Où trouver de bons bleus, camemberts, fromages crémeux ou à pâte dure à Los Angeles ? On vous liste six excellents “cheese stores” vendant des fromages de toutes sortes, testés et approuvés.
6. La fromagerie du marché : DTLA Cheese à Downtown
Après avoir dévoré un burger chez Eggslut, bu un latte de G&B coffee, un autre arrêt s’impose au Grand Central Market, Downtown. Votre plaisir olfactif vous guidera vers le QG des aficionados de fromages, DTLA Cheese, ouvert depuis deux ans. Né de la passion de deux soeurs, Lydia & Marnie Clarke, ce comptoir plébiscite les fromages artisanaux. Burrata de Gioia, Secret de Compostelle, Wensleydale, Munster ou encore P’tit basque : les 120 variétés sont importées d’Espagne, Angleterre, Italie, France, Canada, Etats-Unis… Les deux soeurs vous guideront, en vous rappelant l’origine et l’histoire des produits. Et si la vitrine vous met en appétit, vous pourrez succomber aux plats concoctés par l’avant-gardiste chef Reed Herrick, qui crée des menus autour du fromage. Les downtowneurs sont déjà friands des pommes de terre façon savoyarde et des sandwichs.
DTLA Cheese in Los Angeles, 317 S Broadway, CA 90013, (213) 290-3060
5. La fromagerie vegan : Vromage à West-Hollywood
Certains crieront à l’abomination. Les intolérants au lactose et les végétaliens crieront au génie. Vromage est la première fromagerie vegan de Los Angeles. Installée à West Hollywood, cette boutique propose une quinzaine de variétés de “fromages” sans lait entier, exclusivement produits par Youssef Fakhouri. Après cinq ans d’expérimentations, il garde ses recettes secrètes, révélant seulement que ses “fromages” sont réalisés à partir de graines (citrouille, tournesol, chanvre), de noix et d’épices (paprika, poivre de Cayenne, sésame). Sur son étal, vous pouvez découvrir son brie à la truffe, le cheddar épicé, la feta au basilic, le chèvre aux canneberges, le vromage blanc et la spécialité de la maison le veganzola, qui n’est pas sans rappeler le fromage italien.
Vromage, 7988 W Sunset Boulevard, CA 90046. (323) 745-0157
4. La fromagerie de quartier : Milkfarm à Eagle Rock
Milkfarm est ce que l’on appelle un commerce de quartier. Et c’est dans ce but là que Leah Park Fierro l’a ouvert en avril 2014 à Eagle Rock. En fonction des saisons, l’ex-directrice du Cheese store de Silver Lake propose entre 100 et 200 variétés de fromages, qu’elle découpe sur le plan de travail en bois, confectionné par son mari. Vous y trouverez de la Couronne de Touraine, du Bay blue, du Challerhocker (Suisse), du lait caillé frais et du Schnebelhorn, le coup de coeur de Leah Park Fierro, mais aussi une importante sélection de fromages artisanaux et locaux comme ceux de Eagle Rock Farms. Amoureuse du gouda, Leah Park Fierro ne garde que le meilleur, et effectue la même sélection affinée pour les produits d’épicerie. Et dans sa volonté de privilégier le local, elle organise un événement chaque mois, “Meet the maker”. Un artisan vient alors présenter et cuisiner ses produits. Un lieu gourmet, sans être guindé.
Milkfarm, 2106 Colorado Boulevard, CA 90041. (323) 892-1068
3. Le fromagerie du caviste : Cheese box Wally’s à Westwood
On connaissait la réputation de Wally’s en tant que caviste, on peut rajouter une corde à leur arc : la fromagerie. Installé à côté de la cave à vin depuis quatre ans, Cheese Box Wally’s va vous faire tourner la tête avec ses 150 variétés de fromages. Besace du berger (le coup de coeur de Thomas Flinders, un employé), tomme de Savoie, mozzarella locale, ou encore l’Australien Roaring forties blue qui est exporté depuis peu : les clients font face à un choix déroutant. Très accueillant, le staff de connaisseurs vous livre les origines des fromages venus des quatre coins du globe. Vous découvrirez notamment le Rush creek reserve, une sorte de Mont d’Or affiné durant 60 jours. Tous ces fromages sont sélectionnés par Jenny Knotts, la directrice, qui fournit également leur boutique de Beverly Hills. En plus de confectionner des plateaux et des sandwichs, la maison propose des “wine tasting” les samedis de 1pm à 4 pm à Westwood, et de 10 am à 1pm à Beverly Hills.
