“Moi, petit garçon du ch’nord bercé par les westerns, je ne pensais pas y arriver un jour“. Bruno Monteuuis a réalisé son rêve d’enfant. Ce Français de 54 ans a ouvert en 2012 Jetalena Ranch, un ranch situé à Gleeson en Arizona. “Nous sommes sur le territoire historique des cowboys, à côté de Tombstone, une ville rendue célèbre pour le règlement de compte d’OK Corral. La région a également servi de décor à de nombreux films comme Geronimo ou El Dorado avec John Wayne”.
Originaire du Nord de la France, Bruno Monteuuis a grandi dans une famille d’éleveurs de chevaux, mais ses parents l’ont découragé à suivre la même voie qu’eux. “Ils me disaient que c’était une profession à risque, où il est dur de gagner sa vie“, confie-t-il. Le Français se lance très jeune dans une carrière de négociant en bois, qui l’amène à faire “pas mal d’argent“. A 31 ans, il est rattrapé par la fièvre équestre et ouvre son premier ranch à Saint-Léonard-des-Bois, dans la Sartre. “J’ai lancé une activité d’élevage et de dressage. J’avais 27 chevaux”, explique-t-il.
A la tête de sa première entreprise, le Français se passionne pour le débourrage (ndlr: l’éducation du poulain), au point de lancer sa propre méthode “horse feeling”. “Elle repose sur l’étude du cheval dans son milieu naturel. En gros, je murmure à l’oreille des chevaux. Je suis un peu Robert Redford, mais sans la mèche (rires)”.
En 2007, alors que son activité “marche très bien“, les Etats-Unis sont frappées par la crise des subprimes. “Les prix de l’immobilier ont chuté. Je cherchais alors plutôt une maison de vacances. Mais quand je suis venu sur place, je suis tombé amoureux de la région et du ranch”. Bruno Monteuuis fait alors plusieurs allers-retours en Arizona, ramène des clients potentiels “pour voir si le projet était viable“, avant de finalement acheter le ranch en 2012.
Aujourd’hui, Jetalena peut accueillir jusqu’à 10 personnes en pension complète et dispose d’une dizaine de chevaux de races américaines (Quarter horse, Paint horse, Appaloosa). “Les clients arrivent à Tucson la veille. Je leur réserve une chambre d’hôtel pour qu’is se reposent puis vais les chercher le lendemain matin. On commence par faire du shopping pour s’équiper et avoir le “look cowboy”, puis on fait du tourisme dans le coin. Je les emmène dans un saloon historique, visiter une superbe mission catholique du XVIIIème siècle et se balader dans des paysages grandioses de westerns. On ne se met en selle que le lendemain”.
Bruno Monteuuis a imaginé une vingtaine de parcours de randonnées différents. Il balade en général ses convives sur dix à quinze jours, sur un rythme “trois jours à cheval, un jour de repos”. Sa clientèle? “Beaucoup de Français, de Suisses, de Belges, et de plus en plus de Québécois depuis un an”. Bruno Monteuuis trouve presque tous ses clients via Facebook, où le Français a créé une page avec des photos attirantes. Son site internet prend le relais. “Le milieu équestre est un petit milieu, ça fonctionne ensuite au bouche-à-oreille”.
Heureux dans sa campagne arizonienne, Bruno Monteuuis ne s’imagine pas rentrer un jour en France. “J’arrive à la banque à cheval avec mon chapeau. C’est le style de vie dont j’ai toujours rêvé”. Actuellement en visa E2, le Français brigue un visa O1, pour espérer un jour obtenir la carte verte. “C’est le cheval qui m’a ouvert les portes des USA. Les gens d’ici ont reconnu mon savoir et m’ont accueilli comme l’un des leurs. Ça a facilité mon intégration”.
Bruno Monteuuis, un patron de ranch français sur les terres des cowboys d'Arizona
Projection du "Sacrement de la tendresse", ode à la tolérance envers les handicapés mentaux
Quand le cinéma se mobilise en faveur d’un débat sur la santé mentale, la sensibilisation prend une autre dimension. Le jeudi 18 octobre, les Missions permanentes de la France, du Canada et de la Belgique à l’ONU, l’Organisation mondiale de la Santé et la ville de New York et le Projet Imagine vous invitent à la projection d’un documentaire français, «Le sacrement de la tendresse ».
