Accueil Blog Page 127

Rugby: Antoine Dupont à LA en mars avant les JO de Paris

Avis aux fans de ballon ovale à Los Angeles ! Samedi 2 et dimanche 3 mars 2024, ils pourront voir Antoine Dupont, la star du rugby français, jouer sur la pelouse du Dignity Health Sports Park de Carson, au sein de l’équipe de France de rugby à 7. Après la défaite du XV de France à domicile en Coupe du monde, en octobre dernier, le capitaine des Bleus veut rebondir en rejoignant (temporairement) le 7 de France. Avec ce nouvel objectif en tête : décrocher l’or aux Jeux Olympiques de Paris, cet été.

Emmené par Jérôme Daret, le 7 de France masculin concourt actuellement dans le circuit mondial, récemment rebaptisé « HSBC SVNS » par World Rugby, son organisateur. De décembre 2023 à juin 2024, 12 équipes internationales, féminines et masculines, s’affrontent lors de 8 tournois de deux jours. Los Angeles est la cinquième étape du circuit, après Dubaï, Le Cap, Perth, Vancouver, Hong-Kong, Singapour et Madrid, où se jouera la finale (du 31 mai au 2 juin 2024).

Pas de Six Nations pour le capitaine des Bleus

Antoine Dupont, lui, jouera les étapes de Vancouver (23-25 février) et de Los Angeles. Un vrai challenge, car passer du rugby à 15 au rugby à 7 demande une adaptation, aussi bien technique que physique. Le rugby à 7, qui se joue en deux mi-temps de 7 minutes, requiert une vitesse et une intensité décuplées. Raison pour laquelle le demi de mêlée de 27 ans ne jouera pas le Tournoi des Six Nations en février et en mars. 

Pour supporter le 7 de France à Los Angeles, les billets sont d’ores et déjà en vente ici (à partir de 55$). L’événement se veut festif, avec beach club, live music, de quoi boire et manger. L’occasion idéale pour découvrir le rugby à 7, cette autre manière de jouer au ballon ovale… Et de soutenir les équipes tricolores, qui, on l’espère, brilleront aux JO de Paris en juillet.

Avant-première: «La passion de Dodin Bouffant» à Palo Alto et San Francisco

Juliette Binoche et Benoît Magimel seront bientôt réunis sur les écrans de la Bay Area. En effet, French Premiere, la nouvelle marque d’Arnaud de Fontenay et de sa société Next in Line Pictures, propose désormais chaque mois un nouveau film français en exclusivité dans les cinémas de la région. Elle organise deux projections en avant-première de « La passion de Dodin Bouffant », du réalisateur Trân Anh Hùng, à qui l’on doit notamment « L’odeur de la papaye verte » ou « Cyclo ». La première se tiendra le mercredi 24 janvier à 8pm à L’Aquarius de Palo Alto (430 Emerson St. Billets), et la deuxième le jeudi 25 janvier à 8pm au 4Star Theatre de San Francisco (2200 Clement St. Billets). 

 

 

 

Le long-métrage raconte l’histoire d’un fin gastronome, Dodin Bouffant (Benoît Magimel), et de sa cuisinière (Juliette Binoche) Eugénie. Depuis plus de vingt ans, leur passion commune pour la gastronomie fait des merveilles en cuisine, et pourtant, leur relation reste platonique. Dodin imagine de nouvelles recettes, Eugénie les crée de main de maître. Un jour, elle tombe malade, et Dodin décide d’inverser les rôles et de cuisiner pour elle.

Trân Anh Hùng a reçu le prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes et le film est en compétition dans la catégorie « Meilleur film étranger » aux Oscars qui se tiendront le 10 mars prochain.

Le festival Animation First nous emmène sur Mars en 2200

Sept ans, l’âge de raison ? C’est le cas pour Animation First. Pour son édition 2024, le festival d’animation du FIAF (French Institute Alliance Française) durera six jours (du mardi 23 au dimanche 28 janvier) et non trois comme les années précédentes. L’objectif, lui, n’a pas changé : présenter toute la richesse du savoir-faire du monde francophone dans le domaine du film animé.

 

 

Histoire de mettre la barre haut, très haut, celui-commercera par un voyage sur Mars. Avec la planète rouge et l’année 2200 comme décors, le film « Mars Express » raconte la face cachée de la capitale martienne, où une détective et son robot découvrent un univers noir mystérieux peuplé de fermes de cerveaux et de robots maléfiques. Vous reconnaîtrez peut-être les voix de Léa Drucker, Daniel Njo Lobé ou encore Mathieu Amalric. La projection, recommandée pour un public adulte, sera suivie d’une séance de questions-réponses avec le réalisateur Jérémie Périn (à la soirée d’ouverture du festival).

Parmi les autres temps forts de cette édition : la projection, vendredi 26 janvier, de « Sirocco et le royaume des courants d’air », où deux soeurs inséparables tentent de revenir au monde réel après avoir découvert un passage secret vers l’univers de leur livre favori. Le même jour, les organisateurs du fameux festival d’animation d’Annecy proposeront une sélection de courts-métrages présentés lors de l’édition 2023 de ce rendez-vous qui fait autorité dans ce champ artistique.

 

 

Le film « La Sirène », fruit d’une collaboration franco-iranienne, clôturera Animation First, en emmenant le spectateur dans la vie d’un jeune habitant de la ville portuaire iranienne d’Abadan, qui a choisi de rester aux côtés de son grand-père pendant le siège irakien de 1980.

