Esther Cohen est décédée le dimanche 13 avril à Brooklyn, à l’âge de 57 ans. La communauté juive francophone de New York la connaissait bien puisqu’elle avait co-fondé avec son mari, le rabbin Mikhael Cohen, le Centre communautaire juif français (CCF) de New York. À la mort de son époux en avril 2020, au début de la pandémie de covid, elle avait repris la direction du centre et l’organisation des célébrations, comme celles d’Hanukkah chaque année au Consulat général de France.
« Esther était un pilier de la communauté française à New York, une femme très chaleureuse et pleinement investie dans les projets qui lui tenaient à cœur, a déclaré le Consul, Cédrik Fouriscot, à French Morning. Toute l’équipe du Consulat est triste car nous avions des contacts réguliers avec elle (…) Son engagement était une source d’inspiration pour nous tous ». Le député des Français d’Amérique du Nord, Roland Lescure, rend hommage à la « femme d’exception » qui « incarnait un engagement exemplaire au service de la communauté française ». Le Comité des associations françaises et de langue française de New York observera une minute de silence à sa mémoire, ce mercredi 23 avril, lors de sa réunion mensuelle.
Mère de 8 enfants, Esther Cohen vivait à Crown Heights, quartier de Brooklyn où sont établis de nombreux membres de la communauté habad beth loubavitch, autour de la synagogue historique surEastern Parkway. Le CCF est lui situé à Manhattan, West Side sur la 30e rue. Le centre se donne pour mission « de renforcer l’identité juive, de célébrer les traditions et de créer un foyer pour tous ceux qui recherchent une expérience juive vibrante à New York ». Il organise notamment des cours de torah, lectures, repas et célébrations pour les juifs français et francophones, habitants de la région ou touristes de passage à Big Apple.
Pour aider les enfants Cohen, aujourd’hui orphelins, une collecte de fonds a été mise en place. Pour contribuer : Esther’s Legacy, Caring for Her Children gofundme.
De la scène de Wuhan à Bercy, en passant par Red Rocks ou Saint-Louis dans le Missouri, Romain Garnier en a vu du pays. Ingénieur du son en tournée une bonne partie de l’année, ce Parisien d’origine a accompagné les Backstreet Boys aux quatre coins du monde. Mais derrière les paillettes du show business, son histoire est aussi celle d’un exil amoureux, d’une passion professionnelle… et d’un déracinement profond.
Dans French Expat, Romain Garnier revient sur son parcours hors du commun. Arrivé aux États-Unis en 2012 par amour, il rejoint sa compagne Julia au Texas, alors étudiante. Il y découvre la vie dans une petite ville du sud, Corpus Christi — avec ses plages transformées en parkings, ses pick-ups et sa culture bien différente de celle qu’il a connue à Paris. « C’était dépaysant, exotique… et parfois un peu brutal », confie-t-il.
Alors en pleine reconversion professionnelle, c’est dans cette petite ville que Romain Garnier décroche son premier stage dans un théâtre local, avant une rencontre décisive avec un producteur qui l’envoie sur les routes avec… les Backstreet Boys. S’ensuivent dix années de tournée quasi non-stop qui l’embarquent autour du monde mais aussi partout aux États-Unis.
Marié, naturalisé américain, installé aujourd’hui à Los Angeles, Romain a réussi son rêve professionnel. Mais ce rêve américain s’accompagne de doutes. La solitude, les coûts de santé, le manque d’ancrage : il se sent parfois « déraciné au carré ». Avec sa femme, ils réfléchissent à un retour en France. « On rêve d’un quotidien plus simple, plus collectif. Faire société, comme on dit. »
Un épisode lucide, drôle et touchant, entre scènes de concert et introspection.
French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : Spotify, Apple Podcast, Deezer, Google Podcast, Podcast Addict, Amazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.
Votre enfant vient de perdre une dent de lait, et il est temps de la glisser sous l’oreiller pour qu’elle soit échangée contre une pièce ou un petit cadeau. Si cette tradition existe aussi bien en France qu’aux États-Unis, une différence majeure sépare les deux cultures : de ce côté de l’Atlantique, c’est la célèbre Tooth Fairy (fée des dents) qui se charge de la collecte nocturne, tandis qu’en France, c’est la Petite Souris qui remplit cette mission. Mais d’où vient cette divergence ?
Fée ou souris : qui récupère les dents de lait ?
Cocorico ! La Petite Souris serait d’origine française. Elle apparaît pour la première fois au XVIIᵉ siècle dans un conte intitulé « La bonne Petite Souris », écrit par la baronne d’Aulnoy. Dans cette fable, une fée se transforme en rongeur magique pour aider une reine à se débarrasser d’un roi tyrannique. Au fil du temps, cette figure aurait évolué pour devenir une créature bienveillante, échangeant les dents de lait contre de l’argent. Cette tradition s’est ensuite largement répandue dans le monde francophone, notamment en Belgique et en Suisse.
En Espagne, c’est Ratoncito Pérez (le petit rat Pérez) qui joue ce rôle. Le personnage est créé en 1894 dans un conte écrit par le Père Luis Coloma Roldán pour réconforter le jeune roi Alfonso XIII, attristé par la perte de ses dents de lait. Une légende qui s’est ensuite propagée à travers l’Amérique latine.
Aux États-Unis, la tradition de la Tooth Fairy aurait émergé au début du XXᵉ siècle, mais c’est seulement en 1927, avec la publication du livre pour enfants The Tooth Fairy d’Esther Watkins Arnold, qu’elle devient une figure incontournable pour les petits Américains, avant de gagner en popularité dans le monde anglophone.
Une question d’imaginaire collectif
Selon Simon Bronner, professeur émérite de sciences sociales de l’Université du Wisconsin, la Tooth Fairy serait en fait un « dérivé de la tradition européenne ». Si d’après lui, les souris possèdent dans le folklore européen une « dimension symbolique forte », dans le monde anglo-saxon, l’imaginaire est plutôt imprégné par les fées. La Tooth Fairy s’inscrit dans cette tradition où les créatures féeriques jouent un rôle majeur, apportant une touche de magie à la perte des dents de lait. La Tooth Fairy est donc la fusion entre une légende européenne et le monde des fées, si cher aux Américains.
Si les deux traditions diffèrent sur la forme du personnage, elles se rejoignent sur le fond. Pour Simon Bronner, elles fonctionnent toutes deux comme des « systèmes de récompense », aidant l’enfant à mieux accepter la perte de ses dents de lait et à appréhender son passage progressif vers l’âge adulte. Un cap symbolique qui, bien que souvent perçu comme anodin, peut être troublant : c’est l’un des premiers changements corporels irréversibles que l’enfant expérimente, le confrontant, même inconsciemment, à la notion de mortalité.
La Tooth Fairy, plus généreuse ?
Cette coutume a toutefois un prix. Aux États-Unis, la Tooth Fairy laisse en général 5$ par dent, une somme qui peut monter jusqu’à 10$ (voire plus) dans certaines familles. Un chiffre à multiplier par 20, c’est le nombre de dents de lait que nous possédons et perdons progressivement entre 6 et 12 ans. Une inflation qui suit celle du coût de la vie, mais aussi l’évolution croissante des attentes des enfants. Et si votre petit se pose la question, sachez que du côté de la Petite Souris, la générosité est plus modérée : en France, elle laisse en moyenne entre 2 et 5 €. Mais comme vous le savez déjà, qu’il s’agisse d’une fée scintillante ou d’une souris espiègle, ce sont bien les parents qui, au final, glissent la récompense sous l’oreiller…
« C’est comme une gifle que tu donnes à ton ami » : voilà comment Frédérique*, Québécoise installée depuis 21 ans en Californie, ressent l’attitude de Donald Trump envers le Canada depuis trois mois. Comme ses compatriotes, elle n’a pas digéré ses allusions répétées à l’idée de faire du Canada « le 51ᵉ État américain », ni l’annonce, dès son investiture, de l’augmentation de 25% des droits de douane sur les produits canadiens et mexicains (justifiée par le président républicain en invoquant la lutte contre l’immigration illégale et le trafic de fentanyl).
