Accueil Blog Page 20

Concours FAEA de l’entrepreneuriat : Les inscriptions sont ouvertes pour la 16e édition

Vous avez créé une start-up innovante, en activité depuis 5 ans maximum, rentable et générant des revenus sur le marché américain ? Vous souhaitez vous développer davantage aux États-Unis ? C’est le bon moment de participer au French American Entrepreneurship Award (FAEA) qui lance sa 16e édition. Ce concours annuel, organisé par le Club600, vise à aider les entrepreneurs franco-américains dans leur croissance sur le marché américain en leur offrant une plus grande visibilité, un meilleur réseau et une aide financière. 

« Gagner le FAEA m’a apporté une visibilité inestimable et m’a fait connaître la communauté économique française de New York à un moment crucial, puisque je venais d’arriver de France, raconte Yves Benchimol, CEO et fondateur de WeWard, une application qui incite ses utilisateurs à à marcher davantage au quotidien, et lauréat de la FAEA en juin 2024. Sa start up vient de nouer un partenariat avec la championne de tennis Venus Williams. Les entreprises Aspivix (2e prix et prix du Public) et Yuka (3e place) ont également été lauréates l’an dernier.

Les candidatures doivent être soumises via le site web d’ici au vendredi 2 mai inclus. Les finalistes auront l’opportunité de présenter leur startup lors d’une cérémonie organisée au Consulat Général de France à New York le mardi 3 juin – ils devront réaliser un pitch en anglais devant un jury de professionnels.

Les trois lauréats seront annoncés lors de cet événement. Celui qui remportera le premier prix recevra 25.000 dollars, le deuxième prix 15.000 dollars et le troisième remportera 7.500 dollars. Mais au-delà d’un chèque, les finalistes du FAEA accèdent à un vaste réseau d’entrepreneurs et d’investisseurs aux États-Unis, bénéficient d’un soutien logistique (bureaux, billets d’avion) et de conseils de nombreux experts de l’entrepreneuriat.

À l’occasion de la 16e édition du FAEA, un webinaire intitulé « Comment réussir sa startup tech aux États-Unis ? » sera organisé le jeudi 20 mars à 12pm EST/11pm CST/9am PST/17h heure française. Inscription ici

Le député Roland Lescure rencontrera la communauté française de Chicago et Washington

Roland Lescure entame, ce mardi 18 mars à Chicago, une visite de plusieurs jours aux États-Unis. Le député des Français d’Amérique du Nord se rendra au Lycée français et rencontrera les acteurs économiques français de la région. L’ancien ministre organise également un moment d’échange avec la communauté française de Windy City demain, mercredi 19 mars, au O’Shaughnessy’s Public House (4557 North Ravenswood Avenue) à partir de 5pm (réservation ici).

Jeudi 20 mars, Roland Lescure se rendra à Washington, une visite dans le cadre de la réunion du réseau consulaire français aux États-Unis. La journée commencera par un café-croissant à la Boulangerie Christophe (1422 Wisconsin Avenue Northwest), à partir de 8am, avec les Français de la région washingtonienne (réservation ici). Le député sera ensuite invité dans des think tanks de la capitale pour y discuter géopolitique et relations transatlantiques alors que les tensions sont montées d’un cran entre Washington et les capitales européennes, aussi bien sur les questions commerciales que sur le soutien à l’Ukraine dans le conflit avec la Russie.

« L’Europe disparaît » (suite) ? À vous de jouer !

Le 3 mars dernier, French Morning publiait la première partie de notre analyse sur la crise de l’Europe. Passant à côté de la révolution industrielle de la Tech depuis trois décennies, l’Europe perd en compétitivité, le niveau de vie décline, sa sécurité et sa défense sont ébranlées. Si elle reste sur cette voie, elle pourrait connaître le sort de la Chine au XXe siècle, entre colonisation, guerre civile et famine. 

Pourtant, ne croyez pas les prophètes de malheur qui vous expliquent que les causes de ce déclin sont insurmontables. Ils se trompent : les solutions sont à portée de main ; elles nécessitent cependant de comprendre en profondeur les causes de cette « lente agonie » ; elles passent par la mobilisation des élites, à commencer par la vôtre, chers lecteurs de French Morning. 

Commençons par présenter les résultats de nos recherches, réalisées avec l’économiste Yann Coatanlem. La Tech se distingue des autres industries par son imprévisibilité et sa volatilité. Apple lance l’iPhone et fait disparaître Nokia, leader du téléphone mobile. Amazon lance le cloud et fait disparaître les leaders de l’informatique d’entreprise comme Siemens IT, Xerox IT ou Atos. NVIDIA lance les puces pour Intelligence Artificielle et fait trembler Intel, leader des semiconducteurs depuis 50 ans. 

À l’opposé, l’Europe excelle dans les industries matures comme l’automobile inventée en 1900, la chimie inventée vers 1880 ou l’aéronautique inventée en 1901. Ses acteurs sont séculaires, les produits sont constamment améliorés mais restent semblables pendant des décennies. Les grandes entreprises s’y pilotent comme des convois de camions sur des autoroutes bien éclairées.  

La Tech s’apparente à une course sur des routes de montagne. ChatGPT suscite l’engouement de millions d’utilisateurs en quelques jours ? Demi-tour immédiat de Meta, qui freine brusquement ses investissements sur le metavers, licencie 20 000 salariés en 3 mois, embauche des milliers d’ingénieurs en IA et investit près de 50 milliards par an en supercalculateurs. Idem chez Google ou Microsoft : des demi-tours stratégiques en quelques semaines, des accélérations en dizaines de milliards lancées en quelques mois. 

Comment réagissent les entreprises en Europe face à de tels chocs technologiques ? Il faut 4 ans à SAP, leader européen du logiciel, pour réaliser une réduction d’effectifs de 8000 personnes et avoir le droit d’embaucher de nouvelles compétences. En attendant, SAP n’investit que 0,5 milliard par an en IA. De lourds camions en Europe, des bolides de rallye aux États-Unis. Lesquels vont gagner la course sur les routes de montagne de la Tech ? Chez qui allez-vous placer vos économies ?

