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Memphis l’inoxydable

Voilà presque trois ans que Memphis est joué presque tous les jours au Shubert Theater, sur la 44ème rue, et la salle ne désemplit pas. Pourquoi ? Parce que le public est un peu comme nous, à French Morning : il ne s’en lasse pas. Après y être allé une première fois – et tombé secrètement amoureux du personnage principal, incarné par la pétillante Montego Glover (soupir) – nous y sommes retournés. Et cela ne nous gênerait pas d’y aller une troisième fois.

Memphis The Musical, signée du duo David Bryan (membre du groupe Bon Jovi) et Joe DiPietro, raconte l’histoire d’amour impossible entre un DJ blanc, Huey Calhoun (actuellement joué par Adam Pascal) et la chanteuse noire Felicia Farrell (Montego Glover) dans le Memphis ségrégué des années 50. Le premier est maladroit, ne sait ni lire ni écrire, mais adore le rock’n’roll. C’est cette passion qui le pousse à se rendre, un soir, dans le club afro-américain, l’« Underground », où se produit la belle et talentueuse Felicia. Amoureux, il lui promet la célébrité. La seule manière de le faire alors : passer à la radio. Rejeté par toutes les stations locales, convaincues que leur public n’aimera pas cette « negro music », Calhoun profite d’une porte de studio laissée ouverte pour s’installer à la console et partager avec Memphis la musique qu’il aime. Surprise : les auditeurs en redemandent, et Calhoun, devenu le DJ le plus populaire de la ville, tient promesse. C’est le début d’une longue aventure qui mènera Huey et Felicia sur les chemins de la gloire, jusqu’au jour où la chanteuse a l’opportunité de poursuivre sa carrière à New York, ce que Huey refuse.

L’histoire est d’autant plus puissante qu’elle est partiellement vraie. Le personnage de Huey Calhoun est inspiré d’un DJ de Memphis Dewey Phillips, qui fut le premier à diffuser de la musique dite « noire » en ville. Mais c’est surtout la multiplicité des lectures de l’histoire de Memphis qui rend ce musical atemporel. On peut en effet y voir pêle-mêle une success story, une histoire d’amour ou un témoignage sur l’opportunisme et le destin. Les personnages sont complexes. Huey est admiré pour sa vision mais critiquable pour son entêtement à rester dans sa ville natale. Derrière son innocence qui déplace des montagnes, on devine un homme qui ne se remet pas en question, qui craint le changement. Pour sa part, la success story de Felicia est admirable, mais le spectateur ne peut s’empêcher de regretter qu’elle sacrifie son amour pour Huey pour sa carrière. Elle décide in fine de fuir la ségrégation plutôt que de la combattre, comme Huey le voulait.

Le show, qui a remporté en 2010 quatre Tony Awards dont celui de la meilleure comédie musicale, ne serait pas complet sans les décors époustouflants qui descendent du plafond et les danseurs qui surgissent des entrailles de la scène, et les costumes colorés qui respirent bon le sud et les années 50. Sans oublier, les superbes chansons – en particulier Someday, la composition qui fera connaître Felicia Farrell du grand public. Memphis, un show à voir et à revoir.

A Brooklyn, une librairie qui parle français

Nous ne sommes pas seulement la seule librairie de voyage à New York, nous sommes l’unique librairie de livres en langues étrangères“. David Del Vecchio (ci-contre) est fier et il a raison de l’être. La librairie Idlewild Books de cet Américain d’origine italienne est non seulement bien implantée dans le Flatiron District (12 West 19th Street) de Manhattan, où elle existe depuis 2008, mais il vient d’ouvrir une antenne dans le quartier de Carroll Gardens à Brooklyn.

Les endroits comme Idlewild Books sont devenus rares, même dans la mégalopole culturelle américaine. La faute à Amazon et ses e-books, au cours de l’euro face au dollar qui a freiné l’importation de livres européens et, enfin, les loyers prohibitifs pratiqués à New York. Ces trois facteurs ont contribué à la fermeture en 2009, de la Librairie de France au Rockefeller Center, la seule librairie française de New York.

L’idée initiale de la librairie est de présenter, en parallèle des guides de voyages, des livres de fiction classés par zone géographique. Ainsi, les Lonely Planet et autres guides Michelin sur la France côtoient des livres d’auteurs sur l’Hexagone, comme A Year in the Merde, de Stephen Clarke.

