L’Art Museum of the Americas (AMA) met à l’honneur l’influence des artistes latino-américains sur l’avant-garde parisienne avec « Transatlantic Encounters », visible en ce moment. Entre 1920 et 1970, des centaines d’artistes venus d’Amérique latine se sont installés à Paris, où ils ont exploré des mouvements révolutionnaires comme le cubisme, le surréalisme et l’abstraction d’après-guerre.
À travers une sélection d’œuvres emblématiques, cette exposition retrace leur impact sur l’évolution de l’art moderne, tout en illustrant comment leurs échanges avec les cercles européens ont enrichi les courants artistiques des deux continents. « Transatlantic Encounters » célèbre ces dialogues culturels et met en lumière les influences croisées entre l’Europe et l’Amérique latine au XXᵉ siècle.
C’est aussi l’occasion de visiter ce musée peu connu des Washingtonians, à deux pas de la Maison Blanche. L’exposition est ouverte du mardi au dimanche de 9:30am à 1pm et de 1:30pm à 5pm. L’entrée est gratuite. L’AMA est situé au 201 18th Street, NW, Washington, DC 20006. L’exposition devrait se terminer le dimanche 22 juin selon l’organisation.
Les lecteurs de French Morning nous soumettent régulièrement leurs problèmes liés à l’expatriation. Deux fois par mois, Vie d’Expat essaie de les aider en ouvrant sa bibliothèque de livres et de revues sur l’épanouissement personnel. Illustration Clémentine Latron.
Cette semaine, découvrons l’histoire d’Annabelle et de Philippe, qui ont décidé de partir. À moins que…
« Ils sont tous les deux assis sur le même canapé et se regardent. « On a toujours voulu habiter New York, se souvient Anabelle. Même avant de se connaître. » « C’est même ce qui m’a plu chez toi, complète Philippe. Ce point commun que nous partagions. » Et pourtant, lorsqu’ils ont quitté Toronto après dix ans, ce n’est pas New York qu’ils ont choisi, mais San Diego. « Pour le soleil, la chaleur. On n’en pouvait plus du froid, de la neige. » Et puis, avec le temps, le projet a mûri. Ils avaient gagné la Green Card à la loterie et pouvaient travailler de n’importe où. Et pourquoi pas oser New York ? Les revenus du couple sont limités. Ils ont deux enfants. Ils se lancent. Les débuts sont arides. « New York, quand on n’a pas assez d’argent… » Mais ils s’accrochent. Annabelle trouve un emploi dans les services, Philippe grimpe les échelons de sa boîte.
Leur appartement n’est pas très grand, mais à proximité de l’école. Et puis, le propriétaire est conciliant et accepte les travaux que le couple demande : la création d’une nouvelle chambre. Les filles pourront grandir chacune dans la leur.
Huit années passent et puis cette envie d’autre chose. « Un nouveau cycle, commente Philippe. L’idée de quitter New York pour la France a commencé à nous travailler, même si on ne peut pas vraiment parler de retour. Ça fait vingt ans qu’on est partis. On ne sait pas ce que c’est que d’y vivre. » Une expatriation, en somme, avec toujours la possibilité de revenir. Annabelle et Philippe sont citoyens américains (et canadiens accessoirement). Un ras-le-bol de New York ? « Pas du tout. Mais l’envie de profiter de notre argent dans une ville moins chère, d’acheter quelque chose, d’avoir un projet immobilier, se faire construire une maison. » Ce qu’ils ne pourraient pas faire ici. Se rapprocher des parents vieillissants aussi, qui ont « de plus en plus de mal à venir nous voir ». Découvrir un pays qu’ils ne connaissent pas du tout. « Partir en vacances. Vraiment. Sans cette obligation de visiter la famille ».
Après de longues négociations, Philippe obtient le go de son entreprise… Qui repousse finalement le départ d’un an. La famille est très déçue. « Pas nous ! s’amuse Annabelle. On n‘était pas vraiment pressés… » Voire soulagée. Des deux, Annabelle est probablement celle qui hésite le plus. Finalement, la nouvelle échéance se rapproche. L’été prochain. Et la certitude commence à se fissurer. « Cette ville est sale, violente, hors de prix, commente Annabelle. Mais toutes les fois que je vois se dessiner dans le ciel bleu du matin la silhouette de l’Empire State Building, j’ai l’impression que je ne pourrai jamais vivre sans. » Faire le deuil de New York ? « « Pas vraiment, non, parce que l’on pourra revenir facilement. Mais si on n’aimait pas notre nouvelle vie en France ? Si New York nous manquait trop ? » Philippe est plus tranché. « La seule chose qui pourrait nous empêcher de partir, ce serait de ne pas trouver d’école bilingue en France pour les filles. » Et, de fait, ce n’est pas gagné. Dans la liste des familles prioritaires, la leur n’est pas en première position. Annabelle, qui semble moins déterminée à partir au fur et à mesure que les jours avancent, s’accroche à cette perspective. Elle a pris contact avec The École et le Lyceum Kennedy pour y inscrire leurs enfants à la rentrée prochaine. On ne sait jamais. Il vaut mieux explorer toutes les options. « Et puis, avoue-t-elle en souriant, c’est aussi un moyen de se dire qu’on ne va peut-être pas vraiment partir… »
La nuit est tombée. Dehors, l’Empire State Building illumine le ciel de New York de rouge, de blanc et de bleu, comme un appel vers la France ? Parfois la ville ressemble à un bad boy : impossible de la quitter ni de vivre avec. »
La réponse de French Morning
Merci pour votre témoignage. Arrêtons-nous aujourd’hui Michelle Larrivée, sur la notion d’ambivalence que ressent Annabelle.
Qu’est-ce que l’ambivalence ?
Comme l’indique son étymologie (du latin ambo qui signifie les deux), l’ambivalence désigne le fait d’osciller entre deux choix qui semblent revêtir une valeur équivalente. Si l’ambivalence n’est pas une émotion en elle-même, elle peut concerner les émotions ; on parle alors d’« ambivalence des sentiments ». Mais nos attitudes, notre comportement peuvent eux aussi être ambivalents. Par extension, il arrive que l’on qualifie quelqu’un d’ambivalent parce qu’il a souvent de la difficulté à se décider.
À quoi sert l’ambivalence ?
L’ambivalente indique que les choix qui s’offrent à nous sont à peu près équivalents. D’où le dicton « Entre les deux mon cœur balance ». Lorsque nous devons nous décider, l’option qui nous convient le mieux ne s’impose pas toujours d’elle-même: le choix comporte en effet des avantages et des inconvénients. L’ambivalence s’installe lorsqu’ils paraissent s’équivaloir.
L’ambivalence devient un problème quand elle nous paralyse. Deux raisons principales nous font stagner dans l’ambivalence: nous voudrions nous épargner l’effort d’explorer les différentes possibilités, et celui d’assumer notre choix.
Éviter de faire l’effort d’exploration
Certains pensent qu’un choix, pour être bon, doit s’imposer fortement ou ostensiblement. Mais s’il est vrai que la tendance qui nous convient le mieux est toujours identifiable au bout du compte, elle ne l’est pas nécessairement de manière évidente, surtout au début. Il faut souvent travailler à l’identifier, et presque toujours explorer attentivement les deux possibilités avant de pouvoir se décider. L’examen de la question permet alors d’identifier un penchant. L’inclination, si minime soit-elle, indique la décision qui représente le meilleur choix dans les circonstances.
