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Un Bastille Day pour les familles: chasse au trésor dans New York

Cet été, plus que jamais, les parents ont besoin d’idées originales! Parce que l’été new-yorkais ne faisait pas nécessairement partie des plans pré-Covid, parce que la majorité des camps d’été ont été annulés la question: “que faire avec les enfants” se pose plus que jamais. Maman de 3 enfants, Raphaëlle Grelier se creuse la tête depuis le début de l’été. Sauf qu’elle est une pro de l’affaire. Avant même le confinement, elle a publié un guide de voyage en famille à New York, Family Way.

A l’occasion de Bastille Day, elle s’est associée à New York Flânerie, organisateur de visites guidées, pour proposer une chasse au trésor dans New York pour partir sur les traces de l’héritage français de la ville. Du street art  à la sculpture, vous découvrirez que les traces laissées par les frenchies dans la ville sont nombreuses.

Comment jouer ?

À destination de tous les publics et en particulier des familles, ce jeu peut être une belle occasion de vous balader dans New York et de (re)découvrir la ville (en gardant vos distances). Pour jouer, il vous suffit de vous inscrire sur le lien suivant : https://www.family-way.com/united-for-bastille-day. 

Vous pourrez du même coup participer au tirage au sort pour gagner des cadeaux, dont une oeuvre de  Sacha Mallet, une artiste qui réimagine des images iconiques de New York sur des Unes du New York Times.

 

 

Acteur à New York, il a profité du confinement pour devenir boulanger

Vous avez notamment pu le voir au cinéma dans “Les brigades du tigre” en 2006, et à la télévision dans “Joséphine ange gardien” en 2007. Parti tenter sa chance à New York dans le cinéma et la production en 2010, Richaud Valls emprunte aujourd’hui une reconversion pour le moins originale.

“Je me suis retrouvé au chômage du jour au lendemain en mars quand les plateaux de tournage ont fermé à cause du Covid-19”, explique le Français de 49 ans qui a grandi à Nîmes. “Avec mon loyer exorbitant à West Village, il fallait que je retrouve vite du travail, alors j’ai commencé à faire des livraisons pour Caviar (une application de livraison de plats à domicile)”. Richaud Valls explique avoir toujours pris l’habitude de cuisiner à la maison. Il profite alors de son temps libre début avril pour se réessayer à la préparation d’une baguette, après une première tentative non fructueuse deux ans plus tôt. “C’est dur de trouver une bonne baguette à Manhattan. Je voulais arriver à un produit qui me rappelle celui de mon enfance, avec un pain bien croustillant sur l’extérieur mais léger et aéré à l’intérieur”.

Très fier du résultat, Richaud Valls fait goûter son produit à quelques amis qui le convainquent de se lancer. L’ancien acteur commence par demander une certification de “home processor” fin avril auprès du Département de l’agriculture de l’État de New York, qui lui permet légalement de vendre de la nourriture préparée chez lui. Il propose ensuite ses baguettes en livraison sur l’application Nextdoor, un réseau social entre voisins. Le succès est immédiat. “Je faisais une vingtaine de baguettes par jour dans mon petit four, puis je prenais mon vélo pour aller les livrer encore toutes chaudes en tablier dans le voisinage”, explique le presque quinquagénaire. “Il y a eu beaucoup de bouche-à-oreille. Les gens ont commencé à me reconnaître et à me donner le surnom de “bread-man””, s’amuse Richaud Valls.

L’acteur en reconversion crée alors une page Instagram, richaud_valls, et un groupe WhatsApp (+1 347 335 5400), sur lequel les New Yorkais peuvent passer leur commande. Les demandes arrivent désormais de l’Upper West Side et de Brooklyn. Coup de chance, Richaud Valls a rencontré quelques semaines plus tôt William Jousset, un autre acteur au chômage qui fait lui aussi des livraisons pour Caviar. “Il venait juste de tourner dans la série FBI où il avait un bon rôle, mais l’épisode a été annulé. On a discuté et je sais qu’il a un super vélo électrique. On a décidé que je m’occuperai des livraisons dans le quartier, et que lui ferait les plus longues distances”.

Les deux compères font face à une augmentation de la demande, mais Richaud Valls ne peut pas suivre en cuisine, car son petit four ne peut cuire que deux ou trois baguettes à la fois. “Je racontais cette histoire à des amis début juin à la terrasse du Turks & Frogs à West Village, quand le patron du bar est venu me voir. Il m’a dit qu’il m’avait écouté et qu’il avait un four professionnel à me proposer. Le lendemain il me donnait les clés de son local”. L’ancien acteur, sans aucune expérience en boulangerie, se retrouve alors aux commandes d’une cuisine professionnelle. Il doit sourcer des distributeurs, apprendre à travailler avec de nouvelles matières premières et gérer une production florissante. “Je produis maintenant une centaine de baguettes par jour que je vends au tarif de 12$ les deux, livraison incluse”, explique Richaud Valls. “Je reverse aussi un pourcentage de mes ventes au bar, et je paie William”.

La success-story originale du Français a attiré l’oeil de la presse américaine. Forbes lui a consacré un article le 11 juin qui a encore plus fait décoller ses ventes. Et puisque les bonnes nouvelles s’enchaînent, l’ancien acteur a annoncé le 1er juillet une collaboration avec le restaurant Benoît d’Alain Ducasse. “C’est grâce à Antoine Gournac-Poli, le directeur des opérations internationales de Ducasse, qui m’a contacté après avoir vu l’article”, raconte Richaud Valls. “J’ai ensuite fait des tests de baguette avec la chef de Benoît, Laëtitia Rouabah, avant d’obtenir le feu vert du grand Alain Ducasse pour fournir mes baguettes au restaurant!”.