Boycott du « made in USA »
Des déclarations vécues comme une attaque sur leur souveraineté par les Canadiens, souvent perçus comme « gentils » par leurs voisins américains, souligne Frédérique, avec ce que ce mot véhicule de péjoratif. « Il y a traditionnellement une entente entre nos deux pays, rappelle cette native de Montréal. Nous sommes des partenaires, des amis. D’habitude, les Canadiens acceptent le ‘bravado’ des Américains, on les laisse faire. Mais jamais on ne s’est sentis attaqués en tant que peuple, dans notre identité, comme Canadiens. Là, je me sens trahie par ses propos. »
En février, la réaction des Canadiens ne s’est pas fait attendre : boycott des produits made in USA dans les supermarchés, hymne américain sifflé lors des rencontres sportives, voyages aux États-Unis annulés… « He poked the bear »se félicitela Québécoise, depuis la Californie. « Je suis tellement fière des réactions des Canadiens et des Québécois. Les amis, la famille au Québec n’achètent plus de produits américains. Ils ont annulé leur voyage. Je leur ai dit de ne pas venir me voir et de ne pas dépenser un seul sous ici. »
Peur de passer la frontière
Mais ces derniers jours, à ce sentiment de « trahison » s’ajoute une crainte concernant la liberté d’expression sur le sol américain et de passer la frontière sans entrave, et ce, alors que Frédérique possède la double nationalité canadienne et américaine. « Je dois aller au Canada cet été. Je vais nettoyer mes réseaux sociaux avant de passer la frontière, car je n’ai pas envie qu’un douanier m’embête en voyant que je suis née au Canada » prévoit-elle.« C’est grave d’en arriver là. »
Mère de deux étudiants, elle s’interroge sur leur avenir aux États-Unis, non sans « culpabilité ». « En tant que presque retraités, nous pouvons repartir facilement au Canada si on veut, mais ce n’est pas le cas de mes enfants. Aujourd’hui, leur réseau et leurs repères sont ici, plus à Montréal. Mais dans quel monde vont-ils commencer leur carrière ? Ce n’est pas juste les relations entre le Canada et les États-Unis qui m’inquiètent. On s’en va sur une dictature ! »
La même angoisse agite Marie-Hélène*, une Québécoise installée depuis 17 ans à Los Angeles, où elle vit avec son mari américain et leurs deux jeunes enfants. L’arrestation et la détention pendant 12 jours de l’actrice canadienne Jasmine Mooney par l’ICE, en mars, l’a effrayée, et elle dit prendre au sérieux les mises en garde du gouvernement canadien à l’égard des voyageurs aux États-Unis.
À tel point qu’elle hésite à revenir au Canada cet été. « On a booké notre hébergement au Québec, mais on ne sait pas si on va y aller. On a peur de traverser les frontières. Je connais une personne qui a été interrogée, ils ont gardé son cellulaire et ne l’ont pas laissée entrer car elle avait publié des posts contre Trump sur les réseaux sociaux. On se croirait en Corée du Nord » s’emporte la Québécoise, pourtant titulaire d’une carte verte. Une situation aussi inédite que stressante, alors qu’il a toujours été aisé, pour les Canadiens, de circuler entre ces deux pays amis, rappelle-t-elle.
Partir, une option de dernier recours
Pour les Québécois qui ont choisi de vivre aux États-Unis, pays de la liberté, c’est la désillusion. « Il y a de la peur, de la tristesse, constate Marie-Hélène. On a tous et toutes décidé de venir habiter ici, c’était un choix. De voir un pays s’autodétruire, ce n’est pas fun. »Alors qu’au Québec, la société est connue pour son inclusivité, elle s’inquiète de la perte des droits de la personne dans l’Amérique de Trump : « Je n’ai pas envie d’élever ma famille dans un monde où on ne peut pas être homosexuel ou se faire avorter. Toutes ces libertés de la personne qui disparaissent, ce n’est pas le futur que je veux. »
Pour autant, quitter la Californie où elle a son travail, sa maison et sa famille, n’est pas à l’ordre du jour. Ce serait « une option de dernier recours » estime Marie-Hélène, qui s’interroge sur la ligne rouge que franchirait Donald Trump qui les pousserait à partir. « On n’a pas trouvé la réponse » glisse-t-elle, tout en espérant que la situation actuelle ne durera pas.
La tempête Donald Trump n’affecte toutefois pas tous les Québécois établis aux États-Unis. « Je n’ai pas un sentiment de crainte ou de panique, contrairement à la majorité des Québécois, assure Evelyne Ouellet, à la tête de son agence immobilière à Los Angeles. Cette native de Trois-Rivières, au Québec, est arrivée en 2011 en Californie avec son mari et leur fille, et se sent d’autant plus sereine qu’elle possède aujourd’hui la double nationalité. « Je choisis de ne pas laisser trop de place à la politique dans ma vie, car ça peut être déprimant. Il fait soleil, j’adore mon travail et Hermosa Beach, où je vis, et où j’ai la chance d’être entourée par une belle communauté. »
Pour elle qui possède deux maisons en Californie, pas question de quitter les États-Unis, contrairement à certaines de ses connaissances, sur le départ. Cultiver les liens avec ses racines québécoises est néanmoins plus important que jamais. « Nous sommes en train d’acheter un pied-à-terre au Québec, au bord d’un lac, ça va changer notre style de vie », se réjouit Evelyne Ouellet, très proche de sa famille restée au pays.
Dans ce climat d’incertitudes, s’il y a bien un point positif pour elle, c’est que Donald Trump a réussi l’exploit d’unir les Canadiens, contre lui. « Je n’ai jamais vu les Québécois se sentir aussi Canadiens qu’en ce moment, sourit-elle. Je vois une fierté d’être Canadien de la part des Québécois, ce qui n’était pas le cas depuis les 30 dernières années. »
C’est l’histoire d’une relation improbable : celle du club de foot de Harlem avec son homologue du sud de la France, Toulouse. Les deux entités ont noué un partenariat destiné à développer le football, ou plutôt le soccer, dans cette partie nord de Manhattan. Avec un objectif en tête : permettre au FC Harlem d’intégrer à l’avenir la MLS, le championnat professionnel américain où évoluent de plus en plus de stars (Leo Messi, Hugo Lloris, Olivier Giroud…).
La mise en relation s’explique par la présence au sein des deux clubs de RedBird Capital Partners, une société d’investissement new-yorkaise qui a mis un pied, voire plus, dans le sport européen en devenant actionnaire majoritaire du Toulouse FC donc, mais aussi du Milan AC. Les premiers échanges entre les équipes techniques des deux clubs ont constitué en des visites des infrastructures. Un entraineur et un joueur d’Harlem ont notamment passé un peu de temps, en 2021, dans le club de la Ville Rose. « Quand le joueur, qui avait une vingtaine d’années, est revenu, il m’a dit : c’est la meilleure expérience que j’ai jamais connue, confie Irvine Smalls, le directeur exécutif du FC Harlem. Il a vu la qualité des installations, l’organisation très sérieuse du foot en France, la diversité dans les équipes. »
Irvine Smalls, le directeur exécutif du FC Harlem, et Rémy Loret, le directeur du développement du Toulouse FC, dans les locaux du club new-yorkais.
Le FC Harlem cherchait alors un partenaire pour se développer. Le Toulouse FC, dispose d’un savoir-faire en matière de formation et s’est mis à le vendre aux quatre coins de la planète. Après la Chine (SPHQ Shenzhen), la Turquie (Samsunspor FC), c’est donc au tour des USA d’être la cible du club violet. « Nous mettons toutes nos ressources techniques pour permettre de développer les jeunes joueurs et de former les coaches, explique Rémy Loret, le directeur du développement du TFC. On va aider le FC Harlem à développer et structurer le club, parce qu’ils partent pratiquement d’une page blanche. »
“Si vous construisez, ils viendront”
Aux Etats-Unis, le foot est relativement cher et n’offre pas vraiment de perspective de développement. Les enfants et ados le vivent davantage comme un sport loisir. Le FC Harlem, aidé de Toulouse, va ouvrir ses portes aux faibles revenus et entend montrer la voie vers l’ambition de devenir un jour professionnel en MLS ou ailleurs. « J’aime bien cette citation du film Field of Dreams, où Kevin Costner entend une voix lui dire : si vous construisez, ils viendront (if you build it, they will come), confie Irvine Smalls. Quand ils verront qu’il y a une opportunité, les enfants viendront jouer chez nous. »
Pour l’heure, le club n’en est qu’à ses balbutiements. Le chemin vers la MLS sera encore long. Il passera par la MLS Next Pro, le championnat des espoirs et jeunes joueurs, que le FC Harlem ambitionne d’intégrer dans un futur proche. Puis par la MLS Next, sorte de 3e division du championnat pro. Il faudra aussi attirer de nombreux investisseurs, car les tickets d’entrée en MLS se chiffrent à plusieurs centaines de millions.
