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CNRS : La plus grande caméra numérique du monde assemblée à Stanford

C’est une prouesse à la fois technique et scientifique qui vient d’être dévoilée au SLAC National Accelerator Laboratory de Stanford : la caméra LSST (Legacy Survey of Space and Time) est la plus grande caméra numérique jamais construite, et elle sera installée d’ici à la fin du mois à l’observatoire Vera Rubin au Chili.

Pendant dix ans, cette caméra va prendre chaque jour environ 800 clichés du ciel de l’hémisphère sud, afin d’étudier et cartographier en 3D l’Univers observable dit « statique » et surveiller les phénomènes célestes dits « transitoires ». Chacun de ces clichés sera d’une surface équivalente à 40 fois celle de la Lune. « Cette caméra pèse près de 2,8 tonnes et est dotée de 3,2 milliards de pixels, qui permettront de prendre des images du ciel d’une qualité jusqu’ici jamais atteinte. Elle permettra ainsi d’observer des objets astronomiques à très faible luminosité, donc très lointains », explique Aaron Roodman, professeur au SLAC National Accelerator Laboratory et deputy director de l’observatoire Rubin. Autant de superlatifs qui valent à la LSST d’être désormais inscrite au livre Guinness des Records.

Un projet de 20 ans

Ce projet d’envergure aura mis plus de vingt ans à voir le jour, et aura mobilisé de nombreux scientifiques, au premier rang desquels on trouve plusieurs laboratoires français du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), comme l’explique Johan Brégeon, chargé de recherches au Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie de Grenoble, et responsable scientifique du projet Rubin LSST en France. « Une dizaine de laboratoires du CNRS ont mis leurs forces en commun pour développer l’électronique des capteurs et la mécanique de changement des filtres, précise le scientifique. Le SLAC et le CNRS ont des liens très forts depuis des décennies, et nous sommes reconnus pour notre expertise et nos méthodes de travail. »

Les capteurs CCD (charge-couple device) captent chaque grain de lumière et le transforment en électricité. La distribution de la charge électrique en fonction du nombre de photons représente ce qu’on voit dans le ciel. Plusieurs filtres seront en effet nécessaires afin de voir des étoiles à différentes longueurs d’ondes. « Quant aux filtres, ils mesurent chacun 60 centimètres de diamètre, et pèsent près de 30 kilos. Ils doivent être positionnés avec une précision de 300 microns, et en moins de 90 secondes . Sur les 10 ans de ce projet, les filtres seront changés environ 100 000 fois. »

Le plus grand catalogue de données sur l’univers

La construction de la LSST est l’aboutissement de plus de vingt ans de travaux : « Les premiers grands relevés du ciel ont commencé au début des années 2000. Nous avons depuis travaillé à définir l’instrument idéal qui nous permet de voir de très petits objets dans un grand morceau de ciel, puis à démontrer que le projet serait réalisable dans une vingtaine d’années grâce aux avancées technologiques. Il ne restait plus qu’à trouver les fonds nécessaires pour financer ce projet, que la France a rejoint dès 2002. », explique Johan Brégeon.

Cette cartographie du ciel sera le plus grand catalogue de données sur l’univers jamais réalisé. En plus des images de plus de 17 milliards d’étoiles et 20 milliards de galaxies observables, les données serviront à étudier l’énergie sombre, identifiée comme le moteur de l’expansion accélérée de l’univers, et la matière noire, qui à elles deux constituent plus de 95% du cosmos. Les premières images sont attendues au printemps 2025.

Un concert familial en français à Manhattan

À la recherche d’une activité pour occuper bout d’chou ? La Petite École vient à votre rescousse. La maternelle bilingue de Manhattan présente un concert pour petits et grands enfants à la Church of the Ascension, le samedi 1er juin.

À la baguette, les auteurs-compositeurs-interprètes français Joséphine Ancelle et Rémy de Laroque, qui viennent de sortir « On a gagné », un hymne officieux des Jeux Olympiques de Paris. 

Le duo proposera un spectacle interactif d’une heure en français pour toute la famille. Les morceaux évoqueront les animaux, les couleurs, les parents, l’imaginaire… Préparez-vous à « danser, chanter, écrire, applaudir, sauter, taper du pied », d’après la promo. Venez aussi équipés de maracas et de tambourins si vous en avez, mais aussi de peluches, doudous et couvertures (il y aura peu de sièges).

Parisiens installés dans l’agglomération de New York et musiciens à La Petite École, Joséphine Ancelle et Rémy de Laroque sont spécialisés dans les chansons pour enfants. La première a sorti en 2021 « Les Chansons de La Petite École », un album de morceaux bilingues pour aider les petits à accomplir les gestes du quotidien à l’école (faire la sieste, dire bonjour…).

Sandrine Vohra (Denver) : Entrepreneuriat, divorce et découverte de ma propre multiculture

Cette semaine, French Expat vous révèle le parcours de Sandrine Vohra, une Française établie dans la région de Denver depuis plus de 20 ans. Son aventure commence après ses études en école de commerce, lorsqu’elle décide de poursuivre son éducation en Californie. C’est là-bas, loin de son pays d’origine, que Sandrine prend conscience de sa propre diversité, notamment lorsque des étudiants la surnomment « coconut » (blanche à l’intérieur et marron à l’extérieur), une expérience marquante qui façonnera la suite de son parcours.