De son aventure folle, Richaud Valls retient les rencontres et les liens qu’il a tissés dans cette période difficile. “Le confinement a été compliqué à vivre pour tout le monde. J’ai senti que les gens qui commandaient avaient besoin de discuter, de pouvoir échanger. J’ai d’ailleurs fait des rencontres qui vont aujourd’hui au delà de la simple livraison de pain”. Grâce au buzz qu’il a suscité sur internet, le nouveau spécialiste de la baguette avoue avoir été contacté par de nombreux entrepreneurs opportunistes. “J’ai refusé toutes les propositions qui voulaient surfer sur mon nom et sur mon histoire. Je ne veux pas prendre les gens pour des cons”, lâche Richaud Valls, qui étudie la possibilité d’ouvrir un café de quartier qui proposerait des sandwiches en plus des baguettes. “L’objectif ce n’est pas le course au pognon, c’est de créer quelque chose de local qui créé du lien et avec des produits sains”.

[Replay] Les bienfaits, connus et moins connus, d’une éducation bilingue

Lundi 6 juillet, Frenchly organisait un webinaire en anglais traitant des bienfaits, connus et moins connus, d’une éducation multilingue.

Vous pouvez retrouver l’intégralité du webinaire en replay ci-dessus, ou directement sur la page YouTube de Frenchly, notre média dédié aux francophiles anglophones.

Contacter nos expert·es

Tom Faure
Doyen et professeur d’anglais à FASNY, the French American School of New York

Retrouvez ici les sources auxquelles Tom fait référence pendant la présentation.

Contacter Tom pour continuer la discussion sur les effets du bilinguisme : tfaure@fasny.org
Contacter FASNY directement pour en savoir plus sur l’école en elle-même : [email protected]

Mireille Rabaté
Directrice du Lycée International Winston Churchill à Londres

Contacter Mireille : [email protected]
Contacter le Lycée International Winston Churchill pour avoir des informations sur les admissions : [email protected]

Maaike Kaandorp
IBDP Coordinator et professeure d’Histoire et de Theory of Knowledge au Lycée International Winston Churchill à Londres

Email direct : [email protected]

doubleYou! Kids : des assistants virtuels éducatifs qui encouragent vos enfants à réviser oralement

[Article partenaire]

Les enfants encore devant les écrans ? Pas forcément, et c’est pour la bonne cause !

Accompagnez vos enfants dans leur apprentissage des nouvelles technologies en leur montrant qu’elles peuvent être utilisées de façon utile pour eux en soutien scolaire. Spécialiste des EdTech, doubleYou! Kids est une entreprise française qui propose des applications d’éducation qui amènent les enfants à s’exprimer oralement, comme s’ils le faisaient avec un professeur. Le premier de leurs personnages virtuels est un voyageur de l’espace, Léon, avec lequel vos enfants s’amuseront pour devenir fans de maths !

Deux applications sont disponibles sur l’AppStore pour Mac, iPhone et iPad :

Maths 8 : Parle Maths avec Léon : Les enfants de 7 à 10 ans voyageront sur Terre pour assimiler des dizaines de leçons et des centaines d’exercices (plusieurs milliers de questions).

Table 8 : Révise tes tables avec Léon : Ils visiteront la planète de Léon pour devenir experts des tables de multiplication.

Léon est un personnage affectueux qui réagit à ce que dit ou fait l’enfant en montrant ses émotions. Il ne juge jamais et encourage toujours ! En cas d’erreurs lors des exercices, Léon donnera des indices pour que ce soit l’enfant qui trouve lui-même les bonnes réponses. Les enfants peuvent jouer à faire des Maths en réalité virtuelle et augmentée en contrôlant le vaisseau de Léon. Ils peuvent aussi utiliser les applications entièrement en vocal, sans avoir à regarder l’écran.

Confidentialité
Aucune information d’identité numérique n’est demandée pour utiliser les applications (mail, identification Facebook, …). Les seules informations stockées par les applications concernent le déroulement du scénario et restent en local sur l’appareil. La reconnaissance vocale n’est activée que lorsque Léon pose une question ou que l’enfant prend l’initiative de parler à Léon.

Bonne nouvelle pour les expatriés : Léon est bilingue français/anglais !

Les programmes de Maths intégrés dans Math 8 ont été élaborés par des Professeurs des Écoles et sont conformes à ceux de l’Education Nationale. Pour la version US, ils ont été adaptés aux vues des recommandations du Common Core State Standards.

Modes de fonctionnement
VOCAL : Léon parle et l’enfant lui répond oralement (nécessite l’accès à Internet).
CLAVIER : Léon parle et l’enfant lui répond via un clavier tactile (fonctionnement entièrement en local).
SILENCIEUX : Léon parle dans une bulle et l’enfant lui répond via le clavier tactile.

Un système de progression adapté à chaque enfant

Un système de progression intelligent est intégré à Math 8, prenant en compte les lacunes et les points forts de chaque enfant. En fonction des résultats des exercices, Léon propose à l’enfant de réviser ou de progresser dans les matières les plus pertinentes, pour qu’il puisse atteindre les objectifs de chaque niveau (3 défis disponibles : Bronze, Argent, Or). L’enfant peut également, de lui-même, demander oralement à Léon de jouer les sujets et les exercices dont il a le plus envie : calcul mental, problèmes, mesures, etc. mais aussi des exercices sous l’eau, sur la banquise, ou chez soi en réalité augmentée.

