Si “La La Land” ne fut “meilleur film” que quelques secondes aux Oscars, la comédie musicale reste un monument du cinéma aux multiples références cinématographiques.
C’est aussi un très belle déclaration d’amour à Los Angeles. On suit Mia et Sebastian dîner au Grand Central Market, danser sur les collines d’Hollywood ou se balader sur le Colorado Street Bridge à Pasadena. Même si le réalisateur Damien Chazelle a su établir une atmosphère (embouteillage, invasion de Prius, acteurs omni-présents…), quelques informations/stéréotypes erronés se sont glissées dans son scénario.
5. Le Angels Flight fermé
Cette scène est tellement romantique. Mia et Sebastian s’embrassent alors qu’ils s’élèvent vers le Financial district, à bord de l’Angels Flight. Vous ne pourrez pas répéter la scène. Datant de 1901, les voitures du funiculaire de Bunker Hill, coincées entre Hill et South Olive Street, n’ont pas fonctionné depuis 2013. Le Angels Flight a été fermé pour des raisons de sécurité suite à une série d’incidents et de déraillements.
4. Impossible d’errer dans le Griffith Park la nuit
Devenu incontournable depuis son apparition dans “La Fureur de vivre”, le Griffith Observatory est mis sous les projecteurs dans “La La Land”. En revanche, il vous sera impossible de vous garer devant l’observatoire (comme le fait Ryan Gosling), sous peine d’amendes salées. Pour ce qui est de la suite, vous pouvez bien entendu le visiter, mais dans la cohue générale, et jusqu’à 10pm maximum. Cela vous laissera assez de temps pour profiter du télescope, mais sans la valse aérienne.
3. Le Lighthouse Cafe, un lieu musicalement plus éclectique que dans le film
Tous les locaux ont eu envie, après avoir visionné le film, d’aller faire un tour au Lighthouse Café, afin d’écouter un bon groupe de jazz. Mais à la surprise générale, le bar-restaurant d’Hermosa Beach programme tout type de concerts, comme du reggae ou de la country. Vérifiez le calendrier afin de ne pas être surpris par l’ambiance musicale.
2. Deux studios pour le prix d’un
Qui dit Hollywood, dit studios de cinéma. Dans “La La Land”, Mia, aspirante actrice, travaille comme serveuse dans un café à Warner Bros. Alors que Sebastian vient lui rendre visite, ils errent dans les studios, à la découverte des coulisses de tournages. Mais selon les spécialistes, certaines scènes ont également été tournées… au Hollywood Center Studios. Un studio peut en cacher un autre.
1. Un hiver pas si ensoleillé
Hiver, printemps, été, automne : dans le film, les saisons se suivent et se ressemblent, le soleil surplombant toujours la ville. Mais quiconque vit à Los Angeles sait que la chaleur de ces dernières années était liée à la sécheresse. Et cette année, la ville connaît son hiver le plus humide. Il y a eu autant de pluie en un mois que sur l’année passée. Les experts tiennent El Niño et ses vents d’ouest forts pour responsables.
5 différences entre le Los Angeles de "La La Land" et la réalité
TV5 Monde Cinema on Demand arrive sur Sling
Cinéphiles réjouissez-vous! TV5 Monde Cinema on Demand arrive sur la plateforme Sling TV.
Le service de films à la demande de la chaine francophone proposera une sélection de films. Parmi eux: “À coeur ouvert” sur un couple de chirurgiens dont la relation va être troublée par une grossesse, “Avis de mistral” sur les tensions entre un grand-père et sa famille qui ne le connait pas, ou encore “Maintenant ou jamais” sur les sacrifices d’une mère prête à tout pour sauver sa famille.
A noter que trois autres chaines du groupe TV5 Monde seront disponibles sur Sling: TV5 Monde Style, TiVi5 Monde (pour les enfants) et TV5 Monde Info.
Rencontre avec Catherine Cusset à l’Alliance Française de Westchester
L’auteure et universitaire Catherine Cusset sera de passage à l’Alliance Française de Westchester le 28 février. Interrogée par Geneviève Lavaud, professeure au French-American School of New York (FASNY), elle se livrera à une conférence et une séance de dédicace de son dernier ouvrage L’autre qu’on adorait, publié chez Gallimard.
