« Quand ils se font virer de leur commerce, les gens ici ne disent plus rien ». Jean Pauget fait partie de ceux que le système américain n’épargne pas. Apres 10 ans passés aux fourneaux de Désirs Pâtisserie à Chelsea, voilà qu’il s’est vu refuser en février le renouvellement de son bail. Mais à 62 ans, ce pâtissier français installé à New York depuis 1985 ne l’entend pas de cette oreille. Des croissants, il compte bien en vendre pour plusieurs années encore.
Depuis le début du mois d’octobre, Jean Pauget et sa boulangerie sont dans toutes les bouches et les potinages du quartier. Le 25 septembre, les résidents de Penn South reçoivent une lettre de la société Mutual Redevelopment Houses -propriétaire des immeubles du bloc- stipulant que Désirs Pâtisserie laisseraient bientôt la place à une nouvelle boulangerie actuellement située quelques blocs plus bas. Premier concerné, Jean Pauget apprend la nouvelle par une cliente, surprise de lire que son pâtissier prenait sa retraite. « Ils ont magouillé dans mon dos pendant sept mois » : depuis février, Jean –qui n’a nullement l’intention de s’arrêter de travailler- attendait qu’on lui accorde le renouvellement de bail qu’il a réclamé quand a pris fin le précédent. Le couperet est tombé quelques jours après. Au retour d’une livraison, Jean retrouve une de ses caissières en larmes derrière le comptoir. Une lettre « sans enveloppe » tient-il à préciser, lui était destinée. Surligné au stabilo jaune, l’ordre de quitter les lieux d’ici février prochain.
Depuis, branle-bas de combat dans tout Penn South. Les habitants ne s’imaginent pas sans leur pose quasi-quotidienne aux Désirs Pâtisserie, ragoter autour d’un café au lait et d’un petit pain bien français. « On est ici comme a la maison » explique cette vieille dame assise au fond de la salle, « les produits sont bons et tous le monde se connait ». Un autre curieux s’approche et sur un ton plus grave « les valeurs et les sentiments se perdent à New York ». Les gens d’ici apprécient la vie de quartier que la boulangerie a su préserver. « Tout devient grand, cher, impersonnel » selon cette autre habituée du quartier général. Avant de lancer à Jean Pauget dans un clin d’œil « quand on voit quelqu’un depuis longtemps, c’est comme la famille ». Alertés, le journal du quartier Chelsea Now et la chaine d’informations en continue NY1 se sont emparés de l’affaire.
Tant de solidarité et de visibilité médiatique touchent Jean Pauget : « les gens d’ici connaissent l’histoire et sont écœurés ». Mais l’heure n’est pas aux désolations. Bien au contraire, « la guerre s’ils la veulent, ils l’auront» sourit le chef pâtissier, qui regrette surtout que les choses se passent ainsi : « pourquoi ne pas venir s’asseoir a une table et discuter, au lieu d’une lettre sans enveloppe et surlignée comme ça ? ». Dans un esprit un peu vengeur, il a glissé une copie de ce mémo sous la vitre des tables de la boulangerie. Pour que « tout le monde soit au courant des manières qu’ils utilisent pour virer les gens ». Et l’on ne peut passer à côté des dizaines de papiers qui ornent murs et vitrines et dont les mots « Help Save les Désirs Pâtisserie » attirent l’attention des passants depuis la rue. Une pétition, signée par 1200 personnes, pourrait aussi faire pression auprès des « politiciens » (pour beaucoup sénateurs de New York) que Jean a contactés dans l’espoir de soutiens officiels.
Ce qu’il espère ? Que tout ce bruit autour de lui décrédibilise le comité directeur du syndic en vue des prochaines élections de novembre par les résidents du bloc. Jean Pauget veut montrer qu’il est confiant : « ils sont en train de creuser leur tombe » se rassure t-il après avoir énuméré d’autres affaires qui selon lui nuisent à la réputation des teneurs de Penn South.
Sa détermination ne cache pourtant pas sa peine. Il le dit, la vie devient difficile pour les petits commerces à New York. Retourner travailler en France ? Il n’y pense que pour sa retraite et encore. C’est pour voir sa mère qu’il y passe deux semaines par an et chaque retour aux Etats-Unis lui procure un malaise : «quelques fois, je me sens coupable d’être venu». Coupable d’y avoir laissé ses proches. Mais sa vie est aux Etats-Unis depuis 1979 et il va bientôt obtenir la nationalité américaine. Washington DC, Baltimore, Pittsburgh, Dallas, Denver puis New York, ce n’est qu’après 30ans ici qu’il a lancé la procédure, estimant qu’ayant passé le même nombre d’années en France, il se sentait autant Américain que Français. « Voilà l’histoire d’un Français en Amérique », me lance t-il depuis sa cuisine où il s’active pour son fils, qu’il vient de marier ce week-end.
Sauvons les Désirs Pâtisserie !