Éviter d’assumer ses choix
Tout choix comporte des conséquences. Lorsque nous sommes ambivalents, le choix est particulièrement difficile parce que les deux côtés présentent des avantages et des inconvénients à peu près équivalents en importance. Faire un choix, c’est donc opter pour certains avantages et certains inconvénients et renoncer aux avantages qu’offre l’autre choix. C’est également décider de vivre avec les conséquences de l’option retenue.
À l’occasion d’un choix complexe, les conséquences à assumer sont fondamentales et beaucoup plus lourdes. Comme mon choix m’obligera à vivre avec elles, il importe que je tranche vraiment en connaissance de cause. Cela ne me met pas complètement à l’abri d’un regret éventuel. Mais ce regret sera plus facile à vivre si j’ai la conviction d’avoir fait le choix au meilleur de ma connaissance du moment.
Que faire avec l’ambivalence ?
Que le choix à faire soit important ou futile, le mécanisme de l’ambivalence est le même et la manière d’en sortir aussi : il faut trancher. Lorsque la question est complexe, il est toutefois indispensable d’en explorer les diverses dimensions pour prendre la décision qui me convient le mieux. Une décision prise le cette façon sera plus facile à assumer, même si le choix a été déchirant.
Comment mener l’exploration ?
Une méthode répandue consiste à faire, par écrit, une liste des pour et des contre pour chaque option. Le procédé me donne un aperçu de ce à quoi je tiens le plus et de ce que je suis prêt à sacrifier. Il permet d’identifier mon inclination.
Lorsque la décision est complexe et lourde de conséquences, la méthode d’exploration suivante est fort utile : il s’agit de m’imaginer vivre avec l’option qui découle de l’analyse précédente. Je prends note des impressions, des sentiments, des joies et des peines que j’expérimente en imagination. Je fais ensuite l’expérience inverse : j’imagine ma vie avec l’autre option. Durant quelques jours, je vis dans cette perspective et je demeure réceptive aux impressions, aux sentiments et aux pensées qui m’habitent.
Cette recherche permet d’identifier la tendance la plus forte. Elle n’élimine pas mon ambivalence pour autant, pas plus qu’elle ne « décide pour moi ». Simplement, je peux décider en meilleure connaissance de cause.
🚌 Péage sous la 60e rue : Donald Trump part en guerre contre le péage de 9$ instauré dans certaines zones de Manhattan pour réduire le trafic. Mercredi dernier, son administration a révoqué l’approbation fédérale du programme de tarification de la congestion, mis en place le 5 janvier. Le secrétaire du ministère des Transports, Sean Duffy, a déclaré dans une lettre adressée à la gouverneure Kathy Hochul que ce dernier était « une gifle pour la classe ouvrière américaine et les propriétaires de petites entreprises ». Une décision aussitôt contestée devant les tribunaux par la gouverneure et la MTA. Dans l’attente d’une décision judiciaire, le péage reste néanmoins en vigueur, ont précisé les autorités de la ville. De son côté, la Maison Blanche a écrit sur X : « La tarification anti-congestion est morte. Manhattan et tout New York sont sauvés. Longue vie au roi ! » Pour lire tous les échanges entre républicains et démocrates, c’est ici.
🤴 « Je pensais que ce pays avait été bâti par des Européens fuyant l’autorité d’un roi afin d’établir un nouveau monde gouverné par le peuple », a écrit Madonna sur X vendredi dernier. « Actuellement, nous avons un président qui parle de lui comme un roi. Si c’est une blague, ça ne me fait pas rire . » La chanteuse a réagi au précédent message publié sur X par le compte de la Maison Blanche.
🔴 Des centaines d’agents pénitentiaires des prisons de New York sont en grève sauvage (c’est-à-dire, non soutenue par un syndicat) pour protester contre une mesure, promulguée par la gouverneure Hochul, qui limite le recours à l’isolement à 15 jours et l’interdit aux femmes enceintes et aux personnes souffrant de troubles mentaux. Les agents pénitentiaires soutiennent que les personnes qui se comportent de manière dangereuse et violente doivent être punies, même si cela implique de les isoler pendant des semaines ou des mois. 13 229 agents pénitentiaires sont actuellement employés pour surveiller environ 33 368 personnes derrière les barreaux.
Ⓜ️ Mardi, un adolescent de 15 ans a été arrêté au moment où il s’apprêtait à conduire une rame de métro. Le même adolescent avait déjà été arrêté après avoir volé un train R avec cinq autres personnes à Brooklyn le mois dernier.
🥚 Deux cents cartons d’œufs ont été distribués gratuitement à New York vendredi pour aider à compenser l’augmentation de leur coût.
🧔♂️ Les joueurs d’équipe des Yankees de New York sont enfin autorisés à porter la barbe – sous réserve qu’elle soit bien entretenue – après 49 ans d’interdiction.
💰 La ville a versé 206 millions de dollars, l’année dernière, pour régler des affaires impliquant des fautes de la police, y compris des condamnations très anciennes. Il s’agit du montant le plus élevé depuis 2018, qui représente 27 % des 756 millions de dollars que la ville a payés dans le cadre de tels procès au cours des sept dernières années. En 2024, la ville a réglé 953 affaires, dont cinq règlements d’au moins 15 millions de dollars chacun.
cette maison, très rare, de sept étages et 1500 m2 sur la 5ᵉ avenue, construite par le célèbre architecte de l’Âge d’Or Stanford White en 1907. Son prix est de 50 millions de dollars, mais sachez qu’elle a quand même perdu 22 millions depuis sa dernière mise en vente. Donc, bon plan.
Vous aimez voir passer les trains ? Cet appartement de Brooklyn est fait pour vous : les rames de métro passent littéralement devant votre fenêtre.
🐬 Pendant le week-end de la Saint Valentin, les kayakistes de l’East River ont eu la bonne surprise de découvrir à leurs côtés deux dauphins.
💸 Les couples ou personnes vivant en colocation à New York économisent en moyenne 40 200$ par an sur leur loyer par rapport à une personne vivant seule.
👑 Une membre du Congrès du nord de l’État de New York voudrait faire de l’anniversaire de Donald Trump, le 14 juin, un jour férié.
☎️ Vous avez quitté New York et la ville vous manque ? Une hotline vous est dédiée.
À force de l’entendre depuis sa nomination en conseil des ministres en novembre dernier, Nicolas de Rivière devance la question et reconnaît en souriant qu’il ne va pas s’ennuyer à Moscou. Après des mois d’attente, l’ambassadeur et actuel représentant permanent de la France au Conseil de sécurité à l’ONU a reçu l’agrément du Kremlin et va quitter New York pour la capitale russe. Une ville – et un pays – qu’il connaît bien pour s’y être rendu plusieurs fois avant sa nomination au siège new-yorkais des Nations unies en 2019. Le diplomate de 61 ans va occuper un poste resté vacant plus de six mois depuis le départ de Pierre Lévy en août dernier, trois ans après le début de l’invasion russe en Ukraine.
Nicolas de Rivière quittera les bords de l’East River fin février et laissera la place à Jérôme Bonnafont, attendu mi-mars à Manhattan. L’ancien ambassadeur en Inde et en Espagne viendra de Genève après trois année passées à la représentation permanente de la France auprès des Nations unies et des organisations internationales en Suisse. Un fin connaisseur des rouages de l’ONU, d’autant qu’il s’agira de retrouvailles avec la Mission française de New York pour ce vétéran de la diplomatie – près de 40 ans de carrière – puisqu’il y a déjà travaillé, de 1993 à 1995, avant de devenir conseiller pour les affaires globales puis porte-parole de la présidence Chirac, de 1997 à 2007.