Mais à la suite de la fermeture des librairies de livres en langues étrangères, les clients d’Idlewild Books se sont mis à réclamer leurs livres en version originale. David Del Vecchio, qui a vécu en Italie et en Espagne avant de travailler au service de presse de l’ONU pendant dix ans, s’est alors lancé dans la vente de livres de fiction en français, espagnol et italien. “Beaucoup de nos clients venaient de Carroll Gardens et de Cobble Hill dans notre librairie de Manhattan, et on s’est dit qu’il y avait un marché à Brooklyn“, indique Laetitia Donnet, qui tient la boutique fraîchement peinte sur Warren Street.  “Les gens sont comme des gamins lorsqu’ils découvrent notre librairie, ajoute David Del Vecchio. Jusqu’ici, ils devaient ramener leurs livres dans leurs valises ou par cartons lorsqu’ils rentraient dans leur pays!

Livres pour enfants en français

La librairie est à “60 voire 70%” remplie de livres en français, destinés à servir la population du quartier surnommé “Little France” en raison de la forte concentration de Français, attirés notamment par le programme bilingue de l’école P.S. 58. On trouve du Georges Perec, Amélie Nothomb, Houellebecq, Maupassant, Philippe Djian et bien d’autres.

Les enfants ne sont pas en reste : les bandes dessinées d’Astérix, de Tintin, des Schtroumpfs, de Persépolis ou encore d’Enki Bilal sont également en rayon. Ce sont d’ailleurs les livres pour la jeunesse (près de la moitié des étagères) qui se vendent le mieux, “de très loin” :La série T’choupi est un incontournable, indique Laetitia Donnet, mais on a aussi des livres pour enfants en français et en anglais pour que les parents américains qui veulent enseigner le français à leur enfant puissent suivre“. Ces derniers seraient de plus en plus nombreux.

Librairie et centre de langues

La dernière addition de la librairie est une panoplie de classes de langues, un “modèle hybride” qui “nous permet d’être rentable“, selon le propriétaire. Et le succès a été immédiat. Toutes les classes sont quasiment combles ce trimestre, du French Beginner, au Spanish Intermediate en passant par l’Italian Advanced Beginner. Et comme les cours ont lieu dans l’enceinte de la librairie, autant puiser dans la réserve littéraire de l’endroit. Cette saison, les élèves du cours avancé de français doivent lire cinq polars et en discuter en classe. Objectif : prononcer correctement le nom de la librairie, Idlewild Books, référence à l’aéroport JFK qui s’appelait, à son ouverture en 1948, Idlewild Airport.

Infos pratiques:

Idlewild Books (Brooklyn) – 249 WarrenSt – 718.403.9600 –  Site ici

L’élection législative pour les nuls

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Pour la première fois les 1 078 804 Français inscrits sur les listes électorales consulaires au 31 décembre 2011 (chiffres du secrétariat d’état chargé des Français de l’étranger) éliront des députés au suffrage universel. Les Français des Etats-Unis et du Canada votent dans la même circonscription, dénommée “Première circonscription des Français de l’étranger”, qui compte 186 462 inscrits.

QUAND? Les dates sont différentes de celles de l’hexagone. On vote le samedi, pour éviter que, décalage horaire oblige, les Français d’Amérique ne connaissent le résultat en France avant de voter. Et le premier tour est avancé d’une semaine, pour laisser le temps au courrier d’arriver pour ceux qui auront choisi le vote par correspondance. Le 1er tour aura donc lieu le 2 juin, le second le 16 juin.

Comment? Quatre modalités:

-En personne: dans les bureaux de votes établis dans chaque consulat des Etats-Unis et du Canada et dans d’autres lieux dans certains endroits. Un courrier devrait être adressé à chaque électeur pour lui signifier l’adresse de son bureau de vote. (Dans la circonscription de New York, il y aura 16 bureaux de vote. Il est possible de trouver le vôtre à partir de votre Zip Code. Voir ici ). Au Canada, seuls l’ambassade et les consulats de France pourront accueillir des bureaux vote. Voir notre article sur le sujet.

-Par procuration: donnée à une personne inscrite sur la même liste que vous. La procuration est établie au Consulat. Chaque électeur ne peut recevoir plus de 3 procurations.

