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Marianne Lenoir (Finlande) : Est-on vraiment plus heureux dans un des pays les plus heureux du monde ?


« Le bonheur n’est pas une destination à atteindre, mais une façon de voyager », écrivait l’auteure Margaret Lee Runbeck.

Marianne Lenoir, graphiste française expatriée en Finlande, incarne cette philosophie en cherchant l’équilibre et la joie dans son quotidien nordique. Habitant à Espoo, elle a laissé derrière elle une vie bien établie à Troyes, dans l’est de la France, une vie alliant son travail en freelance qu’elle affectionne tout particulièrement et son engagement communautaire.

Pour une raison qu’elle ignore, Marianne a toujours eu envie de partir vivre dans un pays nordique. Alors quand l’opportunité s’est présentée pour son mari Jean-Philippe, le couple s’est réjoui de ce changement de vie à venir. Une fois installés à Espoo, l’intégration n’est pas facile, mais Marianne persévère et suit des cours de langue et d’adaptation offerts par le gouvernement finlandais aux demandeurs d’emploi. Ces efforts lui permettent de tisser un réseau social et de mieux comprendre les subtilités de la vie locale. Une étape fondamentale pour se sentir enfin chez elle !

La luminosité fluctuante et les longs hivers finlandais ont également mis la résilience de Marianne à l’épreuve. Armée de sa lampe de luminothérapie et de vitamine D, elle est désormais équipée pour contrer la dépression saisonnière.

À travers ses anecdotes, Marianne nous fait découvrir le contraste entre la vie en France et en Finlande. Elle explore les clichés et les réalités des pays nordiques, des démarches administratives aux rituels quotidiens. Elle partage avec bienveillance ses succès et ses moments de doute, offrant un témoignage authentique sur la vie de Française immigrée dans un pays souvent perçu comme un paradis, l’un des meilleurs pour être heureux.

Dans ce nouvel épisode de French Expat, Marianne nous montre que le bonheur réside dans la simplicité, l’adaptabilité et la confiance en l’inconnu.

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

[Vidéo] Donation, succession, fiscalité: ce qu’il faut savoir quand on est expatrié en pays anglo-saxon

Nous vous donnions rendez-vous en ligne mardi 25 juin 2024 pour un webinaire gratuit d’une heure, lors duquel Maître Cécile Sainte-Cluque et Maître Olivier Lecomte, notaires, ont partagé leurs conseils.

Au programme notamment : régime civil des régimes matrimoniaux, contrat de mariage, testament, donation et succession, et fiscalité internationale.

Visionnez le replay ci-dessous ou directement sur YouTube

CONTACT
Maître Olivier Lecomte, notaire à Paris, expert en droit international: [email protected]
Maître Cécile Sainte-Cluque, notaire à Carcassonne, membre de la mission internationale des notaires de France: [email protected]

Vie d’Expat : Mes trois ans à New York, du rêve de départ à la réalité

Les lecteurs de French Morning nous soumettent régulièrement leurs problèmes liés à l’expatriation. Deux fois par mois, Vie d’Expat essaie de les aider en ouvrant sa bibliothèque de livres sur l’épanouissement personnel.

Aujourd’hui, le témoignage d’Astrid, de retour en France cet été, qui nous parle de l’idée qu’elle se faisait d’une vie d’expat à New York confrontée à la réalité.

« Nous sommes arrivés à New York en septembre 21. Je venais d’accoucher de mon troisième enfant un mois auparavant. Autant vous dire que je n’avais pas vraiment eu le temps de me préparer à notre expatriation. La boite de mon mari s’occupait de (presque) tout. Je connaissais New York. J’y avais passé quelques mois pour un stage en me disant « J’y reviendrai un jour », mais sans enfants. La ville m’apparaissait comme particulièrement inadaptée pour eux, pas du tout kids friendly. J’étais de retour avec deux petites filles et un nourrisson. 

Je ne m’étais pas vraiment projetée. Quelqu’un m’avait prévenue que « la vie était intense et chère ». Mais ça, je le savais déjà. Rien d’insurmontable. Sans vraiment y avoir réfléchi, je pensais dupliquer ma vie parisienne en l’adaptant à New York. Évidemment, je me suis pris un mur. 

D’abord, mon mari a disparu pendant nos cinq premiers mois, absorbé par son nouveau job. Il quittait la maison quand les enfants se réveillaient et rentraient quand ils allaient au lit. Mes parents n’étaient plus là pour m’aider. Les siens non plus. 

Bien sûr, je savais que l’école finissait à 2h40. Mais je ne l’avais pas vécu. Je ne savais pas ce que signifiait une journée réduite au seul moment que j’avais de libre : 1h30 de sieste le matin. Et les after schools ? On s’y était pris trop tard. La nounou ? Euh… Vous voulez qu’on parle argent ? J’avais abandonné ma boite, non sans douleur, à mon associée. Mais j’allais retrouver du boulot, pour sûr ! On m’avait prévenu que ce serait difficile, mais on ne me connaissait pas ! 

Un bon paquet de CV plus tard, j’ai du me rendre à l’évidence : la petite frenchy n’avait pas grand-chose à apporter de différenciant à la grande Amérique. 

En fait, je m’étais complètement trompée : NY était définitivement kids friendly. Et même entièrement centrée sur les enfants. Les New-Yorkais dépensent tout leur argent dans l’éducation et les distractions de leurs enfants. C’est très généreux, mais comment fait-on quand on en a trois ? On donne de sa personne. 

Tout était compliqué. Je ne veux pas faire ma Parisienne, mais, où était mon Monoprix ? Je devais faire quatre magasins pour trouver ce que je cherchais – et m’habituer à acheter du coca en pharmacie. Je faisais venir le lait des biberons d’Europe – aucune confiance dans le lait américaine. J’ai découvert avec horreur que mes enfants se nourrissaient exclusivement à la cantine de burgers, de pizzas, et de nuggets. Tous les jours et en vingt minutes. L’école n’est-elle pas censée être le lieu où l’on oblige les enfants à manger des légumes ? En même temps, j’avais le droit de m’habiller comme je voulais, c’est-à-dire n’importe comment. C’était bien, mais ça ne m’a pas vraiment motivé pour retrouver ma taille de la guêpe – que j’ai quand même fini par récupérer, je vous rassure.