Des lois sur le licenciement inadaptées à la Tech

Les adaptations rapides aux chocs technologiques sont interdites en Europe par les lois sur le licenciement. Ces lois agissent comme une interdiction de freiner. Inoffensives sur les autoroutes des industries matures, elles rendent absurdes les accélérations sur les chemins imprévisibles de la Tech. Pour créer des innovations de rupture, il faut investir des milliards sur des projets dont la plupart vont échouer, comme la voiture autonome d’Apple, le FirePhone d’Amazon ou les lunettes de Google. La protection de l’emploi étouffe la profitabilité de tels investissements en Europe. Mise en place vers 1975, elle explique la spécialisation de l’Europe sur des industries matures de la deuxième révolution industrielle et son absence de la Tech. 

« Mais non, c’est beaucoup plus complexe ! », nous objecte-t-on en Europe. Les causes seraient multiples ; ce serait la faible culture du risque, ou la fragmentation du marché, ou le manque de capitaux disponibles, ou le sous-investissement en défense, ou la surrèglementation de la tech, ou la politique de concurrence, ou l’absence de politique industrielle… « Et d’ailleurs il n’y a rien à faire, c’est trop profond, c’est trop tard. »

Nous avons scruté, quantifié, et disséqué chaque cause présumée du retard technologique européen. Résultat : malgré le consensus, ces causes ne résistent pas à l’analyse. Le détail se trouve dans nos publications, mais prenons deux exemples. Depuis 30 ans, on lit partout que l’Europe souffre d’un manque de capitaux pour l’innovation, qu’il faudrait créer des fonds de pension ou unifier le marché européen des capitaux. Notre analyse ? L’Europe regorge d’épargne, mais celle-ci prend la route des États-Unis où les investissements sont simplement plus rentables. Le cœur du problème n’est pas la disponibilité des capitaux, mais leur profitabilité : celle des fonds de capital-risque européens est deux fois plus faible qu’aux États-Unis depuis 25 ans, et cela s’explique largement par les coûts de restructuration élevés. Chez qui allez-vous placer vos économies ?

Autre consensus erroné : l’Europe souffrirait de la fragmentation de son marché intérieur, quand les États-Unis et la Chine offrent à leurs startups un vaste marché national. L’argument tient la route pour les applications de la Tech dans des secteurs règlementés, comme BlaBlaCar ou Doctolib. Mais en Deep Tech (semiconducteurs, logiciels, télécoms, cloud, IA…), il n’y a aucune barrière douanière, règlementaire ou logistique ; le marché est mondial. La Corée du Sud, Taiwan ou Israël sont des leaders en Tech sans grand marché domestique. Notre analyse ? Les coûts de restructuration expliquent les réticences des entreprises européennes à tester des innovations risquées qui nécessitent des embauches, privant en effet les startups européennes d’un marché intérieur dynamique. Le principal obstacle est le coût de l’échec, et non la fragmentation du marché.

Ces analyses nous ont rendus optimistes : les causes du retard de l’Europe en Tech ne sont pas structurelles, culturelles ni insurmontables ; elles sont logiques et traitables. Adapter les lois sur la protection de l’emploi pour les populations concernées par la Tech rétablira la rentabilité des investissements en Tech, attirera les capitaux, augmentera les salaires, relancera les gains de productivité, améliorera les niveaux de vie, gonflera les recettes fiscales et restaurera l’indépendance à nos armées. 

Il faut de nombreux facteurs pour faire pousser du blé : de la terre, de l’eau, des semences de qualité, des engrais, des insecticides, du soleil. Mais sans eau, rien ne pousse. Irriguez, tout redémarre. Les coûts de restructurations en Europe tuent la rentabilité des investissements à haut risque en Tech. Sans rentabilité, pas d’investissements, pas d’innovation. Rétablissez la rentabilité des investissements, tout redémarrera.

L’Europe dispose déjà de tous les ingrédients essentiels à l’innovation : stabilité politique, sécurité juridique, liberté d’entreprendre, libre circulation des capitaux, populations bien formées, scientifiques et ingénieurs de grande qualité, universités excellentes, infrastructures solides… Comparez l’Europe à la Russie, la Chine ou l’Inde, et vous retrouvez espoir. L’Europe était le leader mondial de l’innovation de 1450 à 1940, elle peut le redevenir en peu de temps.  

Droit du licenciement, la réforme impossible ?

Ainsi, « économiquement », il faut reformer le droit du licenciement pour que l’Europe retrouve sa capacite d’innovation. « Politiquement », c’est une autre histoire. C’est là que vous pouvez aider. 

Le droit du licenciement est un sujet ultra-sensible. En 2006, Dominique de Villepin avait essayé de reformer le droit du licenciement avec le Contrat Première Embauche et avait échoué devant la mobilisation des étudiants et des lycéens, soutenus par les syndicats et les partis politiques d’opposition. Cette sensibilité politique est similaire en Allemagne, en Italie, en Espagne ou aux Pays-Bas. C’est donc un sujet qu’il va falloir aborder avec patience et méthode.

Tout d’abord, le Danemark et la Suisse n’imposent aucune contrainte sur les licenciements. Au lieu de protéger les emplois existants, ces pays protègent les salariés, en leur offrant des indemnités chômage généreuses, des formations adaptées et en facilitant leur retour à l’emploi. Cela s’appelle la « flexisécurité ». C’est une des formes abouties du modèle social européen. Ces deux pays ont à la fois moins d’inégalités que l’Allemagne et la France (Gini index) et un niveau de vie très supérieur (PIB par tête). Il est politiquement raisonnable de s’en inspirer pour les autres pays européens. 

Ensuite, restaurer la rentabilité de la Tech n’impose pas de changer le droit pour tous. La Tech emploie des salariés hautement qualifiés et bien rémunérés. Le salaire médian chez Microsoft ou Meta dépasse 250 000 dollars par an. Les jeunes développeurs à Paris ont le plus souvent des salaires qui dépassent 50 000 euros par an. Dès lors, limiter les reformes du droit du licenciement aux salariés gagnant plus de 50 000 euros par an devient envisageable : plus de 90% des salariés ne seraient pas affectés ; seuls les 10% les plus qualifiés – et les plus aptes à retrouver vite un emploi – seraient concernés. Les dirigeants politiques de gauche réagissent avec intérêt à de telles propositions. 

