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Optimisez votre gestion des ressources humaines avec Slama Global Search

[Article sponsorisé] En tant que petite ou moyenne entreprise (PME), la gestion du recrutement et des ressources humaines peut s’avérer complexe. En effet, il est possible que les besoins en matière de recrutement et de taille d’équipe ne soient pas suffisamment conséquents pour employer un directeur des ressources humaines à temps complet. Toutefois, ces besoins existent tout de même et ils demandent un temps de traitement non négligeable. C’est en ce sens qu’Aude Slama de Slama Global Search propose les services de recrutement et de DRH fractionnaire.

Recruter aisément avec Slama Global Search

Dans la vie d’une entreprise, des périodes intenses deviennent souvent synonymes de croissance. Des besoins en termes de recrutement sont donc nécessaires. Aude, avec Slama Global Search assiste les organisations de toutes tailles et de toutes industries avec le recrutement de leurs futurs collaborateurs, principalement pour des postes managériaux (toutes fonctions) et dirigeants (CEO). Elle apporte une connaissance approfondie du marché, des stratégies de recherche efficaces et une capacité d’adaptation rapide aux besoins changeants des entreprises, tout en contribuant à optimiser le processus de sélection et à attirer les meilleurs talents.

Après une période de croissance, les besoins des entreprises ne sont pas uniquement liés au recrutement, mais aussi à la gestion des ressources humaines plus globale. Par son expertise de nombreuses années, elle accompagne également les entreprises en ce sens, en tant que Directrice des Ressources Humaines (DRH) fractionnaire.

Que fait un Directeur des Ressources Humaines fractionnaire ?

Un DRH fractionnaire apporte son expertise, ses compétences et sa capacité de leadership au moment où vous en avez besoin. Ces experts en RH expérimentés sont capables d’aligner la stratégie de capital humain sur les objectifs commerciaux, de diriger des initiatives de changement de culture, de mettre à niveau les compétences RH pendant les périodes de croissance rapide, ou même de construire la fonction à partir de zéro dans des scénarios d’intégration post-fusion, de scission et post-fusion.

Par exemple, Aude intervient quelques heures ou jours par semaine auprès de Petites et Moyennes Entreprises (PME) où elle gère toute l’activité RH (stratégique et tactique) de l’organisation telle que : la création du plan stratégique, la gestion des relations humaines, de la paie, des bénéfices, de la performance des employés, des talents, de la formation etc.

Une offre complémentaire dédiée aux cadres et cadres dirigeants en transition

En parallèle, Slama Global Search propose également un package « coaching de carrière » de 10h pour les cadres et cadres dirigeants en transition. Ce service complémente naturellement l’activité de recrutement. Celui-ci comprend : la rédaction d’un CV au format executive, le branding personnel sur LinkedIn, la création de son storytelling and elevator pitch, le ciblage du poste, de l’industrie, et des organisations, la création d’une stratégie de réseautage et la préparation aux entretiens. Le but étant d’équiper le candidat avec des outils de qualité, de l’aider à structurer sa recherche et de concentrer son énergie sur les éléments essentiels.

Pourquoi faire confiance à Aude Slama ?

Directrice des Ressources Humaines, Entrepreneure, membre de Conseils d’Administration de sociétés francophones et américaines aux États-Unis et en Europe, Aude a créé Slama Global Search en 2014. Depuis plus de 10 ans, Aude accompagne en ce sens des entreprises locales, mais aussi les filiales américaines d’organisations francophones principalement basées en Europe et au Canada qui souhaitent s’implanter aux États-Unis.
Par ailleurs, Aude possède une maîtrise en Management de l’Université de Nice (France), un master en Ressources Humaines Internationales de Weller Business School (France) et un EMBA de Kellogg-Northwestern University (Allemagne/États-Unis). 
Aude est également membre du conseil d’administration de Natbank (filiale américaine de la Banque Nationale du Canada) et fondatrice du Club de dirigeants APM de Miami pour lequel elle a œuvré de 2017 à 2023. L’APM compte plus de 9000 dirigeants francophones dans le monde.

Contactez Aude Slama par mail ou par téléphone au +1 561-866-4931.

Note : les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

Emilia Perez et Le Comte de Monte Cristo arrivent (enfin) aux États-Unis

Pour les cinéphiles français expatriés aux États-Unis, la frustration est réelle : nombreux sont les films célébrés au festival de Cannes qui ne traversent jamais l’Atlantique, ou très tardivement. Raison de plus pour se précipiter en salle pour voir trois films célébrés par les critiques et le public hexagonal.

Emilia Perez

Le premier, « Emilia Perez » de Jacques Audiard (« De battre mon cœur s’est arrêté », « Sur mes lèvres », « Un prophète », « Dheepan »), a remporté le Prix du Jury au dernier festival de Cannes et valu à Zoe Saldaña, Selena Gomez et l’actrice principale transgenre Karla Sofia Gascon un prix d’interprétation collectif.

Le film, en partie comédie musicale et tourné en espagnol, suit un baron de la drogue mexicain qui décide de changer de sexe et de refaire sa vie. Il a été sélectionné par le Centre National de Cinématographie pour représenter la France aux Oscars dans la catégorie du Meilleur film étranger. C’est la deuxième fois que Jacques Audiard est nominé dans cette catégorie, 15 ans après « Un prophète ». L’académie des Oscars annoncera le 17 janvier prochain la liste des pays nominés pour le prix du meilleur film étranger.