Broadway, tu le veux tu l'auras
Dans les studios encadrés de grandes baies vitrées de l’Alvin Ailey Dance Theater , ça ne sent pas la sueur. Bienvenue au pays de l’air conditionné à gogo, se disait Gwennaelle, en faisant ses premiers temps à l’école d’Alvin Ailey. Dans ce monstre de verre situé au niveau de la 55ème rue, tout est propre, transparent, inodore. « Comme on ne sentait pas la sueur, nous n’avions pas l’impression de travailler, plaisante cette Rouennaise d’origine malgache depuis un banc de Manhattan, un gobelet en carton à la main. C’était sûrement fait exprès pour que l’on se dépense davantage ! » Ce qui n’a en rien effrayé cette bosseuse qui s’est dit un beau jour, quand elle vivait encore à Paris, qu’elle serait danseuse dans la compagnie d’Alvin Ailey !
Pèlerinage arty
Gwennaelle,Myriam et Tatiana ont intégré leurs écoles de danse grâce à l’International Student Visa Program (ISVP). Sans audition à passer, ce programme d’une durée de 2 ans, de 4800 dollars l’année chez Merce Cunningham à 8000 chez Ailey, attire les danseurs internationaux par centaines. Dans son bureau à l’école Steps on Broadway, institution new-yorkaise de ballet depuis 30 ans, Claire Livingstone, directrice artistique, désigne une carte accrochée au mur indiquant la provenance de ses étudiants. Les cinq continents sont épinglés. «C’est une sorte de pèlerinage auquel doit se livrer tout danseur», commente le percussionniste du studio Cunningham, Taylor Mclean, qui y voit défiler des nouvelles têtes depuis quinze ans.
Quel danseur sensé ne s’est pas rêvé un jour sous les feux de ce gigantesque temple de la danse qu’est New York, où ont installé leurs studios Merce Cunningham, Alvin Ailey, Martha Graham ? Même bien avant l’époque des danseurs modernes, quand Paris était encore le centre incontesté du monde de la danse, certaines ballerines de l’Opéra partaient faire carrière à New York. C’est dire son attrait jamais égalé. «Je me sentais dans une impasse à Paris alors que j’avais de New York cette image de ville artistique aux mille possibilités, résume Gwennaelle, qui pratique chez Ailey les danses moderne, classique, africaine et les claquettes.
Repérez-moi !
Évidemment, les danseurs ont un même but, ou plutôt la même espérance: se faire repérer au hasard d’une classe, d’un workshop, d’une audition, en fait s’extraire à tout prix de cet anonymat dans lequel ils sont plongés, tous égaux, à leur arrivée. C’est ici que la bataille commence. Mais bizarrement certains sont plus avancés que d’autres, privilégiés. Chez Ailey, Gwennaelle a vu ainsi son rêve se dissoudre, impuissante : « les profs invitent certains élèves à participer aux workshops et pas d’autres. Le programme dans lequel j’étais inscrite était aussi le moins cher. On ne me donnait jamais la chance de me montrer. C’était très dur parce qu’au fond, tu es dans l’école, tu vis le rêve au quotidien, mais tu sais qu’il faut à tout prix que tu cherches ailleurs parce que de toute façon ils ne te prendront pas dans la compagnie. » Une expérience décourageante ? «Au contraire, cela m’a motivée. J’étais à New York, j’adore cette ville, je me suis dit que j’allais forcément trouver un projet ailleurs». Tout de même, elle regrette le manque de traitement au cas par cas et d’humanité de cette école «usine », qui accueille environ 200 élèves par an.
Dans l’environnement similaire du Broadway Dance Center (BDC), Myriam, pétulante métisse de 23 ans, a eu, si l’on peut dire, plus de chance. Cent cinquante à 200 danseurs internationaux s’enrôlent chaque année dans ce studio à deux pas de Times Square. À la sortie de l’ascenseur, en face des caisses surmontées d’une enseigne « credit card » ou « cash », sont projetés sur six écrans plats de télévision les cours du studio en simultané avec le dernier Disney. Dès mon premier cours de danse Latin Jazz, la professeur, Maria Torres, m’avait repérée, raconte-t-elle un matin, à la sortie du cours de hip-hop. C’était pourtant la première fois que je pratiquais cette danse. En mai dernier, elle m’a demandé de rejoindre sa compagnie qui se produisait pour la célébration des 25 ans du BDC, c’était incroyable! »
Myriam est fonceuse, son énergie a plu. L’aspect psychologique de l’aventure compte autant que les qualités techniques des danseurs. De ce point de vue, Tatiana Bouru, 20 ans, arrivée l’an dernier au studio de Merce Cunningham, a beaucoup appris. En classe, la jeune fille perdait souvent son temps à regarder d’un œil timide et inquiet les autres danseuses au lieu de se concentrer sur elle-même. Ce à quoi l’a poussé Jeff Moen, un de ses professeurs favoris. «Jeff me place en avant dans les cours, ou me demande de refaire un exercice devant tout le monde en solo. En un an, cela m’a totalement changée, les autres filles dans la classe aujourd’hui je m’en fiche, je bosse pour moi», assure-t-elle depuis le café du West Village où travaille Alonso , son petit ami. Sirotant un café au lait qu’il vient de lui apporter, Tatiana explique encore être partie à New York pour apprendre à vivre éloigné de ses parents. Cette année, après avoir reçu la bourse de la Fondation Cunningham qui en gratifie ses meilleurs danseurs, Tatiana court les auditions, confiante et sereine.