Fondé en 2010 par l’ancienne journaliste et présentatrice TV Frédérique Bedos, « Le Projet Imagine » produit des courts, moyens et longs métrages pour inspirer et pousser à agir. Le jeudi 18 octobre, l’ONG reconnue par les Nations Unies organise un événement, une projection suivie d’un débat sur le handicap mental.
« Le sacrement de la tendresse » rend hommage à Jean Vanier. Philosophe, écrivain et humaniste reconnu, Jean Vanier est le fondateur de deux organisations internationales consacrées aux personnes ayant une déficience intellectuelle: « L’Arche » et « Foi et Lumière ». Touché par les personnes atteintes d’un handicap mental à l’époque, il avait décidé de s’installer avec eux dans une maison du village de Trosly Breuil. Aujourd’hui, en France, L’Arche accueille plus de 1200 personnes en situation de handicap mental dans 33 communautés. La fédération internationale est présente dans près de 35 pays avec 147 communautés sur les 5 continents.
Le film retrace dans le grandes lignes le parcours de Jean Vanier et véhicule ses valeurs : promouvoir les notions de tolérance, de droits et de relations pour les personnes ayant un handicap. Jean Vanier invitait aussi les gens à reconnaître les dons et les enseignements précieux qu’apportent les personnes ayant une déficience intellectuelle à la société, lorsqu’elles sont accueillies et aimées.
Stork lance une plateforme de livraison express
En 2009, Uber a transformé l’économie mondiale en posant cette question : et si vous deveniez chauffeur ? Aujourd’hui, Stork pose la suivante : et si vous deveniez livreur ? La start-up fondée en 2017 par les Français Julien Lenne et Alexis de Vries vient de lancer une plateforme permettant la livraison entre particuliers et professionnels.
« Vous voulez envoyer un pull “I love New York” à quelqu’un de votre famille à Paris. Ça aurait coûté entre 100 et 150 dollars avec une société de livraison express classique. Avec Stork, vous devriez en avoir pour 30 à 60 dollars », estime Julien Lenne, qui vit entre Paris et New York depuis près d’un an pour accompagner le lancement de l’application.
Les livreurs potentiels, « ça peut être des sociétés qui font des Paris-New York ou des particuliers comme vous et moi qui ont prévu de faire le voyage et qui ont un peu de place dans leurs valises », reçoivent la demande sur l’application et sont invités à proposer un tarif de livraison à l’intérieur de la gamme de prix suggérée (ici, 30 à 60 dollars par exemple).
L’expéditeur sélectionne l’une des offres, en fonction des critères de son choix, comme le prix, la rapidité de livraison, la note du livreur ou encore le type de véhicule utilisé. Le livreur, de son coté, percevra 80% du prix une fois sa mission accomplie.
L’idée de créer Stork est née à Shanghai, raconte Julien Lenne qui y a vécu huit ans. L’entrepreneur avait fondé en 2009 une première société de création de produits. « Ça demandait énormément d’envoi d’échantillons et donc, beaucoup d’interactions avec des logisticiens comme DHL, UPS ou Fedex », raconte le co-fondateur de Stork.
« Les retards, l’opacité du marché, les colis cassés, l’absence de service après-vente digne de ce nom, les livraisons entre 8h et minuit, le “jemenfoutisme” en fait, qui est dû à un oligopole mondial d’entreprises un peu assises sur leurs acquis, ça commençait à me chauffer », s’agace Julien Lenne.
En 2016, il rentre donc en France pour fonder Stork avec Alexis de Vries, directeur financier de la start-up basé à New York à temps plein, qu’il connaissait de l’EM Lyon. Quelques mois plus tard, Julien Lenne contacte Roger Crook, l’ancien Pdg de DHL, qui rejoint l’aventure en moins de quinze jours, en tant que conseiller stratégique de la jeune pousse.