Par correspondance: à condition d’en avoir fait la demande auprès du Consulat avant le 1er mars. Il est donc trop tard maintenant. Si vous avez fait la demande, vous recevrez le matériel électoral chez vous.

-Par internet: pour la première en France, on pourra voter à une élection nationale par internet. Les Français de l’étranger sont les heureux bénéficiaires de cette première. Il faut toutefois avoir donné son adresse électronique avant le 7 mai 2012 auprès du Consulat. Chaque électeur recevra un identifiant et un authentifiant par deux voies séparées et sécurisées.

Le Met rassemble Rembrandt et Degas

Du 23 février au 20 mai, le Metropolitan Museum of Art (Met) présente les autoportraits réalisés par Rembrandt van Rijn (1606-1669) et Edgar Degas (1834-1917), côte à côte pour la première fois.

Intitulée « Rembrandt and Degas – Portrait of the Artist as a Young Man »,  cette exposition souligne l’influence du maître hollandais sur le jeune impressionniste français et offre un aperçu de cette étonnante filiation.

Infos pratiques : 

« Rembrandt and Degas – Portrait of the Artist as a Young Man » du 23 février au 20 mai au Metropolitan Museum of Art, 1000 Fifth Avenue – 212-535-7710 – www.metmuseum.org

Films français: pourquoi certains passent et d'autres cassent

Si Edward Arentz détenait la clef du marché américain du cinéma, il ne fait aucun doute qu’il l’utiliserait. Il dirige Music Box, une société de distribution spécialisée – comme son nom ne l’indique pas – dans les films en langue étrangère. Basée à Chicago, la compagnie a déjà distribué une quinzaine de films en français, parmi lesquels Ne le dis à personne de Guillaume Canet, MesrinePoticheGainsbourg vie héroïque ou encore les deux opus d’OSS 117 réalisés par Michel Hazanavicius, avec un certain… Jean Dujardin.

Mais à chaque fois, à en croire Edward Arentz, il fait un « énorme pari ». « Le succès d’un film étranger n’est pas une science exacte : il n’y a pas de recette magique qui marche à tous les coups ! »

De manière générale, faire de l’argent avec un film étranger aux Etats-Unis n’est pas facile. Ces quatre dernières années, le top cinq des films internationaux diffusés dans les salles obscures a rapporté en cumulé moins de 40 millions de dollars. Les films français sont relativement bien diffusés par rapport aux autres films étrangers – avec une cinquantaine de films tous les ans, il est en tête des cinémas non-américains les plus distribués – mais ils connaissent des années plus ou moins fastes. En 2010 par exemple, les entrées de  films made in France ont accusé une chute de 45% (13 millions d’entrées en 2010 contre 23 millions en 2009, selon Unifrance), faute de « blockbusters ». Les Etats-Unis sont le premier marché du cinéma français à l’export.

Bourgeoisie, bonne bouffe et cigarettes

L’implantation aux Etats-Unis est rendue difficile par une série de facteurs. Parmi elles, l’augmentation ces dix dernières années des frais de sortie des films. Cela explique qu’en 2009, les films français sont sortis en moyenne sur 20 copies, soit environ huit villes, aux Etats-Unis. « Ils sont difficilement accessibles au public », notait une responsable d’Unifrance, l’organisme chargé de la promotion du cinéma français à l’étranger, dans une interview au Figaro. Autre obstacle : l’absence de doublage des films étrangers. Les films français qui sortent dans les salles américaines sont donc… tournés en langue anglaise (Colombiana, Sans identité, Les Trois Mousquetaires…) ou sous-titrés. “Le grand public américain n’a pas l’habitude d’aller voir des films sous-titrés, qui représentent souvent pour lui un effort. Ce qui restreint le public des films étrangers” , souligne Edward Arentz. “L’audience des films sous-titrés est en général un peu plus âgée que la moyenne, relativement aisée et cultivée”. 

Ces conditions déterminent quel « type » de films français est distribué. “ Nous prenons en compte la fascination qu’exerce la culture française sur ce public en privilégiant des œuvres qui auscultent la grande bourgeoisie parisienne, qui mettent en scène le savoir-vivre et l’élégance à la française, la centralité de la cuisine ou même la cigarette aujourd’hui bannie du cinéma américain … Après avoir vu Gainsbourg, vie héroïque, j’avais presque envie de courir à la pharmacie m’acheter un patch à la nicotine !”

