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Los Angeles 2025 : Les temps forts à ne pas manquer

Culture, transports, événements sportifs… voici l’essentiel des événements à ne pas manquer cette année à Los Angeles.

Dataland, le premier musée de l’Intelligence Artificielle

C’est une ouverture attendue. L’artiste Refik Anadol révélera dans quelques semaines, dans le quartier de Downtown, Dataland, le premier musée au monde entièrement dédié à l’IA au sein du complexe The Grand LA dessiné par Frank Gehry et situé juste en face du Walt Disney Concert Hall. Figure du mouvement artistique généré par l’IA, l’artiste qui a récemment imaginé une œuvre pour le stade Intuit Dome à Inglewood, proposera sur une surface de 1900m2, quatre galeries sous des hauteurs de plafond de 10 mètres où seront organisées des expériences immersives nées de l’intelligence artificielle. « Un musée à l’intersection de l’imagination humaine et du potentiel créatif des machines, résume-t-il, capable d’établir un nouveau modèle pour les institutions culturelles à l’ère numérique ».

La FIFA Club World Cup 2025

© Rose Bowl Stadium

Tout nouveau tournoi de football, la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA 2025, s’invite à Los Angeles en juin prochain. Organisé du 14 juin au 13 juillet dans une dizaine de villes aux États-Unis – de LA à New York en passant par Seattle, Cincinnati, Atlanta, Nashville, Miami, Orlando, Charlotte, Philadelphie, Washington DC -, l’événement réunira 32 équipes parmi les plus cotées au monde avec Chelsea, le Real Madrid, le PSG ou encore l’Inter Milan. Coup d’envoi à Los Angeles au Rose Bowl Stadium (88 500 places) le 15 juin avec le match du PSG face à l’Atlético de Madrid. L’équipe parisienne rejouera également le 25 juin contre le Botafogo, l’équipe brésilienne de Rio. Six rencontres au total sont prévues à Los Angeles.

Le Metro Transit Center à l’aéroport LAX 

Le Metro Transition Center à l’aéroport LAX, un projet pharaonique. © Metro.net

Au premier trimestre 2025, l’aéroport de LAX dévoilera son projet de nouvelle gare qui connectera les lignes de métro K et C à la station LAX Metro Transit Center, actuellement en phase terminale de construction à l’angle de la 96e rue et d’Aviation Boulevard. Une station qui proposera une connexion directe avec le LAX automated people mover system, une ligne de train surélevée et en plein air longue de trois kilomètres qui emmènera les passagers vers le terminal central de l’aéroport. Prévue pour 2023, l’ouverture de la ligne, retardée à janvier 2026, transportera près de 30 millions de passagers par an. Le budget pharaonique d’abord estimé à 900 millions de dollars, a été revu à la hausse pour atteindre les 3 milliards de dollars.

Harry Potter à Hollywood

Jouée pour la première fois à Londres en 2016 et véritable succès à New York, la pièce en quatre actes « Harry Potter et l’Enfant maudit » s’invite à Hollywood pour la première fois du samedi 15 février au dimanche 22 juin au Pantages Theater. L’occasion de retrouver les héros de la saga – Harry, Ron et Hermione – 19 ans après les événements du dernier roman de la série, Harry Potter et les Reliques de la mort.

Destination Crenshaw, un musée en plein air

Los Angeles célèbre l’héritage noir en 2025 avec la réalisation d’un couloir de 2 kilomètres sur Crenshaw Boulevard, axé sur l’art, l’histoire et la culture de la communauté noire de la ville. Situé au sud de LA, le projet baptisé Destination Crenshaw et estimé à 100 millions de dollars, prévoit la création d’un parc végétalisé baptisé Sankofa Park, « d’espaces communautaires » et présentera environ 100 œuvres d’artistes noirs dont celles de Charles Dickson, Maren Hassinger, Alison Saar et Brenna Youngblood.

Beverly Hills, enfin desservi par le métro

C’est une petite révolution dans les transports en commun à Los Angeles. Fin 2025, la nouvelle station de métro Wilshire/La Cienega sera inaugurée, permettant pour la première fois aux passagers de joindre Downtown et Koreatown au quartier de Beverly Hills. Une extension de la Ligne D qui se poursuivra en 2026 avec les ouvertures programmées des stations Wilshire/Rodeo et Century City/Constellation Station, puis en 2027 avec une nouvelle phase d’extension vers Westwood.

Lucas Museum of Narrative Art et LACMA repoussés à 2026

L’ouverture du Lucas Museum of Narrative Art repoussée à début 2026. © Alexis Chenu

À Exposition Park, au sud de Downtown, l’architecture du vaisseau spatial du Lucas Museum of Narrative Art est aujourd’hui en phase de finition. Un ouvrage exceptionnel signé de l’architecte Ma Yansong. Attendu pour 2024, le musée imaginé par le réalisateur de Star Wars, George Lucas, devrait ouvrir ses portes début de 2026. Un musée pas comme les autres, concentré sur l’art narratif – les arts visuels qui racontent des histoires – avec une collection très large d’œuvres de toutes les cultures, de toutes les époques, et de tous les supports : peintures, photographies, sculptures, fresques murales, bandes dessinées, magazines…

Également prévue en 2025, l’inauguration des nouveaux bâtiments du musée LACMA à Miracle Mile est repoussée à début 2026.

Sex in America : À la recherche de l’amour ? Ne ratez pas le « Dating Sunday »

Si, parmi les résolutions que vous avez prises pour 2025, vous comptez vous inscrire sur un site de rencontres – on ne vous jugera pas – sachez que le premier dimanche de l’année est le meilleur jour pour le faire. Les applications sont formelles : elles enregistrent toutes, et ce, depuis dix ans, un pic de connexion exceptionnel à cette date. Par exemple : avec 10% de tous les swipes de janvier, Tinder comptabilise 44 millions de matchs ce jour-là. OkCupid, de son côté, voit son trafic augmenter de 70%. Coffee Meets Bagel quant à lui, enregistre une augmentation de 47 % des inscriptions. Pour Rachel DeAlto, experte en rencontres pour le site match.com pendant la pandémie, c’est carrément le « Super Bowl des rencontres en ligne » (mais sans les bières ni les pizzas). 