Suivre les progressions de l’enfant avec iMessage
Math 8 et Table 8 permettent aux parents ou aux enseignants d’envoyer des leçons et des exercices aux enfants dans leur fil de conversation iMessage, qui seront exécutés avec l’enfant soit dans leur propre fil de conversation, soit dans leur application iMessage. Léon répondra aux parents en vocal en leur donnant les résultats des exercices directement dans leur fil de conversation.

 

Math 8 est téléchargeable gratuitement avec un ensemble de contenus freemium.

Les programmes complets de Math 8 sont disponibles soit par un abonnement de $2.49 à $18.49 selon la formule, soit par l’achat d’un pack éducatif à $8.99 (Bronze, Argent, Or). Le passage Français/Anglais en cours de scénario est activable par un in app purchase de $3.99.

Table 8 est une application FR/US payante à $1.99.

Math 8 et Table 8 sont en cours d’adaptation pour android. D’autres applications sont en cours de développement, comme un assistant vocal dédié aux enfants déficients visuels, et un autre assistant virtuel pour l’apprentissage de l’anglais et du français.

Retrouvez Léon sur Instagram et Facebook !

Des questions ?
Visitez doubleyoukids.com ou contactez l’équipe doubleYou! Kids par mail : contact@doubleyoukids.com

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Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

Voyage dans les villes fantômes autour de Las Vegas

Las Vegas est avant tout la ville des casinos, des spectacles et en général de la démesure. Mais “Sin City” possède aussi d’autres trésors : les villes fantômes ou ghost towns. Le Nevada n’a pas échappé à la ruée vers l’or et des villes sont sorties de terre au rythme de la découverte de mines et de filons. A moins de trois heures de route de Las Vegas, on peut se plonger dans une ambiance unique.

Nelson, la plus proche des Ghost Towns

A 45 minutes de Las Vegas sur la route 165, en direction de Boulder, dans Eldorado Canyon, Nelson est la plus proche des ghost towns. Créée par les Espagnols en 1775, la ville s’est développée autour d’une mine d’or active jusqu’en 1940, date à laquelle ses habitants sont partis. Après des décennies d’abandon, la ville a été rachetée en 1994 par Tony and Bobbie Werly. Les deux frères ont reconstruit des bâtiments pour en faire une attraction touristique. Ils ont même restauré la mine de Techatticup et proposent une visite qui vaut le détour.

Dans la ville de Nelson, les propriétaires ont rénové plusieurs bâtiments dont cette vieille grange.

Et pour ceux qui aiment frissonner, Nelson avait la réputation d’être une ville violente en raison de l’exploitation de la mine et du passage de déserteurs durant la Guerre Civile. Nelson a également été le fief de Queho, un hors-la-loi natif américain dont le corps a été retrouvé dans une grotte près de la ville. En 2001, le site a également accueilli le tournage du film “3000 Miles to Graceland” avec Kurt Russel et Kevin Costner.

En plus des vieux bâtiments, la particularité de Nelson est de montrer toutes sortes d’objets anciens racontant l’histoire de l’Ouest américain.
A Nelson, deux carcasses d’avions côtoient de nombreuses voitures de différentes périodes comme de vieilles Chevrolet des années 40.

Rhyolite sombre avec la panique financière

Pour atteindre la ville de Rhyolite, il faudra rouler un peu plus longtemps au nord ouest de Las Vegas. Située à proximité de la 95 aux portes de la Death Valley, cette ville fantôme a compté jusqu’à 5 000 habitants dans sa période la plus prospère. “La faillite des banques en 1907 a précipité la fin de la ville”, explique Richard Stephens, en charge du musée à l’entrée de la ville. En 1916, l’électricité sera coupée marquant définitivement son abandon.

La gare de Rhyolite et son style architectural hispanique. Le dernier train est passé en juillet 1914.

Aujourd’hui, Rhyolite est l’une des villes fantômes les plus visitées de la région grâce aux œuvres d’artistes comme le Belge Albert Szukalski qui, en 1984, a réalisé des sculptures de fantômes accueillant les visiteurs. Surtout, la ville est plutôt bien conservée. On se croirait revenu plus de cent ans en arrière avec la banque, l’école, la gare et son architecture hispanique, les magasins ou encore la prison. A ne pas rater non plus, la maison de Tom T. Kelly construite avec 50 000 bouteilles de bière et de liqueur.

A l’entrée de Rhyolite, les visiteurs peuvent passer par le musée de la ville. Tout autour, on peut y voir les sculptures de fantômes réalisées en 1984 par l’artiste belge Albert Szukalski.
Gold Point et la ruée vers l’or

Dernière étape : Gold Point. Depuis Las Vegas, il faut compter environ 3h de route au nord ouest en passant par la 95 avant de bifurquer sur la route 266. Ancienne ville minière rachetée par Herb Robbins, Gold Point promet de vivre l’expérience de l’Ouest américain avec ses vieilles mines. Les touristes peuvent découvrir la ville et ses nombreux bâtiments rénovés et visiter le musée.

Une vue de la ville fantôme de Gold Point à 3h de route de Las Vegas. Cerise sur le gâteau, il est même possible de séjourner dans des cabines de mineurs restaurées (à partir de 160 dollars la nuit). Les camping-cars et les tentes sont aussi les bienvenus. Grâce à son emplacement au beau milieu des montagnes et du désert, Gold Point offre aussi de très beaux sentiers de randonnée. 