Après quelques années passées en Allemagne, elle revient s’installer aux États-Unis avec son petit ami, et c’est alors qu’elle découvre le Colorado. Elle décide de se lancer dans l’entrepreneuriat et fonde Mikado International, une entreprise qui se spécialise dans le marketing multiculturel. Et malgré les défis rencontrés dans un État alors moins diversifié que la France, Mikado devient leader dans son domaine.

Lorsque l’on devient chef d’entreprise, il n’est pas toujours facile de tracer une ligne claire et franche entre vie privée et vie professionnelle. Et Sandrine Vohra n’y fait pas exception. Elle revient aussi dans cet épisode sur son expérience en tant que mère célibataire aux États-Unis et aborde des sujets sensibles tels que le stress post-divorce et la difficulté de demander de l’aide avec beaucoup de recul et de transparence.

Au-delà de son récit personnel, Sandrine souligne l’importance capitale de la diversité dans tous les aspects de la vie, de la sphère professionnelle à l’éducation de ses enfants. Son parcours de Franco-indo-américaine illustre la richesse des cultures multiples qu’elle incarne. 

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

Visas : À l’approche des JO, les délais s’envolent à l’ambassade américaine de Paris

Ces derniers mois, beaucoup de Français expatriés aux États-Unis ou sur le point de s’y installer en ont fait l’amère expérience : les délais se sont envolés pour les visas qui nécessitent un rendez-vous à l’ambassade américaine de Paris. De 6 à 8 mois environ en temps normal, ils se sont allongés jusqu’à plus d’un an dans certains cas, selon plusieurs témoignages recueillis par French Morning ces deux dernières semaines. Conséquence : des Français qui espéraient obtenir le précieux sésame cet été, ou le renouveler à l’occasion d’un retour au pays, doivent revoir leurs plans, avec parfois de lourds impacts sur leur vie personnelle et professionnelle.

Le personnel mobilisé pour les JO et commémorations

En cause : un manque de personnel au sein de l’ambassade américaine de Paris, mobilisée par les Jeux Olympiques (du 26 juillet au 11 août) et et Paralympiques (du 28 août au 8 septembre 2024) et les commémorations des 80 ans du Débarquement. « L’ambassade concentrera la plupart de ses ressources sur les services destinés aux citoyens américains durant les Jeux Olympiques et Paralympiques cet été, confirme un porte-parole du Département d’Etat américain à French Morning. Le traitement des visas durant cette période sera limité aux diplomates, officiels, et aux situations d’urgence exceptionnelle, ainsi qu’aux personnes éligibles à une dispense d’entretien en personne.»

Christopher Weissberg, député des Français d’Amérique du Nord, a reçu de nombreuses interpellations de Français en difficulté pour obtenir leur visa, sujet auquel il a consacré sa newsletter du 18 mars dernier. « Cela fait deux ou trois mois que c’est comme ça : ce n’est pas un enjeu politique du tout, mais de ressources humaines, affirme l’élu à French Morning. Actuellement, il y a plusieurs personnes non remplacées à l’ambassade. Ajoutez à cela les JO et le Débarquement, avec une énorme délégation américaine qui sollicite les agents… Dans les 4-5 prochains mois, ce sera compliqué, il n’y aura pas beaucoup de rendez-vous. C’est sûr que ce n’est pas très satisfaisant, mais il faut que les gens s’organisent autrement. »

Il recommande d’anticiper, de guetter les créneaux mis à jour régulièrement sur le site de l’ambassade américaine, de solliciter des rendez-vous en urgence quand la situation le justifie, ou de déposer son dossier dans un consulat américain hors de France, en vérifiant les délais d’attente sur ce site (une alternative dont le succès n’est toutefois pas garanti). Le député rappelle que les Français vivant aux États-Unis dont le visa est sur le point d’expirer peuvent demander une extension de leur titre au Département d’État, généralement conciliant. Inutile, en revanche, de solliciter les consulats français aux États-Unis, qui ne sont pas compétents en la matière. Surtout, il exhorte ses concitoyens à ne pas quitter le pays sans rendez-vous, au risque de ne plus pouvoir rentrer.

Prendre rendez-vous ailleurs qu’à Paris

Face à cet embouteillage, certains Français se retrouvent pris au dépourvu. Charlotte, son mari et leurs deux enfants, installés à Los Angeles depuis 2019, avaient prévu de renouveler leur visa E2 employé cet été à Paris, à l’occasion de vacances en France très attendues. Faute de rendez-vous, ils ont dû se résoudre à annuler le voyage et à inscrire leur aîné à de coûteux Summer camps. Ils ne pourront pas non plus rentrer à Noël, n’ayant pas de créneau avant janvier 2025. La mère de famille ne décolère pas : « Depuis que nous sommes aux États-Unis, on a fait trois visas et à chaque fois ça a été la galère. On nous a dit que l’ambassade était fermée à cause des JO, et qu’ils se concentraient sur leurs ressortissants, mais je trouve ça injuste. On a l’impression d’être des marionnettes !»