Enfin, nous avons poussé ces propositions depuis 18 mois en France, en Allemagne et à Bruxelles. Les dissolutions à Berlin et Paris ont ralenti les réflexions, mais les autorités européennes ont très bien réagi : Mario Draghi a repris notre analyse dans son rapport de septembre 2024 ; dans sa « Boussole de Compétitivité » de janvier 2025, Ursula von der Leyen propose de reformer le droit du travail pour éliminer le coût de l’échec. Ce n’est qu’un début, mais c’est prometteur. 

« Europe needs you! »

Pour aller plus loin, nous avons besoin de votre aide. Il faut financer des études économiques, afin que les grands laboratoires d’économie européens comme Paris School of Economics, IFO Munich ou Bocconi University étudient à fond ce sujet (réellement nouveau pour eux), reprennent à leur compte ces analyses et suscitent des débats politiques bien documentés dans chacun des pays européens. Il faut pousser ces idées auprès des dirigeants politiques, économiques et militaires, des ministres et des députés, des journalistes et des économistes. 

Pour contribuer aux recherches économiques, vous pouvez faire une donation à notre 501(c)(3) Foundation for the Economic Study of Disruptive Innovation (FESDI), lien ici

Pour diffuser ces idées, vous pouvez transmettre nos publications, nos conférences, et les articles de presse correspondants. Tout est disponible sur www.EuropeTechandWar.com. Vous pouvez aussi nous y contacter. 

Europe needs you!

Chaque semaine, French Morning publie la tribune d’une personnalité, extérieure à la rédaction, sur des sujets transatlantiques variés, afin d’alimenter le débat d’idées. La tribune n’étant pas signée par la rédaction, elle ne reflète pas la position de French Morning. Si vous souhaitez contribuer et proposer un texte, merci de nous contacter à l’adresse suivante : [email protected]

Jean-Marc Bellaiche, CEO du Printemps : « Nous avons recréé à New York un magasin très parisien »

Son ouverture était très attendue, annoncée depuis plus d’un an mais cette fois c’est fait : le Printemps vient d’ouvrir ses portes à New York, quelques jours avant son inauguration officielle. La date du couper de ruban n’a pas été choisie au hasard, elle aura lieu le premier jour du printemps, vendredi 21 mars. Le grand magasin du quartier de l’Opéra a choisi le Financial District pour venir conquérir Manhattan. Un quartier en pleine revitalisation, explique à French Morning le CEO du printemps, Jean-Marc Bellaiche, juste avant de s’envoler pour New York.

L’entrée du Printemps au One Wall Street, au cœur du quartier financier, 15 mars 2024. © French Morning/E. Guedel

Lorsque le Printemps Haussmann a ouvert à Paris, en 1865, le quartier n’était en effet pas du tout ce qu’il est aujourd’hui. « Comme le quartier Saint Lazare de l’époque, le Financial District est un quartier en très forte transformation, avec de plus en plus de résidents (presque le double d’avant le Covid), des banquiers certes mais aussi des employés de la mode, des médias, de la tech. » Le dirigeant rappelle que plusieurs restaurants de qualité se sont installés récemment à « Fi-Di » : le Tin Building, Cipriani, mais aussi le Performing Arts Center : « Notre magasin est un argument de plus pour venir visiter ce quartier, et pas seulement pour les touristes ! »

Un marché américain à fort potentiel

La première expansion géographique du Printemps date de 1912 : le grand magasin du boulevard Haussmann ouvre boutique à Deauville. « Il s’agit à l’époque d’une innovation majeure, rappelle Jean-Marc Bellaiche. Nous avons été le premier grand magasin en Europe, et peut-être même au monde, à ouvrir une nouvelle adresse ». Depuis, le grand magasin a multiplié les emplacements, en France d’abord, puis à l’international à partir de 1984 : Tokyo, Singapour, et même une petite incursion de courte durée à Denver, dans le Colorado. Il y a deux ans, le groupe publie un manifeste sur le « Renouveau du Printemps » et lance une immense succursale à Doha, au Qatar.

Next stop : Manhattan. Le pari n’est pas mince – d’autres, comme les Galeries Lafayette en 1994, s’y sont cassé les dents. C’est que la concurrence est rude, même si les fermetures de Barneys et Jeffreys ont laissé un vide. «⁠⁠⁠ Le marché américain a beaucoup de potentiel. C’est le premier marché en termes de nombre de millionnaires, et pour autant les dépenses de luxe restent faibles par rapport à certains pays d’Asie », explique Jean-Marc Bellaiche. Et si la situation économique à court terme paraît incertaine, l’entreprise veut s’inscrire dans la durée : « Nous visons les 20, 50 prochaines années. Et s’il y a des droits de douane de 25% sur le luxe, alors ils toucheront Saks autant que nous…». C’est d’ailleurs parce qu’elle veut s’inscrire dans la durée que l’entreprise a choisi d’ouvrir le Financial District, dans « un quartier de demain, pas d’hier », souligne Jean-Marc Bellaiche, qui a rejoint le groupe Printemps en octobre 2020.

Le salon vert du Printemps New York © Gieves Anderson

Une «⁠⁠⁠ French touch » revendiquée

New York oblige, le Printemps de Manhattan, situé au One Wall Street, est dix fois plus petit que son homologue qatari – mais le bâtiment, du plus pur style art déco cher au Printemps, a été rénové avec goût par l’architecte de renom Laura Gonzalez. À son actif, l’hôtel St James à Paris, la boutique Pierre Hermé sur les Champs Élysées ou encore le Manoir Cartier sur la 5e avenue de New York. «⁠⁠⁠ Nous avons recréé un magasin très parisien, explique Jean-Marc Bellaiche. La beauté de l’architecture Art Nouveau fait partie de notre ADN. Les Parisiens reconnaîtront d’ailleurs quelques clins d’œil au Printemps Haussmann : ici, la fresque d’un de nos restaurants de Paris réalisée en 1924, et répliquée dans l’une des salles du Printemps New York ; là, une magnifique sculpture de Charles Kaisin, auteur du dôme aux 12.000 origami au 7e Ciel du Printemps Haussmann ».