Un fervent défenseur du multilatéralisme
Entre ses postes à New Delhi (2007-2011) et à Madrid (2012-2015), l’énarque (promotion Denis Diderot, 1986) de 64 ans a dirigé le cabinet d’Alain Juppé lorsque celui-ci était ministre des Affaires Etrangères. Il a également dirigé le département Afrique du Nord et Moyen-Orient au Quai d’Orsay (2015-2019) avant de retrouver un poste politique en tant que conseiller spécial auprès du Premier ministre Edouard Philippe – qu’il avait rencontré… à la représentation française à New York, 25 ans plus tôt.
Juppéiste comme le maire du Havre, marié et père d’un adolescent, ce fervent défenseur du multilatéralisme retrouve les couloirs du siège new-yorkais de l’ONU dans un contexte bien différent de celui qu’il a quitté. « Les diplomates ne se résignent pas à ce que ce soit simplement le rapport de force qui doive dicter la loi des choses », disait-il en 2022, à la sortie de son livre Diplomate, pour quoi faire ? (éditions Odile Jacob).
Parmi le flot de nouvelles plus folles et alarmantes les unes que les autres venant des États-Unis, la reprise en main du Kennedy Center of the Arts, passée relativement inaperçue, est un symbole de plus de la dérive autocratique voire fascisante de ce pays sous Donald Trump.
Le Kennedy Center for the Arts est une institution inaugurée en 1971. Elle symbolise l’excellence de la culture américaine, et se fait fort de rendre hommage à ses figures les plus marquantes, dans toutes les disciplines. Cette institution a toujours été célébrée de manière bipartisane, et son gala annuel a vu tous les présidents américains y assister, sans exception, jusqu’à Donald Trump lors de son premier mandat.
Si le président américain a ignoré cette institution lors de son premier mandat, il a décidé, pour son retour à la Maison Blanche et comme sur d’autres sujets (fonction publique, FBI, aide internationale…) que le motus vivendi n’était plus une option, et qu’une reprise en main s’imposait. Il vient ainsi de débarquer tout le conseil d’administration du Kennedy Center, d’en nommer un nouveau qui, en retour, l’a élu président, avant de nommer un proche, totalement néophyte sur les sujets culturels et MAGA-enthousiaste, Richard Grenell, directeur exécutif.
À l’occasion de cette prise de pouvoir à la hussarde d’une grande institution culturelle, sans équivalent dans les grandes démocraties, Donald Trump a dit que « nous n’aimons pas ce que cette institution fait », et le communiqué de presse appelait à instiller une culture qui « refléterait les aspirations du peuple américain ». Si les comparassions historiques sont parfois hasardeuses, comment ne pas rapprocher cette phrase de Donald Trump : « Je serai le président du Centre, et nous allons nous assurer que (la culture) soit bien et pas woke » avec celle de Hitler : « Nous voulons brûler le poison de l’immoralité qui a pénétré notre monde et notre culture avec les excès du libéralisme dans les dernières années » ?
Il ne s’agit pas ici de rapprocher le trumpisme du nazisme. Mais cette singulière obsession vis-à-vis de la culture traduit une réalité trop souvent niée par ceux, aux États-Unis ou en France, qui ne voient le trumpisme que sous le prisme de la dérégulation à l’intérieur et du protectionnisme à l’extérieur, avec le rejet du « wokisme » et le retour au « bon sens » comme matrice idéologique.
L’exaltation d’une Amérique du passé
Or, America First, la vision de Donald Trump, désormais libéré des contraintes, va bien au-delà, pour un état d’esprit et un véritable projet de société ultra-conservateur et même réactionnaire, au sens premier du terme. Cet ordre nouveau que Donald Trump appelle de ses vœux est un appel à un retour vers un passé glorieux, qu’exprime si bien le slogan « Make America Great Again » (Rendre sa grandeur à l’Amérique). Ce n’est pas « Du passé faisons table rase » mais, au contraire, l’exaltation d’une Amérique du passé, celle où les rapports entre hommes et femmes étaient plus « simples », les minorités ethniques « à leur place » et les homosexuels devaient cacher leur orientation sexuelle.
Sans surprise, cette véritable bataille idéologique et politique est aussi une bataille culturelle, contre les créateurs, mais aussi les élites « woke », les « sachants », et cette mise en accusation globale, cette volonté de créer un ordre nouveau n’épargne aucune institution, même à l’influence limitée comme le Kennedy Center. Dans sa rage de mettre à bas l’ancien régime, Donald Trump a compris que rien ne devait lui échapper, et la sidération de ses opposants lui permet de poser tous ses pions, en même temps. Et le champ de la culture, absent de son premier mandat, lui offre une victoire symbolique éclatante sur ses ennemis, eux-mêmes détestés par ses partisans.
À bien des égards, une grande partie du peuple américain a été trahie par une partie de ses élites, et elle doit aujourd’hui assumer une mondialisation sauvage, des coûts de santé prohibitifs ou une éducation supérieure qui leur est inaccessible sur le plan financier.
Le Kennedy Center, « symbole des élites honnies »
À défaut de proposer des solutions pour l’inflation, les inégalités, l’éducation ou le logement, totalement absents des premières mesures annoncées ou prises par Donald Trump, les Républicains ont choisi de déplacer le curseur vers des sujets culturels comme le wokisme ou les droits des transgenres, obsession trumpiste par excellence, et, par extension très élastique, les élites en général, les journalistes et même l’ensemble des fonctionnaires, accusés d’incarner un « État profond » qui aurait trahi le peuple américain.
Le génie de Donald Trump est d’avoir su utiliser cette rancœur pour mettre à bas tout l’édifice, y compris les parties de celui-ci qui assurent encore une solidarité minimale aux plus démunis de la société. À court de solutions concrètes à des problèmes bien réels, il s’attaque donc aux symboles de ces élites honnies, comme le Kennedy Center ou le wokisme, et non aux ressorts sociaux et économiques auxquels Donald Trump et Elon Musk ne veulent en aucun cas toucher pour, au contraire, préserver et renforcer le pouvoir d’une minorité dans l’ordre à la fois révolutionnaire et réactionnaire qui voit le jour aux États-Unis à vitesse grand V.
Chaque semaine, French Morning publie la tribune d’une personnalité, extérieure à la rédaction, sur des sujets transatlantiques variés, afin d’alimenter le débat d’idées. La tribune n’étant pas signée par la rédaction, elle ne reflète pas la position de French Morning. Si vous souhaitez contribuer et proposer un texte, merci de nous contacter à l’adresse suivante : [email protected]
Quand on pense Floride, on pense généralement plage, fête et ambiance tropicale. La Floride est une destination assez hétérogène, faite de jeunes spring breakers, de Canadiens qui y cherchent le soleil en hiver, de locaux et de touristes venus du monde entier. Au milieu de ce joyeux mélange, la Floride en famille est une destination qui réserve de nombreuses surprises : des plages sauvages, des sources d’eau cristalline, des villes surprenantes, le tout dans une ambiance latine dépaysante. En tout cas, c’est ce qui m’attire en Floride, et c’est la raison pour laquelle je vous en parle dans ce nouvel article de la série Voyage en famille aux États-Unis.
Je suis Nelly Jacques, spécialiste du voyage aux États-Unis depuis des années et, depuis l’arrivée de mon fils, je me suis spécialisée dans le voyage en famille à travers le pays. Cette semaine, je vous donne mes conseils pour visiter la Floride en famille :
Mes conseils avant de visiter la Floride en famille
Voilà déjà quelques notions à garder en tête :
• Vérifier la météo et bien cibler sa destination (on en reparle un peu plus loin). • Prévoir un budget adapté : la Floride n’est pas une destination bon marché, il faut régulièrement mettre la main au porte-monnaie pour se garer, pour visiter (les state parks, certaines plages…), pour rouler. Tout ou presque se paye. • Prévoir ses trajets : les bouchons sont courants et de nombreuses routes sont soumises à péage. • Penser aux moustiques, qui peuvent être très agressifs selon les régions et les saisons (notamment dans les marécages). • Se méfier de la faune locale : il y a beaucoup d’animaux en Floride, il est important de garder ses distances et de se rappeler que les alligators sont présents dans la plupart des cours d’eau, même dans un petit réservoir d’une résidence privée.
