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Coup d’envoi «En fanfare» du Filmfest DC à l’Ambassade de France le 24 avril

Le Filmfest DC, le plus ancien festival de cinéma de Washington, revient pour sa 39ᵉ édition du jeudi 24 avril au dimanche 4 mai. Pendant 11 jours, les cinéphiles auront l’occasion de découvrir 63 films venus de 36 pays, explorant une grande diversité de genres et de thématiques. 

Cette année, la France occupe une place de choix avec plusieurs œuvres saluées sur la scène internationale. Le coup d’envoi du festival sera donné à l’Ambassade de France, le jeudi 24 avril, avec la projection de « The Marching Band » (« En fanfare »), réalisé par Emmanuel Courcol. Ce film chaleureux et plein d’humanité, couronné du Prix du Public au Festival de San Sebastián, inaugure l’événement en beauté. La soirée d’ouverture se prolongera avec une discussion animée par le critique de cinéma Arch Campbell, suivie d’une réception. 

Parmi les autres films français à ne pas manquer : 

  • «Souleymane’s Story» (L’Histoire de Souleymane), un drame poignant primé au Festival de Cannes. 
  • «Visiting Hours» (La Prisonnière de Bordeaux), également distingué sur la Croisette. 
  • «Monsieur Aznavour», un biopic consacré à l’icône de la chanson française, avec Tahar Rahim dans le rôle-titre. 
  • «Last Breath» (Le Dernier Souffle), le nouveau film de Costa-Gavras, réunissant Kad Merad et Charlotte Rampling. 

À l’exception de certaines séances, la grande majorité des projections auront lieu au Regal Gallery Place, 701 7th St NW, Washington, DC 20001. 

 Pour découvrir la programmation et réserver vos billets, rendez-vous sur : www.filmfestdc.org 

L’artiste et photographe Ludovic Baron expose la Parisienne à New York

Remarqué pour ses tableaux fantastiques de la Tour Eiffel, du Moulin Rouge ou de l’Opéra Garnier, l’artiste et photographe Ludovic Baron s’expose du vendredi 11 avril au jeudi 8 mai à la Gallery Antoine Chevalier dans Greenwich Village.

Intitulée « La Parisienne à New York », l’exposition met en scène l’une de ses figures phares, la Parisienne, face à la Statue de la Liberté et l’Empire State Building, dans des compositions poétiques et, dit-il, « appelant à la rêverie ».

L’exposition « La Parisienne à New York » à la galerie Antoine Chevalier, du 11 avril au 8 mai 2025. © Ludovic Baron

« Cette exposition est née suite à une précédente exposition à Times Square en septembre 2022, où j’avais été choisi pour représenter la France sur les écrans géants du quartier, explique Ludovic Baron. C’est là que j’ai rencontré Antoine Chevalier et qu’est née l’idée de transposer la Parisienne à New York à travers deux tableaux inédits qui mettent en avant cette femme puissante, indépendante, charismatique, plongée dans les années 30 et dans l’histoire de monuments emblématiques de la ville. »

Le photographe Ludovic Baron

L’artiste, qui avait débuté sa carrière dans le cinéma avant de se consacrer à la photographie il y a près de 15 ans, présentera également pour la première fois sa collection « On My Way », soit 22 photographies reprenant ses pérégrinations dans Paris, et d’autres tableaux iconiques de son travail, ainsi de « La femme en bleu face à son courage » ou d’autres sublimant la Tour Eiffel ou l’Opéra Garnier.

L’événement sera suivi d’une autre exposition au salon Future Fair à Chelsea, du jeudi 8 au dimanche 11 mai.

Échappée belle à Mendocino, perle côtière de Californie du Nord

Son nom résonne comme une promesse d’évasion. À trois heures au nord de San Francisco, Mendocino, enclave côtière aux airs de Nouvelle-Angleterre, embrasse la nature brute de la Californie du Nord. Entre forêts de séquoias millénaires, criques secrètes et horizon infini, ce village bohème, suspendu aux falaises, séduit par sa simplicité et son isolement.

La vie est douce à Mendocino. Ici, le temps s’écoule autrement. À la fois proche et si lointaine du monde urbain, on vient y prendre un grand bol d’air iodé, arpenter les sentiers escarpés, savourer les plaisirs simples d’une Californie rurale et confidentielle. De balade en contemplation, quoi de plus vivifiant que de s’abandonner à la caresse du vent, au chant des vagues et, luxe ultime, à l’art de ne rien faire ?

Back-to-the land

En route vers le Harbor House Inn © Joe Weaver La douceur de vivre de cet eldorado séduit une nouvelle génération d’entrepreneurs, à l’image du duo créatif et gourmand de Fog Eater © Lucille Lawrence

Difficile d’imaginer que cette ancienne enclave hippie ait d’abord été un village prospère, fondé au XIXe siècle par des bûcherons du Maine et du Massachusetts, porté par l’exploitation forestière durant le boom immobilier de la ruée vers l’or. Mendocino atteignit jusqu’à 30.000 habitants avant de sombrer dans l’oubli. Dans les années 1950 et 1960, Mendocino renaît discrètement avec l’arrivée d’une vague de néo-ruraux back-to-landers et l’émergence d’une scène artistique foisonnante, marquée par l’ouverture du Mendocino Arts Center en 1959. Cette identité bohème forge l’âme du village et continue d’attirer artistes, curieux et passionnés, dans cette région où, entre deux vernissages et une partie de pêche, on décroche également le titre de plus grand producteur de cannabis de Californie !

Nouvelle vague

Depuis la rue piétonne de Mendocino, un sentier traverse prairies et falaises jusqu’à Big River Beach © Brendan McGuigan

Il suffit de flâner dans les ruelles de Mendocino, où s’alignent des bâtisses de bois historiques patinées par le temps, puis de se perdre dans l’arrière-pays pour s’imprégner de cette atmosphère particulière. Imaginez-vous feuilleter un livre chez Gallery Bookshop, face à l’une des plus belles vues sur l’océan qu’une librairie puisse offrir. Et, par un heureux hasard, lever les yeux pour apercevoir au loin le souffle d’une baleine en migration ! Voilà, en quelques mots, un aperçu de la magie de Mendocino. Le village regorge de petites échoppes pittoresques restées dans leur jus, d’antiquaires, de galeries d’art, et même d’un concept-store : Valerie. Un espace imaginé par un couple de créateurs et DJ new-yorkais, où l’épouse, native de la région, met en avant les designers locaux et propose une sélection vintage pointue.

