Un professeur agrégé d’histoire géographie enlevé à sa famille par la Première guerre mondiale: la compagnie A vous de jouer présente la pièce Je veux vous revoir du 29 mars au 2 avril au 4th Street Theatre.
Inspiré de l’histoire vraie d’Eugène Wernert et sa femme Thérèse, le spectacle est basé sur les correspondances entre l’homme et son épouse. Au front, Wernert ne souhaite qu’une seule chose: retrouver les siens. Dans ses missives, il raconte sa vie de soldat en première ligne. Elle parle de l’attente et de l’envie de le voir revenir. Ces lettres inédites sont interprétées par les comédiens Mathilde Guillemot et Guillaume Le Guernec. Mis en scène par Séverine Lafforgue, ce spectacle a déjà été montré à 500 collégiens et lycéens et est pré-sélectionné pour le festival national de théâtre FESTHEA à l’automne 2016. Le spectacle est en français.
Un couple dans la Première guerre mondiale sur les planches à New York
Eté 2016: les camps francophones autour de San Francisco
En France, on dit “colo” ou centres aérés. Au Etats-Unis, on parle de “camps”, et y envoyer ses enfants pendant l’été est, pour beaucoup de familles, un passage obligé. Certains sont en français : l’occasion pour vos enfants de faire une petite cure dans la langue de Molière, à San Francisco et dans ses environs.
A San Francisco
1- Chez French Playdate
Dans Hayes Valley, French Playdate accueille les enfants de 4 à 10 ans, du 6 juin au 29 juillet. L’immersion en français est complète, avec des activités dirigées autour de Tintin, du Petit Nicolas, d’Astérix et autres héros de notre enfance, ainsi que des travaux manuels et des sorties dans les parcs voisins. French Playdate a été créé par une maman française qui se désespérait de trouver de camps d’été francophones pour ses enfants, Sa formation d’artiste et photographe se retrouve dans les activités créatives qu’elle propose. Les places sont limitées à six-huit enfants par semaine.
9am-3pm, avec possibilité de garderie dès 8am et jusqu’à 5pm. 300 dollars la semaine, ou 60 dollars la journée. Repas pour 25 dollars la semaine. 464 Hickory St, San Francisco.
2- A l’Alliance Française
A l’Alliance française, les semaines sont organisées autour de différents thèmes: le cinéma, le tour du monde en 80 jours, chevaliers et princesses, ou encore Paris. L’été sera également rythmé par quatre représentations théâtrales auxquelles participeront les enfants. S’adressant aux 6-12 ans, avec une capacité maximale de 15 enfants, ces camps se déroulent du 6 juin au 26 août, ce qui est pratique pour les enfants dont la rentrée des classes est tardive.
9am-4pm, avec garderie dès 8am et jusqu’à 6pm.
485 dollars la semaine (455 dollars avant le 15 mars), 1800 dollars pour quatre semaines.
1345 Bush Street, San Francisco.
3- Avec l’association EFBA
Dans les locaux de La Scuola, Education française Bay Area (EFBA) propose du 20 juin au 10 août de nombreuses activités thématiques, et une heure de cours de français quotidienne. Encadrés par des moniteurs titulaires du BAFA et venus de France spécialement pour l’été, les enfants de la grande maternelle au CM2 découvriront Le Gendame à St Tropez, le cinéma de Méliès, ou le cirque tzigane.
8:30am-3pm, avec garderie dès 7am et jusqu’à 6pm. 440 dollars par semaine, 220 dollars à partir de 4 semaines. Réductions pour les membres EFBA. 735 Fell Street, San Francisco.
4- A la French American International School
La French American International School organise un camp de football, PSG Soccer Planet, du 1er au 5 août. Les équipes, composées de joueurs de 5 à 16 ans, sont entraînées par Morad Mouhoubi, directeur technique au Paris-Saint-Germain. Le camp se déroulera sur les terrains de Kimbell Field, dans Western Addition.
9am-3pm. 325 dollars pour la semaine. Geary blvd et Steiner street, San Francisco.