De son côté, Asif Arif, avocat spécialiste de l’immigration entre la France et les États-Unis installé à Newport Beach (Californie) et membre de la American immigration lawyers association, regrette « un manque de communication » de l’ambassade américaine de Paris sur ce sujet brûlant aux lourdes conséquences parfois. « Un client, qui veut monter une affaire dans la crêpe industrielle à Los Angeles, se retrouvait avec une date de rendez-vous en avril 2025 au lieu de septembre 2024, ce qui changeait complètement ses plans. Derrière un visa E2, c’est une personne qui refait sa vie aux États-Unis, avec sa famille, en mettant parfois toutes ses économies dans son projet ou en prenant un prêt » rappelle-t-il. Pour lui, la solution aurait été d’ouvrir des rendez-vous dans les consulats américain de province, comme Bordeaux. 

« J’ai réussi à avancer un rendez-vous à fin septembre pour un client, mais les autres sont en train de tout revoir, certains pour aller déposer une demande de visa dans un autre pays, déplore-t-il. Ça devient un nightmare. » Il regrette un mauvais signal, pour l’immigration française aux États-Unis, après l’annonce « en grande pompe » de l’extension de la durée du visa E, de 2 à 4 ans, effective depuis novembre 2023, comme French Morning en parlait ici.

Après l’Eurovision, Slimane se lance dans une tournée nord-américaine

En interprétant son titre « Mon Amour » lors de la finale de l’Eurovision 2024, qui s’est déroulée le samedi 11 mai en Suède, Slimane s’est emparé de la quatrième place du concours européen de la chanson. Au lendemain de sa prestation remarquée, le chanteur français de 34 ans a annoncé une tournée internationale qui le mènera début 2025 jusqu’au Canada et aux États-Unis.

Grand vainqueur de la cinquième saison du célèbre télé-crochet musical « The Voice », l’artiste originaire de Chelles, en Seine-et-Marne, sera sur scène à Québec le vendredi 21 février et à Montréal le lendemain. Slimane a également prévu deux dates au pays de l’Oncle Sam : le dimanche 23 février à New York et le mercredi 26 février à Miami

La billetterie pour ces quatre étapes nord-américaines, produites par Franck Bondrille et sa société de production audiovisuelle Silverprod, devrait ouvrir ce jeudi 16 mai.

Été 2024: Les Summer camps en français à Los Angeles

Les inscriptions aux camps d’été sont ouvertes à Los Angeles et dans la région. Art, cuisine, jeux, sport, activités en bord de mer… Et, bien sûr, français ! French Morning fait le tour des propositions pour occuper les enfants durant la période estivale, en immersion dans la langue de Molière.

Avec Los Angeles French Academy

À Mar Vista, Los Angeles French Academy, l’afterschool en français dirigée par Christelle Cenatiempo Jorda, organise des camps pour les 5-12 ans sur quatre semaines, du mercredi 12 juin au vendredi 5 juillet. Un programme 100% en français les attend, mêlant classes d’art et de théâtre, sorties au musée ou à la plage, couture, chasse au trésor, jeux de cartes ou de plateaux… Comptez 475$ pour une semaine de 9am à 3pm et 550$ la semaine de 8:30am à 4pm. Les inscriptions ouvriront durant le Spring Break. Los Angeles French Academy 3590 Grand View Blvd, Los Angeles – (424) 298-1241. Contact : [email protected]

À la plage avec l’École Claire Fontaine

A quelques encablures de l’Océan Pacifique, à Venice Beach, l’École Claire Fontaine propose un Summer by the Sea, du lundi 15 juillet au vendredi 16 août, sur le campus d’Abbot Kinney ou sur le Camper Campus. Des journées bien remplies attendent les enfants de 2 à 6 ans  : art, cuisine, réparation de vélos, échecs, chorale, escalade, français, jardinage, méditation… Sans oublier le sport et les sorties à la plage. Les activités se déroulent en français, anglais et espagnol. Breakfasts, lunchs et snacks bios sont préparés sur place avec des produits frais. On peut inscrire son enfant à la demi-journée (le matin ou l’après-midi) ou choisir trois, quatre ou cinq journées complètes. Comptez 1000$ pour une semaine complète, de 8:30am à 6pm (5pm le vendredi); 910$ pour 4 jours, et 740$ pour trois journées. Rajoutez 110$ de frais d’inscription. École Claire Fontaine 352 Westminster Ave Venice, California 90291 – (310) 314-9976. Contact : [email protected]