Le goût du bonheur

La qualité de vie de cet eldorado attire depuis quelques années une nouvelle génération d’entrepreneurs. Dans cette région de Californie, où les farmers’ markets sont légion, les petits producteurs de la région, comme Fortunate Farm à Caspar et Nye Ranch, ainsi que des fromageries et de brasseries artisanales, abondent. On y trouve une grande variété de produits issus de l’agriculture biologique et locale : des pommes juteuses, du poisson frais et un excellent vin provenant des vignobles ensoleillés de l’Anderson Valley toute proche. De quoi festoyer comme un roi dans l’un des adorables cottages rustiques d’Albion, loué pour le week-end. 

Bien que des adresses incontournables comme Noyo Harbor et Princess Seafood dans la charmante ville côtière voisine de Fort Bragg célèbrent l’esprit sea-to-table à la perfection, le paysage gastronomique se réinvente peu à peu en élargissant ses horizons. À Mendocino, au Fog Eater Café, un petit restaurant végétarien à la décoration vive et joyeuse, les produits du terroir sont mis à l’honneur dans une cuisine californienne pleine de caractère, twistée de saveurs du Sud, et accompagnée d’une merveilleuse sélection de vins naturels.

Alexa Newman et Rodney Workman, créateurs du Maritime Café à Elk, offrent une merveilleuse partition terre-mer © Lucille Lawrence

À quelques kilomètres de là, dans le village d’Elk, situé à une trentaine de minutes au sud de Mendocino, le couple Rodney Workman et Alexa Newman, aux commandes du Maritime Café, orchestre une parfaite harmonie entre terre et mer dans une atmosphère campagnarde et décontractée sans prétention. Une simplicité exquise, qui valorise les produits directement issus des fermes et des rives environnantes. Rien d’étonnant, quand on sait qu’ils ont fait leurs armes dans des établissements prestigieux de la baie, tels que Chez Panisse, Camino Alto et State Bird Provisions, avant de poser leurs valises dans la région.

En cuisine, Matthew Kammerer, à la tête du restaurant doublement étoilé Michelin, sublime les ressources locales au travers d’une cuisine d’auteur en parfaite harmonie avec son environnement. © Matt Morris

Si les bonnes tables et les beds and breakfasts offrant une vue imprenable sur l’immensité de l’océan ne manquent pas dans ce coin de paradis, l’une d’elles mérite à elle seule le voyage. Perché sur les hauteurs d’Elk, le Harbor House Inn surplombe la côte sauvage et cultive l’exception. Logée dans une magnifique demeure en séquoia datant de 1916, cette auberge du bout du monde, avec ses 20 couverts, ses 10 chambres et son accès direct à une crique privée, a su faire de son isolement un atout inestimable. En cuisine, Matthew Kammerer, à la tête du restaurant doublement étoilé Michelin, sublime les ressources locales : sel extrait de l’eau de mer, algues infusées dans le levain, herbes et fleurs du jardin, ainsi que des légumes provenant de leur propre ferme. Une gastronomie en parfaite osmose avec son environnement, couronnée par une étoile verte pour son engagement durable et une clé Michelin pour son hôtellerie. Un rêve d’évasion.

Nichée dans une demeure en séquoia de 1916, cette auberge intime de 20 couverts et 10 chambres, avec accès à une crique privée, est un refuge prisé des esthètes © Benjamin Heath

Into the wild

Côté nature, la région offre un terrain de jeu infini entre plages désertes et parcs d’État. Depuis la rue piétonne de Mendocino, on accède au sentier côtier du Mendocino Headlands State Park, qui serpente à travers prairies et falaises. Un escalier mène ensuite à Big River Beach, où l’on peut fouler le sable et admirer l’océan de plus près, assis sur un morceau de bois flotté. Un peu plus au nord, le Russian Gulch State Park, reconnaissable par son pont, vaut le détour pour la beauté de ses canyons verdoyants, ses falaises et ses plages vierges. Son célèbre Devil’s Punchbowl, une grotte marine effondrée, ainsi que sa cascade de 11 mètres, cachée au cœur d’une forêt de séquoias, en font un lieu unique.

Dans le comté de Mendocino, la nature sauvage se dévoile sans compromis, comme à Jug Handle et à Russian Gulch.

Parmi nos autres découvertes insolites : la réserve naturelle de Jug Handle. À mi-chemin entre Fort Bragg et Mendocino, elle propose une fascinante excursion géologique de 4 km, partant de la côte pour s’enfoncer dans l’intérieur des terres à travers cinq terrasses marines surélevées. Un véritable voyage dans le temps, des landes jusqu’à la flore miniature de la Pygmy Forest, où chaque pas gravissant la falaise nous fait remonter 500.000 ans d’histoire !

Depuis la charmante ville côtière de Fort Bragg, célèbre pour sa plage de verre (Glass Beach), aujourd’hui privée de ses galets colorés, subtilisés en masse par des touristes peu scrupuleux, on embarque à bord du Skunk Train pour une escapade au cœur des forêts de séquoias, à travers une boucle de 7 miles, sur les traces du train historique construit en 1885 pour le transport du bois.

Une fois encore, la nature sauvage et préservée s’offre sans compromis. Qu’on se le dise, Mendocino tient toujours ses promesses d’évasion ! À tout bientôt, belle et douce Mendocino.

Et la lumière fût ! La réserve naturelle de Jug Handle offre une excursion géologique de 4 km à travers cinq terrasses marines, menant des landes à la flore miniature de la Pygmy Forest, retraçant 500 000 ans d’histoire.

Le Vin Coeur, nouveau bar à vins 100% français à UWS

A priori, l’exercice avait tout d’un tour d’équilibriste. Ouvrir un bar à vins tradi’ en plein Manhattan, où le cadre urbain ne jure plus que par les breuvages 0% sulfites, semblait un pari audacieux… Que Jérôme Mathieu et Massire Sissoko ont relevé haut la quille ! Deux semaines à peine après l’ouverture, leur Vin Cœur tourne à plein régime, récompense du travail bien fait.

Tous les jours, derrière le zinc, les deux compères s’amusent à dégoupiller de très belles références françaises (uniquement) toutes régions confondues : Vacqueyras à 64$, Domaine Trimbach à 72$, Chardonnay de Antonin Rodet à 60$, Viognier Les Cres à 68$… “Moi j’ai un faible pour le Pic Saint-Loup, confie Massire Sissoko, co-gérant, passé avant chez Vin sur Vingt. Les producteurs s’intéressent de nouveau au Languedoc, il y a un retour en grâce de cette région. On y fait maintenant du très bon vin, loin des clichés des vins de table bon marché”.