Le reste de la semaine sera ponctué de films longs et courts pour tous les âges et goûts, ainsi que de rencontres avec les réalisateurs. Pour découvrir l’ensemble de la programmation (13 films), c’est par ici.

French Première, un nouveau film en français chaque mois dans la Bay Area

Depuis son arrivée à San Francisco en 2017, Arnaud de Fontenay est devenu le Monsieur Cinéma de la communauté francophone et francophile de la région de San Francisco. En effet, on lui doit la projection de plus d’une vingtaine de films sur les écrans du Théâtre du Lycée français, l’organisation des French Cinema Days en novembre dernier par le biais de la French American Cultural Society dont il est board member et en partenariat avec French Talent USA, et le lancement de la plateforme de streaming Cinessance en 2021. En France, il avait travaillé pendant plus de vingt ans dans l’industrie cinématographique, notamment avec Alain Chabat et Pierre-Ange Le Pogam, ex-associé de Luc Besson, avant de monter à San Francisco son entreprise de consulting juridique pour comédiens et sociétés, Next in Line Pictures.

Arnaud de Fontenay vient de lancer sa nouvelle marque, French Premiere, avec laquelle il entend combler un vide sur les écrans de Californie du Nord : la projection de films français quelques mois après leur sortie en France. À l’affiche pour les quatre mois qui viennent : « La passion de Dodin Bouffant » avec Benoit Magimel et Juliette Binoche en janvier, « Le règne animal » avec Romain Duris en février,  « Second tour » de et avec Albert Dupontel et Cécile de France en mars, et « Le procès Goldman » de Cédric Kahn en avril. 

Peu de films français projetés aux États-Unis

Avec seulement vingt à quarante films exportés par an aux États-Unis, la France ne représente, selon les chiffres du Centre National de la Cinématographie, que 0.2% des films projetés dans les salles américaines. « Les distributeurs font des sorties ciblées, à New York, à Los Angeles, à Washington, mais pas à San Francisco. Deux semaines plus tard, ils basculent sur la vidéo à la demande, et quatre mois après, ils signent un accord avec les nombreuses plateformes de streaming. »

Si les festivals sont un gros marché pour les distributeurs de films, les projections restent limitées, et la chance de voir un film français récent sur les écrans de la Bay Area est donc maigre. Pourtant, la demande du public est bien réelle. Arnaud de Fontenay l’a bien constaté grâce à l’expérience Cinessance. La plateforme proposait des films en streaming, mais son catalogue incluait surtout des classiques : « Notre offre était trop patrimoniale. Faute de moyens, nous avons cessé nos opérations au bout d’un an, mais j’ai tiré de nombreux enseignements de cette expérience qui ont permis de créer French Premiere, explique t-il. J’ai notamment constaté que les Français sont une communauté qui est très au courant de l’actualité culturelle française. Par exemple, ils écoutent le Masque et la Plume sur France Inter, et French Premiere s’inscrit exactement dans cette optique : répondre à cette attente de nouveautés sur les écrans de la région. »

Avec des projections prévues au 4Star Theater de San Francisco et à l’Aquarius de Palo Alto, French Premiere comble également une disparité avec la côte Est, beaucoup mieux servie en films français : « New York est une marmite culturelle, qui bouillonne en continu : de nombreux festivals y sont organisées, les Affaires culturelles y sont installées, et la distance avec la France n’est pas si grande. Il est aussi plus facile de faire venir des acteurs ou des réalisateurs », constate t-il. « Sur la côte Ouest, c’est beaucoup plus compliqué car ils ne vont pas se déplacer pour une projection, il faut donc être sûr que le film va sortir à San Francisco, mais aussi Los Angeles, Seattle, pour faire justifier leur déplacement. » 

Films à succès et primés

Avec French Premiere, Arnaud de Fontenay entend redonner aux francophones et francophiles l’envie de retrouver les salles obscures. De nombreux cinémas indépendants, comme Embarcadero, ou le Clay, qui projetaient des films français, ont malheureusement été victimes de la pandémie. Pourtant, le plaisir d’aller au cinéma est inégalable : « On pleure, on rit ensemble… Le cinéma a un effet démultiplicateur d’émotions. On se souvient toujours d’un film sur grand écran, où on l’a vu et avec qui, mais rarement d’un film streamé sur une plateforme…»

Le programme a été soigneusement choisi par Arnaud de Fontenay : « Ce sont des films que j’ai vus ou que j’aurais envie de voir. « La passion de Dodin Bouffant » est pré-sélectionné aux Oscars, « Le règne animal » a fait plus d’un million d’entrées et devrait rafler plusieurs César… J’ai vu « Second tour » de Dupontel à Los Angeles, et j’ai adoré le mélange d’humour et d’émotion, ainsi que la manière unique de filmer les comédiens. » French Premiere présentera dix films par an, avec une pause en juillet et août. Cette nouvelle offre culturelle rencontre déjà le succès escompté dès le premier film : « La passion de Dodin Bouffant » affiche complet à Palo Alto le mercredi 24 janvier. 

Laurène Le Berre: Mon histoire d’amour à l’épreuve de la distance

0

L’histoire de Laurène Le Berre aurait pu être une histoire comme les autres. Lors d’une nuit insouciante, elle croise le chemin d’un chorégraphe et danseur hip-hop américain, Justin. Ce n’était rien de plus qu’une rencontre fortuite, mais le destin aime tisser des liens inattendus.