À quelle saison visiter la Floride en famille ?
L’été n’est pas la saison idéale pour visiter la Floride en famille en raison des pluies, voire des risques d’ouragans en fin de saison. L’humidité est à son comble et il fait très chaud. L’automne et le printemps sont les saisons les plus agréables niveau météo. Mais le printemps et les spring breakers peuvent faire envoler les prix et réduire les disponibilités. L’hiver est une saison privilégiée de tous ceux qui veulent fuir le froid ou passer Noël au soleil, et si les températures restent douces même en plein hiver, le thermomètre peut baisser, parfois en dessous des 15°C.
Évidemment, la réponse va dépendre de vos envies, mais voici une petite description de ce que vous trouverez en Floride en famille :
Des villes. Ce n’est pas ce qu’il manque en Floride. On en trouve tout le long des côtes. J’aime visiter les villes en Floride, car elles sont généralement ouvertes sur l’eau. J’aime aussi le côté dépaysant, l’influence latine et la douceur de vivre. Mais ce qui me fascine aussi, c’est que d’une ville à l’autre, on peut trouver des décors très différents. Mon conseil : regardez bien les établissements destinés aux enfants. Aquariums, musées des sciences, parcs thématiques ou autres attractions ludiques… La plupart des villes de Floride offrent une belle gamme d’activités pour les familles.
Des plages et des îles, oui forcément, on est là pour ça, vous me direz. On trouve des îles essentiellement au sud de la Floride et sur la côte ouest. C’est aussi là que se trouvent les plages les plus sauvages et paradisiaques. Non pas que les plages de la côte est soient inintéressantes, mais ce sont surtout d’immenses plages ouvertes sur l’Atlantique. Elles deviennent de plus en plus cristalines et photogéniques à mesure que l’on met le cap sur le sud. Le Panhandle, partie continentale de la Floride, a aussi son lot de belles plages au sable immaculé. Mon conseil : si c’est le but principal de votre voyage, choisissez vos plages préférées et trouvez une base proche pour rayonner à partir de là.
Des parcs et des springs. En Floride, l’urbanisation intense côtoie une nature qui, tantôt perd de la place face au béton et aux gratte-ciels, tantôt s’impose, quitte à laisser l’un de ses iguanes traverser la route. On y trouve de nombreux marais, des plages plus ou moins sauvages et aussi les typiques springs, ces sources d’eau douce à la couleur translucide et encadrées d’une végétation tropicale que l’on trouve au centre de la péninsule. Mon conseil : parcs, marais, springs… Essayez de mettre de la nature dans votre visite de la Floride. Cela fait vraiment partie du voyage et viendra apporter une belle variété d’expériences à votre séjour. Bon à savoir : les alligators habitent généralement les springs, certaines zones de baignades ont été créés à l’écart de la faune locale mais dans d’autres springs il s’agit juste d’une zone délimitée dans la rivière. Pas de panique, tout le monde cohabite paisiblement baigneurs et gators qui sont monitorés par les rangers.
Les principales régions pour un séjour en Floride en famille
La côte est de Floride
Si vous arrivez depuis un autre État de la côte est, vous passerez probablement tout près de St Augustine, la plus vieille ville des États-Unis. La visite est touristique, mais offre un voyage dans le temps avec son décor colonial espagnol. Nombreux sont ceux qui s’arrêtent un peu plus bas, à Orlando, capitale des parcs d’attractions. N’oubliez pas de prendre le temps de découvrir le downtown, avec des lieux comme Eola Lake et Wall Street Plaza. Proche de Miami, Fort Lauderdale, Venise moderne où les tours de verre font le lien entre le ciel bleu et les canaux, propose de nombreuses attractions pour les enfants et une jolie plage.
Des plages, vous en trouverez d’ailleurs tout le long de la côte : Cocoa Beach avec sa jetée animée, ou Daytona Beach, où vous pourrez rouler sur le sable (idéal en 4×4, mais attention à l’overstimulation pour les plus petits). Si vous cherchez plus de calme, optez pour Vero Beach, plus nature et paisible. Personnellement, je préfère m’éloigner un peu de la côte pour explorer les springs autour d’Orlando. Dans la forêt d’Ocala National Forest, vous trouverez des joyaux comme Silver Springs, Juniper Springs et Alexander Springs. À seulement 30 minutes d’Orlando, le Wekiwa Springs State Park offre aussi un cadre typique sous les chênes.
J’appelle le sud la région de Miami et des Keys. C’est pour certains la destination ultime d’un séjour en Floride. Forcément, il y a de quoi faire entre Miami et le chapelet d’îles des Keys qui s’enfoncent dans l’immensité du golfe du Mexique. Les Keys se découvrent dès la sortie de Miami, avec le joli village de Key Biscayne. Puis commence l’enfilade de ponts qui surplombent l’océan turquoise et passent d’île en île jusqu’à presque toucher Cuba. Key Largo, et la tranquille John Pennekamp Beach, Marathon où l’on s’arrête pour Sombrero Beach et Bahia Honda State Park, sans oublier Big Pine Key et le sauvage National Key Deer Refuge. Jusqu’à finalement rejoindre Key West, quelque part dans le golfe du Mexique, juste en face de La Havane.
C’est la ville la plus méridionale des États-Unis. C’est surtout un air de vacances et un dépaysement garanti. À mi-chemin entre les Caraïbes et la culture américaine, Key West est une petite ville touristique où il fait bon de prendre le temps de se promener à pied, en vélo ou en calèche. Sans oublier de profiter de la plage de Fort Zachary Taylor Historic State Park. Avec tout ça, on en oublierait presque le parc national des Everglades qui se visite dans sa partie sud depuis Homestead ou se traverse d’est en ouest dans sa partie nord, entre Miami et Naples. J’ai une préférence pour la partie plus sauvage du sud, on en parle plus bas dans l’article.
Cette immense région est surtout connue pour ses grandes villes, ses plages et ses îles paradisiaques. Sa partie sud et centrale est la plus touristique et la plus urbanisée. Parmi les incontournables, on retrouve les célèbres Sanibel Island et Captiva Island au sud-ouest, près de Fort Myers ainsi que la belle île de Siesta Key à côté de Sarasota avec ses plages de sable blanc. Et, plus haut dans la baie de Tampa, l’île-barrière de Honeymoon Island d’où l’on peut rejoindre en ferry la sauvage Caladesi Island.
Il est assez classique de visiter les îles et les plages en même temps que les villes attenantes. Naples, c’est un peu le Beverly Hills de Floride : des avenues calmes et des boutiques élégantes. On retrouve aussi le trio St Petersburg, Tampa et Clearwater, qui encadrent la baie de Tampa. À chacune son style. On va plus à Clearwater pour profiter de la plage ou prendre le bateau pour aller voir les dauphins. St Petersburg, c’est plutôt pour ses bonnes adresses et ses nombreux musées autour de l’art avec aussi une belle gamme d’établissements kid-friendly. Mais Tampa n’est pas en reste : jardins, aquarium, riverwalk… C’est aussi une belle destination pour profiter de la Floride en famille.
Quant au nord de la côte est, il est plus sauvage et remonte de parc en parc jusqu’à la partie continentale de la Floride : le Panhandle où se trouve Tallahassee, capitale tranquille de l’État. Le Panhandle est vraiment une région qui mérite d’être connue, on en reparle plus bas.