Une cabine de mineur restaurée à Gold Point. Les visiteurs peuvent y passer la nuit. Crédit photo : Vivaverdi

Georges Masraff, un étoilé dans les cuisines de l’hôpital Lenox Hill

Que se passe-t-il quand un chef-cuisinier perd son goût et son odorat à cause de la Covid-19 ? “C’est emmerdant“, admet Georges Masraff, qui a contracté le virus fin mars.

Mais il faut bien plus qu’une pandémie internationale pour abattre ce chef aux mille vies. Depuis 2019, il s’occupe des cuisines de l’hôpital Lenox Hill (Upper East Side de Manhattan). Il y a vécu la tempête Covid aux premières loges. Le virus a plongé l’hôpital en situation de branle-bas de combat. Il a fallu du jour au lendemain accroitre de 450 à 600 nombre de lits disponibles, quitte à vider des bureaux et des salles de conférences.

Depuis la cuisine, où il gère 37 chefs et une centaine de livreurs qui apportent les repas aux chambres, Georges Masraff était sur le qui-vive. “Il y avait une ambiance anxiogène, se souvient-il. En cuisine, il y avait cependant quelque chose de motivant. C’était le moment où jamais de prouver que la nourriture pouvait aussi être de la médecine. On se disait: essayons de faire du mieux possible ! C’est peut-être le dernier repas des patients“.

Que vient faire un chef étoilé dans les cuisines d’un hôpital ? “Je me fixe des défis et les surmonte“, répond Georges Masraff. Après une longue carrière internationale de chef et de consultant qui l’a mené dans le monde entier, il a eu le “déclic” pour le monde peu sexy de la restauration hospitalière lors d’une hospitalisation pour une opération au genou il y a quelques années. “Le menu était normal. Poulet, poisson, etc… J’ai commandé en me disant qu’il n’y avait aucun espoir pour que ce soit bon, comme les cuisines étaient au rez-de-chaussée. Mais j’ai été agréablement surpris. C’était simple mais délicieux!“, se souvient-il.

C’est aussi une manière de boucler la boucle. Avant de se lancer dans la cuisine sur le tard, Georges Masraff a étudié la médecine à Paris en plein Mai-68. Refusant d’être le médecin plan-plan qui “fait des ordonnances pour que le gars puisse prendre quatre jours de congé pour voir sa copine“, il rejoint l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF), avec laquelle il voyage en Inde et en Afrique. De retour en France, il se lance dans la cuisine, “ma passion depuis toujours“. Il contacte directement les plus grands restaurants étoilés. Taillevent le recrute. Il part ensuite faire son compagnonnage chez Troisgros et d’autres stars de la gastronomie en France, en Italie et en Allemagne. C’est le début d’une longue aventure pour le jeune chef qui finit par remporter deux étoiles avec son restaurant parisien le Quai des Ormes.

Sa carrière le mène en 1985 à New York où il s’occupe notamment de Tavern on the Green (restaurant légendaire de Central Park) et de Windows on the World, dans la Tour Nord du World Trade Center. “Je suis arménien d’origine. Nous sommes persécutés depuis 700 ans. On m’a toujours dit qu’il fallait avoir une valise dans le couloir pour être prêt à partir“. De fait, il est sur les routes depuis qu’il a 5 ans, quand son père diplomate l’a mis dans un avion pour la France sur fond de turbulences politiques en Egypte dans les années 1950.

En 2019, un autre chef étoilé français, Bruno Tison (ancien du Plaza Hotel), qui supervise depuis 2018 les restaurants du groupe hospitalier Northwell Health, auquel appartient Lenox Hill, fait appel à lui pour revoir le menu. Chef Masraff fait la part belle aux produits frais et sains pour aider les patients à guérir. “La moitié de ce qu’ils servaient venait de boites et de sacs en plastique. Je n’ai plus rien acheté de Bonduelle !, s’exclame-t-il. Il faut que les médecins sachent quoi offrir après les médicaments. Les médicaments, c’est bien, mais si c’est pour continuer à manger des trucs frits après, cela ne sert pas à grand chose !”.

Chaque jour, il sert “600-700 repas“, sans compter les nombreuses réceptions organisées au sein de l’hôpital. En temps normal, il travaille beaucoup, mais le 28 mars, la Covid-19 finit par le rattraper. “Je suis rentré chez moi, j’avais une fièvre terrible. Je toussais. Le lendemain, j’étais aux urgences“. À 75 ans, “je pensais que j’étais bon pour la casse“. Heureusement, son état de santé ne nécessite pas d’hospitalisation. De retour au travail quelques semaines plus tard, il doit cependant composer avec la perte de goût et d’odorat caractéristique du Covid-19. “Trente fois par jour, on vient avec une cuillère pour me demande de goûter. Comme les aveugles, on compense avec d’autres sens: j’ai utilisé ma mémoire gastronomique pour me rappeler du goût. Je regardais l’aspect, la consistance… Il fallait aussi trouver quelqu’un dans l’entourage en qui j’avais confiance pour confirmer mon ressenti“.

Quand il n’est pas à New York, le chef aime se ressourcer dans sa maison de Cutchogue, sur le littoral de Long Island. Il envisage un jour d’y lancer des visites touristiques écologiques centrées sur la découverte des vignes locales. “Je cherche à me prouver sans arrêt. Aucun de mes parents n’était dans la restauration. J’ai ouvert le plus petit hôtel de France, à Trébeurden (Côtes-d’Armor), et on en a fait un Relais-et-Châteaux, dit-il. La Bible nous demande: qu’as-tu fait de ton talent ? Il faut donner du sens à notre vie“.

