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Comment les universités américaines expliquent les US aux étrangers

On pourrait les appeler “Amérique: mode d’emploi” . “Les” , ce sont les conseils culturels que donnent les universités américaines à leurs étudiants internationaux pour s’acclimater à leur nouvel environnement. Rigolos, caricaturaux, souvent datés: ces conseils peuvent prêter à sourire car les généralisations ne résistent jamais à l’épreuve de la réalité. Nous en avons reproduites ici quelques-unes.
Les Américains sentent bon, selon la Southwestern Adventist University
Dans son guide pour étudiants internationaux, la Southwestern Adventist University nous conseille d’utiliser du déo. “Comme vous pouvez le voir en regardant les publicités à la télévision, on enseigne aux Américains que les odeurs corporelles naturelles et l’haleine ne sont pas plaisantes. La plupart des Américains prennent des douches ou des bains tous les jours (et parfois plusieurs fois par jour), utilisent des déodorants sous les aisselles pour contrer l’odeur de la transpiration, et se brossent les dents avec du dentifrice au moins une fois par jour. En plus, il leur arrive de mâcher de la menthe pendant la journée pour s’assurer que leur haleine est débarrassée de toute odeur de nourriture. Il est très courant pour les femmes de raser leurs jambes et leurs aisselles ou d’utiliser une petite quantité de parfum tous les jours. Les hommes peuvent utiliser de l’eau de cologne ou de l’après-rasage pour partager ce qu’ils pensent être une odeur plaisante. La plupart des Américains s’éloigneront d’une personne qui a mauvaise haleine ou qui dégage une odeur corporelle. Cela peut être le seul signal qu’ils enverront pour manifester qu’ils sont “offensés” par l’odeur. Ce sujet est si sensible que la plupart des Américains n’oseront pas dire à une autre personne qu’elle a une mauvaise haleine ou odeur corporelle” . Un conseil pour les Français: comme on ne prend jamais de douche -c’est bien connu- c’est le moment de s’y mettre.
La vie privée selon Montclair State
Sur sa page “Adjusting to American Culture”, Montclair State University liste différents points (temps, communication…) qui peuvent dérouter les visiteurs. Sur la vie privée, voici ce qu’elle raconte: “même si les Américains sont informels dans leur comportement, ils respectent certaines règles. Parce qu’ils sont toujours en train de travailler ou occupés à faire quelque chose, ils valorisent leur temps et leur espace. Cela veut dire qu’ils ont besoin de temps pour eux, seuls. Par conséquent, il est préférable d’appeler quelqu’un à l’avance ou de fixer un rendez-vous pour voir un Américain. La plupart des Américains ne se rendent pas au domicile de quelqu’un sans appeler. Cela serait considéré comme une intrusion dans la vie privée” .
Pour Harvard, mieux vaut être organisé
Harvard évoque, elle, le rapport des Américains au temps. “Vous avez sans doute entendu l’expression: le temps, c’est de l’argent. Même si cela parait étrange, c’est la manière dont les Américains voient le temps. C’est une ressource qui doit être économisée ou dépensée utilement. Les Américains peuvent devenir impatients quand ils sont dans une file d’attente qui avance lentement au supermarché, à la banque, etc. Notamment si la personne à la caisse prend son temps et discute avec un client. De manière pratique, cela signifie que les Américains sont à l’heure pour leurs rendez-vous, utilisent un emploi du temps et s’attendent à la même chose de la part des autres. Vous devriez arriver à l’heure pour vos rendez-vous avec les professeurs, les docteurs et autres professionnels” . Il faudrait que Bill de Blasio, maire de New York et retardataire notoire, lise ces quelques lignes.
L’espace personnel d’après l’University of Louisville
L’University of Louisville a estimé la mesure du “personal space” pratiqué aux Etats-Unis. “Contrairement à d’autres cultures, les Américains tendent à se tenir à deux ou trois pieds l’un de l’autre quand ils discutent, et se sentent souvent enfermés quand ils sont plus près. Si une personne ne se sent pas à l’aise, elle peut s’éloigner pour mettre plus de distance. Cela ne devrait pas être interprété comme un signe d’impolitesse, elles sont juste en train de ré-établir leur espace personnel. Les Américains établissent aussi un contact visuel quand ils discutent” .
On confirme. On a regardé cette discussion télévisée sympathique entre deux amis et ils sont restés éloignés l’un de l’autre:
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L’amitié selon l’University of Florida
Ce n’est pas parce qu’on est aux Etats-Unis qu’on se fait facilement des amis américains. C’est en tout cas ce que laisse penser l’University of Florida. On peut lire dans son guide pour étudiants internationaux au sujet de l’amitié: « certaines cultures peuvent voir les amitiés entre Américains comme superficielles. Comme on leur apprend à être auto-suffisants et à vivre dans une société hautement mobile, les Américains tendent à éviter d’avoir des relations profondes avec beaucoup d’autres personnes. Par ailleurs, les Américains tendent à « compartimentaliser » leurs amitiés – ils ont des amis « au travail » , « à l’école », au « tennis » , etc. Cela est vu par les étrangers comme une « impossibilité à être amis » . Ici, cela est vu comme une manière normale de maintenir son bonheur personnel dans une société mobile et toujours changeante.  »
Ce n’est pas vrai. Les amitiés franco-américaines sont possibles. N’est-ce pas la Statue ?
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Le dating selon Loyola University
C’est le grand sujet de malentendu entre les Américains et le reste du monde. Loyola University s’y plonge, mais sans toutefois se perdre dans toutes les règles de “dating” . “Vous serez peut-être surpris du caractère informel des relations entre les hommes et les femmes aux Etats-Unis. Les couples vont seuls assister à un film, un concert, une conférence ou une fête (…) Même s’il y a moins de restrictions dans les relations aux Etats-Unis que dans beaucoup d’autres pays, les interactions informelles, décontractées observées entre amis et collègues ne doivent pas être mal interprétées. Certaines relations passent du stade de connaissances à amitiés proches ou relations romantiques intimes, mais cela ne peut pas être présumé. Ces relations peuvent se développer avec le temps, avec le consentement et le désir mutuel des deux parties” . 
L’University of Iowa va un peu plus loin et aborde la question du règlement de l’addition. “Le sujet de qui paie doit être clarifié. Traditionnellement, l’homme paie pour le divertissement. Aujourd’hui, chaque personne paie de la manière qu’elle souhaite. Si l’autre personne est déterminée à payer, vous pourriez planifier une autre soirée en échange de cette gentillesse. Avoir de l’argent sur soi est toujours une bonne idée, pour payer quand cela semble approprié (…) Il faut insister sur le fait que si vous ou l’autre personne accepte d’aller en “date” ou vous invite à son domicile, cela ne signifie pas un quelconque engagement sexuel de part et d’autre.
Le sexe selon l’University of Iowa
L’université publie un long paragraphe sur les relations sexuelles aux Etats-Unis qui commence par “la question des relations sexuelles est problématique dans toute société. Elle l’est encore plus aux Etats-Unis car il y a une variété d’attitudes et de pratiques ici” . Elle poursuit, plus bas: “en général, au moins pendant les premières étapes d’une relation, la plupart des Américains n’ont pas d’attente sur les relations sexuelles. Ils peuvent avoir des désirs ou des espoirs, mais pas d’attentes. Ils attendent des développements et essaient d’être sensibles aux intérêts et aux sentiments de l’autre personne” . On présume que cela a été écrit avant ce truc qu’on appelle Tinder.
 