Harlem pariera sur son image, celle d’un quartier vibrant, connu dans le monde entier et qui regorge de talents. « Harlem est connu pour sa créativité, développe Irvine Smalls. C’est le cas en matière de musique, de fashion, de nourriture, et ce sera aussi le cas en matière de foot. On veut pratiquer un football offensif, spectaculaire. » Un style de jeu pour lequel Toulouse est particulièrement réputé. Une relation pas si improbable que cela en fin de compte…
Pour la quatorzième année consécutive, le Francophone Short Films in Harlem présentera une sélection de courts et moyens métrages du vendredi 25 au mercredi 30 avril. Cinq séances pour découvrir la diversité cinématographique portée par la langue française. Avec des réalisations de Belgique, du Bénin, du Cameroun, de la France hexagonale et de La Réunion du Québec de la République démocratique du Congo, du Sénégal, de la Suisse, du Togo, du Missouri franco-créole et du Zimbabwe, ce sont toutes les tonalités de la langue française qui se déploient au travers des 22 films projetés. Souvent primés, on peut supposer qu’ils sont, pour certains d’entre eux, les premières œuvres de grands cinéastes de demain.
L’événement offrira aussi l’opportunité de découvrir le travail de jeunes étudiants new-yorkais puisque plusieurs séances proposent, dans leur programme, les quatre courts métrages (animation, documentaire, fiction et expérimentation) primés au Rough-cut Festival 2025, organisé par le Lycée Français de New York.
Les programmes sont aussi l’occasion de rencontrer des réalisateurs et d’échanger avec eux lors d’une séance de question et réponses. Trois lieux accueillent les projections, le Maysles Documentary Center, la Maison Française de l’université Columbia et le Lycée Français de New York.
Ce mardi 22 avril 2025, la journée de la Terre (Earth Day) fêtera ses 55 ans, avec son lot d’événements, panels et discussions animées sur l’avenir de notre planète. Pour les entrepreneurs français qui évoluent dans le secteur de la sustainability à New York, cette journée aura une saveur particulière à l’approche des 100 jours de la deuxième administration Trump, qui est à nouveau sortie des accords de Paris et a relégué les enjeux climatiques au dernier plan. Si certains sont pour le moment protégés dans leur activité quotidienne – en attendant le couperet des droits de douane – ou voient même des opportunités dans ce contexte, d’autres ressentent déjà le poids des incertitudes sur leurs ventes. Malgré une actualité anxiogène et un moral en berne, ils doivent garder le cap, persuadés malgré tout que la sustainability est un mouvement de fond qui va durer.
Un phénomène d’épuisement des volontaires
Pour les francophones qui se sont investis personnellement dans des projets durables, en tant que bénévoles ou volontaires, la période est particulièrement difficile. « Le contexte est contrasté : d’un côté les business de l’économie verte se battent et rappellent leurs engagements à des clients et prospects sensibles à leurs valeurs, de l’autre côté, il y a un phénomène d’épuisement dans le contexte actuel. Les personnes habituées au bénévolat essaient de ménager leur temps et sont parfois moins disponibles », analyse Alexis Milcent, consultant en stratégie et transformation, et co-animateur de la Fresque du Climat aux États-Unis. Parmi ses clients, les grandes entreprises restent engagées en matière environnementale mais cela se passe davantage sous le radar, les personnes et équipes cumulent ces rôles avec leurs titres officiels moins clivants, juge-t-il.
Au plan culturel, les Américains restent sensibles à l’argument écologique si cela a un sens business: « Pour les Américains, il faut que cette démarche ait un aspect positif et non seulement impliquer des sacrifices, renoncer à quelque chose. Ils peuvent aussi percevoir cet engagement comme une façon d’améliorer leur marque employeur », ajoute Alexis Milcent.
Miser sur le marketing du « Made in the USA »
C’est ce que compte faire Closiist, la marketplace de produits écoresponsables et locaux cofondée par Julie Thibault, qui compte bien miser sur le mouvement America First. « Dans le contexte actuel, nous bénéficions du fait que nos produits sont locaux et Made in the USA », explique Pelin Gurer, récemment devenue associée de Clossist. De leur côté, les voyants sont au vert. «Nous avons réussi à nous faire une place, nos ventes sont en croissance car les gens ont aussi envie de se positionner et de faire attention à ce qu’ils achètent ».
La plateforme, qui commercialise des produits de niche comme la mercerie, les produits pour le corps ou pour les animaux, a vu ses ventes bondir de 500% l’an passé, référence plus de 2.000 produits et ambitionne de monter à plus de 5.000 d’ici peu. Exemple marquant de l’activisme de ses clients : une marque de thé bio canadienne, dont les ventes ont bondi juste après l’annonce des tarifs envers le voisin du Nord. D’ici à y voir une action de solidarité en réaction à l’actualité, il n’y a qu’un pas…
Larasati Vitoux, fondatrice de Maison Jar à Greenpoint
Même son de cloche optimiste de la part de Larasati Vitoux, fondatrice de Maison Jar, épicerie en vrac localisée à Greenpoint. « Nous avons fait une très belle année 2024, où les ventes ont bondi de 50%. Nous bénéficions de notre offre bio, mais aussi d’être un one-stop shop de produits alimentaires et de la maison, et enfin nos clients apprécient d’acheter les quantités qu’ils souhaitent », explique-t-elle. Située dans un emplacement idéal dans un quartier bobo et familial, elle n’a pas relevé de changement majeur de ses ventes depuis la nouvelle administration, mais surveille de près les prochaines annonces de droits de douane. « Nous offrons beaucoup de produits locaux. L’alimentaire local devait être relativement protégé sauf des exceptions comme le chocolat qui a déjà augmenté de 50%, ou encore les fruits secs que nous n’avons pas d’autres choix que d’importer ». Larasati Vitoux a prévu de se joindre à des événements privés pour Earth Day, avec l’université Pratt, Netflix ou encore The Botanist.
Les droits de douane, une opportunité pour l’économie circulaire
Francois Servranckx, fondateur de Green Gooding
Certains voient aussi les opportunités que pourrait présenter une mise en place de barrières douanières prohibitives. François Servranckx, qui a fondé Green Gooding il y a 2 ans et demi, est lui aussi un bon exemple d’ambassadeur de l’économie circulaire. « Les tarifs ne sont pas forcément une mauvaise chose, cela pourrait rendre plus avantageux la réparation ou la location, plutôt que l’achat d’objets », analyse-t-il. La plateforme lancée en 2022 propose la location d’appareils domestiques comme des équipements de nettoyage ou des machines à raclette, et achète même 20 % de son stock en seconde main. Il a déjà enregistré plus de 750 locations et 600 clients, et a évité la production de 48 tonnes de CO2 selon ses calculs. Il observe d’un œil attentif l’évolution de la situation locale à New York. « C’est en réalité la régulation par État, locale, qui sera essentielle pour l’avenir de la circularité ».
La consommation, un moyen de s’engager politiquement
Allier business, inclusion et politique, c’est monnaie courant pour Guillaume Charvon, fondateur de Walter – service qui permet à des jeunes en grande exclusion du quartier de Brownsville de trouver un emploi en reconditionnant du matériel informatique et des déchets de bureaux. « Nos clients nous choisissent pour ces valeurs d’inclusion, c’est très américain de s’engager en politique par sa consommation », explique-t-il. Si le contexte actuel crée certes de l’incertitude, il est aussi une opportunité pour mobiliser les entreprises. Dans son entrepôt de 750m2, il emploie une dizaine de jeunes et compte Beiersdorf, NYU, le Guggenheim, Goodwill ou encore Central Park Conservancy comme clients. En outre, « les grands groupes européens ont des obligations de due diligence sur les droits humains et la durabilité, ce que nous offrons ».
En attendant que le couperet final tombe, il faut affronter les vents contraires de l’incertitude. Grain de Sail, qui veut révolutionner le transport maritime avec ses bateaux cargos à voile, en sait quelque chose. « C’est une période où nos clients sont attentistes, mais nous gardons la tête froide. Nous nous focalisons sur l’optimisation du taux de chargement de Grain de Sail 2 pour financer un troisième navire, un porte containers encore plus ambitieux », explique Tanguy Passini, chargé des opérations US de Grain de Sail.