Du bon à prix doux qui régale les habitants du coin. « On adore la clientèle de UWS, ce sont des connaisseurs, des amateurs de vin, des personnes à la retraite et des familles. Quelques Français, bien sûr, mais pas que. Et beaucoup de gens qui reviennent. C’est ce qu’on voulait : un lieu d’habitués où l’on se sente bien » affirme Jérôme Mathieu.

Du 100% français dans la sélection des bouteilles proposées à la dégustation © Géraldine Bordère

Comme bon nombre de gérants œnophiles, Jérôme Mathieu et Massire Sissoko ont eu une autre vie avant d’ouvrir leur établissement. «⁠⁠⁠ On est arrivé à New York ensemble il y a 15 ans. Moi je travaillais dans la production, lui a toujours eu un pied dans la restauration. Et dans un coin de nos têtes, on avait cette idée d’ouvrir un truc tous les deux. On a vraiment commencé à concrétiser cette idée il y a deux ans. »

Entre l’idée et l’ouverture : beaucoup de travail et d’argent investi. «⁠⁠⁠ Nos économies. On n’a pas fait d’emprunt. Quant aux travaux, pas d’architecte d’intérieur, pas de décorateur, on a tout imaginé et réalisé avec l’aide de deux amis français, Sébastien Pradal et Alican Polat » s’enorgueillit le producteur-caviste.

Une déco soignée et chaleureuse imaginée par les propriétaires © Géraldine Bordère

Comme une île de convivialité au milieu du cossu quartier de Upper West Side, à quelques pas du Musée d’Histoire Naturelle, Vin Cœur ressemble à un petit coin de Paris. Du parquet en passant par le zinc au coffrage boisé, des miroirs vieillis où le menu est inscrit en passant par les suspensions en bouteilles déculottées recyclées, tout a été soigneusement pensé.

Le bistrot chaleureux où s’encanailler pour l’apéro

Et quand la faim se fait venir, des assiettes partageuses font le pont entre la France et les États-Unis : deviled Eggs comme des œufs-mayo (12$), Mac & Cheese au beaufort dégoulinant (18$) mais aussi tartare de bœuf traditionnel au couteau (22$) et incontournable planche de charcut’/fromages (à partir de 11$). « On a réduit la carte au maximum, on tient à ce que tout soit cuisiné à partir de produits frais tous les jours » explique Jérôme. Ce jour-là, sur le feu dans la mini-kitchenette qui sert de labo, des terrines de foie gras au cognac cuisaient gentiment au bain-marie pendant que le chef peaufinait son appareil à Baulois.

Vin Cœur est le nouveau petit bistrot chaleureux où s’encanailler au moment de l’apéro. Outre la salle principale et son bar, une plus petite salle attenante également joliment décorée est à privatiser… Bienvenue au Vin Cœur.

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Une conférence de Bénédicte Savoy, l’historienne des œuvres d’art spoliées, le 15 avril à Columbia

Bénédicte Savoy, professeur en Histoire de l’art à la Technische Universität, à Berlin, interviendra lors de la conférence « Thinking about absence in museums », à la Maison Française de l’université Columbia, le mardi 15 avril à 6pm. Spécialiste de l’histoire des musées, des transferts culturels franco-allemands, de l’art spolié par les nazis et de la recherche de provenance postcoloniale, elle a enseigné au Collège de France entre 2016 et 2021. Elle est aussi, avec le Sénégalais Felwine Sarr, la co-rédactrice du rapport « Sur la restitution du patrimoine culturel africain », commandé par Emmanuel Macron lors de son premier mandat.

Bénédicte Savoy abordera, lors de cette conférence, le vide laissé par les œuvres qui ont été déplacées, au cours de l’histoire, à la suite d’un conflit armé, d’une occupation coloniale ou d’une disparité économique. En association avec la conférence, l’université de Columbia organisera une projection-débat du film de Mati Diop, « Dahomey », le jeudi 17 avril à 6:30pm à la Katharina Otto-Bernstein Screening Room, Lenfest Center, en présence de la réalisatrice.

Lauréat de l’Ours d’or à la Berlinale 2024, « Dahomey », à mi-chemin entre le documentaire et l’œuvre poétique, suit le trajet de 26 trésors du royaume de Dahomey qui quittent Paris pour retourner dans leur pays d’origine : l’actuelle république du Bénin. Le film pose la question du retour des œuvres du point de vue du pays spolié. Il propose de multiples perpectives quant à l’organisation, l’exposition, la conservation des trésors restitués. Il ouvre aussi, dans une dimension fantastique, la perpective des œuvres elles-mêmes, douées d’une âme et d’une voix.

9 films français en lice du 68ᵉ San Francisco International Film Festival

La 68ᵉ édition du San Francisco International Film Festival se tiendra du jeudi 17 au dimanche 27 avril. L’édition 2025 proposera plus de 150 films en provenance de plus de 50 pays différents, dont 11 premières mondiales, 10 premières internationales, 10 premières nord-américaines, et 6 premières américaines. Les films seront projetés à San Francisco et à Berkeley.

Parmi les pays en lice, la France sera largement représentée, avec pas moins de 9 films, dont certains seront projetés pour la première fois aux États-Unis. Voici la liste de ces films.

Les fantômes (Ghost trail) de Jonathan Millet

Ancien professeur de poésie, Hamid est membre d’une organisation secrète qui traque les criminels de guerre syriens cachés en Europe. Sa quête le mène à Strasbourg sur la piste de son ancien bourreau, dont il n’a jamais vu le visage. Inspiré de faits réels, ce film a été nommé deux fois aux Césars 2025 (meilleur premier film pour Jonathan millet, meilleure révélation masculine pour Adam Bessa). Billets.

Magma de Cyprien Val

Katia Reiter, incarnée par Marina Foïs, dirige l’Observatoire volcanologique de Guadeloupe depuis une dizaine d’années. Elle forme un duo de choc avec Aimé, jeune Guadeloupéen auquel elle transmet sa passion du métier. Alors qu’elle se prépare pour une nouvelle mission à l’autre bout du monde, la menace d’une éruption majeure de la Soufrière se profile. L’île est aux abois et Katia va devoir assurer la sécurité de la population… Cyprien Val s’est inspiré de la dernière grande éruption de la Soufrière, en 1976, même si l’action du film se passe de nos jours. Billets.