Autre point commun entre les boutiques de New York et Paris, la place de choix laissée à la gastronomie : à Paris, l’offre culinaire est un avantage certain pour le Printemps par rapport à ses concurrents : 15 restaurants, 10 000 places assises, 1 million de couverts par an… La boutique de New York compte 5 restaurants répartis sur les deux étages du magasin, sous la houlette de Gregory Gourdet, finaliste Top Chef et du James Beard Award trois années de suite, et propriétaire d’un restaurant à succès à Portland dans l’Oregon. L’un d’eux, Maison Passerelle, crée une passerelle entre la cuisine française et la cuisine coloniale, et vise pas moins qu’une étoile Michelin. Mais l’offre gastronomique est à l’image du magasin, qui va du grand luxe à des produits plus accessibles, et propose aussi des options à prix plus raisonnables.

Printemps New York, La Red Room (c) Gieves Anderson
Printemps New York, La Red Room (c) Gieves Anderson

Enfin, le nouveau Printemps fait la part belle à des marques made in France, sans être exclusivement français pour autant. « Nous allons promouvoir notre marque maison, Saison 1865, qui est à la fois très qualitative et très bien positionnée en prix. Nous permettons également à de belles marques françaises, comme Nuxe ou Mimétique, de distribuer leurs produits en boutique aux États-Unis. » Objectif affiché : allier la curation à la française avec le savoir faire américain en termes d’accueil et de chaleur.

« Nous voulons mettre des étincelles dans les yeux de nos clients, comme savent si bien le faire Disney ou les palaces américains ! » Au Printemps de Wall Street, pas de boutiques de marque, les clients sont incités a déambuler d’une pièce à l’autre sans parcours précis. Fier de son bon rating sur Google (« avec 4.6, le Printemps Haussmann a la meilleure note des grands magasins au monde ! »), l’entreprise a recruté une armée de personal shoppers, un mélange d’Américains, souvent francophones, et d’employés (au nombre de cinq) venus de Paris apporter le savoir-faire de la maison-mère.

La Garçonnière du Printemps New York © Gieves Anderson

Aux États-Unis, « ça peut prendre très vite et très fort ! »

Le Printemps saura-t-il convertir les consommateurs américains au shopping à la française ? Jean-Marc Bellaiche, qui a vécu neuf ans à New York, compare la cliente française à sa comparse américaine : « Le client français a un côté assez individualiste, il est sûr de ses goûts et capable de s’affirmer – le client américain est plus influencé par les tendances, les effets de mode – la conséquence, c’est que quand ça marche aux États-Unis, ça peut prendre très vite et très fort ! »

Comme à Haussmann, le Printemps de New York prévoit une série d’évènements – à commencer par une pop-up Jacquemus, une collaboration Disney/Coperni, une collection de souliers exclusifs en hommage à la « Red room » d’Haussmann, un cycle de conférences… Et pour lancer tout cela, une belle soirée d’inauguration le jeudi 20 mars et un coupé de ruban le lendemain. Reste à enseigner aux Américains comment prononcer « Printemps » – à Singapour, l’enseigne avait opté pour une prononciation phonétique, « Pram Tom ». L’avenir dira comment les Yankees prononcent -et adoptent- le Printemps !

Le Printemps New York a ouvert ses portes à Wall Street. L’entrée sur Broadway, 15 mars 2024. © French Morning/E. Guedel

Divan d’ailleurs : L’expatrié confronté au choc culturel

0

Pour ce sixième épisode de Divan d’ailleurs consacré à la psychologie en expatriation, Nicolas Cauchy rencontre Christine Premmereur, psychiatre et psychanalyste, dans son cabinet de l’Upper East Side. Ensemble, ils évoquent la question du divan, le choc culturel auquel les parents, comme les enfants, sont confrontés à leur arrivée aux États-Unis, mais aussi le jogging comme nouvelle thérapie et de l’absolue nécessité du « critical thinking ».

Bonne écoute !

Divan d’ailleurs est un podcast de French Morning qui éclaire les parcours de vie des Françaises et des Français établis hors de France à travers la psychologie. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple Podcast, Amazon Music. Cet épisode est raconté par Nicolas Cauchy, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

Brèves new-yorkaises : Le Printemps à Wall Street, un coyote UES et la pizza à 24 carats (150$)

Que s’est-il passé à New York cette semaine ?

👜 Il a ouvert ses portes ! Après des mois de teasing, le Printemps a accueilli ses premiers clients au One Wall Street. Adresse prestigieuse au rez-de-chaussée d’un immeuble résidentiel de 50 étages, à deux pas du NYSE, dans le quartier financier en pleine transformation. Le grand opening du luxueux magasin aura lieu vendredi, le 21 mars… jour du printemps of course. French Morning en a discuté avec le CEO du Printemps, Jean-Marc Bellaïche.

💸 Le prix médian des loyers à Manhattan a atteint un nouveau record de 4 500$ en février 2025, soit une hausse de 6,4% par rapport à février 2024. 

🐈‍⬛ Deux chats habitant dans des foyers distincts ont été infectés par le virus H5 de la grippe aviaire. 

🔫 La NYPD a saisi plus d’un millier d’armes illégales depuis le début de l’année. Les deux premiers mois de 2025 ont enregistré le plus faible nombre de fusillades dans l’histoire de la ville, avec une baisse de 14,5 % par rapport à 2024. Depuis l’entrée en fonction du maire Adams, en 2021, plus de 20 000 armes illégales ont été retirées des rues.

🛣️ Un sondage révèle que 42% des résidents de New York soutiennent le péage à l’entrée de la 60e, contre seulement 35 % des électeurs de l’État. Le soutien a augmenté par rapport à décembre, où seulement 32% étaient favorables. Les électeurs en dehors de New York City souhaitent majoritairement (40%) l’élimination du programme, tandis que seulement 33% le soutiennent. Le programme a généré plus de 48 millions de dollars dès de son premier mois, mais l’administration Trump a ordonné son arrêt avant le 21 mars. Par ailleurs, les plaintes concernant les klaxons dans la zone de tarification de congestion ont diminué de 69% par rapport à l’année précédente. 