Retourner en France ? Surtout pas ! Myriam, l’élève du Broadway Dance Center , revient tout juste d’Angleterre où elle dansait dans la comédie musicale de sa bienfaitrice, un spectacle historique sur la Salsa, au festival de Salsa de Southport. «Je ne suis pas payée, reconnaît cette battante qui a travaillé un an dans un restaurant de Londres en tant qu’hôtesse d’accueil afin de se payer le BDC, mais c’est pour moi une aubaine de travailler avec elle, d’être conduit à rencontrer interprètes et chorégraphes». Car telle est en effet la solution pour ces danseurs étrangers qui ne peuvent, légalement, pas travailler à temps plein sous leur statut d’étudiant. Claire Livingstone explique que «les danseurs venant de l’étranger ont intérêt dans un premier temps à travailler gratuitement pour des compagnies qui pourront, une fois leur formation terminée, leur écrire une lettre de soutien nécessaire à l’obtention d’un visa artiste».
Ce visa, d’une durée d’1 à 3 ans, Gwennaelle, Myriam et Tatiana le veulent toutes les trois. Car aucune ne veut pour l’instant quitter New York. Malgré ses gros moments de désespoir, Gwennaelle assure n’avoir jamais décidé de repartir en France, elle se sent libre ici. «Si je rentre, je devrais être professeur de danse pour subvenir à mes besoins ». Peu de temps après avoir fini sa formation chez Alvin Ailey en mai dernier, elle a été prise sur audition dans une petite compagnie de Brooklyn, T-Lion Dance Body Stories, avec laquelle elle s’est déjà produite 5 fois grâce à une autorisation de travail qu’elle s’est procurée pour 300 dollars. « Les performances sont toujours payées, pas les répétitions, mais c’est une petite compagnie qui monte, je veux monter avec elle. » Fin octobre, elle se produira au renommé Baryshnikov Arts Center , autant dire que c’est là un premier pas vers la consécration. Plus que jamais déterminées, Gwennaelle, Myriam et Tatiana entendent bien continuer de cultiver leur petit lopin de rêve américain.
Carlos Ghosn à la French American Foundation
La French American Foundation tient le 19 novembre son gala annuel à Capitale (130 Bowery Street). Invité d’honneur cette année: Carlos Ghosn, le patron de Renault et Nissan, qui viendra parler de son enthousiasme pour la voiture électrique. Il recevra le prix Benjamin Franklin des mains de Felix Rohatyn, banquier et ancien ambassadeur des Etats-Unis en France.
La FAF remettra également un prix à Arthur Hartman, ancien ambassadeur amériacin (notamment à Paris et à Moscou).
Quand: Le 19 novembre à 6.30 PM.
Où: Capitale, 130 Bowery at Grand Street, New York City.
Prix des tickets: $ 1,000, $2,500 et $5,000. Tables à $10,000.
Tel: (212) 829-8800 ext. 23
Des robes, encore des robes !
– Robes de jour et robes du soir, Escada vous propose deux journées de soldes à -75%. De quoi vous dénicher des tenues chics et casuals, sans vous ruiner, sans vous ronger… Pour un assemblage parfait, les vestes et accessoires seront largement soldés aussi. Du vendredi 16 au dimanche 18 octobre de 10am à 6pm, au Metropolitan Pavilion, 110 W 19th St, entre 6th et 7th Ave.
– Jusqu’au 31 octobre, eDressMe (sur le net) fête Halloween et offre 15% de remise sur une large sélection d’articles. Lâchez-vous sur les petites jupes pailletées et les robes à franges délirantes ! En cadeau, un masque pour faire sensation le soir du 31 octobre. Voir sur eDressMe online.
– Même à New York, le froid ne vous empêchera pas d’être en robe. Betsey Johnson l’a bien compris, et solde ses tenues de soirées ($75), ses tenues de tous les jours ($50) et ses tenues plus sportswear ($35). A partir de mercredi 21 octobre de 10am à 8pm au Millennium Broadway Hotel, 145 W 44th St entre Broadway et 6th Ave.
Les Basics pour l’hiver
– Le magasin d’usine Wink propose des prix imbattables ce week end. Moins 80% sur l’ensemble des ses marques (de DKNY à Alexis Hudson en passant par Nu Collective, Frye et Look from London). Ne loupez pas les sacs à main, bijoux et autres accessoires, l’occasion ne se représentera pas deux fois ! De jeudi 15 à samedi 17 octobre, 188 Columbus entre la 68th et la 69th St.