Finaliste du Goncourt 2016, le roman aborde la vie et le suicide de Thomas, un proche de l’auteure. Pourtant brillant et débordant de vitalité, le jeune homme, est atteint de bipolarité.
Catherine Cusset est installée depuis plus de vingt ans aux Etats-Unis. Enseignante à l’Université de Yale pendant les années 1990, elle se consacre aujourd’hui à l’écriture. Grand Prix littéraire des lectrices de Elle en 2000 pour Le problème avec Jane, ou encore Prix Goncourt des lycéens 2008 pour Un brillant Avenir, Catherine Cusset est une écrivaine reconnue aussi bien en France qu’à l’étranger, où ses ouvrages sont traduits dans plus de quinze langues.
La conférence est gratuite pour les membres de l’Alliance ($10 pour les non-membres).
"Les Bonnes": meurtres et guerre des classes en VF à New York
L’Atelier Théâtre Productions, branche professionnelle de la compagne de théâtre francophone l’Atelier Théâtre, s’associe avec le La MaMa Theater pour monter “Les Bonnes”, la pièce de Jean Genet, en français avec sous-titrage en anglais. Elle sera jouée du 2 au 19 mars dans le théâtre de l’East Village.
Devenu “The Maids” en anglais, “Les Bonnes raconte l’histoire de deux soeurs, Solange et Claire, qui préparent un complot pour se débarrasser de leur maîtresse, “Madame”. Malgré leurs échecs, elles retrouvent espoir quand elles parviennent à faire emprisonner “Monsieur”.
La pièce, écrite par Genet en 1947, comporte de nombreuses similitudes avec l’affaire des soeurs Papin, deux domestiques auteures d’un double-meurtre sur leur patronnes en 1933, mais Jean Genet a nié s’en être inspiré.
Immigration: l'historien Henry Rousso détenu par erreur à Houston
Cela devait être un simple déplacement académique pour donner une conférence sur l’écriture de l’Histoire. L’historien français Henry Rousso était bien loin de se douter que sa visite à la Texas A&M University allait faire les gros titres.
Ce spécialiste reconnu en France du régime de Vichy et de l’Holocauste a été mis en détention et quasiment expulsé du territoire américain après son arrivée à l’aéroport de Houston, mercredi. Selon le récit fait par le chercheur au CNRS dans le Huffington Post, dimanche, l’agent d’immigration l’aurait accusé de venir travailler illégalement. Le conférencier disposait d’un visa de tourisme mais percevait des honoraires pour la visite, ce qui est autorisé pour les universitaires. “Je réponds (à l’agent d’immigration, ndr) que je (n’ai pas besoin d’un visa de travail, ndr), que l’université s’est occupée comme d’habitude des formalités et, surtout, que je fais cela depuis plus de trente ans sans jamais avoir eu le moindre ennui“, écrit Henry Rousso.
L’officier lui indique un peu plus tard “que je vais être refoulé (deported) et mis dans le prochain avion en partance pour Paris” et que “je ne pourrai plus jamais entrer dans le pays sans un visa particulier“.
“On bascule alors dans une autre dimension“, dit-il. Prise d’empreintes, attente sans téléphone, consulat de France injoignable: le Français décrit ses dix heures d’attente en zone de rétention et voit un homme, “peut-être un Mexicain“, “menotté, enchaîné à la taille, et entravé aux chevilles” en attendant d’être expulsé. Le Français est finalement libéré tôt jeudi après l’intervention de l’université du Texas et de plusieurs avocats d’immigration. Ils avaient été alertés par le fait qu’Henry Rousso n’avait pas été réceptionné par le chauffeur envoyé à l’aéroport.
L’agent qui a rendu à l’universitaire son passeport ne lui a présenté d’excuses, mais a expliqué que le fonctionnaire qui avait initialement examiné son dossier était “inexpérimenté” et “ne savait pas que certaines activités, dont celles liées à la recherche et à l’enseignement, bénéficiaient d’un régime d’exception et pouvaient parfaitement être menées avec un simple visa touristique“.