🧽 Les lave-linges et sèche-linges sont désormais présents dans 34% des appartements listés sur StreetEasy, contre 23% en 2019. La présence de ces appareils augmente le loyer d’environ 12%, soit 360$ de plus par mois pour un appartement moyen.

🍕 East Village Pizza proposait cette semaine une pizza Margherita recouverte de flocons d’or 24 carats pour célébrer le Pi Day (le 3/14 pour 3,14159…) (et non pas le Day of Steak and BJ), disponible uniquement le 14 mars. 150$ la pizza (entière). 

👫 New York (l’agglomération) retrouve son nombre d’habitants d’avant la pandémie. La population estimée est, en effet, de 19,9 millions, proche des 20 millions de mars 2020. Brooklyn reste l’un des districts les plus peuplés des États-Unis avec plus de 2,6 millions d’habitants. 

⛲️ Après un répit de plusieurs mois, le jardin Elizabeth Street fait face à une nouvelle menace d’expulsion alors que la ville prévoit d’y construire des logements accessibles pour seniors.

🐢 Un passager à l’aéroport de Newark Liberty a été intercepté par la TSA (Transportation Security Administration) après avoir tenté de dissimuler une tortue vivante dans son pantalon.

⛳️ Brad Lander, candidat à la mairie de NYC, propose de convertir quatre des douze terrains de golf de la ville en quartiers résidentiels pour créer 50 000 logements. 

🚲 L’objectif pour la ville qui consistait à construire 50 miles de pistes cyclables n’a pas été atteint en 2024, avec seulement 29 miles. 

🏃‍♀️ Pour la première fois  – et probablement la dernière – le semi-marathon a emprunté le pont de Brooklyn en raison de travaux de construction à Lower Manhattan. Le nouveau parcours était légèrement plus rapide et a évité certaines côtes, offrant une opportunité unique aux coureurs d’établir des records personnels. 

🎼 Le Metropolitan Opera a donné en exclusivité mondiale une œuvre perdue et retrouvée de Maurice Ravel.

🏊 Le Davis Center, situé au niveau de la Harlem Meer au nord de Central Park, va enfin rouvrir après plusieurs années de travaux. La piscine publique (la huitième plus grande de NYC), transformable en patinoire l’hiver, sera totalement rénovée pour cet été. 

🏞️ Un coyote a été aperçu dans une rue de l’Upper East Side, près de la 80e rue et de la 2e avenue, à 9:30am. Il a été capturé par la police dans un garage et remis au Department of Environmental Conservation pour examen de santé.

💧 New York est considérée comme ayant la meilleure eau du robinet de toute l’Amérique du Nord. 

🎼 Dès leur arrivée à New York, les musiciens du bagad de Perros-Guirec se sont produits devant les élèves de l’école publique « dual language » PS84 sur l’UWS. Plusieurs autres interventions étaient prévues lors du défilé de la Saint Patrick. 

Bonne semaine !

5 conseils pour réussir votre déclaration fiscale en tant que Français aux États-Unis

0

[Article partenaire] À l’approche du 15 avril – le fameux “Tax Day” – ou date limite pour effectuer votre déclaration fiscale aux États-Unis, il est important de vous assurer d’être au point sur certains aspects clés. Jean-Philippe Saurat de MSGL, cabinet d’expertise comptable présent aux États-Unis et au Canada et qui accompagne les Français, entreprises et particuliers, dans leur développement en Amérique du Nord, vous propose cinq conseils pour réussir votre déclaration fiscale.

1 – Déterminer si l’on est résident fiscal américain

Avant de faire votre déclaration, il est indispensable de déterminer si vous êtes résident fiscal américain ou non. Pour ce faire, il existe trois tests de résidence fiscale américaine :

  • Disposez-vous de la Green Card ? Si oui, alors vous êtes résident fiscal américain.
  • Êtes-vous américain ? Si oui, alors vous êtes résident fiscal américain.

Il existe un troisième test : le “Substantial Present Test” selon lequel dès que vous passez 183 jours ou plus aux États-Unis sur une période de trois ans, alors vous êtes résident fiscal américain. Ces trois ans sont calculés ainsi :

  • 1 jour de l’année N = 1 jour
  • 1 jour de l’année N-1 = 1/3 de jours
  • 1 jour de l’année N-2 = 1/6 de jours

Si une fois calculée, la somme de tous ces jours dépasse 183 jours et que vous avez passé 31 jours aux États-Unis dans l’année, alors les États-Unis vous considèrent comme résident fiscal. C’est un cas problématique, notamment pour les retraités ou proches d’expatriés, les centres d’intérêts vitaux ne sont pas situés aux États-Unis mais qui rendent visite si souvent à leur famille qu’ils dépassent ces 183 jours. Si vous êtes dans ce cas, il est possible de ne pas être considéré en tant que résident fiscal américain via le “Closer Connection Exception”, en prouvant que toute la vie est l’étranger et non pas aux États-Unis.

2 – Ne pas oublier de déclarer ses revenus mondiaux

En tant que résident fiscal américain, il est indispensable de déclarer ce que l’on gagne partout dans le monde. En effet, ce n’est pas parce que certains revenus ne sont pas taxés dans le pays d’origine qu’ils ne seront pas taxables aux États-Unis. Par exemple, en France le Livret A n’est pas taxé alors qu’aux États-Unis, il l’est. Dans la majorité des cas, les revenus qui ne sont pas taxés dans un pays, le seront aux États-Unis.

Il est possible d’éviter la double imposition. Prenons l’exemple d’un résident fiscal américain possédant des revenus locatifs en France ; il devra déclarer ses revenus en France. Aux États-Unis, il les déclarera également, mais en demandant un crédit d’impôt au niveau fédéral équivalent aux impôts français payés pour ne pas être imposé deux fois.