Des vacances apprenantes dans le Orange County

Du lundi 17 juin au vendredi 26 juillet, l’International school d’Orange County ouvre ses portes à tous les enfants, de la preschool au 6th grade (y compris ceux qui n’y sont pas inscrits à l’année) pour six semaines de camp. Objectif : renforcer sa maîtrise du français tout en s’amusant ! Les petits, de la preschool à la pre-K, sont accueillis de 8:30am à 3:30pm, tandis que les grands, du Kindergarten au 6th grade, terminent à 5:30pm. Le matin est consacré à l’apprentissage du français (les enfants sont répartis par niveaux), tandis que l’après-midi est dédiée aux loisirs :  théâtre, art, cuisine, musique, science… Comptez 400$ pour une semaine, 250$ pour des demi-journées (8:30am-12h30pm) et 150$ la journée. International School of Orange County 1838 N Shaffer St, Orange, CA 92865 – (714)-771-4710. Contact : [email protected]

Cuisine, mode et théâtre à Irvine avec Delphine Pilarski

C’est dans sa nouvelle maison, à Irvine (Orange County), que Delphine Pilarski, accueillera les enfants cet été, pour trois semaines en français placées sous le signe de la créativité. Du lundi 15 au vendredi 19 juillet, les 8-10 ans pourront s’initier à la cuisine française. Place à la mode du lundi 22 au vendredi 26 juillet, avec un « Paris Fashion Show » destiné aux 8-10 ans. Au programme : dessin, couture, crochet, et préparation du défilé de mode. Du lundi 29 juillet au vendredi 2 août, Delphine Pilarski partagera aux 10-12 ans une autre de ses passions, avec un atelier théâtre autour de la mythologie gréco-romaine : étude des mythes, fabrication des décors et peinture. Les journées, de 9:30am à 2pm, incluent des jeux d’extérieur. Comptez 480$ par semaine. Les inscriptions ouvrent en mai. Contact : [email protected]

Un été artistique à la Baba school

Peinture, argile, couture, art plastique, créations éco-responsables, sculpture… Du lundi 24 juin au jeudi 1er août, Sandrine Klein, à la tête de la Baba School, dans le Westside, a imaginé des camps pour les artistes en herbe de cinq ans et plus, avec un thème chaque semaine. Les ateliers se déroulent en français, mais elle n’hésite pas à traduire en anglais pour les petits Américains. L’inscription à la semaine, de 9am à 3pm, coûte 495$ ou 545$ avec le lunch fait maison inclus (un accueil est possible de 3pm à 5pm sur demande). Le nombre de places est limité à 8 campeurs. La Baba school, 3608 Kelton Ave, Los Angeles, CA, 90034 – (310)-439-0441. Contact : [email protected]

L’École du Soleil au Lycée international de LA

Cet été encore, le campus de Los Feliz du Lycée international de Los Angeles (Lila) vibrera au rythme de l’École du soleil. Ses cinq semaines de camp, du lundi 17 juin au vendredi 19 juillet, de 8am à 5pm, mixent loisirs et classes de français pour débutants ou confirmés. La « petite école » accueille les petits qui entrent en preschool ou en pre-Kindergarten tandis que la « grande école » s’adresse aux enfants du Kindergarten au 5th grade. Le programme détaillé sera communiqué en mars. Comptez 485$ par semaine. École du Soleil Los Feliz Main Campus, 4155 Russell Avenue Los Angeles, CA 90027.

Des camps longs au Lycée français de Los Angeles

Ces camps-là sont réservés aux élèves déjà inscrits au Lycée Français de Los Angeles. Cet été encore, le « Summer fun » s’étale sur 6 semaines, avec deux options. Des camps de deux semaines seront organisés du 12 juin au 21 juillet au Main Campus. Des sessions de trois semaines auront lieu en juin sur les sites de Pacific Palisades et au Campus 55. Les inscriptions ouvriront en mars. Le Lycée Français de Los Angeles, 3261 Overland Avenue Los Angeles, CA 90034 – (310) 836-3464. Contact : [email protected]

Publié le 18 mars 2024. Mis à jour le 15 mai 2024.

Petit Grain, la nouvelle boulangerie Frenchy de Santa Monica

Une toute nouvelle boulangerie, Petit Grain, vient d’ouvrir au 1209 Wilshire Boulevard. Un nom français qui renvoie à l’histoire de Clémence De Lutz, petite fille de restaurateurs originaire du Lubéron, arrivée en Californie à l’âge de 7 ans et devenue la co-fondatrice de l’école de cuisine Gourmandise School à Santa Monica. Elle est associée pour l’occasion à son compagnon Tony Hernandez, ancien de Bread Lounge et Friends & Family, lui aussi élevé dans les cuisines, autour d’une maman restauratrice à Vera Cruz, au Mexique.

« Cette ouverture n’était pas prévue, raconte Clémence De Lutz. Si l’idée d’ouvrir une boulangerie était dans notre tête, le projet est arrivé plus vite que prévu par un simple coup de fil des propriétaires, anciens élèves de la Gourmandise School, désireux de vendre leur affaire et de partir à la retraite. Nous avons réfléchi, puis accepté et signé un bail de trois ans. Mon amie décoratrice Summer s’est chargée du décor que nous souhaitions chaleureux et authentique. »

Priorité aux produits locaux

Ouverte sur ses cuisines et sur son équipe de boulangers, Petit Grain dévoile dans ses vitrines les créations de ses fondateurs. « Des recettes à l’esprit classique et technique, précise la jeune femme, loin des clichés d’Instagram. Notre envie n’est pas de sublimer à tous les coups, mais bien de mettre d’abord en valeur le goût et d’honorer les bons produits », ainsi des croissants au beurre d’Isigny ou aux amandes préparés à partir d’une pâte composée d’un peu de farine complète et reposée pendant 3 jours, ou des pains au chocolat bien plus chocolatés que la moyenne.