Top destinations de la Floride en famille : sélection d’itinéraires kid-friendly
Voilà quelques itinéraires kid-friendly à faire séparément ou combinés.
Quelques jours à Miami en famille, entre ville et nature
Miami Beach
Poser ses valises à Miami Beach, c’est toujours une bonne idée si on en a le budget. Ne serait-ce que pour la proximité de la plage et la possibilité de se déplacer à pied. C’est un luxe, surtout en famille. Mais, si vous le pouvez, éloignez-vous du fréquenté Lummus Park. J’aime le sud de la presqu’île, et notamment South Pointe Park, pour sa vue dégagée sur Miami et son ambiance plus calme. Non loin de là, entre Miami Beach et le centre-ville, le superbe musée des enfants, Miami Children’s Museum, remporte toujours un gros succès lors d’une visite de la Floride en famille.
Le centre de Miami
• Wynwood et ses fresques murales, c’est une visite très sympa à faire avec des enfants, mais c’est fréquenté. Mon conseil : allez-y pour deux heures et préférez une autre zone pour dormir. Il y a des quartiers autour de Wynwood où il n’est pas des plus conseillés de s’éterniser, surtout avec des enfants. • Calle Ocho, c’est toujours une visite marrante en famille, un concert par-ci, une démonstration par-là. Poussez la porte d’un restaurant traditionnel ou regardez les grands-pères jouer aux dominos. • Le Metromover, un système de train à ciel ouvert qui dessert gratuitement différents quartiers de la ville, c’est pratique et cela plaît généralement beaucoup aux enfants.
Coconuts Groves
Quartier historique de la ville, entre rues commerçantes élégantes et végétation tropicale, c’est une destination à considérer lors d’un séjour en Floride en famille. Si vous pouvez y dormir, c’est encore mieux. J’aime déambuler et observer les bougainvilliers, les vignes grimpantes et les lianes mais ce que je préfère en famille, c’est aller visiter le Barnacle Historic State Park, flâner dans la marina et pousser jusqu’à Plymouth Congregational Church avec ses paons en liberté.
Miami version nature
Il y a d’autres façons de découvrir Miami en mode nature. Faire du kayak dans les marais à Oleta River au nord de Miami est une activité appréciée des enfants. Et si vous n’avez pas prévu de rejoindre les Keys, prenez quelques heures pour explorer Key Biscayne, sa plage familiale de Crandon Park et, tout au bout de l’île, la plus sauvage Bill Baggs Cape Florida State Park Beach.
Le parc national de Floride concentre une belle diversité d’écosystèmes : océan, marais, prairies humides… On peut y observer aussi bien des iguanes, des pélicans, des lamantins que (plus rarement) des panthères de Floride, des alligators et même des crocodiles. C’est un incontournable de la Floride en famille.
Everglades, partie nord Si vous ne souhaitez pas vous éloigner de Miami, privilégiez la partie nord, une zone touristique adaptée aux familles en raison de son accessibilité. Je conseille une exploration à vélo. C’est une activité populaire, pensez à réserver en avance par ici. Si vous avez besoin d’une remorque pour les plus jeunes, passez un petit coup de fil avant et, si les réservations sont déjà complètes, présentez-vous le jour J à 8.30am (vous aurez une chance d’obtenir un vélo sur la base du premier arrivé, premier servi). Autre possibilité pour une expérience immersive dans la nature : explorer les marais en canoë. Il existe plusieurs options près d’Everglades City. Et si vous préférez une exploration en bateau, restez sur des embarcations classiques. Personnellement, je vous déconseille les airboats très touristiques en raison de la nuisance sonore et de leur impact sur les écosystèmes naturels.
Everglades, partie sud
C’est la partie que je conseille si vous avez le temps. Il faut une heure pour rejoindre la marina de Flamingo, où vous pourrez sûrement observer des lamantins et des alligators. De là, vous pourrez partir explorer les marais en canoë. En chemin, n’oubliez pas de vous arrêter aux différents points d’intérêt du parc, dont l’Ernest F. Coe Visitor Center. Et pour les plus courageux, pourquoi ne pas tenter le camping ? Passer la nuit dans ce décor est une expérience unique, mais attention aux moustiques, qui peuvent être d’une voracité extrême selon la période.
Il y a quelques années, j’ai fait un road trip en famille sur la côte ouest de la Floride que j’ai beaucoup aimé pour sa diversité. Voici les grandes lignes de ce séjour à adapter à sa guise :
Une baignade dans la belle source à l’eau turquoise de Rainbow Springs qu’on a partagée avec les alligators (un peu plus loin), un écrin de végétation tropicale.
Un séjour à Port Richey avec un Airbnb qui donnait directement sur un canal. Il y a beaucoup d’hébergements au bord de canaux en Floride, c’est un cadre unique.
Une virée nature dans les îles d’Honeymoon, d’où nous avons pris le ferry pour rejoindre la belle Caladesi.
Une escapade nature dans le fort historique et sur la plage de l’île de Fort De Soto.
Une sortie en bateau depuis Clearwater pour voir les dauphins au coucher du soleil.
Une balade urbaine dans St. Petersburg, du quartier des restaurants à la marina.
Une virée hors du temps dans la ville grecque de Tarpon Springs.
C’est une partie moins connue des touristes. La côte continentale de la Floride, frontalière avec l’Alabama, se compose d’une succession de plages d’un blanc neige. Vous répartirez votre temps entre les plages, les villes et les parcs d’État. Si vous devez choisir seulement deux parcs, privilégiez les dunes de Grayton Beach State Park et une exploration à pied ou en canoë de la forêt et de la rivière de Blackwater River State Forest. Côté plages, celles de Destin et Pensacola ont la côte, mais la plupart des plages déroulent le même émeraude à perte de vue, bordées d’une poudre de neige qui fait cligner les yeux aux heures les plus ensoleillées.
Prévoyez un peu de temps dans les villes. À Tallahassee, on découvre une mission espagnole historique et le Tallahassee Museum apprécié des enfants pour ses expositions ludiques sur la faune locale. Et quand l’appel de la nature se fait plus fort, il y a l’embarras du choix entre une promenade en pédalo sur le lac Ella, la visite du manoir et des jardins historiques du Goodwood Museum & Gardens ou une pause rafraîchissante au splash de Cascades Park.
Les meilleures expériences de la Floride en famille
Vous avez déjà pas mal de contenu pour prévoir un voyage en Floride en famille, mais si vous souhaitez ajouter quelques pépites particulièrement populaires auprès des enfants, voici quelques incontournables :
Les piers
Les jetées sont l’un des premiers lieux que je vous conseille de fréquenter en Floride en famille. C’est une superbe occasion pour observer l’océan, les oiseaux qui viennent grappiller les restes des pêcheurs, parfois des dauphins. On s’y pose sur un banc, on y déambule lentement en observant pêcheurs et baladeurs, on y mange une glace. Les piers sont facilement accessibles (parfois payants) et c’est une activité parfaite après la plage. Chaque grande ville a sa (et ses) pier(s) : Miami Beach, Clearwater Beach Pier 60, Naples Pier, St. Petersburg Pier, Port Canaveral Pier, tout comme chaque plage populaire : Daytona Beach Pier, Cocoa Beach Pier…
Les piers au coucher du soleil. Le coucher du soleil en Floride est somptueux, l’une des meilleures jetées pour le coucher du soleil : Mallory Square à Key West.