Où et quand le voir ? Emilia Perez est actuellement en salles dans les grandes villes des États-Unis, et sortira sur Netflix le 13 novembre.

Le Comte de Monte Cristo

Autre film envisagé pour représenter la France aux Oscars, « Le Comte de Monte Cristo » a été présenté Hors Compétition à Cannes et est devenu un véritable blockbuster avec plus de 9 millions d’entrées à date. Pour voir ce film plébiscité par le public français, il faudra attendre encore un petit peu : la sortie du film d’Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte, avec Pierre Niney dans le rôle-titre, est prévue pour le vendredi 20 décembre dans les grandes villes américaines – ceux qui assisteront au Festival du film européen de Silver Spring, dans le Maryland, au nord de Washington DC (notre article) pourront voir le film en avant-première les samedi 7 et dimanche 8 décembre prochains. « Le Comte de Monte Cristo » à ne pas rater donc, en attendant l’autre blockbuster français, « Un p’tit truc en plus » (plus de 10 millions d’entrée), qui serait actuellement en négociation pour être distribué aux États-Unis.

Où et quand le voir ? « Le Comte de Monte Cristo » sortira en salles aux États-Unis le 20 décembre.

Anora

Enfin vous pouvez déjà voir dans les salles des grandes villes américaines « Anora », du réalisateur new-yorkais Sean Baker, sacré Palme d’Or du dernier festival de Cannes.

« Anora » suit un conte de fée qui tourne vinaigre : celui d’Anora, une jeune strip-teaseuse ouzbèque qui rencontre à Brooklyn le fils d’un oligarque russe et commence une belle romance – jusqu’au jour où les parents s’en mêlent et lancent des molosses à ses trousses. Le film tourne alors au film d’action dans les rues de New York.

Où et quand le voir ? Anora est actuellement en salles dans les grandes villes des États-Unis.

Divan d’ailleurs : Les véritables raisons de l’expatriation

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Pour ce premier épisode de Divan d’ailleurs, podcast consacré à la psychologie en expatriation, Nicolas Cauchy rencontre Julie Grenet, psychanalyste franco-américaine exerçant à New York et à distance, pour aborder les « véritables raisons de l’expatriation ». Car derrière un départ se cachent parfois des raisons moins conscientes qui, à terme, peuvent devenir des souffrances. Le mot « expatriation » ne signifie-t-il pas « quitter le pays du père » ?
À travers plusieurs exemples, comme cette Parisienne qui refuse désormais de parler le français ou cette autre venu...

« L.A L.A End », le docu-fiction sur le déclin du mythe hollywoodien  

Après s’être intéressée aux grandes mégalopoles du monde, de Sao Paulo à Mumbai ou Hong Kong, puis s’être penchée sur les villes éternelles de Rome et Tokyo, la photographe et réalisatrice française Chantal Stoman vient de recevoir le prix du meilleur documentaire international au DOC LA Film Festival 2024 fin octobre pour son docu-fiction « L.A L.A End » co-produit en partenariat avec Canal+.

« Ce film est né après la projection à Los Angeles d’un autre de mes films, « Omecittà », racontant cette drôle d’histoire d’une bourgade japonaise passionnée de cinéma, et comptant pas moins de trois salles d’art et d’essai, explique Chantal Stoman. Les Angelenos présents étaient fascinés par cet amour pour le cinéma venu du bout du monde, à un moment où la culture hollywoodienne tend aujourd’hui à disparaître. Est venue alors l’idée de filmer Los Angeles, sous un angle poétique et authentique. »

« Los Angeles vend un rêve mais semble ne plus le délivrer »

Sur les pas d’une sosie de Marilyn Monroe, « l’incarnation éternelle d’Hollywood », dit-elle, sa balade dans les quartiers d’Hollywood et de Downtown LA  tente de dévoiler les dernières traces du mythe hollywoodien à travers son architecture, ses théâtres, ses rues, ses dernières boutiques – dont l’historique libraire Larry Edmund’s – et ses rencontres avec d’anciennes gloires du cinéma, apprentis acteurs, collectionneurs de voitures, anonymes ou serveuses bercées de douces illusions.

Chantal Stoman, la réalisatrice de L.A L.A End devant l’Academy Motion Picture Museum. © Chantal Stoman

« Si Hollywood reste encore l’endroit où convergent ceux qui veulent faire du cinéma, force de reconnaître qu’Hollywood Boulevard déçoit lorsqu’on le découvre la première fois, raconte la photographe. Certains, comme cet agent touristique chargé de remplir des bus de touristes, l’ont rebaptisé le boulevard des cœurs brisés. Le Walk of Fame et ses étoiles côtoient désormais les cafés Starbucks et boutiques de souvenirs. Les sans-abris occupent aujourd’hui une partie importante de l’espace. Comme l’explique l’étudiant en cinéma croisé dans mon film, Los Angeles vend un rêve mais semble ne plus le délivrer. »

Arpentant pendant des semaines la ville à pied, en bus avec sa petite équipe – cinq personnes au plus -, et même en stop, Chantal Stoman réussit une immersion secrète dans Los Angeles, emmenant notamment dans les coulisses des plus beaux décors de théâtre, du West Lake Theater, laissé à l’abandon et converti en swapmeet, aux bijoux du Saban Theater devenu un temple des arts et du judaïsme ou du Los Angeles Theater.