Pour qu’un film français perce, il faut s’assurer que le contexte et les références culturels demeurent accessibles au public américain: “De manière générale, nous évitons les films trop misérabilistes qui abordent des problèmes de société spécifiquement français. Parfois, nous évitons même des films qui traitent de sujets qui touchent tout autant la société américaine, comme les émeutes dans les banlieues, ajoute Arentz. Je déteste dire ça, mais le public américain n’aime pas beaucoup avoir à se confronter aux problèmes d’un autre pays quand il se fait déjà du souci à propos du sien. Cela dit, lorsque les distributeurs ont un vrai coup de coeur, comme pour Un prophète d’Audiard ou Intouchables, par exemple, on peut facilement faire exception à la règle”.

NeoClassics Films, un distributeur indépendant basé à Los Angeles et Vancouver, explique qu’il fonctionne de la même manière, même si les critères de sélection semblent assez subjectifs. “Prenez OSS 117, un film qui avait cartonné en France mais qui a beaucoup moins bien marché ici. Certes, il empruntait beaucoup aux films d’espionnage, ce qui aurait pu plaire au public outre-Atlantique mais il était aussi truffé de références culturelles des années 70 en France. Les Américains sont passés à côté, estime son vice-président, Frédéric Demey, responsable des acquisitions aux Etats-Unis. En tant que distributeurs, nous remarquons aussi que certains genres cinématographiques marchent mieux que d’autres : les drames et les comédies de mœurs, en huis-clos, comme Le Dîner de cons plaisent beaucoup. Par contre, les comédies populaires trop franchouillardes sont difficiles à exporter”.

The Artist, film “américain”

Mais au delà du contenu, la stratégie de communication autour d’un film et son distributeur sont les enjeux majeurs de sa réussite : “Il ne faut pas se leurrer : malgré ses qualités artistiques évidentes, le succès d’un film comme The Artist doit beaucoup à la campagne orchestrée par son distributeur, la Weinstein Company, grand spécialiste de la course aux Oscars”, estime François Truffart, président du très populaire Festival du cinéma français ColCoa (City of Lights/City of Angeles) à Hollywood, où les distributeurs américains viennent repérer tous les ans les dernière perles du cinéma français. “ Pour l’instant, The Artist est plus un succès de la critique et des professionnels que du public. Le succès du Box office risque lui de devenir déterminant aux Oscars”.

Selon Truffart, Harvey Weinstein a “énormément dialogué avec la critique américaine qui est un relais majeur, montré le film dans tous les festivals possibles et imaginables, a bénéficié de l’effet Golden Globes…”. Mais le point le plus intéressant à ses yeux, “c’est qu’il a fait croire à tout le monde que le film était américain ! S’il l’avait présenté comme français, cela aurait même pu réduire ses chances !”

« Toute la force d’un cinéma, ajoute François Truffart, c’est d’être capable de surprendre et surtout de prendre des risques (ndlr: grâce à son système de production avantageux), ce que ne font plus les producteurs américains. Les professionnels savent très bien que personne n’aurait osé faire The Artist aux Etats-Unis. »

La Quinzaine du Docu au MoMA

Depuis 2001, le Museum of Modern Art (MoMA) organise tous les ans un festival de deux semaines consacré au film documentaire. Cette année, les films sélectionnés viennent des quatre coins du monde et font parfois le pont entre art contemporain et cinéma non fictionnel classique comme  Self Made du Britannique Gillian Wearing ou Nostalgia for the light du Chilien Patricio Guzman sur le désert d’Atacama en Amérique Latine. La majorité des films sélectionnés sera diffusée pour la première fois. Long ou court métrages, il y en aura pour tous les goûts. Les spectateurs auront également l’occasion de voir une rétrospective des oeuvres produites par la célèbre boite de production militante Paper Tiger Television.