3 – Déclarer ses actifs étrangers

Outre les revenus mondiaux, il est également indispensable de déclarer ses actifs étrangers. Parmi ces actifs, on dénombre :

  • La déclaration des comptes étrangers (FBAR) pour laquelle il faut déclarer tous ses actifs financiers étrangers (auprès de banques, compagnies d’assurance) lorsque leur valeur cumulée à n’importe quel moment de l’année, dépasse 10 000$. Attention, c’est une déclaration individuelle qui doit être effectuée par tous les membres de la famille, mineurs compris. La déclaration des mineurs est effectuée par les parents toutefois. Cette déclaration doit également être effectuée pour les comptes dont lesquels on est propriétaire ou sur lesquels on a une signature par exemple : comptes de société.
  • La déclaration 8938 qui reprend les mêmes principes que la déclaration FBAR mais à des seuils plus élevés. En tant que célibataire, il faut effectuer cette déclaration lorsque la valeur de tous ses actifs financiers étrangers dépasse 75 000$ à n’importe quel moment de l’année ou 50 000$ au 31 décembre. Lorsque l’on est marié, ces mêmes seuils passent à 150 000$ et 100 000$.

Il existe d’autres types de déclaration d’actifs étrangers (8621, FIPs). Tout manquement est sévèrement puni par l’IRS avec des pénalités a minima de 10 000$. Pour faire le point sur vos obligations, n’hésitez pas à faire appel aux services de Jean-Philippe Saurat.

4 – Déclarer ses sociétés détenues à l’étranger

Autre point majeur, parfois oublié ; les sociétés détenues à l’étranger. Il est obligatoire de retranscrire les états financiers des sociétés pour lesquelles on détient au moins 10% du capital.

Le calcul de ces 10% est effectué ainsi : on prend en compte les parts de la personne qui est aux États-Unis et aussi les parts des parents et des enfants. Cela est important dans le cas où des parents ont créé des sociétés afin de transmettre le patrimoine à leurs enfants en donnant des parts en nue propriété. Bien que l’enfant ne bénéficie pas de l’usufruit de ces sociétés, sa déclaration doit être effectuée. En cas de manquement, on s’expose de nouveau à 10 000$ de pénalités.

5 – Que faire de ses comptes aux États-Unis lorsque l’on quitte le pays

Si vous quittez le pays pour vous expatrier ailleurs, ou rentrer en France, vous avez tout à fait le droit de conserver les comptes que vous aviez ouverts aux États-Unis durant votre vie là-bas tout en pensant à les déclarer à votre nouvelle autorité fiscale.

Toutefois, il est important de savoir que dans le cas d’une succession, il est extrêmement compliqué de récupérer l’argent sur ces comptes en raison de la procédure américaine assez longue, et qui engendrera une succession américaine qui sera taxée jusqu’à 40% après un abattement de 60 000$. Les fonds seront gelés pendant la procédure jusqu’à ce que l’IRS valide la succession. Cela peut être très contraignant dans certains cas et pour l’éviter il est toujours préférable de faire une structuration patrimoniale. Jean-Philippe Saurat peut vous accompagner dans ce processus.

Qui est Jean-Philippe Saurat ?

Expert-comptable et CPA reconnu au Canada et aux États-Unis, a bâti une carrière remarquable, après avoir débuté chez Mazars Paris, il se spécialise chez Primexis, puis rejoint le groupe Massat à New York en tant qu’expert fiscal. En 2017, il cofonde le cabinet Massat Saurat + Guimond Lavallée à Montréal, maintenant MSGL, où il continue d’innover et d’apporter une vision stratégique à ses clients. Prenez rendez-vous avec Jean-Philippe dès maintenant pour anticiper votre déclaration 2025.

Note : les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

Laurent Suchel, de RP à sculpteur

0

Tout le milieu de la mode parisienne le connaît. Laurent Suchel, à la tête de son agence de relations presse pendant plus de 30 ans, a collaboré pour les grandes maisons de mode, de Moschino à Dsquared, Diesel, Masaki Matsuhima ou le créateur Rodolphe Ménudier. Aujourd’hui sculpteur, il réalise dans sa maison d’Indian Wells, à quelques kilomètres de Palm Springs, des pièces uniques qui s’invitent dans les plus belles villas de Californie.
Né dans le Beaujolais, à 30 kilomètres de Roanne, « dans un trou perdu », Laurent Suchel monte à Paris, à 19 ans. « J’ai passé un peu plus d’un an à l’école ...

Vie d’Expat : j’ai reçu de mon entreprise le mail que je redoutais tant

Les lecteurs de French Morning nous soumettent régulièrement leurs problèmes liés à l’expatriation. Deux fois par mois, Vie d’Expat essaie de les aider en ouvrant sa bibliothèque de livres et de revues sur l’épanouissement personnel. Illustration Clémentine Latron.

Cette semaine, découvrons l’histoire du licenciement d’Alexandra.

« J’avais, comme tout le monde, cette image bien en tête : la jeune et jolie working girl tenant entre ses bras maigres son carton d’affaires dans l’heure qui suit son licenciement. Je me demandais toujours ce qu’il pouvait y avoir dans la boîte. Une plante verte ? Une pauvre petite lampe ? Un cadre de photo ? Maintenant je sais. C’est exactement ce qui m’est arrivé (même si je n’ai pas, à proprement parler, de bras maigres).

On m’avait débauchée, il y a six ans, d’un poste confortable à Paris, pour une mission challenging à San Francisco. Vous savez comment sont les Américains, cette manière qu’ils ont de vous faire sentir unique… Jusqu’à ce que le contrat soit signé. Ensuite, ils passent à autre chose. Toujours est-il que je suis arrivée à SF sur mon tapis (volant) rouge, mais que l’atterrissage a été un peu violent. Je n’étais plus vraiment l’amazing Alex. Seulement une salariée avec de gros objectifs. Mais ça s’est bien passé. Il suffisait de faire miens les process de l’entreprise, ce à quoi je me suis attelée avec bonheur. Je suis très à l’aise avec les cadres, les tableurs et les feuilles de route.