Au nord de San Francisco
5- Au Lycée Français (Sausalito et SF)
Le Lycée organise trois camps: du 20 juin au 1er juillet, “Bon voyage” met l’accent pour les 3-11 ans sur l’exploration et les sorties nature; pour les 3-15 ans, “Paris oulala”, du 8 au 26 août, est consacré aux arts du spectacle (théâtre, cirque, danse, gymnastique), tandis que les passionnés de football de 3 à 15 ans pourront participer à l’”Eurocup” du 15 au 26 août. Les camps se déroulent sur le campus du Lycée à Sausalito, avec la possibilité de prendre une navette depuis San Francisco (Ashbury street). La première semaine de “Bon Voyage” aura lieu sur le campus d’Ashbury street pour les 3-4 ans.
9am-4pm. Garderie gratuite dès 8am et jusqu’à 5:30pm. 370-400 dollars par semaine, repas inclus. 610 Coloma Street, Sausalito. 755 Ashbury Street, San Francisco.
6- A la French American Charter School (Santa Rosa)
A Santa Rosa, au sein de la French-American Charter School, EFBA accueille les enfants de grande maternelle au CM2 du 20 juin au 5 août. Les thèmes abordés et l’organisation de la journée sont les mêmes qu’à San Francisco.
8:30am-3pm, avec garderie jusqu’à 6pm. 370 dollars par semaine, 190 dollars à partir de 4 semaines. Réductions pour les membres EFBA. 1350 Sonoma Ave, Santa Rosa.
EFBA propose également un camp à Larkspur, dans la Hall Middle School.
8:30am-3pm, avec garderie dès 7am et jusqu’à 6pm.
440 dollars par semaine, 220 dollars à partir de 4 semaines. Réductions pour les membres EFBA. 200 Doherty Dr, Larkspur.
Dans la East Bay
7- A L’école bilingue de Berkeley
A l’Ecole bilingue de Berkeley, deux programmes sont proposés: un pour les maternelles, à partir de 3 ans et demi, du 11 juillet au 12 août, et un du CP au CM1, du 25 juillet au 12 août. Les thèmes et les activités sont variés: cuisine, découverte de l’Afrique, foot, l’océan, et cours de français bien sûr. Une fois par semaine, les enfants du primaire font une sortie scolaire, tandis que les maternelles reçoivent une visite spéciale.
9am-4pm, avec garderie dès 8am et jusqu’à 6pm.
425 dollars par semaine.
1009 Heinz Avenue, Berkeley 94710
8- A Oakland, à la Yu Ming Charter School
A Oakland, EFBA et ses camps thématiques occupent les locaux de la Yu Ming Charter School, du 20 juin au 5 août.
8:30am-3pm, avec garderie dès 7:30am et jusqu’à 6pm.
440 dollars par semaine, 240 dollars à partir de 4 semaines. Réductions pour les membres EFBA. 1086 Alcatraz Avenue, Oakland
Dans le sud de la baie
9- Au p’tit monde (Palo Alto)
A East Palo Alto, Au p’tit monde s’adresse aux enfants de 2 à 6 ans. On peut les inscrire pour 2, 3 ou 5 jours, pour des activités autour des planètes, de la cuisine, de l’eau, des jeux olympiques.
8:30-3:30pm, avec garderie dès 8am et jusqu’à 5pm. 95-100 dollars par jour selon l’âge, repas inclus. 1980 Clarke Ave, East Palo Alto.
10- Chez Petits Confettis (à Los Altos)
Petits confettis, à Los Altos, propose un camp à la demi-journée. Les enfants de 2 à 6 ans voyageront chaque semaine vers un autre continent, du 20 juin au 29 juillet.
8:30am-12:30pm. 290 dollars par semaine (310 dollars après le 1er avril). 1575, Holt Avenue, Los Altos.
11- A la German International School (Mountain View)
EBFA propose un camp en tout point semblable à celui de San Francisco au sein de la German International School of Silicon Valley à Mountain View, du 20 juin au 5 août.
8:30am-3pm, avec garderie dès 7am et jusqu’à 6pm. 440 dollars par semaine, 220 dollars a partir de 4 semaines. Réductions pour les membres EFBA. 310 Easy Street, Mountain View.
"Marguerite", le film qui sonne faux
” Marguerite” nous emmène dans le Paris des années 20. On y retrouve Marguerite Dumont, une femme fortunée passionnée de musique et d’opéra. Elle se produit régulièrement devant son cercle très fermé d’amis. Son souci : elle chante horriblement faux et personne n’ose lui dire, pas même son mari. Jusqu’au jour où elle décide de se produire devant un vrai public, à l’opéra.