Madeon et Porter Madison font danser San Francisco

Le Nantais de 21 ans plongera le Bill Graham Civic Auditorium de San Francisco dans une bulle électronique les 23 et 25 novembre. Il sera accompagné d’une autre pointure de l’électro, l’Américain Porter Robinson, avec lequel il a collaboré sur le morceau “Shelter” .
Madeon, de son vrai nom Hugo Leclerq, se fait connaitre en 2010, notamment via Soundcloud. En 2011, il signe le remix du titre “Que veux-tu” de Yelle. La vidéo de son mashup “Pop Culture” , dans lequel il mélange avec brio 39 chansons connues, rencontre un véritable succès. Lady Gaga fait appel à ses talents de producteur sur “Artpop” et le Français multiplie les premières parties aux Etats-Unis.
Après un EP, plusieurs remixes et autres mashup, Madeon a enfin sorti son premier album, “Adventure” cette année.
 


 

Arthur Goldhammer: "Juppé ressemble à Clinton"

C’est sans doute l’observateur américain le plus affûté de la vie politique française. Chercheur au Centre d’études européennes d’Harvard, Arthur Goldhammer, 70 ans, a adapté plusieurs livres français en anglais, dont Le Capital au XXIe siècle, le best seller de l’économiste Thomas Piketty. Avant, il s’était frotté à Alexis de Tocqueville, Albert Camus et Marguerite Yourcenar notamment.
Dans son blog, French Politics, il prend la plume pour expliquer la politique française aux Américains avec un regard sans concession. French Morning lui a demandé comment Donald Trump allait changer, ou non, l’élection présidentielle française.
French Morning: L’élection de Donald Trump peut-elle profiter à Marine Le Pen ?
Arthur Goldhammer: Je crois qu’il y a deux phénomènes qui vont dans des sens contraires. Ça peut encourager des électeurs qui avaient peur de la victoire de l’extrême droite à se dire: “on peut risquer un saut dans l’inconnu” . En même temps, un certain nombre d’électeurs auront une réaction contraire. Ils penseront: on ne peut pas avoir le luxe d’un vote de protestation. Il faut barrer la route à l’extrême droite. Même si on est de gauche, il faut voter Juppé ou quelqu’un du centre pour empêcher la prise de pouvoir de Marine Le Pen. Je ne peux pas estimer la force relative de ces deux tendances, mais à mon avis, je dirais que ça va renforcer la réaction contre Marine Le Pen.
Cela dépendra-t-il des premiers mois de l’administration Trump ?
C’est possible, mais ça peut avoir un autre résultat car nous allons voir apparaître les contradictions dans le programme de Trump et sa difficulté à former un gouvernement de la part de quelqu’un qui n’a pas l’expérience, les réseaux nécessaires. Cela va susciter un certain nombre de refus de la part de personnes expérimentées dans le secteur militaire et des affaires étrangères par exemple. On peut aussi voir l’émergence d’une résistance contre Donald Trump qui peut faire réfléchir les Français tentés de voter Le Pen pour protester contre le statu quo.