L’historien, né en Egypte, ne va pas jusqu’à dire que le climat actuel, marqué par les décisions restrictives de la nouvelle administration sur l’immigration, est directement responsable de cette cacophonie, mais conclut sa tribune dans le Huffington Post par une critique des Etats-Unis. “Il faut désormais faire face outre-Atlantique à l’arbitraire et à l’incompétence la plus totale. Je ne sais ce qui est le pire, conclue Henry Rousso. Ce que je sais, aimant ce pays depuis toujours, c’est que les États-Unis ne sont plus tout à fait les États-Unis“.
Mon visa F-1, c'est "beaucoup et pas grand chose"
“En ce moment, j’ai l’impression d’être un funambule qui avance les yeux bandés. Et avec du vent en pleine face en plus“. Matthieu Cognet a le sens de la formule pour décrire son statut actuel. Le Français lauréat ou finaliste de plusieurs concours réputés, qui terminera en mai un doctorat de piano à l’université Stony Brook (Long Island), fait surtout référence à son visa: le F-1. “Un cadeau empoisonné, dit-il. C’est à la fois beaucoup et pas grand chose. Il m’a permis de découvrir les Etats-Unis mais, en même temps, il a plein de contraintes“.
On confond facilement le J-1, utilisé pour des séjours d’échanges notamment, avec le F-1. Ce dernier est attribué aux étrangers qui étudient dans un établissement académique américain, que cela soit une école primaire, une université ou un conservatoire. Obtenir le F-1 est “facile“, selon Matthieu Cognet. Pour le décrocher, il faut être inscrit dans un programme ou une école reconnue par le gouvernement américain et offrant, au terme du cursus, un diplôme ou une certification.
Les Etats-Unis étaient un rêve distant pour le jeune homme originaire de Fresnes (Val-de-Marne). À l’âge de 9 ans, après avoir entendu un morceau de piano lors d’une visite chez le médecin, Matthieu Cognet se lance dans les cours. “C’est relativement tard dans l’univers du piano“. Rapidement, il se découvre des prédispositions. En 6ème, il entre au conservatoire de sa ville et saute des classes. “Je n’étais poussé par personne. J’ai travaillé très naturellement mon instrument. Personne dans ma famille n’est musicien“. À 13 ans, il joue le Carnaval de Vienne de Schumann et le premier Impromptu de Chopin, deux morceaux connus pour leur complexité, et, à 15 ans, sort du conservatoire avec “une médaille d’or“.
Mais, malgré ses talents, il s’oriente vers la médecine et intègre la prestigieuse fac Necker à Paris avec un bac S en poche. Comme de nombreux étudiants, il redouble sa première année – “Je voulais sauver le monde sans apprendre la chimie organique!“, s’amuse-t-il. Il décide alors de se consacrer à la musique plutôt que de rempiler.
Après le Conservatoire de Paris, il entre au Conservatoire royal de Bruxelles, d’où il sort premier de sa promotion. Les Etats-Unis sont dans un coin de sa tête. “J’ai toujours eu le rêve impossible d’étudier aux Etats-Unis, mais je n’ai pas eu le cran. J’étais timoré et introverti“.
Le virtuose croise le chemin du visa F-1 en 2008. “À l’époque, j’ai connu un frein dans ma carrière. J’avais fini mes études à Bruxelles, fait des concerts, puis j’étais retourné en France où j’enseignais dans un conservatoire de banlieue miteux, se souvient-il. Je me suis dit que j’allais tenter un perfectionnement aux Etats-Unis car je ne savais pas où aller. Je voulais vivre le rêve américain dans toute sa naïveté et sa splendeur“.
Il frappe à la porte de plusieurs établissements, dont la fameuse Juilliard School à Manhattan où il est admissible mais finalement pas admis, et rejoint Indiana University Bloomington pour obtenir un “Performer Diploma” en piano. “J’avais envie d’être sur la côte est mais je finis dans le midwest!, plaisante-t-il. J’ai vécu la vie de ‘college’ américain à 26 ans“.