– Il y en aura pour tous les goûts et tous les styles chez Triple Five Soul ce week end, qui baisse les prix sur sa gamme homme et femme de streetwear de saison. Juste pour saliver mesdames, des vestes en coton à $50 au lieu de $112… Du lundi au vendredi de 10am à 8pm, samedi et dimanche de 11am à 8pm jusqu’au 25 Octobre. 17 W 17th St, entre 5th et 6th Ave.
– L’entrepôt de l’Archetype Showroom solde à max. Faites de plein de basics d’hiver avec April77, YMC, Quail, Lewis, Kaylee Tankus, Fremont, S2VS, etc. Vendredi 16 de 10am à 7pm et samedi 17 octobre de midi à 7pm, 676 Broadway, à côté de Bond.
Chaussures et accessoires
– La marque londonienne Terra Plana solde de -50% à -70% les chaussures pour hommes et femmes. Vous allez faire des affaires… Du lundi au samedi de 11am à 7pm et le dimanche de midi à 6pm jusqu’au 31 octobre. 111 Thompson St, près de Prince St.
– Le Bindya New York studio met un peu de couleurs à ce début d’hiver, en soldant cravates à $15 au lieu de $40, écharpes fleuries à $25 au lieu de $65 et foulards à rayures. Le détail chic pour égayer un gros manteau d’hiver. Mercedi 21 octobre de 10am à 7pm, jeudi 22 et vendredi 23 de 10am à 6pm. 49 W 38th St entre 6th et 5th Ave.
Grandes marques à petits prix
– Depuis 15ans, le magasin branché Astrium offre un mélange éclectique de vêtements de stylistes européens et américains. Ce week end, c’est à vous d’en profitez sans modération, avec des jeans à $139 au lieu de $199, des cardigans en cotton Ralf Lauren à $159 au lieu de $225 et des vestes Nicholas K à $219 au lieu de $319. Vendredi 16 et samedi 17 octobre de 10am à 9pm et dimanche de 11am à 8pm. 644 Broadway, à côté de Bleecker St dans Soho.
Un Mackintosh chez vous ?
– Du 12 au 23 Octobre, offrez vous du mobilier de chez Cassina. Tables, chaises et objets de déco dessinés pas les architectes en vogue et autres célèbres designers comme Le Corbusier, Mackintosh ou Charlotte Perriand. Du lundi au vendredi de 9am à 6pm et le samedi de 11am à 5pm. 155 E 56th St, à côté de Lexington Ave.
Côté Gourmet
Petit restaurant au charme fou, niche au cœur de Miami Shores, c’est authentique, romantique… La propriétaire et chef, Caroline Poussardin est originaire d’Aix en Provence, et nous fait decouvrir sa cuisine d’inspiration provencale. Prix raisonnables, à decouvrir.
9999 NE 2nd Avenue. Miami Shores, FL 33138. Tel: 305 754 9012.
Isabel Marant ouvre une boutique à Soho
« On a visité une trentaine d’emplacements à Soho. Isabel a adoré celui-ci », raconte Diane Mandel, agent immobilier pour le groupe Lansco qui a fait le bail pour Isabel Marant. L’espace de 230m2 de surface est apparemment très « Soho » : un plafond haut et 13 fenêtres. Il présente aussi un autre avantage : il est adossé à un autre espace dans le même bâtiment, qui sera la boutique de Jérôme Dreyfuss, le créateur de la marque de sacs et accessoire(ment) mari d’Isabel Marant. La boutique d’une surface à peu près similaire donne sur Broome Street.
Le couple français ne sera pas perdu. Le bloc a des faux airs de St-Germain-des-près. Isabel et Jérôme seront entourés de Catherine Malandrino, Comptoir des Cotonniers et Longchamp à deux pas. Selon le journal américain WWD, on trouvera dans la boutique d’Isabel Marant la collection principale de la créatrice ainsi que sa ligne Etoile plus accessible et la joaillerie. Si certaines de ses pièces sont vendues chez Barneys sur Madison Avenue, il s’agit de sa première boutique en propre aux Etats-Unis et le bail est de sept ans. Sophie Duruflé, l’associée d’Isabel Marant était aussi du voyage pour les visites de boutiques.
Pendant leurs pérégrinations à Soho, elles ont fait une pause au Pain Quotidien situé sur Broome street. “Une jeune femme était habillée en Isabel Marant”, s’amuse Diane Mandel. Elle était française. Mais Isabel Marant a déjà des fans américaines. Outre Cameron Diaz et Kirsten Dunst, il y a maintenant Diane Mandel elle même qui a regardé la collection sur Internet. « Je pense qu’Isabel va être très populaire ici ».
Week-end romantique à Cape May
Ne cherchez plus, la voilà l’idée ! A ceux qui ont, en vain, feuilleté la plupart des guides et guetté chaque semaine, les rubriques « travel » des journaux, à la recherche d’une destination de week-end surprenante et charmante, dépaysante, loin du stress et du bruit de la grande ville, French Morning apporte LA solution ! Tout au sud du New Jersey, à 149 miles (240 kilomètres) de NYC, soit 2h45 de route, Cape May est la plus ancienne station balnéaire des Etats-Unis. Elle est surtout l’un des quatre ports du pays à avoir superbement préservé son patrimoine victorien. Et quel patrimoine !!! Ici aucun building moderne, pas d’avenues gigantesques noyées sous un trafic ininterrompu mais, par contre, plus de six cents maisons et bâtiments à l’architecture victorienne le long de rues et d’avenues à tailles humaines, plantées d’arbres centenaires.