Stork emploie aujourd’hui une vingtaine de personnes entre Paris, Sofia en Bulgarie et New York. La start-up, qui s’attaque à « un marché de 225 milliards de dollars », selon Julien Lenne, mise sur les Etats-Unis où la culture de la livraison est plus développée qu’en France, constate le jeune patron.
« Ici, chacun connaît sa petite entreprise de coursiers. C’est un marché extrêmement fragmenté et qui n’est pas très bien régulé. On va apporter une vraie solution », assure Julien Lenne, qui cite, par exemple, les villes universitaires isolées aux Etats-Unis. « Le marché américain pour nous, c’est l’un des axes majeurs, si ce n’est l’axe majeur », conclut-il.
The École: un nouveau nom pour de nouvelles ambitions
(Article partenaire) Le grand drapeau affiche fièrement les couleurs sur la 5ème avenue, l’iconique “Flatiron building” en arrière plan. L’ancienne Ecole Internationale de New York s’appelle désormais The École.
Nouveau nom, nouveau logo, nouvelle image: l’établissement vient de fêter ses dix ans et c’était le bon moment pour un “rebranding”. “C’était l’occasion de se poser, de regarder ce qui a été accompli pendant ces neuf dernières années et voir dans quelle direction nous voulons aller” explique Yves Rivaud, fondateur et directeur de l’école.
Le nouveau nom, mariant le déterminant anglais et le nom français (avec l’accent, s’il vous plaît) souligne d’abord ce qui ne change pas: le caractère franco-américain, international et bilingue de l’école. “C’est un élément essentiel de l’identité de l’école, souligne Yves Rivaud. Nous sommes vraiment bilingues, ce qui n’est pas toujours le cas des écoles françaises ici”. À The École, 60% des cours sont assurés en français et 40% en anglais. L’enseignement du mandarin commence à partir du CE2. “Nous avons installé des binômes d’enseignants francophones et anglophones qui travaillent étroitement en équipes. Nous faisons même des séances d’enseignement bilingue, avec chacun des deux enseignants travaillant dans sa langue, en simultanée. Cela exige beaucoup de préparation, mais c’est vraiment une façon d’installer et de vivre le bilinguisme au jour le jour, de manière concrète”.
La nouvelle identité de The École souligne aussi de nouvelles ambitions. Avec 215 élèves et 50 employés (dont 35 professeurs), l’établissement a bien grandi, mais il veut aller plus loin. “C’est l’ambition des nouveaux propriétaires, Laurence et Philippe Roux qui ont racheté l’école l’année dernière”. Une deuxième classe de CE1 a ouvert cette année; elle sera suivie d’une deuxième classe de CE2 l’an prochain: “nous ajouterons une classe chaque année afin d’avoir deux classes pour chaque niveau, jusqu’à la 4ème (la dernière classe de collège aux Etats-Unis)”. Pour arriver à cet objectif, il va falloir s’agrandir et déménager. “Nous recherchons un bâtiment qui puisse remplacer celui de la 22ème rue (qui accueille les classes élémentaires et celle du collège), tout en restant dans la quartier car c’est là qu’est situé aussi le campus de la maternelle (5ème avenue) qui nous convient parfaitement”, note Yves Rivaud. L’objectif, ambitieux, est de déménager d’ici à la fin 2019.
Tout en revendiquant son caractère bilingue et multinational, The École cultive ses racines françaises. En juin, elle a obtenu l’homologation complète du ministère de l’Éducation nationale français pour ses classes de collège, achevant le processus qui en fait désormais un établissement entièrement homologué de la maternelle à la 4ème. “Même s’il y a moins de familles d’expatriés traditionnelles qu’avant -et plus de familles binationales et internationales- cette reconnaissance reste essentielle pour nous”, assure Yves Rivaud. Mais l’essentiel est de garder l’identité de l’école : “notre ambiance familiale, notre taille humaine”. Autant de facteurs qui offrent une agilité qui permet d’innover. “Nous avons par exemple mettre en place, en même temps, des programmes de remédiation pour les enfants en difficulté ainsi que des structures adéquates pour accompagner les enfants précoces. C’est assez unique et nous pouvons le faire parce que nous sommes et restons petits, à taille humaine” souligne le directeur.
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Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.
