Replongez dans l’atmosphère de la campagne présidentielle de 1960, véritable tournant de l’histoire politique américaine. Du 21 mai au 13 novembre, le Sixth Floor Museum de Dallas lui consacre une exposition: « A Time for Greatness » .
A travers des films et des photographies de l’époque, elle dresse le portrait révélateur de la première campagne présidentielle moderne où se sont affrontées trois des figures politiques les plus charismatiques de l’histoire du pays : Lyndon B. Johnson, John Fitzgerald Kennedy et Richard Nixon. La campagne sera également marquée par l’apparition des débats politiques télévisés et par la possibilité pour les cinquante Etats et territoires fédéraux de voter. A l’issue de cette campagne folle, le plus jeune président des Etats-Unis sera élu.
Une conférence gratuite avec l’historien David Pietrusza aura lieu le 23 mai (6pm à 8pm) et donnera un aperçu des candidats clés, des conflits nés à l’intérieur de chaque parti et remettra dans son contexte l’un des duels politiques les plus serrés de l’histoire présidentielle américaine. Il sera accompagné de Stephen Fagin, conservateur du musée, avec qui il abordera le rôle joué par cette campagne à l’échelle du pays et les traces qu’elle a laissées aujourd’hui.
La présidentielle de 1960 à l'honneur au Sixth Floor Museum de Dallas
Madeleine Peyroux chante avec l'Orchestre symphonique de San Francisco
Avis aux amateurs de jazz et de musique classique. Jeudi 21 juillet, la chanteuse de jazz Madeleine Peyroux se produira avec l’Orchestre symphonique de San Francisco. Le temps d’une soirée, elle transportera ses auditeurs en interprétant des morceaux d’An American in Paris du compositeur américain George Gershwin.
Bien avant son succès, Madeleine Peyroux se produisait dans les rues de Paris, ville dans laquelle elle a vécu. Adolescente, elle jouait et chantait avec des musiciens de rues sur les pavés du Quartier Latin. À l’âge de 15 ans, elle quittait l’école pour rejoindre un groupe de jazz/blues.
À 22 ans, Madeleine Peyroux est révélée par un Français, Yves Beauvais, qui l’a vu chanter dans un club de New York. Après avoir signé en 1996 avec le label Atlantis, la jeune femme sort son premier album “Dreamland” , co-produit par Yves Beauvais.
En 2007, elle fait une apparition dans le film “Lucky You” où elle chante un morceau du compositeur canadien Leonard Cohen, “Dance Me to The End of Love” . Le film “Diplomacy” et la série “Deadwood” reprennent également certains morceaux de l’artiste.
Le producteur Larry Klein à produit son dernier projet en date : l’album The Blue Room, sorti en 2013, dans lequel elle rend hommage au légendaire chanteur Ray Charles. Sa voix est souvent comparée à celle de l’artiste jazz Billie Holiday.
Une nouvelle maternelle bilingue voit le jour à Barker Cypress-Houston
Le français a le vent en poupe dans les établissements scolaires de Houston.
Après la Mark White Elementary et The Village School, une nouvelle école maternelle bilingue, affiliée à Church on the Rock Katy sur Barker Cypress – et développée selon les souhaits du Pasteur colombien Jorge Cardenas – prépare actuellement sa première rentrée. Eagles on the Rock Bilingual Academy accepte en ce moment les inscriptions pour les classes de Pre-K3 (Petite Section), Pre-K4 (Moyenne Section) et Pre-K5 (Grande Section).
Eagles of the Rock ne se contente pas d’être un établissement d’immersion en français: l’espagnol aussi y sera enseigné. Les enfants seront exposés aux mêmes livres en français et espagnol, et alterneront les journées d’enseignement dans chaque langue (avec deux heures d’anglais en moyenne et grande sections l’après-midi). Cette année, l’école propose aussi deux summer camps mixtes autour des thèmes “On s’amuse au soleil : Plage et Camping” du 11 au 28 juillet et “Voyages autour du monde” du 1er au 18 août.