J’étais complètement déprimée. Je me sentais si seule et désemparée que le seul fait que l’on me dise systématiquement bonjour dans l’ascenseur me remplissait de joie. Au playground, une maman américaine que je ne connaissais pas m’a donné son numéro de téléphone. Les gens vous laissent passer en souriant dès que vous avez une poussette. Tout le monde est si sympa, si positif, que j’ai commencé à remonter la pente. J’ai pris ma place dans cette incroyable diversité de visages, de corps et d’apparences. J’ai créé ma vie. 

Je retourne à mon ancienne vie cet été avec la ferme intention de n’être plus (jamais) une Parisienne. Même si je suis si heureuse de retrouver ma famille, je sais que nous pouvons repartir, que nous repartirons un jour. Nous en avons déjà envie. Finalement, ce n’était pas si difficile.» 

La réponse de French Morning

Merci pour votre témoignage, Astrid. Nous sommes sûrs que beaucoup se reconnaîtront dans vos débuts, notamment dans ce sentiment de solitude que vous avez connu. Pour en parler, nous convions Michelle Larivey et son inépuisable La puissance des émotions.

Lorsque cet article sera publié, vous serez probablement à quelques jours de votre départ. Aussi, nous vous souhaitons un bon retour, Astrid !

Qu’est-ce que la solitude ?

« La solitude n’est pas une émotion, c’est un état de fait. Lorsque nous employons ce mot, c’est toutefois pour traduire autre chose qu’une situation de fait ; à savoir, un sentiment. Souvent, il s’agit de tristesse ou d’ennui. Mais cette signification ne se déduit pas auto-matiquement, car être seul peut s’avérer agréable. Cela dit, l’expression Je me sens seul a toujours une connotation de manque, de privation.

À quoi sert le sentiment de solitude ?

L’expression « se sentir seul » fait image. Cette image est une forme d’approximation de nos sentiments qui peut revêtir diverses significations. Ainsi, Je me sens seul aujourd’hui (exemple 1) peut être une façon de dire Je suis triste, car je n’ai d’importance pour personne, ou j’ai besoin de contact. Et Je me sens seule dans la vie (exemple 2) peut vouloir dire Je n’ai personne dans la vie sur qui m’appuyer ou Je n’ai pas de contact réellement nourrissant, Je n’ai pas d’ami intime, Je n’ai pas la relation amoureuse dont j’ai besoin… et cela m’attriste.

Le manque affectif engendre la tristesse. Se sentir seul peut être considéré comme l’antichambre de la tristesse ou comme une manière voilée de parler de sa tristesse. Mais la solitude n’est pas toujours empreinte de peine. Je me sens seule dans cette foule (exemple 3) peut avoir toutes sortes d’autres sens comme Je ne connais personne et j’ai peur, Je suis étrangère à tous ces gens et cela me déplaît, Je n’arrive pas à établir des contacts et cela me déçoit ou, au contraire, Personne ne fait attention à moi et cela fait bien mon affaire !

Le sentiment de solitude s’accompagne toujours d’émotions. Ce sont ces dernières qui permettent d’identifier ce que l’état de solitude traduit vraiment.

Que faire avec la solitude ?

Il est impératif d’identifier les émotions vécues dans cette solitude. Ce sont elles qui me permettront de cerner mes besoins et de voir à les combler.»

? Retrouvons-nous dans 15 jours.

✉️ En attendant, envoyez-nous vos histoires et vos questions à l’adresse : [email protected].

Grégoire Lacoste (divers centre): « Je veux être la voix du pragmatisme et de la jeunesse »

Dans le cadre de la campagne des législatives anticipées, French Morning a interviewé les candidats (ceux qui ont accepté d’échanger de vive voix, pas par écrit) en Amérique du Nord. Le premier tour du scrutin commencera dès le mardi 25 juin (midi, heure de Paris) pour le vote en ligne, et se tiendra le samedi 29 juin dans les bureaux de vote (le 30 juin en France).

Dans cette campagne législative, il est le seul à placer la paix au Proche-Orient en tête de ses priorités. Avec une immense chantier au programme : la construction d’un canal entre la mer Morte et la Méditerranée, « car la question de l’accès à l’eau est essentielle dans ce conflit, aussi bien pour Israël que pour la Palestine, estime-t-il. Et ça permettrait de créer une frontière physique entre les deux pays ». À 40 ans, Grégoire Lacoste se présente pour la première fois au siège de député des Français de l’étranger, déterminé à mener une politique différente, loin des éternelles querelles politiciennes. Ces élections constituent pour lui « une formidable opportunité de sortir de la polarisation », lui qui se revendique du DVC (Divers centre).

L’occasion d’aborder les grands sujets de société

« Je n’ai pas réfléchi longtemps quand j’ai appris la dissolution de l’Assemblée nationale. C’était le moment d’y aller ». Cet universitaire enseignant chercheur en économie de gestion voit l’occasion d’aborder les grands sujets de société qu’il a l’habitude d’aborder avec ses étudiants dit-il, dans l’exercice de son métier. « Avec la recherche-développement, on est au cœur de toutes les grandes actions du gouvernement. On est toujours en prise avec la politique mais plutôt en back-office. »

Webinaire de Grégoire Lacoste, dimanche 23 juin 2024.

« Mordu » des États-Unis depuis son adolescence, de par son parcours personnel – études puis mariage avec une Américaine de Charleston, en Caroline du Sud -, il dit bien connaître, tout comme son suppléant franco-américain Jérôme Preus, les préoccupations des Français d’Amérique du Nord. Il a de la famille un peu partout sur le continent, dans le Colorado, en Californie ou encore à Montréal. Le multiculturalisme, il le vit depuis toujours : français par l’un de ses grands-pères, « un résistant qui a fait le débarquement de Provence », il revendique des origines « espagnole, allemande et pied-noir », des racines inspirantes pour définir ses propositions.