Inspiré d’un personnage ayant réellement existé, le film n’est pourtant pas un biopic. « Il y a 15 ans, j’ai écouté la radio et entendu la voix complètement folle de Florence Foster Jenkins, une Américaine. Et je me suis dit, mais qu’est-ce que c’est cette histoire folle, à la fois hilarante, ridicule et hors-norme. J’ai voulu découvrir cette femme qui a fini par chanter au Carnegie Hall, explique le réalisateur Xavier Giannoli. J’ai fait mon enquête, j’ai découvert son histoire, mais je n’ai pas voulu faire un biopic, ça ne m’intéressait pas. Je me suis inspiré des éléments de sa vie qui me touchaient. Comme un peintre qui regarde la réalité et qui en fait sa propre interprétation. »
Lors de “Marguerite”, le réalisateur nous fait passer par des émotions complexes et opposées. On passe du rire, à la compassion et de la moquerie à la gêne. « C’est comme ça que je vois la vie, il y a une dimension tragique. On pense à l’amour, à la vie, à la mort, à la solitude, au doute. Mais en même temps, il y a aussi une dimension comique et ridicule. C’était ça qui m’intéressait dans le film, ce mélange de tendresse et de cruauté. J’essaye, avec mes moyens, de créer de grands personnages de cinéma qui vont dégager des émotions universelles, sans entrer dans le cliché. »
Marguerite est formidablement interprétée par Catherine Frot, un rôle considéré par certains critiques comme le plus réussi de sa carrière et qui lui a valu le César de la meilleure actrice.
« Je crois que la vie de Catherine Frot l’a préparé à ce rôle, elle est la première à le dire. Pour elle, c’était quelque chose qui rassemblait beaucoup ses émotions de femme. Je pense qu’il y a eu des choses dans sa vie personnelle au moment du film qui touchaient à son couple et le film lui a permis d’exprimer ces émotions-là ».
Le succès du film n’est évidemment pas dû qu’à la belle performance de Catherine Frot. L’actrice est entourée de nombreux seconds rôles de talent. Michel Fau et André Marcon ont d’ailleurs eux aussi été nominés aux Césars grâce au film. D’autres acteurs auraient également mérité cette nomination selon le réalisateur. « J’étais très furieux que Denis Mpunga ne soit pas nommé aux Césars, il est génial. Mais les organisateurs m’ont dit que c’était déjà rare d’avoir deux nominés dans le même film. Mais du coup je pense que ça a divisé les votes. »
Le film a néanmoins raflé quatre prix lors de la cérémonie (meilleure actrice, meilleur décor, meilleurs costumes et meilleur son). Un succès qui lui permet aujourd’hui d’être présenté au public américain. Ce qui rend très heureux Xavier Gianolli. « L’écrasante majorité de mes références sont américaines, je suis obsédé par le cinéma et la littérature américaine. Dans mes films, il y a une très forte influence américaine. Même idéologiquement. Quand j’écrivais le film, je pensais parfois à Forrest Gump. Des personnages qui incarnent une forme d’innocence et qui sont promis à des destins épiques, car ils font apparaitre la corruption et l’hypocrisie du monde. C’est très américain aussi. Dans “Marguerite”, il est question d’une femme qui veut prendre possession d’elle-même, qui veut empoigner son destin et qui s’affranchit de toutes les règles et de toutes les conventions sociales pour imposer au monde ce qu’elle est. »
Les start-ups françaises à suivre pendant South by Southwest
Alors que des dizaines de milliers de festivaliers s’apprêtent à nouveau à déferler sur la capitale du Texas pour le festival de musique, d’internet, de jeux vidéos et de cinéma South by Southwest à partir de vendredi (et jusqu’au dimanche 20 mars), French Morning a étudié les profils d’une vingtaine de startups qui feront le déplacement depuis la France ou un autre pays d’Europe francophone et en a sélectionné quelques-unes à suivre de plus près.
La première, naturellement, c’est la seule à s’être qualifiée pour une compétition du festival, en l’occurrence le très prestigieux SXSW Accelerator qui a reçu près de 500 candidatures mais n’en n’a retenu que 48 : DreamUp Vision. Cette toute jeune société parisienne a développé une solution d’analyse de la rétine permettant de détecter un trouble de la vue des malades de diabètes (la rétinopathie diabétique) « aussi bien qu’un ophtalmologue expérimenté » et suffisamment tôt pour éviter la cécité.