Les piers les plus sauvages : Ils se trouvent généralement dans les state parks, comme celui de Fort Pierce Inlet State Park Pier, sur la côte est, entre dunes et mangroves. Il est plus isolé, mais aussi largement moins fréquenté que la plupart des jetées de Floride. D’autres options nature sont aussi Tampa Bay’s Weedon Island Preserve Pier à Weedon Island Preserve, St. Petersburg, John Pennekamp Coral Reef State Park Pier sur Key Largo, ou Little Talbot Island State Park Pier à Jacksonville.
Les parcs d’attractions
Vous trouverez une belle gamme de parcs célèbres qu’on ne cite plus. Mais il y a aussi d’autres options plus accessibles et moins surstimulantes :
Crayola Experienceà Orlando, un parc dédié à l’univers Crayola, à la création et aux arts plastiques. On peut faire de la peinture numérique, des sculptures en cire ou encore créer ses propres crayons.
Peppa Pig à Winter Haven, une alternative plus douce pour profiter d’attractions et d’un univers adaptés aux 2 à 6 ans. On peut aussi y rencontrer les personnages de la série Peppa Pig.
Adventure Island à Tampa est un parc aquatique un peu moins fréquenté que les autres parcs du genre.
Dinosaur Worldà Plant City, un petit parc en plein air où l’on se balade au milieu des immenses sculptures de dinosaures tout en participant à des activités éducatives.
Small World of Amelia à Amelia Island, un mini-parc dans une ambiance rétro plus tranquille.
L’observation de la faune locale
Je ne vous proposerai pas de visites de parcs animaliers. On trouve beaucoup de parcs aquatiques ou de fermes à alligators en Floride, mais je ne suis pas très adepte de ce type d’infrastructures, encore moins dans une destination où l’on peut observer tant d’espèces dans leur milieu naturel. La plupart des aquariums restent une alternative plus eco-friendly. Vous en trouverez dans les principales villes de Floride, mais ce que je vous recommande, c’est plutôt de chercher le contact naturel avec la faune locale, qui est peu timide.
Pour voir des lamantins, je vous conseille Crystal River. Pendant les mois d’hiver (de novembre à mars), on peut les observer facilement, voire nager avec. Des excursions guidées sont proposées, mais vous pouvez nager avec eux sans guide dans Three Sister Springs. En Floride, on peut observer des lamantins à différents endroits, il faut chercher les sources chaudes comme Homosassa River, ou les parcs comme Biscayne ou les Everglades.
Pour voir des iguanes. Les iguanes sont observables toute l’année, mais idéalement pendant les périodes les plus chaudes. Les endroits où vous aurez le plus de chances d’en voir sont Miami et les Keys, les Everglades et même les parcs urbains.
Pour voir des dauphins, tentez le centre marin de The Clearwater Marine Aquarium à Clearwater ou le centre de recherche sur les dauphins, de Dolphin Research Center à Grassy Key. On peut facilement en observer dans l’océan depuis des jetées ou lors d’une balade en kayak. Notamment dans les Everglades ou les Keys, sur la plage de Clearwater, dans la baie de Tampa ou au large de Sanibel Island, entre autres. Logiquement, c’est depuis Clearwater, Sanibel ou encore les Keys que vous trouverez les meilleures excursions en bateau pour aller voir les dauphins.
Top 3 des expériences qui devraient bien plaire à vos enfants
• Une promenade en bateau pour voir les dauphins • Se baigner dans une spring et peut-être même nager avec un lamantin • Passer la journée sur une île paradisiaque
La pépite de Floride qui va mettre des étoiles dans leurs yeux
Le Kennedy Space Center est un complexe de la NASA installé à Cap Canaveral sur la côte est de la Floride. On peut y observer de nombreuses fusées et expositions dédiées à leur lancement et aux différentes explorations spatiales. On peut participer à des visites guidées dans des zones exclusives et, selon la période, assister même à des lancements (pensez à consulter le calendrier en ligne mais attention aux prix qui piquent). Voici quelques conseils pour votre visite du Kennedy Space Center :
Prévoyez un budget entre 50 et 60 $ par personne pour l’entrée
Réservez votre visite à l’avance
Prévoyez d’y consacrer la journée entière
Préparez-vous (provisions, tenues et chaussures confortables)
L’expérience plus challenging avec des enfants
Il existe une expérience hors des sentiers battus, unique à faire dans le sud de la Floride, mais que je trouve challenging en famille, tout au moins avec des enfants plus jeunes. Il s’agit de l’excursion vers Dry Tortugas, une île paradisiaque au large de Key West, avec un fort historique perdu au milieu des eaux translucides du Golfe du Mexique. Voilà les éléments peu kid friendly :
Le prix : 210$ pour un adulte et 180$ pour un enfant
La durée : environ 3h de bateau aller donc une très longue journée en perspective
Le manque d’ombre et aucune infrastructure sur place
C’est en revanche une super idée d’excursion à garder pour plus tard avec des enfants plus grands.
Le bon plan kid-friendly qui marche bien en Floride
Prendre le pass annuel des state parks peut être une bonne idée si vous prévoyez de visiter plusieurs parcs durant votre voyage. En Floride, il vous coûtera 120$ (+ taxes) et vous donnera accès à presque tous les state parks de l’État pour tous les membres de votre famille (jusqu’à 8 personnes). Plus d’informations.
Aux réunions de la National Association of Water Companies, haut lieu du lobbying des opérateurs privés du traitement de l’eau aux États-Unis, cherchez l’intrus. Dans un parterre d’hommes blancs aux cheveux grisonnants, républicains canal historique pur jus, férus de golf et de bons cigares, Karine Rougé fait exception. Non contente d’intégrer ce club fermé et très old school, elle en assume cette année la présidence. Une première : jamais une femme, de surcroît sensiblement plus jeune que ses collègues, et une Française, n’a tenu ces responsabilités.
Karine Rougé rejoint Suez en 2010, après cinq ans de banque d’affaires chez Goldman Sachs. C’est le début d’une longue carrière chez le géant français de la gestion de l’eau et des déchets, qui l’amènera en 2015 aux États-Unis. En Pennsylvanie d’abord, puis à Paramus dans le nord de l’État de New York. En 2022, Suez prend les couleurs de Veolia, et Karine Rougé dirige depuis la filiale en charge des contrats du traitement de l’eau à tous les niveaux : État fédéral, États et municipalités.
Veolia North America est le premier opérateur d’eau privé aux États-Unis, en termes de population couverte, avec 20 millions d’Américains dans une quarantaine d’États sous son escarcelle, et une équipe de 4000 personnes réparties sur 500 sites. Impliquée dans l’affaire des eaux polluées de Flint, l’entreprise vient de signer un accord de 25 millions de dollars avec les plaignants, tout en clamant haut et fort son innocence. Karine Rougé partage avec nous quatre leçons de ses dix années aux États-Unis.
Aux États-Unis, tout est « ultra-local »
« Quand on fait des affaires au cœur des États-Unis, une compréhension fine de la culture de chaque État est indispensable, souligne-t-elle. Dans mon secteur, il est impossible de faire du business si on n’est pas implanté localement. De fait, le gestionnaire du site local est souvent plus important que le ou la CEO ! »
La Française, qui voyage beaucoup, décrit un pays très fragmenté, avec des cultures locales très fortes : « Même entre le nord et le sud du New Jersey, les codes sont très différents, on ne fait pas les mêmes blagues ! Et pour faire du business en Pennsylvanie, pensez à réviser vos classiques du Boss, aka Bruce Springsteen, car il est souvent cité dans les conversations. » Selon elle, le socle de référence culturelle partagé par tous les Américains est ténu, beaucoup plus qu’en France par exemple.