Cheese Box Wally’s, 2107 Westwood Boulevard, CA 90025. (310) 475-0606
2. La fromagerie des hipsters : le Cheese Store de Silver Lake
Les hipsters ont leur fromagerie : le Cheese Store de Silver Lake, situé à côté du café Inteligentsia. A l’intérieur, la chaleureuse Maggie, qui se qualifie comme une “nerd” des fromages, propose près de 300 variétés (Europe et États-Unis). Reblochon (la version américaine), Dancing Fern, Etivaz suisse et raclette vous font la cour. Ouverte depuis 2003, cette fromagerie est partisane de l’éco-gastronomie, et plébiscite les petites productions, les fromages bios et locaux. Cette férue de fromage dispense des cours gratuits de dégustation une fois par mois, durant lesquels elle transmet sa passion pour les associations fromage/vin, et la nourriture en général.
Cheese store of Silverlake, 3926 Sunset Boulevard, CA 90029, (323) 644-7511
1. La fromagerie historique : le Cheese store de Beverly Hills
Dès que l’on pousse la porte de cette caverne d’Ali Baba, les arômes de fromages nous montent au nez, aiguisant nos papilles. Depuis sa création en 1967, le Cheese store de Beverly Hills, première fromagerie de Los Angeles, a assis sa réputation. Quelles que soient vos envies, l’équipe de Norbert Wabnig, le fondateur, trouvera fromage à vos papilles dans leurs 600 spécialités importées du monde entier. Vous découvrirez un large panel de bleus (d’Auvergne, le Société, le smokey blue…), du fromage à raclette, des fromages pyrénéens et basques à pâte dure, des goudas jusqu’à cinq ans d’âge. Leur force: proposer des produits saisonniers inédits, tels que le Vacherin Mont d’Or ou le Morbier au lait cru. Le propriétaire des lieux depuis 1978, pianiste, a même eu l’idée de créer une fondue dans un pain rond. Devenu une référence pour les restaurateurs et le repère des célébrités, le cheese store offre une large palette de produits complémentaires (charcuterie, huiles d’olive,confitures, chocolat, vins…). Pour vous conseiller, vous pourrez compter sur son staff de connaisseurs, parlant huit langues dont le français. Et si vous ne savez que choisir, participez aux dégustations vin/fromage, qui ont lieu deux fois par mois.
The Cheese Store of Beverly Hills, 419 N Beverly Dr, CA 90210. (310) 278-2855.
Où trouver du fromage digne de ce nom à Los Angeles?
Le Blue Man Group vient remuer Houston
Cinq. C’est le nombre de spectacles que le trio du Blue Man Group a prévu a Houston, du vendredi 15 janvier au dimanche 17, à Jones Hall.
Le groupe, qui s’est forme en 1991, est devenu une vraie sensation mondiale. Compose de trois amis, Chris Wink, Matt Goldman and Phil Stanton, il s’est formé dans le Lower East Side de Manhattan avant de partir à la conquête du monde. Leurs personnages, au visage bleu, multiplient les chorégraphies, acrobaties et pitreries sur scène sur fond de jeux de lumières et de sons. Ce spectacle complètement déjanté du Blue Man Group s’adresse à tous les publics, enfants et grands enfants.
La "No Pants Subway Ride" 2016, c'est le 10 janvier
Prendre le métro sans pantalon : quelle meilleure manière de commencer 2016 ? C’est ce que sont invités à faire les habitants de New York, Dallas, San Francisco, Los Angeles et d’autres villes américaines et dans le monde ce dimanche 10 janvier pour la traditionnelle “No Pants Subway Ride” .
Cet évènement rigolo est organisé par le groupe Improv Everywhere, à qui l’on doit de nombreux flash mobs. A New York, les festivités de la 15eme édition commencent à 3pm. Il est conseillé de RSVP sur la page facebook de l’évènement. Un after-party est prévu à Webster Hall. Dallas se débarassera de son pantalon à partir de 2pm, 1pm pour Los Angeles, midi pour San Francisco. Pour voir la liste complète des villes qui participent à l’opération, c’est ici.
Soirée courts-métrages et fromages à Los Angeles
Amateurs de cinéma, retenez la date du 29 janvier 2016. Le Théâtre Raymond Kabbaz du Lycée Français de Los Angeles dévoilera une sélection des meilleurs courts-métrages français réalisés en 2015, au cours de sa French Short Films night.