Infos pratiques : 

Documentary Fortnight 2012, jusqu’au 28 février au MoMA, 11 West 53 Street. Tarifs et horaires des projections ici

Sarkozy et le franc enterrés, Napoléon ressuscité

Le lancement de la campagne présidentielle, officialisée par la candidature attendue de Nicolas Sarkozy mercredi soir sur TF1, fait couler beaucoup d’encre dans la presse américaine. Celle-ci se montre circonspecte quant aux chances de Sarkozy de l’emporter, accumulant au passage quelques clichés sur la France. L’édition américaine du Financial Times note que le président pâtit de son image «bling-bling», vue comme « un énorme handicap électoral dans un pays qui se méfie instinctivement des riches ». D’autant que son rival François Hollande, « en tant que socialiste, a bénéficié du réflexe traditionnel  français de demander de l’aide au gouvernement dans les moments difficiles », ajoute le Washington Post. La France terre d’assistés, un « réflexe traditionnel » de la presse américaine ?

Reste que la victoire de Hollande, loin d’être assurée, « n’entraînerait pas de changements importants dans la politique économique française ou dans la gestion de la crise de l’euro », tempère le New York Times qui affirme que la déclaration de guerre du candidat socialiste à la finance n’est que la rhétorique d’un homme en campagne. Selon le quotidien, l’ancien protégé de l’européiste Jacques Delors ne fera rien qui puisse nuire à l’euro, « le symbole le plus tangible de l’intégration européenne ». Et de conclure : «“Merkollande” ne sonnerait pas aussi bien que “Merkozy”, mais cela ne sonnerait pas le glas de la zone euro. »

Requiem pour le franc

Mais c’est moins l’euro que l’enterrement définitif du franc, le 17 février dernier, qui a mobilisé les correspondants américains de l’autre côté de l’Atlantique. Ce jour-là marquait la date butoir pour échanger les vieux billets contre des euros à la banque. La monnaie européenne étant dans l’œil du cyclone, l’ironie d’une telle cérémonie funèbre n’a pas manqué d’échapper ni aux journaux américains ni aux Français qu’ils ont interrogés. « Alors que le franc est mort, c’est l’avenir de l’euro qui est maintenant en question », souligne ainsi le New York Times. A cette inquiétude s’ajoute de la nostalgie selon le Los Angeles Times qui écrit : « Les vieux billets représentant des personnalités françaises telles que le peintre Paul Cézanne et l’écrivain Antoine de Saint-Exupéry symbolisent beaucoup : le souvenir d’une époque moins angoissante, avant la zone euro et ses problèmes. »

« Napoléonland »

Un reportage de la radio publique NPR poursuit cette leçon d’histoire de France avec Napoléon Ier, qui devrait être au cœur du parc d’attraction voulu par Yves Jégo, maire (UMP) de Montereau-Fault-Yonne et ancien ministre. « Aucune célébrité ne peut être reconnue mondialement sans avoir son propre parc d’attraction thématique. Mickey Mouse et Disney ont le leur. Maintenant, Napoléon pourrait lui aussi avoir cette chance », raconte le reporter. Une comparaison audacieuse, voire déplacée, mais à l’image du projet de l’ancien ministre qui voudrait mêler reconstitutions historiques, ski et spectacles. Mais pour Jégo, « les Américains ont eu du succès avec Disney, [alors] pourquoi pas la France avec Napoléon ? » On se le demande.

Le FIAF et FIT à la mode

En ces temps de Fashion Week, le French Institute Alliance Française (FIAF) et le « Museum at FIT » mettent en lumière la mode et ses créateurs au travers d’une série de quatre documentaires sur le sujet. Loïc Prigent, réalisateur connu pour accéder aux coulisses top secrètes des grands défilés (Chanel, Marc Jacobs…) présentera en personne, les 21, 22 et 23 février, trois de ses documentaires et participera à des sessions de questions/réponses à la suite des projections. Le 22 février, c’est le couturier Karl Lagerfeld qui sera à l’affiche, et le jeudi 23, ce sera au tour de la marque Proenza Schouler. Pour terminer la série, un film intitulé « Et ELLE créa la Femme » sur l’histoire du célèbre magazine sera présenté le lundi 27 février.

Infos pratiques :

Reel Fashion au FIAF et au Museum at FIT. Du mardi 21 février au lundi 27 février. $10 l’entrée et $7 pour les étudiants. Les tickets sont disponibles ici. Pour le lieu et l’horaire des séances  ici

Télé: les jeunes américains beaucoup plus exposés

L’avènement de l’Internet et de nouveaux supports de communication comme l’iPad ou l’iPhone aurait pu ringardiser le petit écran. Que nenni ! La télévision conserve une grande place dans les foyers américains et français, en particulier chez les plus jeunes. En effet, un écolier français scolarisé en primaire a passé en moyenne 864 heures devant son professeur en 2010 et 956 devant la télévision selon Mediamétrie. Un petit Américain passe en moyenne tous les ans 900 heures à l’école… contre 1.500 devant le petit écran, d’après l’institut Nielsen.