3 destinations pour admirer les couleurs de l'automne autour de New York
Les lumières de l’été se sont éteintes pour faire place à l’été indien. Les arbres ont enfilé leurs robes orangées. L’automne est arrivé. Pour savourer cette saison, voici trois destinations parmi nos préférées pour aller admirer les belles couleurs.
Cold Springs, NY
Ce petit village idyllique au bord de l’Hudson River est un petit coin de nature. Au nord de New York, les visiteurs pourront se mettre au vert le temps d’un week-end. Forêts, lacs, galeries d’art, kayak sur l’Hudson. Les teintes orangées réchaufferont les cœurs. Sortez les chaussures de marche pour parcourir Hike Breakneck Ridge, une randonnée qui offre une vue imprenable sur les couleurs d’automne d’Hudson Highlands State Park.
Comment y aller : 1h45 en voiture, 1h30 en train depuis Grand Central (Hudson of Metro-North Railroad)
Adirondacks
Les monts Adirondacks sont un massif cristallin situés au nord-est de l’Etat de New York. C’est LA destination faite pour l’été indien. Sortez vos tentes et à l’aventure. S’étendant sur 2 428 113 hectares, les Adirondacks sont composés de douze régions. Les amateurs de kayak pourront pagayer au milieu de la nature sur Saranac Lake. Les randonneurs se dirigeront vers High Peaks Wilderness. Pour prendre une pause, direction la région du Lake George et ses micro-brasseries. Toutes les activités à faire en automne dans la région c’est ici.
Comment y aller : environ 4h en voiture selon l’endroit, 5h en bus Trailways (dessert Lake George, Saranac Lake, Lake Placid, Keene & Keene Valley, North Hudson, Schroon Lake, Pottersville, Chestertown et Warrensburg, Malone, Massena, Potsdam et Canton) ou Greyhound (dessert Glens Falls, Lake George, Warrensburg, Lake Placid, Saranac Lake)
Newport, Rhode Island
La ville de Newport à Rhode Island accueille l’automne à bras ouverts. Quand l’été s’estompe, Newport lui dit au revoir de façon festive. Foires de fruits de mer, balades dans les vergers, dégustation de vins de saison fabriqués dans les vignobles locaux et d’autres activités sont à découvrir dans cette petite ville de bord de mer. A ne pas louper : la Fête des vendages au Vignoble Greenvale le samedi 10 novembre. Vous avez trouvé votre bonne excuse pour partir.
Comment y aller : 4h30 en train par Amtrak depuis Penn Station, 5h en bus par Greyhound ou Peter Pan Bus Line, 3h30 en voiture
Corps multiple, la nouvelle compagnie de danse contemporaine lancée par deux Français à Austin
Corps Multiple, c’est la rencontre de Sandie Donzica, danseuse et chorégraphe, et de François Minaux, flûtiste et chanteur, autour de l’idée d’improvisation libre « une forme d’improvisation qui vise à s’affranchir de toute structure préétablie. Tout part de nos émotions et de celles qui nous sont suggérées par l’autre afin d’aboutir à une connexion entre nous deux. C’est notre langage pour raconter une histoire. Par la chorégraphie des corps, la musique mais aussi par un texte que j’ai écrit » explique François Minaux.
« C’est la symbiose émotionnelle que l’on crée sur scène qui capture l’intérêt du public. Ce qui nous plaît c’est de travailler à partir d’émotions profondes et pures pour créer une performance » renchérit Sandie Donzica.
La rencontre des deux s’est faite par hasard et leur sensibilité pour l’expression libre a fait le reste. « On s’est rencontré il y a six mois lors d’un stage d’improvisation mis en place par François. Le courant est passé entre nous et on a décidé de travailler ensemble. J’apporte la danse et la chorégraphie et François la musique et les textes » confie Sandie Donzica.
Corps multiple présentera son premier spectacle du 13 au 15 décembre au Vortex Theatre à Austin. Baptisé Un(rooted), ce spectacle d’une heure et demi traite des thèmes de l’appartenance et de l’identité. « Il ouvre la discussion sur le besoin profond qu’éprouvent les êtres humains d’appartenir à un groupe, de connaître leurs racines, d’avoir des semblables et des repères, ainsi que les questions que cela engendre autour de la construction de leur identité personnelle. (UN)ROOTED explore le processus dans lequel nous nous plongeons lorsque nous sommes en recherche de notre passé, à la quête de réponses, de sens. » décrit Sandie Donzica.
