui exercent une activité rémunérée aux Etats-Unis. Une pratique risquée selon Julie Gharagouzloo, avocate spécialisée en immigration. “Une telle utilisation de l’ESTA pourra vraiment casser, plus tard, des opportunités personnelles ou professionnelles aux Etats-Unis”.
Pour rappel, l’ESTA est un formulaire de renseignement qui permet de venir aux Etats-Unis sans visas et sous certaines conditions.
Valable deux ans et ne coûtant que 14 dollars, l’ESTA autorise des séjours limités à 90 jours, soit trois mois. Le séjour ne peut pas être prolongé et il est strictement interdit aux voyageurs ESTA de changer leur statut sur place (en obtenant un visa par exemple).
Même avec un ESTA valable, l’officier d’immigration peut refuser votre entrée sur le territoire s’il perçoit que vous venez travailler. Seuls les voyages touristiques et d’affaires (par exemple, un séminaire, ou une mission sur la demande de et pour votre employeur français) sont autorisés.
Pour Julie Gharagouzloo, “le travail est vraiment défini au sens large. Même les ‘self-employed’ sont concernés. De manière générale, la définition du travail pour le droit de l’immigration américain regroupe toute activité à laquelle on peut donner une valeur marchande”.
Pour ne pas se faire “prendre”, Romain et Louise ont suivi les règles de l’ESTA, n’outrepassant jamais les trois mois prévus. Ils faisaient régulièrement des aller-retour vers la France. Et avant chaque passage à la frontière, ils suppriment leurs conversations téléphoniques et leurs e-mails professionnels. “Une fois, j’ai déchiré en urgence les pages de mon agenda avec mes rendez-vous professionnels juste avant la frontière”, se souvient Louise, qui vit aujourd’hui en France.
Bien qu’il ait envie de poursuivre son expérience, Romain ne craint pas la sanction. “Je n’ai pas de rêve américain“. Pourtant, il espère obtenir un visa en septembre : “ça risque de devenir problématique avec beaucoup d’aller-retour, d’autant que je ne peux pas passer plus de 6 mois dans l’année aux Etats-Unis“.
Et sur ce point, l’avocate Julie Gharagouzloo est claire : travailler avec un ESTA, “c’est vraiment une prise de risque quant à la possibilité de revenir aux Etats-Unis dans le futur”. Selon elle, ce n’est pas tant au passage à la frontière que le pot-aux-roses est découvert, mais plutôt lors d’une demande de titre de séjour. En effet, cette demande donnera lieu à une enquête qui mettra en évidence l’infraction.
Si à un moment quelconque le gouvernement découvre que vous avez travaillé, ils vont refuser tout type de statut dans le futur, on ne vous fait plus confiance […] Sauf cas exceptionnel, comme pour les conjoints d’Américains ou les demandeurs d’asile, ça va vous empêcher plus tard d’avoir la carte verte. Parfois, on peut interdire à la personne de revenir sur le territoire américain”, précise maître Gharagouzloo.
Quels recours sont possibles ? Pour l’avocate, un étranger ayant travaillé avec un ESTA et souhaitant régulariser sa situation doit prendre contact avec un avocat spécialisé. “En fonction de la situation, on peut trouver une solution […] Mais même si on a violé son statut dans l’ignorance, il n’y a pas une sorte d’amnistie pour ces cas-là”.

Législatives 2017: Frédéric Lefebvre réinvesti comme candidat LR en Amérique du Nord

C’est officiel. Frédéric Lefebvre vient d’être investi par Les Républicains à la législative en Amérique du Nord au terme d’un processus qui ne fut pas de tout repos. La décision a été confirmée, jeudi 23 mars, à French Morning par un porte-parole LR et le sénateur des Français établis hors de France Christophe-André Frassa.

C’est la fin d’un faux suspense qui n’a que trop duré et qui était devenu agaçant”, estime ce dernier, qui est aussi secrétaire national chargé des Français de l’étranger.