Dans sa quête d’élargir ses horizons, Laurene décide de perfectionner son anglais. Un virage qui la conduit à devenir jeune fille au pair, une expérience ponctuée de hauts et de bas qui lui permettra de plonger dans la culture américaine au sein de deux familles qu’elle soutiendra, mais qui la laissera un brin dégoûtée du programme au pair. Parmi les méandres de cette aventure, une connexion résiste : celle avec Justin. Il l’invite à découvrir la Floride, son monde. De cette escapade ensoleillée naît une romance qui défie les distances, une histoire qui a traversé les frontières depuis 2019, lorsque Laurene est rentrée à l’issue de ses missions en tant qu’au pair.

Aujourd’hui, dans l’ombre de la distance géographique, le couple fait face à l’épreuve de la séparation, des kilomètres qui ne peuvent éteindre la flamme qui les unit. Les démarches pour un visa fiancé ont commencé, le mariage se profile à l’horizon. Dans le récit authentique de la French Expat de la semaine, l’amour transcende les frontières et chaque pas, qu’il soit dans la poussière des écuries ou sur le sol étranger, raconte une histoire de courage et de connexion inattendue.

Une histoire à écouter dans son intégralité dans French Expat.

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

TDAH, dyslexique, autiste: Que vaut l’école américaine pour les enfants avec des difficultés d’apprentissage?

Dans un monde idéal, vous vivez à New York depuis des années, votre conjoint est américain et l’argent n’est pas un problème. Et lorsque vous découvrez que votre enfant rencontre des difficultés à l’école, vous le faites évaluer et le placez dans une école spécialisée. Après quelques mois, à peine, il a fait d’énormes progrès. Ses troubles d’attention ne disparaissent pas mais les apprentissages sont plus rapides, assimilés. Votre enfant s’épanouit et rattrape son retard. Il bénéficie toujours d’aménagements spéciaux qui lui permettent d’entrer en université. Sûr de lui, il ne porte plus ses difficultés comme un secret et n’a plus peur de demander « un peu plus de temps » ou de l’aide.

Voilà le parcours typique et idéal dans l’enseignement américain de centaines d’enfants atteints de dyslexie, diagnostiqués TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) ou encore autistes. Mais dans beaucoup d’autres cas, la situation est plus compliquée.

L’apprentissage des difficultés

Lorsqu’elle est arrivée à New York avec sa famille durant l’été 2021, Anne Bourgois savait que son garçon aurait du mal à assimiler les apprentissages scolaires, mais sans deviner précisément à quoi s’attendre. Un accident de naissance avait eu pour conséquences des difficultés motrices et intellectuelles. Mais pas de quoi, à priori, l’empêcher de suivre un cursus traditionnel. Anne et son mari l’inscrivent donc dans une école publique dual language : un jour en anglais, l’autre en français.

Les problèmes apparaissent dès les premières semaines : Léon ne veut pas apprendre l’anglais. Il se braque et se bloque, sans que ses parents soient capables de dire s’il s’agit d’un problème psychologique ou de troubles cognitifs. Les relations avec la maîtresse se tendent. Anne est perdue. Elle ne sait pas vers qui se tourner, et le quotidien de Léon vire au cauchemar.

Émeline Foster, récemment revenue à New York avec sa famille après deux années passées en France pour offrir une expérience française à ses deux enfants, se souviendra toujours de cette phrase de la maîtresse au sujet de sa fille, lui expliquant, de but en blanc « Le niveau d’intelligence de Lily ne correspond pas à ses résultats ». Qu’est-ce que ça veut dire ? Sa petite fille de sept ans est brillante, incollable sur la mythologie grecque, mais souffre d’un manque de concentration. Il faudrait la tester. Lorsqu’il apprend la nouvelle, le mari d’Émeline est inquiet. En tant qu’Américain, il connaît les processus. Il sait qu’il sera long et, probablement, coûteux.

Pour Victor, autiste, l’évaluation a été faite des années auparavant, à Londres, où il vivait avec ses parents, ses deux frères et sa sœur avant le déménagement de la famille à New York. L’intégration a été plus facile.

Évaluation et réponse de l’école

Tout commence donc par une évaluation permettant d’identifier de quoi souffre l’enfant. L’approche obligatoire consiste à demander à l’école une evaluation for special education. Elle est gratuite et doit être délivrée par l’établissement sous 60 jours. C’est la loi. Dans le public, comme le privé. Tout le monde serait donc sur un même pied d’égalité ? Pas tout à fait.

En parallèle de ces tests gratuits, les parents peuvent également avoir recours à des évaluations payantes, autour de 5.000 dollars, réalisées par des spécialistes en clinique privée. Plus précises, à la fois dans les diagnostics et les recommandations, ces analyses permettent aux familles d’être plus exigeantes sur les soutiens qu’elles peuvent attendre des écoles.

Car, oui, privées ou publiques, les écoles sont obligées d’apporter des réponses aux besoins des enfants. C’est à l’école de s’adapter à l’élève. Pas le contraire.

Pour Lily, les résultats montrent un déficit d’attention. Elle bénéficiera d’aménagements, de plus de temps pour les examens. Pour Emeline, « on est habitué aux cas des garçons hyper actifs qui embêtent tout le monde. Une fille inattentive est plus rare. »

Pour Léon, c’est plus compliqué. Les tests sont en anglais, que l’enfant refuse d’apprendre. Et sans test, pas d’aide. Finalement, Anne rencontre une éducatrice spécialisée française, Marianne L. Verbuyt qui débloque Léon. Après six mois d’échanges, Anne obtient que l’éducatrice vienne une fois par semaine. Beaucoup de temps perdu et, à la fin de l’année, la nécessité d’un redoublement. Mais dans quelle école ?