Depuis de nombreuses années, et en collaboration avec l’Alliance française, le théâtre du Lycée Français accueillait les “Oscars des courts-métrages français”, autrement nommés “La nuit des lutins”. Cette remise de prix s’est achevée en 2014. Mais le vendredi 29 janvier, à partir 7:30 pm, vous pourrez assister à cette nouvelle soirée sous un nouveau nom, mettant en lumière l’art du court-métrage.
Au cours de cette projection, vous trouverez des films issus de la sélection officielle des Césars 2016 du meilleur court métrage, de My French Film Festival de l’Institut Français ou des courts ayant reçu un prix. Tous ont été sélectionnés par un jury composé de l’équipe du théâtre et de la présidente de l’Alliance française. Cette année encore, ils offrent une sélection digne d’un tapis rouge.
Bien assis dans vos fauteuils, vous découvrirez la comédie romantique “Guy Moquet”, de Demis Herenger. Il raconte l’histoire de Guy Moquet ou “Guimo”, qui a promis à Ticky de l’embrasser au crépuscule en plein milieu du quartier. Une décision pas si simple à tenir.
Ce film sera suivi par “La fin du Dragon”, réalisé par Marina Diaby, l’histoire de trois frères et soeurs réunis autour de leur mère, à qui il ne reste que dix jours à vivre.
Ce drame familial laissera place à une histoire d’amour dans un monde où les peintures prennent vie, avec “H recherche F”, de Marine Moshkova.
Une soirée entrecoupée de vin et fromages
Après l’entracte et ses dégustations de vins et de fromages, trois court-métrages surprendront par leur éclectisme. C’est notamment le cas du film “Le dernier des Céfrans”, de Pierre-Emmanuel Urcun. Rémi, dernier “céfran” (français) de la cité, décide de s’engager dans l’armée, mais il va devoir le dire à ses copains.
Réalisé par Just Philippot, “Ses souffles” conte un drame quotidien, l’histoire de Lizon, qui va fêter ses neuf ans chez elle, dans sa voiture. L’émotion laissera place à l’histoire surprenante d’ “Ave Maria” de Basil Khalil. Le quotidien d’une petite communauté de religieuses ayant fait vœu de silence est chamboulé par l’arrivée d’une famille de colons israéliens. Tout un programme.
Rihanna enflammera les Etats-Unis au printemps
Rihanna a frappé fort. Artiste aux huit Grammy Awards, le reine de la pop revient pour une tournée d’anthologie, l’ANTI World Tour, produite par Live Nation.
Présentant son huitième album “Anti” autour d’une performance exceptionnelle, cette tournée gigantesque fera escale dans plusieurs villes des Etats-Unis pour ensuite se diriger vers l’Europe.
Une trentaine de dates sont annoncées, avec un invité de marque en première partie, Travis Scott.
Le coup d’envoi de cette grande tournée sera donné le vendredi 26 février à San Diego. La chanteuse passera ensuite à San Jose, Austin, Houston, Dallas, Miami, New York, Philadelphie, Seattle, Chicago, Boston, Atlanta, Las Vegas, Los Angeles et Oakland.
Michel et Augustin se met Starbucks dans la poche
Starbucks, c’est fait. Michel et Augustin, une petite entreprise de gâteaux et yaourts bien connue en France pour ses campagnes marketing extravagantes, a réussi son “deal du siècle”, comme ils disent. A partir du mardi 5 janvier, deux gammes de leurs sablés (les “petits carrés” aux chocolat et au citron) seront vendues dans 7.624 Starbucks aux Etats-Unis.
Une opération réussie notamment grâce au culot de deux employés de Michel et Augustin, qui se sont déplacés au siège de Starbucks à Seattle pour faire gouter leurs sablés à Howard Schultz, le roi du café. Une phase test d’introduction des petits sablés français a ensuite été lancée : depuis juin dernier, les gâteaux Michel et Augustin ont été mis en vente dans 25, puis 415 Starbucks à New York, Indianapolis et Philadelphie.
“Chaque mois, 32 millions d’Américains poussent la porte d’un Starbucks. Pour nous, c’est la réalisation d’un grand rêve ! Faire rayonner le savoir-pâtissier français et le made in France dans le monde entier”, affirme l’entreprise dans un communiqué de presse enthousiaste.
L’entreprise a de quoi faire pâlir d’envie de nombreuses PME françaises qui tentent de conquérir le marché américain. Michel et Augustin, qui réalisé 35% de croissance en 2015 en France, a commencé à s’installer aux Etats-Unis pendant l’été 2014 et a grandi à la vitesse de l’éclair.