C’est ce qui donne une douce atmosphère provinciale à Cape May. Pour en profiter, un conseil : à votre arrivée, garez votre voiture et n’y touchez plus jusqu’à la fin de votre séjour. En effet, c’est à pied qu’il faut se balader pour apprécier les détails de chaque maison. C’est toujours à pied que l’on se rend sur le front de mer ou que l’on arpente la rue commerçante et c’est encore à pied que l’on se rend, en soirée, dîner dans l’une des bonnes adresses de la ville. Un peu plus loin, il faudra alors louer un vélo pour s’y rendre, le Cape May Light house permet aux plus courageux de grimper ses 199 marches pour se retrouver à 47 mètres de haut. Point de vue à 360° garanti.
Cape May, c’est également un programme d’évènements réguliers qui attirent, par exemple, les amateurs d’antiquités en hiver, de musique au printemps et de gastronomie en automne. Si les longues plages de Cap May sont très appréciables pendant l’été, l’atmosphère de la saison automne-hiver y est tout autre, beaucoup plus intimiste. En couple, si possible amoureux, Cape May est vraiment une délicieuse destination de week-end.
À voir absolument :
Les splendides villas victoriennes. Impossible de les rater, il y en a de chaque côté des rues du centre ville. Récemment rénovées pour la plupart, elles ont souvent été transformées en Bed & Breakfast. N’hésitez pas à pousser les portes, à engager la conversation, à prendre des photos des plus belles d’entre elles.
L’Emlen Physick Estate, une très grande maison victorienne qui abrite le Mid Atlantic center for the arts. Extérieurs et intérieurs valent le détour.
Le front de mer, sa longue plage sur l’océan et ses cabines de bain
Le coucher de soleil depuis Sunset Beach, tout au bout de Sunset Boulevard (y aller à vélo)
Cape May Point Beach, l’un des seuls endroits du pays où l’on peut voir le lever et le coucher du soleil sur la mer sans se déplacer.
Le Cape May Harbor pour l’ambiance toujours sympas des ports
À faire absolument :
Monter en haut du phare pour la vue sur l’Océan Atlantique, la Dalaware Bay et le cap.
Prendre le temps d’une halte au Cape May Bird Observatory, surtout en automne car près de 400 espèces d’oiseaux passent ici et sont visibles, dont des faucons.
Louer un vélo pour ne surtout pas avoir à prendre sa voiture, même pour aller voir le coucher de soleil sur Sunset Beach
Visiter plusieurs Bed & Breakfast pour avoir une idée d’où loger lors d’un prochain séjour
Faire du shoping dans la rue piétonne et profiter des tarifs intéressants et de l’absence de taxes dans le New Jersey.
Si vous êtes passionnés par les baleines, adressez-vous au Cape May Whale Watch & Research Center pou programmer une sortie en mer à la rencontre des cétacés
Comment y aller ?
En voiture, c’est très simple ; Prendre la Garden State Parkway et la suivre jusqu’au bout, sortie 0 !
En car, pas forcément une bonne idée car il y a un stop à Atlantic City qui rallonge le trajet. De plus, Atlantic City manque franchement de romantisme…
Où dormir ?
Cape May compte de très nombreux Bed & Breakfast. Petite préférence pour : Gingerbread house et Holly House, tous deux très bien placés. Côté hôtel : une petite unité, le Virginia Hotel, lui aussi aménagé dans une ancienne maison à quelques mètres du front de mer et le plus grand hôtel de Cape May, le Congress Hall, superbe et de très bon niveau.
Où prendre ses repas ?
On mange bien à Cape May et cela contribue à la réussite du week-end. Quelques adresses :
The Blue Pig Tavern : c’est l’un des restaurants de l’hôtel Congress Hall
The Ebbitt Room, c’est le restaurant du Virginia Hotel
Le 410 : le restaurant très à la mode.
Où boire un verre ? En fin de journée, au Cabanas, sur le front de mer.
Un dernier conseil :
Dès le premier matin à Cape May, allez goûter les fabuleux pancakes chez Uncle Bill’s pancake house en face du Congress Hall. Just something else !!!
Le site pour en savoir plus
Dégustation de Vins français
Le Brooklyn Botanic Garden propose de venir déguster 25 grands vins français choisis par le célèbre expert Kermit Lynch, qui sera présent pour partager et expliquer sa passion.
Mercredi 28 octobre de 6pm à 8pm au Brooklyn Botanic Garden, 1000 Washington Avenue, Brooklyn, entrée $40, informations et réservations.