Le sport comme facteur d’unité culturelle
Face à cette fragmentation culturelle, il reste néanmoins une référence commune très forte, qu’il est important de maîtriser au mieux : le sport. « Il est beaucoup plus utile de s’y connaître en sport que d’avoir vu les dernières productions de Hollywood ! » constate Karine Rougé.
De ce côté-là, elle a un atout certain : deux fils passionnés de baseball, qui lui ont communiqué leur passion pour les Yankees – même si le Evil Empire n’a pas toujours bonne presse dans l’Amérique profonde : « Je me suis vite rendue compte que les New-Yorkais et les Yankees ne sont pas toujours accueillis les bras ouverts en Amérique », raconte Karine Rougé. Dire qu’on a choisi les États-Unis comme sa patrie d’adoption, en revanche, aide à créer des liens.
Un bon manager est un manager simple et clair
« Je trouve qu’il est plus facile de manager des équipes aux États-Unis qu’en France ou en Europe, souligne-t-elle. Les relations sont plus simples, du moment que le manageur est extrêmement clair dans ses directions. Aux États-Unis, c’est impardonnable de ne pas être clair ! » Simplifier à l’extrême, donner des objectifs très précis, se concentrer sur l’exécution plutôt que sur la beauté d’un raisonnement ou d’une pensée complexe, et répéter souvent : autant de techniques de management auxquelles les Français ne sont pas toujours habitués.
« Ici, on peut fixer des objectifs très ambitieux, trop ambitieux même parfois, du moment qu’ils sont clairs. Les équipes américaines se concentrent sur l’exécution, et sont d’un naturel très optimiste – ça s’apparente presque à de la méthode Coué parfois » apprécie Karine Rougé. En contrepartie, il reviendra au boss d’investir le temps et les ressources nécessaires dans le projet : « Il faut montrer de l’ambition, c’est motivant pour tout le monde. »
Networker sans complexe
« J’ai mis du temps à être à l’aise avec le networking, confie-t-elle. Je trouvais cela faux et superficiel, j’avais l’impression de me mettre en position de vulnérabilité et j’avais peur de ne pas apporter autant aux gens avec qui je networkais que ce qu’ils m’apportaient. »
Aux États-Unis, le networking est beaucoup plus naturel et décomplexé : « Mon expérience américaine m’a fait évoluer : ici le networking est très convivial, et il a un côté transactionnel assumé qui est très sain. Tout le monde comprend l’importance de réseauter, et j’ai noué des relations professionnelles réelles dans ces moments un peu artificiels. »
L’année 2024 aura été moribonde pour les salles obscures à Los Angeles. Si Quentin Tarantino a su ressusciter le Vista Theater à Los Feliz, de nombreuses salles historiques – le Highland Theatre à Highland Park, le Regency Village Theatre ou le Bruin dans le West Side – ont dû fermer leurs portes. Pourtant, d’autres salles et cinéma-clubs connaissent aujourd’hui une nouvelle attention. Des lieux plus intimes, ouverts à la diffusion d’œuvres politiques et artistiques, de films indépendants proposés en 16 ou 35 mm, objets de censures ou sortis de vieux tiroirs.
Inspiré par les cinéma-clubs nés en France dans les années 20 – sous l’impulsion du réalisateur et critique Louis Delluc -, Quentin Tarantino a inauguré l’an dernier son Video Archives Cinema Club. Une salle de 20 places seulement et une sélection de films choisis en format VHS et 16 mm issus de sa collection privée, allant d’un bon « Dr Jekyll and Mr Hyde » au « Dracula » de 1931, en passant par « Reservoir Dogs » ou « Westworld » avec Yul Brynner en tête d’affiche.
Dans le quartier d’Echo Park, planquée derrière les VHS du magasin Whammy! Analog Media, une micro salle de cinéma aligne une vingtaine de chaises et un grand écran où voir des films en VHS ou 16 mm, la plupart réalisés par quelques cinéastes indépendants ou fanatiques du cinéma expérimental. Des courts ou longs métrages parfois jamais montrés, objets de censure, de conflits juridiques ou tout simplement manquant d’intérêt. La maison propose également un service de numérisation des pellicules tournées en VHS.
Dans un autre genre, le Vidiots Cinema Club a ouvert ses portes en 2023 en lieu et place de l’ancien Eagle Rock Theatre. Lancée au milieu des années 1980 à Santa Monica, la Vidiots Foundation dispose désormais dans le quartier d’Eagle Rock d’un vidéo-club compilant plus de 60.000 VHS et Blu-rays, d’une seule salle de cinéma où alternent projections digitales et en 35mm et d’un micro-cinéma Mubi Microcinema de 35 places, projetant au format digital (ou DCP). Au programme dernièrement, le dessin animé « Flow », la comédie « Extremely Unique Dynamic » ou le film-docu « Soundrack to a Coup d’État ».
À Hollywood, les fanas de films en Super 8 – un format lancé en 1965 par Kodak, et largement utilisé par les cinéastes amateurs -, se pressent au Soho Cinema Club. Ouverte en août dernier par Miles Flanagan, aussi à l’origine du festival Horrorfest, cette salle d’une trentaine de places organise des projections de deux heures, généralement entrecoupées d’entractes avec tours de magie et performances. Dans sa sélection : des sous-genres de films d’épouvante, les films culte de Peter Sellers, le meilleur de Benny Hill…
Ouvert à Chinatown en 2018, le Now Instant Image Hall fait lui office de cinéma, de bar et de librairie. Couverte de velours vert, la salle de cinéma aux 40 sièges projette principalement des films d’art et d’essai, du cinéma expérimental, des documentaires, des avant-premières de cinéastes venus du monde entier via des formats 16 mm, numériques ou VHS. L’établissement invite réalisateurs et acteurs pour conférences, conversations et Q&A, et des événements littéraires avec sorties de livres et marché du livre d’art ont lieu toute l’année.
Plus nombreux en sièges (163 au total) le Brain Dead Studios a été inauguré en 2020 dans le quartier de Fairfax, remplaçant le Old Times Movies de 1942, réservé aux films muets. Déjà à la tête de la marque de mode workwear Dead Brain et d’autres cinémas à Tokyo et Milan, son fondateur, Kyle Ng, consacre à Los Angeles le film de répertoire autour d’une programmation allant des documentaires sur le skateboard, aux films des années 1970 et 1980 (« Orange Mécanique », « Christine », « Paris », « Texas ») et films censurés dont « La dernière tentation du Christ » de Martin Scorsese. L’endroit compte également un patio avec café et une boutique de mode à l’étage.
Enfin, la Philosophical Research Society de Los Feliz, fondée en 1934, peu connue des Angelenos, est l’antre de l’astrologue et écrivain Manly P.Hall (1901-1990), et de sa riche collection de 30.000 livres. Outre la bibliothèque historique et la librairie, les séances de sound bath et de lectures, s’y déroulent ici au sein d’un auditorium de 196 places des projections de films rares. Du cinéma d’épouvante, avec dernièrement, le film mexicain « Even the wind is afraid » de 1968, des court-métrages méconnus dont ceux du philosophe des années 1970 Alan Watts ou des films d’art martiaux, à l’instar du « Sister Street Fighter », spin-off du film « The Street Fighter ».
Ysée Gaudel-Eisel et son mari Stephen font pétiller Hollywood, au nord de Miami, avec Champagne Shack, où l’on vient étancher sa soif de convivialité et de découvertes gustatives. Inspiré de la tradition française des caves à manger – un concept en vogue à Paris et récemment adopté par New York – cet établissement conjugue cave à vin, bar de dégustation et comptoir gourmand autour de petites assiettes à partager.