« En attendant la livraison d’un nouveau four à pain, nous proposons aussi cookies, banana bread, quiches, tartelettes, galettes et présenterons prochainement le bon pain d’épices aux habitants de Santa Monica, celui avec lequel j’ai grandi dans le Sud-Est de la France, préparé à partir de farine de seigle et de miel. Des pains aux graines sont prévus et même des pizzas façon “New-York style” ».

L’équipe de Petit Grain à Santa Monica. © Petit Grain Boulangerie

Gages de qualité, les recettes proposées par Petit Grain font toutes appel aux meilleurs ingrédients. « Nous utilisons de la farine bio pour toutes nos recettes, ajoute Clémence De Lutz, et nous nous sommes engagés à utiliser au moins 20% de farines d’origine locale moulues par les fournisseurs Grist & Toll et Tehachapi Heritage Grain Project. Tous les fruits et légumes proviennent du marché de Santa Monica, les produits laitiers de la Straus Family Creamery… Des produits bons pour la santé et pour la terre. »

Une affaire de famille

Depuis l’ouverture, la file d’attente à l’entrée de Petit Grain ne cesse de s’allonger. Un succès rapide qui obligera les propriétaires à augmenter considérablement le rythme de leurs productions dans les semaines à venir. « Nous affichons sold out tous les matins dès 10h, et nous sommes très touchés des mots et des encouragements que les habitants nous réservent, conclue l’entrepreneure. Mais qu’on se rassure, notre production va augmenter dans les jours prochains ! ».

En attendant, Clémence De Lutz et Tony Hernandez tentent de s’adapter à leur nouvelle vie. « Tony a récemment déménagé de Los Feliz pour Santa Monica. Nous arrivons à 3h tous les matins à la boulangerie, je repars dès 8h30 pour assurer mes cours à l’école, reviens à 17h pour préparer les pâtes pour le lendemain, et dodo à 21h. Très prochainement ma fille nous rejoindra pour exploiter l’affaire. Tout cela me réjouit, nous sommes là pour rendre et vendre un peu de bonheur, et les Américains comme les Français nous remercient d’être là tous les jours. »

Ladurée ouvre une nouvelle boutique à Hudson Yards

Et de six ! Après les boutiques de Soho, Columbus Circle, Penn Station, Madison et Woodbury (upstate New York), Ladurée vient d’inaugurer son nouveau shop au cœur du quartier d’affaires de Hudson Yards, dans le centre commercial, au numéro 30. Dans ce temple de la consommation ultra-moderne dédié au luxe, la nouvelle boutique s’est parfaitement intégrée. Damier noir et blanc au sol, vichy vert pistache aux murs et pâtisseries de toutes les couleurs en vitrine, l’enseigne ne déroge pas aux codes de l’élégance à la française qui font son succès depuis des années. Mais elle s’adresse ici à un public véritablement new-yorkais. Ceux qui vivent, travaillent et font vivre ce quartier dynamique qui a poussé il y a une dizaine d’années à peine, entre Chelsea et Hell’s Kitchen.

Ladurée a ouvert sa première boutique à New York en 2011. Depuis, l’enseigne en a ouvert quatre autres dont la la dernière à Hudson Yards. © Géraldine Bordère

« Venir ici, c’est comme faire une mini escapade à Paris », lance avec fierté Katina Dermatas, CEO de Ladurée US à l’entrée. Si les gourmands habitués de la maison ne seront pas perdus et retrouveront les classiques qui ont fait la renommée de Ladurée, Katina Dermatas tient à mettre en avant le concept complètement inédit de cette boutique. 

« L’idée, c’est vraiment de s’intégrer dans le quotidien des New-Yorkais avec une expérience très américaine : le  “To Go”. Que vous travailliez ici, que vous soyez de passage, après avoir fait votre shopping, vous passez, vous attrapez un café, une pâtisserie et vous continuez votre journée. On sort de l’expérience salon de thé un peu classique pour un moment plaisir, facile à intégrer dans votre journée ». 

Outre ce petit pas de côté vers une consommation « à emporter », ce nouvel écrin pâtissier est aussi l’occasion de mettre en avant de nouvelles créations de la maison fondée sous Napoléon III. 

Les nouvelles pâtisseries créées exclusivement pour la nouvelle boutique de Hudson Yards. © Géraldine Bordère

À côté des macarons emblématiques, place à des pâtisseries davantage dans l’air du temps, exclusives, qui apportent un coup de frais sans rogner sur la gourmandise. À l’image des « Petites Pâtisseries », des petites barres pâtissières faciles à grignoter du bout des doigts, à base de biscuit sablé, mousse aérienne et enveloppe chocolatée. Ces barres de finger food se déclinent en 5 parfums : vanille-pécan, mangue-yuzu, ispahan, chocolat-noisette-caramel et pistache. Également en exclusivité dans la boutique de Hudson Yards : trois nouveaux cookies à mi-chemin entre emblèmes made in US et haute-pâtisserie française (on vous conseille celui aux cacahuètes et caramel au beurre salé). 