S’il est facile à obtenir, le F-1 ne vient pas sans contraintes. La première année, les titulaires ne sont pas autorisés à travailler en dehors du campus. Après, ils peuvent accepter du travail hors université dans le cadre de deux programmes: le CPT (Curricular Practical Training) et l’OPT (Optional Practical Training), qui s’étendent tous deux sur un an maximum. Le premier est une autorisation de travail à temps plein ou partiel destinée à acquérir une expérience professionnelle avant l’obtention du diplôme, tandis que le second, plus connu, peut être réalisé avant ou/et après la “graduation”. “Il faut que ça soit directement lié à votre “major”. Pour ma part, je ne pouvais pas travailler au Starbucks ou faire du violon par exemple“.
Une histoire d’amour aidant, Matthieu Cognet décide de s’envoler pour New York pour effectuer son OPT. Il travaille comme pianiste-accompagnateur dans des écoles de musique, enchaîne les concerts, ses premiers aux Etats-Unis… L’aventure dure un an.
Puis, il rentre en France pour mieux revenir un an plus tard. Il doit ce retour à un nouvel F-1 attribué, cette fois, pour un doctorat à l’université Stony Brook sous la supervision de Gilbert Kalish, pianiste réputé dans le milieu, trois fois nommé aux Grammy. “Je voulais être docteur en médecine. Je serai docteur en autre chose, sourit-il. Le département de musique est très riche car le corps enseignant est exceptionnel. Ce sont tous des lauréats de Grammy Awards. C’est l’anti-chambre de toutes les meilleures écoles de musique“.
En attendant son recital de fin d’année, qui fait office de soutenance, le Français prépare déjà sa vie post-F-1. En plus de concerts, il a fait une transcription de “La Valse” de Ravel qui, certes, “n’est pas Harry Potter en termes de royalties“, mais qui permet d’associer son nom à une publication. Utile pour faire, par exemple, une demande de visa d’artiste O-1, tremplin vers la carte verte. “Il me manque ce statut de résident pour me permettre de me développer encore plus“, lance celui qui rêve de concerts en Europe tout en étant basé aux Etats-Unis. “J’ai atteint un point de non retour”, dit-il. La faute au F-1.
Comment se passe une transaction immobilière en ligne ?
(Article partenaire) La révolution de la procédure d’achat est en marche. Les solutions innovantes autorisant la dématérialisation des transactions immobilières ouvrent la voie à des échanges largement simplifiés pour les acheteurs comme pour les vendeurs : moins de paperasse, une communication plus rapide et la possibilité de conclure l’ensemble des démarches à distance !
Preuve de l’importance de la mutation en cours dans l’immobilier : le nombre croissant de start-ups qui investissent le secteur. Avec, à la clé, des gains de temps et d’argent non négligeables. Et surtout, la possibilité de trouver le bien qui correspondra véritablement à ses besoins.
L’optimisation de l’utilisation des données, la “data”, concrétise cela par le biais de nouveaux services en ligne. On s’y renseigne avant toute démarche sur le prix du bien visé en comparant si le prix affiché correspond aux valeurs réelles du marché. Quelques clics supplémentaires, et on en apprend plus sur l’ensoleillement, le bruit, la pollution, les services de proximité et la tranquillité du quartier du bien convoité.
Cette tendance correspond à l’évolution des comportements des usagers. Les données internes de Google indiquent que les recherches immobilières en ligne ont explosé au cours des dernières années. En octobre 2015, plus de 7 millions d’annonces immobilières ont été publiées sur Internet. Et 90 % des recherches de biens se font désormais en ligne.
Les étapes de la transaction
A chaque moment de la procédure d’achat, la dématérialisation facilite et accélère les échanges. Plusieurs banques proposent déjà des offres qui peuvent être conclues totalement à distance. Les sommes proposées restent pour l’instant encore plafonnées, mais cela permet de faire l’impasse sur l’intégralité des frais de dossier !
Grâce à la signature électronique, la promesse de vente peut, elle aussi, être réalisée par voie numérique. L’ensemble des documents nécessaires à la constitution du dossier n’ont plus besoin d’être imprimés et le vendeur comme l’acheteur – qui doivent tous les deux être d’accord sur le recours à la dématérialisation – attestent de leur identité avec leur signature électronique.