Favoriser les échanges universitaires et technologiques

Autre la question du Proche-Orient, le candidat centriste défend un programme axé sur les échanges entre la France et le continent nord-américain : négocier des moyens supplémentaires pour les écoles et lycées français de l’AEFE, « notamment ceux sous contrat »; améliorer l’accès à la santé avec des tarifs de transport négociés entre les pays et permettre ainsi aux expatriés de rentrer plus vite se faire soigner dans les hôpitaux de France; enfin, mesure en faveur des jeunes : favoriser, en accordant davantage de bourses, les échanges artistiques, sportifs, universitaires et lycéens entre la France, les États-Unis et le Canada. « Nos pays sont liés, de part leurs universités respectives, par une multitude de programmes mais les fonds français manquent parfois pour pouvoir rivaliser avec les universités nord-américaines ou pour participer à des programmes lancés par les universités nord-américaines. »

Grégoire Lacoste parle également d’échanges dans le domaine des low-techs. « Les Américains et les Français ont énormément d’idées pour trouver des solutions technologiques afin de réussir la transition écologique. Ces solutions, il faut les implémenter, il faut communiquer sur ces nouvelles technologies. Il faut construire la transition écologique avec le jeunes. »

Ce sportif passionné de longboard de vitesse ambitionne de porter « la voix du pragmatisme et de la jeunesse ». S’il n’est pas élu au premier tour, le candidat centriste dit attendre de voir comment « l’extrême gauche du Nouveau Front Populaire va se comporter » avant de donner une consigne de vote pour le second tour.

La reine de l’humour noir Laura Laune en tournée aux États-Unis cet automne

Avec sa bouille d’ange et sa guitare, Laura Laune, la reine de l’humour trash, débarque pour la première fois aux États-Unis, avec une tournée de 5 dates cet automne 2024. Juste après Barcelone et avant d’enchaîner avec Nouméa, Tahiti et le Canada, l’humoriste belge, 37 ans, fera étape à Los Angeles, San Francisco, Seattle, New York et Miami, du vendredi 1er au jeudi 7 novembre, avec son deuxième one-woman show « Glory Alleluia », pour le plus grand bonheur des fans de son humour grinçant.

Depuis le carton de son premier spectacle, « Le diable est une gentille petite fille », joué pour la première fois en 2015, et sa victoire, en 2017, en finale de l’émission « La France a un incroyable talent», partout où elle passe, l’humoriste fait salle comble. Des salles de plus en plus grandes. « Glory Alleluia », lancé en 2022, affiche des dates jusqu’en décembre 2025, une année qui sera pour Laura Laune celle des Zéniths. 

Sur scène, le contraste entre son personnage de jolie blonde ingénue et ses blagues sans filtre sur la pédophilie, le handicap, l’inceste, ou le Covid, fait mouche. Le spectacle n’en reste pas moins personnel, Laura Laune n’hésitant pas à partager son vécu, comme lorsqu’elle évoque le syndrome d’Asperger, qui lui a été récemment diagnostiqué. Adeptes du millième degré, les billets sont en vente ici, sur le site de PIAFF Entertainment, qui co-produit sa tournée aux US. 

Ses dates :

  • Vendredi 1er novembre à Los Angeles au Morgan-Wixson Theater, 9pm
  • Samedi 2 novembre à San Francisco au Z Space Theatre, 8pm 
  • Dimanche 3 novembre à Seattle au au Stroum JCC Theater, 6pm
  • Mardi 5 novembre à New York au Symphony Space Theater, 8pm
  • Jeudi 7 novembre à Miami au Miami Beach Bandshell, 8pm

Brèves new-yorkaises : Grosse chaleur sur les sirènes et les écoles

Nous vous l’annoncions dans nos brèves précédentes : il fait très chaud à New York. On parle donc beaucoup de piscines, de climatiseurs et de « centres de refroidissement ». Bonne semaine ! 

?‍♀️ Et tout à coup, vous réalisez que vous avez raté la 42e parade des sirènes qui a eu lieu ce week-end à Money Island. 

? Une maman a découvert que son véhicule avait été volé avec, sur la banquette arrière, son bébé de six mois. La voiture a été retrouvée, le voleur arrêté et le bébé va bien. 

?️  D’après une étude, la chaleur tue 350 personnes par an à New York. 

?  Depuis la fermeture des magasins illégaux, les ventes des distributeurs légaux de marijuana situés à proximité ont augmenté de 27 %. Mais d’après une étude, on compte encore 2 800 magasins sans licence, qui ne devraient donc pas être ouverts mais qui proposent toujours à la vente du cannabis. 

? Des caméras installées sur 623 bus couvrant 14 itinéraires permettent de verbaliser les voitures stationnant sur les voies réservées ou les arrêts. 

? L’évêque « bling-bling » de Brooklyn, qui roulait en Rolls et portait des costumes de chez Fendi, a été condamné à neuf ans de prison pour escroquerie. 

? Toute la presse en parle, alors nous aussi : Justin Timberlake a été arrêté en état d’ébriété au volant de sa BMW sur une route de Long Island. 

?‍♀️ La mairie a débloqué un budget d’un milliard de dollars pour rénover les 39 piscines de New York. 

? C’est un mariage pour de faux, mais surtout l’occasion de dire « je t’aime » à son ou sa partenaire au milieu de 500 autres couples lors d’une « mass wedding party » gratuite au Lincoln Center. 

✅  Depuis cette semaine, les personnes qui allaitent ont droit à des pauses de 30 minutes quotidiennes dans leur travail. 

? Toute personne dont le revenu mensuel brut est inférieur à 3 035$ peut demander à bénéficier d’un climatiseur gratuit. 

?️ Depuis quelque temps, d’ingénieux filous ont automatisé des réservations de restaurants online grâce à des robots, réservations qu’ils revendent à prix d’or (jusqu’à 600$) sur des sites spécialisés. Une loi devrait condamner une telle pratique à 1000$ d’amende. 