Après avoir commencé en transportant ses propres matières premières de café et chocolat entre les deux continents, son deuxième navire Grain de Sail 2 peut transporter jusqu’à 300 palettes de marchandises pour des entreprises du luxe, la cosmétique et le vin. À bord, il génère sa propre énergie avec des panneaux solaires et des hydrogénérateurs. Continuer de développer sa propre marque de chocolat bio aux États-Unis et remplir ses bateaux de marchandises constitue un véritable défi dans un environnement plus incertain que jamais.
✝️Tous les drapeaux des bâtiment municipaux sont en berne à New York. Décision du maire en hommage au pape François décédé ce lundi de Pâques. Eric Adams, qui est chrétien mais non catholique, avait rencontré le souverain pontife l’an dernier lors d’une visite au Vatican, « l’un des moments les plus sacrés et privilégiés de ma vie » a-t-il déclaré ce matin dans un communiqué. Le pape François était venu à New York (ainsi qu’à Washington et à Philadelphie) en septembre 2015.
🎩 Depuis 150 ans, les New-Yorkais célèbrent Pâques en sortant leurs plus beaux chapeaux pour la « New York City Easter Parade and Bonnet Festival ». La vidéo de la parade est à voir ici.
🦃 Que serait New York sans ses histoires de volatiles ? Astoria, une dinde sauvage, a quitté son domicile sur Roosevelt Island pour explorer Midtown Manhattan à la recherche d’un partenaire. Bien qu’elle ait échappé aux tentatives de capture jusqu’ici, ses aventures dans le quartier chic de Sutton Place, East Side, ont été suivies de près. Les observateurs espèrent qu’elle retournera bientôt à Roosevelt Island où elle sera en sécurité.
🚗 Si vous possédez une voiture et que votre plaque d’immatriculation n’est pas parfaitement lisible, vous écoperez d’une amende de 50$, même si votre véhicule est correctement garé le long d’un trottoir. C’est la loi depuis mi-avril.
Ⓜ️ La MTA prévoit d’acheter 1 500 nouvelles voitures de métro dans le cadre de son plan d’investissement de 68,4 milliards de dollars, reposant essentiellement sur le péage sous la 60ᵉ.
🔵 Une entreprise de construction a déterré une bouteille et son contenu intact, vieux de 100 ans, provenant d’une pharmacie de Broadway du début des années 1900. Une étude a été lancée pour en connaître exactement la composition.
Ⓜ️ Le péage sous la 60ᵉ aurait réduit la circulation de 82 000 véhicules en moyenne par jour depuis son entrée en vigueur en janvier, selon la MTA.
🚻 C’étaient les pires toilettes de tout New York : les sanitaires de Tompkins Square ont été entièrement rénovés – pour 5.6 millions de dollars quand même.
💰 Eh bien non. Quoique vous en pensiez, New York n’est pas la ville la plus chère du monde. La première place est occupée par Monaco, selon le rapport annuel de Henley & Partners’. NYC n’a obtenu que la 2ᵉ place.
💍 Trois hommes ont été arrêtés après avoir été filmés en train de descendre dans un égout à Brooklyn. Les suspects ont prétendu avoir été embauchés pour chercher un trésor. La police pense plutôt au cambriolage d’une bijouterie.
🚮 Découvrez les nouveaux containers à poubelles de NYC baptisés « Empire Bins » en toute simplicité.
🚁« Midnight », cet aéronef 100% électrique encore à l’état de prototype et qui devrait relier prochainement Manhattan aux aéroports de JFK, La Guardia et Newark en 15 minutes, a été dévoilé. Le prix de la course du taxi volant, lui, n’est pas connu.
🏢 Un promoteur immobilier prévoit de construire le plus haut gratte-ciel « passif » du monde à Downtown Brooklyn. Ses 1 000 appartements seront édifiés selon une norme de construction passive, courante en Europe, ce qui permettra d’atteindre une efficacité énergétique élevée grâce à une isolation renforcée et une étanchéité accrue. Les New-Yorkais n’auront peut-être plus besoin d’ouvrir les fenêtres en plein hiver pour refroidir leur appartement. Sont-ils seulement prêts pour cela ?
💵 Finalement, le maire de New York Eric Adams a suspendu les amendes pour celles et ceux qui ne compostaient pas leurs déchets. Cela reste obligatoire, mais la ville a estimé qu’elle devait d’abord investir dans un programme de sensibilisation et d’éducation. Pour l’instant, seuls 5% de tous les déchets organiques sont compostés.
💨 La construction de l’Empire Wind, un parc éolien offshore basé au niveau du terminal maritime de South Brooklyn, pour un montant de 2,5 milliards de dollars et destiné à alimenter un demi-million de foyers, a été interrompue par l’administration Trump.
🚊 L’administration Trump a pris le contrôle du projet de rénovation de Penn Station, jusqu’ici sous la supervision de la MTA, en affirmant que cela permettrait d’économiser 120 millions de dollars pour les contribuables. Amtrak, financé par le gouvernement fédéral, dirigera désormais le projet. La décision a été prise en raison des inefficacités et des controverses entourant la gestion du projet par la MTA.
🚁 L’héliport d’où s’est envolé l’hélicoptère dont le crash a coûté la vie à six personnes le 10 avril sera peut-être transformé en parc public.
Le Colorado en famille, c’est un voyage dans l’Ouest sauvage sous toutes ses formes. C’est aussi une destination qui coche toutes les cases. Que vos enfants soient plutôt musées ou qu’ils trouvent leur bonheur dans les grands espaces, qu’ils aient une passion pour les dinosaures ou les trains, qu’ils aiment crapahuter ou barboter, il y aura toujours une destination pour eux au Colorado.
Que connaît-on vraiment du Colorado ?
Pour certains, le Colorado, c’est le fleuve du même nom; pour d’autres, ce sont les montagnes et les stations de ski. Pour d’autres encore, c’est un vague souvenir de la série Colorado Springs.
Le Colorado, c’est tout ça et bien plus encore. Je l’avoue facilement, le Colorado, c’est l’un des États que je préfère visiter aux États-Unis et celui où je me verrais bien m’installer un jour. Je suis littéralement tombée amoureuse de sa diversité de paysages.
Imaginez débarquer à Denver dans une grande ville, vous retrouver dans une ancienne ville minière, passer par une station de ski, pour terminer dans une région désertique au-dessus d’un canyon à la frontière de l’Utah, en moins de 3 heures de route. Si le Colorado en famille marche si bien, c’est parce qu’il y en a pour tous les goûts et parce qu’il offre une diversité d’expériences avec des thématiques qui plaisent aussi bien aux plus jeunes qu’aux parents.
La saisonnalité d’une visite au Colorado en famille dépend vraiment de ce que l’on vient y chercher. En hiver, on y vient évidemment pour la neige, voire pour le ski. Renseignez-vous sur l’état des routes et vérifiez que votre véhicule soit adapté à la conduite sur neige. En été, la saison est parfaite pour explorer facilement tout l’État sans se soucier des conditions météorologiques. À l’automne et au printemps, les températures sont imprévisibles et il faut rester vigilant à la fraîcheur possible, voire à des chutes de neige.
Mes conseils avant de visiter le Colorado en famille
Il est impossible de tout voir au Colorado à moins d’avoir plusieurs semaines devant soi. Mon conseil est de bien lister ce qui vous attire (villes, montagnes, canyons, héritage de la ruée vers l’or…) et de composer un road trip sur-mesure qui combine vos envies. Pour les séjours courts, il y a déjà beaucoup à faire sur le Front Range, je n’irais pas forcément plus loin. Mais avec plus de temps, il y a de quoi prévoir un périple très varié !
Mon autre conseil : regardez la programmation lors de votre visite du Colorado en famille. En hiver comme en été, vous y trouverez des événements, pour la plupart kid-friendly. Si vous voyagez en janvier, pensez à vérifier les dates du National Western Stock Show. Cette compétition de rodéo est un événement typique du Far West avec une ambiance familiale et des attractions adaptées aux enfants.
Les principales régions du Colorado
Je ferai volontairement l’impasse sur la partie orientale de l’État, plus désertique et rurale, pour me concentrer sur la partie centrale et occidentale, au-delà de la chaîne montagneuse des Rocheuses. C’est cette barrière naturelle de sommets érodés qui vient rompre la monotonie des plaines et des prairies de l’Est de l’État. C’est là où l’infinité du Midwest vient s’échouer pour donner vie à un Ouest accidenté qui alterne entre canyons profonds, successions de hauts sommets, lacs de montagne et plateaux tantôt arides tantôt alpins.