Jouer avec le feu (The Quiet Son) de Muriel et Delphine Coulin

Adaptation du roman de Laurent Petitmangin, Ce qu’il faut de nuit, ce long-métrage raconte l’histoire de Pierre (Vincent Lindon), qui élève seul ses deux fils dans l’Est de la France. Louis, le cadet, réussit ses études et avance facilement dans la vie. Félix, l’aîné, part à la dérive. Fasciné par la violence et les rapports de force, il se rapproche de groupes d’extrême-droite, à l’opposé des valeurs de son père. Pierre assiste impuissant à l’emprise de ces fréquentations sur son fils, et tente le tout pour le tout pour le ramener à la raison, quitte à fragiliser l’unité familiale. Billets.

L’histoire de Souleymane (Souleymane’s Story) de Boris Lojkine

Primé quatre fois aux César 2025, ce film décrit 48 heures de la vie de Souleymane, un jeune Guinéen travaillant comme livreur à vélo, et qui se prépare à être auditionné par l’OFPRA dans le cadre de sa demande d’asile à Paris. L’histoire est largement inspirée de celle de son interprète principal, Abou Sangaré, qui quitte sa Guinée natale et émigre en France afin de subvenir aux besoins de sa mère, gravement malade. Billets.

Sukkwan Island de Vladimir de Fontenay

Un homme se rend sur une île sauvage pour renouer avec son père. Dix ans auparavant, ils ont partagé une expérience bouleversante qui a transformé leur relation. Ce film, adaptation d’un roman éponyme de David Vann, a été présenté au Festival de Sundance en 2025. Billets.

Le rendez-vous de l’été (That Summer in Paris) de Valentine Cadic

Au cœur des Jeux Olympiques de Paris 2024, Blandine, 30 ans, est venue de Normandie pour assister aux compétitions de natation et retrouver une demi-sœur perdue de vue depuis 10 ans. Habituée au calme et à la solitude, Blandine découvre une ville bouillonnante dont elle n’a pas les codes. Au fil des jours, la jeune femme fait des rencontres, se perd, hésite, tente de (re)tisser des liens et de naviguer au cœur d’une ville enfiévrée par cet évènement hors normes. Billets.

Hiver à Sokcho (Winter in Sokcho) de Koya Kamura

À Sokcho, petite ville balnéaire de Corée du Sud, Soo-Ha, 23 ans, mène une vie routinière, entre ses visites à sa mère, marchande de poissons, et sa relation avec son petit ami, Jun-oh. L’arrivée d’un Français, Yan Kerrand, dans la petite pension, dans laquelle Soo-Ha travaille, réveille en elle des questions sur sa propre identité et sur son père français dont elle ne sait presque rien. Tandis que l’hiver engourdit la ville, Soo-Ha et Yan Kerrand vont s’observer, se jauger, tenter de communiquer avec leurs propres moyens (la cuisine pour l’une, le dessin pour l’autre), et tisser un lien fragile. Billets.

Soudan, souviens toi (Sudan, remember us) de Hind Meddeb

Après 30 ans de dictature, le portrait d’une jeunesse soudanaise, qui par ses mots, poèmes et créations, défie la répression militaire et lutte pour ses rêves de démocratie. En croisant leurs itinéraires, Hind Meddeb articule les fragments d’une révolution impossible, de ses débuts prometteurs jusqu’à ce que la guerre détruise tout, mettant les Soudanais sur les routes de l’exil. Progressivement, les liens se tissent au fil d’une correspondance entre la réalisatrice et les protagonistes du film. Billets.

Deux personnes échangeant de la salive (Two People Exchanging Saliva) de Natalie Musteata et Alexandre Singh

Ce court-métrage raconte une tragédie absurde qui se déroule dans une société répressive où le baiser est puni de mort et où les gens paient en recevant des gifles au visage. Angine, une femme malheureuse, fait des achats compulsifs dans un grand magasin et se laisse captiver par une vendeuse ingénue. Malgré l’interdiction de s’embrasser, les deux se rapprochent, éveillant les soupçons d’une collègue jalouse. Billets.

« The Other Profile » : projection au Maysles Documentary Center du film d’Armel Hostiou

Le film The Other Profile (titre original : Le Vrai du Faux) réalisé par le cinéaste français Armel Hostiou sera projeté à Harlem, le Samedi 12 avril à 7pm, au centre du film documentaire créé en 2005 par le réalisateur Albert Maysles (1926–2015). Sorti en France en 2023, il a été sélectionné dans de nombreux festivals. Il a reçu le prix du public au Sicila Queer Filmfest de Palerme en 2024. Il fait aussi partie de la selection The 25 Best Films 2024 de HYPERALLERGIC, un des magazines de référence en matière d’art. The Other Profile côtoie, dans cette liste des films prestigieux tels le documentaire oscarisé No Other Land ou Dahomey de Mati Diop, projeté lui aussi à New York en avril mais dans un autre lieu : la Maison Française de Columbia.

L’idée du film naît d’une mésaventure de son réalisateur. « Un jour, je découvre que j’ai un deuxième profil Facebook : un faux Armel Hostiou avec de vraies photos de moi et plein d’amies vivant toutes à Kinshasa. Il les invite aux castings de mon prochain film censé se dérouler en République démocratique du Congo. Face à l’impossibilité de clôturer ce compte, je décide de partir à la recherche de mon double…» S’ensuit un documentaire qui parcourt avec humour les méandres de l’identité volée. Sous la forme d’une enquête, le film recherche le faux Armel Hostiou. Les habitants de Kinshasa, adjuvants enthousiastes du récit, imaginent les visages de l’usurpateur qui se dérobe malgré tout. Son identité sera-t-elle révélée ? Faut-il suivre les conseils d’un des interlocuteurs du réalisateur qui affirme : « le vrai et le faux, il ne faut pas les séparer » ? Les images, échappant à cette quête absurde, tracent en contrepoint de l’enquête le visage d’une ville, la grande Kinshasa.

Extraits du film, dans Kinshasa. ©Météore Films

Amy Sherald, Esther et Corners of France: Trois expositions à voir absolument en avril à New York


Chelsea, Soho, Upper East Side… En ce mois de la déesse Aphrodite, on arpente Manhattan dans ses grandes largeurs pour visiter trois expositions formidables. De Rembrandt à la très actuelle Amy Sherald, nous découvrons l’histoire. Une histoire intime que Sandrine Torredemer tisse au creux d’images brodées, une histoire biblique, celle d’Esther, héroïne d’un peuple, devenue au XVIIᵉ siècle le symbole de l’émancipation des provinces du Nord ou encore l’histoire d’une invisibilisation qui prend fin grâce aux portraits captivants d’une peintre afro-américaine devenue culte, en douceur.