? Les hélicoptères de la police ont volé pendant 2 857 heures en 2023, soit une augmentation de près de 60% par rapport aux quatre années précédentes et une dépense de 12,4 millions de dollars (+36%). Une enquête de Bloomberg semble montrer qu’il s’agit souvent de transports de personnes privées… 

⚡️ Vous pensez que votre facture ConEdison est surévaluée ? Peut-être avez-vous raison. Mais il va vous falloir pas mal de patience pour le prouver

? Fan de l’ancien maire de New York, Rudy Giuliani ? Vous pouvez acheter son appartement de l’UES mis est en vente depuis un an et qui a déjà perdu 1 million de dollars. Mais en attendant un peu, vous pourrez peut-être économiser un autre million. 

? Il est probable que vous entendiez encore parler du péage à l’entrée de NYC pendant des mois. Cette semaine, la gouverneur de l’Etat s’est dite ouverte à sa mise en place, mais à un prix inférieur à 15$… pour commencer. 

? Une jeune fille disparue de NYC il y a trois ans vient d’être retrouvée dans le Connecticut. Sur 10 184 enfants disparus à New York en 2021, 93,2 % étaient des fugueurs. 

? La communauté des expatriés new-yorkais envoie à l’Europe en pull des baisers brûlants : il a fait 35 degrés ressentis sur les trottoirs de la ville ce week-end. La ville est donc sous « alerte rouge »  

?️ À ce sujet, un projet de loi obligerait les écoles publiques à renvoyer chez eux les élèves si la température de la classe atteint 32 degrés. Mais tout le monde n’est pas d’accord, car il fait parfois encore plus chaud dans les appartements non climatisés. L’amélioration des systèmes de refroidissement des écoles coûterait environ 50 000$… par classe. 

? ?️ Toujours sur le même sujet, et pour compliquer encore un peu la situation, 45 écoles ont été ouvertes dimanche pour servir de « centre de refroidissement » à la place des bibliothèques que devaient servir au même usage, mais qui restent fermées après la coupe budgétaire imposée par le maire… 

? Il y a 71 ans, les époux Rosenberg étaient exécutés dans la prison de Sing Sing, dans l’État de New York, pour avoir remis aux Soviétiques les secrets de la bombe atomique américaine. 

?‍♀️ Réouverture de la plus grande piscine de la ville, Astoria Pool, après une rénovation de 19 millions de dollars. 

? Trois projets de loi obligeraient les sociétés de livraison comme Uber Eats, GrubHub et DoorDash à garantir la sécurité des livreurs et de leurs véhicules. Ce serait par exemple à elles de payer les éventuelles amendes pour infraction au code de la route. 

? Les meilleurs sandwiches de la ville, selon le NYT. 

Procuration : 25 juin, journée sans rendez-vous au Consulat de New York

Vous souhaitez faire une procuration pour un ou les deux tours de scrutins législatifs des samedis 29 juin et 6 juillet (dates des élections dans la circonscription) ? Le Consulat facilite les démarches avec une deuxième journée « Portes ouvertes » – la première était jeudi dernier. Ce mardi 25 juin, entre 9am et 9pm sans interruption, vous pourrez venir au consulat sans prendre rendez-vous à l’avance. 

Un rappel : la personne que vous allez désigner pour voter à votre place n’a plus besoin d’être inscrite sur la même liste électorale que vous (elle peut donc voter dans un autre bureau de vote que vous). Seule contrainte, cette personne désignée doit voter pour vous dans votre bureau de vote. Il n’y aura que 3 sites de vote pour ce scrutin législatif : le Consulat, le Lycée Français et la Villa Albertine (pour savoir où voter, c’est ici, en fonction de votre code postal). Pas de bureau à Mamaroneck et Jersey City (voir plus bas dans cet article les permanences pour faire une procuration) donc vous devez indiquez à la personne qui vote pour vous où sera le site de vote pour les deux tours électoraux.

Quels documents apporter ?

Ce mardi 25 juin, il suffira de vous présenter à l’accueil du Consulat (934 Fifth Ave., entre les 74e et 75e rues) muni d’une pièce d’identité française (attention, pas le permis de conduire américain !) qui peut être :

  • votre carte nationale d’identité française (en cours de validité ou périmée)
  • votre passeport français (en cours de validité ou périmé)
  • un document officiel (en cours de validité) délivré par une administration publique française. Il doit comporter vos nom, prénom, date et lieu de naissance, ainsi qu’une photo. Il doit également permettre d’identifier l’autorité administrative qui vous l’a délivré, la date et le lieu de délivrance
  • une carte délivrée lors de votre inscription au registre des Français de l’étranger et la carte d’immatriculation consulaire. Toutes les deux doivent être en cours de validité. 

Et les informations suivantes :

• soit la référence obtenue après saisie de la procuration sur le portail maprocuration.gouv.fr (fortement conseillé par la chancellerie du consulat)
• soit les 2 feuilles du formulaire Cerfa que vous aurez préalablement remplies, en indiquant notamment votre numéro d’électeur (NNE) et celui de l’électrice ou de électeur qui votera à votre place.

Comment retrouver votre numéro d’électeur (NNE) ?

Si vous avez oublié votre NNE, il se retrouve sur le site service-public ici. Nous l’avons testé à French Morning et avons obtenu facilement ce numéro mais attention, il faut :

  • bien cocher la case « Je vote à l’étranger »
  • dans le champ « Votre liste électorale consulaire », commencer à écrire « New » pour New York et il vous sera proposé « New Delhi » et « New York » – vous pourrez ainsi choisir New York
  • bien indiquer votre nom de naissance (pas d’épouse) ainsi que tous les prénoms qui figurent sur vos documents officiels (un, deux, trois prénoms ou plus, dans l’ordre de l’état civil). 

À savoir

À l’entrée du Consulat, vous indiquerez à l’agent de sécurité l’objet de votre démarche (« procuration de vote »). Les autres services consulaires habituels resteront ouverts durant cette journée « Portes ouvertes ».

La chancellerie rappelle que pour toute information, vous pouvez envoyer un email à [email protected] ou téléphoner au (212) 606-3600, du lundi au vendredi, de 9am à 1pm.

Permanences « procurations » en dehors de New York

Mamaroneck : une permanence « procurations de vote » se tiendra le jeudi 27 juin de 5pm à 9pm à la French-American School of New York, au Village Campus – 145 New Street. Pour info : contrairement aux européennes, il n’y aura pas de bureau de vote à la FASNY pour ces législatives. Si c’est votre site de vote, la personne qui votera pour vous avec votre procuration devra se rendre à la Villa Albertine, à Manhattan.