La ré-investiture de l’élu, qui avait remporté la circonscription nord-américaine en 2013, était gelée depuis l’été 2016 à la suite d’une décision de Nicolas Sarkozy, alors président du parti. Il reprochait à son ancien secrétaire d’Etat ses prises de positions à contre-pied de son parti (notamment son soutien à la loi Macron) ainsi que sa candidature à la primaire. M. Lefebvre avait publiquement protesté contre ce traitement, jugeant dans une interview au Point que “la menace” sur son investiture était “typiquement une pression du système” et pointant que les candidats sortants devaient être “automatiquement reconduits” en vertu des statuts du parti.

Le camp Fillon s’était dit prêt à redonner l’investiture à M. Lefebvre à condition que l’élu affiche un soutien “sans faille” au candidat LR. “Il y avait d’autres candidats à l’investiture“, précise Christophe-André Frassa, qui estime que “Frédéric méritait de l’avoir. La campagne va pouvoir commencer“. Frédéric Lefebvre n’a pas répondu à nos demandes de commentaire.

À SxSW, les Français de Foosball Society présentent le babyfoot du futur

Présent sur le stand de la French Tech lors de l’édition 2017 du festival SXSW, qui s’est achevé la semaine dernière à Austin, Foosball Society lance le babyfoot connecté.
Prenez un bon vieux Bonzini, équipez-le de capteurs en tout genre pour mesurer absolument tout ce qu’il se passe sur la table, compilez et partagez toutes ces infos dans une application pour téléphone et le tour est joué. Oubliez le boulier, bienvenue aux afficheurs numériques donnant le score et toutes sortes de statistiques (origine et vitesse des tirs, nombre de gamelles…) ainsi qu’à une caméra permettant de revoir les actions au ralenti.
Foosball Society est un produit de Tecbak, start-up française créée en 2013 et pionnière des jeux de tables connectés, en partenariat avec Bonzini, marque emblématique de babyfoot depuis 1927. « On parle ici de technologie centrée sur l’humain comme un enjeu du XXI siècle. Si on ne remet pas l’humain au cœur du sujet, alors la tech ne vaut rien. C’est la philosophie de notre société » explique Jérôme Boyé, fondateur de Tecbak et entrepreneur dans les nouvelles technologies depuis 1997.
L’idée a germé il y a cinq ans lors de la première conférence IoT à Paris quand nos baby-footballeurs ont connecté un vieux Bonzini et décidé de twitter chaque but. Leur compte a explosé. « Le potentiel était apparu mais le plus compliqué a été d’identifier le modèle économique pour créer une vraie société. Amener une couche de numérique sur un objet comme celui-là permet de démultiplier le lien social car le fait de collecter et d’exploiter les données ajoute la notion de challenge, de championnat et permet de cultiver l’intérêt pour le jeu. »
Car l’objet ne vient pas seul. Il est accompagné de son application smartphone qui transforme l’expérience en véritable réseau social. « Accélérateur de mise en contact », il exploite les données, permet de consulter et partager ses statistiques, son classement et de voir ses trophées. « Il agit comme une ligue avec tous les classements locaux, régionaux, nationaux ou internationaux possibles. Notre objectif est de devenir la NBA du babyfoot. »
Avec 300 millions de joueurs actuels dans plus de 80 pays, il y a du potentiel. Foosball Society s’adresse à deux cibles principales. D’abord les entreprises en quête de moyens pour créer du lien social entre leurs employés. Deuxième cible, le déploiement à court terme dans les zones VIP des arenas, dans les aéroports, les points de vente et les nouvelles générations d’hôtels, avec des marques et des enseignes partenaires.
La société compte 50 babyfoots en circulation après huit mois d’exploitation. Auto-fondée, elle prépare une levée de fonds pour l’été afin d’attaquer les Etats-Unis, son marché cible, avec trois zones prioritaires : la Californie, l’axe New York-Boston et Austin. « En tant que réseau social, on veut suivre l’exemple de Facebook qui a commencé dans les universités. On prépare actuellement le championnat Foosball Society des universités américaines. »