Baptisée Dating Sunday ou Singles Sunday, il semblerait que cette journée profite des résolutions prises pendant la toute première semaine de janvier tout en subissant la pression de la Saint Valentin qui approche. Manger mieux, se coucher plus tôt, prendre un abonnement French Morning et, donc, trouver l’amour. Choisir ce jour-là, c’est vous donner toutes vos chances. 

Se connecter

Vous voilà donc connecté à un site de rencontres, comme 17% des Américains, soit soixante millions de personnes, ce qui vous donne un peu de choix. Vous ne serez pas étonné d’apprendre que Tinder reste l’application la plus fréquentée. En 2023, ses revenus se sont élevés à 1,9 milliard de dollars, dont 27 millions en janvier pour les seules Amériques (Nord et Sud), même si l’application propose une version gratuite. En janvier 2022, la plateforme détenait 32 % du marché américain, suivie de Bumble (22 %), Hinge et Plenty of Fish (15 %), Grindr et Badoo (6 %), OKCupid et Match.com (4 %) et Zoosk (2 %). 

Trouver l’âme sœur 

Maintenant, il s’agit de trouver l’âme sœur et, désolé, les chances ne sont pas égales pour tout le monde. Autant vous le dire tout de suite, si vous avez plus de 35 ans et que vous cherchez dans la même tranche d’âge que la vôtre, le nombre de cœurs à prendre diminue drastiquement : la moitié des inscrits ont entre 25 et 35 ans. Par ailleurs, si vous êtes un homme, attendez-vous à une concurrence féroce, les femmes ne représentent que 33% des inscriptions. Ne vous attendez donc pas à une avalanche de messages, 64% des inscrits se disent déçus par le peu de matchs qu’ils suscitent. À l’inverse, la moitié des femmes se déclarent totalement dépassées par le nombre de sollicitations et à peu près autant se plaignent d’avoir reçu des photos non sollicitées – et on ne parle pas d’un beau coucher de soleil à Cancún. Mais que ces chiffres ne vous découragent pas : 75% des hommes et 66% des femmes inscrits sur une app déclarent y avoir trouvé l’amour. 

Quelques conseils 

Si vous ne savez pas très bien comment vous présenter, vous trouverez de nombreux coachs en ligne pour revoir votre profil. Mais s’il vous plaît, ne mentez pas sur votre taille si vous êtes un homme ou votre âge si vous êtes une femme, comme le font près de 20% des inscrits – 38% admettent être honnêtes « la plupart du temps ». N’utilisez pas la photo de quelqu’un d’autre (Catfishing) pour vous présenter avantageusement et n’abusez pas non plus de l’Intelligence Artificielle pour gommer outrageusement vos imperfections (Kittenfishing). Passez plus de temps à remplir votre profil, qui est un critère important pour 72% des femmes. Et comme nous sommes aux États-Unis, vous ne serez pas surpris d’apprendre que les convictions religieuses sont essentielles pour 33% d’entre elles. En revanche, mesdames, sachez que les hommes se fichent complètement du travail que vous exercez : c’est important pour seulement 8% d’entre eux. Étonnant !

Un peu de vocabulaire

Pour terminer et vous donner toutes les chances de matcher, voici l’explication d’une sélection de termes et d’acronymes dont les Américains sont friands : 

  • Beige Flags : un beige flag qualifie un contenu sans intérêt. Vérifiez bien que votre profil ne comprend pas trop de beige flags. Évitez de dire par exemple que vous adorez les tacos 🌮, mais que vous n’aimez pas prendre le métro 😞. 
  • Breadcrumbing : c’est un peu la technique du petit Poucet qui laisse des miettes derrière lui. Le breadcrumbing qualifie celui ou celle qui vous envoie des textos ambigus, ou bien like vos photos, mais rien de plus…
  • Dry Dating : vous avez le droit de boire avec votre date, mais pas d’alcool. 
  • DTR : pour define the relationship. C’est le moment où l’on dit où on en est. 
  • ENM ou ethically non-monogamous : vous avez d’autres partenaires et votre date en a aussi. Il ou elle le sait. Vous aussi. Tout va bien. 
  • FWB : friend with benefits. Un.e ami.e, mais pas que…
  • GGG : Good, Giving et Game. Si on vous qualifie de GGG, réjouissez-vous : vous êtes un excellent partenaire sexuel. 
  • ONS : One Night Stands. Se définir comme ONS signifie que vous êtes ouvert aux rencontres d’une nuit. 
  • Sapiosexual : l’intelligence vous excite (et c’est formidable). 
  • Situationship : définit une relation qui n’est pas, justement, définie. Vous voyez souvent quelqu’un, mais ne couchez pas avec lui. Ou bien vous sortez ensemble, mais sans avoir jamais dit dans quelle direction. C’est un peu l’ancien « C’est compliqué » de Facebook. 

Voilà, nous espérons qu’avec toutes ces informations, vous saurez vous connecter au bon moment, à la bonne personne, sur la bonne application, avec les bonnes photos et les bons mots.
On se reparle en février pour parler d’amour, bien sûr ! 

Sources : A littlenudge. Pew research Center. Statista. Cloudwards. Business of Apps. Mashable.  