15 idées pour fêter Bastille Day à New York (en gardant vos distances)

Il n’y aura à New York ni concours de pétanque, ni bal, ni “street fair” et longues heures en terrasse à siroter des boissons anisées. La faute à la Covid-19. Mais ce n’est pas une raison pour renoncer à fêter le 14 Juillet. A l’initiative du Consulat général de New York, United 4 Bastille Day, dont French Morning est partenaire, réunit tous les évènements organisés, en ligne pour la plupart, pour célébrer la Fête nationale française en ces circonstances particulières pendant toute une semaine, du 10 au 17 juillet.

14 Juillet créatif

Les organisateurs ont fait preuve d’imagination pour inventer des évènements inédits et originaux. Vous pourrez par exemple retrouver la créatrice de mode Anne Willi qui, chaque jour du 10 au 17 juillet, vous permettra de suivre tout le processus de création de sa prochaine collection d’été, étape par étape. A suivre sur Instagram IGTV.

Le chorégraphe ivoirien Jean-Paul Jean-Paul Mehansio organisera une grande “dance party” virtuelle, célébrant musique et danse d’Afrique de l’Ouest pour un bal virtuel:  Afropeps Ball. Cet évènement, qui s’adresse aux petits comme aux grands, est organisé par la FIAF, qui faute de pouvoir tenir sa traditionnelle street fair  de la 60ème rue organise un grand nombre d’évènements en ligne. Liste complète ici.

Le compositeur Philippe Treuille propose lui de vous emmener sur le chemin de la création musicale pour une session à destination des enfants -mais aussi des plus grands. Il expliquera comment on écrit pour un orchestre. Mercredi 15 juillet à 5pm.

14 juillet historique

Vous pourrez aussi en profiter pour prendre une bonne leçon d’histoire. Français du Monde-ADFE organise une conférence pour tout savoir sur la Marseillaise, par Francis Dubois (Mercredi 15 juillet à 6pm). Clément Thiery, journaliste à France Amérique, discutera lui de la réputation de “loosers” historiques des Français aux Etats-Unis: “The French, History’s all time losers’?” (Mercredi 15 juillet à 5 pm). De son côté, Le Petit Journal reçoit Elsa Stephan, enseignante à Columbia University, pour parler des femmes dans la Révolution française. Le 13 juillet à 13h.

14 juillet culturel

Mardi 14 juillet, à 11 am, JP Linguistics organise une conférence avec le MET: “Discussing French Art”. Cette séance fait partie d’une journée entière organisée par l’école de langue en collaboration avec Time Out NY. De 9am à 5 pm, les sessions vont s’enchaîner, en direct sur le compte Instagram de Time Out pour parler culture, art de vivre et, bien sûr, langue française.

Jeudi 16 à 12 pm, l’artiste Vicky Colombet discutera avec la conservatrice du Musée Marmottan, Marianne Mathieu, de son exposition à venir, en dialogue avec Claude Monet. Le même jour, à 6pm, la sculptrice Anne de Villemejanne discutera processus de création avec l’historienne de l’art Barbara Stehle.

14 juillet gourmand

Vous aurez le choix si vous voulez cuisiner bleu-blanc-rouge. Le chef Jean-Louis Gérin propose de venir faire la cuisine chez vous pour un dîner de gala à domicile et -si vous le souhaitez- de vous faire participer en tant que sous-chef. Le chef de Ladurée, Jimmy Leclerc vous propose d’apprendre à réaliser un ispahan; le chef pâtissier Nicolas Botomisy  vous apprendra à confectionner une tarte tatin; Sébastien Baud, chef du Consulat, vous livrera les secrets du flan pâtissier; Frédéric Aumenier vous apprendra à réaliser une recette exclusive comme dans les cuisines d’un 3 étoiles Michelin.

Retrouvez la liste complète des évènements sur Sorteer.com.

[Replay] La Bande FM: Can we agree to disagree?

Pour ce nouvel épisode de La Bande FM, nous avons reçu Agathe Laurent et Sabine Landolt, auteures de “Can we agree to disagree”, un livre consacré aux différences franco-américaines dans le cadre du travail. Et en première partie d’émission, Peggy Feehan, directrice du CODOFIL, l’agence publique chargée de promouvoir l’éducation bilingue en Louisiane, nous a parlé de l’impact de la suspension des J-1 sur les programmes et écoles bilingues de l’Etat et de ses efforts pour sauver la rentrée.

A voir sur YouTube:

Ou retrouvez l’épisode en podcast:

Listen to “Can we Agree to Disagree: les différences culturelles au travail” on Spreaker.

French Boss, épisode 23. Marjorie Hamelin: “Nous sommes des détectives”

French Morning renoue le contact avec ses French Boss. Et les mois à venir vont nous donner une photographie de l’état dans lequel la pandémie a laissé ces entrepreneurs français de l’étranger.
Et cette semaine, pour le 23ème épisode d’une série inaugurée en mars 2019, nous accueillons Marjorie Hamelin… Souriante comme elle l’était avant la pandémie. Parce-que, bien que toute jeune, sa société de service – dont l’activité s’appuie essentiellement sur la technologie – est sortie de cette période plutôt renforcée. Son activité de business development (mise en relation entre investisseurs et entrepreneurs) a même subi une réelle embellie. Jamais les conférences virtuelles n’ont été un frein à sa progression. Durant son confinement à San Francisco, Marjorie Hamelin a même embauché un collaborateur supplémentaire.
Listen to “Episode 23: Marjorie Hamelin” on Spreaker.

