Figure incontournable de l’art moderne américain, Georgia O’Keefffe est l’une des plus grandes peintres avant-gardistes du XXème siècle. Pendant plus de 60 ans, l’artiste a dessiné et peint la nature et les paysages des Etats-Unis, et notamment ceux du Nouveau-Mexique où elle passa la plus grande partie de sa vie.
Du 3 mars au 23 juillet, le Brooklyn Museum met en lumière la vie et l’œuvre de l’artiste dans l’exposition “Georgia O’Keeffe : Living Modern“. Une rétrospective séduisante et sincère de la carrière et vie personnelle de Georgia O’Keeffe. De ses premières œuvres à l’aquarelle jusqu’aux dernières toiles peintes dans son atelier du Nouveau-Mexique, l’exposition revient aussi sur les autres talents de la peintre.
Artiste polyvalente, Georgia O’Keeffe s’essayait aussi à la sculpture et le stylisme, créant ses propres robes au début de sa carrière. Conservées par l’artiste puis par le musée qui lui est dédié à Santa Fe, une bonne partie de ses créations accompagne l’exposition du Brooklyn Museum.
Mais la vie de Georgia O’Keeffe ne peut se raconter sans le lien intellectuel et amoureux qui liait l’artiste et son Pygmalion, Alfred Stieglitz. Véritable muse du photographe et marchand d’art, Georgia O’Keeffe l’épouse en 1924. Ce dernier propulse la carrière de la jeune femme. L’exposition présente plus d’une trentaine de clichés de l’artiste pris par le photographe, mais aussi par des artistes mythiques du XXème siècle, tels Andy Warhol ou Richard Avedon.
“Georgia O’Keeffe : Living Modern” se conclut en montrant l’influence considérable laissée par l’artiste après sa mort. D’Annie Leibovitz à Bruce Weber, nombreux sont ceux à être retournés sur les traces de l’artiste au Nouveau-Mexique et ailleurs.
Georgia O’Keeffe dans toutes ses dimensions au Brooklyn Museum
Rencontres philosophiques avec Raphaël Enthoven à New York
Socrate était d’une laideur proverbiale, Kant d’une pâleur maladive, Bergson faisait notaire de province et Sartre louchait.
Le moins que l’on puisse dire de Raphaël Enthoven, philosophe lui aussi, c’est qu’à rebours, il a plutôt été avantagé par la nature, avec son physique de sportif et ses traits séduisants. Secondaire ? Certes, mais cependant indicatif : il s’attache beaucoup, dans son oeuvre, à l’esthétique, au visible, davantage qu’à la métaphysique.
Moraliste, notamment par le biais de ses allègres chroniques radiophoniques, il croque le monde contemporain un peu à la manière d’un Roland Barthes, sans négliger d’aborder à bras le corps des créateurs de pleine envergure, tels Marcel Proust et tout récemment Vermeer.
Il ne se prend nullement pour un théoricien de l’être, du temps ou du néant, il est de ces esprits tellement français qui s’enchantent à mêler littérature et philosophie, tels Rousseau et plus encore Diderot, ou Alain. Au reste, l’un de ses auteurs préférés n’est-il pas Sacha Guitry l’enchanteur, en qui Raphaël Enthoven a su déceler une authentique profondeur ? Quoi de plus perspicace que cette remarque que le dramaturge place dans la bouche de l’un de ses personnages qui attend sa maîtresse : “Elle est en retard, c’est donc qu’elle va venir” ?
par Olivier Barrot
Soirée des Prix littéraires: la littérature française à l'honneur à Washington
Amis des livres, bonjour ! Le vendredi 10 mars, l’Alliance Française de Washington DC organise, en partenariat avec l’Association Démocratique des Français à l’Etranger (ADFE), sa soirée des Prix littéraires 2016. L’événement présentera quatre œuvres françaises qui ont marqué l’année littéraire.
Le public pourra prendre part à des discussions et échanger autour de tables rondes dédiées aux ouvrages. Sarah Diligenti, directrice de l’Alliance Française, animera l’ensemble de la soirée.