Si les sessions de « pitch » qui permettront d’éliminer 30 participants samedi, puis encore douze autres dimanche, ne peuvent être suivies en ligne (contrairement à l’allocution du Président Barack Obama, vendredi à 2:30pm), on peut se tenir au courant en souscrivant la newsletter du festival, ou bien en suivant DreamUp Vision sur Facebook ou Twitter.
Pendant SxSW, une application verra la jour. EWO (pour Eyes Wide Open) lancera, en partenariat avec la société Giroptic présentée l’année dernière et le Bureau Export de la musique française, l’application Rise, permettant de partager des vidéos live en direct depuis un compte Facebook, ainsi que de lire des vidéos 360° en livestreaming. Développée pour les journalistes citoyens, elle servira pendant le festival à « filmer les concerts des groupes français présentés à SXSW » dans le cadre de France Rocks, et « le groupe Talisco tiendra un journal de bord vidéo avec notre application durant toute leur tournée US », annonce Antoine Bretillard, le président de la société.
Masque de beauté connecté
Parmi les 14 startups accompagnées par Business France, il faudra particulièrement garder l’oeil sur le masque de beauté connecté Mapo développé par Wired Beauty Technologies, ou encore le moteur de recherche indexant aussi les contenus publics des réseaux sociaux Qwant.com. Le premier entre en phase de précommercialisation avec le soutien de L’Oréal, tandis que le second est encore en phase bêta, mais bénéficie déjà du soutien de la Banque Européenne d’Investissement.
Deux autres jeunes pousses pourraient se faire remarquer: Holî, développeur d’une application de suivi du sommeil commercialisant aussi des ampoules de luminothérapie, des lampes à LED et un réveil parlant connecté, tous déjà largement distribués dans le monde, et Klaxoon, une box conçue pour favoriser l’interactivité en formation, et revendiquant près de 20.000 utilisateurs dans plus de 100 pays.
Régine Mahaux, la photographe belge de Donald Trump
Il y a peu de gens qui peuvent appeler Donald Trump par son prénom. Et encore moins des francophones. Régine Mahaux en fait partie.
Originaire de la province de Liège en Belgique, la photographe a commencé à travailler avec la famille Trump il y a cinq ans. Son agence, Getty Image, lui avait alors proposé de réaliser le portrait de la famille du milliardaire. Elle ne se doutait pas qu’elle se retrouverait un jour dans l’ombre d’un phénomène politique.
Depuis, elle a eu l’occasion d’immortaliser à plusieurs reprises la famille Trump, et a refait une série de portraits familiaux depuis le début de la campagne. « J’aime travailler l’image de cette famille, elle me parle, elle m’inspire. J’ai beaucoup de liberté et de responsabilité. Ils me laissent m’exprimer en tant qu’artiste. Ils ont un esprit cash. Il n’y a pas de limite, confie la photographe. Les Trump sont loin de ce que je vois dans la presse. Ils sont très travailleurs et font toujours les choses avec sérieux. Je sais que la presse européenne est très dure au sujet de Donald Trump, je ne sais pas si c’est la même chose aux Etats-Unis. On l’accable de beaucoup de choses que je ne vois pas ».
Régine Mahaux fait partie des rares personnes à avoir un accès privilégié à celui qui a d’ores-et-déjà mis l’élection présidentielle 2016 sans dessus dessous avec ses déclarations tonitruantes et son style provocateur. Depuis le début de la campagne, Trump a appelé pêle-mêle à interdire les musulmans d’entrer sur le territoire américain, à tuer les familles de terroristes (il a depuis mis de l’eau dans son vin) et à construire un mur le long de la frontière avec le Mexique pour empêcher l’immigration illégale. Ses adversaires l’ont appelé “bourreau” , “escroc” , “raciste” et “islamophobe” pour reprendre les qualificatifs les plus gentils. Il a insulté tellement de personnes que le New York Times s’est fait un malin plaisir à compiler une liste de 202 personnes, lieux et “choses” victimes de ses attaques sur twitter – elle comprend aussi bien le pupitre du Bureau ovale que Washington DC et Amazon. Malgré cela, il fait aujourd’hui la course en tête pour l’investiture.