Le concept d’une maternelle gérée et développée par une église est un modèle très courant au Texas, mais Eagles on the Rock Bilingual Academy est le premier type d’établissement bilingue de ce type à ouvrir à Houston. La directrice Dorothée Henderson, passée par Apple, l’Université d’Austin et le Board des Realtors de la ville, précise que “le pasteur voulait développer depuis longtemps un programme original, en français tout d’abord, car c’est une langue d’avenir et la langue des arts et des sciences selon lui, et en espagnol également, car il est colombien et avait des demandes de cet ordre au sein de sa communauté. Cette école maternelle est alignée sur les critères d’excellence du système français. D’ailleurs nous avons décliné les directives du Ministère de l’Education Nationale, et nous nous basons sur le CNED et les Cours Pi. Nous souhaitons développer l’apprentissage du français et de l’espagnol par le biais d’activités peu pratiquées comme le théâtre, ou plus inattendues à travers notre mini-ferme et ses animaux.”
La rentrée officielle se fera fin août pour les classes de Petite à Grande section, avec une moyenne de 6 enfants par enseignant (ils seront deux par classe). Dorothée Henderson précise que l’école bilingue française a ouvert en pilote une classe de Pre-K3 début mai, que fréquente son propre fils. L’école est autorisée à accueillir des enfants de 18 mois à 12 ans. Des classes supplémentaires (Crèche, TPS, CP) ouvriront en 2017-2018 et le CE1 verra le jour en 2018-2019. “Nous poursuivons notre recrutement d’enseignants pour faire face à la demande. Il y a un réel intérêt de la communauté internationale pour le français, c’est très motivant” , poursuit Dorothée Henderson.
Cette Française qui vit et travaille aux Etats-Unis depuis 12 ans a enseigné elle-même à Austin, puis à La Maternelle à Houston à la suite de la mutation professionnelle de son mari américain. “Mon remplacement de congé maternité à La Maternelle se terminait, et des parents colombiens dont j’avais le fils comme élève, m’ont parlé du projet du Pasteur Cardenas. Cela m’a plu tout de suite, d’autant que j’habite à proximité.”
Dorothée Henderson s’est plongée dans le projet l’an dernier pour définir les contenus éducatifs. “Cela répond à une demande de scolarité façon école privée avec un peu d’enseignement religieux, comme on en a en France, et que certains parents français ne trouvaient pas ici. Nous répondons donc à une demande différente.”
"M" à New York pour les Vieilles Charrues
Pour son quart de siècle, le légendaire festival des Vieilles Charrues s’exporte à New York. Et il s’offre un habitué en « guest star »: le chanteur Mathieu Chedid, alias “M”. Les organisateurs ont annoncé sa participation mercredi.
Déjà présent à maintes reprises sur la scène du festival, le compositeur-interprète qui fait salle comble en France enflammera cette fois-ci les pelouses de Central Park le 1er octobre. Un lieu que Mathieu Chedid connaît bien: il avait participé à l’édition 2014 de SummerStage au sein du parc new-yorkais. L’endroit peut accueillir jusqu’à 5.000 spectateurs.
Cette manifestation exceptionnelle est le résultat d’une rencontre coup de coeur entre les organisateurs du festival et les membres de l’association bretonne BZH New York.
Les groupes bretons The Celtic Social Club et Krismenn & Alem seront aussi de la partie, tandis qu’un quatrième nom devrait venir compléter l’affiche dans les semaines qui viennent.
Rue Mercer veut rendre le chemisier sexy à New York
Au 17ème étage d’un bâtiment du Garment District, sur la 35ème rue de Manhattan, la porte de l’ascenseur s’ouvre sur un atelier où des dizaines de petites mains s’affairent au milieu de rangées de robes colorées et de vestes suspendues.