Enfin, Ladurée a tenu ici à mettre l’accent sur les boissons avec une sélection pointue de boissons caféinées et trois « Signature Latte », boissons lactées décadentes recouvertes de crème fouettée aux saveurs délicieusement réconfortantes comme le latte Ispahan qui reprend les goûts du macaron célèbre rose-litchi. À consommer sans modération ! 

Cinéma : Albert Dupontel au « Second tour » dans la Bay Area

Pour son neuvième long-métrage en tant que réalisateur, Albert Dupontel entraîne les spectateurs au cœur d’une manipulation politique. Pierre-Henry Mercier, interprété par Albert Dupontel, est candidat à l’élection présidentielle. Melle Pove (incarnée par l’excellente Cécile de France), une ancienne journaliste politique reléguée à la couverture des événements sportifs, se voit soudainement propulsée dans le tourbillon de l’entre-deux-tours afin de suivre Mercier en campagne. Accompagnée de son caméraman Gus (Nicolas Marié, qui est hilarant), Melle Pove décide d’enquêter sur ce candidat, issu d’une famille aisée, mais totalement novice en politique. Albert Dupontel a confié s’être inspiré d’un documentaire sur Robert Kennedy pour le scénario de « Second Tour ».

Entre comédie grinçante et thriller politique, « Second tour » joue sur les nerfs des spectateurs. On reconnaît bien la patte d’Albert Dupontel, dont le talent de réalisateur ne fait que se confirmer depuis « Bernie », « Au revoir là-haut », ou « Adieu les cons », lauréat de quatre César en 2022.

French Premiere projetera ce film le mercredi 22 mai à l’Aquarius Theatre de Palo Alto, le jeudi 23 mai au 4 Star Theatre de San Francisco, et le mercredi 29 mai au Piedmont Theatre d’Oakland. Ce sera l’avant-dernier film de cette première saison de French Premiere avant les vacances d’été.

Carte verte 2025 : Les résultats de la loterie disponibles

Vous avez tenté votre chance en participant à la loterie de la carte verte DV-2025 l’automne dernier ? N’attendez pas d’être contacté : même si vous avez été sélectionné, vous ne serez pas averti par courrier, e-mail ou par téléphone – tout message reçu vous annonçant votre sélection est frauduleux. C’est à vous de vous rendre sur le site du Bureau des affaires consulaires du Département d’État pour savoir si vous faites partie ou non des heureux élus. Une fois connecté, il suffit d’entrer le numéro de confirmation envoyé au moment de votre inscription (si vous l’avez perdu, vous pouvez le récupérer ici), ainsi que votre nom de famille et votre date de naissance. Les résultats sont disponibles jusqu’au 30 septembre 2025.

Démarches et entretien à l’automne

Cette loterie concerne les candidatures qui ont été déposées en ligne entre les 4 octobre et 7 novembre 2023. Si, comme quelque 100.000 étrangers (sur des millions de candidats), vous découvrez que vous avez été sélectionné par le tirage informatique aléatoire, ne vous réjouissez pas trop vite car cela ne veut pas encore dire que vous allez recevoir la green card. Cela signifie que vous êtes éligible pour demander un Diversity Visa (DV), pour vous et pour les membres de votre famille qui remplissent les conditions requises.

Il faut ensuite que les dossiers tirés au sort soient traités par l’administration américaine et ce, avant le 30 septembre, date de la fin de l’année fiscale. Les dossiers ne sont pas tous examinés à temps. Ceux qui n’ont pas été vus sont alors abandonnés – avec la possibilité de retenter sa chance en octobre-novembre en postulant à nouveau.

Si votre dossier a été traité et accepté, vous devrez alors suivre les instructions – fournir des informations et documents avant de passer un entretien consulaire cet automne. Depuis 1995, jusqu’à 55 000 cartes vertes sont accordées chaque année par ce processus.

Vie d’Expat : Mes enfants restés en France se sont éloignés de moi

Les lecteurs de French Morning nous soumettent régulièrement leurs problèmes liés à l’expatriation. Deux fois par mois, Vie d’Expat essaie de les aider en ouvrant sa bibliothèque de livres sur l’épanouissement personnel.

Aujourd’hui, le récit de Stéphane qui a laissé derrière lui deux enfants.

« J’ai divorcé il y a 12 ans. C’est ma femme qui a pris l’initiative : elle avait rencontré quelqu’un et ne voulait pas d’une double vie. Tout s’est passé rapidement, sans grande souffrance. Je n’étais presque jamais là, toujours en déplacement. Elle a gardé la maison et nos deux enfants. Je les prenais les week-ends et pendant les vacances. Nous avons retrouvé un équilibre. 