Après “La Folie”, Roland Passot n’est pas prêt de raccrocher son tablier

Le 15 mars dernier, “La Folie”, le restaurant français le plus célèbre de San Francisco, servait son dernier repas, après 32 ans de gastronomie sur Russian Hill. Le lendemain, la Californie entrait en confinement, pour contrer l’épidémie de coronavirus. “Le bon dieu était au dessus de nous!“, s’exclame Roland Passot, le chef de “La Folie”. “Nous avions décidé de ne pas renouveler notre bail à son expiration, pour nous arrêter dans nos propres termes, au plus haut niveau. J’ai 65 ans cette année, et je veux commencer à vivre.

Roland Passot peut en effet se vanter d’avoir une carrière bien remplie. Originaire de la région lyonnaise, il débarque aux Etats-Unis en 1979 pour travailler au “Français”, un restaurant situé à Wheeling, près de Chicago : “Jean Banchet, le chef du “Français”, était un peu le Paul Bocuse des Etats-Unis. Il m’a fait énormément travailler, pour 250 dollars par semaine. Ça me paraissait mirobolant à l’époque.” Après un détour par Los Angeles, puis San Diego, Roland Passot devient chef de cuisine au “Castel”, à San Francisco : “C’était un restaurant unique : je faisais venir mes haricots verts, mes fraises des bois, mes poissons de Rungis, avec parfois du foie gras dissimulé dans leurs ventres. La qualité était exceptionnelle, on recevait beaucoup de stars au Castel. J’étais jeune, et j’ai vite pris la grosse tête“, reconnaît-il maintenant. Une attitude qui lui coûtera sa place à la tête du French room, un restaurant gastronomique de Dallas : “Je pensais que j’étais intouchable, jusqu’au jour où je me suis disputé avec les propriétaires qui s’étaient plaints de l’attente. J’ai été foutu à la porte, escorté par des hommes armés.

Roland Passot se lance alors dans une aventure culinaire différente, en montant une entreprise de traiteur. “On a servi le prince Charles, Ross Perot, le premier ministre chinois, mais la restauration me manquait tellement…” En 1988, une occasion se présente à lui à San Francisco: il reprend “La Camargue”, un restaurant français situé sur Polk street, et sa femme le rebaptise “La Folie”, car elle estimait qu’ouvrir un établissement à San Francisco était un pari osé. “Surtout avec seulement 45,000 dollars en poche…“, rappelle-t-il, avec nostalgie. Le 2 mars 1988, “La Folie” ouvre, honoré de la présence du chef américano-autrichien Wolfgang Puck. Roland Passot, autrefois baptisé “the bad boy of Dallas” s’est assagi, et entend servir une cuisine française de qualité.

Le tremblement de terre de 1989 ravage l’économie, et Roland Passot doit revoir temporairement ses ambitions à la baisse : pour survivre, il propose un menu fixe à 25 dollars pour trois plats. Grâce à des critiques excellentes, “La Folie” se fait vite une place dans la scène culinaire san franciscaine: “Dans les années 90, un de mes plats phares était le rôti de caille et de pigeon. Les grenouilles et les escargots étaient mon hommage à Bernard Loiseau. On venait aussi beaucoup pour la blanquette de ris de veau et de homard.

François Hollande en visite à San Francisco, devant le restaurant La Folie. A droite, on reconnaît Emmanuel Macron.

Parmi les événements les plus marquants en tant que chef à “La Folie”, Roland Passot se rappellera toujours de la visite du Président Hollande, en 2014: “On m’avait dit de préparer un déjeuner pour 20-22 personnes. Ils sont arrivés à 60: Macron, Montebourg, les services secrets, la presse! Il a bien fallu nourrir tout le monde, alors je leur ai fait des croque-monsieur…mais au homard!“. Robin Williams, Robert de Niro, Jim Carrey ont tous fait honneur aux plats de Roland Passot. “Mon livre d’or est bien garni!“, souligne-t-il. “A Bill Clinton, qui passait de table en table pour saluer les autres convives, j’ai dit que je cherchais un nouveau maître d’hôtel et qu’il ferait bien l’affaire!

Si le chapitre “La Folie” est bel et bien clos, Roland Passot fourmille d’idées : en plus de ses autres restaurants (“Left Bank”, “LB Steak”, “Meso”), il envisage d’organiser des tours culinaires à Paris, en Alsace en Bourgogne, en Champagne. “Je pense également à faire des dîners un peu exclusifs, à la maison, pour 4-6 convives. Ou pourquoi pas écrire un livre de mémoires, avec des recettes. Ou peut-être faire de la télé, et y donner des cours de cuisine ?” La retraite attendra…

 

Suspensions des visas aux Etats-Unis: les questions que vous vous posez -et leurs réponses

Entre le “travel ban” (interdiction d’entrer aux Etats-Unis pour les voyageurs venant d’Europe) mis en place pour des raisons sanitaires, les suspensions de cartes vertes décidées par Donald Trump il y a deux mois et celles des visas de travail la semaine passée, il y a de quoi être perdu. Pour vous aider à vous y retrouver, nous avons recensé les questions que vous nous posez le plus souvent, par email ou lors de nos webinaires et émissions sur le sujet, et consulté avocats et experts.

1/Les visas en cours de validité sont-ils suspendus?   

Non! Tout visa déjà attribué (que son titulaire soit sur le territoire américain ou pas) est toujours valide. Par ailleurs, il demeure possible de demander une extension, un renouvellement ou un transfert vers un autre type de visa, si le titulaire est déjà présent aux Etats-Unis.