C’est là que Julie Luyindula et Pamela Semmache font fabriquer les vêtements de leur nouvelle e-boutique, Rue Mercer. Leur spécialité: des chemisiers élégants et simples qui conjuguent style parisien et “edginess” new-yorkais. Leur seconde collection a été lancée en mars et les deux femmes, diplômée en stylisme et en histoire de la mode à l’Ecole du Louvre pour la première et mannequin professionnel pour la seconde, travaillent aujourd’hui à faire connaître leur jeune marque et développer les ventes. “On est trentenaires, mamans. On avait envie de faire quelque chose pour nous, d’être notre propre boss” , témoigne Julie Luyindula, qui a travaillé dans une galerie d’art spécialisée dans le dessin.
C’est le premier business que lancent ces deux Parisiennes dont les chemins se sont croisés à New York grâce à des amis communs. Julie Luyindula y est arrivée en 2013 avec son mari, le footballeur Péguy Luyindula (New York Red Bulls, PSG, OM…). Pamela Semmache est, elle, venue il y a dix ans pour sa carrière de mannequin. Rue Mercer est née d’une discussion entre les deux expatriées à l’hôtel Mercer, à SoHo, l’an dernier. “Je voulais passer de l’autre côté. Pendant les shootings, j’étais toujours avec les stylistes et je leur posais des questions sur les coupes, les tissus, le choix des matières, des boutons. En tant que cliente, passionnée de shopping, j’étais frustrée de ne pas trouver de marque qui faisait des chemises pour femmes toute l’année, pour le week-end ou pour les soirées par exemple, offrant une gamme de chemises large et variée” , raconte Pamela Semmache, mannequin chez Next.
Rue Mercer ne fait que des chemises mais veut les faire bien, quitte à mettre le prix. “On utilise du coton italien, plus fin et de meilleure qualité. Le filage a une meilleure tenue. On utilise beaucoup de soie aussi” , poursuit Pamela Semmache. Plutôt que de faire fabriquer leurs habits à l’étranger, c’est donc dans un atelier du Garment District que leurs produits prennent forme. “Le made in New York apporte de la qualité car il y a un vrai contrôle des ateliers et des employés. C’était important de travailler avec des adultes consentants et d’être sur place pour le contrôle des produits. Certains fabricants passent deux ou trois fois à l’usine. Nous, on vient tous les jours. On regarde chaque petite ficelle, chaque placement de bouton” .
“Il y a des gens de talent à New York, qui travaillent bien et rapidement. Il n’y a pas non plus de coûts de transports et de temps d’attente pour recevoir les produits. Et on se dit que c’est pour nous une manière de rendre à New York” , ajoute Julie Luyindula.
Rue Mercer est entièrement auto-financé et les deux fondatrices préfèrent grandir sans investisseur pour le moment. Ouvrir une boutique n’est pas non plus d’actualité pour la marque, dont les ventes progressent. Les deux fondatrices privilégient plutôt la présence dans des grands magasins comme Colette ou Barneys. “Il y a des nouveaux designers qui prennent un emprunt pour faire une équipe pour tout: marketing, finances, création… C’est parti, on y va et c’est quitte ou double. Nous, on est plus prudentes. On fait tout de A à Z. La com, la création, le repassage, glisse Pamela Semmache. On apprend chaque facette du métier. Quand on aura des employés, on saura ce qu’ils devront faire” .
Emmanuel Lebrun-Damiens, nouveau consul, prend ses marques à San Francisco
« J’étais venu à San Francisco en 2011 pour quinze jours de vacances alors que j’habitais New York. Si on m’avait dit que je reviendrai pour travailler, j’aurais cru rêver », sourit Emmanuel Lebrun-Damiens, de retour dans la Baie pour prendre, le 4 mai, ses fonctions de Consul général à San Francisco.