Crise de l’industrie du cinéma à Los Angeles : Les acteurs français espèrent une embellie en 2025

Il y a un peu plus d’un an, l’accord trouvé entre les scénaristes d’Hollywood et les grands studios mettait fin à 148 jours de grève, l’une des plus longues de l’histoire de la Writers Guild of America (WGA ), comme en parlait French Morning. Peu après, c’était au tour du syndicat des acteurs, le puissant SAG-AFTRA, qui représente quelques 160 000 travailleurs du cinéma, de la télévision et des médias aux États-Unis, d’obtenir de meilleurs salaires, un encadrement de l’usage de l’intelligence artificielle et une meilleure répartition des revenus générés par les plateformes de streaming. Une victoire pour les travailleurs de l’industrie du cinéma de Los Angeles, véritable poumon économique de la ville.

Mais si leurs revendications ont été entendues, un an plus tard, force est de constater que la capitale mondiale du divertissement reste enlisée dans la crise. Dans un secteur en plein bouleversements économiques et technologiques, les coûts de production des films en Californie sont notamment pointés du doigt. À Los Angeles, les acteurs, comme les autres petites mains de l’industrie, font le dos rond, en espérant des jours meilleurs en 2025. Parmi eux, les Français tentent de s’adapter pour survivre.

Des auditions moins nombreuses et en distanciel

Nicolas*, venu s’installer à Los Angeles en 2015, a vu le nombre de ses auditions baisser en 2023, comme beaucoup d’acteurs. « Il n’y avait déjà pratiquement rien six mois avant la grève, affirme le comédien, qui a joué plusieurs rôles aux côtés de grands noms du cinéma français et américain. J’ai en général 30 auditions par an aux États-Unis, et en 2023, j’ai dû en passer 4. » Affilié au SAG-AFRA, il n’avait pas le droit de travailler pendant les 118 jours qu’a duré la grève, de juillet à novembre 2023. Une nouvelle mise au chômage forcée après les deux années blanches de la pandémie. 

Mais, pour lui, l’embellie espérée à l’automne 2023 n’a pas eu lieu. « Tout le monde se disait qu’après la grève, ça irait mieux. Tout le monde s’attendait à ce qu’il y ait beaucoup de projets, et rien. Rien du tout », déplore le jeune homme. Afin de pouvoir payer son loyer, particulièrement élevé dans la Cité des Anges, il vit d’un side-job, devenu sa principale ressource. Alors qu’autour de lui, beaucoup d’acteurs ont quitté LA, il se pose la question, à moyen terme, de rentrer en Europe. 

D’autant plus que depuis la pandémie, les auditions, qui se faisaient sur site, se font désormais pour l’immense majorité en distanciel, une « énorme révolution ». « Avant le Covid, il fallait être physiquement présent pour participer aux auditions, rappelle-t-il. Aujourd’hui, c’est complètement fini. Je pourrais habiter au Texas ou en Inde et auditionner, avec mon manager et mes agents. Il n’y a plus forcément besoin d’habiter à LA. » Une ville qui représentait la Mecque du cinéma, pour le Français formé à l’art dramatique à New York.

Le boom des films « verticaux »

D’autres acteurs ont, eux, réussi à trouver de nouvelles opportunités. Maude Bonanni, qui a fait l’essentiel de sa carrière aux États-Unis, venait de revenir à LA, après avoir passé trois ans en France pendant la pandémie, quand la grève a démarré. Si elle a dû jongler avec des petits boulots en 2023, tout brandissant des pancartes devant les studios, en 2024, elle dit n’avoir jamais autant travaillé, grâce au boom des films « verticaux ». Ces mini-séries conçues spécialement pour les écrans de smartphones sont « la grande nouveauté » de 2024 dans l’industrie, selon elle. Un secteur qui échappe pour le moment à la juridiction du SAG-AFTRA. 

« Pour un acteur, c’est le nouveau soap opéra. Ce n’est pas considéré comme du grand art, mais en ce moment, on assiste à une explosion de ces films. Je suis tombée dedans un peu par hasard, et on me propose beaucoup de rôles. Ça m’amuse, et surtout, je vis de ça. Autrement, je ne sais pas ce que je ferais, témoigne-t-elle, car tout le monde est un peu désespéré. »

Dans cette période de marasme, ceux qui parviennent à se diversifier tirent leur épingle du jeu. Arrivée à Los Angeles comme actrice en 2020, Floriane Andersen a pu traverser les turbulences de la grève grâce à ses autres casquettes de réalisatrice, productrice et directrice artistique dans un studio de doublage. « J’arrive à me diversifier assez pour payer mes factures », se réjouit-elle. 

Co-fondatrice de la société de production Artak picture, à Los Angeles, trois de ses films sont actuellement en cours de production, dont « Perfect », avec Julia Fox, qu’elle espère envoyer dans les grands festivals. Côté acting, en revanche, la reprise des auditions se fait encore attendre, même si elle constate une légère embellie. De nombreuses sociétés de production attendaient janvier « pour repartir de plus belle, affirme-t-elle. Survive until 2025, c’est le credo que tout le monde répète ici. »

*Le prénom a été changé

Populariser le « bonbon au chocolat », une ambition familiale chez les Atlan

Dans la petite boutique Thierry Atlan de Soho, sur West Broadway, les macarons colorés font concurrence aux chocolats. Julie Atlan, la fille du patron et future patronne, fait la bise au manager et propose son macaron préféré, parfum cassis violette. En cette fin d’été indien, macarons et chocolats côtoient également des crèmes glacées, aux goûts traditionnels bien sûr mais aussi au parfum de Birthday cake ou Cookies and Cream. « Les pâtissiers français qui viennent s’installer aux États-Unis doivent venir avec un esprit d’ouverture, sachant que les consommateurs américains ne sont pas les mêmes qu’en France », explique Thierry Atlan.