Les cinq premières années se sont très bien passées. L’activité était bonne. La boîte grandissait. J’étais appréciée. Et puis le marché s’est retourné : les clients qui achetaient nos produits ont arrêté de le faire. En masse. Un vent de panique s’est mis à souffler sur l’entreprise qui a commencé à licencier. Je ne me suis pas sentie concernée, jusqu’à ce que je le sois. Juste avant mon départ en congé, la RH m’a dit : « À ton retour, nous devrons nous séparer de toi ou de ton collègue. » Ils m’ont même donné son nom. Finalement, ça a été lui mais vous imaginez mes vacances…

Les mois suivants ont été épouvantables, l’ambiance exécrable. Ce que je ne savais pas, c’est que la plupart de mes collègues vivaient exactement la même angoisse que la mienne. Mais personne n’osait se l’avouer. Quelqu’un, une Française, a proposé un drink tous les premiers jeudis du mois et ça nous a bien aidés. On a pu partager nos expériences, nos ressentis. Mon équipe était décimée, mais je tenais bon. Je mettais un point d’honneur à ne pas quitter cette belle énergie qui a toujours contribué à mon succès.

Et puis le premier mail est arrivé : celui qui annonçait que ceux qui étaient licenciés en recevraient un autre dans l’heure. Je crois n’avoir jamais autant de fois rafraîchi ma boîte mail. Cinquante-cinq minutes d’attente. Je me suis crue sauvée. Sauf que non. Je faisais partie des nouveaux départs. Comme mon contrat s’arrêtait sous quinze jours, ils m’ont autorisée à partir plus tôt. Ce que je n’ai pas fait. Je voyais mes camarades d’infortune faire leurs fameux cartons sans aucun état d’âme. J’en étais incapable. J’ai même assisté à une réunion. « Mais qu’est-ce que tu fais-là ? » m’a demandé ma boss. L’attachement à une équipe, à un job, une marque, une entreprise… Je crois que c’est quelque chose que les Américains ne connaissent pas. Ça doit être plus facile, quand rien n’est personnel. Mais pour moi, prendre une dernière fois l’ascenseur, mon carton à bout de bras, ça a été l’un des pires moments de ma jeune vie professionnelle. »

La réponse de French Morning

Merci Alexandra pour votre témoignage. Il semblerait en effet que les Américains soient moins attachés à leur entreprise que les Français. Encore faudrait-il s’accorder sur ce que l’on entend par attachement.

Qu’est-ce que l’attachement ?
L’attachement est une forme de relation émotionnelle ou de connexion psychologique, un sentiment de proximité envers d’autres êtres humains (parents, frères et sœurs, amis, conjoints, etc.). Il constitue le fondement du développement humain, influençant largement notre capacité à établir des relations interpersonnelles et à développer un sentiment d’appartenance.

John Bowlby, psychologue britannique et pionnier en psychologie du développement, définit l’attachement comme la propension à établir des liens émotionnels forts – des relations significatives – avec les autres qui nous entourent. Il soutenait également que les relations sont une composante fondamentale de la nature humaine, agissant comme un moyen d’échanger des informations, du réconfort, des soins et du plaisir.
Source

Pourquoi les Américains disent-ils « Pardon My French » lorsqu’ils sont vulgaires ?

Voilà une expression que vous avez sûrement déjà entendue dans un film ou au détour d’une conversation. Un Américain lâche un juron et, dans la foulée, ajoute, comme pour excuser un langage un peu trop fleuri : « Pardon my French ». Mais pourquoi donc la langue de Molière, d’ordinaire synonyme de poésie et d’élégance, se retrouve-t-elle associée, dans le monde anglophone, à la vulgarité ?

Une origine bien différente

Bien que cette expression soit aujourd’hui largement répandue aux États-Unis, elle serait née en Angleterre, au XIXᵉ siècle, avec un tout autre sens. À l’époque, la bourgeoisie et l’aristocratie britanniques vouaient une véritable fascination à la culture française, perçue comme un symbole de raffinement. Dans les cercles mondains, il n’était pas rare d’émailler les conversations de mots ou d’expressions en français pour briller en société. Mais face à des interlocuteurs ne maîtrisant pas la langue de Voltaire, on s’excusait parfois en précisant : « Excuse my French », afin de justifier l’usage d’un terme inconnu de son auditoire.

Selon Anne Curzan, linguiste et historienne de la langue anglaise, l’une des premières traces écrites de cette expression se trouve dans le roman «The Twelve Nights » de Karl Von Miltie, publié en 1831. Cette formule servait alors à s’excuser d’employer un mot étranger, mais aussi, d’après la spécialiste, à afficher une certaine supériorité sociale, voire « une possible forme de condescendance ».

Rapidement, l’expression a évolué pour prendre un tout autre sens, plus ironique et teinté de second degré. Plutôt que de signaler un terme inconnu, elle est devenue une façon amusante d’excuser des propos jugés grossiers. Dès le milieu du XIXᵉ siècle, selon Anne Curzan, « Pardon my French » commence à être utilisé pour justifier l’emploi de jurons ou d’expressions crues, avant d’être popularisée au XXᵉ siècle et de définitivement entrer dans le langage courant avec cette signification.

Une rivalité linguistique sous-jacente ?

Au-delà de son usage humoristique, cette expression reflète aussi, selon Anne Curzan, « la rivalité historique entre la France et l’Angleterre ». Meilleures ennemies depuis des siècles, ces deux nations se sont affrontées à travers de nombreux conflits avant de devenir alliées. Après la conquête normande de 1066, la langue française a exercé une influence majeure outre-Manche, notamment dans les domaines juridiques et diplomatiques.

Mais cette influence n’a pas toujours été bien perçue. La linguiste rappelle ainsi que dans la langue de Shakespeare, le mot « French » est parfois « associé à des connotations sexuelles ou vulgaires » comme, par exemple, dans les expressions « The French pox » (la syphilis) ou « a French letter » (un préservatif). Des formulations qui trahissent une forme d’hostilité envers la France. Le détournement de « Pardon my French » pourrait ainsi avoir été un moyen, pour les Anglo-Saxons, de prendre leurs distances et de se moquer d’une culture rivale et mal-aimée.