Amy Sherald, portraits d’une Amérique invisible au Whitney Museum

Avec « American Sublime », le Whitney Museum expose, jusqu’au dimanche 10 août, plus de cinquante portraits peints par l’artiste afro-américaine Amy Sherald. Dans cette première grande retrospective, la peintre, native de Columbus en Géorgie, s’affirme dans la lignée des grands peintres réalistes américains tels Edward Hopper. C’est la rencontre avec une œuvre de Bo Bartlett, figure contemporaine du réalisme lui aussi, qui va orienter Amy Sherald, alors qu’elle n’est encore qu’une enfant, vers le portrait exclusif de personnes noires. 

Bo Bartlett, « Object Permanence », 1986. ©Bo Bartlett


« Je n’avais pas conscience qu’il y avait un manque d’images de moi-même dans l’histoire de l’art, pas avant d’avoir vu une peinture sur laquelle était peint un homme noir, ce que je n’avais jamais vu auparavant, explique l’artiste. J’étais en 6ᵉ quand j’ai vu cette peinture de Bo Bartlett d’un homme noir, debout devant une maison, des outils accrochés à la ceinture. Je suis restée quelques minutes devant et j’ai réalisé que je voulais faire des peintures comme celle-ci. Je pouvais alors voir mon futur. »

Amy Sherald, « A Golden Afternoon », 2016. © Olivia Deslandes


Depuis 2007, l’artiste peint donc, à l’instar de Kehinde Wiley, le portraitiste californien de Barack Obama, des portraits d’Américains qui, jusqu’alors, étaient invisibles dans l’art. Elle fait le choix de traiter leur peau noire en grisaille, elle en atténue la valeur de réalité. Son objectif est de mettre à distance la caractéristique physique et de ne pas réduire les personnes à leur couleur de peau. Elle préfère se concentrer sur l’individualité et sur l’intériorité de ses modèles. C’est une somme de personnalités qu’elle nous fait rencontrer, des personnes qui se sont préparées à cette rencontre, en choisissant les vêtements et les accessoires qui les représentent, comme le faisaient les ancêtres d’Amy Sherald devant un photographe.

Amy Sherald, « The Rabbit in the Hat », 2008. © Olivia Deslandes


Les personnes sont peintes sur des fonds unis colorés, il s’en dégage une forme de gaité qui édulcore, dans un premier temps, le propos militant. Le visiteur fait donc connaissance avec l’œuvre de l’artiste en échangeant des regards avec ces figures représentées. La peinture est modelée mais sans ombres, sans tâches. Il semble que la lumière soit uniforme et unilatérale, comme si l’on ne cachait aucune partie obscure du sujet. Alors nous prenons notre temps et explorons les détails.

Une main tient son chapeau, une autre dévoile le lapin qui en est sorti, une troisième porte une bague de fiançailles. En poursuivant la visite, l’histoire se met en place, on croise le portrait de Michelle Obama ou encore celui de Breonna Taylor, l’assistante médicale de 26 ans tuée par un membre de la police de Louisville en 2020. C’est justement elle qui porte une bague de fiançailles, celle d’une demande en mariage que son petit ami projetait mais n’a pas eu l’occasion de lui faire. Les couleurs acidulées sont toujours présentes, mais le propos devient plus évidemment politique. 

Amy Sherald, « If You Surrendered to the Air, You Could Ride It », 2019. « A God Blessed Land (Empire of Dirt) », 2022. « Kingdom », 2022. © Olivia Deslandes

Enfin, dans les dernières salles, les œuvres les plus récentes s’élargissent. Sur de très grands formats, les personnes peintes prennent place dans un environnement, souvent extérieur. Elles s’inscrivent alors dans le décor, une barrière, un tracteur vient suggérer une géographie, celle d’une Amérique au ciel bleu. Elles s’ancrent dans le territoire. Un enfant, grimpé tout en haut d’un toboggan, un pied en avant, a des airs de conquête. Amy Sherald est passée, tout en douceur, presque sans que nous en prenions conscience, du discours intérieur au discours militant.

« Amy Sherald:  American Sublime », Whitney Museum, 99 Gansevoort Street. Jusqu’au dimanche 10 août.

Esther, héroïne biblique devenue une muse de Rembrandt

Avec « The Book of Esther in the Age of Rembrandt », le Jewish Museum propose, jusqu’au dimanche 10 août, une très riche exposition comprenant plus de 120 œuvres : des peintures, des gravures et des dessins de Rembrandt et de son cercle, tous en lien avec l’histoire d’Esther, cette héroïne biblique que les Provinces Unies ont convoquée pour célébrer leur résistance face à l’insurrection espagnole de Philippe II, roi d’Espagne et Prince des Pays-Bas. Au travers de ces œuvres, les artistes vont prendre part à la révolte qui les mènera vers l’indépendance de leur territoire en 1648.

Vue de l’exposition. © Olivia Deslandes

L’exposition offre une plongée dans l’histoire d’Esther, modèle de vertu qui fait passer le destin de son peuple avant le sien. On découvre particulièrement les raisons pour lesquelles, au XVIIᵉ siècle, cette figure biblique a pu devenir un motif de prédilection des plus grands peintres des Pays-Bas.

Les œuvres exposées manifestent leur attrait pour différents épisodes du livre, comme la toilette d’Esther, moment intime où elle se prépare avant d’aller affronter le roi, son époux, pour lui révéler sa judéité ou encore le festin qui s’ensuit, lors duquel le roi, l’ayant pardonnée, offre un banquet généreux, cérémoniel auquel les fêtes de Pourim, célébrées dans la religion juive, font référence. 

Aert de Gelder, « Esther et Mardochée », vers 1685, Rhode Island School of Design Museum of Art, Providence. ©Rhode Island School of Design Museum of Art


Outre l’attrait historique de cette exposition, la qualité des œuvres prêtées est remarquable. Les peintures de Rembrandt, de son ami Jan Lievens, de Gerrit van Honthorst, d’Aert de Gelder ou de Gabriel Metsu, sont réjouissantes par leur virtuosité et par leur richesse du détail. On y voit des femmes fortes en Esther et des hommes puissants aux accoutrements orientalisants. On note aussi les parchemins roulés de Salim Italia envahis par les dessins ciselés. Toutes ensembles, ces oeuvres forment un corpus aussi magnifique qu’instructif.

On y voit souvent le modèle d’Esther dépasser sa portée religieuse, s’ériger en motif profane au travers  d’un portrait, d’une scène de genre ou d’une nature morte. L’environnement culturel et intellectuel des Provinces Unies s’imprègne de l’histoire biblique et y plaque ses découvertes exotiques, les étoffes ne viennent pas toutes de Perse, où se situe le récit original, mais d’un Orient fantasmé. Finalement, il est le véhicule d’un récit universel où les artistes font dialoguer les cultures découvertes grâce au commerce de cette puissance coloniale alors dominante.