Prix Renaudot 2016, Babylone de Yasmina Reza sera présenté par Anne-Sophie Noël, agrégée de Lettres et chercheuse à Harvard. Le Prix Goncourt 2016, Chanson Douce de Leïla Slimani sera présenté par Florence Remeur, professeur de Lettres au Lycée Rochambeau. Petit Pays de Gaël Faye, Prix Goncourt des Lycéens, sera introduit par Christine Tkaczyk, membre de l’ADFE. Enfin, Laëtitia ou la fin des hommes de Yvan Jablonka, Prix Médicis 2016, sera présenté par Pierre Lemetayer, professeur de Lettres au Lycée Rochambeau.
La soirée, en français, sera suivie d’une réception. Pour y assister, les intéressés doivent s’acquitter d’une participation de $13 (tarifs membres de l’Alliance Française ou de l’ADFE) ou de $18 pour les non-membres.
Combien ça coûte: une séance de cinéma à New York
Non, il n’y a pas un tarif unique pour aller voir un film à New York. Tout dépend du niveau de l’expérience que vous recherchez.
En classe business
Technologie sonore et images dernier cri, films en 3D et sièges inclinables et vibrants. Bienvenue chez AMC Theatres, la crème du cinéma new-yorkais. Le groupe, qui possède sept salles à Manhattan, propose une liste de films à rallonge et offre à ses clients la possibilité de choisir leurs sièges au préalable sur internet. AMC Theatres n’oublie pas les gourmands en proposant une formule film et repas, Movies with a menu. Tous ces services se paient au prix fort, comptez 20, 29$ pour un film en 3D, 23, 29$ pour une projection en Dolby avec sièges dynamiques.
En classe éco
Plus modestes, de nombreux cinémas new-yorkais proposent des places entre 12 et 15$. C’est le cas du cinéma LandMark Theatres qui projette des films populaires comme des réalisations indépendantes pour 14,50$ la place en plein tarif, 11$ pour enfants et seniors. Situé dans le Lower Manhattan, le cinéma dispose de cinq salles. Le groupe ouvrira un second cinéma dans le quartier de Hell’s Kitchen à l’été 2017.
Tarifs du même acabit au Angelika Film Center, un cinéma de Greenwich Village au décor old school qui propose des séances à 15$ pour adultes et 12$ pour enfants et seniors.
Du côté de Brooklyn, les amoureux du cinéma ont rendez-vous au Nitehawk à Williamsburg, une enseigne aux prix accessibles. Comptez 12$ la place en plein tarif, 9$ pour enfant et senior. Comme AMC, Nitehawk Cinema offre également une formule film et repas avec un large choix de plats et de boissons.
Low cost
New York regorge également de bons plans pour les portefeuilles les moins garnis. Le cinéma AMC Loews Kips Bay 15 de Manhattan propose ses séances au prix de 8,49$ tous les jours avant midi. Au Kew Gardens de Queens, le tarif passe de 11$ à 8,50$ pour les séances du lundi au vendredi jusqu’à 5pm, les mardi et jeudi toute la journée ainsi que les samedi et dimanche avant 2pm. Le Cobble Hill Cinema situé dans le quartier du même nom à Brooklyn offre quant à lui un tarif unique de 9$ pour tous ses films.
Si vous êtes plus films historiques et culturels que grosses productions hollywoodiennes, le MoMA saura vous faire plaisir. Le musée est gratuit les vendredi entre 4pm et 8pm et propose à cette occasion des projections. Attendez vous cependant à faire la queue.
Films on the green, Rooftop films ou HBO Bryant Park Summer Film Festival: l’été, de nombreux festivals de films sont également organisés en plein air à New York. Un bon plan puisque les projections sont gratuites et ouvertes à tous.
En mode débrouille
Restez au chaud à la maison pour un Netflix.
"Irréprochable" sur TV5 Monde
Le thriller de Sébastien Marnier “Irréprochable” (2016) arrive sur TV5 Monde USA le dimanche 12 mars.
C’est l’histoire de Constance (jouée par Marine Foïs) qui revient dans sa ville natale quand elle apprend qu’un poste se libère dans l’agence immobilière où elle a démarré sa carrière, mais son ancien patron lui préfère une autre candidate plus jeune. Constance est alors prête à tout pour récupérer la place qu’elle estime être la sienne.
Immigration aux Etats-Unis: quels sont mes droits à la frontière ?