Une expression toujours d’actualité

Aujourd’hui, la locution est solidement ancrée chez les anglophones, qu’ils soient britanniques ou américains. On l’entend fréquemment dans les films, les séries et même en politique. Les Français, quant à eux, se sont approprié l’expression avec humour, la détournant sur des autocollants, des t-shirts ou encore des noms de commerce. Alors, la prochaine fois que vous entendrez un « Pardon my French », vous saurez qu’il n’a en réalité rien à voir avec notre belle langue… Même si, soyons honnêtes, le français ne manque pas d’expressions qui feraient rougir le plus grossier des Américains. Mais celles-là, nous ne les traduirons pas ici !

Julie Delpy, François Ozon, Alexis Langlois : le Miami Film Festival en version francophone

Le Miami Film Festival lève le voile sur sa 42e édition. Grand-messe du cinéma dans le Sud de la Floride, l’événement se tiendra du jeudi 3 au lundi 13 avril dans plusieurs établissements de l’aire métropolitaine de Miami. Au programme : une centaine de longs-métrages, documentaires et courts-métrages, en provenance d’une quarantaine de pays, dont sept productions diffusées dans la langue de Molière et sous-titrées en anglais.

La réalisatrice française Julie Delpy foulera le tapis rouge du festival pour présenter son huitième long-métrage, « Les Barbares » (jeudi 3 avril à 7pm), projeté lors de la soirée d’ouverture. Cette comédie grinçante, dans laquelle elle partage l’affiche avec Sandrine Kiberlain et Laurent Lafitte, emmène les spectateurs dans un petit village breton soudainement confronté aux enjeux délicats de l’immigration et du vivre-ensemble.

L’actrice et cinéaste, qui mène depuis plus de quarante ans une carrière entre la France et les États-Unis, assistera également à la projection exceptionnelle de « Before Sunrise » (vendredi 4 avril à 9:30pm). Ce film culte de Richard Linklater, sorti en 1995, l’avait révélée dans le rôle de Céline, une étudiante française vivant une brève idylle à Vienne avec un jeune Américain rencontré dans un train.

Les amoureux du septième art français pourront aussi découvrir « Quand vient l’automne » (jeudi 10 avril à 9pm et samedi 12 avril à 5:45pm), le dernier film de François Ozon. Porté par Hélène Vincent, Ludivine Sagnier, Josiane Balasko et Pierre Lottin, ce thriller intimiste explore les tensions familiales à travers le récit d’une mère cherchant à renouer avec sa fille, jusqu’à ce qu’un événement inattendu fasse basculer leur fragile équilibre.

Passant au format long après avoir marqué les esprits avec ses courts-métrages, le scénariste normand Alexis Langlois réalise « Les Reines du drame » (mercredi 9 avril à 9pm), une comédie musicale déjantée qui dresse un portrait jubilatoire des excès de la célébrité, entre paillettes et rivalités. L’intrigue se déroule en 2055 : le youtubeur Steevyshady, incarné par Bilal Hassani, raconte à ses abonnés la passion destructrice entre Mimi Madamour, jeune pop star jouée par Louiza Aura, et Billie Kohler, icône punk interprétée par Gio Ventura.

Laura Piani est elle aussi aux commandes de son premier long-métrage avec « Jane Austen a gâché ma vie » (vendredi 11 avril à 6:30pm et dimanche 13 avril à 2:45pm), une comédie romantique aux accents britanniques. L’actrice Camille Rutherford y campe Agathe, une libraire célibataire en quête d’un amour à la hauteur des héroïnes de Jane Austen – célèbre romancière anglaise du XIXe siècle -, mais qui se heurte à l’angoisse de la page blanche et à une solitude tenace.

Les Arènes © Les Films du Bal – Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma

Changement de registre avec « Les Arènes » (samedi 5 avril à 3pm) de Camille Piani, qui éclaire les coulisses impitoyables du football professionnel. Le film suit un jeune joueur entraîné malgré lui dans l’univers complexe du marché des transferts, tiraillé entre son ambition et sa loyauté envers ses proches.

Le cinéma québécois sera aussi à l’honneur avec « Deux Femmes en or » (vendredi 4 avril à 8:45pm et dimanche 6 avril à 12:30pm) de Chloé Robichaud, qui revisite avec mordant la comédie éponyme des années 1970. Ce regard contemporain suit deux héroïnes prêtes à secouer leur quotidien, abordant avec humour et sensibilité les aspirations féminines, entre quête d’indépendance et désillusions conjugales.

Le Miami Film Festival accueillera également « Le dernier repas » (dimanche 6 avril à 5:30pm), un drame poignant signé Maryse Legagneur. La réalisatrice québécoise met en scène Reynold, ancien prisonnier politique haïtien en fin de vie, qui retrouve sa fille après vingt ans d’éloignement. Ce huis clos familial ravive les blessures d’un passé marqué par la dictature de Jean-Claude Duvalier, dans une mise en scène toute en retenue et en émotion.

Jules Fournier en tournée en Californie avec son premier roman

0

Collaborateur chez YouTube à San Francisco, d’abord auprès des créateurs de contenu et aujourd’hui à la stratégie, Jules Fournier vient de publier son premier roman, Mal Lunée aux éditions Gallimard Québec. Le jeune trentenaire était déjà co-auteur, avec l’ancien premier ministre Michel Rocard, des livres Suicide de l’Occident, suicide de l’humanité ? (2015) et Michel Rocard par… (2018).

Un regard critique sur le phénomène des influenceurs, sur la responsabilité des plateformes et les comportements abusifs des abonnés vus à travers l’histoire de Luna, une jeune fille catapultée sur le devant de la scène suite à la publication d’une vidéo littéraire.

Jules Fournier signera son ouvrage le samedi 15 mars aux French American Cultural Days au Lycée français de San Francisco, un événement dédié à la francophonie et aux arts (1201 Ortega Street); à l’Alliance française de Palo Alto le 29 mars (2800 W Bayshore Road); à l’Alliance française de San Francisco le 4 avril (1345 Bush Street) et au sein de l’atelier d’artistes Sea Level à San Francisco le 5 avril (4331 Irving Street). Suivront d’autres rencontres à Berkeley et Pasadena en septembre.