Mitterrand, ou les déboires de l'ouverture
Dans le New York Daily News cette semaine, Mike O’Brian ne manque pas d’évoquer ce qui est incontestablement devenu une «affaire Mitterrand» en France. Si le cas Polanski a secoué les colonnes des journaux américains, peu d’encre aura finalement coulé à propos du livre autobiographique La Mauvaise Vie du ministre de la culture. Même les dires de ce dernier -« l’Amérique que nous aimons (…) l’Amérique qui vient de nous montrer son vrai visage »- à propos de l’arrestation controversée de Polanski ne suffisent pas ici à indigner le quotidien.
Mais c’est pour la journaliste Tracy MacNicoll de Newsweek l’occasion de voir les limites de l’ouverture tactique d’un certain président de rupture : «Nicolas Sarkozy pensait faire un joli coup en attirant un homme de gauche dans son gouvernement. Il serait plutôt en train d’affaiblir toute sa stratégie politique ». Sa grande spécialité depuis le début de son mandat -écarter ou intégrer les hommes les plus menaçants de l’opposition (DSK, Jack Lang, Michel Rocard)- commence à lui coûter très cher. Le rendez-vous est donné en 2010 lors des élections régionales. L’occasion de savoir si ce scandale politique, et l’ouverture en général, auront rendu service au PS et au FN.
Décidément, les manières sarkoziennes ne sont pas du goût de
tous outre atlantique. L’arrivée presque confirmée du Prince Jean à tête d’EPAD (Etablissement Public d’Aménagement de la Défense), après que le Dauphin Patrick Devedjian ait été « catapulté », choque. Le Washington Post explique ce népotisme ambiant par une tendance finalement bien française, qui admet qu’un responsable politique puisse pratiquer plusieurs métiers. Et de rappeler au passage que Nicolas Sarkozy « compte parmi ses proches amis des magnats de l’industrie française et des directeurs des grands médias ». Alors pourquoi s’en étonner ?
Une autre consternation est à lire dans Time magazine cette semaine. Que fait le gouvernement pour protéger ses monuments historiques ? La guéguerre que mènent associations et autres défenseurs du patrimoine contre le projet de rénovation décidé par l’Emir du Qatar pour l’Hôtel Lambert dont il est propriétaire lance le débat. Ascenseurs, parking sous terrain, air conditionné… l’Emir veut investir 60millions de dollars pour « restaurer » sa demeure de l’Ile Saint Louis, au grand dam de Parisiens à l’esprit plus conservateur. Le Wall Street Journal l’aura compris, les murs de ce bijou du 17e siècle ont entendu Chopin composer et Voltaire roucouler avec sa maîtresse. Tout un symbole historique français bafoué par les désirs contemporains d’un Emir capricieux. Principale mise en cause dans cette histoire : Christine Albanel, l’ancienne ministre de la culture qui a donné son accord pour le projet en juin. Et plus globalement la politique culturelle de l’hexagone dont les intérêts nucléaires et d’énergies renouvelables se situent, coïncidence, au Qatar…
A lire aussi dans le New York Times, alors que la surpopulation carcérale des prisons fait l’actualité new yorkaise, un papier sur le dernier succès de Jacques Audiard, Un prophète sorti en septembre. L’occasion pour le journaliste Michael Kimmelman de regarder ce qu’il se passe ailleurs. En France, les gardiens ne portent pas d’arme et les pensionnaires pas d’uniforme. Alors que faire en cas de rébellion des prisonniers ? Les récentes grèves de matons partout en France témoignent de la complexité du problème. Et quand est-il de ce nouveau centre ouvert à Lyon pour désengorger les prisons françaises et notamment le monstre de Fleury Mérogis ? Prévu pour accueillir 500 prisonniers, il en compte déjà 850. En France le film s’est invité dans le débat politique et une nouvelle législation a été adoptée cet été, la première depuis la Seconde guerre mondiale. Rendez-vous en février 2010, date de sortie du film aux Etats-Unis, pour voir si «l’effet prophète » se vérifie aussi dans le pays de Prison Break.
Le français à l'assaut de Williamsburg
Et de sept! La famille des écoles publiques new-yorkaises proposant des programmes bilingues français-anglais vient de s’agrandir. Et le dernier venu est un beau bébé : PS84 dans le quartier branché de Williamsburg, à Brooklyn. Dès la rentrée 2010, l’école proposera des cours de Kindergarden en Français et en Anglais aux enfants anglophones et francophones intéressés. Une victoire pour le trio de parents à l’origine du projet, Léa Joly-Sloan, la galeriste Josée Bienvenu et son mari Thoby Oppenheimer. «Mais nous ne crierons pas victoire avant le début des cours, » souligne Léa.
Williamsburg apparaissait comme un terrain de choix pour lancer un programme bilingue. Sur les dix dernières années, beaucoup de familles attirées par la construction de nouveaux logements dans l’ouest du quartier l’ont pris d’assaut. De nombreux gaulois s’y sont installés, comme en témoigne la multiplication des restaurants bleu-blanc-rouge sur l’artère principale Bedford Avenue.