Trente-neuf ans, la parole facile, précise, pédagogue, Emmanuel Lebrun-Damiens raconte son parcours : fils d’instituteurs, il a grandi en Normandie, intégré Sciences-Po Strasbourg puis l’ENA. « L’une des caractéristiques du métier de diplomate (qu’il choisit en 2003 en entrant au ministère des Affaires étrangères), c’est que vous pouvez faire des choses très différentes au cours de votre carrière. »
Lui commence par la Nouvelle-Zélande : conseiller à l’Ambassade de France, il découvre notamment les territoires et Etats du Pacifique. Négociateur de la France auprès des Nations Unies à New York de 2008 à 2011, Emmanuel Lebrun-Damiens s’occupe des questions humanitaires et de santé dont il parle avec passion.
Il poursuit à Paris, travaillant aussi sur l’aide au développement, l’éducation, la sécurité alimentaire et l’égalité femmes-hommes. De 2014 à 2016, il est conseiller au cabinet de Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères, sur la gestion et l’organisation du ministère. Un poste très visible, qui lui a permis de décrocher son ticket pour San Francisco.
A San Francisco, et dans la droite ligne de ses prédécesseurs, une large part de son agenda sera consacrée à l’innovation. « La diplomatie économique est une priorité du Quai d’Orsay, reconnaît Emmanuel Lebrun-Damiens, et dans la Silicon Valley tout particulièrement car il y a un tissu économique important et qui se porte bien. Et parce que c’est ici que se font les grandes découvertes qui font les gains de productivité et la croissance de demain », note-t-il, ajoutant que l’innovation se réalise aussi à Portland et Seattle, notamment, où l’emmènera d’ailleurs, fin mai, son premier voyage planifié en tant que consul général.
La traque à l’innovation se déroule aussi sur le terrain académique. Le service scientifique se concentrera « sur ce que les universités de la région apportent en matière d’innovation », avec l’idée de « faire le lien entre recherche fondamentale et entrepreneuriat », souhaite Emmanuel Lebrun-Damiens.
Et le service culturel scrutera les questions de société soulevées par l’innovation. L’effet du développement d’Uber sur le droit du travail et la réglementation, en est un exemple. « La Californie a été confrontée à ces questions avant la France et des universitaires d’ici s’y penchent. »
Autre centre d’intérêt : les études sur le genre. « Le service culturel met cette année la priorité sur les gender studies », très prégnantes dans la société californienne, avec l’idée d’encourager les échanges universitaires transatlantiques.
Enfin, côté services consulaires, l’institution entend être dans les premières à tester l’envoi des passeports par courrier sécurisés ou l’inscription au registre des Français de l’étranger par voie électronique et non plus uniquement postale.
Amateur de musique classique, de littérature et de sports d’extérieur, Emmanuel Lebrun-Damiens dit attendre avec impatience l’arrivée de son vélo, en transit « entre Marseille et San Francisco, dans le déménagement » pour explorer la Baie.
Lui qui aime « découvrir une région à travers ses écrivains » a par ailleurs inscrit le Bay Area Book Festival de Berkeley à son agenda.
Les plages lumineuses de Carine Magescas exposées à San Francisco
L’artiste française Carine Magescas aimerait figer le temps sur une page blanche. Et c’est sur des plages blanches qu’elle a trouvé matière à exprimer sa créativité.
Elle présente ses photos du samedi 7 mai au jeudi 30 juin dans l’espace Themes+Projects, à San Francisco – l’exposition a été baptisée La Plage Blanche.
Un peu surexposés, les clichés de Carine Magescas sont très lumineux, presque abstraits. Son exposition montrera des scènes de surf et des paysages marins minimalistes, aux tons pastels. Les photos ont été prises sur les plages d’Ocean Beach ou Montauk.
Arrivée en 1998 aux États-Unis, Carine Magescas a vécu quinze ans en Californie. Après avoir participé à un projet photo en 2010 2filles.2villes.com, elle vit et travaille aujourd’hui à New York.
Elle a co-fondé avec son mari AngelPad, un accélérateur de start-ups qui a vu le jour en 2010. Ses œuvres ont été exposées à New York, Londres, Nantucket, ou encore à Greenwich, dans le Connecticut.