L’Arcade Theatre à Downtown L.A. © Chantal Stoman

« L.A est une ville fascinante. Les gens ont oublié qu‘on peut l’arpenter longuement et découvrir des bijoux insoupçonnés. Des écrivains comme Ray Bradbury ont longuement raconté la ville à pied. Et cela vaut bien plus le coup que le tour des maisons des célébrités de Beverly Hills. Une partie des spectateurs de Los Angeles ont redécouvert leur ville grâce à ce documentaire, cela me réjouit. »

Diffusé sur Canal + jusqu’à la fin du mois de décembre, puis en VOD, le documentaire L.A L.A End pourrait s’inviter dans d’autres festivals en Californie dès l’année prochaine.

Mary Cassatt, Rodin, Wayne Thiebaud et Marie-Antoinette invités du centenaire du Legion of Honor

Le 11 novembre 1924, le premier musée d’art de San Francisco ouvrait ses portes grâce à l’opiniâtreté de sa fondatrice, Alma de Bretteville Spreckels, et de la générosité de son mari, baron de la betterave à sucre. Le Legion of Honor museum donnera le coup d’envoi de son centenaire avec un week-end de trois jours, du vendredi 9 au lundi 11 novembre, pendant lequel le musée sera entièrement gratuit, y compris l’exposition temporaire consacrée à la seule peintre américaine à avoir fait partie des impressionnistes français, Mary Cassatt. Un prélude à toute une année de célébration.

« Ce week-end devrait être aussi chargé que festif, et musique et danse rempliront les galeries du musée », se réjouit Emily Beeny, conservatrice en chef du Legion of Honor. « Le samedi, les visiteurs pourront poser pour une photo souvenir aux côtés du Penseur de Rodin, assister à une conférence sur la collection d’oeuvres européennes que renferme le musée, ou écouter Thomas Campbell, directeur du Legion of Honor, s’entretenir avec la directrice du musée Rodin, Aurélie Simier. »

Une réplique de l’hôtel de Salm à Paris

Qui dit anniversaire, dit gâteau : le public pourra déguster un croquembouche confectionné par le duo franco-américain Tarts de Feybesse, et le Cake Picnic devrait réunir plusieurs centaines de gâteaux. Le musée sera également gratuit le dimanche, mais sans animations particulières, tandis que le lundi mettra en avant le lieu de mémoire, avec des concerts de musique patriotique : « Alma de Bretteville avait choisi la date symbolique du 11 novembre pour l’ouverture du Legion of Honor afin de rendre hommage aux 3600 soldats californiens qui ont péri pendant la Première guerre mondiale. »

Il aura fallu presque dix ans à Alma de Bretteville pour voir son rêve d’ouvrir un musée d’art réalisé. « En 1915, lors de l’exposition universelle Panama-Pacific, elle tombe en arrêt devant le pavillon français, qui n’est autre que la reproduction de l’hôtel particulier de Salm. Ce dernier abrite le musée de la Légion d’Honneur à Paris, explique Emily Beeny. Dans un premier temps, Alma de Bretteville envisage de conserver le pavillon français, mais celui-ci n’est pas destiné à durer, son matériau de construction étant proche du papier mâché. Elle décide donc de faire construire une réplique de l’hôtel de Salm dans Lincoln Park, dans cet environnement un peu irréel, au bord de l’océan. »

Un plafond en trompe-l’œil

L’endroit abritait auparavant un cimetière, dont certaines tombes ont été déménagées mais pas la majorité, conférant à l’endroit une atmosphère un peu mystique, surtout quand le bâtiment émerge, tel un fantôme, du brouillard côtier. Alfred Hitchcock a filmé plusieurs scènes de son film Sueurs froides (Vertigo, 1958) sur place.

Le musée n’a pas fini de révéler ses secrets et ce week-end de fête permettra d’en découvrir de nouveaux : saviez-vous par exemple que le plafond de galerie Spreckels n’est pas en pierre ? Le trompe-l’œil cache en réalité une partie des 4 526 tuyaux de l’orgue qui parcourent tout le musée, si bien que lorsque l’instrument est joué, c’est l’ensemble du bâtiment qui « chante ».

© Legion of Honor

La collection du musée propose un voyage à travers 6000 ans d’histoire de l’art, de céramiques antiques aux bronzes de Rodin. « Alma de Bretteville avait amassé 99 œuvres du sculpteur. La particularité de sa collection tient au fait que le sculpteur a lui-même supervisé la coulure des bronzes et le processus de patinage. La plupart des bronzes de Rodin sont des œuvres posthumes, mais pas ceux d’Alma de Bretteville, ce qui les rend d’autant plus exceptionnels. »

Autre incontournable du musée, la galerie dédiée à l’art baroque, récemment été rénovée. On peut y admirer des tableaux de Rembrandt, Rubens ou encore Georges de La Tour. « Notre collection de meubles anciens français et anglais est également très riche », souligne Emily Beeny. « On peut notamment admirer un canapé du XVIIIe, confectionné pour meubler l’appartement privé de Marie-Antoinette à Versailles. »

Lavinia Fontana « Portrait de Bianca degli Utili Maselli et ses enfants » (1604-1605). © Legion of Honor

Dans le cadre de son centenaire, le Legion of Honor a récemment acquis de nouvelles œuvres, grâce à une campagne de levée de fonds. Outre un tableau de Pissarro représentant sa fille Jeanne, le musée est fier d’exposer une peinture de Lavinia Fontana (1605) représentant Bianca degli Utili Maselli avec ses six enfants, tous élégamment vêtus de dentelle et de perles, et une vue du Grand Canal de Venise réalisée par Canaletto.