Rembrandt van Rijn, « Une héroïne juive [Esther?] issue de la Bible hébraïque », 1632-1633, National Gallery of Canada, Ottawa. ©Jewish Museum New York – Jan Lievens, vers 1625, « Le Festin d’Esther », North Carolina Museum of Art, Raleigh. ©Purchased with funds from the State of North Carolina

« The Book of Esther in the Age of Rembrandt », The Jewish Museum, 1109 5th Ave at 92nd St. Jusqu’au dimanche 10 août.


« La Filature, Corners of France » : tisser le paysage, réparer l’âme


La galerie Amélie Maison d’Art expose pour la première fois à New York les œuvres tissées de La Filature avec l’exposition Corners of France. Jusqu’au samedi 19 avril, presqu’une quarantaine de paysages, silhouettes ou lettrages, s’affichent telles de petites poésie sur les murs de la galerie de Soho. Paris, Perpignan, St Jean de Luz mais aussi Los Angeles avec le château Marmont ou Palm Springs, les paysages tracés au fil et à l’aiguille déclinent des souvenirs qu’il est si aisé de s’accaparer. Un bord de mer sur lequel marche un surfeur, la fontaine d’un parc parisien, une montagne enneigée au-dessus de toits rouges : une sorte de mémoire commune nous attendrit en parcourant ces saynètes.

Vue de l’exposition « Corners of France ». ©Galerie Amélie du Chalard


Au fil de la discussion avec l’artiste, Sandrine Torredemer, nous comprenons que l’histoire n’est pas aussi idéale que ces images brodées peuvent le laisser paraître. Les épreuves ont jalonné sa vie, la broderie est devenue son échappatoire, le moyen d’oublier les pensées sombres, de passer le temps et finalement de se réparer puis de se réinventer. Comme une révélation, après avoir « cherché la perfection » au travers de ses ouvrages, elle a un déclic en acceptant le lâcher-prise, l’imperfection.

Commence alors la quête des draps raccommodés, des tissus de récupération, des vielles bobines, « des vieilles choses » mais aussi des matières qu’on jette trop vite comme les charlottes protectrices d’hôpital, qui feront un ciel parfait. Tout est réinvesti dans ces petites peintures de brodeuse. Car ce ne sont pas des points sophistiqués, ni une prouesse d’un montage invisible, que nous promet la Française, mais au contraire la trace des passages répétés, la mollesse d’une fibre éreintée par le temps, la déchirure d’un organza qui, se superposant sur un autre, va agiter et faire briller les flots bleus d’une calanque à Cassis.

Sandrine Torredemer. ©O. Deslandes – « Le Canigou par dessus les toits (Perpignan)», 2024. ©Galerie Amélie du Chalard


Les images se construisent donc au gré d’un effilochement, d’un entrelacement de tissus et de fils, toujours à la main et sans colle. La magie opère, nous voici devant une œuvre qui a toute les qualités d’une aquarelle : modeste, nostalgique, attendrissante. Sauf que l’aquarelliste peut peindre en un instant ce que Sandrine Torredemer peut broder en un temps infini. Cela n’a pas d’importance pour elle. Elle ne compte même plus le temps qu’elle passe sur ses projets. Elle choisit plutôt de transmettre aux autres cet art du temps pour soi et du lâcher prise lors d’ateliers qu’elle anime. Arrivent des femmes, pour la plupart, charriant des « autocritiques dévastatrices » sur leur capacités techniques, que Sandrine Torredemer aime à guider dans la réalisation de petites merveilles d’imperfection.

« La Filature: « La Filature, Corners of France », Galerie Amélie du Chalard, 85 – 87 Mercer St. Jusqu’au samedi 19 avril.

Trump : une nouvelle théorie politique est née, le libéralisme égocentrique

Je lis avec beaucoup d’intérêt comme vous, les discours évanescents de tant de commentateurs TV et radio en France comme aux USA. Les commentaires très empreints de vision politique, surtout victimes du court terme et de courte vue, nous parlent d’Armageddon. Ces mêmes commentateurs nous avaient dit après la crise de 2008 que « le monde ne serait plus jamais comme avant », ou, à chaque baisse de 20% du bitcoin, que les cryptos n’étaient « rien d’autre qu’une arnaque pour cyber terroriste ou ado attardé ». 

Je pense que pour la plupart, en toute humilité, ils passent totalement à côté du sujet. Ils s’attardent sur le court terme, sans aucun intérêt pour le potentiel succès des mesures prises par Trump en cas de succès et surtout, analysent chaque mesure, au quotidien, sans prendre la peine de les connecter ensemble et de voir à quel plan global et stratégie elles obéissent.

Tout d’abord, les commentateurs relèvent que Trump remet en cause l’ordre actuel. Ce qui signifie l’ordre établi. Et on n’a pas le droit de remettre l’ordre établi, car c’est ainsi, et personne n’aurait le droit de le contester. Ils ajoutent, que nous revenons à 1930, voire encore plus loin en arrière, et que tout ce qui a fait la gloire du monde va voler en éclat, nous entraîner dans une crise sans fin, à laquelle ceux qui ont survécu au Covid vont succomber. Cela en dit long sur la courte vue de ce monde qui n’a pas compris que le court terme était toujours mauvais conseiller. Que le manque de recul rendait presbyte et myope à la fois.

Cela signifie que tout ce qui a été érigé en dogme, ne devrait jamais être remis en cause. Que le changement et l’innovation devraient disparaître du dictionnaire. Et cela signifie également que chaque théorie économique, pensée politique serait « parquée » dans un corpus de règles homogènes, qui ne devraient souffrir d’aucune déviance, ou pire, interpénétration. Horreur, imaginez, prendre le meilleur de chaque église pour en construire une nouvelle, ma brave dame, vous n’y pensez pas ! Et c’est exactement ce que fait Trump, pour le meilleur ou le pire, mais seul l’avenir, pas le court terme, nous le dira. Il propose aujourd’hui une nouvelle doctrine politico-économique, le LIBERALISME EGOCENTRIQUE. Explication ?

On nous dit chaque jour dans chaque magazine, interview, débat : « Trump ce n’est pas bien, car il remet en cause ce « multilatéralisme » qui a fait le bonheur du monde et le remplace par un protectionnisme d’un autre temps ». C’est vrai que tout marche si bien dans le monde depuis que l’on a fait du multilatéralisme et de la globalisation la théorie du bonheur des peuples. 