L'école Jean-Jacques Rousseau d'Austin ouvre une nouvelle petite section
L’ouverture d’une classe de petite section maternelle : c’est la nouveauté de la rentrée 2016-2017 à l’école Jean-Jacques Rousseau d’Austin. Pour les parents intéressés, les places sont limitées et les dossiers de candidature doivent être déposés d’ici le 30 mai.
La formation de cette école française privée repose sur la fameuse méthode Montessori qui vise à développer l’autonomie et la créativité de l’enfant. Les enseignants de la nouvelle classe seront français et les effectifs restreints avec seulement douze élèves dans la classe.
Les cours se tiendront de 8am à 3pm et une garderie sera disponible pour les parents qui le souhaitent jusqu’à 6pm. Parmi les critères d’entrée, les enfants doivent être âgés d’au moins 3 ans au jeudi 1er septembre 2016.
Renaud Laplanche: la chute d'une star de la Silicon Valley
Il était l’un des Français ayant le mieux réussi aux Etats-Unis au cours de ces dernières années. Fondateur en 2006 du LendingClub, Renaud Laplanche, qui vit à San Francisco, a fait de sa plateforme de peer-to-peer une référence dans le secteur de la “fintech”. Mais la belle histoire s’est achevée de manière abrupte en quelques jours, dans des conditions qui intriguent.
Début mai, les nuages se sont accumulés au dessus du navire LendingClub et de Renaud Laplanche, son capitaine. Le 6, ce champion de voile de 45 ans a dessalé, délogé de son poste de CEO par son conseil d’administration suite à des soupçons d’irrégularités. Le président du conseil d’administration va assurer les fonctions de CEO à la place de Renaud Laplanche, alors que le DOJ (Department of Justice) a ouvert une enquête.
Un choc pour le patron de cette société, dont la valorisation a atteint à un moment près de 10 milliards de dollars, dans la foulée de son introduction à la bourse de New York (NYSE) en décembre 2014. En une semaine, le cours de l’action de LendingClub a perdu 50% de sa valeur. “Tout le monde a été extrêmement surpris, car LendingClub était la figure de proue de ce nouveau secteur. Renaud Laplanche en était le symbole de réussite”, commente Grégori Volokine, analyste chez Meeschaert, à New York.
L’idée du LendingClub, et des autres plateformes construites sur ce modèle : permettre aux particuliers de se prêter de l’argent via une plateforme en ligne. Mais très vite le modèle a évolué, avec une part de plus en plus importante de l’argent prêté venant non plus de particuliers mais d’acteurs institutionnels.
C’est indirectement cette implication de “gros prêteurs” qui a précipité la chute de Renaud Laplanche. On lui reproche d’abord des erreurs d’information concernant des prêts vendus par LendingClub au fond Jefferies Group (la transaction n’a pas eu d’impact négatif pour l’acheteur, toutefois, et le montant n’était pas très important). Il est par ailleurs soupçonné de conflit d’intérêts : Renaud Laplanche aurait incité LendingClub à signer avec un fonds dans lequel il avait quelques parts.
Des erreurs qui auraient pu passer inaperçues, mais qui, découvertes, font tâche dans un secteur jeune, où la confiance entre les parties prenantes est clé. “C’est un gros bump, arrivé de nulle part”, confirme le Français Luc Hardy, qui fut l’un des premiers actionnaires du LendingClub, encore sonné par les évènements de la semaine dernière.
“Il y a eu un problème de supervision, et sans doute Renaud n’a pas traité ce problème comme l’aurait fait le Head of Regulatory Affairs d’une grande banque. LendingClub a été pendant longtemps une petite entreprise. Aujourd’hui, la société est côtée en bourse, et pour cette raison, elle est extrêmement visible, surtout au vu des gens qui sont dans le board, comme Larry Summers ou John J. Mack [ancien CEO de Morgan Stanley]. Ces gens-là ont aussi leur réputation à protéger, il ne peuvent rien laisser passer.”