Jersey City : une permanence « procurations de vote » se tiendra le vendredi 28 juin de 5pm à 9pm à la French American Academy of Jersey City, 209 Third Street. Pour info : contrairement aux européennes, il n’y aura pas de bureau de vote à la French American Academy pour ces législatives. Si c’est votre site de vote, la personne qui votera pour vous avec votre procuration devra se rendre au Lycée Français, à Manhattan.

Castroville, le « Little Alsace » du Texas

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Il faut rouler une trentaine de minutes à l’ouest de San Antonio pour arriver jusqu’à cette petite ville de 3 000 habitants, perdue dans le sud du Texas. Une fois passées les chaînes de fast-foods et le Wallmart local, un premier bâtiment à colombages surprend le visiteur. Nous sommes chez Haby’s Bakery, une boulangerie ouverte en 1940 où les donuts se mélangent aux kouglofs, le tout dans un décor traditionnel de l’Est de la France. « On est avant tout une boulangerie américaine, mais on fait encore quelques produits français pour les familles de descendants alsaciens qui vivent ici », explique une des employées de l’établissement.

La devanture de Haby’s Bakery. © Maxime Aubin

Une ville fondée par un colon français en 1844

Castroville doit son existence à Henri Castro, un entrepreneur français ayant servi sous l’empereur Napoléon 1er au début du XIXe siècle, avant de s’exiler aux États-Unis où il acquiert la nationalité américaine. Il devient Consul de la République du Texas à Paris, puis se voit offrir des terres dans ce tout jeune État arraché au Mexique, qu’il est chargé de peupler de nouveaux habitants. Castro y emmènera pas moins de 485 familles alsaciennes, et Castroville naîtra officiellement en 1844.

Près de 200 ans plus tard, la petite ville continue de préserver et célébrer son héritage alsacien. L’Alsatian Steinbach Haus est le témoin de cette histoire commune entre les deux côtés de l’Atlantique. Située à seulement 300 mètres de Haby’s Bakery, il s’agit d’une maison typiquement alsacienne construite en France en 1648, puis démontée et envoyée à Castroville où elle sert aujourd’hui d’office du tourisme. En traversant le pont au-dessus de la Medina River, on tombe ensuite sur le Landmark Inn, un ancien moulin créé par une famille d’immigrants alsaciens, aujourd’hui transformé en bed & breakfast. « Castroville est la dernière colonie française du Texas. Nous sommes très fiers de cet héritage et entretenons des liens forts avec la France et l’Alsace », commente Phil King, élu local en charge du rayonnement touristique de la ville.

Une des fenêtres du Landmark Inn. © Maxime Aubin

Festival alsacien et jumelage avec Ensisheim

Le centre historique de Castroville peut se faire à pied et possède le charme d’un village français avec son église centrale (St. Louis Catholic Church) et ses commerces, au-dessus desquels flottent les drapeaux français et alsaciens. La ville est d’ailleurs jumelée avec Ensisheim depuis 15 ans, une commune de 7 000 habitants située dans la banlieue nord de Mulhouse en Alsace. Une association est née en 2001 à Ensisheim pour entretenir les liens avec Castroville. Certains membres français de l’association ont fait le déplacement au Texas le 27 avril dernier lors du Alsatian Festival of Texas, un festival annuel dédié à la culture alsacienne avec choucroute géante, dégustation de bières et costumes traditionnels. « Nous organisons également des projections de films, des cours de langue, des lectures… Nous faisons tout pour préserver le dialecte alsacien ici », poursuit Phil King.

Facebook : Alsatian Festival of Texas

À cinq minutes de l’église, sur Fiorella St, se trouve la maison où ont résidé Henri Castro et sa famille. Les charmes de l’ancien ont en revanche disparu, puisque cette bâtisse en pierre a aujourd’hui été recouverte de matériaux modernes. Pour finir la visite de Castroville, il faut continuer sur Fiorella St où certaines boîtes aux lettres sont surmontées de fausses cigognes. C’est ici que l’on trouve l’ancien palais de justice, un joli bâtiment en pierre reconverti en mairie.

Enfin, pour quelques souvenirs, rendez-vous au All Local – Market, une épicerie qui propose des serviettes, torchons et ustensiles de cuisine aux motifs alsaciens, ainsi qu’une belle sélection de vins de l’Est de la France. Et dire que nous sommes à seulement deux heures de route de la frontière mexicaine…

La maison de Henri Castro. © Maxime Aubin

Elias Forneris (Nouvelle Énergie) : « Il faut changer la manière de faire de la politique »

Dans le cadre de la campagne des législatives anticipées, French Morning a interviewé les candidats (ceux qui ont accepté d’échanger de vive voix, pas par écrit) en Amérique du Nord. Le premier tour du scrutin commencera dès le mardi 25 juin (midi, heure de Paris) pour le vote en ligne, et se tiendra le samedi 29 juin dans les bureaux de vote (le 30 juin en France).

Se lancer à 25 ans dans la campagne législative, c’était « instinctif », dit-il. Elias Forneris est le benjamin des candidats en Amérique du Nord. Il se présente sous les couleurs de Nouvelle Énergie, le nouveau parti de centre-droit de David Lisnard, le maire LR de Cannes et président de l’Association des maires de France, et dont la création a été précipitée par la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier. « On visait avant tout la présidentielle de 2027, précise-t-il. Mais il y a une crise politique en France, il fallait absolument y aller ». 

S’engager dans une circonscription hors de France lui semblait évident, vivant lui-même à l’étranger « depuis toujours ». Né à Rome en Italie, Elias Forneris est aux États-Unis depuis vingt ans, dont six passés à New York, de l’École des Nations Unies à l’université Columbia. Aujourd’hui historien – il finit sa thèse à l’université de Cambridge sur les Français en exil pendant la Seconde guerre mondiale – et enseignant, il réside à Washington où sont installés ses parents. Famille et amis le soutiennent dans ses premiers pas en politique, même le petit frère de 21 ans mène la campagne depuis la France. « Tout le monde met la pain à la pâte », tous convaincus qu’il faut faire de la politique « autrement ».