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Arthur Goldhammer

Marianne a dit que l’élection de Trump était un 21 avril américain. Partagez-vous cette analyse ?
Il y a des points communs. Cette élection était un choc pour les observateurs américains, comme en 2002 en France. Mais la grande différence est que l’élection en France est à deux tours. Quand un candidat non prévu par les sondages émerge, il y a une deuxième chance pour rectifier le tir. Ce n’est pas le cas aux Etats-Unis. Il faut aussi dire que Jean-Marie Le Pen a eu près de 17% des voix en 2002, Trump a eu 48-49%. Il n’avait pas la majorité. Ici, on peut gagner avec une minorité des voix. C’est une différence importante.
Dans le New Yorker il y a quelques mois, Adam Gopnik disait que la seule manière de défaire Trump était de former un “barrage républicain” comme au second tour de la présidentielle de 2002 contre Jean-Marie Le Pen. Cela a-t-il un sens dans le contexte américain ? 

Le FN était dès son origine un parti anti-système, anti-républicain. En 2002, toujours sous la férule de Jean-Marie Le Pen, il l’était encore​ plus qu’aujourd’hui. Alors que le parti républicain américain est l’un des deux partis qui ont longtemps partagé le gouvernement du pays. Beaucoup d’électeurs se déterminent à partir de leur identification partisane, ce qui compte plus que le programme de chacun des candidats. La plupart des élus du parti républicain n’ont pas désavoué le candidat Trump, et l’électeur lambda de droite l’a donc accepté comme le candidat du parti en dépit des éventuels doutes sur son caractère ou ses capacités.
 
Marion Maréchal Le Pen a dit qu’elle aimerait travailler avec Steve Bannon, le chef de la stratégie de Trump et figure de la droite extrême américaine. L’administration Trump entretiendrait-elles de bons rapports avec une France présidée par Marine Le Pen ?

​Tout est possible. Il y a une certaine convergence entre la position de Trump à l’égard de la Russie et le soutien de Poutine par Marine Le Pen. Sur l’immigration et l’Islam, également, il y a d’évidentes similarités. Mais Trump veut que tous les pays de l’Europe dépensent plus pour leur défense, et là on voit un éventuel élément de désaccord. ​ ​Mais ce sera le cas même si le président de la République n’est pas Marine Le Pen.

La gauche américaine a-t-elle quelque chose à apprendre de l’après-21 avril ?

Aussi, il y a peut-être une leçon à tirer pour le centre-gauche et le centre-droit en France. Juppé ressemble à Clinton. C’est quelqu’un de très expérimenté qui maîtrise beaucoup mieux les dossiers que Marine Le Pen mais qui n’inspire pas l’enthousiasme des électeurs. C’est un signal de danger pour Alain Juppé ou d’autres candidats du centre comme Emmanuel Macron. Je n’ai pas très confiance dans la candidature de ce dernier. Il est haut dans les sondages car c’est un personnage nouveau. Mais dès qu’il annoncera sa candidature, je pense qu’il va baisser un peu. En France, l’élection va se décider sur des critères complètement différents. Il ne faut pas tirer trop de conclusions des résultats américains. En France, il y a la question de l’UE, l’euro, le Brexit… Pour nous, l’immigration du Mexique a beaucoup diminué, mais ça continue d’être un sujet en France avec le conflit syrien.

Comment Alexis de Tocqueville aurait-il vu l’élection de Trump ?
Il aurait été choqué par le manque de connaissance des dossiers et il aurait eu peur que le pays le plus fort au monde d’un point de vue militaire soit dirigé par quelqu’un qui n’a pas d’expérience en relations internationales.

Le drame français "Divines" a conquis le public de l'AFI Fest

Passage incontournable pour de nombreux réalisateurs, l’AFI Fest proposait de nombreux films français cette année. Déjouant tous les pronostics, une production bleu-blanc-rouge s’est distinguée, en raflant trois prix : “Divines” , de Houda Benyamina.
Ce drame repart avec les distinctions “New Auteurs Audience Awards”, “Breakthrough Audience Awards” et une mention spéciale du Jury pour Oulaya Amamra.
Lancé ce vendredi 18 novembre sur le Netflix US, ce film a été primé lors du dernier Festival de Cannes, remportant la Caméra d’or. Il raconte l’histoire de Dounia, interprétée par la soeur de la réalisatrice Oulaya Amamra, et de son amie Maimouna. Les adolescentes rêvent de luxe, de pouvoir, bref d’avoir beaucoup de “money money money” . Elles décident alors de se rapprocher de Rebecca, la caïd dealeuse de la cité. Une rencontre qui va bouleverser leur quotidien. 