« Mary Cassatt at work » jusqu’en janvier

De nombreuses manifestations ponctueront le centenaire du musée, à commencer par une série de conférences intitulée « A Closer look » le deuxième samedi du mois : on y parlera de la collection de peintures européennes, puis d’Antiquité, du fonds de textiles et de costumes, de sculptures baroques et de la Renaissance, de l’Impressionnisme, ou encore de l’identité nationale flamande dans la peinture du XVIIe. Ces lectures sont gratuites et ouvertes à tous.

L’exposition Mary Cassatt. © Legion of Honor

Quatre expositions rythmeront également cette année : la première est dédiée à l’histoire du musée, depuis sa création en 1924 jusqu’à nos jours, et constitue une introduction intéressante pour apprécier le lieu. « Mary Cassatt at work » (jusqu’au 26 janvier 2025) permettra d’apprécier l’œuvre de cette peintre américaine, trop souvent réduite à une image d’artiste sentimentale qui aimait peindre des femmes et des enfants. Invitée par Degas à exposer avec le groupe des Impressionnistes français, Mary Cassatt est la seule femme américaine à faire partie de ce groupe, et elle militera toute sa vie en faveur des femmes.

« Dress Rehearsal: The Art of Theatrical Design » (9 novembre – 11 mai 2025) se penchera sur l’art de la mise en scène à travers la collection de costumes et de dessins du musée. Le peintre californien contemporain Wayne Thiebaud (1920-2021), connu pour ses peintures de pâtisseries et gâteaux, sera à l’honneur du 22 mars au 17 août 2025.

Entrepreneurs français : Le droit américain décodé par le conseiller de Houston Pierre Grosdidier

Les États-Unis demeurent une terre d’opportunités dans l’esprit des entreprises françaises, mais le rêve américain peut parfois se heurter à la réalité du système juridique et judiciaire. Pierre Grosdidier, installé depuis 55 ans aux États-Unis dont 40 à Houston, a publié un ouvrage, Manuel de droit pour l’entrepreneur étranger aux États-Unis : tout savoir sur le droit américain pour aider les entrepreneurs français à mieux comprendre les subtilités de l’environnement qu’ils découvrent. Si son rôle de conseiller auprès des Français de l’étranger lui confère une notoriété au sein de la communauté française, c’est surtout dans le comté de Harris qu’il s’est fait un nom en tant qu’avocat spécialisé dans le droit de la construction, des contentieux et de la technologie.

Connaître les risques avant de se lancer

« Beaucoup de gens arrivent aux États-Unis avec une vision incomplète, parfois même un peu erronée de l’environnement juridique dans lequel ils se lancent, estime-t-il. Les États-Unis offrent de nombreuses opportunités aux entrepreneurs mais ces derniers doivent également comprendre les risques inhérents à leur activité dans ce pays. »

Le plus évident, c’est la cœxistence de la loi fédérale et de la loi des États, à laquelle s’ajoutent des différences parfois colossales des droits entre les États. L’entrepreneur étranger devra se conformer à la loi fédérale et aux lois de tous les États dans lesquels il souhaite s’implanter ou réaliser des affaires. Ainsi, s’il engage du personnel, il devra adapter les conditions d’embauche à chaque État où résideront les employés, pouvant par exemple faire signer un accord de non-concurrence à un employé texan mais pas à son collègue californien où la pratique est inapplicable.

Le réflexe américain du recours aux tribunaux

Le second, c’est le côté très procédurier de l’environnement juridique américain et des Américains eux-mêmes, leur tendance naturelle à avoir recours aux tribunaux pour résoudre des différends et contentieux. Il s’agit du paragraphe le plus long du manuel, 34 pages consacrées aux contentieux civils et aux 6 phases qui les caractérisent.

Structuration et gestion d’une entreprise, conditions de séparation, droit du travail, Foreign Corrupt Practices Act, règles appliquées au marketing électronique ou encore quand faire appel à un avocat sont autant de sujets abordés dans cet ouvrage. Le manuel de 200 pages est à la fois facile à lire et riche en informations pratiques.

La librairie Albertine fête ses 10 ans à New York

Voilà 10 ans que la librairie Albertine a ouvert ses portes, dans un magnifique hôtel particulier de la 5e avenue, ancienne propriété du businessman et héritier philanthrope Payne Whitney, rachetée par le gouvernement français en 1952. La librairie vaut le détour autant pour sa belle collection de livres en français (plus de 14 000 titres) que pour son somptueux plafond peint à la main, couvert d’étoiles et de planètes.

© Albertine

« Un espace d’échange et de dialogue franco-américain »

La librairie Albertine est le “brainchild” d’Antonin Baudry, conseiller culturel à New York de 2010 à 2014 : “Le lieu était utilisé pour du stockage de meubles. J’avais constaté que les new yorkais aiment les livres, et je voulais créer une vitrine pour la littérature et la pensée françaises. Les librairies sont trop rares à New York du fait du coût de l’immobilier. Le projet a pris 4 ans, j’ai travaillé avec des gens formidables comme Sarah McNally (des librairies McNally-Jackson) et le designer Jacques Garcia (qui a désigné l’hôtel NoMad à New York) autour du concept d’une bibliothèque privée majestueuse. Aujourd’hui, Albertine fait partie de New York. C’était l’objectif“.