Mais l’avenir de l’entreprise n’est pas menacé, selon Luc Hardy, qui n’a plus d’intérêts majeurs dans LendingClub. “Mon avis, c’est que cela va décaler de six mois la croissance de l’entreprise, mais qu’après les choses rentreront dans l’ordre. Il y a beaucoup d’envieux et de concurrents qui cassent du sucre sur ce modèle, mais la vérité, c’est qu’il marche. Certes, les valorisations de ces entreprises vont peut-être un peu baisser, mais tant qu’on pourra refinancer des prêts de carte de crédit pour moins cher sur ce type de plateformes, le modèle existera.”
Une opinion qui n’est pas partagée par Christopher Low, économiste chez FTN Financial, à New York. Selon lui, les difficultés de LendingClub montrent à quel point ces systèmes de crédits entre particuliers, nés dans la foulée de la crise de 2008 et moins régulés que les banques classiques, sont fragiles.
“On a vu en Chine que certains sites se sont cassés la figure, notamment parce qu’il y a eu beaucoup de fraudes. Ils proposaient des taux très attractifs pour les investisseurs, mais ces prêts étaient trop risqués. Aux Etats-Unis, c’est différent car le système est plus régulé, mais je crois que cette industrie des prêts en ligne va avoir du mal à continuer à croître dans ce contexte. Ces évènements génèrent de l’anxiété et dans les mois qui vont venir, il y aura beaucoup plus de contrôles.”
Selon Grégori Volokine, de chez Meeschaert, à New York, il est fort possible que certaines entreprises de ce secteur ne survivent pas, ou alors se transforment, en s’adossant à des institutions financières classiques. “Les niveaux de risque actuels sont très importants, et certains prêts frôlent parfois les taux d’usure pour les emprunteurs”, dit-il.
“La vraie question, c’est : pourquoi ont-il fait cela ?, s’interroge Grégori Volokine. Je pense que cela traduit une certaine détresse. Depuis quelques mois, ces entreprises de peer-o-peer ont du mal à trouver des financeurs… C’est d’autant plus frappant que le montant des prêts frauduleux en question n’est vraiment pas important.”
Hier, le site Footnoted, qui a analysé des documents de la SEC, rapportait que quelques jours après le départ de Renaud Laplanche, des dirigeants de LendingClub se sont sécurisés de confortables packages. En prévision des mauvais jours.
Le monde à l'envers de l'architecte François Dallegret exposé à Los Angeles
Réintégrer l’individu au coeur de l’habitat : ce fût l’objectif de l’artiste et architecte français François Dallegret. Pour la première fois, son travail est exposé à Los Angeles, plus exactement à la galerie d’art WUHO, du jeudi 19 mai (vernissage à 6 pm) au dimanche 26 juin.
Au travers de cette exposition intitulée “The Word upside-down” (“Le monde à l’envers”), l’architecte présente cinquante ans de production: vidéos, textes, plans, illustrant des projets bâtis et non bâtis.
Basé à Montréal, cet ancien étudiant des Beaux arts de Paris ne rentre dans aucune case. Il a aussi bien conçu des installations lumineuses que des voitures, des boîtes de nuit ou des savons.
François Dallegret est notamment connu pour sa collaboration avec le critique architectural Reyner Banham, auteur de “Los Angeles, the architecture of four Ecologies”, avec qui il a rédigé l’article intitulé “A home n’est pas une maison” (” A home is not a house”) en 1965.
On retrouve dans son travail des dimensions comiques, cyniques ou engagées, bref, “hors de la ligne”. Projetant de mettre en valeur les rêveurs qui veulent changer le monde, François Dallegret a influencé plusieurs générations d’architectes.
Et il pourra vous commenter son oeuvre de vive voix le samedi 21 mai à 3pm, lors d’une visite. Elle sera suivie d’une table ronde avec François Perrin, le curateur, Mimi Zeiger, critique d’architecture, ainsi que le professeur et doyen associé de l’École d’architecture de l’Université Woodbury, Ingalill Wahlroos-Ritter. Le monde à l’envers de l’architecture s’ouvre à vous.