Le Front Range
Colorado Springs. À 1h30 de la ville de la série du même nom, Colorado Springs marque le début de la chaîne du Front Range avec ses célèbres sommets, les Pikes Peaks. Pour un court séjour, mes incontournables à Colorado Springs en famille sont Old Colorado Springs avec ses restaurants et ses petites boutiques ; Manitou Springs, ses eaux naturelles, son mini-centre bohème et ses escaliers sans fin vers Manitou Incline. Et surtout, celui que l’on décrit comme le jardin de formations posées comme par la main des dieux, Gardens of the Gods. Imaginez des arêtes rocheuses à la couleur ocre vive dispersées au milieu de la verdure. C’est un must en famille à découvrir à travers différentes balades, dont certaines très accessibles même avec de jeunes enfants.
Denver. Capitale de l’État et point de chute principal d’un séjour au Colorado en famille, une visite de la ville passe par ses quartiers principaux :
LoDo. Le célèbre quartier central avec sa gare historique, où le transport ferroviaire cohabite avec de bons restaurants et un hôtel de luxe, l’immanquable magasin cowboy de Rockmount Ranch Wear, la rue historique et animée de Larimer Square, l’artère commerçante de 16th Street Mall et bien sûr, le Blue Bear, l’ours bleu de 12m de haut adossé au Musée d’art de Denver.
Capitol Hill. Son capitole et ses musées tous aussi incontournables les uns que les autres.
RiNo. Le quartier artistique et branché où les fresques murales attirent souvent l’oeil des plus jeunes.
LoHi. Le quartier en plein essor où vous pourrez emmener vos enfants découvrir l’immense magasin de sports et d’extérieur de REI. C’est une aventure à part entière avec un mur d’escalade et quelques activités.
Boulder. Avant d’arriver à Boulder, cette adorable ville universitaire au nord de Denver, je vous conseille d’aller faire un tour du côté de l’amphithéâtre naturel de Red Rocks Park. Pas tant pour y voir un spectacle (pas toujours évident avec des enfants plus jeunes), mais déjà pour admirer ce site unique au cœur des parois rocheuses ou se balader sur les sentiers qui le bordent. Une fois à Boulder (que vous pouvez rejoindre en train), prévoyez de flâner sur la rue commerçante de Pearl Street et d’aller passer la tête dans le hall de l’historique Hotel Boulderado. En été, les samedis matins, je ne saurais trop vous recommander d’aller manger un bout au Farmer’s Market. Après cela, si vous êtes véhiculé, partez vous balader sur les hauteurs de la ville au Chautauqua Park.
Fort Collins. En voilà encore une ville au centre animé et vivant. On sent que l’on se rapproche du Wyoming et de la culture de l’Ouest, mais Fort Collins a ce charme raffiné et populaire que j’aime beaucoup. Côté nature, il y a aussi de quoi faire. Avec des enfants, une bonne option est la balade à pieds ou en vélo dans le parc de Poudre River Trail, qui longe la rivière du même nom. Un temps fort pour les plus jeunes est le passage au Fort Collins Museum of Discovery, alors que pour les adultes, ce sera peut-être un stop dans la brasserie Odell Brewing Co (qui est heureusement très kid-friendly). Dans tous les cas, prévoyez un moment pour découvrir Old Town Fort Collins, entre squares typiques, fresques murales colorées et arrêts gourmands.
Le Colorado est façonné par plusieurs chaînes de montagnes, donnant lieu à 58 fourteeners, ces sommets prisés des grimpeurs qui dépassent les 14 000 pieds (environ 4 267 m). Ces randonnées ne sont pas toujours kid-friendly en raison de la durée et de la difficulté de l’ascension. Mais avec 7 chaînes de montagnes différentes, il y a de nombreuses stations de ski et activités de montagne pour profiter du Colorado en famille.
En hiver, évidemment, le Colorado est un paradis pour les skieurs avec des stations à la renommée internationale : Aspen, Vail, Breckenridge, Keystone… Mais attention aux prix qui piquent. En été, la plupart de ces stations proposent des activités très familiales : balades sur les sommets avec montée en téléphérique, tubing, luge d’été, parcours d’accrobranche ou autres complexes d’aventure. Vous aurez le choix entre les stations plus modernes comme Vail ou Keystone et les villes historiques comme Aspen, Breckenridge, Telluride ou Silverton. J’ai un penchant pour ces dernières avec leurs centres-villes historiques mêlant l’influence Far West et le chic qui va avec la pratique d’un sport de luxe.
Aspen est notamment une très bonne base pour partir explorer les Maroon Bells, s’adonner à des activités nature, flâner dans son centre-ville commerçant ou encore découvrir les villes fantômes de la région (je vous en parle un peu plus bas).
Le plateau du Colorado
Ce vaste plateau, à cheval entre l’Utah, l’Arizona, le Nouveau-Mexique et le Colorado, recouvre la partie ouest et sud de l’État. Souvent plus aride, il remonte vers les montagnes et hésite entre deux mondes et deux climats, donnant au Colorado cette diversité unique.
Sa partie sud déroule des terres désertiques avec une monotonie que ne viennent rompre que quelques poignées de mobile-homes, des exploitations de pétrole ou des villes désolées. Mais cette route, il faut la prendre pour découvrir quelques-unes des pépites du Colorado. Notamment deux des parcs nationaux de l’État : les ruines amérindiennes de Mesa Verde et les dunes improbables de Great Sand Dunes.
Dans sa partie nord, on y trouve la chaîne des San Juan Mountains, entre canyons et montagnes. C’est aussi la région des belles villes de montagnes comme Telluride, Ouray ou encore Silverton. À l’ouest, en se rapprochant du Front Range, une petite ville, Salida, invite à faire une pause pour flâner dans ses rues typiques ou profiter de sa rivière qui offre des activités plus sportives. Encore plus à l’ouest, c’est le terrain de jeu de Royal Gorge qui annonce la Pueblo Valley, la partie septentrionale du Front Range, avec l’influence du Nouveau-Mexique frontalier.
Deux itinéraires pour profiter du Colorado en famille
Sur les traces de la ruée vers l’or
La découverte d’or autour des années 1860, notamment dans la région de Pike’s Peak, a bouleversé l’histoire du Colorado. La ruée vers l’or qui s’en est suivie a attiré de nombreux migrants et, dans le même temps, repoussé les natifs pour laisser aujourd’hui place à une histoire minière passionnante. Descendre au cœur d’une mine d’époque, monter dans un train historique et déambuler dans des rues d’un autre temps sont autant d’expériences que je conseille quand on visite le Colorado en famille.
Voici quelques séjours à envisager :
À moins d’une heure de Denver, à l’Est
Idaho Springs, à 40 min à l’ouest de Denver, est à envisager en famille pour une visite d’une journée ou un séjour plus long. Parmi les activités à prévoir en priorité, la visite de la mine d’or Argo et se détendre dans les sources d’eau chaude d’Indian Hot Springs. À 15 min de là, à l’ouest, dans la paisible petite ville de Georgetown, un train historique vous conduira sur l’ancienne route de la ruée vers l’or, avec la possibilité de visiter une mine d’argent à Silver Plume.
Si vous préférez mettre le cap au nord, à 20 min d’Idaho Springs, se trouve l’une des premières villes de la ruée vers l’or : Central City, la « ville de l’or », connue pour son musée, le Gilpin Historical Society, ses visites de mines, son casino et son centre-ville historique. Juste à côté, même ambiance et même décor à Black Hawk, une petite ville historique nichée dans les contreforts des Rocheuses. Les deux villes sont séparées par 5 min de voiture et se visitent facilement ensemble.
Dans les Pikes Peak (à 2h30 au sud-ouest de Denver)
Si je ne devais choisir qu’une expérience, je privilégierais peut-être Cripple Creek pour un séjour immersif dans son centre historique bordé de saloons, ses ânes, et ses allées de traverses en terres battues. De là, vous pourrez visiter la mine de Mollie Kathleen Gold Mine, découvrir la sulfureuse histoire de la ruée vers l’or de la région au Cripple Creek Heritage Center et monter dans un train à vapeur. Vous pourrez aussi pousser jusqu’aux mines de Victor (certaines toujours en fonctionnement, d’autres abandonnées) et découvrir le musée Victor Lowell Thomas Museum.
Ailleurs dans l’État, vous trouverez une autre ville très importante dans l’histoire de la ruée vers l’or du Colorado : Leadville, à 2h de Denver, dans les montagnes du sud.