International Emmy Awards: Dominique Besnehard sous les projecteurs

Dominique Besnehard a l’habitude d’accompagner les stars sur les tapis rouge. Cette fois pourtant, c’est lui qui pourrait être récompensé.
La série « Dix pour cent », dont il est co-auteur et producteur, est nommée, lundi 21 novembre, à la 44e cérémonie des International Emmy Awards à New York dans la catégorie “comédie”. « C’est vraiment une bonne surprise, commente Dominique Besnehard. Je ne m’attendais pas à être sélectionné ».

« Dix pour cent » qui fait référence au pourcentage du cachet des stars touché par les agents, est comme un exutoire pour celui qui a assisté et conseillé des acteurs pendant 21 ans. « Tout ce qui se passe dans la série est vraiment arrivé, mais à d’autres acteurs, sourit Dominique Besnehard. Les histoires de chirurgie esthétique, d’actrices aux crises d’hystérie… Je suis même allé aux impôts avec une actrice parce qu’elle n’avait plus rien pour les payer ! Certains acteurs sont des cigales, vous savez ! »

La série a été diffusée l’année dernière en France. Six épisodes pendant lesquels on découvre le quotidien d’une agence et son pool de professionnels, désireux de placer leurs poulains dans les meilleurs films. Quand on l’interroge sur les qualités requises pour être agent, Dominique Besnehard répond du tac au tac : « Etre généreux, aimer les acteurs et le cinéma, mais il faut aussi être capable de mentir, des petits mensonges pour que ce soit moins dur pour un acteur d’encaisser une mauvaise nouvelle. On ne lui dit pas cash : ‘le réalisateur te trouve trop vieille ou trop grosse’ ».

Dans « Dix pour cent », Andréa (Camille Cotin), Gabriel (Grégory Montel) et Mathias (Thibault de Montalembert) se démènent pour sauver leur agence après la mort de son fondateur. Chacun gère son portefeuille de comédiens mais tous les coups sont permis pour  élargir sa clientèle. « Les rapports entre agents peuvent être très durs, confesse Dominique Besnehard. Les réunions hebdomadaires sont comme un conseil des ministres, chacun défend son territoire ».

Dans la saison 1, Cécile de France est hilarante en actrice trop agée pour un rôle aux Etats-Unis, Audrey Fleurot en jeune maman débordée, et François Berléand en acteur capricieux. « Ce sont des comédiens qui n’ont pas peur de se moquer de leur profession au second degré ».

Tout en parlant de sa série, Dominique Besnehard ne peut pas s’empêcher de raconter des anecdotes, toutes plus drôles les unes que les autres : la chirurgie esthétique de telle actrice, le caprice de tel acteur. Pourtant, il ne voudrait pas revenir en arrière : « Quand on est agent, on est au service du comédien, on vit par procuration, on devient le réceptacle des angoisses de tout le monde. Si le film marche, c’est parce que l’acteur est formidable. Si le film fait un bide, c’est l’agent qui a mal conseillé ! ».

Récompensée ou pas dimanche à New York, « Dix pour cent » a été très bien accueillie et se vend dans le monde entier. En France, le  tournage de la saison 2 se termine le mois prochain. Au casting : Juliette Binoche, Isabelle Adjani ou encore Fabrice Lucchini. « Vous allez voir, c’est très drôle ! Isabelle Adjani est incroyable, à se faire pipi dessus ! ».

Pas besoin d’en dire plus ! Avant ça, vous pourrez retrouver Dominique Besnehard en mars 2017 à Greenwich (CT) pour le festival Focus on French Cinema dont il est le parrain.

Les disciples de Django Reinhardt en concert à Boca Raton et Miami

Les fans de jazz vont être ravis. Début décembre, le Django Allstars pose ses valises en Floride dans le cadre de sa tournée américaine.
Le groupe de stars est composé de Dorado Schmitt, Ludovic Beier, Pierre Blanchard, Amati Schmitt, Francko Mehrstein et Xavier Niki. Des jazzmen de renom qui se produiront les 8 et 9 décembre au Mizner Theatre de Boca Raton et le 11 au Faena Theatre de Miami.
Sur scène, ils mettront en musique l’héritage du célèbre guitariste bohème Django Reinhardt, considéré comme l’un des meilleurs guitaristes de tous les temps et comme le premier jazzman européen à avoir influencé aussi largement ce style.
 

Combien ça coûte la dinde à Los Angeles ?