Jugez un peu. Jamais les écarts de richesse dans le monde n’ont été aussi importants. Jamais la classe moyenne n’a été attaquée à un point qui devient inquiétant pour nos économies occidentales, qui sont politiquement définies par leur existence même. Jamais les travailleurs n’ont été aussi pauvres, au point, pour nombre d’entre eux de ne pouvoir, en milieu urbain, manger des fruits, poisson et légumes plus d’une fois par semaine. La plupart des émergents n’ont toujours pas émergés, maintenus dans une fonction de servage uniquement liée à l’exploitation de leur travail à bas prix. Jamais la situation politique de nos pays n’a été aussi polarisée (du fait de Trump d’ailleurs aux USA), voire nauséabonde (le plus fort taux d’inflation actuelle n’est pas alimentaire, c’est la croissance de l’antisémitisme). 

Les chances d’un homme ou d’une femme sur cette terre en 1970 de pouvoir élever le niveau social de la génération qui l’avait précédé était de 90%. Il est aujourd’hui de 50%, on pense qu’il sera de 30% en 2040. Muriel Pénicaud (ancienne ministre du travail) me rappelait qu’une étude de l’OCDE montrait que pour construire le même patrimoine que la génération des boomers, il faudrait vraisemblablement en moyenne 6 générations à un nouveau-né en Europe !! La grande distribution et la légende du pouvoir d’achat, ont poussé tous nos emplois industriels dans les pays à bas coût, pour finalement exploiter des pauvres afin de nous permettre de le devenir à notre tour. Beau résultat. Pensez au textile. Même G.Plassat quand il dirigeait Carrefour, ou en privé certains Mulliez, avouaient qu’ils avaient participé à un « génocide » contre nos PME-PMI.

Alors faire du multilatéralisme et du total libre-échange un étalon de mesure du succès de notre planète depuis 1930, me semble un peu ambitieux. Donc pourquoi ne pas revenir, justement, ou en arrière, ou de l’adapter ? Je dis donc, que Trump et son équipe, cessent d’ériger les dogmes « main stream » au rang de parole divine et les agressent. Bon ou mauvais ? Je ne sais pas. Seul l’avenir le dira. Mais ne rien changer au prétexte que c’est ainsi, démontre une paresse intellectuelle qui explique certainement que la dette qui représentait 34% du PIB en 1974 (USA) est désormais à 124%. (Sauf en Irlande, au Portugal, en excédent budgétaire pour avoir échappé à la doxa fiscale, ou l’Argentine, dont le président était aussi traité de Clown il y a encore peu). Donc aucune admiration pour Trump, mais je dirais « wait and see ». 

Quand j’entends que Trump nous ramène un siècle en arrière, à un temps tellement obscur, alors que tout a été si glorieux depuis, je me permets de prendre un peu de recul. Vraiment si bien ? 

Trump n’est ni un intellectuel, ni un historien, c’est un pragmatique, qui a été élu, y compris par de nombreux démocrates, pour faire une chose, ramener la puissance et les emplois dans son pays. Seuls les USA l’intéresse, c’est le côté EGOCENTRIQUE de son projet politique et économique. « USA FIRST ». C’est en partie ce qui échappe aux commentateurs, peu habitués à des présidents qui font ce pour quoi ils ont été élus. Il promet une puissance éternelle et montre des dents très blanches qui tranchent sur une peau très orange, pour obtenir ce qu’il veut pour les USA. Doit-on le blâmer ? Le critiquer ? Je dis « wait and see ».

Le libéralisme maintenant. Nombre de brillants commentaires disent à quel point cet entrepreneur capitaliste trahirait les codes du libéralisme et donc les siens. Bien. Quelle tristesse intellectuelle !! On pourrait avoir un libéralisme social, mais pas un « libéralisme réaliste et protectionniste des siens » ? On ne pourrait « mixer » les « religions » économiques. Trump brise les frontières. Cela fait mal au cerveau à ceux qui aiment le statuquo. Moi, cela m’intéresse au sens de « pourquoi pas ? » et « si jamais » ? Je suis entrepreneur, et un entrepreneur voit dans le monde l’opportunité de faire du changement et de la disruption une raison du succès. Les gouvernements, les politiques et les grands groupes détestent cela. Et comme ils tiennent le pouvoir, le monde ne change pas, et génère les injustices que je citais plus haut, mais les cache en achetant la paix sociale par la dette. 120% du PIB en France (20% en 1974).

Les théories économiques datent d’un temps que les moins de 100 ans ne peuvent pas connaître. On est Keynésien, Friedman ou Hayek, à tendance palo alto ou à poil dru. Toutes ces théories sont les enfants d’un temps où la mesure du temps était l’année, où nous avions 2 superpuissances, où le monde abritait 5 milliards de personnes. Désormais le trading est à haute fréquence, piloté par la machine, les réseaux sociaux ont un effet ricochet mondial en quelques minutes et nous sommes 9 milliards. Croyez-vous (à part quelques constantes) que ces théories ne méritent pas d’être mixées et revisitées ? 

Trump le fait. Et si ce n’est lui directement, on sent derrière que des cerveaux, éduqués, sont en train de faire un mélange de libéralisme et de protectionnisme, de réalisme et de dogme. Ils tentent (Vance, Musk, Thiel et tant d’autres), de définir une nouvelle donne, adaptée aux temps, mélange de réassurance nationaliste et populiste, de libéralisme et de régulations/dérégulations. Un mix jamais vu auparavant, c’est vrai. Mais le monde est-il le même ?

Enfin les USA ne sont pas le temple du capitalisme mais du monopole. La Chine est plus capitaliste au niveau économique. Il y a 10 baidu, shein, alibaba, temu.. pour 1 google, 1 amazon, 1 microsoft. La façon dont se construit le pouvoir ici est par la force de sociétés puissantes et monopolistiques, et non par un libéralisme décomplexé. Trump ne trahit donc pas une tradition libérale Américaine.

Enfin, tout le monde crie à la panique, à une nouvelle inflation qui va nous emporter tel un Ebola économique, que l’effet boomerang va être terrible et se manifeste déjà. L’arroseur sera arrosé, tout le monde a vu le dessin représentant Trump urinant devant un ventilateur qui renvoie tout sur son costume. Vraiment ?

La politique de menace a déjà ramené au bas mot 1000 000 milliards d’investissement aux USA, notamment sous forme d’usines rapatriées ici, par des sociétés américaines et étrangères. Total, CGA CGM côté Français notamment. Softbank côté Japon. Les Taiwanais. Mais aussi Apple etc..