Jusqu’où un officier d’immigration peut-il vous fouiller ? Les détenteurs de visas et d’ESTA ont-ils les mêmes droits que les titulaires de carte verte ? Nous avons posé ces questions et d’autres à deux avocats pour faire le point sur les droits des Français qui entrent tous les jours aux Etats-Unis. Cet article porte sur les non-citoyens (titulaires de carte verte, visa, ESTA).
Un ESTA ou un visa ne signifie pas que vous entrerez aux US
Le consulat des Etats-Unis en France vous a accordé un visa, vous avez soigneusement rempli votre ESTA, le programme d’exemption de visa auquel appartient la France… Tout cela ne vous empêchera pas d’être bloqué voire expulsé lors de votre arrivée sur le sol américain. En effet, c’est bien l’officier d’immigration aux Etats-Unis qui décidera de vous laisser entrer ou non. “Avoir un visa permet simplement de qualifier votre statut, et non de rentrer aux Etats-Unis. Les visas sont des privilèges selon la loi, mais cela n’est pas une garantie de passage”, explique Laurent Vonderweit, avocat d’immigration à Los Angeles. Même chose pour l’ESTA.
Quand exactement passe-t-on la frontière ?
Quand vous sortez de l’avion en chemin pour l’examen de votre passeport, vous n’avez pas encore traversé la frontière américaine. Vous êtes considéré “admis” aux Etats-Unis à partir du moment où l’officier de l’USCIS, les services d’immigration, a apposé son joli tampon “admitted” dans votre passeport.
Ce moment est important car avant ce geste, les voyageurs non-résidents et non-citoyens n’ont virtuellement pas de droits, poursuit Laurent Vonderweidt. “Quand il met le tampon, on passe la frontière. Après cela, s’ils veulent procéder à une expulsion, ils doivent passer par la cour“, explique l’avocat.
“La Constitution américaine ne s’applique pas au passage à la frontière, donc même les citoyens américains n’ont pas de droits avant de rentrer sur le territoire. Mais évidemment les officiers ne peuvent pas poser autant de questions à un citoyen qu’à un étranger sous visa ou un touriste“, abonde Ann Kanter, avocate en droit de l’immigration à Sacramento. Les détenteurs de carte verte bénéficient du même traitement que les citoyens. “Quand vous êtes citoyen ou détenteur d’une green card, on vous fait plus confiance“.
Quand puis-je demander à voir un avocat ?
Après l’entretien à la frontière, l’officier d’immigration a des doutes sur votre dossier. Il vous oriente vers une salle à part où vous allez subir une “secondary inspection”. Là, les titulaires de visas et d’ESTA sont logés à la même enseigne: « Vous n’avez pas le droit à un avocat jusqu’au moment où l’officier décide que vous pouvez entrer sur le territoire », poursuit Ann Kanter.
D’ailleurs, en utilisant le programme ESTA pour entrer aux Etats-Unis, les Français acceptent de “renoncer à tout droit de passer en revue ou de faire appel de la décision d’admissibilité” de l’officier de l’USCIS. Sauf dans quelques rares cas de figure, ils abandonnent aussi la possibilité de contester “toute action” d’expulsion, peut-on lire sur la page d’information dédiée au programme ESTA.
L’officier peut-il fouiller mon ordinateur portable et mon téléphone ?
Vous l’aurez compris: lors de votre passage dans cette salle de “secondary inspection”, vos droits sont très limités. Les lois relatives à la fouille ont été étendues sous Barack Obama et concernent à présent les équipements électroniques comme les téléphones et les ordinateurs portables, en plus de bagages. Selon le New York Times, le personnel à la frontière a inspecté 4.444 portables en 2015, soit 0,0012 % des arrivées cette année-là. “Pendant l’année fiscale 2016, le nombre de fouilles d’équipements électroniques a augmenté à 23 000“, note le quotidien.
Depuis décembre, les services d’immigration offrent la possibilité aux visiteurs issus de pays concernés par le programme d’exemption de visa ESTA (dont la France) de fournir leurs différents comptes de réseaux sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn, Google +, Instagram) lors de leur demande. Les demandeurs ne sont pas obligés d’y répondre.