S’il y a une fois dans l’année où le “gluten-free” est banni, c’est bien pour Thanksgiving. Au repas, ce sera dinde pour tout le monde, avec ou sans sauce de canneberges. Mais avant de mettre les pieds sous la table, il faut trouver la volaille. Quel sera votre prix?
En classe business
Si vous voulez épater la galerie, sans perdre de temps aux fourneaux, il va falloir passer à la caisse. Spécialisé dans les barbecues, Maple Block Meat concocte des dindes cuites au feu de bois. Comme pour beaucoup de restaurants à Los Angeles, la viande est naturelle, sans hormone, et provient de Californie. Accompagnés d’un “gravy” maison, deux formats sont proposés : de 6 à 7 kg (pour 6 à 8 personnes) à 217 dollars; ou de 9 à 10 kg (autour de 10 convives) à 276 dollars. Vous n’aurez qu’à aller la récupérer sur place, fumante, le jour même. Un jeu d’enfant. 
Le restaurant Bouchon offre également un menu de Thanksgiving à emporter, à commander jusqu’au lundi 21 novembre. Il faudra débourser 115 dollars pour une dinde (sans hormone) issue de Diestel Turkey Ranch (Sonora, Californie) de 8 kg, et 165 dollars pour celle de 11 kg. Pour l’assaisonner, vous pourrez choisir, entre autres, entre la farce maison ou leur jambon glacé au miel de fleurs sauvages.
Les fines bouches se jetteront sur la dinde désossée, relevée d’une farce “à la française” (à base de veau, porc et poulet, version vegan possible) du French Butcher, à 10 dollars le demi-kilo. Sans OGM, les dindes partent comme des petits pains (quantité limitée). La boucherie de Jean-Claude Setin propose également des dindes plus traditionnelles dès 85 dollars pour 4 personnes. Il ne restera plus qu’à aller la récupérer (après l’avoir réservée sur internet ou au 323-422-8545), la mettre au four, et le tour est joué.
En classe éco
Sans se ruiner, vous pouvez étonner vos convives. La boulangerie Huckleberry à Santa Monica est une institution de Thanksgiving. Vous y trouverez la dinde bio de Sonora (Californie) cuisinée sous toutes les coutures : cuisses braisées accompagnées d’une sauce aux champignons (50 dollars pour 4 personnes; 95 dollars pour 8), des meatballs de dinde bio (35 dollars pour 4 personnes; 66 dollars pour 8), ou de la dinde à l’étouffée agrémentée de saucisses rôties (62 dollars pour 4 personnes; 120 dollars pour 8). Pour accompagner ces cuissons originales, le restaurant prépare des brocolis, carottes, purées et autres accompagnements. Si vous avez déjà l’eau à la bouche, n’attendez plus : les commandes seront acceptées jusqu’au samedi 19 novembre à 5 pm.
Gwen Butcher est également une bonne option. L’énorme dinde grillée (entre 7 et 9 kg) est vendue à 6 dollars le demi-kilo pour la version traditionnelle, ou 8 dollars le demi-kilo pour la variété “Heritage”. Mais ce n’est pas n’importe quelle volaille. Le boucher sélectionne la “Premium BN Ranch Turkey”, encore et toujours du bio, élevée au grain. Il faudra juste faire attention à la cuisson.
Si vous ne voulez pas faire de détour, foncez sur le site des supermarchés Whole Foods. Depuis début novembre, le magasin vous propose des dindes crues, dont les prix varient de 2,69 à 9,99 dollars le demi-kilo. Si vous ne voulez pas gâcher la cuisson, sélectionnez une dinde cuisinée, avec tous les accompagnements traditionnels. Mais il va falloir mettre la main au portefeuille : pour une  dinde rôtie, cela vous coûtera entre 75 dollars (pour quatre personnes, autour de 5 kg) et 120 dollars (8,5kg). Le magasin offre d’autres options, la dinde fumée à 105 dollars les 6,5kg, ou rôtie et bio à près de 140 dollars les 6,5 kg. Il suffit de la commander en ligne, et il ne vous reste plus qu’à la réchauffer. 
Et, si vous ne voulez pas vous engouffrer dans les embouteillages le jour J, optez pour la livraison. Thanksgiving Catering vous livre une dinde pré-cuite la veille du jour J (à commander avant le vendredi 18 novembre, 12 heures). Pour une pièce de 6 kg, comptez 100 dollars. Et vous pourrez commander tous les accompagnements qui vous plaisent. La tranquillité a un prix.
Low cost
Afin de garder une partie du budget pour acheter “mac & cheese”, purée de patates douces et tarte à la citrouille, il va falloir faire des choix. Tout en misant sur la qualité avec des produits bio, le boucher Marconda’s Meat propose des volailles à cuisiner à prix abordables, à commander jusqu’au vendredi 18 novembre à 9 pm. Pour 8 personnes (entre 7 et 8 kg), il vous en coûtera entre 46 et 52 dollars pour une dinde “free range” de la Sun Valley; entre 67 et 77 dollars pour la version 5 étoiles, la “Williebird Free Range” (en version organique à 85 dollars). Ca vaut le coup d’aller faire un détour par le Original Farmers Market de Los Angeles.
Bristol Farms met aussi les petits plats dans les grands pour Thanksgiving. Considérées comme les variétés les plus anciennes des Etats-Unis, ses dindes de Central Valley vont de 2,69 dollars à 6,99 dollars le demi-kilo, et sont non cuisinées. Si vous voulez laisser faire le chef des lieux, il vous en coûtera entre 5,99 et 6,29 dollars le demi-kilo. Une offre tellement raisonnable qu’on pourra se faire plaisir avec du gratin de pommes de terre, des choux de Bruxelles ou encore de la soupe de potiron. 
Si la fin du mois se fait sentir, optez pour la solution “zéro culpabilité” : Trader Joe‘s. Vous trouverez des dindes bio à partir de 4 dollars le demi-kilo. Et si vous êtes aventurier et surtout fauché, optez pour la “non-organique” à moitié prix. 
Débrouille
Et ne désespérez pas si vous n’avez pas le budget ou que vous dépassez l’échéance pour les commandes, faites vous inviter dans une famille américaine le jour de Thanksgiving, en mode incruste.