Reconstruire un grand parti de centre-droite

« La France est en désordre, il y règne une grande insécurité et le pays n’est pas du tout au niveau qu’il mérite d’être, constate le jeune candidat, qui se revendique gaulliste. Or le déclassement de la France n’est pas une fatalité ». Il appelle à une politique économique de « bon sens » et à la reconstruction d’un grand parti de centre-droit, une droite classique. Il n’est pas le seul. Quand on lui demande pourquoi il n’a pas noué d’alliances avec d’autres partis de droite, notamment Les Républicains, il répond avoir été le premier à annoncer sa candidature. « On a proposé d’être stratégiques et de ne présenter qu’un seul candidat, mais les autres n’ont pas voulu. ». Il admet ne pas avoir eu de contact avec Olivier Piton, le candidat LR et du Nouveau Centre, et assure ne fermer la porte à personne. « On n’est pas contre Les républicains, on n’est pas en concurrence avec eux. Notre priorité est de battre le Front Populaire, le Rassemblement National et En Marche (NDLR Ensemble !, la majorité présidentielle). »

Français « à » l’étranger

Avant d’évoquer ses propositions sur l’accès à la santé, l’éducation française ou encore la retraite, il tient à clarifier : « L’expression “Français de l’étranger” me gène, ça veut dire qu’il y a des Français de France et des Français qui ne sont pas de France. Ce n’est pas le cas. On devrait dire “Français à l’étranger”. On est viscéralement français, on reste attaché à la vie du pays ».

S’il est élu à l’Assemblée nationale, Elias Forneris s’engage à être un député de terrain, avec son suppléant, Cyril Moreau, installé depuis 16 ans en Californie, près de Los Angeles. Il devra concilier ses convictions écologiques – il appelle les électeurs à voter par internet pour éviter « l’immense gaspillage » des millions de bulletins en papier imprimés pour cette campagne – et la nécessité de prendre souvent l’avion pour aller à la rencontre de ses compatriotes aux États-Unis et au Canada, comme il l’envisage. Le candidat de Nouvelle Énergie promet, en tout cas, une autre façon d’exercer le pouvoir. « Il faut changer la manière de faire de la politique. Pour la première fois, j’ai le sentiment qu’en me présentant, je peux faire quelque chose. Il faut être optimiste, il y a la possibilité de changer les choses. »

Jennifer Adam (RN) : « On s’est bien échauffés avec les européennes, on continue ! »

Dans le cadre de la campagne des législatives anticipées, French Morning a interviewé les candidats (ceux qui ont accepté d’échanger de vive voix, pas par écrit) en Amérique du Nord. Le premier tour du scrutin commencera dès le mardi 25 juin (midi, heure de Paris) pour le vote en ligne, et se tiendra le samedi 29 juin dans les bureaux de vote (le 30 juin en France).

Elle était candidate aux législatives de 2022 mais n’avait pas pu faire campagne en raison du décès de son père. Mais cette fois, elle dit y aller « à fond ». À 43 ans, Jennifer Adam brigue le siège de députée d’Amérique du nord sous les couleurs du Rassemblement National (RN), l’une des sept candidates et candidats, sur les onze circonscriptions des Français de l’étranger, à se présenter sous l’étiquette du parti de Marine Le Pen, suite à l’alliance avec le Républicain Eric Ciotti. Une candidature pour « représenter Jordan Bardella, dit-elle enthousiaste, pour lui donner, avec ma participation – pourquoi pas ? -, une majorité parlementaire ».  

Comme il y a deux ans, sa candidature peut surprendre. Originaire de Saint-Savin en Gironde, Jennifer Adam n’est jamais venue en Amérique du Nord, ni aux États-Unis, ni au Canada. Difficile pour le parti de trouver une candidature locale : le vote RN reste très minoritaire chez les Français de l’étranger. Jennifer Adam n’avait recueilli que 1,9% des voix aux législatives de 2022. Et même si le score du parti de Marine Le Pen a plus que triplé aux dernières européennes (6,18% pour la circonscription, 4,8% aux États-Unis seuls), il reste faible en comparaison avec les résultats obtenus en France (31,4%). Ce qui ne semble en rien démotiver la militante. « On s’est bien échauffés avec les européennes, lance-t-elle, on continue ! »

Une campagne depuis la France

Malgré l’absence d’implantation locale, Jennifer Adam se dit « très attachée à la circo. » d’Amérique du Nord. Elle assure travailler depuis longtemps avec des équipes sur place qui lui communiquent les difficultés rencontrées au quotidien par leurs compatriotes. Son suppléant, Aurélien Nambride, étudiant à l’Université de Sherbrooke dans le sud du Québec, constitue le point d’ancrage au Canada. « Moi je les écoute, je note tous les problèmes et je les rapporte, ici, en France », explique la candidate.

Mère de trois enfants, employée comme secrétaire administrative dans l’entreprise de son mari, Jennifer Adam a rejoint le Rassemblement National lors des municipales de 2020 pour soutenir la candidature d’Edwige Diaz, aujourd’hui vice-présidente du RN et députée de Gironde. Elle s’est, depuis, impliquée dans tous les scrutins électoraux. Sa campagne, menée à distance via les réseaux sociaux, vise à répondre, dit-elle, aux problématiques des Français de l’étranger mais aussi à celles liées à leur éventuel retour en France. « Les Français qui rentrent en France ou qui y viennent pour les vacances ne retrouveront pas leur pays tel qu’ils l’ont quitté » affirme-t-elle, déplorant une « situation catastrophique » dans l’Hexagone. 

Le binationaux potentiellement concernés par la loi sur l’immigration du RN

Parmi ses propositions, elle nomme pêle-mêle le pouvoir d’achat, l’immigration, la sécurité – aux États-Unis et au Canada, la police est « omniprésente et respectée contrairement celle de la France », estime-t-elle. Et l’éducation, en en faveur de la « priorité nationale » dans les établissements de l’AEFE. « Les Français ne sont pas prioritaires dans les écoles françaises » dénonce-t-elle, comme tous les candidats RN avant elle, en promettant de revoir le système d’attribution des bourses scolaires. Ou encore faciliter l’accès à la sécurité sociale et l’ouverture de comptes en banque en France. « Tous ces points là seront relevés à l’Assemblée nationale si je suis élue », promet-elle.