Un Meilleur Ouvrier Chocolatier de France

Il n’a que 16 ans lorsque Thierry Atlan commence à travailler chez un artisan pâtissier, dans sa ville natale de Troyes, par ailleurs berceau du plus grand nombre de Meilleurs Ouvriers de France en sucré. Quelques années plus tard, il se découvre une allergie au gluten, et passe de la pâtisserie au chocolat. Entré comme chocolatier chez Lenôtre, il y restera dix ans, pendant lesquelles il deviendra Meilleur Ouvrier Chocolatier de France, un titre prestigieux et rare qui ne demande pas moins de trois ans de préparation.

En 2000, il est débauché par le Disneyland Hotel, un hôtel de luxe dans le nouveau parc d’attraction Eurodisney qui souhaite offrir à sa clientèle de stars le meilleur de la gastronomie française. Il y restera deux ans. « La proposition, c’était burger + Petrus + des desserts d’exception créés dans notre propre laboratoire en chocolaterie ! Moi qui avais travaillé en production chez Lenôtre, j’ai découvert la relation client et rencontré beaucoup d’artistes. »

Fort de cette expérience, il deviendra l’un des premiers consultants en chocolat au monde, prodiguant conseils et expertise à des clients divers, de Dubaï aux États-Unis et de la Thaïlande au Mexique. C’est dans ses fonctions de consultant qu’il rencontre Lamia Jacobs, ancienne tradeuse de pétrole dont le rêve est d’ouvrir une pâtisserie de luxe. Ce sera Sugar & Plumm, une belle boutique sur Amsterdam Avenue. Au fil des années, Thierry Atlan travaille de plus en plus étroitement avec Sugar & Plumm, jusqu’à en devenir le vice-président en 2010. Il fait venir Antoine Tremblay, un ancien collègue chez Lenôtre et technicien hors pair, « la Formule 1 du chocolat ». Il déménage aux États-Unis avec sa femme et ses deux filles en 2013.

Faire découvrir les chocolats artisanaux

La période difficile du Covid aura raison de l’aventure Sugar & Plumm, mais depuis quelques années déjà, Thierry Atlan a commencé à distribuer ses chocolats à des hôtels, des bateaux de croisière ou des artisans-boulangers, en marque blanche ou sous sa propre marque. Il décide donc de reprendre l’atelier de l’entreprise à Moonachie dans le New Jersey, et d’ouvrir sa propre boutique. La boutique de Soho ouvrira en mai 2022. Un projet décidé en famille : « Sans Julie et Antoine, je n’aurais jamais repris l’atelier de Sugar & Plumm ».

Julie Atlan, qui a fini ses études de management à NYU en 2017, a travaillé avec son père chez Sugar & Plumm pendant deux ans, puis chez La Colombe Coffee et enfin chez La Fermière. Elle convainc son père qu’il y a une opportunité. « Ladurée a introduit aux États-Unis les macarons, un produit de luxe mais qui reste abordable. Mon ambition et celle de Julie, c’est de leur faire découvrir des chocolats artisanaux de qualité ». Il rappelle qu’en France, « encore très peu de gens faisaient des bonbons de chocolat dans les années 80, avant que des précurseurs comme Leonidas n’arrivent sur le marché ».

Ensemble, Thierry et Julie Atlan visitent des locaux, choisissent une ancienne boutique Moleskine, non loin de la boutique Ladurée. Tout le monde met la main à la pâte : Cécile Atlan, la femme du chef chocolatier, coiffeuse de profession, mais qui « a un don pour la déco », prend les photographies pour le site internet et crée les boîtes couleur crème. Julie Atlan fait du marketing, de la vente, de la logistique (le père et sa fille ont depuis recruté une Américaine pro de la logistique), de la comptabilité, des RH…. Antoine Tremblay est chef exécutif. Thierry Atlan, lui, se concentre sur ce qu’il fait le mieux : la qualité des ingrédients et des produits, et de nouvelles machines qu’il développe avec une société française qui les distribue dans le monde entier. « Je réfléchis tout le temps à de nouvelles innovations », explique Thierry Atlan. Parmi ces innovations, la sérigraphie en forme (la plupart des sérigraphies se font à plat), ou les macarons avec le top en chocolat.

De père en fille

C’est décidé, Thierry Atlan passera bientôt le bâton de CEO à sa fille Julie. Aujourd’hui, l’entreprise compte 17 employés, français et américains, dans un esprit que Julie Atlan décrit comme « familial et de bienveillance ». « Nous avons des exigences fortes en termes de qualité, mais nous avons aussi une dose de laisser-faire : nous encourageons nos employés à mettre leur propre touche sur tout ce qu’ils font », explique la future patronne.

Aujourd’hui encore, le chocolat reste très saisonnier aux États-Unis, « ce n’est pas encore un plaisir de tous les jours ». Alors, Thierry et Julie Atlan entendent bien développer des partenariats avec des marques, comme ils l’ont fait pour les macarons : macarons au champagne rosé avec Laurent Perrier, macarons Glenfiddich, macarons customisés chez Anthropologie, Salomon, Coach… « Je pense que l’avenir de ce pays, c’est la qualité. Les Américains aiment les choses authentiques, ils savent reconnaître la qualité », conclut Thierry Atlan. Une belle mission, transmise de père en fille.

« Silicon Fucking Valley », la série (française) politiquement incorrecte sur les coulisses de la tech

Vous avez toujours voulu visiter la Silicon Valley mais n’avez jamais su comment ? Ne cherchez plus, deux journalistes français l’ont fait pour vous. Ils en ont sorti un documentaire, divisé en six parties d’une quinzaine de minutes chacune, disponible sur Youtube où il cumule plus d’un million de vues, après avoir déjà connu un beau succès sur Arte. Pierre Schneidermann et Baptiste Giudicelli, les deux journalistes parisiens, se sont appuyés sur l’expertise et la connaissance des lieux de Luc Julia, cet Aveyronnais qui a rencontré le succès mondial depuis qu’il a créé Siri, l’assistant vocal d’Apple.