“Sa politique, je ne peux pas la juger”
La Belge refuse de dire publiquement si elle adhère à ses idées. “Je ne fais pas de politique, je suis au service des personnes qui me confient leur image. Je suis artiste. Qui suis-je pour décider ? Les Américains décideront eux-mêmes de qui ils veulent comme président des États-Unis. J’aime la personne, en tant qu’être humain. Sa politique, je ne peux pas la juger. »
Choisir de travailler avec une non-Américaine peut surprendre compte-tenu du patriotisme affiché du favori, mais c’est un choix avant tout artistique selon Régine Mahaux, qui a également tiré le portrait de Salma Hayek, Marianne Faithfull, le prince Albert et Christina Aguilera notamment. « Même si Donald vient d’une famille américaine, il a un sang très européen. Il a épousé des femmes européennes, il est sensible à un certain esthétisme. Mais c’est peut-être parce que je les sollicite beaucoup aussi. »
Au fil des shootings, la Liègeoise a appris a apprivoiser la famille Trump, à la connaître, et plus spécialement Melania, la femme du républicain sulfureux. « Une femme forte, travailleuse, généreuse et sympatique qui parle cinq langues, raconte l’artiste. Lui est provocateur, certainement, elle ne l’est pas du tout. Elle est dans l’ombre, mais avec la même force. Elle le sublime. »
Il a beau avoir appelé Bruxelles “un trou à rats” où les musulmans ne sont pas parvenus à s’intégrer, il en faut plus à la Belge pour dire du mal de “Donald“. Par contrainte ou par admiration profonde ? Dans ces campagnes électorales très intenses, le moindre mot de travers peut porter préjudice. « Il est ancré dans ce siècle, les autres hommes politiques sont encore dans celui d’avant. Ils n’ont pas compris. Ce sont des politiciens, ils ne connaissent pas la réalité. Donald Trump n’a jamais dit qu’il était politicien, il ne l’était pas il y a un an, c’est nouveau pour lui. Il le fait comme il fait le reste. Avec enthousiasme, avec envie, avec arrogance peut-être, en parlant des problèmes, sans langue de bois. C’est un phénomène. » Donald Trump n’aurait pas dit mieux.
Conseils de patron: gérer une start-up entre Paris et New York
Quarante salariés à Paris, trente à New York. Née en France, la start-up Dashlane, qui vend une solution pour gérer ses mots de passe et revendique plus de quatre millions de clients, s’est très vite imaginée hors des frontières.
Dès sa première levée de fonds (series A) en 2011, elle a créé une structure américaine. Et inversé le rapport de force : la société française est devenue filiale.
Pourtant, si 75% des clients de Dashlane sont basés aux Etats-Unis, le patron Emmanuel Schalit n’imagine pas une seconde y faire venir l’ensemble de sa start-up.
“Le niveau des talents que l’on trouve en France est super. Et au-delà du coût des ingénieurs, qui sont certes moins chers à Paris qu’à New York, on trouve en Europe des gens plus loyaux, et le marché est plus attractif pour une start-up comme la nôtre.” Tandis qu’aux Etats-Unis, les bons ingénieurs peuvent se faire débaucher du jour au lendemain par Facebook, Google, ou un autre géant de la Silicon Valley.
Mais avoir un pied aux US et un pied à Paris nécessite une certaine agilité. Emmanuel Schalit nous explique ses bonnes pratiques, entre Union Square et Ménilmontant.
1- Une culture commune – et américaine
A Paris ou à New York, les bureaux de Dashlane se ressemblent. Open-space, canapés… Et des écrans installés partout, qui affichent l’heure à New York et Paris, le nombre d’utilisateurs en temps réel, et diverses statistiques et graphiques.
“Les gens voient les mêmes chiffres, ont les mêmes infos. Ca a un effet profond sur la formation d’une culture unifiée”, explique Emmanuel Schalit, qui s’est installé à New York en 2013.
Surtout, les bureaux des deux côtés de l’Atlantique sont filmés en permanence – il suffit de jeter un coup d’oeil sur les écrans pour voir quelle est l’ambiance à Paris.
Emmanuel Schalit travaille aussi à créer une culture d’entreprise commune. Sur les murs de Paris ou New York, sont placardées les valeurs que les employés doivent partager (transparence, “team first”, passion, “raise the F*cking bar”…). “Les Francais peuvent trouver que c’est du bourrage de crâne, mais c’est important de croire tous dans les mêmes choses”, s’excuse Emmanuel Schalit.