Les officiers ne peuvent pas vous forcer à entrer vos codes personnels pour “débloquer” votre portable ou votre ordinateur. En revanche, ils peuvent confisquer votre appareil et en copier les données. L’équipement doit être renvoyé ou mis à disposition de son propriétaire “dans un délai raisonnable“ suivant la réalisation de l’inspection, qui peut durer plusieurs jours.
Contester une expulsion
Si vous n’êtes pas en règle, les officiers peuvent décider de vous mettre à bord du prochain vol en partance pour la France. Cette situation peut-être humiliante, comme l’a récemment décrit l’historien Henry Rousso, détenu par erreur à l’aéroport de Houston. Là encore, aucune contestation possible.
Mais il y a des expulsions plus clémentes que d’autres. Un officier peut vous proposer un “départ volontaire”, un régime plus flexible que l’expulsion qui permet de ne pas être interdit de retour aux Etats-Unis pendant la période de 5, 10 ou 20 ans associée à l’expulsion. “Quand un officier vous propose un tel choix, il ne faut pas hésiter à prendre l’option départ volontaire”, explique Laurent Vonderweidt.
La personne expulsée peut entreprendre des démarches depuis la France si elle estime avoir été victime d’une expulsion abusive mais, prévient l’avocat, “c’est d’habitude une cause perdue” car la procédure est longue et compliquée.
Par contre, il est possible de demander un “redress”. Cette option permet aux voyageurs rencontrant des problèmes lors du passage à la frontière d’interpeller le Department of Homeland Security (DHS) pour résoudre les difficultés.
Jules Varlot et Alexis Buisson
Start'Up Lycée: les entrepreneurs en herbe s'affrontent à San Francisco
48 heures pour monter son entreprise, définir un business plan et pitcher l’idée à des professionnels, c’est le défi que va relever une trentaine de lycéens du 2 au 4 mars.
Les huit équipes sélectionnées participent à la finale du concours Start’Up Lycée, organisée par le Lycée Français de San Francisco. L’établissement sera représenté par trois équipes qui seront en compétition avec des élèves des Lycées français de New York, Chicago et du collège Simone Veil de Montpellier.
“Start’Up Lycée permet d’éclater le cadre traditionnel de la classe: c’est un exercice à la fois pédagogique, intellectuelle et interdisciplinaire, qui aiguise la créativité des élèves, leur esprit d’équipe, et leur pratique de la langue, puisque les présentations se font en français”, explique Agnès Hogan, directrice des admissions et de la communication au Lycée Français de San Francisco (LFSF).
Le projet Start’Up Lycée est né en Languedoc-Roussillon, à l’initiative de l’agence de conseil Visionari, qui l’a implanté dans différents établissements de la région; inspiré par le succès rencontré en France, Philippe Legendre, proviseur au LFSF, organise une première édition à San Francisco en janvier 2016, suivie par une deuxième en décembre. “Philippe Legendre souhaite développer au lycée la culture entrepreneuriale, souvent trop absente des programmes scolaires, et pourtant très appréciée lors de l’inscription en université”.
La soirée de lancement de la finale se déroulera le jeudi 2 mars au Lycée. Les participants auront ensuite deux jours pour réaliser leur idée autour de quatre thèmes issus des objectifs mondiaux pour le développement durable: Nourrir, Soigner, Eduquer, Protéger l’humanité demain. Les élèves seront épaulés par des mentors, et seront évalués par des professionels de Google, Trifacta, L’Atelier BNP Paribas, the Refiners.
La proximité de la Silicon Valley est un atout supplémentaire pour les élèves de San Francisco: ” Les enfants ont l’habitude de réfléchir pour innover”, confirme Agnès Hogan. “Ils sont également sensibles à leur environnement: le projet qui a gagné le concours de décembre a mis au point un dispositif qui permet de limiter le temps passé sous la douche, bien utile en période de sécheresse.” Le LFSF met à disposition de ses élèves un “Innovation Lab”, qui leur permet de designer leur produit et d’en faire une impression en 3D. “L’éventail des projets est varié, partagé entre biens de consommation et services, et l’équilibre garçons-filles est respecté.”