École publique ou privée?

Dans son établissement public de l’État de New York, Victor bénéficie de tout le soutien dont il a besoin. Le district est riche et les écoles publiques ont quasiment les mêmes moyens que les privées. Mais est-ce suffisant ? L’autisme de Victor est sévère et une école spécialisée ne lui serait-elle pas favorable ? Ses parents hésitent. Ils prennent différents avis.

Pour parler franc : les 70.000 dollars annuels sont-ils justifiés ? Vont-ils vraiment contribuer à aider Victor ? « Son école actuelle assure qu’elle a toutes les ressources pour subvenir aux besoins de son élève, mais il y a un biais, explique la maman de Victor, Odile Grandet, qui travaille pour l’association Life Project 4 Youth. Si une famille arrive à prouver que l’école n’est pas capable de répondre aux exigences du plan d’accompagnement personnalisé, c’est à elle – l’école – de payer les frais d’une inscription dans le privé… Les familles peuvent même intenter un procès ! ». Finalement, les parents de Victor décident de le placer dans le privé… À leur charge.

Dans la perspective d’un retour en France

De son côté, Anne a beaucoup hésité. Inscrire Léon dans une école spécialisée aurait sans doute été le plus efficace. Mais quid de l’apprentissage du français, avec un retour probable dans un ou deux ans ? Léon suit désormais sa scolarité au Lycée Français avec un programme aménagé. « Nous aurions dû nous appuyer sur un avocat dès le début. Mais en arrivant à New York, nous n’avions aucune idée de la manière dont se passaient les choses ni aucun contact. En tant que mère d’un enfant handicapé, je pourrais y passer ma vie. Mais j’ai fait le choix de ne pas arrêter de travailler ». 

Lily vient de rentrer au collège d’une école publique américaine et bénéficie toujours d’un plan d’accompagnement personnalisé. Elle s’y épanouit et ses résultats sont bons.

Victor est rentré en France avec ses parents. Alors que sa maman l’a aidé à chercher du travail à New York pendant presque deux ans, sans succès, il a reçu plusieurs propositions quelques mois après son arrivée à Paris.

Léon semble avoir trouvé un équilibre. Il raconte même à ses parents ce qu’il a fait à l’école. Pour Anne, le plus important, c’est cette phrase prononcée par le psychologue qui le suit : « Votre garçon est un enfant joyeux. L’important est qu’il ne perde pas sa joie de vivre. »

Brooklyn French Bakers ouvre une deuxième boulangerie, cette fois à Park Slope

Ils avaient fait la Une de French Morning en mars dernier, après avoir remporté le prix du meilleur Croissant de New York, à l’issue du concours organisé à 5th&Mad. Aujourd’hui, le développement de Brooklyn French Bakers s’est concrétisé avec l’ouverture la semaine dernière d’une deuxième boulangerie, non pas à Caroll Gardens comme la première mais dans le quartier résidentiel et familial de Park Slope, au coin de la 2nd Street et 7th Avenue.

Teddy Collet, Nelly Azambre et Sabrina Labouré, les fondateurs de Brooklyn French Bakers, ont remportée le grand Prix du meilleur croissant de New York 2023. © CM/French Morning

« Nous avons étudié les opportunités à Brooklyn, dans un périmètre accessible autour de notre première adresse de Columbia Street. Cela a du sens d’ouvrir à Park Slope, où beaucoup de familles sont installées et où les Français arrivent », raconte Sabrina Labouré, cofondatrice de Brooklyn French Bakers.

Contrairement à leur premier point de vente de Carroll Gardens, la nouvelle boutique est étroite, avec un comptoir et huit chaises hautes. La cuisine et les fours restent centralisés à Carroll Gardens, et un livreur vient régulièrement réapprovisionner cette antenne. « Vous aurez bientôt des baguettes ? », s’enquiert une cliente américaine en milieu de matinée, qui se laisse finalement tenter par un pain de campagne.

Boulangerie Brooklyn French Bakers à Park Slope. © Anne-Laure Mondoulet

L’accueil de Park Slope a d’ores et déjà été enthousiaste. « Nous avons doublé la production de la cuisine pour approvisionner cette nouvelle adresse, et nous avons été sold out tous les jours de la semaine dernière », explique Sabrina Labouré. Les best-sellers sont toujours les baguettes (4$) et les croissants (4.25$), grâce à leur statut de lauréat du concours 2023. « Les gens cherchent le meilleur croissant en ligne, et viennent jusqu’à nous pour le goûter, en particulier le week-end. Le prix du Meilleur Croissant de French Morning nous a beaucoup aidés », reconnaît avec le sourire Sabrina Labouré.

La « puff brioche », signature maison

Sabrina, Nelly et Teddy, les trois fondateurs français qui étaient respectivement responsable d’agence bancaire, ingénieure et chimiste avant de se rencontrer à New York, se sont reconvertis pendant la pandémie, animés par l’envie d’apporter un choix de pains, de viennoiseries et de pâtisseries artisanales de qualité dans la Grosse Pomme. En ce moment, ils font aussi recette avec leur galette des rois (42$), leurs pains de campagne et une spécialité maison appelée la « puff brioche » (15$), un subtil mélange entre le feuilleté du croissant et le moelleux de la brioche. « Nos clients en raffolent ! ».