A Paris et New York, Dashlane a adopté les mêmes pratiques, très américaines – “enfin, très start-up”, corrige Emmanuel Schalit. Anglais dans toutes les communications, même à Paris. Employés très internationaux (à Paris, un tiers des employés ne sont pas Français). Management “fact based”, avec beaucoup d’objectifs quantitatifs (“No politics” est l’un des motos de Dashlane).
2- La vidéo au coeur du dispositif
La salle de réunion est étroite, mais deux immenses écrans ont été accrochés au mur, associés à un boitier de la marque LifeSize. L’un est connecté en permanence à la salle de réunion parisienne, l’autre sert à intégrer une tierce personne ou montrer un document. En un clic on se connecte ou se déconnecte.
“Dès le début, on a investi dans du bon matériel. L’idée, c’est que tu quand veux parler à quelqu’un, ça soit immédiat. Ce type d’équipement, ca vaut certes 5 000 dollars, mais c’est deux billets d’avion aller-retour Paris-New York. Et pour nous c’est essentiel”, juge Emmanuel Schalit.
Pour faciliter les échanges, le patron de Dashlane tient tous les 15 jours un “town hall meeting” retransmis en direct, avec toute l’entreprise. “Je répond à toutes les questions.”
Tout cela reste possible car New York et Paris ne sont séparés que par six heures sur la pendule. “C’est d’ailleurs pour cela qu’on s’est installés à New York, et pas à San Francisco, où travailler avec la France est beaucoup plus compliqué.”
3- Un organigramme “flat”
Si beaucoup de start-ups franco-américaines séparent les fonctions entre les continents (typiquement, business developpement et marketing aux US, tech en France), Emmanuel Schalit a adopté un modèle plus transversal, avec des équipes à cheval entre les deux bureaux. “Ca permet d’amener tout le monde à travailler en mode transatlatique”, explique-t-il.
Autre spécificité : l’accessibilité du patron, et des managers en général. “J’ai mon bureau au milieu de tout le monde, dans l’open-space. Il fait la même taille que celui des autres, c’est le même Ikea à 49 dollars. L’idée, c’est que n’importe qui peut venir me voir ou me solliciter, à Paris ou New York.”
4- Un recrutement bien ciblé
Pour intégrer Dashlane, chaque candidat passe environ 7 à 10 entretiens, avec différentes personnes des deux continents. Parmi les questions essentielles : l’adhésion du candidat à la culture d’entreprise, et surtout, son adhésion au produit.
“Le défi le plus important pour une boite comme la nôtre, c’est d’avoir et de garder les meilleures personnes. Sur les 12 derniers mois, je pense que 60% de mon temps a été dédié à cela”, estime Emmanuel Schalit, qui se flatte d’avoir réussi à recruter quelques “gros calibres” américains dans son bureau new-yorkais. Une difficulté à laquelle se heurtent beaucoup de start-ups françaises, qui, aux Etats-Unis, sont noyées dans la masse et peuvent susciter une certaine appréhension chez les cadres de haut-niveau.
“Je crois que l’important, c’est d’envoyer de bons signaux culturels. Je n’hésite pas à montrer que j’ai moi-même une certaine culture américaine. Que je m’intéresse à l’actualité ici, que je peux leur parler de l’équipe de foot de leur état, que j’ai voyagé. Un truc essentiel, aussi, au moment de l’entretien, c’est de poser des questions cash. Il faut que les Américains ne se sentent pas dans un univers français alambiqué”, poursuit Emmanuel Schalit, qui, avant Dahslane, a vécu huit ans aux Etats-Unis, et a sur son CV un diplôme d’Harvard.
Autre point sensible : la différence de droit du travail entre la France et les US, en particulier sur la question du licenciement. “Franchement, ce n’est pas un obstacle”, assure Emmanuel Schalit, loin de critiquer la situation française. “La période d’essai permet de voir très vite si cela colle ou pas.”
Quant aux vacances, Emmanuel Schalit a trouvé sa solution. “Aux Etats-Unis, on a une no vacation policy, c’est à dire qu’on ne compte pas. Chacun prend ce qu’il veut, et assume. On n’a jamais eu d’abus.”