Albertine est « un lieu de vente et de mise en avant de la littérature francophone, mais aussi un espace d’échange et de dialogue franco-américain sur la littérature et les sciences humaines et sociales », explique Vincent Mano, attaché pour le livre et directeur du département Books & Ideas a la Villa Albertine. Le festival annuel, mis en pause pendant la pandémie, n’a pas été relancé depuis, mais les équipes d’Albertine réfléchissent à « recréer dans les prochaines années un moment récurrent, inscrit dans le calendrier new-yorkais, pour présenter au public et aux éditeurs américains la force de la vie littéraire et intellectuelle française. »

En attendant ce nouveau moment, la librairie continue de délivrer chaque année trois prix littéraires : le premier couronne la meilleure traduction du français à l’anglais; le second délivre le prix Goncourt États-Unis. Pour sa 4e édition en 2025, les étudiants français d’une dizaine d’universités américaines choisiront, parmi les 4 finalistes du prix Goncourt, leur livre favori. Enfin, le prix Albertine Jeunesse travaille avec 750 classes de primaire et 17 000 élèves pour récompenser chaque année un ouvrage pour les 3 à 12 ans.

Célébrer la littérature sous toutes ses formes

Du jeudi 14 au dimanche 17 novembre, l’anniversaire d’Albertine fait la part belle aux auteurs français et francophones, notamment à l’écrivain créole Patrick Chamoiseau (Texaco), Hervé Le Tellier (L’Anomalie), tous deux lauréats du Prix Goncourt, et au New-Yorkais Marc Lévy qui parlera de censure et des livres interdits. Les bandes dessinées et romans illustrés seront également représentés, avec la présence de Catherine Meurisse (première illustratrice à entrer à l’Académie des Beaux-Arts et rescapée de l’attentat à Charlie Hebdo), et de l’auteure de livres pour enfants Anne-Lise Boutin, qui animera un atelier de dessin pour les enfants de 6-12 ans le dimanche 17 novembre à partir de 11am.

Romancier new yorkais par excellence, Paul Auster, décédé en avril dernier, sera à l’honneur vendredi soir, en présence de sa veuve, la romancière Siri Hustvedt. Au programme également, une conversation entre l’ancienne ministre de la Culture et ancienne directrice des éditions Acte Sud Françoise Nyssen et la journaliste Laure Adler.

La prix Nobel d’économie Esther Duflo en clôture des festivités anniversaire. © MIT

Et puisqu’il ne s’agit pas seulement de présenter des livres en français, mais aussi de créer un dialogue et un débat d’idées, des écrivains étrangers seront également à l’honneur, comme l’écrivain égyptien engagé Alaa Al Aswany (The Yacoubian building, Chicago), l’Irlandais Colum McCann (American Mother), ou l’Américaine Katie Kitamura (Intimacies, A Separation).

Du côté des sciences sociales, les célébrations s’achèveront dimanche après-midi par une intervention de l’économiste et prix Nobel (2019) Esther Duflo, professeure au MIT et spécialiste des questions de développement et de pauvreté.

Une nouvelle Chambre de commerce franco-américaine inaugurée à Los Angeles

Une nouvelle Chambre de commerce franco-américaine voit le jour à Los Angeles, venant combler l’espace laissé vacant après la dissolution de la précédente, comme l’évoquait French Morning en mai. Le cocktail de lancement a eu lieu lundi 4 novembre à la Résidence de France de Beverly Hills, en présence du nouveau Consul général de France à LA, Adrien Frier. C’est Aurélie Brisac, entrepreneure installée à Los Angeles depuis 9 ans, qui prend la tête de cette antenne, placée sous la houlette de la French-American Chamber of Commerce of San Francisco. Celle-ci change de nom, devenant la «FACC California SF-LA», afin de refléter son extension à la deuxième métropole américaine. 

« Il y avait un besoin, pour la communauté française de Los Angeles, d’unir ses forces vives, de s’entraider, dans un contexte économique plus rude d’année en année », affirme Aurélie Brisac, qui a elle-même regretté l’absence d’une chambre de commerce à LA en tant qu’entrepreneure. Sa mission ? « Créer un pont » au sein de la communauté entrepreneuriale française de LA, dispersée géographiquement, et l’aider à se connecter à l’écosystème américain, « par industrie.» Des synergies qu’elle veut renforcer alors que de gros événements sont en vue, comme la Coupe du monde de football de 2026, et les Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028. 

Des synergies avec San Francisco

Connecter les gens entre eux, c’est un peu le fil rouge de la carrière de celle qui se dit passionnée par « l’intelligence collective ». Après avoir été directrice digital marketing chez Clarins à New York, Aurélie Brisac pose ses valises à Los Angeles pour se reconvertir comme consultante dans l’éducation. Pendant 8 ans, elle travaille pour une charter school. « J’ai levé plus de 10 millions de dollars pour développer des programmes de soft skills pour les élèves. Le but était de créer un pont entre l’école et le monde du travail », résume-t-elle. Il y a un an, elle bifurque en créant, avec Elodie Attias, une start-up en IA spécialisée dans le mental health au travail, Sensaraa. Un projet qu’elle compte bien poursuivre, en parallèle de sa nouvelle casquette.