Même procédé devant le notaire. L’acte de vente est authentifié par la signature électronique des co-contractants qui signent directement sur une tablette, après lecture et d’éventuelles modifications du notaire. Celui-ci valide finalement l’acte avec sa clé « Real » (clé informatique cryptée contenant l’identification et la signature du notaire). Le conseil supérieur du notariat a annoncé que la signature électronique serait prochainement réalisable à distance.
La plateforme My expat
La dématérialisation est une réponse particulièrement efficace lorsqu’il s’agit de réaliser des opérations à distance. C’est pourquoi My expat a développé une plateforme pour rester en contact avec ses conseillers durant toutes les étapes de la transaction immobilière.
La plateforme est un lieu privilégié où l’on communique avec son conseiller My expat. D’abord pour prendre connaissance des biens disponibles avec des photos, des rapports de visite détaillés ou de la rentabilité à attendre de l’investissement. Mais aussi de façon plus active pour faire des offres et négocier le prix de vente. Les échanges deviennent plus réactifs. Une application mobile connectée à la plateforme notifie en effet chacune des dernières actualités du dossier et les différentes échéances à remplir en temps réel.
Dans cet espace sécurisé, vous pouvez transmettre l’ensemble des pièces nécessaires à la constitution de votre dossier. Sans vous déplacer, vous êtes en mesure de réaliser le compromis et l’acte de vente du bien que vous avez choisi. Devenir propriétaire devient plus simple, plus efficace et plus sûr grâce à la dématérialisation, il vous suffit d’en saisir les opportunités !
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Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.
La discrète campagne d'Isabelle Huppert pour les Oscars
Une nomination dans la catégorie “Best actress” : la Française Isabelle Huppert l’espérait, et avait lâché un optimiste “tout est possible” après les Golden Globes, lors d’une réception au consulat de France à LA. Mais pour décrocher la précieuse statuette, sa prestation dans “Elle” de Paul Verhoeven ne suffit pas.
“Si on a du talent, mais que personne ne voit le film, cela ne sert à rien. Les acteurs doivent soutenir le film. Même Meryl Streep est obligée de le faire“, décrypte Scott Feinberg, spécialiste des Oscars pour le magazine Hollywood Reporter. Pour convaincre les votants de l’Académie des Oscars (composés de producteurs, réalisateurs et directeurs de casting), il faut miser sur un véritable travail de lobbying.
“Beaucoup de gens s’amusent du fait que la plupart des 6.687 votants n’ont pas le temps de voir beaucoup de films. La campagne sert à leur rappeler de le regarder avant de voter“, clame Tim Gray, journaliste chez Variety et spécialiste des Oscars.
Une campagne marathon
A l’instar d’une campagne électorale, Isabelle Huppert bat le terrain depuis plusieurs mois. Un terrain qui se compose de tapis rouges, soirées, plateaux télévisés et festivals. Pour l’arpenter sans relâche, elle a posé ses valises aux Etats-Unis jusqu’au soir d’élection.
Depuis septembre 2016, quand elle a interprété “Phèdre” sur les planches du BAM à Brooklyn, un véritable appareil médiatique s’est développé autour de sa “candidature”.
“Son distributeur américain Sony Pictures Classics n’a pas beaucoup de moyens, comparé aux autres. Mais ils envoient leur prétendante partout, multipliant les séances de questions-réponses et les soirées dans les festivals : Toronto, Palm Springs, Santa Barbara, AFI Fest… Cela lui permet de “construire un public”, d’autant que les films étrangers ne représentent que 1% du box office“, remarque Tim Gray.
Pour séduire les votants, la Française vend “un programme” : l’histoire d’une actrice qui mérite cette récompense. Une étape importante de sa promo fut l’AFI Fest à Los Angeles, où elle a rencontré l’industrie cinématographie et a pu nouer des liens avec la presse. Le festival lui avait rendu un hommage qui a permis de retracer sa filmographie.