La prochaine étape est de pérenniser ce développement du côté des équipes. « Nous sommes ravis de la croissance du business, nos chiffres sont au-delà de nos espérances. Nos clients sont extraordinaires et on a de super retours de leur part. Le challenge va être maintenant de recruter les bonnes personnes, sur qui on peut compter sur le long terme ». Et bien sûr, l’autre objectif 2024 : la finale du prix de la Meilleure Baguette de French Morning, le mardi 19 mars prochain.

Los Angeles: Les incontournables à ne pas manquer en 2024

2024 devrait être une année riche pour Los Angeles. Outre l’actualité des festivals, des expositions phares et des réouvertures de musées, la ville se prépare à l’organisation des Jeux Olympiques de 2028 et verra dans les prochains mois son paysage urbain changer de dimension.

«Luna Luna», l’exposition star

C’est l’événement à ne pas manquer cette année. Créé en Allemagne puis remisé aux oubliettes, Luna Luna, le parc d’attraction dont les manèges ont été conçus par les plus grands artistes de la planète au milieu des années 80 – une grande roue imaginée par Jean-Michel Basquiat, un carrousel par Keith Haring, la forêt enchantée de David Hockney, une maison de miroirs signée Salvador Dali – vient de renaître de ses cendres. Stockés à Dallas pendant près de quarante ans, les attractions revoient le jour depuis plusieurs semaines grâce à l’initiative du rappeur Drake qui finança leur restauration pour la bagatelle de 100 millions de dollars. L’exposition « Luna Luna : Forgotten Fantasy » se tient jusqu’au printemps 2024.

Ouvertures de restaurants

Le Café Boulud s’installera au Mandarin Oriental

Attendu depuis quelques mois déjà, le Café Boulud, du chef français installé à New York Daniel Boulud, devrait finalement ouvrir ses portes au printemps prochain au sein de la partie Résidences du Mandarin Oriental à Beverly Hills. Spécialités lyonnaises au rendez-vous et décor signé de l’artiste franco-italien Marc Ange.

À suivre aussi, Zozo, la table de la boutique Maison Midi (au sein du magasin American Rag) qui s’inaugurera dans quelques jours. À sa tête, le chef John Sedlar, révélé au restaurant Rivera à Downtown, proposera une cuisine fusion inspirée de la Méditerranée, de l’Europe, de l’Amérique latine et de l’Asie.

À surveiller également l’ouverture prochaine de Maydan Market dans le bouillonnant quartier de West Adams, un marché de près de 1000 m2 où l’entrepreneure et cheffe Rose Previte dupliquera ses restaurants de Washington D.C, Maydan et Compass Rose.

Réouverture du Musée d’Histoire Naturelle de Los Angeles

Le NMH se refait une beauté. © NMH

Avec un peu plus d’un an de retard, le Musée d’Histoire Naturelle de Los Angeles rouvrira ses portes avant la fin de l’année. Un grand chamboulement et un budget de rénovation de 75 millions de dollars qui permettra la création d’une nouvelle aile de 5500 m2 intégrant un espace d’accueil, un théâtre de 400 places, un second café et une nouvelle boutique de musée. Une nouvelle entrée est également prévue face aux pelouses d’Exposition Park et du L.A Coliseum. Autre rénovation attendue, la nouvelle mouture du LACMA, est, quant à elle, repoussée à 2025.

Frieze, le festival de l’art et du design

Le festival de l’art et du design bientôt à Los Angeles.

Le monde de l’art et du design a rendez-vous au Santa Monica Airport pour la cinquième édition du festival Frieze Los Angeles du jeudi 29 février au dimanche 3 mars. L’événement réunira plus de 100 galeries d’art avec un espace Focus, dédié aux artistes émergents, curaté pour la première fois par Essence Garden, le directeur de l’image de l’African American Museum de Los Angeles, et thématisé sur l’écologie. En marge du festival, la galerie parisienne ultra cotée Perrotin inaugurera finalement le 28 février son tout nouvel espace dans l’ancien théâtre Del Mar Theater (5036-5040 West Pico Boulevard) avec l’exposition de l’artiste Izumi Kato suivie du collectif d’artistes new-yorkais MSCHF.

En vue des JO2028

Avec l’approche des Jeux Olympiques en 2028, Los Angeles fait sortir de terre de nouveaux projets. Outre l’ouverture du Sankofa Park dans le « South Los Angeles », un parc dédié à l’art et aux promenades, la ville devrait se couvrir progressivement d’abris de bus qui changeront la physionomie de la ville. 3000 sont programmés avec des zones d’ombre attendus par tous les voyageurs. Enfin, l’aéroport de LAX devrait voir avant la fin de l’année s’ouvrir un nouveau système de train automatisé de 3,6 kilomètres de long qui permettra de transporter les passagers entre leurs terminaux et le nouveau centre de location de voitures. Lancé il y a 5 ans, ce projet phare coûtera plus de 5 milliards de dollars.

Un mois de cinéma en français avec la 14e édition de My French Film Festival

2024 signe la 14e édition de MyFrenchFilmFestival. Créé par Unifrance, l’organisme chargé de la promotion et de l’exportation du cinéma français dans le monde, ce festival en ligne est entièrement dédié au cinéma francophone. Il propose chaque année l’accès à une vingtaine de films, longs et courts métrages, en tous genres, de la comédie au documentaire en passant par l’animation ou le thriller.