Puis j’ai rencontré Eva qui, à 40 ans, avait passé plus de la moitié de sa vie dans un autre pays que le sien. C’est elle qui m’a aidé à me détacher de la France, ce pays que j’aimais, mais pas pour y vivre, manifestement, puisque j’étais incapable d’y séjourner plus de deux semaines consécutives. Nous avons déménagé en Espagne, d’abord, pour ne pas trop m’éloigner des enfants, puis aux États-Unis, à Miami. 

C’était facile, pour moi, de retourner à Lyon et pour eux, mes enfants devenus grands, de venir me voir. Et c’est ce qui s’est passé, les deux premières années. La mer, les plages, Disney et les Keys. Ils sont venus à Noël et aux vacances d’hiver. Et puis, ils ont arrêté de venir.  La Floride, c’était mon choix. Pas le leur.

Mon fils a une petite amie en Suisse. C’est compliqué pour eux de passer du temps ensemble et ils ne veulent pas se retrouver chez leur père… Ma fille est venue toute seule une ou deux fois, mais c’est quand même fatigant. Les vacances sont rarement les mêmes. 

J’ai continué à passer quelques jours en France, une semaine, parfois deux. On s’entend bien les enfants et moi. Il n’y a vraiment pas de problèmes majeurs. Mais ils s’éloignent. Inexorablement. Ils s’éloignent de moi pour se rapprocher de leur mère et de son mari. C’est un type super. Sincèrement. Ils l’aiment beaucoup et c’est vrai qu’il fait beaucoup pour eux. Il a hérité d’une maison à Biarritz qu’il leur laisse pour les vacances. Il a un petit bateau aussi, qu’ils peuvent utiliser. C’est plus simple, plus facile. 

Évidemment, je ne mesure pas l’attachement de mes enfants à une maison ou à un bateau. C’est juste que je suis loin et que j’ai peut-être, par mon absence, laissé une place vide dans la vie de mes enfants. La place du père qui ne me revient plus. » 

La réponse de French Morning

Merci pour ce témoignage, Stéphane. La distance fait partie de la définition même de l’expatriation et vous n’êtes pas le seul à en souffrir car elle touche à peu près toutes nos relations qu’elles soient amicales ou familiales.

Qu’en dit Michelle Larivey dans La puissance des émotions ?

Que signifie être distant ?

Nous ne pouvons pas nous « sentir distant » pas plus que nous ne pouvons sentir l’autre distant, car la distance n’est pas un sentiment. La distance est la concrétisation d’attitudes et de comportements qui s’expriment par de l’éloignement: la personne est plus froide, elle se tient à distance, elle est plus difficile à atteindre ou se montre réservée; cela de différentes façons qui sont propres à chacun.

À quoi sert d’être distant ?

L’attitude ou le comportement distant traduisent des émotions. En général, il s’agit d’un mécontentement quelconque dont l’intensité varie de la simple contrariété à la vraie colère. La bouderie est un bel exemple d’éloignement chargé d’émotions que nous refusons d’exprimer.

L’idée d’emprisonnement évoque la liberté perdue.

Que dit la distance?

Révéler les émotions qui amènent à prendre ses distances, c’est assumer davantage la position de chacun dans cette relation. Si vous souhaitez une relation qui soit en mouvement, comme l’est une relation vivante, révéler ses émotions est le meilleur choix que vous puissiez faire.

Nous vous invitons donc, Stéphane, à évoquer votre ressenti avec vos enfants. 

Pour compléter ces définitions, nous vous proposons le livre du célèbre maître bouddhique, Thich Nhat Hana, Prendre soin de l’enfant intérieur

« Si, par le passé, nous avons souffert ou fait souffrir d’autres personnes, surtout ne nous laissons pas décourager par la prise de conscience que nous avons aujourd’hui ! Si nous savons comment prendre soin de notre souffrance, elle pourra nous enseigner beaucoup. Bien sûr, nous avons fait des erreurs. Bien sûr, nous n’avons pas toujours été très adroits. Certes, nous nous sommes fait du tort à nous-mêmes et nous avons même fait souffrir des personnes autour de nous. Mais rien ne nous empêche de prendre un nouveau départ et de faire bien mieux l’année prochaine et, pourquoi pas, tout de suite… Posons un regard neuf sur notre souffrance, et nous pourrons la transformer en un élément positif. Nous avons tous commis des bêtises, des maladresses, mais, désormais, nous pouvons faire le choix de progresser, de recommencer et de nous transformer.

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Généralement, dès que quelque chose va de travers, nous cherchons à ce que cela s’arrange immédiatement. Nous voulons que la douleur et la souffrance, tout ce qui ne va pas, disparaissent au plus vite. Et pourtant, quand nous sommes confrontés à une difficulté, la toute première étape est justement de ne pas chercher à la résoudre.

Avant toute chose, il s’agit de la reconnaître, simplement pour ce qu’elle est. Ensuite, quand nous aurons pu rester quelque temps avec nous-mêmes, il sera beaucoup plus facile de nous rapprocher de la personne avec laquelle nous sommes en conflit.