L’héritage minier du Colorado se retrouve presque partout dans l’État. N’hésitez pas à regarder autour de vous, il y a probablement un site minier. Vous trouverez des musées dédiés à cette partie de l’histoire de la région dans de nombreuses villes, comme Golden, avec le Mines Museum of Earth Science, ou encore à Colorado Springs, avec le Western Museum of Mining & Industry, ou encore à Boulder avec le Nederland Mining Museum.
Sans aller loin, le Denver Museum of Nature & Science vous contera cette histoire fascinante. Les enfants adoreront s’initier à la recherche d’or avec le gold panning, certaines mines en proposent en complément de la visite. Une autre expérience qui plaira sûrement aux plus jeunes est la visite de villes fantômes, avec des vestiges d’anciennes mines et des cabines en bois traditionnelles dispersées un peu partout dans les montagnes du Colorado : Ashcroft Ghost Town et Independance près d’Aspen, St. Elmo quelque part au milieu des montagnes Sawatch, Phantom Canyon Creek ou Teller City près de Cripple Creek, ou encore Russell Gulch près de Central City.
De parcs en parcs
Le Colorado est, après la Californie et l’Utah, l’état continental qui concentre le plus de parcs nationaux aux États-Unis. Au total, il cumule 4 parcs nationaux d’une diversité incroyable : le parc national des Rocheuses, et dans les montagnes du même nom, le canyon vertigineux de Black Canyon of the Gunnison, les ruines pueblos nichées dans la roche de Mesa Verde, ou encore les dunes de sable improbables de Great Sand Dunes balayées du plateau désertique du Colorado et ramassées aux pieds des montagnes des Sangre de Cristo Mountains. Voici un itinéraire que vous pourrez suivre pour découvrir ces sites avec un parc bonus.
Le parc national des Rocheuses
Après une visite de Denver, et peut-être un arrêt à Boulder et au Red Rocks Park, je roulerais vers le nord en direction d’Estes Park pour visiter le parc national des Rocheuses sans oublier de prendre le temps de découvrir la ville d’Estes Park, son lac, ses troupeaux de cervidés jamais bien loin et le célèbre hôtel Stanley Hotel qui a inspiré le film The Shining. En été, il vous faut une réservation pour visiter le parc national des Rocheuses, que l’on peut traverser d’est en ouest pour rejoindre la partie de Grand Lake à l’ouest. Petit conseil : si vous voulez voir Bear Lake et Sprague Lake, prévoyez d’y être très tôt et partez ensuite explorer le reste du parc. La route de la Trail Ridge Road n’est pas ouverte toute l’année, hors saison, il est donc impossible de traverser le parc.
Colorado National Monument
De là, je mettraisq le cap au sud-ouest mais en m’arrêtant dans la ville de Glenwood Springs pour un plouf dans une immense piscine d’eau chaude naturelle avec vue sur les montagnes. Si vous avez plus de temps, prévoyez un crochet en passant par Frisco. Ce que je préfère surtout en famille, c’est de marcher au bord de son lac et de flâner dans son joli centre-ville. Colorado National Monument est un parc encore un peu confidentiel, très facile à visiter en famille, avec des points de vue réguliers sur l’immense canyon et des marches faciles sur les hauteurs ou dans le cœur du canyon. Il y a fort à parier qu’il passera bientôt du statut de monument national à celui de parc national. Je vous conseille le détour, c’est une très bonne raison de pousser aussi loin à l’ouest de l’État.
Black Canyon of the Gunnison
Je poserais ensuite mes valises à Montrose pour aller passer la demi-journée sur la rive du profond et sombre canyon de Black Canyon of the Gunnison et je prévoirais du temps pour découvrir les musées de Montrose. Un des musées que je préfère au Colorado s’y trouve, c’est la reconstitution du village de Far West du Museum of the Mountain West. Avec des enfants, je visiterais aussi le très instructif et ludique musée des amérindiens de Ute Indian Museum. Enfin, j’irais passer une journée, idéalement une nuit aussi, du côté de Ridgway et de la très belle petite ville d’Ouray, nichée au pied du Box Cañon Falls Park.
Mesa Verde
En chemin vers le sud de l’État, je m’arrêterais dans l’élégante station de Telluride. Je passerais la journée dans le parc national de Mesa Verde où je réserverais au visitor center, à l’entrée, une visite de Balcony House et/ou Spruce Tree House (plus accessible avec de jeunes enfants). Le camping au cœur du parc est très agréable, mais sinon, il va falloir prévoir de la route pour sortir de la zone principale du parc et rejoindre des infrastructures hôtelières du côté de Cortez. Je rejoindrais ensuite Durango pour pouvoir visiter le joli centre-ville et pourquoi pas prévoir de rejoindre Silverton via le train mythique Durango & Silverton Narrow Gauge Railroad. Cela peut être une expérience magique en famille, mais il faut anticiper le long trajet.
En chemin vers Great Sand Dunes, il faut faire le plein de provisions, car la zone est assez désertique. Un arrêt à Pagosa Springs pour profiter des sources d’eau chaudes est toujours une bonne idée. Great Sand Dunes est un autre parc qui mériterait de camper pour être sur place et profiter du spectacle des dunes en fin et début de journée. Sinon, Alamosa, à 30 minutes de là, est une bonne alternative pour se loger près du parc. Dans tous les cas, marcher dans les dunes au coucher du soleil est une expérience que je recommande vivement.
L’autre grosse attraction du parc, surtout avec des enfants, c’est de faire de la luge ou du snowboard sur les dunes. Vous trouvez toutes les informations pour louer le matériel par ici. Au printemps, Medano Creek est aussi un incontournable kid-friendly quand la fonte des neiges alimente le petit ruisseau. Les enfants adorent y barboter, les dunes en fond. De retour vers Denver, j’essayerais de faire un arrêt à Cripple Creek (avec une nuit sur place idéalement). Puis, je rejoindrais Colorado Springs, avec un passage par la route scénique des Pike Peaks et je m’arrêterais un jour à Colorado Springs.
Top 5 à faire au Colorado en famille
1 – Les musées pour enfants
On retrouve des musées pour enfants dans la plupart des grandes villes du Front Range dont :
Children’s Museum of Denver : Dans la liste des musées pour enfants du Colorado, celui de Denver arrive bien sûr en tête de liste.
Denver Museum of Nature & Science(Denver) : Le musée des sciences avec son planétarium, son théâtre IMAX et ses expositions interactives est un immense terrain de jeux pour toute la famille.
History Colorado Center (Denver) : Le musée d’histoire a des parties très ludiques, comme un simulateur de tempête et différents espaces pour les enfants.
Wings Over the Rockies Air & Space Museum(Denver) : Le musée expose une belle collection d’avions militaires et historiques avec des répliques de vaisseaux spatiaux et des simulateurs de vol.
Ghost Town Museum(Colorado Springs) : Une expérience immersive dans une reconstitution de ville Far West d’époque.
Il y a de très nombreuses sources d’eaux chaudes au Colorado, particulièrement dans les montagnes. Dans de grandes piscines municipales, de petits bassins plus intimistes ou encore en accès libre et gratuit directement dans la nature, on trouve différentes variantes. Certaines sont plus kid-friendly que d’autres. Certains de ces établissements sont municipaux et donc particulièrement adaptés quand on visite le Colorado en famille. Voici quelques sources particulièrement kid-friendly :
Ouray Hot Spring Pool dans la petite ville d’Ouray, près de Montrose avec les montagnes en arrière-plan.
Indian Hot Springs à Idaho Springs, à 40 minutes de Denver, une piscine intérieure familiale.
Glenwood Hot Springs, à Glenwood Springs sur la route de l’Ouest, avec sa jolie vue sur les montagnes.
Pagosa Springs avec ses bassins en surplomb de la rivière.
Il y a des sites assez exceptionnels au Colorado sur les dinausaures, en voici quelques-uns :
Dinosaur National Monument(Utah) : À cheval entre l’Utah et le Colorado, c’est l’un des meilleurs sites du pays pour voir des empreintes et des squelettes de dinosaures, notamment au Quarry Exhibit Hall, avec ses centaines de fossiles de dinosaures préhistoriques intégrés dans les roches.
Dinosaur Ridge (Morrison) : L’un des sites fossiles les plus célèbres du Colorado, qui concentre une importante collection d’empreintes et de fossiles du Jurassique et du Crétacé.