Elisez la meilleure baguette de San Francisco

C’est le moment de montrer à votre boulanger que vous l’aimez. Après des éditions à New York, Miami, Los Angeles, Washington et Chicago, on organise notre très populaire concours de la meilleure baguette à San Francisco.
Comment ça marche?
1/ Vous (les lecteurs de French Morning), nominez vos baguettes préférées (jusqu’à trois choix possibles par votant) ainsi que votre e-mail. Il n’y a aucune restriction: les chaînes, les épiceries et les petites boulangeries de quartier sont admises. Le concours est ouvert à toute la Baie de San Francisco.
2/ De cette consultation émergera une liste de baguettes, parmi lesquelles un jury d’experts et d’amateurs éclairés désignera la meilleure, une fois pour toute, lors d’une grande cérémonie le 10 mai chez nos amis du Colonial. Cet événement, dont les tickets seront mis en vente prochainement, sera ouvert au public et rassemblera les boulangers que vous aurez sélectionnés.
A vous de jouer (vous pouvez proposer une boulangerie au minimum et jusqu’à trois, dans l’ordre de préférence):
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"Comme convenu", la BD qui égratigne la Silicon Valley

C’est l’histoire d’une famille qui déménage aux Etats-Unis pour vivre son rêve américain, et qui déchante au fil des mois“. Installée depuis 2013 près de San Francisco, Laureline Duermaël, auteure d’une quinzaine de BD sous le nom de plume Laurel, a puisé dans son expérience personnelle pour écrire “Comme convenu”.
Originaires de Metz, Laurel Duermaël et son mari Adrien créent en 2010 Doodle Grub, un jeu pour téléphones portables, qui remporte un beau succès. Ils décident alors de s’associer à deux autres personnes qui les aident à lever des fonds pour créer un studio de jeux vidéos dans la Silicon Valley. “Le tome 1 de Comme Convenu raconte le démarrage de notre studio de jeux vidéos en France, le déménagement en Californie, et les déconvenues qui s’en suivent, en découvrant petit à petit que nous sommes sous la coupe de notre associé“, renchérit Adrien Duermaël. Si les prénoms, lieux et noms de jeux et société (Boulax dans la BD, Pixowl dans la vraie vie) ont été modifiés dans l’histoire, les dialogues sont fidèles à la réalité.
Mon but était extérioriser une mauvaise expérience. J’ai commencé à publier l’histoire sur internet, et l’enthousiasme des lecteurs m’a motivé à continuer. Certains me suivaient depuis longtemps sur les réseaux sociaux, d’autres ont vécu une expérience similaire, soit dans l’expatriation, le travail en couple, ou le chantage au travail“, explique Laureline Duermaël. “Certains lecteurs nous ont fait comprendre que nous avions été naïfs. Nous voulions nous accrocher à notre rêve, sans en voir les mauvais côtés“, reconnaît son époux.
Les déboires s’enchaînent au fur et à mesure des pages: le couple ne reçoit qu’une part minime de l’entreprise, puis ils découvrent qu’ils sont prisonniers de leur visa qui ne leur permet pas de travailler pour un autre employeur. Ils sont contraints de partager leur vie de famille et leur logement avec des stagiaires, et leurs collègues se révèlent presque tyranniques.