Concernant la loi sur l’immigration préparée par le Rassemblement National, le texte envisage, selon Le Monde, de limiter l’accès des binationaux à certains emplois publics en France – sans remettre en cause la double nationalité. « C’est une possibilité que l’on se laisse, précise Jennifer Adam, estimant le nombre de personnes potentiellement concernées très faible. Cela ne veut pas dire qu’on l’appliquera systématiquement. Mais si l’urgence ou le contexte le nécessite, dans des cas bien particuliers qui ne se présentent pas aujourd’hui, nous nous réservons le droit de prendre ce type de décision ». La priorité pour la candidate est de porter son parti au pouvoir. « C’est primordial pour nous en France, mais aussi primordial pour les Français de l’étranger. »

Oussama Laraichi (Nouveau Front Populaire) : « Nous sommes le vote utile, la seule alternative »

Dans le cadre de la campagne des législatives anticipées, French Morning a interviewé les candidats (ceux qui ont accepté d’échanger de vive voix, pas par écrit) en Amérique du Nord. Le premier tour du scrutin commencera le mardi 25 juin (midi, heure de Paris) en ligne, et se tiendra le samedi 29 juin dans les bureaux de vote (le 30 juin en France).

Leur ticket, Oussama Laraichi et Morgane Rolland le présentent comme la continuité logique des législatives de 2022. Il était le suppléant écologiste de la candidate NUPES Florence Roger, elle était la référente socialiste de la campagne. Leurs noms ont fait consensus au sein de leurs familles politiques respectives, assurent-ils. Et s’ils n’ont pas de colistier insoumis pour ces élections (il n’y a que deux places), la gauche est « très soudée » en Amérique du Nord, tiennent-ils d’emblée à préciser lors d’un zoom commun. « Catherine Benoit (NDLR la déléguée de LFI à New York et candidate suppléante aux législatives de 2017) fait partie intégrante de l’équipe de campagne », souligne Oussama Laraichi, pour dissiper tout doute sur la solidité du Nouveau Front Populaire (NFP). « L’union de la gauche, on n’a pas attendu qu’elle se fasse au niveau national pour la faire localement. » 

Pas d’alliance de façade donc pour proposer une alternative à l’électorat français d’Amérique du Nord après la décision qu’ils jugent « irresponsable » de dissoudre l’Assemblée nationale le 9 juin dernier. « Pas besoin d’avoir fait l’ENA comme Monsieur Macron pour comprendre le risque que ça représentait de faire une dissolution tout de suite » après les élections européennes, s’exaspère le candidat de 36 ans. Monsieur Lescure n’a pas pris la gravité de la situation politique en France. Si aujourd’hui on a l’extrême droite aux portes du pouvoir, c’est une responsabilité collective de la majorité dont il fait partie. Un mea culpa aurait été de circonstance », dénonce-t-il. « On en a marre, on veut le changement », renchérit Morgane Rolland, rappelant que les socialistes avaient appelé à voter pour Emmanuel Macron au second tour du scrutin présidentiel de 2022, pour faire barrage à l’extrême droite.

Un engagement local de longue date

Les colistiers revendiquent un ancrage stable dans la circonscription. Né au Maroc, arrivé en France à l’âge de 15 ans, Oussama Laraichi a trouvé sa famille politique dans l’écologie politique théorisée par André Gorz, Hannah Arendt ou encore Jacques Ellul. Et c’est « naturellement », dit-il, qu’il a rejoint Europe-Ecologie-Les Verts (EELV), notamment lors de la campagne d’Eva Joly à la présidentielle de 2012. Deux ans plus tard, le militant est venu poursuivre ses études aux États-Unis et s’est aussitôt engagé au niveau local. Il est devenu depuis Président EELV Hors de France et conseiller des Français de l’étranger du Midwest et Kentucky, sa circonscription, celle de Chicago où il vit avec sa famille et travaille comme ingénieur en analyse de données. Quant à Morgane Rolland, elle vit aux États-Unis depuis vingt ans dont quatorze à Washington. C’est dans la capitale américaine, où elle exerce son métier de virologue à l’hôpital militaire américain Walter Reed, qu’elle a s’est engagée au Parti socialiste. Lors de la campagne présidentielle de 2012, se souvient-elle, pour « éviter à tout prix un second mandat de Nicolas Sarkozy ».

Leurs propositions pour la circonscription d’Amérique du Nord se veulent une déclinaison de celles du projet national du NPF, avec l’accent porté sur les services consulaires -leur donner plus de moyens-, et l’éducation -renflouer notamment l’enveloppe des bourses scolaires. Père de deux jeunes enfants scolarisés au Lycée Français de Chicago, Oussama Laraichi veut généraliser les écoles de type FLAM après en avoir créer une à Cleveland, dans l’Ohio (La Petite École Française). Mais sa priorité, dit-il, est de donner un véritable statut aux Français de l’étranger au sein de la Constitution, sous la VIe République, pilier du programme de la gauche.

Des militants galvanisés sur le terrain

Même s’ils assurent vouloir faire une campagne « positive », Oussama Laraichi et Morgane Rolland dénoncent l’image d’une gauche radicale pointée par le député sortant. « Morgane et moi sommes très modérés. Toute accusation d’extrême gauche est non-factuelle » affirme le candidat. Oussama Laraichi dit attendre du neuf dans le programme de Roland Lescure, qui selon lui, propose « des paraphrases des propositions d’il y a sept ans ». Comme la dématérialisation des activités consulaires, fer de lance du programme de la première campagne du candidat Ensemble !. « On n’y est pas encore, insiste l’écologiste de Chicago. Aujourd’hui dans ma circonscription, des gens font 8 heures de route pour renouveler leur passeport. C’est un mandat et demi exercé en laissant de côté les Françaises et les Français d’Amérique du Nord ».