Rocky Mountain Dinosaur Resource Center(Woodland Park) : Il n’est pas situé près du parc national des Rocheuses comme son nom pourrait le suggérer. Ce centre dans les Pike Peaks expose de façon interactive des répliques grandeur nature de dinosaures, et on y trouve aussi de nombreux fossiles.
Garden Park Fossil Area(Cañon City) : L’une des plus grandes collections de fossiles de dinosaures du Colorado, un site en plein air qui se découvre en se baladant.
Delta County Museum (Delta) : Le musée lie l’histoire naturelle de la région et ses découvertes paléontologiques.
4 – Les activités outdoor
Une des raisons qui rend le Colorado adapté aux voyages en famille, c’est ses activités nature. Voici quelques idées qui marchent toujours bien au Colorado en famille :
Balades dans les lacs. Il y en a tellement au Colorado. C’est une aventure à choisir en fonction de la durée et de la difficulté de la balade. Les Maroon Bells permettent d’observer de magnifiques lacs lors de balades familiales. Renseignez-vous bien sur l’accès au parking en pleine saison.
Rafting. Vous pourrez aussi faire des activités organisées comme du rafting (il y a de nombreuses options à Salida notamment).
Pêche. Une activité marrante avec des enfants, mais qui mérite parfois une licence ou un équipement. À Estes Park, vous pourrez facilement faire de la pêche en famille et louer votre matériel sur place au Trout Haven Ranch Trout Pond.
Activités à sensations, parcours de tyroliennes, luge d’été, accrobranche… Vous en trouverez dans presque chaque station et ville de montagne. J’aime beaucoup Royal Gorge Bridge et ses attractions à sensation au-dessus du canyon. Cela n’est pas donné, mais se balancer ou voler au-dessus d’un canyon vertigineux est une expérience assez unique.
5 – Les trains
Il y a de nombreux trains historiques dans l’État. À commencer par Durango et Silverton pour un trajet historique à la journée, ou pour une plus courte excursion à Georgetown. On retrouve aussi de petits trains à vapeur qui font le plaisir des enfants, comme à Cripple Creek, et des musées sur la thématique, dont :
Colorado Model Railroad Museum (Greeley) : L’une des plus grandes expositions de modèles réduits de trains située à 1h au nord de Denver.
Colorado Railroad Museum (Golden) : Une collection de locomotives et wagons historiques avec des expositions interactives qui vont faire plaisir aux amateurs de trains.
La pépite qui va mettre des étoiles dans les yeux de vos enfants
Allez voir les animaux sauvages, c’est toujours une expérience magique quand on visite le Colorado en famille. Il y a de nombreuses réserves et parcs où observer la faune locale. Voici quelques exemples de lieux :
Estes Park (dans les prairies de la ville, les jardins) pour voir des cervidés. On peut en observer facilement au détour d’une balade dans la ville.
Le parc national des Rocheuses pour observer peut-être un wapiti, voire même un ours, ou plus fréquemment, des marmottes, des aigles ou d’autres animaux et petits rongeurs de la région.
Rocky Mountain Arsenal National Wildlife Refuge, au nord de Denver, pour voir des bisons avec la skyline de Denver en fond.
Alamosa National Wildlife Refuge pour voir des pronghorns, des oies et peut-être même des coyotes.
De façon générale, les wildlife refuges sont des endroits propices à l’observation de la vie sauvage, regardez sur Google Maps pour localiser ceux près de vous.
Le bon plan kid-friendly qui marche bien en Colorado
Bass Pro Shop est une chaîne d’équipements et de sports d’extérieur. On trouve des magasins dans tout le pays, et un passage dans le magasin est toujours une expérience à part entière. L’entrée, avec sa cheminée et ses cerfs empaillés, donne le ton. On se perd ensuite dans les rayons sans fin de pêche, de chasse, de bateaux, de camping, mais aussi d’habits et de snacks. Au fond du magasin, on trouve généralement un immense aquarium, parfois des simulations de tir. C’est très cow-boy dans l’âme, un voyage au cœur de l’Amérique profonde. Si vous n’avez jamais été dans un Bass Pro Shop, je vous le conseille au moins une fois, cela plaît généralement bien aux enfants. Vous trouverez un Bass Pro Shop à Denver et un à Colorado Springs.
L’événement baptisé Cercle Odyssey promet d’être spectaculaire. Conçue comme une expérience immersive à 360°, cette série de concerts invite les spectateurs à venir écouter leurs artistes préférés « comme dans un tableau vivant », avec des vidéos artistiques et nature projetées sur les murs et les plafonds, des jeux de sons et lumière prodigieux, le tout synchronisé en direct avec la musique.
« Nomade », la première édition du Cercle Odyssey, s’invitera d’abord à Mexico City à la fin du mois d’avril avant de prendre place à Los Angeles du mercredi 7 au dimanche 11 mai. Organisé au Convention Center dans le quartier de Downtown Los Angeles, l’événement recevra successivement les artistes Paul Kalkbrenner, Empire of the Sun, Moby, The Blaze et Black Coffee. Une troisième étape est annoncée à Paris à la fin du mois de mai.
Habitué à la scène de Los Angeles, le duo français The Blaze, composé de Guillaume et Jonathan Alric, invitera son répertoire de musique électronique le samedi 10 mai à 5pm et 9pm. Le prix des tickets annoncé est de 240$. Détail qui compte : l’usage des téléphones est interdit.
En attendant que les températures nous permettent (enfin) d’investir les terrasses fraîchement installées à New York, il est encore temps de profiter de l’offre riche de shows à Broadway ce printemps. Plusieurs célébrités sont en haut de l’affiche en ce moment, dont l’emblématique George Clooney, mais aussi l’acteur irlandais Andrew Scott qui s’est illustré récemment dans « Ripley », ou encore Sarah Snook de la série « Succession ». Attention car les prix de ces spectacles de VIP ont tendance à grimper, nous vous avons donc aussi sélectionné d’autres représentations plus abordables.
Tapis rouge de stars pour la première de « Good Night and Good luck », à Broadway, il y a quelques jours : Jennifer Lopez, Uma Thurman, Kylie Minogue, Anna Wintour… La pièce est l’adaptation du film du même nom déjà réalisé par George Clooney en 2005. Elle a lieu dans les États-Unis des années 1950, en pleine Guerre Froide et suit un présentateur de CBS, Edward R. Murrow, qui utilise sa voix pour dénoncer l’administration de Joseph McCarthy et sa campagne contre les Américains soupçonnés d’être communistes. Un rôle sur mesure et un enjeu très actuel pour George Clooney, démocrate farouche qui s’est déjà inquiété de la perte de liberté de la presse américaine, contrôlée par des milliardaires proches de Donald Trump. La presse peut sauver la démocratie, fait valoir la pièce, et elle invite à libérer la parole pour protester. D’ici à imaginer que George Clooney aurait des ambitions politiques, il n’y a qu’un pas… Qu’il promet ne pas vouloir faire.
« Good night and good luck » au Winter Garden Theatre, 1634 Broadway – Jusqu’au dimanche 8 juin 2025. Plus d’infos ici
C’est un véritable morceau de bravoure d’acteur auquel se livre Andrew Scott dans « Vanya », l’adaptation contemporaine de la pièce « Uncle Vanya » d’Anton Tchekhov (1860-1904). Dans cette version, l’histoire est transposée de la Russie du XIXᵉ siècle à l’Irlande des années 1950. L’acteur irlandais joue le rôle principal, un homme qui a sacrifié son ambition pour soutenir un beau-frère incapable. Il joue aussi ce beau-frère, mais aussi une nièce exploitée, une jeune épouse négligée et plusieurs autres, pour un total de 8 personnages ! S’il utilise quelques accessoires et éléments de décor pour différencier les rôles, sa capacité à se transformer instantanément et à jouer chaque personnage avec justesse et intensité est époustouflante. Au départ, plusieurs acteurs devaient jouer dans cette pièce, mais les premières lectures ont conduit à ce choix artistique, pour montrer que les défis des personnages sont au final plus similaires qu’ils ne le pensent. Andrew Scott, véritable « couteau suisse humain » selon le New York Times, s’impose comme un acteur exceptionnel de sa génération.