2/ J’ai une demande de visa O en cours. Suis-je concernée par la suspension?

Non: pour le moment, sont suspendues jusqu’à la fin de l’année les délivrances de : visa d’immigrant (cartes vertes); visas H-1B, H-2B, L et J. Les autres visas restent autorisés: O (“capacités extraordinaires”, souvent appelé “visa d’artiste”); E (investisseurs); F (étudiants), etc…

3/ Je suis aux Etats-Unis sous visa J-1; mon conjoint doit me rejoindre. Pourra-t-il obtenir son visa?

A priori non: les visas de “dependent” (conjoint ou enfant) sont également concernés par la suspension. Il s’agit des visas H-4, J-2 et L-2.

4/ Je dois commencer comme V.I.E (Volontaire International en Entreprise) en septembre. Suis-je concerné?

Les V.I.E (système subventionné par l’Etat français) reçoivent aux Etats-Unis un visa J-1. Ils sont donc concernés par cette suspension. Vous ne pourrez donc commencer votre V.I.E à la date prévue, sauf si vous êtes déjà en possession de votre visa, délivré par un consulat américain.

Il existe plusieurs catégories de visas J-1 : stagiaire (“intern” ou “trainee”, selon les cas; professeur (notamment dans les écoles franco-américaines); au pair; animateur de camp (“camp counselor”); jobs d’étudiants (“summer work travel”). Tous ceux-là sont visés par la suspension. D’autres sont en revanche épargnés: étudiants en médecine; élèves du secondaire en échanges longue durée.

5/ Mon Visa J-1 arrive à échéance. Je suis actuellement en France. Puis-je le renouveler?

Si votre visa J-1 était toujours valide au 23 juin, oui, vous pourrez obtenir votre renouvellement même si vous n’étiez pas aux Etats-Unis à cette date. Mais concrètement, pour pouvoir l’obtenir, il faudra que les consulats aient repris les rendez-vous. Et même une fois votre visa obtenu, il faudra que les frontières soient rouvertes (lire ci-dessous). Par ailleurs, si votre visa était déjà expiré au 23 juin, vous ne pourrez demander le renouvellement avant le 31 décembre prochain.

6/ Je suis en France; j’ai reçu mon visa L-1. Puis-je venir aux Etats-Unis?

Oui selon la dernière proclamation: vous n’êtes pas concernée par la suspension car vous étiez déjà titulaire d’un visa valide le 23 juin, lors de l’entrée en vigueur. En revanche, vous êtes affecté par le “travel ban” qui interdit l’entrée sur le territoire américain à toute personne étrangère ayant séjourné en Europe dans les 15 jours précédents (à l’exception de titulaires de cartes vertes). Pour pouvoir entrer aux Etats-Unis il vous faudra donc attendre que ce travel ban soit levé. Il n’y a aucune date pour le moment, mais le fait que l’Union européenne vienne d’étendre l’interdiction d’entrée aux personnes en provenance des Etats-Unis ne laisse pas augurer d’une levée rapide côté américain.

7/ Je suis aux Etats-Unis en visa H1-B mais celui-ci doit expirer prochainement. Que puis-je faire? 

La nouvelle réglementation n’interdit pas de demander une extension du statut H-1B. C’est à votre employeur de le faire (il en est de même pour les visas L). Cette extension peut aller jusqu’à 240 jours au-delà de la durée de validité initiale du visa (techniquement, la date du I-94).

8/ Je suis aux Etats-Unis en visa L. J’ai une demande de carte verte en cours. Sera-t-elle affectée?

Outre l’interdiction de délivrance des visas H-1B, H-2B, L et J, la proclamation a reconduit la suspension de délivrance des cartes vertes en vigueur (“permanent resident”) depuis avril. Cependant, cela ne s’applique qu’aux personnes actuellement à l’étranger. Les procédures en cours (ou à venir) pour des personnes présentes aux Etats-Unis ne sont donc pas affectées (techniquement, il s’agit d’un  “I-485 Adjustment of Status Application”).

9/ J’ai été tirée au sort le 1er avril lors de la loterie des visas H-1B. Est-ce que ce décret remet en cause ce tirage au sort?

A priori, le processus se poursuit normalement: les dossiers tirés au sort vont continuer d’être étudiés par l’USCIS et les visas pourront être accordés. En revanche, les personnes concernées ne pourront dans les faits pas entrer sur le territoire américain avant le 31 décembre 2020, ou plus tard si le décret devait être étendu.

10/ Je dois partir étudier aux Etats-Unis à la rentrée 2020. J’ai besoin d’un visa d’étudiant (F1). Vais-je pouvoir partir?

Les visas F1 ne sont pas suspendus. En revanche, les consulats américains étant pour l’heure fermés, il n’est pas possible d’obtenir de visa pour le moment. “Pour l’heure nous n’avons pas de date de reprise de ces services dans les consulats” nous précise de Département d’Etat.

11/ J’ai une demande en cours de L-1. Ma “petition” a été acceptée et j’attends depuis un rendez-vous au consulat qui n’a pu m’être donné en raison de la crise du coronavirus. Suis-je concerné par le ban. 

Oui. Seules les personnes titulaires du visa (“tampon” dans leur passeport) sont exclus de la suspension de délivrance. Dans votre cas, vous n’êtes pas encore titulaire du visa, vous devrez donc attendre -au moins- jusqu’au 31 décembre 2020 pour pouvoir l’obtenir.