Le candidat NFP se dit « prêt à aller à Paris dès le 8 juillet » s’il est élu, tout en promettant d’être un député proche de ses compatriotes des États-Unis et du Canada. La percée de la gauche aux dernières européennes et la possibilité de l’arrivée de l’extrême droite à Matignon ont galvanisé les troupes sur le terrain et donné l’espoir au NFP de s’imposer à ces législatives. Il y a deux ans, deux points et demi d’écart seulement séparaient la candidate de la NUPES du député sortant de la majorité présidentielle, arrivé en tête. Mais au second tour, Roland Lescure l’avait finalement remporté face à Florence Roger par 55,6% des voix contre 44,3% dans l’ensemble de la circonscription. « Un vote pour Monsieur Lescure ne changera rien à l’équilibre de l’Assemblée nationale. Seul le vote pour le Nouveau Front Populaire pourrait faire basculer l’équilibre et nous amener au pouvoir, nous la gauche réunie, assure le candidat. Nous sommes le vote utile ». 

Qui sera le Premier ou la Première ministre en cas de victoire de la gauche au second tour ? Alors que le sujet fait débat au sein des partis du Nouveau Front Populaire, Oussama Laraichi parle de consensus à trouver. « Le rapport de forces dans cette union n’est plus le même qu’en 2022, il est beaucoup plus équilibré », rappelle l’écologiste qui, en tant que « féministe -héritage de sa mère- et à titre personnel, préfèrerait voir une femme entrer à Matignon.

Olivier Piton (LR et Nouveau Centre): « La conclusion du ‘En même temps’ macronien, c’est Jordan Bardella à Matignon »

Dans le cadre de la campagne des législatives anticipées, French Morning a interviewé les candidats (ceux qui ont accepté d’échanger de vive voix, pas par écrit) en Amérique du Nord. Le premier tour du scrutin commencera dès le mardi 25 juin (midi, heure de Paris) pour le vote en ligne, et se tiendra le samedi 29 juin dans les bureaux de vote (le 30 juin en France).

Olivier Piton ne décolère pas. Le candidat des Républicains et du Nouveau Centre n’a pas de mots assez forts pour dénoncer une dissolution de l’Assemblée nationale « irresponsable », « absurde », « totalement délirante ». La « dissolution de la discorde » comme il l’appelle, « qui crée des problèmes et n’en résout pas. » Et la chambre qui sortira des urnes le 7 juillet prochain, qu’Emmanuel Macron a provoquée souligne-t-il, « on va la garder pendant douze mois. »

L’avocat poitevin de 57 ans, ancien suppléant de Frédéric Lefebvre quand ce dernier était député des Français de l’étranger entre 2013 et 2017, brigue pour la première fois le siège au Palais Bourbon. Pour que, dit-il, sa famille politique soit représentée et pour défendre ses valeurs de droite, dans le cadre « d’aucune alliance et en autonomie totale ». Pas question donc pour l’élu de l’Assemblée des Français de l’étranger (AEF) de nouer une quelconque alliance avec le Rassemblement National, comme le prône Eric Ciotti. Une candidature pour « sortir de l’hystérisation de la vie politique française » et participer au retour du « consensus bipartisan entre la gauche et la droite classiques ».

La renaissance du clivage gauche-droite

Olivier Piton croit fermement à la renaissance du clivage traditionnel gauche-droite. Issu de la démocratie-chrétienne, comme il l’explique dans sa profession de foi, ancien conseiller à Matignon sous la présidence Chirac, l’élu reconnaît volontiers que les Républicains vivent « une mauvaise passe » pour des raisons liées à des ambitions personnelles « exacerbées ». Aux européennes, la liste menée par François-Xavier Bellamy, qui s’est dit prêt à voter pour le Rassemblement National contre le Nouveau Front Populaire en cas de duel au second tour, n’a recueilli que 7,2% des voix en Amérique du Nord. Olivier Piton croit malgré tout à un retour en force de son parti.

« Le macronisme est en voie de disparition, il ne survivra pas à Emmanuel Macron, assure-t-il. On va avoir une clarification dans cette campagne, un retour de la vraie gauche et de la vraie droite, et la disparition au milieu qui était, en fait, un écran de fumée. À ce moment là, Les Républicains auront toute leur place ».

« Des slogans de cabinet de conseil »

Olivier Piton vise particulièrement le député sortant de la majorité présidentielle Roland Lescure, qui fait campagne pour sa réélection avec des « slogans tout droit sortis de cabinet de conseil » estime-t-il. « L’extrême droite, l’extreme gauche… tout ça c’est bon pour Paris. Moi, je vais mener une campagne pour nos compatriotes qui habitent aux États-Unis et au Canada, qui y ont des problèmes spécifiques ». Des préoccupations qu’il dit bien connaître, lui-même implanté, depuis 19 ans, à Washington où il a co-fondé son cabinet. Et un ancrage local que peut également revendiquer sa colistière, Héloïse Brunier, une thérapeute spécialiste de la maladie d’Alzheimer, installée dans la banlieue nord de Montréal depuis deux décennies.

Parmi ses priorités, la fiscalité avec la suppression de l’impôt CSG-CRDS qui ne touche que les Français hors d’Europe; la santé avec le rétablissement de l’obtention de la carte Vitale pour les séniors sans obligation de justifier 15 annuités de cotisation (5 annuités seraient le bon équilibre, selon lui); enfin l’éducation, en sanctuarisant les bourses scolaires. « Depuis des années, on assiste à un effondrement des demandes de bourses parce que la classe moyenne sait qu’elle n’est pas éligible aux critères fixés pour en obtenir une, déplore le candidat Résultat, on a des compatriotes dont les enfants ne parlent plus français. C’est une perte de richesses, culturelle et économique, pour la France. »

Le candidat des Républicains prévoit trois déplacements avant le premier tour, à New York, Miami, Los Angeles. Avec, dans son viseur, le député sortant. « La conclusion du “En même temps” macronien, c’est Jordan Bardella à Matignon. Et Roland Lescure est comptable dans la catastrophe dans laquelle nous nous trouvons. Face à l’extrême droite, il dit qu’il fait le barrage. Mais il n’est pas celui qui fait le barrage, il est celui qui a ouvert les vannes ! »