Dès leur arrivée il y a deux ans, Léa Joly-Sloan, Josée Bienvenu et Thoby Oppenheimer ont regretté que l’offre pédagogique des écoles publiques locales ne soit pas plus fournie. L’an dernier, ces parents ont donc pris leur bâton de pèlerin pour tenter de convaincre les familles francophones et anglophones du coin et les écoles locales du bien-fondé d’un programme bilingue pour le quartier. Très tôt, l’initiative reçoit le soutien de nombreuses familles et de l’Ambassade de France, soucieuse de renforcer l’ancrage de l’éducation bilingue à Brooklyn, après le succès de PS58 (Carroll Gardens). « Williamsburg est prêt, souligne Fabrice Jaumont, attaché à l’Education à l’Ambassade de France. Les Européens se sont emparés de Williamsburg. Quand on voit tous les immeubles en construction et les familles arriver, je suis sûr sera un succès. » Au total, 43.7% de la population du Community Board 1, qui regroupe Williamsburg et Greenpoint, serait d’origine européenne, selon le recensement de 2000.
Grâce au lancement du programme, la nouvelle direction de PS84 cherche à faire oublier les mauvais résultats passés de l’établissement. École « magnet », elle est ouverte aux enfants résidant en dehors du quartier. Une réunion d’information sera organisée pour les parents, en partenariat avec l’Ambassade, le jeudi 22 octobre à 18h dans les locaux de l’école (250 Berry Street and South 1st St). Elle sera suivie, le samedi 24 octobre à 11h, de la projection d’un dessin animé, toujours à PS84, le but étant de mobiliser autour du projet : « Nous voulons maintenant montrer au proviseur qu’il y a un intérêt autour du programme, explique Léa Joly-Sloan. J’espère que tous les parents qui ont soutenu le programme se manifesteront. »
Séances d’information : 22 octobre à 18h00, 24 octobre à 11h00
PS84 – 250 Berry Street and South 1st Street, Brooklyn, NY 11211
Phone: (718) 384-8063 Fax: (718) 302-2313
RSVP à [email protected]
Action contre la faim à la conquête de l'Amérique
C’est un chèque du banquier Michel David-Weill (alors président de Lazard), qui a lancé l’aventure américaine d’Action contre la faim, créée quelques années plus tôt en France par un éclectique groupe de journalistes et d’écrivains (Françoise Giroux, Jacques Attali, Bernard Henry-Lévy, Emmanuel Leroy-Ladurie…). “David-Weill voulait nous faire ce chèque, se souvient Guy Sorman, un des co-fondateurs, qui présida également l’organisation pendant plus de dix ans. Mais à l’époque, celle du contrôle des changes, c’était compliqué de transférer des fonds entre les Etats-Unis et la France. Nous avons donc décidé de créer une filiale américaine”.
Pendant de nombreuses années, Action against hunger USA a continué de s’appuyer sur la communauté franco-américaine de New York. Mais, malgré une réputation flatteuse (assise notamment sur le fait que 89% des fonds récoltés sont reversés sur le terrain), “nous nous sommes aperçus que nous étions inconnus aux Etats-Unis” explique Karen Dumonet, chargée des relations avec les donateurs. L’organisation a alors recruté une Américaine, vétéran de l’aciton humanitaire aux Etats-Unis, comme directrice. Objectif: faire connaître Action against Hunger et améliorer les performances du fund raising. Pilier de l’édifice: le gala annuel, incontournable pour toute non-profit américaine. Celui de l’an dernier a rapporté 1,25 million de dollars, alors qu’en France “ce genre de gala ne marche pas du tout”, dit Karen Dumonet. C’est d’ailleurs à New York, et pas à Paris, que se tiendra le gala célébrant les 30 ans d’Action contre la faim, le 18 novembre.
C’est aussi pour se faire connaître, notamment aux Etats-Unis, que l’organisation a lancé une campagne marketing très étonnante. Il s’agit de tenter d’obtenir d’Al Gore qu’il fasse un film appelé No Hunger et réalise ainsi pour la faim dans le monde ce qu’il a fait avec son documentaire An inconvenient truth pour le réchauffement climatique. La campagne, intitulée Ask Al Gore, sera officiellement lancée aux Etats-Unis le 17 octobre, journée mondiale de lutte contre la faim. ACF a lancé une pétition en espérant réunir suffisamment de signatures pour convaincre Al Gore de réaliser ce film. L’idée étant que même s’il refuse, il aura toujours servi, involontairement, la cause en lui assurant une publicité certaine.