Le festival Goût de France / Good France régale les USA
Le festival Goût de France / Good France ne va pas gagner le prix du meilleur nom de festival gastronomique, mais il propose aux expatriés des formules intéressantes.
Pour la deuxième année consécutive, ce festival soutenu par le gouvernement français rassemblera le 21 mars plus de 1.000 chefs sur cinq continents pour célébrer la gastronomie française.
Chaque restaurant participant proposera un menu qui “rendra hommage à l’excellence de la cuisine française, à sa capacité d’innovation et aux valeurs qu’elle véhicule : partage, plaisir, respect du bien-manger”.
A New York, cinq restaurants participent à l’opération : Gloo, Maison Hugo, Benoît, La Sirène et Madison Bistrot. Ils proposeront des formules gastronomiques, facturées entre 45 et 90 dollars selon l’établissement. On peut consulter sur le site le détail des menus proposés pour l’occasion. Une trentaine de restaurants français participent à l’évènement ailleurs aux Etats-Unis : à Hollywood en Floride (Face), Santa Clara, San Francisco (Café de la Presse), Houston (Artisans Restaurant, Kris, L’Olivier, Le Mistral), San Antonio (Chez Vatel), Dallas (Lavandou Bistro).
7 choses à faire lors du French Cultures Festival au Texas
L’édition 2016 du French Cultures Festival au Texas sera inaugurée le vendredi 11 mars. Pour l’occasion, nous avons décortiqué le programme de ce rendez-vous annuel pour fêter la francophonie, et nous avons sélectionné sept rendez-vous près de chez vous.
1. Concert de lancement à Houston
Lors de la soirée inaugurale du vendredi 11 mars, il y aura trois concerts sur une scène extérieure dressée au Discovery Green Park à Houston. Le groupe The Blind Suns viendra tout droit d’Angers pour ouvrir les festivités à 6pm. Les Wild Moccasins, un groupe local, prendra ensuite la relève. Les Toulousains de Scarecrow termineront le show en beauté. Gratuit. Les festivités se termineront à 10pm. 1500 McKinney St, Houston
2. Un bon repas dans les grandes villes texanes
On vous en avait déjà parlé, des cuisiniers du monde entier s’associeront le lundi 21 mars pour honorer la gastronomie française: c’est Goût de France / Good France. Au Texas, les restaurants participants sont L’Olivier, le Kris Bistro, le Mistral et l’Artisans à Houston; Chez Vatel Bistro à San Antonio et le Lavendou à Dallas.
3. Soirée cinéma à l’University of Saint Thomas (UST)
Pour ceux qui ne l’auraient pas encore vu, le film “Bande de filles” de Céline Sciamma sera encore projeté à deux reprises pendant le festival. Le mercredi 17 et le jeudi 31 mars à la University of St Thomas de Houston. Le film, applaudi par la critique, raconte la complicité entre quatre jeunes filles qui deviennent femmes dans une cité difficile en France. Un petit bijou. Les projections sont présentées par le French Club de l’université. Gratuit pour les étudiants. 2 dollars pour les non-étudiants.
4. Un petit moment avec Rodin à San Antonio
Rodin pose ses valises (et ses sculptures) à San Antonio du 5 mars au 29 mai. A l’occasion des cent ans de la mort du sculpteur français, le San Antonio Museum of Art accueille « Rodin: The Human Experience ». L’exposition comporte des représentations de Balzac et de Victor Hugo, le fameux torse de « L’homme qui marche » conçu en 1899 et 1900, des autoportraits ainsi que des travaux inspirés de son chef d’oeuvre « La Porte de l’enfer », visible au Musée Rodin à Paris. Toutes les pièces montrées lors de l’exposition sont issues de la collection d’Iris et Gerald Cantor, l’une des plus larges en dehors du Musée Rodin. San Antonio Museum of Art, 200 West Jones Avenue, San Antonio
5. Foot et langues à El Paso
L’Alliance française d’El Paso organise des projections de “School of Babel” (“La cour de Babel”) par Julie Bertuccelli, sur les classes d’initiation au français pour les non-francophones qui rejoignent le système scolaire en France, et “Little Lion”(“Comme un lion”) de Samuel Collardey sur le rêve déchu d’un jeune joueur de foot sénégalais qui tente sa chance en Europe pour s’apercevoir qu’il a été victime d’une arnaque. Les projections ont lieu dans le cadre de Festinema Junior 2016. El Paso International Museum of Art. Le 26 mars, 2-5pm. Infos
6. Un spectacle de danse à Dallas
À Dallas, les fans de danse pourront admirer “What the Day Owes to the Night” de la Compagnie Hervé Koubi. Le spectacle sera présenté le jeudi 25 et le vendredi 26 mars au AT&T Performing Arts Center. Il rassemble douze danseurs algériens et ouest-africains mélnage capoeira, arts martiaux, danse urbaine et contemporaine. 2520 Flora Street, Dallas.