“Cela fait plusieurs éditions que nous avions envie de la faire venir. Nous sommes honorés qu’elle ait accepté l’invitation, d’autant qu’elle a livré deux performances extraordinaires en 2016 (“Elle” de Paul Verhoeven et “L’avenir” de Mia Hansen-Love)“, raconte Jacqueline Lyanga, la directrice de l’AFI Fest, qui cite ses prestations mémorables dans “Le pianiste”, mais aussi dans des films américains comme “I heart Huckabees” de David O. Russell.
Un budget promo de 1,8 million de dollars
Pour l’accompagner dans sa conquête de l’Oscar, Sony Pictures Classics a investi 1,8 million de dollars, selon Vanity Fair. Le distributeur (qui refuse de communiquer sur le sujet) a notamment recruté une attachée presse spécialisée, une “Award publicist”. “C’est une pratique classique“, assure Tim Gray. Loin d’être une novice dans cette arène, l’attachée Melody Korenbrot multiplie les opérations séduction, ayant même créé des badges “I love Isabelle Huppert” lors de la soirée UniFrance à l’AFI Fest. Son rôle: faire connaître l’actrice, et créer des liens entre les équipes du film et les votants aux Oscars.
Le distributeur Sony Pictures Classics aurait payé 80.000 dollars pour que l’actrice soit en Une de Variety (selon Vanity Fair) et 20.000 dollars pour placer une gigantesque affiche d'”Elle” sur un boulevard fréquenté de Los Angeles.
En bonne candidate, Isabelle Huppert n’a pas ménagé sa peine. Elle enchaîne jusqu’à trente interviews par jour, se prêtant au jeu avec sourire et humour. Pour s’attirer les faveurs de la presse américaine, elle manie la langue de Shakespeare avec aisance. On est loin du temps où son anglais était vertement critiqué. Alors qu’elle jouait dans “Les bonnes” de Jean Genet à New York, le Washington Post et le Hollywood Reporter moquaient son accent “trop prononcé” qui rendait “ses répliques incompréhensibles“.
Désormais, elle brille lors des émissions. Elle a notamment usé de ce charme lors du “Late Show” de Stephen Colbert. Comparée à Meryl Streep par l’animateur, elle s’est prêtée à ce passage obligé, lâchant “I love America“. “Isabelle est très accessible pour la presse, toujours souriante et disponible. Elle a travaillé son anglais, même s’il est un peu rouillé. Tout le monde veut lui parler“, raconte Tim Gray, qui a été séduit par la personnalité de l’actrice. “Elle est très respectée“, complète Scott Feinberg.
Un avantage de notoriété pour la Française
Son succès aux Golden Globes, l’antichambre des Oscars, a accéléré sa campagne. “Elle voyage beaucoup, fait connaître son nom et son visage. Elle ne parait jamais fatiguée“, ajoute Scott Feinberg, qui compare le rythme de sa campagne à celui de la favorite, Emma Stone.
L’actrice fait également son auto-promotion, comme une politique, en investissant les réseaux sociaux. Depuis mi-janvier, elle a créé un compte Instagram. Elle y poste régulièrement des selfies avec des stars hollywoodiennes comme Jessica Chastain ou Leonardo DiCaprio, et partage des moments d’intimité.
Sa campagne est souvent comparée à celles de Marion Cotillard pour “La vie en rose” (2008) et Jean Dujardin pour “The Artist” (2012). “C’était plus difficile pour eux car ils étaient méconnus aux Etats-Unis. Même si Jean Dujardin était très accessible durant sa campagne, son anglais était moins bon“, rappelle Tim Gray. A l’instar de Sony Pictures Classics pour Isabelle Huppert, la Weinstein Company avait mis les bouchées doubles pour l’acteur français. Les petites filles de Charlie Chaplin l’avaient notamment accompagné lors de projections du film. Et comme la candidate, il avait écumé les plateaux, dont celui du “Late Show” où son imitation de Robert De Niro est restée dans les annales.
Malgré la brièveté de la campagne, l’actrice a mis toutes les chances de son côté. “Elle pourrait devenir le Mark Rylance de 2017. Alors que Sylvester Stallone était favori, c’est l’acteur britannique qui a remporté le Prix “Actor in a supporting role” en 2016“, rappelle Scott Feinberg. Le journaliste est même tellement séduit qu’il s’engage et se risque à un pronostic: 30% des voix pour Emma Stone et 40% pour Isabelle Huppert.