Passion Fromage, vin et musique
Champagne Shack est l’aboutissement d’un rêve longuement mûri : le couple franco-américain voulait créer un lieu où fusionner leurs passions communes. Stephen Eisel, originaire de l’Ohio, est un expert en fromages, détenteur du titre de Certified Cheese Professional, une distinction attestant de sa parfaite maîtrise des subtilités de la production, de l’affinage et des accords avec les vins. Mais cet épicurien ne s’arrête pas là : derrière les platines, il sait aussi faire monter l’ambiance grâce à ses talents de DJ. À ses côtés, son épouse, tire-bouchon en main et culture œnologique en bandoulière, compte parmi l’une des premières femmes sommelières françaises. « Cela ne date pas d’hier : mon intérêt pour le vin et la gastronomie remonte à la fin des années 1970, glisse-t-elle dans un sourire. C’est une passion héritée de mon père, qui a ouvert des écoles hôtelières à travers le monde ».
C’est dans leur ville de résidence, Hollywood, que les deux passionnés ont concrétisé leur projet. « On voulait un endroit chaleureux, sans chichi, où l’on se sent bien et où l’on partage de bons produits », résume Ysée Gaudel-Eisel. L’établissement dispose d’une terrasse ensoleillée pouvant accueillir une soixantaine de convives et d’un comptoir en bois où sept privilégiés s’alignent au coude à coude, baignés par la lumière d’un lustre en cristal. Un local centenaire à la taille intimiste, chargé d’histoire. « Construit par Joseph Young, le fondateur de la ville, il a d’abord abrité la mairie avant de devenir un club de jazz très prisé. Notre espace actuel était autrefois la cave à vin de ce lieu emblématique. Un héritage que l’on compte raviver avec panache », raconte la sommelière bretonne.
Une centaine de références à la carte des vins
Pour offrir une expérience authentique, le couple met à l’honneur des vins 100 % naturels, sans additif ni produit chimique, afin d’en préserver la pureté et la richesse aromatique. On y découvre des cuvées atypiques provenant de tous les continents : vin orange catalan, rouge corse du domaine Clos Marfisi, rosé marocain, sans oublier quelques pépites argentines et italiennes. « Notre sélection d’une centaine de références ne suit pas les modes, souligne Ysée Gaudel-Eisel. On s’intéresse avant tout à l’origine des bouteilles, aux méthodes de culture, à l’empreinte carbone et aux conditions de travail des vignerons. Lever son verre devient alors un acte de célébration et d’engagement, honorant la richesse d’un savoir-faire ancestral. »
Dans cette atmosphère conviviale, on s’attarde autour de planches de fromages et de charcuterie, de rillettes de canard ou de saumon et d’un pâté de campagne, le tout accompagné d’une baguette croustillante et de cornichons. En fond sonore, des DJ se relaient pour faire vibrer l’espace au rythme de leurs sets. Et pour prolonger l’expérience, Champagne Shack prévoit d’organiser des événements œnologiques, avec des ateliers d’accords mets-vins et des dégustations thématiques. Une invitation à trinquer, découvrir et savourer, à la française, sous le soleil floridien.
UPDATE : La tournée de Caroline Vigneaux aux États-Unis a été annulée et reportée à l'automne (les nouvelles dates n'ont pas encore été annoncée). Pour les modalités de transfert ou remboursement des billets, lire notre article ici.
Caroline Vigneaux a 50 ans, elle est à la moitié de sa vie, « pile entre les jeunes et les vieux, avec un compte TikTok, mais aussi quelqu'un pour l'alimenter car je n'y comprends rien », et après avoir gravi la montagne de la jeunesse, elle « admire la vue depuis le sommet », avant d'emprunter la pente descendante de la vieillesse. Dans son dernier spectacle « In ...
Votre conjoint (américain ou d’une autre nationalité) rêve d’obtenir la nationalité française ? Ou alors vous aimeriez, vous aussi, pouvoir brandir le même passeport bleu, blanc, rouge (de couleur bordeaux en l’occurence) ? Est-ce seulement possible sans vivre en France ? Contrairement aux idées reçues, oui, on peut devenir français tout en résidant à l’étranger. Toutefois, le chemin est loin d’être un simple formulaire à remplir. Maîtrise de la langue, preuve d’attachement à la culture française, dossier administratif rigoureux… Chaque étape demande préparation et anticipation.
Obtenir la nationalité française repose sur deux mécanismes principaux : la naturalisation et l’acquisition par mariage. Pour une personne vivant hors de France, la seule option réellement accessible est celle du mariage avec un ressortissant français. Quant à la naturalisation, elle requiert au moins cinq ans de résidence en France, sauf rares exceptions : « Certains profils, comme ceux ayant rendu des services particuliers à la France ou occupant une fonction internationale justifiant de nombreux séjours, peuvent être considérés » explique Mᵉ Victoire Stephan, avocate exerçant en droit des étrangers à Paris.
Les critères essentiels
Le premier critère pour toute demande est la maîtrise du français. Actuellement, il faut justifier d’un niveau B1 (niveau intermédiaire) dans la langue de Molière mais le niveau requis sera élevé au niveau B2 (courant) à partir de l’été 2025. Le test de langue peut être passé dans des Alliances Françaises et centres d’examen agréés, pour un coût d’environ 350 dollars.
Une fois le dossier complet déposé au consulat, le demandeur sera convoqué pour un entretien en personne, au cours duquel il devra prouver sa connaissance de la culture française et son attachement aux principes de la République. « Il ne s’agit pas seulement de parler la langue, mais aussi de comprendre l’histoire et les valeurs républicaines » explique Mᵉ Stephan.
Enfin, la stabilité financière est scrutée de près. « Il est fréquent que les demandes soient refusées aux personnes sans emploi ou sans ressources suffisantes » avertit l’avocate. Bien que la loi ne fixe pas de seuil de revenus, avoir un emploi stable renforce considérablement le dossier.
Les pièges à éviter
Les antécédents judiciaires sont l’un des principaux motifs de rejet. « Même une simple mention dans un fichier de police peut compromettre la procédure » met en garde Mᵉ Stephan. Si vous êtes concerné, il peut être judicieux de vous rapprocher d’un avocat pour procéder à un effacement des mentions gênantes.
Autre écueil fréquent : les documents officiels. En France, les actes d’état civil ont une validité limitée à trois mois. « Lorsque l’on vit aux États-Unis, cela complexifie encore un peu le procédé » souligne l’avocate. Les actes de naissance, de mariage et autres documents doivent être traduits et apostillés, ce qui peut être long et coûteux.
Enfin, les preuves de vie commune sont indispensables. Un simple acte de mariage ne suffit pas. Il faut démontrer une relation stable grâce à des factures communes, des justificatifs de logement, des billets d’avion, des photos… Pourquoi ne pas créer dès à présent un dossier que vous alimenterez au fur et à mesure ?
Comment se préparer dès maintenant ?
Pour bien préparer sa demande, il est essentiel de commencer par renforcer sa maîtrise du français. Regarder des films, écouter des podcasts ou lire en français permet de progresser rapidement et d’assimiler les subtilités de la langue. Plus l’apprentissage débute tôt, plus il sera aisé de réussir l’examen de langue imposé par l’administration française.
Autre élément incontournable : l’inscription du conjoint français au registre des Français établis hors de France. Cette démarche, réalisée auprès du consulat, est obligatoire pour toute demande d’acquisition de la nationalité par mariage. Elle permet non seulement d’attester du lien du couple avec la France, mais aussi de faciliter l’ensemble des échanges avec l’administration.
Pour maximiser vos chances, renseignez-vous auprès du consulat français de votre région, préparez votre dossier avec soin et, si besoin, consultez un avocat spécialisé.