« Vanya » au Lucile Lorthel Theater, 212 Christopher Str. – Jusqu’au dimanche 11 mai 2025.Billets ici
Sarah Snook, la captivante Siobhan de la série « Succession », change de registre avec le premier rôle de la pièce « The Picture of Dorian Gray », adaptée du roman éponyme d’Oscar Wilde, à Broadway. Elle se livre à une performance époustouflante où elle joue Lord Henry et Dorian Gray – mais aussi 24 autres personnages- tout cela grâce à un mélange habile de jeu, de vidéos en live et de vidéos enregistrées. Cette technique, appelée « cinetheater », a été développée par le metteur en scène de cette pièce, Kip Williams, il y a une dizaine d’années et adaptée à ce classique. « Cela parle de dissimulation et de révélation, mettre un masque, l’enlever », explique Sarah Snook.
« The Picture of Dorian Gray » au Music Box Theatre, 239 W 45th St. – Jusqu’au dimanche 29 juin 2025. Plus d’infos ici
« Hadestown » aux 8 Tony Awards
Ce classique de Broadway, qui a décroché huit Tony Awards lors de sa sortie en 2019, est un incontournable. Il suit des personnages de la mythologie grecque revisitée : Eurydice souffre du frimas et de la famine et rencontre Orphée, qui la demande en mariage, mais elle doute car ils sont dans la pauvreté. Il lui conte alors l’histoire de Hadès qui vient chercher sa femme Perséphone, désespérée de retourner à Hadestown. La suite est celle des rebondissements mythologiques, entre tromperie et drame, mais elle est racontée de façon drôle et compréhensible, grâce à des chansons entraînantes et à une mise en scène brillante. Vous ne verrez pas passer ces 2h30 en compagnie des dieux grecs.
« Hadestown »au Walter Kerr Theater, 219 W 48th St. – Jusqu’à fin novembre 2025. Plus d’infos ici
L’adaptation de ce roman de S.E Hinton de 1967 connaît un grand succès en salles, et a même décroché le Tony Award de la meilleure comédie musicale. L’histoire est un classique : dans la petite ville de Tulsa, en Oklahoma, en 1966, Ponyboy, Sodapop et Darrel appartiennent à la bande des Greasers, des jeunes délinquants issus des quartiers défavorisés. Leurs rivaux sont les Socs, des fils de bourgeois. S’ensuit une bagarre violente, et une course-poursuite avec la police. Le scénario pourrait faire penser à un mauvais Grease, saupoudré de musique rétro et de costumes ringards, mais la mise en scène a su préserver la brutalité et la naïveté des émois adolescents. Les jeunes acteurs, qui ont tous obtenu ici leurs premiers rôles à Broadway, ont cette énergie brute et sensible caractéristique des adolescents.
« The Outsiders » au Jacobs Theatre, 242 West 45th St. – Jusqu’au dimanche 4 janvier 2026. Plus d’infos ici
Qui n’a pas une fois dans sa vie passé la nuit à réviser des examens la veille du jour J ? C’est l’objet de la pièce « All Nighter », qui met en scène 5 jeunes comédiennes en vue, qui ont joué dans le film « Bottoms »ou encore « The sex lives of college girls ». Cette nuit de travail est aussi l’aboutissement de quatre ans d’université et d’amitié pour ces jeunes femmes, qui s’apprêtent à déménager et entrer dans la vie active. L’occasion idéale pour délivrer secrets, tensions et non-dits, et de creuser la réflexion sur comment forger et garder des relations à l’âge adulte. On aurait aimé que la discussion s’étende sur le féminisme et l’ère post-MeToo, mais les fiches n’attendent pas.
« All Nighter » au Robert W. Wilson MCC Theatre Space, 511 W 52nd St. – Jusqu’au vendredi 18 mai 2025. Plus d’infos ici.
Quand vous faites une recherche sur la « gold card » sur Internet, vous ne verrez presque que des pubs pour une carte bancaire Amex. Cela pourrait changer bientôt avec la mise en service officielle de la « carte dorée » annoncée par Donald Trump. Son objectif : donner le statut de résident permanent aux étrangers qui achètent le précieux document pour cinq millions de dollars et leur ouvrir la voie de la citoyenneté américaine.
Enthousiaste, le locataire de la Maison-Blanche lui-même a fait monter la sauce en dévoilant un exemplaire aux journalistes à bord d’Air Force One début avril. Son visage, flanqué de la Statue de la liberté et du pygargue à tête blanche, l’emblème national, apparaît dessus aux côtés de sa signature, du nombre « 5 000 000 » et de l’inscription « The Trump Card ». « Des personnes fortunées viendront s’installer dans notre pays grâce à cette carte », a-t-il déclaré en février en annonçant le projet depuis le Bureau ovale. « Elles seront riches, auront du succès, dépenseront beaucoup d’argent, paieront beaucoup d’impôts et emploieront beaucoup de personnes ».
Présentée par le républicain comme une version « plus sophistiquée de la green card », la « gold card » doit remplacer le programme EB-5, qui permet à tout individu investissant entre 800 000 dollars et 1 million de dollars dans l’économie américaine, avec des objectifs spécifiques en termes d’emplois, d’obtenir le statut de résident permanent. En 2024, un nombre record de ces visas (12 055) a été délivré, essentiellement à des ressortissants chinois (69%). Mais le gouvernement Trump considère que la procédure, fondée en 1990 pour stimuler l’activité, est « ridicule », « bourrée de fraude » et permet « d’obtenir une carte verte à bas prix », selon les termes employés par le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick.
Légalité contestée
À la fin mars, ce dernier a indiqué dans un podcast que les États-Unis avaient vendu « mille gold cards » la veille de l’enregistrement – en réalité, aucune transaction n’a encore eu lieu, selon le New York Times, qui précise que les équipes d’Elon Musk sont en train de plancher sur un site pour traiter les demandes. D’après le ministre, quelque 37 millions de personnes dans le monde peuvent se l’offrir. Et Donald Trump pense pouvoir en écouler un million, avec l’espoir de réduire le déficit des États-Unis (1 300 milliards de dollars).
Le programme annoncé suscite néanmoins de nombreuses interrogations tant sur le plan pratique que philosophique. Les experts font remarquer que seul le Congrès peut décider de créer de nouvelles catégories de visas et de voies vers la citoyenneté, ainsi que supprimer les programmes migratoires existants comme l’EB-5. Autrement dit, la « gold card » pourrait être illégale.
Ming Chen, professeure de droit à l’University of California College of the Law, San Francisco (UC Law) et spécialiste des questions d’immigration, confirme que les parlementaires – et non le président – devront définir les détails du nouveau programme, comme les mécanismes de mise en vigueur et de prévention des abus, pour qu’il soit valide.
Peu d’engouement chez les fortunés
Par ailleurs, elle se dit « inquiète » quant au tarif élevé demandé et de l’absence d’obligation d’investissement économique rattaché au projet trumpien. « Ironiquement, ce prix plus élevé pourrait déprécier la citoyenneté américaine en la transformant en une simple transaction commerciale, affirme-t-elle. La citoyenneté est précieuse pour renforcer un pays, mais ce type de document peut attirer des personnes motivées uniquement par des intérêts financiers, peu soucieuses du bien-être de la nation et peu engagées dans son développement à long terme. C’est le genre de problème qui a conduit le Royaume-Uni à supprimer son visa d’investisseur, largement utilisé par les oligarques russes ». D’ailleurs, Donald Trump n’a pas exclu de vendre des « gold cards » à ces derniers. « J’en connais qui sont très gentils », s’est-il justifié.
Pour Sophie Raven, avocate d’immigration franco-américaine à New York, c’est ni plus ni moins qu’une « mauvaise idée ». « À partir du moment où l’on obtient une carte verte, on est imposé sur les revenus mondiaux. Je ne vois pas pourquoi des personnes très riches, même si elles ne font aucun business aux États-Unis, voudraient se retrouver taxées de la sorte ».
Un sentiment confirmé par le magazine Forbes, qui a sondé dix-huit milliardaires aux quatre coins du monde et constaté qu’il y avait peu d’engouement pour cette carte. Seul deux d’entre eux se sont dits intéressés. Trois ont hésité.
Donald Trump a indiqué que les détenteurs de « gold cards » ne seront pas soumis à l’impôt sur leurs revenus non-américains. Mais, là encore, le président n’a pas l’autorité d’en décider. Seul le Congrès peut modifier le code fiscal. Or, comme une super-majorité de soixante voix sur cent est requise au Sénat pour simplement ouvrir le débat sur la plupart des projets de loi, les républicains doivent obtenir l’appui de démocrates s’ils veulent arriver à leurs fins. Autrement dit, c’est mission quasi-impossible.