Une seule équipe sera couronnée à l’issue de la compétition, le samedi 4 mars. “On aimerait à terme créer un incubateur qui permettrait de réaliser l’idée gagnante, ou que l’équipe gagnante reçoive une aide à son financement. Nous en sommes encore aux balbutiements d’un projet qui pourrait tisser un lien fort entre l’école et le monde de l’entreprise.”
Un goût de Festival Interceltique de Lorient à New York
Après les Vielles Charrues, c’est au tour du Festival Interceltique de Lorient de se transporter à New York.
Avec l’aide de l’association bretonne BZH New York, le célèbre festival organise “Fest Noz in the Big Apple”, une soirée de musique celtique au Highline Ballroom le 14 mars.
Ont déjà répondu “présent”: le fameux Bagad de Lorient, qui jouera aussi pendant la parade de Saint-Patrick sur la 5ème Avenue le 17 mars, ainsi que SOLAS, groupe irlando-américain, référence dans l’univers de la musique celtique. La Banda de Gaitas austurienne El Llacin figure aussi au programme. D’autres artistes issus de pays et régions celtiques doivent les rejoindre.
Profitez de tickets à prix réduits sur l’entrée générale ou les places VIP en entrant le promocode: FRMORNING
Après le milliard, la nouvelle vie rock de l'entrepreneur Christophe Lavigne
En juillet, Christophe Lavigne a vendu LDR, la société qu’il a fondée en 2000 avec deux associés, à Zimmer Biomet, leader mondial de l’orthopédie, pour un montant de 1,1 milliard de dollars.
La société, installée entre Troyes et Austin, a développé des solutions révolutionnaires dans le domaine de la chirurgie de la colonne vertébrale. Pas super rock’n’roll tout ça a priori. Et pourtant, le même homme est le leader et le compositeur d’Arrows to Fire, groupe de rock d’Austin, dont le premier album sortira le 3 mars. Un concert est prévu au 3Ten pour l’occasion.
Simple lubie d’homme d’affaires qui ne sait pas quoi faire de son temps maintenant qu’il a réussi ? Pas vraiment. « La musique a toujours fait partie de ma vie. Ça fait partie de mon équilibre. »
Autodidacte, Christophe Lavigne joue de la guitare et compose de la musique depuis qu’il a 15 ans. À Troyes, il fait partie d’un groupe avec lequel il enregistre trois albums et participe à plusieurs tournées. « Si vous demandez à ma femme, elle vous dira que c’est ce que j’ai toujours voulu faire. » Pendant près de quinze ans, il essaye de ménager sa passion et ses envies de succès avec la réalité d’un père de deux enfants. « A l’origine, je voulais un boulot qui me laisserait le temps de faire de la musique à côté. Et puis j’ai créé cette société… »
L’entrepreneuriat le pousse à mettre sa passion de côté « J’ai toujours voulu exercer une activité qui serve à quelque chose. » Avec ses associés, ils ont en effet monté LDR pour donner vie à leurs idées en matière de prothèses de disques cervicales destinées à restaurer de la mobilité physiologique entre les vertèbres. Le marché pèse 10 milliards de dollars selon l’entreprise.
En 2006, alors que LDR continue de croître à Troyes, la stratégie de développement passe par une implantation aux Etats-Unis, plus gros marché en la matière. « Le fonds d’investissement privé Austin Venture, alors notre plus gros investisseur, était présent à Austin et ils m’ont proposé de venir. Quand je suis arrivé à l’aéroport et que j’ai vu toutes ces guitares, je me suis dit que c’était un endroit pour moi »
Austin ravive son intérêt pour la musique. « Au début je n’en parlais pas trop car en France ce n’était pas forcément très bien vu. » Mais par hasard, il se retrouve à jouer avec le groupe de la soirée, au Congrès National de chirurgie du Rachis qui se déroule à Austin en 2006.
Cet inconditionnel de Gibson, qui garde un ampli et une guitare dans son bureau, en vient alors à taper le bœuf lors de rendez-vous avec des chirurgiens. Et il se remet à composer. « Etre à Austin où la musique est partout, ça me démangeait. »
Il y a deux ans, il fait la rencontre John Joyo, COO dans la société médicale d’un de ses amis, qui vient lui presenter des produits et dont il ne peut s’empêcher de remarquer le timbre de voix. Les deux sympathisent (ils ont un peu la même histoire d’artistes frustrés) et commencent à jouer et à écrire des chansons ensemble puis décident de les enregistrer.