Si elle démarre d’une page blanche, Aurélie Brisac a l’intention de s’appuyer sur l’expérience de la Chambre de commerce de San Francisco et sur l’expertise de ses 200 membres dans la Bay Area. Un réseau auquel les membres qu’elle s’apprête à recruter à Los Angeles auront immédiatement accès, argumente-elle : « Si, historiquement, San Francisco représente la tech et Los Angeles l’entertainment, ces deux industries s’entremêlent de plus en plus dans ce contexte d’évolution technologique. »

Pour sa première année, la Française veut poser les fondations d’un vaste chantier : réunir de premiers membres, construire un calendrier d’événements, et s’entourer d’un board. « C’est un relancement et j’ai bien conscience du challenge, confie-t-elle. Les gens qui me rejoignent peuvent co-écrire les règles du jeu. Je suis à l’écoute des besoins des entrepreneurs et des leaders français que je rencontre tous les jours à LA. »

La radicalisation menace la démocratie américaine, mais pas seulement elle

La nouvelle victoire de Donald Trump est le point d’orgue d’une Amérique en plein bouleversement. Dans un ouvrage de référence « Divided Politics, Divided Nation », paru en 2019, Darrell M. West de la Brookings Institute et ancien professeur à Brown University, faisait observer que la polarisation de la société américaine était devenue si intense que de nombreuses personnes ne font plus confiance à ceux qui ont un point de vue différent. Cette polarisation que l’auteur précité dénonçait, loin de s’être atténuée, s’est accentuée, amplifiée quasiment sans limites avec l’utilisation bien répandue des moyens modernes de communication. Mais elle s’est aussi aggravée, avant tout parce que les peuples ont le sentiment que leurs intérêts ne sont plus défendus. Alors oui, s’installe la radicalisation dans laquelle une partie de la société américaine s’inscrit aujourd’hui. Comment la plus vieille démocratie, qui s’était fixée comme mission d’installer la démocratie dans le monde, en est-elle arrivée là ?

En tant que telle, à l’origine la polarisation se voulait être la divergence entre Républicains et Démocrates relativement à leurs options politiques. Et pourtant cette polarisation faisait malgré tout partie du processus démocratique. On gardera en mémoire les multiples batailles entre Démocrates et Républicains sur la réforme de la santé (Obamacare) ou encore sur les votes au Congrès pour accorder une aide financière à l’Ukraine dans le conflit l’opposant à la Russie. Historiquement le bipartisme a permis une forme d’alternance dans la politique américaine. Républicains et Démocrates parvenaient à s’entendre et à dépasser leurs clivages pour parvenir à une relative unité nationale. Toutefois, une tendance à une convergence des idées au sein des partis politiques, à partir de la fin des années 60, ainsi que depuis une dizaine d’années l’émergence des réseaux sociaux avec leur lot de désinformation ont contracté l’opinion. 

Si jusqu’à une période récente les désaccords au sein de la société américaine se faisaient essentiellement sur le contenu des politiques publiques de chaque camp, on assiste maintenant à une détestation des partisans entre Républicains et Démocrates. Chaque camp accuse l’autre de ne pas aimer son pays, d’être un ennemi et de conduire à la perte de la société américaine. Un narratif bien rôdé et qui finit par séduire, car la triste réalité est là. Aujourd’hui, chacun a la conviction que pour se faire entendre il doit pousser son expression sous sa forme la plus extrême. Or, la forme la plus extrême est celle qui ne permet jamais de trouver un accord puisque par définition elle est inacceptable pour l’autre. Si nous ne nous mettons pas d’accord sur des valeurs et quelques règles communes, nous ne pouvons faire société !

Le débat politique, qui se nourrit habituellement d’arguments laissant place en démocratie à la contradiction, à la nuance, à la pensée complexe, se trouve balayé par des post de quelques lignes sur des plateformes de « discussions ». Le débat démocratique est devenu une juxtaposition de pensées binaires, chacun évoluant dans des communautés où il se conforte dans ses propres opinions. Comment dès lors s’étonner que le rétrécissement des idées ait pu faire la part belle à la radicalité ?

A plusieurs reprises depuis son départ de la Maison Blanche en 2017, le président Barack Obama avait d’ailleurs alerté sur le fait qu’il ne fallait pas considérer la démocratie comme acquise.

En effet, face à cette radicalisation croissante et débridée, c’est non seulement l’avenir de la démocratie américaine qui est menacée, mais aussi celui des autres démocraties européennes, voire partout dans le monde. Ceci non point parce qu’il y aurait un vent venu de l’Atlantique nord, mais parce que le processus de remise en cause de notre démocratie est partout le même. 

Ainsi, toutes les démocraties pourraient-elles être emportées dans un tourbillon.  Pour enrayer cette situation, il est urgent que chacun s’interroge sur ce qu’il peut faire et donc revisite son mode de pensée.

Tout d’abord, cette radicalisation des idées laisse à croire que l’on pourrait résoudre de manière extrêmement simple des sujets les plus complexes. En matière de pauvreté, d’immigration, d’accès égal aux besoins élémentaires de tout être humain. En présentant, pour des raisons démagogiques, des solutions à l’emporte-pièce que l’on ne pourra bien sûr jamais tenir, on disqualifie l’action publique et ceux qui en sont les porte-voix. Oui, désormais nuancer est vu comme un point de faiblesse ou de la mollesse. Seul a droit de cité, est reconnu celui qui sait être clivant, ce qui serait un gage de puissance et à tout le moins d’efficacité.  

Ensuite, il se produit un phénomène de remise en cause des institutions. Une grande partie des Américains par exemple n’ont plus confiance dans leur justice, pas plus que dans la Cour suprême. La défiance à l’égard de la justice, qui est pourtant le dernier rempart auquel nos concitoyens se réfèrent volontiers, touche tous les acteurs de l’organisation de notre société.