Ces chiffres sont cohérents avec ceux de la consommation globale de télévision en France et aux Etats-Unis. Selon une étude de 2009, réalisée Eurodata TV Worldwide, une société créée par Mediamétrie et qui relaie les informations des instituts de mesure d’audience dans le monde entier, les Etats-Unis détiennent le record de temps passé quotidiennement devant la télévision, avec plus de 4h40. En France, la même année,  la durée moyenne d’exposition s’élevait à 3h12 par jour. Un chiffre qui augmente de façon constante depuis une dizaine d’années.

Un visa touristique de plus de 90 jours, ça existe !

Vous rêvez d’un road-trip de quatre mois pour découvrir le Nouveau Monde ? Vous avez besoin d’une immersion complète dans la langue anglaise? Ou peut être les traditionnels trois mois accordés par l’administration américaine aux touristes étrangers vous semblent courts ? La solution : le visa touristique B2, pour les séjours de plus de 90 jours.

Comment faire pour décrocher le précieux sésame? Avant toute chose, prévoyez d’effectuer vos démarches en avance (deux mois au moins avant votre départ effectif). Première étape : remplir le formulaire disponible sur le site de l’Ambassade américaine. Il faudra se munir de votre passeport à lecture optique et d’une photo d’identité numérique. Une fois ce questionnaire rempli avec précaution (gare aux erreurs qui peuvent être impardonnables), il faudra prendre rendez-vous (par téléphone ou internet) avec un conseiller consulaire, puis vous rendre à la poste pour payer par mandat-compte la somme de 112 euros.

Cette démarche, plus coûteuse en temps et en argent, n’est viable qu’à certaines conditions. La première: justifier de solides attaches à son pays (contrat de travail, bail en cours, liens familiaux…) et présenter un compte en banque bien garni, crédité avec de quoi vivre six mois sans avoir à travailler. Des conditions sine qua non pour vous prémunir de toute présomption d’immigration.

M., 28 ans  a obtenu un visa touristique fin 2010: ” Mon petit ami terminait ses études à Columbia. En deux ans, j’avais fait plus de 15 allers- retours… J’en avais marre et je sentais qu’à la frontière, on me posait de plus en plus de questions. Je travaillais, mais j’ai pu négocier un congé sans solde de six mois avec mon employeur. Du coup, j’avais un contrat de travail toujours en cours mais aussi un appartement à mon nom que j’ai mis en sous-location. J’imagine que ça a joué en ma faveur. Je suis partie rejoindre mon ami six mois à New York…le bonheur !

Critères de refus

Attention, obtenir le B2 n’est pas automatique. Multiplier les séjours de trois mois aux États-Unis avant de faire sa demande peut être un critère de refus : on vous suspectera de vouloir vous installer illégalement.

V., 22 ans, a du s’y reprendre à deux fois : “J’avais déjà passé trois mois à New York  avec l’ESTA (Electronic System for Travel Authorization). Musicienne, j’accumulais les petits boulots alimentaires en France. En 2010, j’ai fait une demande de visa touristique. J’avais des économies mais à part ça, pas grand chose ! Ma demande a été refusée. Et après un refus, ce n’est pas évident de pouvoir revenir aux États-Unis, même pour quelques jours… Finalement, j’ai pu revenir à New York, mais grâce au label avec lequel j’ai signé un an plus tard. Forcément, ma situation matérielle était plus stable et surtout j’étais moins naïve et mieux préparée! »

Des exemples parmi tant d’autres qui ne préfigurent aucunement de votre situation, chaque cas étant unique et minutieusement étudié par les services d’immigration.

Le jour de votre rendez vous à l’Ambassade, prévoyez de la lecture (l’attente peut être longue) et munissez-vous des documents nécessaires (passeport, enveloppe Chronopost à vos noms et adresses, justificatifs divers…). Si vous remplissez tous les critères, vous recevrez en quelques jours votre passeport agrémenté d’un visa tout beau, tout neuf.