« Je fais de la musique d’abord pour le plaisir. C’était la même chose pour la société. On ne l’a pas fait pour l’argent. On l’a fait car on pensait que nos idées pouvaient amener quelque chose de bien. » Le disque a été enregistré en une dizaine de jours aux légendaires Arlyn Studios à Austin, où sont passés, entre autres, Willie Nelson, Ray Charles et Neil Young, et coproduit par le réputé Jacob Sciba. Comptez aussi sur lui pour garder la même détermination. Car selon Bernie Bonvoisin, qu’il aime citer, « le soleil ne brille jamais sous le cul du chien assis.»
6 choses à voir et faire au festival pour enfants Tilt à New York
Musique, théâtre, danse, magie, cirque. Le Tilt Kids Festival revient à New York du 4 mars au 16 avril. Pour cette seconde édition, le FIAF et les Services Culturels de l’Ambassade de France s’associent à des partenaires aussi prestigieux que le Metropolitan Museum of Art, The Brooklyn Public Library, The Invisible Dog Art Center et le NYU Skirball Center for The Performing Arts.
Voici les événements principaux:
6. Hervé Tullet: This Isn’t Trash (du 4 mars au 15 avril au Invisible Dog Art Center)
L’illustrateur, bien connu des enfants et de leurs parents, inaugurera le festival avec une exposition inédite sur son travail. Hervé Tullet a illustré plus de 70 livres pour enfants comme Press Here, Couleurs, ou encore Turlututu. Il collabore régulièrement avec le musée Guggenheim ou le MoMa. Entrée libre, pour tous âges.
5. François Hébel: Portrait of the Artist as a Young Kid (Atelier le 11 mars et exposition du 18 mars au 16 avril, FIAF Gallery)
En amont d’une exposition consacrée au travail du photographe François Hébel, le FIAF propose un atelier photo pendant lesquels les enfants apprendront à raconter une histoire à partir de 4 photos. Un jury déterminera quelles photos seront diffusées tout au long de l’exposition. Ancien directeur des Rencontres d’Arles, François Hébel a contribué à faire connaître au grand public les photos de Martin Parr, Annie Leibovitz ou encore Sebastião Salgado. Atelier à partir de 7 ans. Entrée libre mais sur réservation ici
4. Toto Kisaku: African Tale (le 11 mars, Cultural services of the French Embassy)
L’auteur de théâtre congolais, Toto Kisaku propose une expérience de conte participatif pendant laquelle les parents et les enfants devront former des équipes pour confectionner des costumes et s’occuper des effets sonores. Toto Kisaku, en résidence artistique à New York, sillonne le monde depuis 17 ans tout en partageant ses expériences. Il a participé aux festivals de théâtre les plus importants. Entrée libre, à partir de 6 ans.
3. Pedro Winter: Stéréokids (le 25 mars, Cultural services of the French Embassy)
Le DJ français également connu sous le pseudoAka Busy P, s’est notamment rendu célèbre par ses collaborations avec Daft Punk. Depuis 2013 il propose Stéréokids, des concerts dédiés aux enfants. Entrée libre sur réservations ici. A partir de 3 ans.
2. Tan Dun: Terracotta Symphony and Hero Concerto (le 1er avril au Metropolitan Museum of Arts)
Ce concert transportera le public dans la Chine antique en mêlant les percussions à la délicate musique orientale. Le Metropolitan Museum présente cet événement en parallèle à une exposition sur les soldats de terre cuite protégeant l’Empereur Qin. A partir de 7 ans. Billets ici
1. Les 7 doigts de la main: Cuisine et Confessions (11, 14, 15 et 16 avril au NYU Skirball Center for The Performing Arts)
La troupe canadienne propose une expérience unique de théâtre où les odeurs et les goûts participent au spectacle. Le cirque, la voltige et l’humour sont aussi au rendez-vous. Tous âges. Billets ici
La tournée anniversaire de "Rent" s'arrête à San Antonio
Voilà maintenant 20 ans que la comédie musicale écrite par Jonathan Larson enflammait Broadway et fut l’un des plus grands succès de l’histoire des “musicals” américains. Lauréate de quatre Tony Awards, “Rent” fait cette année une grande tournée anniversaire et donnera cinq représentations au Majestic Theatre de San Antonio du vendredi 3 au dimanche 5 mars.