Luc Julia fait office de guide et amène la caméra et nous avec dans certains des lieux mythiques de la Silicon Valley. Le soi-disant garage dans lequel Steve Jobs aurait créé Apple (spoiler : ce n’est sans doute pas vrai); le parvis de Facebook où le panneau de l’ancienne entreprise occupante des lieux a été conservé pour rappeler à tous que tout peut s’effondrer à tout moment; ou encore l’Université de Stanford qui accueille parmi les étudiants les plus brillants de leur génération.

« On avait interviewé Luc Julia à plusieurs reprises pour Konbini où on travaillait précédemment, et quand on a voulu faire ce documentaire, on a tout de suite pensé à lui pour nous servir de guide, explique Pierre Schneidermann, l’un des deux réalisateurs. La Silicon Valley, les gens en entendent parler tous les jours mais ne la connaissent pas. Luc Julia, lui, la connait parfaitement. »

Curious Mark et diner américain

Le tournage a duré deux petites semaines à l’automne 2023. Les journalistes et leur guide français ne se sont pas contentés d’arpenter les lieux les plus connus de cette région située au sud de San Francisco. Ils donnent également la parole à des personnages eux aussi pas comme les autres, comme le patron de ce diner où se retrouvent étudiants de Stanford et entrepreneurs, ou comme Curious Mark, un Français qui attire des milliers d’internautes sur ses vidéos Youtube où il bidouille des ordinateurs. La série s’intéresse aussi à l’envers du décors, notamment ces employés de la restauration obligés de se loger à deux heures de route car le succès a amené le marché immobilier à des niveaux jamais vus.

« La difficulté, pour nous, était de trouver le ton juste, la bonne distance, explique Pierre Schneidermann. Les documentaires sur la Silicon Valley sont habituellement soit très critiques, soit très positifs. On voulait trouver un équilibre. C’est une bonne introduction pour ceux qui ne connaissent pas la Silicon Valley. »

Les six épisodes regorgent aussi de confessions d’Américains regrettant d’avoir passé sur un investissement valant aujourd’hui des millions voire plus. Ces petits moments amènent de la chaleur à la série qui oscille entre savoir et humour, entre reportage et interview. L’ensemble est très réussi. Ou comment visiter la Silicon Valley en six épisodes de quinze minutes chacun.

Déborah Laurent (vidéo) : La carte Costco, ça vaut le coup ?

Vous arrivez aux États-Unis et vous entendez parler des « bonnes affaires chez Costco » mais n’avez aucune idée de quoi on parle ? Ou vous y habitez depuis longtemps et vous vous êtes toujours demandé si les 65$ de cotisation annuelle (il y a en fait trois options dont la plus chère à 130$/an pour bénéficier de divers avantages) valaient la peine d’être dépensés pour obtenir la fameuse carte de cette chaîne de méga-supermarchés ? Car pour faire son shopping dans ce temple de la (très) grande distribution fondé il y a plus de 40 ans, il faut une carte de membre.

Pour des Français, l’endroit peut paraître surprenant, tant tout y est en taille XXXL. Aux États-Unis, 136 millions personnes en sont membres dont Déborah Laurent qui vous emmène dans son Costco de Los Angeles afin de vous donner une idée de ce qu’on y trouve.

Instagram will load in the frontend.

Le siège de Costco Wholesale Corporation (le nom du groupe) se situe dans l’État de Washington depuis sa fondation en 1983 (d’abord à Seattle puis à Issaquah). La chaîne est présente dans 890 localisations et réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires aux États-Unis, au Canada et au Mexique.

MLS : Harlem et Toulouse rêvent ensemble au championnat américain

C’est l’histoire d’une relation improbable : celle du club de foot de Harlem avec son homologue du sud de la France, Toulouse. Les deux entités ont noué un partenariat destiné à développer le football, ou plutôt le soccer, dans cette partie nord de Manhattan. Avec un objectif en tête : permettre au FC Harlem d’intégrer à l’avenir la MLS, le championnat professionnel américain où évoluent de plus en plus de stars (Leo Messi, Hugo Lloris, Olivier Giroud…).

La mise en relation s’explique par la présence, au sein des deux clubs, de RedBird Capital Partners, une société d’investissement new-yorkaise qui a mis un pied, voire plus, dans le sport européen en devenant actionnaire majoritaire du Toulouse FC donc, mais aussi du Milan AC. Les premiers échanges entre les équipes techniques des deux clubs ont constitué en des visites des infrastructures. Un entraîneur et un joueur d’Harlem ont notamment passé un peu de temps, en 2021, dans le club de la Ville Rose. « Quand le joueur, qui avait une vingtaine d’années, est revenu, il m’a dit : c’est la meilleure expérience que j’ai jamais connue, confie Irvine Smalls, le directeur exécutif du FC Harlem. Il a vu la qualité des installations, l’organisation très sérieuse du foot en France, la diversité dans les équipes. »

Irvine Smalls, le directeur exécutif du FC Harlem, et Rémy Loret, le directeur du développement du Toulouse FC, dans les locaux du club new-yorkais.

Le FC Harlem cherchait alors un partenaire pour se développer. Le Toulouse FC, dispose d’un savoir-faire en matière de formation et s’est mis à le vendre aux quatre coins de la planète. Après la Chine (SPHQ Shenzhen), la Turquie (Samsunspor FC), c’est donc au tour des États-Unis d’être la cible du club violet. « Nous mettons toutes nos ressources techniques pour permettre de développer les jeunes joueurs et de former les coaches, explique Rémy Loret, le directeur du développement du TFC. On va aider le FC Harlem à développer et structurer le club, parce qu’ils partent pratiquement d’une page blanche. »

«Si vous construisez, ils viendront»

Aux États-Unis, le foot est relativement cher et n’offre pas vraiment de perspective de développement. Les enfants et ados le vivent davantage comme un sport loisir. Le FC Harlem, aidé de Toulouse, va ouvrir ses portes aux faibles revenus et entend montrer la voie vers l’ambition de devenir un jour professionnel en MLS ou ailleurs. « J’aime bien cette citation du film “Field of Dreams” où Kevin Costner entend une voix lui dire : si vous construisez, ils viendront (if you build it, they will come), confie Irvine Smalls. Quand ils verront qu’il y a une opportunité, les enfants viendront jouer chez nous. »

Pour l’heure, le club n’en est qu’à ses balbutiements. Le chemin vers la MLS sera encore long. Il passera par la MLS Next Pro, le championnat des espoirs et jeunes joueurs, que le FC Harlem ambitionne d’intégrer dans un futur proche. Puis par la MLS Next, sorte de troisième division du championnat pro. Il faudra aussi attirer de nombreux investisseurs, car les tickets d’entrée en MLS se chiffrent à plusieurs centaines de millions.