Pour cette nouvelle édition, les cinéphiles francophones du monde entier seront ainsi servis avec une programmation riche accessible du vendredi 19 janvier le lundi 19 février prochains avec une sélection de longs et courts métrages présentés dans les plus grands festivals internationaux. Ils seront sous-titrés en français, anglais, allemand, arabe, espagnol, italien, japonais, portugais, russe, mandarin et ukrainien. 

18 films français en compétition

Mais MyFrenchFilmFestival, c’est aussi une compétition. Neuf longs-métrages et neuf courts-métrages français seront cette année en lice. Plusieurs prix seront décernés : pour les longs , il y aura le Grand Prix du Jury (le jury sera composé de cinéastes et comédiens du monde entier) et le Prix de la presse internationale (le jury sera composé de journalistes étrangers). Concernant les courts, le Prix des créateurs de contenus (le jury sera composé d’influenceurs français et étrangers, passionnés de cinéma). Le public pourra également décerner un prix, pour un long et un court métrage, en votant en ligne.

Pour voir les films au programme, il existe plusieurs options, soit en ligne (il faudra créer un compte), soit via les plateformes partenaires, dont font partie par exemple Apple TV, Prime ou encore BFI Player, soit en salles grâce au réseau des Instituts français et Alliances Françaises. L’accès aux courts métrages sont gratuits, dans le monde entier. En revanche, pour les longs métrages, ils seront payants (1,99 euros par film ou 7,99 euros le pack) sauf en Amérique latine hispanophone, Afrique, au Proche et Moyen Orient, en Russie/CEI (communauté des Etats indépendants), en Asie du Sud-Est, dans les pays baltes (hors Lettonie) et en Ukraine.

Mélanie Masarin, la Française qui cartonne aux États-Unis avec l’apéritif sans alcool Ghia

Au milieu d’un agenda surchargé par le Dry January, Mélanie Masarin nous a donné rendez-vous dans un café branché d’Hollywood, non loin de ses bureaux de Beachwood Canyon, à Los Angeles. Sur la table, une élégante bouteille remplie d’un élixir rouge framboise trône à côté de deux petits packs de canettes estampillés « Ghia » (prononcez «Gui-a»). « Et voilà Berry, notre dernière création : elle est beaucoup plus tannique que Ghia et s’offre comme une alternative au vin », lance la Française, pull beige, longs cheveux bruns et allure sophistiquée. La bouteille qu’elle désigne contient un liquide couleur mûre.

Des bars locaux à la grande distribution

Ces boissons, la jeune CEO en est fière : à 32 ans, elle connaît un succès fulgurant à la tête de Ghia. Sa marque d’apéritifs sans alcool cartonne aux États-Unis parmi ceux qui souhaitent arrêter ou diminuer leur consommation de spiritueux. Disponibles dans 1500 points de vente -épiceries fines, boutiques bio, bars à vins, restaurants- ses produits s’apprêtent à rejoindre les rayons de 1300 supermarchés Target. « C’est assez fou » réalise la Française.

© Ghia
© Ghia

À la tête d’une équipe de 12 personnes, elle ne compte pas s’arrêter là. « Nous pensons faire plus de 100% de croissance pour notre quatrième année, avec la participation de Pernod-Ricard dans notre dernière levée de fonds » anticipe-t-elle, sans dévoiler ses chiffres de vente. Il faut dire que le marché des « non-alcoholic beverages » (bières, vins et autres spiritueux sans alcool) est en plein boom, à l’heure où le sober movement se répand. Leurs ventes ont bondi de plus de 20% entre août 2021 et août 2022, pour s’établir à 395 millions de dollars, selon l’Institut Nielsen IQ

Dans ce secteur florissant, Ghia occupe une place à part. Des notes de gentiane, de romarin et de yuzu; des ingrédients 100% naturels; la complexité d’un cocktail… « Nous n’essayons pas de recréer un alcool qui existe déjà, contrairement à certaines marques qui proposent du faux gin, du faux vin ou du “sparkling champagne”, souligne Mélanie Masarin. Nous adoptons une stratégie complètement différente, qui est de créer des recettes nouvelles, sans CBD, ni adaptogènes. Le but est de proposer un produit culinaire qui, on l’espère, restera dans le temps. »

Donner le choix de boire ou de ne pas boire

Qui est cette surdouée, qui pitche son business en experte, passant du français à l’anglais avec un accent impeccable ? Originaire de Lyon, la jeune femme intègre la prestigieuse université Brown  (Rhode Island). Après une première expérience en finance chez Goldman Sachs à New York, elle rejoint Dig Inn, l’enseigne de restauration farm to table, avant d’être recrutée par la marque de cosmétiques Glossier, dont cette passionnée de design redessine les boutiques.

En 2018, free-lance, elle n’imagine pas fonder sa boîte. Mais, après 6 mois de travail intense sans boire une goutte d’alcool, survient un déclic. La sobriété lui fait du bien, mais elle se sent « exclue de la vie sociale » lorsqu’elle refuse un verre. À l’époque, peu d’alternatives à l’alcool sont proposées à la carte des bars et des restaurants, constate-t-elle. D’où l’idée de créer « un vrai apéritif » sans alcool, « positif, convivial, fun », « pour donner aux gens le choix de boire ou de ne pas boire. »

En janvier 2024, pour le Dry January, Ghia s'affiche en format XXL sur des panneaux publicitaires dans les rues de Los Angeles. © Mélanie Masarin
En janvier 2024, pour le Dry January, Ghia s’affiche en format XXL sur des panneaux publicitaires dans les rues de Los Angeles. © Mélanie Masarin

En 2020, en pleine pandémie, la bouteille rouge à diluer dans de l’eau pétillante réussit son lancement en ligne, en totalisant 2,5 millions de dollars de chiffre d’affaires ! Des Spritz en canettes voient le jour, avec de nouvelles saveurs dérivées de la recette initiale : Lime & Salt, Gingembre, Sumac & Chili… À 29 ans, la voilà cheffe d’entreprise.