Librement inspirée de “La Bohème” de Puccini, “Rent” raconte l’histoire d’un groupe de jeunes artistes de l’East Village dans un New York où le sida pèse comme une épée de Damoclès. Le récit est centré en particulier sur l’histoire d’amour de Roger et de Mimi, séropositive.
“Rent” eut le mérite d’être l’une des premières comédies musicales de Broadway à aborder ouvertement l’homosexualité aux Etats-Unis, ce qui lui valut d’être, entre autres, récompensée par le Prix Pulitzer pour le théâtre.
Praz-Delavallade, la plus française des galeries de LA
“I Love LA” : la première exposition collective de Praz-Delavallade est “une crypte du coeur“.
Cachée derrière une façade immaculée, et accessible via le parking, cette nouvelle galerie est logée au coeur du quartier des musées, non loin du Hammer, du Lacma et de la future fondation Mariano. Ouvert depuis le samedi 28 janvier sur Wilshire boulevard, le lieu est affilié à la galerie éponyme parisienne. Derrière ces noms, se trouvent Bruno Delavallade et René-Julien Praz.
Rien ne les prédestinait pourtant à cette carrière. Originaire du Sud-Ouest, Bruno Delavallade exerçait dans les relations publiques dans le domaine pharmaceutique. “A la trentaine, je me suis reconverti avec beaucoup de naïveté“, avoue-t-il. Sa rencontre avec le Lyonnais René-Julien Praz, journaliste et producteur de télévision, a catalysé cette envie de représenter la scène artistique angeline.
Venant à Los Angeles depuis de nombreuses années pour voir de la famille, les deux hommes ont observé l’effervescence artistique. “Il y a une véritable liberté d’expression, une représentation métissée de la création. Cette scène est totalement différente : les artistes ne sont pas phagocytés par le poids de l’histoire“, décrit Bruno Delavallade. “Et ils n’ont pas peur du ridicule“, complète son compère, “tout en ayant des références d’histoire de l’art pointues.” C’est d’ailleurs à Los Angeles que René-Julien Praz a acheté sa première oeuvre d’art contemporain, il y a 25 ans.
Le parcours du combattant démarre alors. Ils ouvrent leur première galerie en 1995 à Paris, avant d’abandonner pour se relancer en 1996. “Notre première exposition d’art portait sur Los Angeles, avec des stars actuelles comme Paul McCarthy. Et pourtant, ce fut un fiasco total“, racontent-ils, se remémorant “leur candeur” de l’époque.
Depuis 20 ans, ils exposent “des artistes iconiques de Los Angeles qui sont méconnus à Paris“. Peu à peu, ils ont créé des contacts avec des galeristes, collectionneurs et des artistes locaux; et ont fondé leur réputation sur cette identité californienne.
“On s’est dit qu’il fallait briser la glace, lâche René-Julien Praz. Nous avions envie d’établir une passerelle avec les artistes européens, dont quelques Français. On les montrera à Los Angeles.”
Ce coup de coeur vibrant pour la scène artistique californienne est crié dans leur première exposition. Eclectique, “I Love LA” rassemble dix-neuf oeuvres d’autant d’artistes locaux, dont des confirmés comme Jim Shaw et Sam Durant et d’autres émergents tels qu’EJ Hill et Alexander Kroll. “C’est un condensé de 20 ans d’engagement. On a voulu rendre hommage à nos artistes, déclarent les deux associés. Nous sommes une galerie française qui s’installe à Los Angeles, on doit faire preuve d’humilité.”
Installées durant un mois et demi, les expositions se succéderont, sans se ressembler. La prochaine sera dédiée à Matthew Chambers, suivie par les photographies de l’Israélien Adi Nes. Cet été, une exposition collective sur les droits sociaux et LGBTQ prendra possession des lieux.
Vivant entre L.A et Paris, les deux associés comptent poursuivre les échanges entre les deux villes. Mais ils ne prévoient pas d’ouvrir d’autres galeries. “On ne veut pas faire une multinationale, ni perdre notre âme.“