Harlem pariera sur son image, celle d’un quartier vibrant, connu dans le monde entier et qui regorge de talents. « Harlem est connu pour sa créativité, développe Irvine Smalls. C’est le cas en matière de musique, de fashion, de nourriture, et ce sera aussi le cas en matière de foot. On veut pratiquer un football offensif, spectaculaire. » Un style de jeu pour lequel Toulouse est particulièrement réputé. Une relation pas si improbable que cela en fin de compte.

Déborah Laurent : La carte Costco, ça vaut le coup ?

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Vous arrivez aux États-Unis et vous entendez parler des « bonnes affaires chez Costco » mais n'avez aucune idée de quoi on parle ? Ou vous y habitez depuis longtemps et vous vous êtes toujours demandé si les 65$ de cotisation annuelle (il y a en fait trois options dont la plus chère à 130$/an pour bénéficier de divers avantages) valaient la peine d'être dépensés pour obtenir la fameuse carte de cette chaîne de méga-supermarchés ? Car pour faire son shopping dans ce temple de la (très) grande distribution fondé il y a plus de 40 ans, il faut une carte de membre.
Pour des Français, l'endroit pe...

Voyage à la Nouvelle-Orléans, bonnes adresses et pièges à éviter

Ville d’histoire, de fête, de cuisine et de musique, la Nouvelle-Orléans offre une expérience du Sud des États-Unis unique. Avec plus de 350 000 habitants et des touristes venus du monde entier, la ville star de la Louisiane réserve autant de surprises que de pièges à touristes à éviter.

Le French Quarter ou « Vieux Carré » 

C’est le quartier le plus emblématique de la Nouvelle-Orléans, construit par les colons français en 1718. Facile d’approche, grâce à son plan en damier, le French Quarter charme par son architecture coloniale typique de la Louisiane, ses nombreux bâtiments en briques et balcons en fer forgé, ses rues aux noms français (Chartres, Bourbon, Toulouse, Royal…), ses brasseries où goûter aux écrevisses à l’étouffée (Galatoire, Antoine’s…) et son lot de boutiques, librairies anciennes et galeries d’art. Un verre au Chart Room permet d’assister le samedi en début d’après-midi aux traditionnels défilés et fanfares de la ville, de recevoir un des multiples colliers multicolores envoyés par la foule, et d’écouter orchestres de jazz de rue à volonté.

À éviter : Bourbon Street est la rue de la fête et du vacarme. Tous les soirs se concentre ici toute la jeunesse alcoolisée de la Nouvelle-Orléans, quelques fast-food de mauvais goût et défilent des voitures customisées, aux enceintes hurlant de la musique bon marché. Pour sortir du chaos, descendre sur Chartres ou Royal Street où quelques artistes composent des poèmes à volonté, et s’observent les plus beaux bâtiments de la ville.

Le bar à vin et à jazz Bacchanal dans le quartier Bywater. © DR

Faubourg Marigny, le quartier du jazz

Quartier historique du jazz et du blues, le Faubourg Marigny est l’autre quartier de la fête de la Nouvelle-Orléans. Artère centrale, Frenchmen Street compile tous les bars et lieux de concerts où venir écouter les meilleurs groupes locaux. Le Balcony Music Club, Snug Harbor, d.b.a et le Bamboula’s sont des institutions. L’entrée est, pour la plupart, gratuite et le pourboire aux artistes – généralement de bonne qualité – vivement conseillé. Un passage pour un diner ou un verre au bar de l’hôtel Peter and Paul, vaut également le détour. Cette ancienne église, réfectoire et couvent du XIXe siècle est aujourd’hui l’adresse chic la plus courue de la Nouvelle-Orléans.  

À éviter : À moins d’aimer le tintamarre permanent et les décibels à tue-tête, les bars gays du quartier de Marigny donnent la nausée. À proscrire aussi, les soirées bachelor party réservées aux colonies de filles qui aiment hurler.

Pour aller plus loin : À l’est du Faubourg Marigny, le quartier de Bywater, bien moins fréquenté par les touristes, dévoile une image plus bohème de la Nouvelle-Orléans. En louant un vélo, on navigue entre les ruelles bordées de maisons colorées et de petits cafés avec terrasses. Les fresques murales sont davantage présentes à l’image de la galerie du Studio Be qui montre les talents de l’artiste Brandon Odums centré sur la culture noire, ses héros et leaders historiques. Par une promenade passant par le hangar à peintures de Dr Bob, on rejoint le pont de Crescent Park sur les rives du Mississipi, direction l’excellent bar à vin Bacchanal, sa grande terrasse sous les arbres et son orchestre de jazz.

Le tramway ou « street car » longe la Mississipi River. © DR

Jackson Square, touristes et beignets

Quartier touristique de la Nouvelle-Orléans, le parc de Jackson Square vaut pour sa cathédrale Saint-Louis, érigée en 1718. Vu l’afflux de touristes, de carrioles à cheval et de magasins de souvenirs, seul un bref passage est conseillé. Le marché aux puces « French Market », avec ses têtes d’alligator et son artisanat vaudou, n’est pas le plus mémorable mais vaut le coup d’œil. Plus singulier, le Café du Monde, sa large terrasse et sa spécialité de beignets au sucre rendent la pause sympathique.