« Ça fait peur, reconnaît Mélanie Masarin. Je pense que je l’ai fait parce que je ne savais pas ce que c’était, donc je me suis lancée. Mais je ne connaissais rien sur l’industrie. Aujourd’hui, c’est plus facile, parce que j’ai plus d’endurance, mais les challenges sont beaucoup plus gros. On a levé plus de 10 millions de dollars auprès d’investisseurs. Je suis cheffe d’entreprise, mais j’ai aussi des boss.»

Le buzz Shark Tank

La presse américaine se passionne pour la success-story de la Française, en particulier depuis son passage remarqué dans l’émission télévisée Shark Tank, qui a fait 4 millions de vues l’année dernière. Elle a fait parler d’elle dans Vogue, Vice, Forbes, The Wall Street Journal, Glamour… Une notoriété qu’elle n’avait pas « anticipé », mais qui « l’aide beaucoup » à faire grandir Ghia, reconnaît cette pro de la com’, suivie par 25.000 abonnés sur Instagram

En 2024, de gros défis l’attendent : exporter Ghia au Canada et surtout, en France. Réussir dans son pays natal, où elle se rend régulièrement, lui tient particulièrement à cœur. Une fois n’est pas coutume, pour parvenir à son objectif, cette fonceuse va prendre son temps…

Dany Boon: «Driving Madeleine nous rappelle qu’il faut profiter de la vie»

Envie de bien commencer l’année ? Courrez voir « Driving Madeleine » (« Une belle course » en français). Le film « feel good » de Christian Carion (« Une hirondelle a fait le printemps », « Mon garçon », « Joyeux Noël »…) sort à New York, Los Angeles et Santa Barbara le vendredi 12 janvier. Il sera projeté dans quatre-vingt autres salles aux États-Unis la semaine d’après (toutes les dates et les salles ici).

«Je voulais jouer avec Line»

Simple mais pas simpliste, délicat et puissant à la fois, il raconte la rencontre émouvante entre un chauffeur de taxi à la dérive, Charles (Dany Boon), et sa passagère de 92 ans, Madeleine Keller (Line Renaud), qui se rend à reculons à l’EHPAD pour attendre la mort. Sur le chemin, ils s’arrêtent dans les lieux de Paris qui ont marqué la vie mouvementée de Madeleine – une sorte de voyage initiatique où le voile se lève petit à petit sur cette cliente pas comme les autres qui va se lier d’amitié avec son chauffeur.

 

 

 

Dany Boon n’a pas hésité: « Quand j’ai lu le scénario, j’ai dit à Christian que je voulais le rôle. Je voulais jouer avec Line et être dirigé par lui !, se souvient-il. Le script est émouvant car le film touche à des questions existentielles et fondamentales qu’on essaie d’oublier en remplissant nos vies de choses à faire. Au-delà de l’empathie qu’on peut ressentir envers le personnage de Madeleine et cette amitié très belle avec Charles qui ne demande qu’à continuer, il nous rappelle que la vie est courte et qu’il faut en profiter ».

Deux acteurs originaires d’Armentières

L’acteur de 57 ans et sa partenaire de 95 ans n’ont pas eu besoin de se forcer pour jouer les amis à l’écran. En effet, le premier a pris l’habitude de la décrire comme sa « seconde mère ». Originaire du même quartier qu’elle, le comédien se souvient de l’avoir vue chanter, gamin, sur la place de l’hôtel de ville d’Armentières, sa commune natale dans le Nord. « Quand je l’ai vue sur scène, je me suis dit inconsciemment que c’était possible de partir d’un milieu simple, dans une petite ville nordiste, et de réussir dans ce métier ».

Bien plus tard, il la fera jouer dans son film, « La Maison du Bonheur » (2006). « Quand elle arrivée sur le plateau, elle avait le trac. Je me suis fait la réflexion : c’est le secret de la longévité de sa carrière. Elle ne veut pas décevoir ».

Cette relation « familiale » est palpable dans « Une belle course ». Accessoirement, elle a aussi facilité un tournage qui s’est déroulé en grande partie… en voiture. Plutôt que de se frotter aux rues embouteillées de Paris, Christian Carion a fait le choix de filmer ses acteurs dans un véhicule immobile, placé au milieu de grands écrans reproduisant le ciel et la circulation – « une sorte d’immersion à 360 degrés. Ça rend malade ! », plaisante Dany Boon.

Après Palm Springs, les États-Unis

« Du fait de notre amitié, Line s’est sentie en confiance pendant le tournage », reprend la star de « Bienvenue chez les Ch’tis », qui relève que le réalisateur les a laissés libres d’improviser pour que la relation entre ses deux têtes d’affiche transparaisse à l’écran. « Parfois, on se demandait ce qui relevait de la vie de Madeleine ou de Line car elle a incorporé beaucoup d’éléments de son parcours personnel dans le film !, dit-il. Ce rôle a été écrit pour elle. Elle l’a vécu comme si c’était peut-être son dernier, même si j’espère qu’elle continuera à tourner ».