Le tome 1 de "Comme convenu"
Le tome 1 de “Comme convenu”

Plusieurs éditeurs s’intéressent aux aventures de Laurel et de son mari, mais face à des propositions non satisfaisantes, Laurel opte pour le financement participatif. La campagne est lancée en octobre 2015, sur la plateforme Ulule: “Il nous fallait 14.000 dollars pour pouvoir commander une quantité de livres suffisante pour être imprimés. La somme demandée a été atteinte en une heure, et à la fin de la campagne, nous avions récolté 295.000 dollars!” 9.000 exemplaires du tome 1 sont imprimés, un énorme succès pour ce genre de campagne.
Pour la campagne de financement du tome 2, lancée le 6 mars dernier, l’objectif de 10.300 dollars a été atteint en 7 minutes. Quinze jours après son lancement, 300.000 dollars ont déjà été récoltés. “Le tome 2 décrit des relations de plus en plus tendues au travail et  l’attente interminable pour obtenir la carte verte“, résume l’auteure qui continue à publier les planches sur son blog.
Malgré tous les déboires relatés dans “Comme convenu”, Laurel et Adrien Duermaël vivent toujours en Californie. Ils travaillent désormais pour la société informatique Docker, respectivement en tant qu’illustratrice et ingénieur logiciel. “Sans aucun regret d’être passé à autre chose“.

Une exposition éphémère sur le sens de la francophonie à New York

Tout le monde a une histoire avec New York […] Chaque nouvel arrivant a besoin de trouver son chemin dans la ville. Nous ça a été ce chemin-là”, confie la belge Cécile Walschaerts en parlant de son exposition “Francophonie, a person who speaks French“.
Ce dimanche 26 mars, “du lever au coucher du soleil“, la Maison d’Art à Harlem accueillera cette exposition éphémère qui invitera à s’interroger sur ce qu’est la communauté francophone à New York et encouragera les visiteurs à questionner leur propre rapport à la langue française. “L’exposition est une surprise, prévient d’emblée Cécile Walschaerts, personne ne sait à quoi elle ressemble. Il y aura des photos, du son, du texte et un parcours. C’est aussi et surtout une expérience. Le but, c’est de donner une idée de ce qu’est la francophonie à New York”.


Tout commence lorsque Cécile Walschaerts, qui travaille dans le web et les réseaux sociaux pour l’ONU, rencontre Caroline Jeanjot, assistante diplomatique à l’ambassade de Belgique. “On a commencé à se dire : “au fond, c’est quoi être francophone ?” Et on n’avait pas la réponse. Alors on a eu envie d’explorer cette question dans la ville”.
Petit à petit, leur projet se matérialise par la création d’Accents, leur association qui ambitionne de mettre en valeur la diversité des voix francophones dans la Grosse Pomme. “Caroline, qui depuis est partie à Kinshasa (où elle dirige une école), est la conceptrice artistique du projet et voulait que l’on s’impose une règle très stricte : en laissant faire le hasard, demandons à toute personne parlant français que l’on croisait de nous présenter deux autres personnes qui parlent elles-mêmes le françaispoursuit-elle.
A partir de ces rencontres, la Belge récolte des listes de personnes et leur numéro de téléphone. “On a pioché dans cette liste et on s’est laissé guider. Des fois, on nous donnait 15 contacts au lieu de deux. J’ai rempli des carnets entiers avec parfois des impressions sur la ville ou des échanges avec les gens que je rencontrais”.
De fil en aiguille, Cécile Walschaerts rencontre Dominique de Cock, animatrice belge de l’émission sur la francophonie “Pardon My French”, Fabrice Jaumont, attaché éducation aux Services culturels de l’Ambassade de France et responsable du blog “New York in French”, ou encore Stéphanie Calla, directrice de la Maison d’Art à Harlem qui va héberger l’exposition. Tous participent à leur manière au projet, en apportant de nouveaux témoignages par exemple.
Au bout de deux ans, l’envie d’une exposition se précise : “Réunir tout le monde, en un lieu, pendant 24 heures et montrer ce travail, qui n’est pas seulement le mien, paraissaient être une idée folle. Comme chaque année, l’Organisation Internationale de la Francophonie envoie un message à toutes les associations de langue française à New York au moment du mois de la Francophonie aux Etats-Unis, et cette année, je me suis dit: c’est maintenant ou jamais”.