La politique énergétique a fait chuter le cours du pétrole à 65$. On prévoit une possible baisse à 30$. Quel budget pèse le plus sur les américains qui vont prendre le métro avec leur voiture ? L’énergie. Cela aura un effet bénéfique sur l’inflation. Les taux ne se détendent pas, ce qui est une autre bonne nouvelle pour l’inflation. Donc là aussi, les pythies de l’inflation dévastatrice, pourraient, je dis bien au conditionnel, en être pour leurs frais. Là aussi, réalisme. Trump obtiendra des concessions, elles sont en cours, et passera à autre chose. Donc tout cela va rentrer dans l’ordre. C’est l’avantage de la puissance et de la décision sur l’impuissance et le compromis.

La bourse me direz-vous ? Vous croyez vraiment que la bourse perd ? C’est comme au casino, le casino gagne toujours. Les prix bas d’aujourd’hui sont une promesse d’immense plus-value pour demain. Comme Jamie Dimon disait récemment. « Je n’aime pas Trump, je ne vote pas Trump, mais nous allons gagner un argent fou ». Donc n’ayez aucune inquiétude pour nos traders, ils auront une prime à plus de 6 chiffres encore en 2025 ou 26. La bourse n’est pas le reflet de l’économie réelle, mais un outil de spéculation, qui pourtant se moquait longtemps des cryptos. Amusant.

Je pense donc que nous assistons à la naissance d’une théorie politico-économique mixte, qui emprunte à plusieurs courants, et ne craint pas la disruption. Étant donné l’état du monde, tout mérite d’être tenté, cela évite de se retrouver comme en France, avec une extrême gauche nauséabonde, dangereuse et une extrême droite dotée d’un « programme économique » proche du communisme. Cette théorie est beaucoup plus réfléchie que la plupart des obsédés du court-terme et du bon mot, ne le pensent. Il y a des théoriciens brillants derrière Trump. Et surtout, et j’aurais dû l’ajouter dès le départ, Trump est un entrepreneur, il s’adapte. Sa théorie politico-économique serait Libéralisme Egocentrique et Réaliste. Ainsi tous ceux qui disent qu’il vire, change d’avis, en avant puis en arrière, ne comprenne pas notre vie d’entrepreneurs. L’adaptation au changement est une condition de survie et la clé de la réussite. Se conformer aux dogmes vous mène à la faillite. Trump est un réaliste. Vrai un jour, faux le lendemain. La plupart du temps ce n’est pas une réaction épidermique ou de l’inconsistance, c’est Darwinien. Seuls ceux qui s’adaptent survivent et il faut pouvoir pivoter à tout moment. Menacer, voir ce qui se passe, prendre ce qu’il y a à prendre, abandonner si cela ne fait pas de sens et essayer autre chose. Tous ceux qui étudient le modèle d’Amazon, (ou Google) savent qu’ils testent en permanence, des projets et leur donnent 4 à 6 mois pour réussir. Mauvais, je jette. Bon, je garde. Trump en fait de même.

Conclusion. Est-ce que la guerre des tarifs douaniers est une hérésie catastrophique ? Je ne sais pas. Ce ne sont pas nos commentaires qui doivent en décider, mais l’avenir. Est-ce non réfléchi et purement reptilien ? Je ne pense pas. C’est très construit. Ils sont préparés, depuis un long moment, contrairement au premier mandat. Comme disait mark Twain « the past doesn’t repeat itself, it rhymes”. Cette nouvelle pratique est une rime nouvelle.

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement et PDG-fondateur de Top Cream.

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Les tribunes de French Morning sont écrites par des personnes extérieure à la rédaction, sur des sujets transatlantiques variés, afin d’alimenter le débat d’idées. La tribune n’étant pas signée par la rédaction, elle ne reflète pas la position de French Morning. Si vous souhaitez contribuer et proposer un texte (600 à 1200 mots), merci de nous contacter à l’adresse suivante : [email protected]

Déborah Laurent (vidéo) : À la découverte du French Comedy Club à Los Angeles

Le week-end du 26 avril se tiendra le French Comedy Club, un festival de cinéma qui met la lumière sur les meilleures comédies françaises du moment, des films qu’on n’a pas l’habitude de voir sur grand écran à Los Angeles.

Organisé par Olivier Albou & Laurence Schonberg, qui ont produit le carton Un p’tit truc en plus, l’événement se veut rassembleur, familial et évidemment drôle. Si vous avez envie de vous payer une bonne tranche de rire, prenez vos billets sur thefrenchcomedyclub.com

Partez à la rencontre des deux deux fondateurs avec Deborah Laurent et découvrez la programmation de l’édition 2025.

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Investir dans l’immobilier en France pour préparer votre retour

REPLAY: Retrouvez l’enregistrement de cette webconférence ici

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Le salon en ligne “Retour en France”, organisé par French Morning Media Group, est de retour en 2025 pour répondre à tous vos questionnements concernant l’impatriation -le retour au pays après une expatriation.

Trois jours, quatre webconférences, une dizaine d’experts seront présents en ligne et en direct pour vous aider à préparer votre retour en France le plus sereinement possible.

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Nous vous proposerons notamment une session dédiée à l’investissement immobilier en France, qui aura lieu mercredi 7 mai à 12pm ET · 11am CT · 9am PT · 18h en France. En effet, la préparation d’un retour après une expatriation peut être le moment idéal pour se lancer dans un projet immobilier en France.

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Avec:
🎙 Manuel Ravier, co-fondateur d’Investissement Locatif
🎙Thomas Nivert, courtier en prêt immobilier pour les expatriés chez Société 2 Courtage
🎙️ Romain Levrini, co-fondateur de Nopillo

Retour en France : dispositions pour votre patrimoine et fiscalité

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[Retrouvez le replay de la webconférence ici]

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Au programme de cette webconférence:
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Avec:
🎙️ Alexandre Quantin, MBA, RICP®, Wealth Management Advisor & Partner chez USAFrance Financials. Avec plus de 10 ans d’expérience en gestion patrimoniale pour les Français aux États-Unis, Alexandre Quantin fait partie de la liste Forbes des meilleurs professionnels de la finance en 2023.
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🎙️ Jean-Christophe Boidin, conseiller en gestion de patrimoine depuis plus de 30 ans, associé du Groupe Sarro
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🎙️ Jean-Philippe Saurat, expert-comptable et CPA reconnu au Canada et aux États-Unis, au sein du cabinet MSGL
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