7. Soirée avec Coco Chanel à Austin
“Coco before Chanel”, le film d’Anne Fontaine avec Audrey Tautou sur la légendaire créatrice de mode, sera projeté le jeudi 31 mars, gratuitement, à la bibliothèque publique d’Austin, antenne de Howson. La projection commence à 6:30pm. 2500 Exposition Blvd.
"Le Roi Grenouille" joué en VF pour les enfants à New York
La troupe Galli présente “Le Roi Grenouille”, une pièce en français pour les enfants de 3 ans et plus. La représentation aura lieu le samedi 12 mars au Galli Theater.
Dans “Le Roi Grenouille”, il est bien entendu question d’une princesse. Elle fait tomber une boule dorée dans un puits. Pour la récupérer, elle fait une promesse à une grenouille qui s’avérera être bien différente des autres. Ce conte populaire allemand est issu du premier tome des Contes de l’enfance et du foyer, le recueil des frères Grimm.
Galli est une association à but non lucratif spécialisée dans l’adaption de contes issus du monde entier. Elle fait des représentations en français, anglais et allemand.
Clémentine Célarié donne des cours de théâtre à San Francisco
Clémentine Célarié vient diriger une master class théâtre au théâtre du Lycée Francais de San Francisco le samedi 16 et le dimanche 17 avril de 9an à 6pm.
Cette master class est ouverte à tous, débutants et confirmés : il est nécessaire de s’inscrire auprès du Théâtre du Lycée.
Ce cours remplace le spectacle “Le Saut de la Crêpe” que la comédienne avait initialement prévu de donner au Lycée Français.
Pitch Day à New York avec FrenchFounders
La communauté des entrepreneurs et cadres français aux Etats-Unis, FrenchFounders, vous invite à sa deuxième édition de « Startups to VCs » le jeudi 24 mars à New York.
Trente start-ups et trente investisseurs seront présents à cet événement, pendant lequel des responsables de jeunes pousses seront invités à présenter leur business lors de sessions de “speed pitching”. Les start-ups sélectionnées ont le point commun de s’être distinguées en Europe et de vouloir se lancer sur le marché américain.
Laetitia Gazel Anthoine, fondatrice et PDG de Connecthings, ouvrira la soirée en parlant de son expérience, de ses réussites en Europe et ses projets aux Etats-Unis.
La soirée est accessible sur invitation. Il faut en faire la demande auprès des organisateurs.
Des films français au Queens World Film Festival
Le beau monde du cinéma se retrouve du 15 au 20 mars au Museum of the Moving Image et dans d’autres salles de Queens pour la 6ème édition du Queens World Film Festival.
Ce festival, qui rassemble “entre 80 et 100 films” du monde entier selon la promo, met en lumière des documentaires, longs et courts-métrages, des films d’animation et des oeuvres LGBT indie. La sélection 2016 aborde un large éventail de sujets: la violence policière, l’addiction sexuelle, l’immigration, la famille… Trois Français seront de la partie: Julien Bettelheim, réalisateur franco-américain installé à New York, signe “The Last Member of the Munny Gang”, l’histoire d’un hors-la-loi dans l’Ouest tiraillé entre venger son frère et se mettre dans le droit chemin (17 mars, 8pm); Alexandra Debricon avec “A Gringo Honeymoon”, un court-métrage sur un trafiquant d’organes qui se remet en question après être tombé amoureux d’une prostituée (18 mars, 11:59pm); et Guillaume Levil avec “Easy Reappearance”, un court-métrage sur une femme qui découvre la vie cachée de son mari en écoutant le message vocal d’un individu qui lui donne rendez-vous dans un club gay (16 mars, 6pm).