"Shop Cook Eat": le guide de Nathalie Sann pour s'alimenter à New York

Nathalie Sann est de ceux qui ne s’arrêtent jamais d’écrire. Cette Française installée à New York depuis quinze ans publie un nouveau livre culinaire, intitulé Shop Cook Eat New York: 200 of the City’s Best Food Shops, Plus Favorite Recipes, sorti fin septembre aux Éditions Rizzoli. Un saut dans 150 des meilleurs magasins alimentaires de New York agrémenté des recettes favorites de l’auteure.
Ce livre, véritable guide culinaire, est le fruit d’un long travail. Accompagnée de la photographe américaine Susan Meisel, Nathalie Sann a parcouru les magasins alimentaires des cinq boroughs de New York pendant deux années. Son objectif: partager sa passion – “je suis passionnée de nourriture et d’artisanat” – et répondre aux clichés qu’elle a pu entendre en arrivant à New York. “Tout le monde m’avait dit que c’était un véritable problème de trouver des bons produits. Je me suis dit que j’allais quand même essayer.” En plus de dix ans, elle a été témoin de nombreux changements dans le paysage alimentaire, comme à Brooklyn et à Staten Island, où les magasins se sont multipliés.
Ecrire ce livre a été un travail à temps plein pour cette Parisienne, qui a aussi signé un livre sur les “Gourmets shops” et un guide sur les produits issus de l’Etat de New York. “Pour chaque livre, je pars d’un thème, et quand le thème intéresse mon éditeur, je l’approfondis. Je lis tout le temps sur les nouveaux endroits où l’on peut manger, les nouveaux restaurants, et surtout sur toutes les nouvelles boutiques d’alimentation. Lorsque je visite les magasins, j’essaie de goûter les produits. Ensuite, si je trouve que les produits sont bons et que l’histoire est intéressante, j’écris sur l’endroit.”
Une aventure humaine
Mais l’auteure va plus loin dans sa démarche: elle s’intéresse également à l’histoire des individus derrière les commerces, vendeurs, fournisseurs et producteurs. D’ailleurs, au fil de son périple culinaire, certaines rencontres l’ont particulièrement marquée. Comme Di Palo’s, un magasin italien situé sur Grand Street. “L’histoire est belle jusqu’au bout. D’abord, c’est toujours la famille qui a le magasin. Six mois par an, ils vont en Italie et cherchent de nouveaux produits auprès de petits producteurs. De plus, pour moi, ce sont eux qui illustrent le mieux une belle histoire américaine. Ils ne sont pas propriétaires du magasin, ce qui est un véritable problème à New York. Beaucoup de vendeurs ne sont pas propriétaires de leurs murs, et étant donné que tous les prix montent et que les marges sur l’alimentation sont assez faibles, les petits magasins ferment de plus en plus. Il y a quelques années, leur bail s’est terminé, et le propriétaire de l’immeuble leur a demandé à quel prix ils pourraient continuer à faire tourner leur magasin. Une vraie histoire de New York.”
Ce nouveau guide culinaire ravira le lectorat friand de livres de recettes et d’adresses. Et Nathalie Sann ne compte pas s’arrêter là. Elle travaille en ce moment sur un prochain ouvrage consacré à l’éthnicité dans l’alimentation new yorkaise. En attendant, son lectorat a le temps de se régaler.