Le visa B2 vous ouvre les portes des États-Unis pendant 10 ans. Cependant, le douanier américain peut décider de ne pas vous laisser entrer sur le territoire malgré l’obtention de votre visa et ce, pour un motif justifié…ou non. Les voies de l’administration américaines sont parfois impénétrables.

Infos et démarches sur le site de l’Ambassade des Etats-Unis en France ici 

Où fêter Mardi Gras dans la Grosse Pomme ?

Si Mardi Gras était à l’origine une fête religieuse, c’est aujourd’hui un prétexte à la fête tout court. Aux Etats-Unis, « Fat Tuesday » est essentiellement célébré dans le sud, notamment à la Nouvelle Orléans à grands renforts de déguisements, de bonne bouffe et de femmes légèrement vêtues.  A New York, point de carême à l’horizon, mais différents événements sont organisés ce mardi 21. Tour d’horizon.

Third Annual Two Boots Mardi Gras Benefit Ball: Point de Mardi Gras sans bal masqué. Le Poisson Rouge se charge d’organiser cette soirée de rêve. Le prix de l’entrée inclut le dîner et les animations musicales. Attention, n’oubliez pas votre masque ! Leur port est encouragé, même s’il n’est pas obligatoire. Le Poisson Rouge, 158 Bleecker St, mardi 21 février à 19h à minuit, entrée à $25.

Beacon’s 12th Annual Beefsteak : La viande est à l’honneur dans ce restaurant étoilé, et pour Mardi Gras, toute l’équipe de cuisine a concocté un menu spécial. Pour un prix fixe de $160, le client pourra consommer à volonté le trio boeuf, bourbon et bière (et d’autres mets d’accompagnement). Une partie des bénéfices réalisés sera reversée à l’association Green Chimneys, qui s’occupe d’enfants victimes de troubles comportementaux. Beacon, 25 est 56th st, mardi 21 février à 18h30, entrée $160.

Cherry’s Jubilee at Duane Park : Mardi Gras évoque la Nouvelle Orléans, où la tradition est encore très présente. A Duane Park, le chef Richard Overholt préparera les meilleures recettes du sud-américain telles que le gombo de boeuf, les travers de porcs ou les chicken wings. Un groupe de jazz et des danseuses burlesques animeront la soirée. Duane Park, 157 Duane st, mardi 21 février à 20h, entrée à $40. 

Bourbon Street Mardi Gras Celebration: Le bar de l’Upper West Side, Bourbon Street (du nom de l’artère principale du French quarter de la Nouvelle-Orléans) met en place des tarifs spéciaux pour Mardi Gras. Profitez de deux Buds pour le prix d’une et des shots de Bourbon, Jack Daniel’s et Tequila à $4. Bourbon Street, 407 Amsterdam avenue, mardi 21 février de midi à 4h du matin, entrée libre.

New York se met au breton

Les « Bretonophiles » de New York sont servis. L’association bretonne BZH New York organise trois rendez-vous au cours des mois de février, mars et avril pour promouvoir la langue bretonne. Une initiative qui intervient alors que « le nombre de locuteurs de breton connaît une spirale descendante depuis un siècle et l’UNESCO liste le breton parmi les langues en grand danger », souligne l’association dans un e-mail.

Le mercredi 23 février : Initiation à la langue bretonne avec Fabienne Geoffroy, directrice de l’école bilingue primaire Diwan Paris qui propose des cours en langue bretonne. Elle invitera les participants à plonger dans l’histoire de la Bretagne et sa place dans la société actuelle. Des cours pour tous les niveaux seront proposés. A partir de 17h30 jusqu’à 20h. Bowery Poetry Club. 308 Bowery entre Huston et Bleecker Street.

Le 31 mars : Des mobilisations auront lieu dans l’ensemble de la France en faveur de la défense des langues régionales. L’association BZH New York se joindra à cet effort en organisant une conférence à New York. Le lieu, la date et l’heure de l’événement seront annoncés prochainement sur le site internet.

Fin avril : Journée rencontre-dédicace avec l’auteur breton Hervé Lossec, auteur de la série Les Bretonnismes. Les livres évoquent l’influence de la langue bretonne sur la manière dont les Français parlent la langue de Molière. Le lieu, la date et l’heure de l’événement seront annoncés prochainement sur le site internet.