Aux dernières nouvelles, la campagne soulève un enthousiasme modéré du côté d’Al Gore. Son entourage fait savoir qu’il apprécie la démarche mais qu’il est très occupé. Il a d’ailleurs décliné l’invitation à être l’invité d’honneur du gala du 18 novembre. Du coup, c’est Guy Sorman qui s’y colle, en tant que fondateur. Un grand écart politique et idéologique entre l’écrivain, grand défenseur du “libre-échange” et le héros des thèses écologistes. Guy Sorman, qui n’est plus que président d’honneur de l’organisation et ne joue plus de rôle dans sa gestion, n’est pour rien dans
l’idée de “prendre en otage” -pour la bonne cause- le nom d’Al Gore. Il professe même un scepticisme certain face à la théorie du réchauffement climatique. Mais, dit-il, l’essentiel est ailleurs: “le plus important chez Al Gore, c’est la conviction qu’il faut créer une conscience mondiale. Au-delà de telle ou telle cause singulière, c’est une philosophie mondialiste qu’on retrouve. Et d’espérer que la lutte contre la faim dans le monde puisse, indirectement, bénéficier de l’intense attention médiatique dévolue au réchauffement climatique.
Visa cherche preneur
« On était choqué ». Pierre Bonnefil et ses collègues n’en sont toujours pas revenus. Il y a quelques mois, les candidats à l’obtention du H-1B défilaient dans le bureau de cet avocat spécialiste des questions d’immigration chez EpsteinBeckerGreen. Aujourd’hui, voir un dossier de candidature atterrir sur son bureau relève du petit miracle. « Quand on voit le nombre d’entreprises qui ferment, on comprend qu’elles aient peur. Elles préfèrent embaucher des Américains ou faire des visas de stages. »
Pour la première fois depuis 5 ans, le quota de H-1B, fixé à 65 000 par le Congrès pour l’année fiscale 2010, n’avait pas été atteint au 25 septembre, soit cinq jours avant le début de l’année fiscale. Selon le US Citizenship and Immigration Services (USCIS), il restait donc à cette date quelques 18 000 visas H-1B à pourvoir dans la catégorie générale, qui comprend des professions aussi diverses qu’architecte, comptable, informaticien, professeur, médecin ou mannequin. Même constat pour la catégorie des diplômés d’universités américaines, pour laquelle le quota de 20 000 visas n’a toujours pas été atteint. Cette situation, exceptionnelle, s’explique par la récession. « La baisse de demande de H-1B est liée au ralentissement de l’activité économique et à la diminution de la demande sur les marchés, indique Himanshu Eopal, vice-président de Immigration Voice, une association créée pour réduire les délais d’obtention de la carte verte. Lorsque l’économie repartira, la demande de H-1B repartira à la hausse.»
Jusqu’à récemment, obtenir un visa relevait du parcours du combattant, surtout depuis l’année fiscale 2004 lorsque le quota de visas disponibles est retombé à 90 000. D’ordinaire, le H-1B, valable pour 6 ans au plus, est très prisé des entreprises soucieuses d’embaucher une main d’œuvre hautement qualifiée. L’explosion des demandes au début des années 2000 dans le secteur informatique, en pleine bulle dot-com, en témoigne. Descendu à 65 000 pour l’année fiscale 2008, il avait été atteint au bout de 48h seulement après l’ouverture des candidatures, le 1er avril. Ces quatre dernières années, une loterie même a été nécessaire pour désigner les heureux gagnants.
Aujourd’hui, alors que l’économie bat de l’aile, les entreprises américaines, quand elles ne gèlent pas leurs embauches, préfèrent concentrer leur recrutement sur les Etats-Unis. Face à ce constat, les défenseurs du H-1B appellent les employeurs au sursaut, en insistant sur l’importance de la main d’œuvre étrangère pour l’économie nationale : « Les étrangers qui s’installent ici achètent des maisons, finissent pas lancer leur propre entreprise et embauchent des Américains, souligne pour sa part Himanshu Eopal. Si les Etats-Unis veulent rester leader dans l’innovation, il faudra qu’ils laissent entrer des immigrés hautement qualifiés, et qu’ils facilitent la procédure d’obtention de la carte verte, qui est aujourd’hui longue et difficile pour les titulaires de H-1B. »
Sur le long terme, certains souhaitent une réforme profonde de la manière dont le H-1B est attribué. Compete America, organisation patronale qui défend l’assouplissement de l’immigration professionnelle, plaide elle pour l’élimination du quota d’attribution, « rigide et arbitraire » au profit d’une allocation par le marché, plus adaptée aux soubresauts de l’économie. «Les entreprises américaines cherchant les plus grands talents doivent être capables d’inclure des étrangers résidant aux Etats-Unis dans leurs recherches, souligne Amy Scott, co-chair de l’association. L’économie américaine bénéficiera d’une politique d’immigration qui permettra de recruter des individus qualifiés aux Etats-Unis et à l’étranger. »
Pour l’heure, les spécialistes conseillent aux demandeurs de H-1B de monter leur dossier tant qu’il reste des visas à pouvoir. L’USCIS précise dans un communiqué qu’elle continuera à accepter les candidatures dans les catégories générale et universitaire tant que les quotas n’auront pas été atteints. « Vous serez pratiquement sûr de l’avoir à condition de ne pas attendre », insiste Pierre Bonnefil. Selon le US Census Bureau, quelques 15 000 H-1B atterrissent chaque année dans les passeports français.