Le Français qui veut faire gagner les Austin Huns

« Etre dans le top 3 du championnat national ». Alors que l’équipe de rugby des Austin Huns effectue sa pré-saison, Thierry Daupin ne cache pas ses ambitions.
Ce Français fraîchement installé à Austin est bien décidé à être un artisan du développement du rugby aux US. À la tête des Huns depuis un an, il est en charge de la stratégie de développement du club qui effectue sa première saison en tant qu’équipe professionnelle.
Deux championnats
Et les choses concrètes arrivent… La présaison a débuté le 1er octobre et durera jusqu’à fin janvier, laissant place à la saison le 21 janvier (jusqu’à début juin). « A la demande des medias, les instances du rugby US ont fait en sorte que la saison débute juste après la saison de football américain pour éviter tout conflit. Particulièrement ici au Texas, terre de foot US».
Inscrite sur deux tableaux, l’équipe voit grand. Elle participera au championnat régional avec six clubs (dont Houston, Austin Blacks et Dallas), ainsi qu’au championnat national qui compte huit équipes (dont Seattle, Denver, San Francisco, Dallas)  « C’est un peu comme le championnat national et la coupe d’Europe… »
Le format des deux championnats est le même : matches aller-retour et phases finales. Ils ont lieu le samedi après-midi. « L’idée est d’en faire de vrais événements avec deux matches : celui de l’équipe pro précédé par un match d’une équipe de développement, c’est à dire junior ou féminine. Et le tout conclu par un concert. »
L’ambition du club se traduit par ses installations. Basé à Nixon Field à East Austin, les Huns ont fait construire un nouveau stade de 12.000 places prévu pour 2018. Avant cela, l’équipe utilisera un stade provisoire de 3.000 places.
En plus d’installations neuves, l’équipe a recruté deux entraîneurs. Le premier n’est autre que l’ex-coach des Springboks (l’équipe d’Afrique du Sud) de moins de 19 ans, deux fois vainqueur de la coupe du monde. Il est attiré par le potentiel de croissance du club et du « sleeping giant » (surnom du rugby au Texas) aux Etats-Unis. « Il y a tout à construire. C’est un challenge très excitant pour lui » .
L’équipe a aussi fait venir des joueurs. Parmi eux, deux Français de 21 et 35 ans, tous deux ayant joué en top 14, ainsi que le capitaine de l’équipe des Etats-Unis, figure emblématique de ce sport ici.
Le premier match de pré-saison a eu lieu le 12 novembre contre une sélection de l’armée américaine, à l’occasion de Veterans Day. Des abonnements pour la saison sont disponibles.

Houston Expat Pro fait son 4ème salon des entrepreneurs créatifs

Pour la quatrième fois, les membres de Houston Expat Pro montreront leurs talents à Houston. L’association de conjoints d’expatriés organise son salon des entrepreneurs créatifs ce vendredi 18 novembre de 9am à 5pm au Memorial West Community Club de Houston.
L’évènement sert de vitrine aux entreprises et services lancés par les membres de l’association. Il présentera une large gamme de produits: les baguettes de Very French, les cartes de voeux de Paper Art, les sacs et bijoux de My London Flat, les accessoires en feutre de Takufelt, sans oublier les pâtisseries de French Gourmandises by Stef.
Les exposants proposeront aussi des services divers comme du life coaching avec Joyous Living ou encore des cours de français par le French Institute of Houston. Au total, dix-sept entrepreneurs ont été annoncés. Un petit déjeuner sera servi. La vice-consule de France, Prudence Plessis, sera présente pour prononcer un discours aux alentours de 10:15am.
 

Virée au Cable Car Museum de San Francisco

Attrape-touriste pour certains, attraction incontournable de San Francisco pour d’autres, le “cable car” a son propre musée, situé sur Mason et Washington Streets, dans Nob Hill. Une halte nécessaire pour comprendre le fonctionnement et l’histoire de ce monument historique sur rails. On y est allé avec beaucoup de questions. Voici les réponses qu’on y a trouvées.
Qui a inventé le cable car?
Andrew Hallidie, un ingénieur anglais venu faire fortune à San Francisco, est considéré comme le père du cable car. En 1869, il est témoin d’un accident sur Jackson Street: des chevaux tirant une voiture glissent sur les pavés mouillés et dévalent la pente; les cinq animaux sont tués. A la tête d’une entreprise fabriquant des câbles métalliques utilisés sur les ponts et dans les mines, Andrew Hallidie a alors l’idée de mettre au point un système de transport qui remplacerait ces tramways hippomobiles peu adaptés aux collines de San Francisco. Le premier cable car s’élance sur Clay Street en septembre 1873.
Comment le cable car avance-t-il?

Le système de poulies qui fait tourner le câble
Le système de poulies qui fait tourner le câble

Comme son nom l’indique, le cable car avance grâce à la traction d’un câble qui tourne en permanence sous le rail central. Le musée du cable car permet d’observer de très près et dans un bruit assourdissant la salle des machines, et le système de poulies qui entraîne le cable pour chacune des quatre lignes. Ces poulies, autrefois motorisées par la vapeur, sont maintenant reliées à des moteurs électriques. Le cable car s’accroche au câble en le pinçant grâce à une sorte de grande tenaille appelée “grip” .
En quoi est fait le câble?
Le câble est fait de six brins d’acier, composés chacun de dix-neuf fils, tressés autour d’une corde en sisal. Son diamètre est de 3.175 centimètres. A intervalles réguliers, le câble passe au milieu d’un dispositif qui détecte s’il est abîmé, et qui arrête immédiatement sa rotation. Après avoir enlevé la section défectueuse, on accroche un câble neuf à l’ancien, et on lui fait parcourir tout le trajet de la ligne. Une fois cette étape terminée, on relie les deux extrémités du câble neuf grâce à une épissure de 90 mètres. La durée de vie d’un câble est d’environ six à huit mois. 
Comment le cable car freine-t-il?
Les freins en pin
Les freins en pin