12/ Je suis en France en ce moment (et y étais le 23 juin). J’ai visa étudiant encore valable mais j’attends un visa J-1. Y aurai-je droit?

Non: après quelques tergiversations, l’administration a publié mardi 30 juin un amendement à la proclamation présidentielle indiquant que seules les personnes titulaires des visas H, J et L étaient concernées par cette exemption. Dans votre cas, votre visa F-1 ne vous autorise pas à demander un J-1. Il vous faudra attendre jusqu’au 31 décembre prochain (au moins).

13/ J’étais aux Etats-Unis avec un visa L-1 au 23 juin 2020. Celui-ci expire prochainement. Puis-je voyager en France et renouveler mon visa là-bas (quand les consulats auront rouvert)?

A priori oui, mais une série de tweets du State Department a semé la confusion en semblant suggérer que le seul de voyager ferait tomber les personnes dans votre cas sous le coup du décret présidentiel de suspension des visas. L’AILA (American Immigration Lawyers Association) a notamment réagi en critiquant ces tweets qui semblent contraire à la lettre de la proclamation. Mais dans le doute, nombre d’avocats spécialisés conseillent pour l’heure à leurs clients de ne pas quitter le territoire américain s’ils ont besoin d’un renouvellement de visa. (Comme dit plus haut, il est possible d’obtenir une prolongation du permis de travail aux Etats-Unis auprès de l’USCIS).

Pourquoi y a t-il autant de feux d’artifice illégaux en ce moment aux Etats-Unis ?

Chaque 4-Juillet c’est la même tradition, les Américains célèbrent leur fête nationale avec des feux d’artifice grandioses à travers tout le pays. Mais cette année, certains n’ont pas attendu le jour de l’Indépendance pour allumer la mèche. De New York à Boston jusqu’à San Francisco, il ne se passe pas un soir sans que des dizaines de fusées et de pétards explosent dans les rues. Alors pourquoi y a t-il autant de feux d’artifice ces jours-ci ?

“Nous avons effectivement constaté une augmentation des ventes”, déclare Joe Van Oudenhove, directeur général de Sky King Fireworks, une chaîne proposant des feux d’artifice avec plusieurs magasins en Pennsylvanie. Ce professionnel du métier explique que beaucoup de ses clients viennent de New York et du New Jersey, deux Etats ou la vente et l’utilisation de ces engins pyrotechniques est interdite. “Les gens sont enfin libres de leur mouvement après avoir été confinés pendant des semaines, et ils sont prêts à prendre leur voiture pour venir jusqu’ici pour acheter des feux d’artifice”. L’utilisation généralisée et intensive des feux d’artifice serait donc une manière de casser l’ennui lié au Coronavirus, puisque “tout ce qui est lié à l’amusement et au divertissement a été annulé”, estime Joe Van Oudenhove. “Nous sommes également une nation patriote et résiliente. Beaucoup de régions sont en train de rouvrir après des mois difficiles, et les gens veulent tout simplement célébrer ça”, ajoute l’entrepreneur.

A New York, la demande de feux d’artifice est tellement forte qu’un marché parallèle s’est développé. “J’ai discuté avec deux de mes voisins qui reviennent d’un barbecue en Pennsylvanie. Là-bas, c’est un feu d’artifice acheté, deux offerts. Ils sont revenus avec une grosse cargaison et m’ont proposé d’en acheter”, expliquait la journaliste new-yorkaise Hannah Sheehan, qui vit à Brooklyn dans le quartier de Flatbush, le 22 juin. Le sujet passionne les médias américains. Le New-Yorker a interrogé un revendeur le 29 juin, qui raconte avoir acheté pour $1200 de feux d’artifice en Pennsylvanie avant de les revendre deux fois plus cher autour de Brooklyn. “L’argent rentre bien en ce moment”, confie l’homme qui garde l’anonymat. “Les gens ont toujours fait fêter des pétards. Mais cette année, ils y vont fort. Ils ont trop besoin de sortir”. 

Les explosions quotidiennes de fusées et de pétards tapent sur les nerfs de beaucoup d’Américains. A New York, la ville a recensé 13 109 plaintes liées au bruit en juin, contre seulement 30 au cours du même mois l’année dernière. A Boston, les autorités ont reçu près de 8000 appels à la même période, 2700 à San Francisco. L’utilisation illégale des feux d’artifices peut parfois mal tourner. Un enfant de trois ans a été sévèrement brûlé dans le quartier du Bronx à New York alors qu’un jet de fusée est rentré par la fenêtre ouverte de sa chambre dans la nuit du 24 juin. Idem à Cleveland, où un jeune homme de 21 ans est entre la vie et la mort après avoir fait explosé des feux d’artifice près de son visage le 23 juin.

Certains Américains préfèrent user de théories du complot plutôt que de chercher à comprendre pourquoi des feux d’artifice explosent en ce moment partout aux Etats-Unis. Parmi eux, le rappeur Wale originaire de Washington, qui a tweeté le 20 juin à ses six millions d’abonnés que “trop de gens se plaignent de feux d’artifice en même temps dans plusieurs villes. Il se passe quelque chose”. “Mes voisins et moi-même pensons que cela fait partie d’une attaque coordonnée de la police contre les communautés noires et de couleurs”, a tweeté le lendemain le romancier Robert Jones Jr., en faisant référence aux manifestations du mouvement Black Livers Matter à New York. “Ils veulent déstabiliser et désorienter le mouvement”. L’auteur américain a supprimé ses tweets depuis.