A New York, Michel et Augustin disposent désormais d’un local (leur “Banana Farm”) à Brooklyn, dans le quartier de Gowanus. Ils emploient 15 personnes sur place, dont l’un des deux fondateurs, Augustin Paluel-Marmont, venu s’installer avec sa famille. Leurs produits sont vendus dans 500 magasins ou épiceries aux Etats-Unis.
Pour faire face à la demande américaine, leur production de “petits carrés” au chocolat et au citron va être multipliée par 14. Plus de six millions de “petits carrés” ont déjà traversé l’Atlantique et les deux fondateurs espèrent que leurs gâteaux artisanaux accompagneront désormais les Americano, Cinnamon Latte et Caramel Frappuccino des inconditionnels de Starbucks.
Ouverture du procès de Guy Wildenstein en France
Le procès du marchand d’art Guy Wildenstein s’ouvre ce lundi 4 janvier en France. M. Wildenstein, qui vit à New York, risque jusqu’à dix ans d’emprisonnement pour les faits de fraude fiscale et de blanchiment aggravé qui lui sont reprochés.
Ce procès est le dernier développement en date d’une saga judiciaire et familiale surnommée “Dallas-sur-Seine”. Les enquêteurs accusent Guy Wildenstein, héritier d’une prestigieuse lignée de collectionneurs d’art, d’avoir caché au fisc une grande partie de la fortune familiale après le décès de son père Daniel en 2001 et après la disparition en 2008 de son frère aîné Alec, en la plaçant dans des fonds (« trusts ») hébergés dans des paradis fiscaux. Les sommes en jeu sont collosales mais difficiles à chiffrer avec précision tant le montage est complexe – les montants d’un milliard et de dix milliards sont souvent évoqués dans la presse.
L’héritier comparaîtra avec Alec Junior et sa belle-soeur Liouba, deux avocats, un notaire et deux sociétés financières basées l’une aux Bahamas, l’autre à Guernesey, où les “trusts” ont été abrités. Fin 2015, Guy Wildenstein s’est défendu dans les colonnes de Paris Match en arguant que la législation française de l’époque n’obligeait pas à déclarer ces trusts. Et de se considérer comme un “bouc émissaire” . “Je vis depuis des années des événements qui me dépassent. J’irai à mon procès en espérant que la justice française sera une vraie justice, et qu’elle ne sera influencée ni par les médias ni par l’ambiance politique. “
Pourquoi ces chaussures suspendues aux câbles aux USA?
Pour sa première “question bête” de 2016, French Morning a choisi de répondre à une interrogation sans réponse: qu’est-ce qui pousse des individus partout aux Etats-Unis à balancer des baskets sur des câbles électriques?
La réponse pourrait tenir en un mot – “l’alcool”, “l’ennui” , “le défi” – mais les théories sur cette pratique, observée de la côte ouest à la côte est, sont nombreuses. Et parfois extrêmement poussées. Le site de questions-réponses du Chicago Reader “The Straight Dope” en a recensé pas moins de treize en 1996 dans un texte consacré à cette grande question existentielle. L’auteur, Adam Cecil, se souvient que dans son enfance, “à la fin des années 60, début 70” , cela servait à se débarrasser des baskets que les enfants n’aimaient pas ou à bizuter “les gamins faibles ou en surpoids” . C’était aussi une “tradition” observée à la fin de l’année scolaire pour fêter la fin des cours. “C’est soit une blague qui ne fait pas de mal, soit un rite de passage, ou un signe de la fin de la civilisation. A vous de voir” , conclue-t-il.
Gangs
Beaucoup pensent que ces mystérieuses chaussures suspendues sont liées à une activité criminelle. Selon certains, elles servaient pêle-mêle à identifier les lieux où se procurer de la drogue, à délimiter le territoire de tel ou tel gang ou à marquer un endroit où le membre d’un gang a été tué. Elles pouvaient aussi être des “trophées” de victimes de racket, comme le suggérait le New York Times en 2005.
Mais dans le même article, un porte-parole du NYPD réfute la thèse des gangs dans le cas de New York. “Je ne pense pas que c’est le genre de chose que des individus veulent mettre en avant en laissant un signe” , souligne-t-il. Une opinion partagée par d’autres forces de police ailleurs dans le pays. L’agence Associated Press a interrogé il y a quelques années la police de Tucson dans l’Arizona qui a affirmé elle aussi qu’il n’y avait pas de lien entre “shoe-fiti” et activité de gangs.