Pour ralentir ou freiner, il suffit de desserrer le grip, ou de lâcher le câble complètement. Dans les virages en descente, le grip lâche le câble avant le tournant, puis se raccroche une fois revenu en ligne droite. Si le cable car doit s’arrêter dans une pente vertigineuse, trois systèmes de freins lui permettent de ne pas dévaler la pente: des patins métalliques directement situées sur les roues avant et arrière, des blocs en pin de 60 centimètres qui descendent sur les rails, et qui génèrent parfois une petite odeur de feu de camp, et un frein d’urgence qui se loge directement dans le rail central. Les freins en pin s’usent très vite et doivent être remplacés tous les trois jours.
Qui est le gripman?
Le grip
Le grip

Chaque cable car a un conducteur, situé sur la plateforme arrière, et un gripman, qui actionne différentes manettes à l’intérieur de la voiture. Ces manettes, leviers et pédales lui permettent de contrôler le serrage du cable, et par conséquent la vitesse du cable car. Si on serre doucement, le cable car avance à petite vitesse. Si le grip est fermement serré, il peut atteindre les 15.4 km/h. Rien n’indique sur les leviers le niveau de pression exercé par le grip, le gripman doit pouvoir le sentir.  A ce jour, seules trois femmes sont devenues gripman. 
Combien de kilomètres peut-on parcourir en cable car à San Francisco?
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Le cable car en haut de Lombard street

Des 120 kilomètres répartis sur vingt-trois lignes à l’apogée du cable car dans les années 1890, on ne peut plus en parcourir que 7,5. Lourdement affecté par le tremblement de terre de 1906 qui détruisit les rails et la machinerie, le cable car est remplacé par les trolleys électriques, moins coûteux. En 1947, le maire de San Francisco annonce la fin des cable cars. La mobilisation des habitants de San Francisco permet de le sauvegarder: entre 1982 et 1984, un vaste chantier de restauration permet de refaire l’infrastructure et de réparer de nombreux wagons. Trois lignes sont actuellement en service: California-Van Ness, Hyde-Powell et Mason-Powell. Devenu monument national en 1964, le cable car transporte chaque année 7 millions de passagers.

L'Eden de Sylvain Couzinet-Jacques, de Caroline du Nord à New York

C’est le résultat de la fusion entre la vieille France et la jeune Amérique. La fondation américaine Aperture et la française Hermès décident de s’unir en 2015 pour lancer “Immersion” . Le concept: un photographe américain passe une année en France et un photographe français passe une année aux Etats-Unis. Le jeune Sylvain Couzinet-Jacques est le premier lauréat de ce programme.
Le fruit de cette collaboration: une exposition du photographe français appelée “Eden” visible jusqu’au 19 janvier 2017 à l’Aperture Gallery à Chelsea. Le projet de ce Français de 33 ans, diplômé de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Marseille en 2010 et de l’Ecole nationale supérieure de photographie d’Arles en 2012, était de voir l’Amérique par la fenêtre, mais pas celle d’une voiture, comme lors d’un voyage, mais celle d’une maison. Il décide donc d’utiliser la bourse qu’il a reçue pour s’en chercher une aux Etats-Unis.
J’ai commencé à chercher sur Google Maps, depuis Paris, explique le jeune artiste. C’est comme ça que j’ai découvert la petite ville d’Eden, en Caroline du Nord. C’était la ville parfaite pour mon projet: une ville sur le déclin, qui pourrait parfaitement illustrer ce que je cherchais à illustrer, à savoir le gouffre qui existe entre le Paradis et Eden, entre la représentation et la réalité.
Mais une fois sur place, ses recherches s’avèrent d’abord infructueuses. “Trois mois plus tard, j’étais prêt à rentrer en France, lorsqu’un ami sur place m’a parlé d’une petite maison rouge en bois, destinée à être démolie.” C’est la “Little Red Schoolhouse” d’Eden, fondée en 1884, qui fut la plus ancienne école publique de la ville. Il l’achète pour 1.000 dollars.
Sylvain Couzinet-Jacques y installe son studio et se met à la restaurer. Il se lance en même temps dans un projet fou: scanner la totalité de la façade extérieure de la bâtisse. De ce projet naît un livre de 992 pages, immortalisant cette maison abandonnée dans les moindres détails.
Au fil de l’exposition visible dans les locaux d’Aperture, le public pourra admirer, grâce à des photographies et des vidéos, des objets trouvés dans la maison, des documents historiques et des éléments sculpturaux, auxquels le photographe confère une valeur artistique et esthétique. Des pierres provenant de la demeure, des morceaux du porche en bois, un revêtement de sol tacheté de mégots de cigarettes n’en sont que quelques exemples. Ces objets ont été produits ou recueillis sur place par le photographe, qui a transformé le bâtiment destiné à être démoli en un projet artistique collaboratif.
L’exposition présentera également les travaux des artistes Fred Cave, Thomas Hauser, Jesse Hoyle, Amelia Rina, Pat McCarthy et Ugo Schiavi, avec lesquels le Français a travaillé sur la maison.