Rendez-Vous with French Cinema 2017: des stars et des films français à New York
Comme chaque année, “Rendez-Vous with French Cinema” investit le Lincoln Center pour présenter la crème de la crème du cinéma français de l’année passée.
Du mercredi 1er au dimanche 12 mars, 23 films seront projetés au Walter Reade Theater, avec de nombreux invités de marque. Cécile de France, Emmanuelle Bercot, Agnès Varda, Marina Foïs, François Ozon et bien d’autres encore viendront rencontrer le public new-yorkais.
Parmi les temps forts :
L’ouverture du festival le mercredi 1er mars à 6pm et 8:30pm, avec la projection en avant-première de “Django“, réalisé par Etienne Comar. Le biopic est centré sur la vie du légendaire guitariste de jazz, Django Reinhardt. Pour l’occasion, les acteurs Reda Kateb, qui interprète l’artiste, et Cécile de France accompagneront le réalisateur pour présenter le film.
Le jeudi 2 mars, François Ozon et Katell Quillévéré se prêteront au jeu des questions réponses avec le public. Le premier viendra présenter “Frantz“, le récit d’une jeune allemande (Paula Beer) qui fait la rencontre, après la Première Guerre Mondiale, d’un jeune et mystérieux français (Pierre Niney). Le long-métrage oscille entre traumatismes de guerre, non-dits et secrets à déterrer.
La jeune Katell Quillévéré, qui s’était notamment fait connaître pour “Suzanne” en 2013, viendra présenter “Réparer les vivants” (“Heal the Living”). Adapté du roman de Maylis de Kerangal, le long-métrage médical narre les réactions en chaîne provoquées par la mort cérébrale du jeune Simon après un accident de la route.
A ne pas manquer : La projection de “La fille de Brest” (“150 Milligrams”) en présence de sa réalisatrice Emmanuelle Bercot, le samedi 4 mars à 3:15pm. Cette dernière dépeint le récent scandale du Mediator et notamment la détermination du médecin qui déclencha toute l’affaire, Irène Frachon (Sidse Babett Knudsen). Un récit façon David contre Goliath, jubilatoire et captivant, qui fait parfaitement écho à l’une des conférences du festival intitulée “Cinema as a Political Tool or Weapon” le vendredi 3 mars à 5pm.
Marina Foïs sera elle aussi de la partie. Le dimanche 5 mars à 6:30pm, L’actrice viendra effectivement présenter “Irréprochable” (“Faultless”) en compagnie de Sébastien Marnier, réalisateur de ce thriller psychologique. Salué par la critique, autant pour la prestation de la comédienne que pour son scénario très bien ficelé, le long-métrage est centré sur le personnage de Constance. Une femme dangereuse, en chute libre mais prête à tout pour obtenir ce qu’elle veut.
Autre temps fort du festival, la projection et discussion autour de “La Danseuse” (“The Dancer”) avec Stefanie di Gusto, réalisatrice, le lundi 6 mars à 9:30 pm. Premier long-métrage de la jeune femme, “La Danseuse” retrace l’histoire de l’américaine Loïe Fuller, pionnière de la danse moderne au début du XXème siècle. Un long-métrage aussi puissant par son esthétique que par le jeu de ces acteurs principaux : Soko, Gaspard Ulliel, Mélanie Thierry et Lily-Rose Depp, tous nommés à la prochaine cérémonie des César.
La projection des “Malheurs de Sophie” (“Sophie’s Misfortunes”) le samedi 4 (12:30pm) et mercredi 8 mars (2pm), ravira petits et grands. Christophe Honoré, réalisateur du film, sera présent aux deux projections. Dans son dernier long-métrage, le cinéaste s’est attaqué à l’œuvre de la Comtesse de Ségur et offre une adaptation touchante et novatrice, sur les sons électro-pop de son comparse Alex Beaupain.
Enfin, peut-être l’un des points culminants de cette édition : une discussion avec Agnès Varda le vendredi 10 mars à 6pm. Avec plus de 60 ans de carrière, Agnès Varda est un symbole du cinéma de la Nouvelle Vague mais aussi une artiste qui manie aussi bien la photographie ou l’écriture littéraire que le cinéma. Elle sera interrogée par le critique de cinéma Melissa Anderson.