Bien souvent, nous avons manqué de vigilance à l’égard de nos enfants, ignorant leurs difficultés, leur souffrance, la colère et la douleur qu’ils portaient en eux. Tout parent devrait être capable de parler à son enfant avec les mots du cœur. C’est le langage coulant directement du cœur qui permet de rétablir la communication et de faire la paix avec l’enfant, permettant alors au processus de réconciliation de s’amorcer.

Nous savons tous que la paix commence par nous-mêmes. Mais nous ne savons pas toujours comment nous y prendre. Si nous parvenons à générer l’énergie de pleine conscience* et que notre souffrance se transforme ainsi en compréhension et en compassion, alors la réconciliation pourra s’amorcer beaucoup plus facilement. Avant cela, c’est quasiment impossible. La fierté, la colère et notre peur de souffrir nous barrent la route.

Mais avec la pleine conscience, la compréhension peut pénétrer le terreau de notre cœur, laissant alors jaillir le nectar de la compassion. » 

*La pleine conscience, aussi connue sous le terme de mindfulness en anglais, est une pratique qui consiste à être pleinement conscient de l’instant présent, en portant une attention particulière à ses pensées, émotions, sensations corporelles et à l’environnement qui nous entoure.

? Retrouvons-nous dans 15 jours.

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Thimoté Polet, rescapé de la Transat CIC : « Dans mon malheur, j’ai eu de la chance »

Il vient de s’asseoir à Central Park, et prend enfin le temps de raconter ses mésaventures. Thimoté Polet, plus jeune skipper à avoir été au départ de la Transat CIC – la célèbre course transatlantique qui relie Lorient à New York, remportée par Yoann Richomme cette année – n’a pas eu la chance de pouvoir finir sa course. Samedi dernier, à seulement 250 miles de la ligne d’arrivée, il s’est blessé la main lorsque son bateau a brutalement démâté. Il a dû être hélitreuillé et envoyé d’urgence à l’hôpital de Barnstable, sur la péninsule de Cape Cod. Il vient de rentrer à New York. « Nous sommes en train d’organiser le rapatriement du bateau à Newport, et je vais rentrer en France pour me faire opérer de la main », raconte-t-il.

Thimoté Polet sur son Classe 40 @Vincent Rustuel

Première course transatlantique en solitaire

Cette course était pourtant une grande première pour le jeune navigateur de 23 ans, qui a grandi dans le milieu de la voile en Normandie. « Le Havre, c’est New York avec plus de verdure », dit-il en souriant. Après avoir fait ses armes en optimiste, qui lui permet de décrocher la médaille d’argent au Championnat de France puis de devenir champion d’Europe en duel en 2021, il choisit la course au large. « Je voulais revenir aux fondamentaux de la voile, me confronter aux éléments. »

Il signe un partenariat avec le groupe allemand Zeiss et le Français Weeecycling comme sponsors jusqu’en 2026, ce qui lui permet de courir la Transat Jacques Vabre en 2023, transatlantique en duo qui relie Le Havre à Fort-de-France, avec son Classe 40. La Transat CIC 2024 est sa première course transatlantique en solitaire, et dès le début, elle ne s’est pas passée comme prévu.

« 24 heures après le départ, nous avons enchaîné les dépressions sur l’Atlantique. J’étais au contact de Vincent Riou (ancien vainqueur du Vendée Globe, ndlr) mais j’ai eu très vite des problèmes avec le pilote automatique. Mon moteur a cessé de démarrer, j’ai dû le démonter et remonter plusieurs fois, et finalement, il a rendu l’âme ». Privé de GPS, de moyens de communication et de pilote automatique, il doit reprendre la barre en permanence, ce qui lui laisse peu de temps pour dormir et manger.

Un doigt brisé en trois morceaux

Thimoté Polet tient bon, et à 24 heures environ de l’arrivée, il croit en ses chances de passer la ligne d’arrivée. « Le vent est monté, je n’avais pas de données météo mais je suis resté serein. Mais d’un seul coup, le mât m’est tombé dessus, je me suis baissé par réflexe et il m’a écrasé la main. Ça aurait pu être beaucoup plus grave ». La douleur est fulgurante pour le marin, dont le petit doigt a été brisé en trois morceaux. Réalisant l’urgence, il déclenche sa balise de détresse, appelle l’organisation de la course avec son téléphone satellite et prévient son équipe à terre. Il ne peut plus naviguer, il doit être évacué par hélicoptère. Une fois les sauveteurs prévenus et en route, il n’a que peu de temps pour se faire repérer et hélitreuillé, pour des raisons d’essence. « J’ai enfilé une combinaison de survie et nagé comme j’ai pu jusqu’au plongeur, qui m’a remonté dans l’hélicoptère ». Une fois sorti de l’hôpital avec son attelle, il revient à New York, déçu mais philosophe.

« Cette course a été très dure du début à la fin, je suis content de ne pas avoir abandonné. Il faut désormais comprendre la cause de ce démâtage ». Le bateau sera rapatrié en France pour y installer un nouveau mât, et Thimoté Polet doit recevoir son nouveau Classe 40 en décembre prochain, pour les courses de 2025. En attendant, il va se soigner, pour repartir de plus belle. « Bien rebondir, c’est l’essentiel aujourd’hui », annonce-t-il optimiste.