À éviter : la croisière en bateau à vapeur sur le Mississipi. Une tradition de la Nouvelle-Orléans qui embarque des milliers de touristes, retraités en majorité, pour 2 heures de balade au son d’un orchestre jazz et d’un buffet de moyenne qualité. La balade autour du port permet de comprendre la physionomie du Mississipi et rappelle l’histoire de l’esclavagisme et de la traite humaine organisés là.

Voiture rétro dans le quartier de Garden District. © DR

Garden District, grandeur et shopping

Du French Quarter, on monte dans l’un des fabuleux street car de la Nouvelle-Orléans (1,25$ le trajet par personne), direction Charles Avenue, là où passe chaque année le traditionnel défilé de Mardi Gras. Autour du cimetière Lafayette, ses tombes richement décorées et sa végétation rampante, se découvrent les maisons, manoirs et demeures les plus cossues de la ville, toutes bordées d’arbres et de chênes verts tentaculaires. À voir, le manoir Buckner daté de 1856, et ancienne résidence du magnat du coton Henry Sullivan Buckner ou la Bradish Johnson House, un exemple du style Beaux-Arts de 1872. La galerie de photographies David Spielman révèle les plus beaux clichés en noir et blanc de la ville. En face, le restaurant culte Commander’s Palace réunit toutes les bonnes familles et touristes bien renseignés, autour d’un menu créole gourmet.

Pour aller plus loin : Magazine Street est l’artère commerciale de la Nouvelle-Orléans. 9,5 kilomètres de boutiques, bars, restaurants et galeries. Pour bien faire, démarrer à La Boulangerie, l’adresse la plus courue pour petit-déjeuner et déjeuner, demander le croissant aux amandes, légion, puis trouver une place à l’angle de Louisiana Avenue, où boutiques de mode vintage et d’antiquités et restaurants à po’ boys (les sandwichs typiques de la Louisiane) valent le passage.

Le parc City Park au nord de La Nouvelle-Orléans. © DR

City Park et Tremé

Au nord de la Nouvelle-Orléans, le quartier résidentiel de City Park vaut pour son parc historique de 1856 situé le long du bayou Saint-Jean. Un parc où a élu domicile le NOMA, le New Orleans Museum of Art, riche de nombreuses pièces d’art africain et d’un fonds photographique passionnant. Les expositions y sont généralement de grand intérêt, à l’instar de l’artiste americano-kenyane Wangechi Mutu (jusqu’au 14 juillet 2024) ou d’Afropolitan dédiée à l’art contemporain africain (jusqu’au 29 décembre 2024). La promenade au Besthoff Sculpture Garden est imparable, et permet de voir, entre rivières et chênes centenaires, l’ours de Frank Gehry, la tête de mort géante de Katharina Fritsch ou le labyrinthe des miroirs de Jeppe Hein. À quelques encablures, Parkway Bakery and Tavern est l’adresse phare pour avaler le sandwich Poor Boy, sa spécialité. Éviter la version Large, et préférer la demi-baguette roast beef, sauce gravy, frites, mayo, tomates et concombre, qui cale l’estomac à coup sûr.  

Pour aller plus loin : En Uber, rejoindre le quartier historique de Tremé, le plus vieux quartier afro-américain des États-Unis et guère fréquenté par les touristes. Petit bijou, le Backstreet Museum fait découvrir toute la culture afro-américaine de la Nouvelle Orléans via une collection d’objets, masques, costumes et vidéos relatifs aux Mardi Gras, aux processions funéraires de jazz et autres traditions. Un passage au Louis Armstrong Park, qui rend hommage au célèbre trompettiste né à la Nouvelle-Orléans, vaut la photographie sous le grand néon.

Les marais d’Henderson dans le Atchafalaya Basin. © DR

Une visite au bayou

À 2h30 de la Nouvelle-Orléans se trouve l’Atchafalaya Basin, la zone marécageuse la plus vaste des États-Unis (plus de 400 000 hectares). Des paysages exceptionnels et mystiques de bayou, peuplés de cyprès immenses, de rivières sinueuses, où font leurs nids plus de 250 espèces d’oiseaux et rodent reptiles et, dit-on, près d’un million d’alligators.

À éviter : les swamp tours proposant des virées en air-boat bruyants, les embarcations à plus de 8 personnes et celles attirant l’alligator en lui donnant directement à manger. En s’y prenant quelques jours à l’avance, le River of Swamps Tour fait monter en tout petit comité dans le bateau de Ronnie Briscoe, un amoureux du bayou. Photographes, journalistes et passionnés de nature réservent chez lui pour une eco-balade instructive et intime de 2h30 à travers les marais.

Publié le 28 avril 2024. Mis à jour le 28 décembre 2024.

Vie d’Expat : Depuis que je vis loin, ma sœur a repris le rôle qui m’appartenait

Les lecteurs de French Morning nous soumettent régulièrement leurs problèmes liés à l’expatriation. Deux fois par mois, Vie d’Expat essaie de les aider en ouvrant sa bibliothèque de livres et de revues sur l’épanouissement personnel. Illustration Clémentine Latron.

Cette semaine, découvrons l’histoire de Fabrice dont l’éloignement a ravivé les rivalités entre frère et sœur.

« Avant, Noël, c’était moi. Les heures en cuisine, la décoration de la table, le choix des vins, encore moi. C’était une logistique parfois lourde, mais ça me plaisait. J’aimais rassembler. J’étais celui par qui Noël arrivait. 