Par ailleurs, le rapport aux faits et à la vérité, à la science, sont autant de notions qui ont été remplacées par le ressenti, l’émotion, la perception qui, si elles sont importantes, ne doivent pas venir remplacer la réalité matérielle des faits. 

Ce sont ces trois ingrédients que l’on aperçoit dans la société américaine et que l’on pourrait parfaitement retrouver en Europe. 

Face à ce constat alarmant on peut toutefois rester optimiste, à la condition d’un retour au compromis et à un dialogue respectueux, essentiels pour éviter que la radicalisation ne mène à une désintégration plus profonde des institutions et de la société.

Chaque semaine, French Morning publie la tribune d’une personnalité, extérieure à la rédaction, sur des sujets transatlantiques variés, afin d’alimenter le débat d’idées. Si vous souhaitez contribuer et proposer un texte (600 à 1200 mots), merci de nous contacter à l’adresse suivante : [email protected]

L’amitié à l’épreuve de la distance : Comment être présent pour ses proches quand on vit loin ?

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Le mois de novembre est placé sous le signe de l’amitié dans le podcast French Expat. Dans le premier épisode de notre nouvelle série consacrée à l’amitié à l’épreuve de la distance, nous plongeons dans la vie de Françaises de plusieurs générations pour qui l’amitié défie les frontières.

À travers les histoires d’Anne, installée à Washington D.C., et de Florence, son amie restée en Normandie, découvrez comment l’organisation et la technologie leur permettent de préserver des liens forts malgré les océans.

Manon revient aussi sur son lien avec Myriam, forgé lors d’épreuves à l’université, et explore l’amitié entre les deux jeunes femmes, consolidée malgré les kilomètres.

À travers ces récits intimes, le premier volet de notre série nous montre que l’amitié est un trésor, un espace de réconfort et de complicité qui résiste (parfois) à l’épreuve du temps et de la distance. Même séparés par des océans, les amis peuvent rester profondément connectés grâce à une communication authentique et à un amour inconditionnel.

Un épisode qui nous pousse à nous interroger sur notre propre manière d’entretenir nos relations : que signifie réellement ≪ être présent ≫ pour ceux qu’on aime quand la présence physique n’est plus possible ? Les témoignages de ces femmes illustrent que l’amitié ne se mesure pas en kilomètres, mais en moments de partage, en soutien mutuel, en communication sincère.

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

Retrouvez nos partenaires et sponsors : https://linktr.ee/FrenchExpat

Thierry Lefort expose pour la première fois ses toiles vibrantes à Los Angeles

Cela fait des années qu’il croque Los Angeles de sa palette éclatante, mais c’est la première fois qu’il expose dans la Cité des Anges. Amoureux des œuvres de Thierry Lefort, ne manquez pas le vernissage de « California blue », samedi 9 novembre, de 4pm à 7:30 pm, à la Show Gallery, à West Hollywood. La galerie d’art contemporain exposera 23 peintures de l’artiste français jusqu’au lundi 6 janvier 2025, en collaboration avec la galeriste française Yoyo Maeght. 

Une rue bordée de palmiers, un parking,  des poteaux électriques… À travers ses jeux d’ombres et de lumières, ses compositions minimalistes, et ses couleurs vives, c’est l’âme de Los Angeles que le peintre parvient à capturer. « Mon travail est de sublimer des lieux pas forcément agréables à l’œil. J’aime trouver la beauté là où on ne la voit pas tout de suite », confiait-t-il à French Morning l’an dernier.

Une belle occasion de rencontrer l’artiste en personne, d’échanger avec lui sur son processus créatif, et de découvrir ses nouvelles œuvres, que l’on peut déjà admirer ici.

En Floride, ces Français durement touchés par les ouragans Helene et Milton

 « Il y aura un avant et un après 24 septembre 2024 ». Voila les premiers mots employés par Catherine Lepetit pour décrire ce que l’ouragan Helene a provoqué dans sa vie. Cette mère française de trois enfants et entrepreneure, installée à St Petersbourg, n’imaginait pas vivre un tel cauchemar. Parce que cette tempête surpuissante ne devait pas toucher si durement cette partie de la côte est de la Floride. « Même si nous vivons au bord de l’eau, nous avions décidé de ne pas évacuer car personne ne nous l’avait suggéré. Vers 6pm, on a vu l’eau qui débordait de la petite digue qui sépare la mer de la maison alors que c’était marrée basse ! On s’est dit qu’a marée haute, on serait complètement ensevelis alors nous sommes partis en urgence ».

La voiture de Catherine Lepetit à moitié ensevelie par la montée des eaux pendant lorsque l’ouragan Helen a frappé l’est de la Floride. © Catherine Lepetit

Après avoir passé la nuit en sécurité chez des amis à 5 minutes de chez eux dans les terres, les Lepetit retournent le lendemain pour constater l’étendue des dégâts. « La maison avait bien sûr pris l’eau, c’est de l’eau salée mais aussi de l’eau des égoûts. Il y en avait jusqu’au niveau de la hanche. Mais le pire c’est que les murs de cloison sèche ont tout absorbé et sont devenus mous ! Nous avons dû les couper par le bas. ». Pour toutes les réparations, la famille sera remboursée par son assurance. 