En revanche, pour Dany Boon, celui de Charles peut paraitre à contre-courant, l’acteur étant davantage connu pour ses personnages comiques. Sérieux devant la caméra, il n’a toutefois pas perdu ses bonnes habitudes. « Les films dramatiques sont la meilleure ambiance pour faire l’andouille. J’en ai besoin pour affronter mon trac et oublier la présence de la caméra ».

Qu’attend-t-il de la virée américaine de Charles et Madeleine, qui a déjà marqué un arrêt au festival du film international de Palm Springs en 2023 ? « Le bon côté des plateformes de streaming, c’est que les Américains acceptent de plus en plus de regarder des films en VO sous-titrés », observe celui qui se rend souvent à New York, où étudie son fils. « J’espère qu’il y aura assez de bouches et d’oreilles pour le faire connaître ». Et que son taxi continue sa route…

Publié le 3 janvier 2024. Mis à jour le 17 janvier 2024.

«La Tech n’est pas un long fleuve tranquille», le guide pratique d’un vétéran de la Silicon Valley

« Si je meurs, je veux pouvoir partager mon expérience de la Silicon Valley ». Voilà ce qui a motivé au départ Frantz Lohier, technologue installé dans la baie de San Francisco depuis 23 ans, à écrire un livre. « J’ai eu un cancer et, en allant mieux, j’avais la résolution de raconter ce que j’ai appris ici sur les plans professionnel et personnel. Parce que l’école ne t’explique pas tout ça ! ».

Sur la voie de la guérison, le Français décide donc de se lancer et profite de la fin d’un contrat pour s’investir dans la rédaction d’un guide pratique inspiré de son parcours. Un an de travail plus tard, il auto-publie en septembre 2023 une version en anglais, suivie en novembre d’une version en français. Le titre évocateur de son ouvrage « La Tech n’est pas un long fleuve tranquille ! » révèle que l’auteur y raconte ses succès comme ses déboires. L’occasion de délivrer pléthore de conseils, d’astuces et d’éclairages « sur les coulisses d’un milieu en constante ébullition ». 

«Les échecs m’ont permis de rebondir» 

« J’ai toujours été fasciné par les ordinateurs, les langages informatiques et toutes les nouvelles technologies », raconte t-il. C’est donc « en toute logique » qu’il choisit de s’envoler avec sa famille pour la Silicon Valley en 2000, master en robotique et doctorat en traitement du signal dans la poche. « C’était un rêve pour moi ! C’est là que se jouait l’avenir d’Internet et où les technologies étaient les mieux comprises ». 

S’il commence sa carrière dans le système académique à UC Berkeley, il se tourne rapidement vers le secteur privé. Il travaille alors sur une multitude de projets et de produits électroniques. Parmi ses missions : développer des systèmes de guidages de missiles, de video-surveillance, de détection de gisement de pétrole, de webcam, de drone et d’endoscopie. Pour d’importantes sociétés, à l’instar de Logitech et de Qualcom, et pour des start-ups qu’il fonde ou co-fonde. 

Il enfile tour à tour les casquettes d’expert en gestion de flux de données, en programmation, en ingénierie systèmes; celles de gestionnaire, de directeur des innovations, de responsable de la propriété intellectuelle et des brevets, d’investisseur ou de CEO. « J’ai beaucoup travaillé, ce qui n’a pas été de tout repos pour ma famille. J’ai parfois pris de gros risques et j’ai planté deux boîtes », confie t-il. Et d’ajouter : « Ces échecs m’ont permis de rebondir sur mes fonctions suivantes. Ici, tu as droit à l’erreur, c’est même recommandé. Un véritable contre-pied de la culture française ».

Couverture du livre du vétéran français de la tech Frantz Lohier.
Couverture du livre du vétéran français de la tech Frantz Lohier.

«Se servir de l’humour comme d’un outil»

Fort de son expérience, il partage dans son livre les codes et pratiques locales. Au programme : monétisation des innovations, rôle des conseils d’administration, des VC (Venture Capitalists) « au centre de l’économie depuis plus de cinq décennies », règles qui régissent les levées de fonds, formules de financement ou de valorisation. Il évoque la nécessité de modèles commerciaux efficaces, les enjeux de la propriété intellectuelle, du design thinking, les défis actuels (métaverse, intelligence artificielle…), etc. De quoi ravir les novices. Car selon l’expert, la Silicon Valley fait encore rêver nombre de technologues et d’entrepreneurs. 

Il explique : « La pandémie a provoqué un transfert technologique historique avec de nombreux départs, mais j’ai beaucoup voyagé, j’ai vu l’émergence de “Silicon Valleys” en Inde, au Canada ou en France. Aucune n’égale celle de la baie de San Francisco. C’est un combiné unique entre la masse de fonds concentrée et la tendance à prendre des risques. »

D’après Frantz Lohier, il y a tout de même quelques indispensables pour réussir dans cette région. Notamment, « remettre en cause le statu quo », c’est-à-dire interroger les certitudes, questionner les acquis, et aussi, « se servir de l’humour comme d’un outil ». C’est pour l’auteur une arme imparable grâce à laquelle il avoue d’ailleurs avoir pu gérer son introversion maladive, supporter certaines émotions difficiles et remonter la pente après des déceptions. Il sait aujourd’hui tourner en dérision de cuisants revers et peut s’en servir pour un pitch ou nourrir ses pages. Enfin, ultime recommandation : « bien choisir son/sa partenaire ! ». Car, comme le dit le titre de son livre, la Tech n’est pas un long fleuve tranquille. Être bien accompagné, c’est l’une des clés du succès… Peut-être même la clé de la réussite aux dires de l’auteur.