Depuis que je vis aux États-Unis, ce rôle a glissé entre les mains de ma sœur. Elle a repris le flambeau et s’en sort très bien. Une grande partie de la famille se retrouve chez elle, mes filles incluses, et je n’en fais plus partie. Je devrais être content qu’elle prenne soin de tout le monde, mais au fond, ça me vexe. Ce rôle de fédérateur, ce pivot familial, c’était moi. Et maintenant, c’est elle qui l’incarne. Je regarde tout ça à distance.

Mes filles seront là-bas, elles aussi. Sarah m’a expliqué qu’elle ne pouvait pas venir ici à cause de son travail, qu’elle manquait de congés. Avec cinq semaines par an ? Julie, elle, m’a simplement dit qu’elle n’aimait pas Noël ici. « Hystérique et commercial ». Ce sont ses mots. Résultat, elles iront chez ma sœur. J’aimerais croire que c’est une question pratique. Mais je ne peux pas m’empêcher de me demander si elles préfèrent être là-bas, avec eux, plutôt qu’ici, avec moi.

Et puis, il y a mes parents. Ils vieillissent, surtout mon père, et chaque Noël que je manque est une occasion de moins d’être là pour eux. J’essaie de me convaincre que je fais ce que je peux, mais est-ce que c’est vrai ? Une année, c’était le travail. L’autre, le visa. L’autre encore, le Covid. Mais alors comment font les autres qui rentrent à chaque Noël ?

Je sais déjà comment se passera la soirée du réveillon. Je recevrai quelques photos sur notre groupe familial que je likerai avec un commentaire du genre « Joyeux Noël ». Je proposerai sans doute un appel vidéo qui ne servira à rien et dont les silences seront probablement gênants et qui accentueront encore le décalage. 

Je ne suis plus celui qui rassemble. J’ai perdu cette place sans même m’en rendre compte. Mon rôle, c’est celui de l’absent, de celui à qui on parle, parce qu’il le faut bien, avant de passer à autre chose. 

Peut-être que les choses changeront un jour. Peut-être que je trouverai une façon de recréer ce rôle ici, avec mes filles, si elles acceptent de venir. Je pourrais peut-être même inviter tout le monde. Enfin… Ceux qui veulent venir. Mais en attendant, je reste là, hors cadre, à regarder les autres construire des souvenirs auxquels je n’appartiens plus. »

La réponse de French Morning

Merci pour votre témoignage, Fabrice. Dans son article Frères et sœurs, l’inévitable rivalité, la journaliste Andrea Ostojic revient pour le magazine Sciences Humaines sur les relations fraternelles.

« Pour un frère ou une sœur qui se sent blessé, lésé ou incompris, la première étape pour aller mieux est de reconnaître sa souffrance. Comme le souligne la psychanalyste Virginie Megglé, il s’agit d’admettre que cette blessure, bien qu’elle puisse sembler minime aux yeux des autres, est tout à fait réelle. Une autre étape cruciale consiste à faire le deuil de la fratrie idéale, à accepter que son frère ou sa sœur ne puisse pas toujours combler toutes nos attentes. ‘Faire le deuil de notre fratrie, c’est renoncer à notre idéal, à nos illusions et à tout ce qui peut entretenir notre douleur. C’est ne plus penser à un épisode difficile, ne plus cultiver la nostalgie, ne plus ressasser une dispute non résolue… C’est un processus complexe et très long’, explique-t-elle. Parfois, prendre de la distance avec certains membres de la famille peut s’avérer salutaire pour avancer.

Une fois la douleur reconnue, un travail intérieur est nécessaire pour sortir du rôle de victime ou de bourreau, dans lequel on peut s’enfermer inconsciemment. Cela implique d’arrêter d’idéaliser la position de l’autre tout en dévalorisant la sienne, mais aussi de reconnaître ses propres émotions – jalousie, haine, rancœur – pour mieux les comprendre et, surtout, ne plus leur permettre de dicter nos réactions.

La jalousie, souvent mal jugée, est en réalité une manifestation de la peur de l’abandon. La reconnaître et l’accepter constitue un premier pas vers un apaisement durable. Cependant, il est essentiel de ne pas se limiter aux aspects négatifs des relations fraternelles. Comme le rappelle Francine Klagsbrun dans son ouvrage Frères et sœurs, pour le meilleur et pour le pire, la fratrie est également un espace d’amour et de complicité. Elle écrit que les membres d’une fratrie partagent ‘un réservoir de souvenirs – concernant certaines attitudes des parents, des fous rires et des moments d’espoir, des périodes douloureuses – qui transcende l’expérience individuelle et forme un passé commun.’ Ces souvenirs, uniques et inaliénables, lient les frères et sœurs pour toute la vie.

Ainsi, au-delà des conflits et rivalités, la fratrie reste le lieu de grandes joies, de soutien dans les épreuves, de complicités profondes et de démonstrations de solidarité, qui peuvent durer jusqu’à la fin des jours. »

✉️ On se retrouve dans 15 jours. En attendant, envoyez-nous vos histoires et vos questions à l’adresse : [email protected].

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Déborah Laurent : Les bars pop-up Fêtes à tester jusqu’au Nouvel An

Plusieurs bars pop-up sur le thème de Noël prolongent les fêtes jusqu’à la fin de l’année à Los Angeles. Déborah Laurent a testé le Holly Jolly Bar à West Hollywood, 603 N La Cienega Blvd. L’expérience festive est prévue pour 90 minutes. Il faut réserver sa table (réservation ici), l’entrée est à 23$ pour un cocktail ou mocktail, ou 50$ pour la formule brunch. On pousse la porte avec Déborah :

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Holly Jolly Bar propose cette expérience festive jusqu’au 30 décembre. Cette chaîne de bars est présente dans dix autres villes dont San Diego et San Francisco en Californie, mais aussi à Houston, Miami, Washington et New York.

D’autres adresses de bars pop-up à tester jusqu’à la fin de l’année à Los Angeles :