Une marchandise non assurée

En revanche, l’entrepreneure ne le sera pas pour sa marchandise, stockée pour moitié dans sa maison avant l’ouragan. L’autre partie était dans sa voiture qui a été balayée par la tempête. « L’assurance ne prendra pas en charge car je n’ai pas pris d’assurance inondation pour mon entreprise ». Catherine Lepetit n’a pas de boutique. Elle vend sur les marchés de la région ses articles de plage (serviettes, t-shirts, crèmes, chapeaux…). Une marque qu’elle a montée il y a un an. Elle estime ses pertes à 50 000$. Il y a le coût de la marchandise perdue mais elle a aussi dû s’arrêter de travailler pendant 5 semaines. « Je viens juste de reprendre. J’ai besoin de liquidités pour relancer la production ». Alors le collectif d’une soixantaine d’entrepreneurs auquel elle appartient a décidé de lui ouvrir une cagnotte go fund me.

La marchandise de la marque « SunDrunkWorld » appartenant à Catherine Lepetit ne sera pas indémnisée. © Catherine Lepetit

Quant à sa maison, épargnée par l’ouragan Milton 15 jours plus tard, elle espère y retourner très vite. Catherine Lepetit, son mari et son plus jeune enfant sont toujours logés par des amis. Elle souhaite retrouver ses deux adolescents qui, faute de voiture, sont hébergés séparément près de leur école. La mère de famille reste optimiste. La résilience et le courage s’entendent dans sa voix. « Ça serait tellement bien si on pouvait être tous réunis pour Thanksgiving ».

Des commerces toujours rideau baissé

La maison d’Olivier Rodriguez, du côté de Tampa, elle, a tenu bon. Seulement quelques dégâts mineurs étaient à déplorer après le passage d’Helene. Mais malheureusement, cet ancien chef pâtissier du Biltmore Hotel à Coral Gables ne peut pas en dire autant du coffee shop/chocolaterie de St Pete Beach qu’il tient avec son associé Grégory Pugin depuis 2021. « L’eau s’est infiltrée par le toit. 60 centimètres d’eau stagnante. Elle a apporté avec elle du sable qui est resté. Toutes les machines, notamment celles qui servent à la production de chocolat, sont a l’arrêt, inexploitables pour le moment ». Le natif d’Annecy a lui aussi été pris de cours. Personne dans cette localité ne s’attendait à voir de tels dégâts. « On en a eu des ouragans ces dernières années. À chaque fois, on s’en était très bien sortis. Cette fois c’est différent ».

Les machines à fabriquer le chocolat de « Cocoaddiction » à St Pete Beach sont à l’arrêt depuis que l’ouragan Helen a inondé le coffee shop tenu par Olivier Rodriguez. Le sable a envahi les cuisines de l’établissement. © Olivier Rodriguez

Le plus dur pour lui, c’est de ne pas savoir quand il va rouvrir son commerce. Car contrairement aux autres professionnels du quartier qui, selon lui, semblent résignés, Olivier Rodriguez compte bien retrouver sa clientèle au plus vite. Ses clients les plus fidèles ont tout de suite répondu présent pour alimenter la cagnotte gofundme qu’il a ouverte pour faire face à la fermeture temporaire de son business. Il estime avoir perdu 150 000$ de matériels et 50 000$ de produits alimentaires. « Pour tout ce qui est réparation du local, c’est au propriétaire de s’en charger. Reste à savoir quand ce sera fait. Je ne veux pas rouvrir dans ces conditions car ce serait mettre en danger le public avec la moisissure ». Six semaines ont passé et l’entrepreneur ne sait toujours pas si ses machines sont exploitables.

« On nous met des bâtons dans les roues »

D’autres sinistrés laisse leur colère s’exprimer. C’est le cas de Mickael Roche, un entrepreneur originaire de Nice. Avec sa femme Nathalie, ils en veulent à la mairie de St Pete Beach. « On nous met des bâtons dans les roues. Tout est une question de business et d’argent. J’ai commencé à faire les réparations et puis au bout de 4 semaines les agents municipaux sont venus nous demander d’arrêter les travaux pour défaut de permis ! On a même dû démolir ce qu’on avait fait », affirme t-il, dépité. Sans compter que son local n’est pas assuré pour les inondations car il se trouve sur une île. « Et puis, il y aussi la difficulté à trouver des entrepreneurs car tout le monde a des travaux à faire après ces deux ouragans. C’est catastrophique, nos pertes s’élèvent à environ 280 000$ entre le chiffre d’affaires et les rénovations. » L’entrepreneur et sa femme ont eux aussi pu compter sur la générosité de leurs clients qui leur ont ouvert un gofundme. Si les procédures d’obtention de permis s’accélèrent, le restaurant de Mickael et Nathalie Roche, qui emploie 18 salariés, pourrait rouvrir dans le courant du mois de novembre. 

La cuisine du restaurant « La croisette » de Mickael et Nathalie Roche après le passage de l’ouragan Helen. @Mickael Roche

Helene est le deuxième ouragan plus meurtrier avec plus de 230 morts dans plusieurs États du Sud-Est. 

Quant à Milton qui a frappé deux semaines plus tard, le coût de la reconstruction est estimé à plus de 87 milliards de dollars par les autorités. 

Les dégâts causés par l’ouragan Milton s’élèvent à plus de 87 milliards de dollars selon les autorités. © Catherine Lepetit
La puissance de l’ouragan Helene a provoqué le déracinement d’arbres sur la côte Est. © Catherine Lepetit
Des scènes de dévastation après le passage de l’ouragan Helene le 24 septembre 2024. © Catherine Lepetit