César 2017: Jean Dujardin et George Clooney se paient Donald Trump
George Clooney a profité de la remise d’un César d’Honneur, vendredi, à Paris pour critiquer le nouveau président américain Donald Trump. Avec l’aide de son ami français Jean Dujardin.
Traduisant en français les propos de la star d’Hollywood, Jean Dujardin a pris quelque libertés. “Donald Trump est un danger pour le monde et je ferai tout mon possible pour m’opposer à la peur et à la haine qu’il tente d’instaurer“, a-t-il dit devant un public hilare alors que Clooney rendait hommage aux réalisateurs qui l’ont aidé dans sa carrière.
“Les choses vont être un peu difficiles pendant quatre ans mais je vous promets que les choses vont changer en 2020 quand Kanye West sera président“, a poursuivi Dujardin un peu plus tard, tandis que Clooney remerciait la salle.
http://www.dailymotion.com/video/x5d3c60_george-clooney-recoit-le-cesar-d-honneur-et-il-doit-tout-a-jean-dujardin_tv
À Apartment by the line, on fait son shopping dans un appartement
Pas facile d’aller dans un loft à Soho, sauf si vous avez des copains qui y habitent. Mais bon, ce n’est pas donné à tout le monde.
Alors, si on n’est pas copain de Leo Di Cap’, on fait comment ?
On file sur Greene Street, au numéro 76. C’est l’adresse d’Apartment by the Line.
On ouvre la porte dans la rue, on tombe direct sur un ascenseur. On monte au 3ème. Et paf ! On arrive dans un superbe loft, comme ça, tout simplement.
C’est en fait une boutique-appartement-show room avec salon, cuisine, immense dressing (forcément), chambre et salle de bains.
Un loft délicieusement décoré où tout est à vendre : les meubles, les habits, les sacs à main, les photos sur les murs. Une sélection pointue de vêtements et souliers*, très haut de gamme, évidemment, simplement magnifiques. Pour une expérience shopping en toute intimité.
Il y a aussi des objets de déco, des livres et des cosmétiques très niche, de la lessive, même, comme celle, mythique, de Francis Kurkdjian, parfumeur de renom, à 45 $ la bouteille. Mais quelle odeur ! On est dans la catégorie beautiful people ici. Tide ou Ariel, on ne connaît pas.
On se sent comme chez soi (mais en mieux) et on a envie de s’installer dans un canapé et lire un bouquin.
C’est un peu l’expérience “crème de la crème”, vous l’aurez compris, mais c’est ça aussi, New York. Et c’est ouvert à tout le monde. Et ça, c’est fou.
*ici, on ne dit pas “chaussures” mais “souliers” (Si on parlait français)
Et après ?
En sortant, vous avez faim comme toujours (on vous connaît maintenant). Envie de poisson frais ? L’excellent resto Seamore’s (390 Broome Street). Envie de déjeuner plutôt “Frenchy” ? La Tartinery (209 Mulberry Street)
La pétillante Jain à la conquête du public de Santa Ana
C’est un miracle: il reste encore des places pour aller écouter Jain le mardi 21 mars à l’Observatory à Santa Ana.
Révélée en 2015, la Toulousaine a présenté son univers avec son album “Zanaka” (qui signifie “enfance” en malgache) à New York et Los Angeles en octobre dernier. Après avoir enthousiasmé les petites salles, elle part à la conquête du public de 16 villes américaines. Pour lancer les hostilités, cette tornade a chanté en live son hit “Come” dans “The Late Show with Stephen Colbert” diffusé sur CBS.
Sacrée artiste féminine de l’année aux Victoires de la musique, la compositrice-interprète se transforme en femme-orchestre sur scène, tapotant sur son beatmaker, et enregistrant sa voix pour recréer un choeur. Reconnaissable à sa robe noire à col Claudine, elle chante en anglais des airs d’électro-pop aux rythmes africains hérités de son enfance passée à voyager.
https://www.youtube.com/watch?v=nIbEqKGxPLI