Un “souvenir”
La BBC a également cherché des réponses à ce phénomène en se promenant dans des quartiers chauds de New York. Il ressort notamment de cette série d’interviews que ces chaussures suspendues représentent aussi un souvenir d’enfance pour les lanceurs.
Les cinéphiles auront peut-être, eux, une autre explication après avoir vu cette scène du film de Tim Burton “Big Fish” (voir ci-dessous en espagnol). Le héros, qui vient d’arriver dans une mystérieuse ville nommée Spectre, se fait chaparder ses chaussures par une petite fille qui les lance sur un câble pour l’empêcher de repartir. D’ailleurs, personne ne veut quitter Spectre si l’on en croit ses habitants un peu trop accueillants. Ces chaussures en seraient donc synonymes de prison, d’un lieu qu’on ne quitte pas…
Cette pratique est-elle illégale? A New York, “oui” , d’après un porte-parole du NYPD interrogé par le New York Times. Elle est considérée comme un acte délictueux visant un bien, au même titre que le vandalisme et le graffiti. Heureusement, toujours selon le New York Times, elle n’est pas dangereuse. Interrogés par le quotidien en 2005, Verizon et Cablevision ne considéraient pas le phénomène comme “un problème majeur” pour eux. Malheureusement pour les lanceurs, ConEdison retire les chaussures systématiquement.
Les peintres français de la "Frontière" américaine
Du premier, Jules Tavernier, on est certain qu’il était français, par sa mère, et né à Paris en 1844; le second, Paul Frenzeny, d’origine hongroise, l’était sans doute lui-aussi, car né en France vers 1840.
Leurs destins seront liés, leurs parcours semblables, de New York à la Californie, puis à Hawaï pour Tavernier, en passant par le grand ouest, la dernière “frontière” des Etats-Unis, un peu comme l’avaient fait Lewis et Clark en 1804, mais cette fois crayons et pinceaux à la main. Des deux ce sera certainement Tavernier qui mènera le plus follement “la vie d’artiste”, jusqu’à mourir à 49 ans en 1889, alcoolique et sans le sou, dans son studio d’Honolulu.
Un territoire en pleine évolution
Il est possible qu’ils se soient connus pendant la guerre de 1870 – Frenzeny était militaire de métier -, mais ce qui est certain, c’est qu’ils se retrouvent à New York, où la revue des frères Harper, le Harper’s Weekly, les engage pour ce qui sera une aventure extraordinaire : faire pour leurs lecteurs un grand reportage sur un immense territoire alors en pleine évolution, entre le Mississippi et la côte pacifique.
On pouvait encore y rencontrer des chariots bâchés emportant des familles de pionniers, ou des cowboys conduisant leurs troupeaux, mais les bisons pouvaient déjà s’asseoir sur les rails pour arrêter les convois du train transcontinental achevé en 1869.
Le grand départ aura lieu à l’été 1873, et ils mettront un an à rallier San Francisco, tantôt en train, tantôt à cheval, parfois en diligence, de la Pennsylvanie au Missouri, puis en Oklahoma et au Texas. Ils passent l’hiver 1873 – 1874 à Denver, avant de remonter vers le Wyoming et l’Utah. Dans leurs bagages, pas encore d’appareil photo, mais des blocs de bois sur lesquels ils dessinent, avant de les faire parvenir à New York où les graveurs s’affairent pour “boucler” la prochaine sortie du magazine.
Ce seront donc des gravures en noir et blanc, cosignées par les deux compères, qui montreront les extraordinaires mutations de l’ouest, la “coexistence” difficile entre pionniers et Amérindiens, le boom minier au Colorado, l’implantation des Mormons, le triste sort des troupeaux de bisons abattus pour leur peau et leur langue, la rudesse du climat avec tempêtes et inondations…
La fin du couple
San Francisco : un club d’artistes, le Bohemian Club, les accueille, et ils s’installent à Monterey, où Tavernier manifeste sans retenue ses penchants pour la vie de bohême… mais les amis vont se quereller et se séparer. Triste fin du “couple”. Frenzeny travaillera encore quelques années pour Harper’s Weekly , tandis que Tavernier va bientôt se sentir incapable de résister à l’attrait des volcans, et s’embarquera pour Hawaï pour y satisfaire sa passion… jusqu’à une bien triste fin.