Le spectacle utilise les techniques de l’improvisation libre pour créer un échange spontané entre les artistes et les spectateurs. « On cherche à créer un choc pour que les gens rentrent dans une introspection. » Composé de trois parties, le spectacle sera suivi d’une discussion ouverte au public sur l’élaboration de la performance ainsi que pour répondre aux questions de l’audience, avec l’aide d’invités spéciaux.
Le duo, qui dit être en recherche constante de nouvelles collaborations, notamment en arts plastiques, se produira accompagné de deux autres musiciens, percussions et guitare.
D’ici là, le duo présentera des extraits de son spectacle à travers Austin (toutes les dates ici). Ville qui semble leur correspondre: « C’est très diffèrent de Paris, New York ou Boston ou j’ai vécu », note François Minaux. « On est plus à l’écart donc plus libre de créer son propre style. » Lui y vit depuis 15 ans, elle seulement depuis deux ans. Après un master de musique à Yale, et doctorat à Univeristy of Texas, il est maintenant flûte principale du Classical Music Institute of San Antonio et de Density 512 depuis 2017. Elle, professeure diplômée de danse contemporaine et d’études chorégraphiques au Conservatoire de Nice, travaille en tant qu’associée au développement et au marketing du Vortex.
SNCF vs Shinkansen, la bataille du rail fait rage au Texas
La SNCF via sa filiale SNCF America affronte les Japonais de Texas Central Partners (TCP) pour la mise en place d’un réseau ferroviaire reliant les grandes villes du Texas.
Et ce sont les Japonais qui ont tiré les premiers. En annonçant en septembre dernier que le gouvernement japonais (via les organismes Japan Overseas Infrastructure Investment Corp. for Transport & Urban Development et la Japan Bank for International Cooperation) leur avait consenti un prêt de 300 millions de dollars pour financer leur projet du Shinkansen reliant Dallas à Houston, ils se sont attirés les foudres de la SNCF. La société française dénonce le concours du contribuable nippon alors que TCP s’est toujours vanté de ne fonder son projet que sur des fonds privés.
« Ce n’est pas possible sans financement public. Jamais un réseau ferroviaire n’a été mis en place dans le monde uniquement sur des fonds privés » déclare Alain Leray, Président de SNCF America, qui dénonce l’hypocrisie du projet japonais. « Tout est histoire de savoir qui va payer. C’est pourquoi la seule carte des japonais pour imposer leur projet est de dire qu’il est financé ; Ce qui naturellement plait très fortement aux politiques. »
En réponse, Texas Central a publié le commentaire suivant : « Bien sûr que la SNCF, qui est une compagnie d’État et hautement subventionnée, est contre l’idée même de concurrence et veut empêcher la meilleure technologie de trains à grande vitesse d’arriver aux États-Unis. »
Deux projets bien distincts
Mais la bataille est loin d’être terminée. Les Japonais sont en attente du verdict de l’enquête d’utilité publique (EIS) qui doit se prononcer sur la validité du projet, également vivement critiqué par la SNCF. Les points reprochés sont conséquents et marquent la différence entre les deux approches puisqu’ils concernent le tracé, les villes desservies et la non-interopérabilité du réseau.
Le projet Japonais propose une ligne droite entre Houston et Dallas le long de l’Interstate 45 (I45) alors que le tracé préconisé par la SNCF longe l’I35 avec un coude (T-Bone) au niveau de Temple, afin de relier toutes les grandes villes du Texas.
« On peut faire un trajet indirect qui relierait les autres villes en passant par Temple, tout en restant sous le sweet spot des trois heures de trajet entre Dallas et Houston. D’autre part, en plus de ne desservir que deux villes, le projet japonais n’est pas compatible avec le réseau classique, ce qui le rend bien plus onéreux. Même si l’écartement des rails est identique, le Shinkansen est beaucoup plus large et deux trains ne peuvent se croiser sur un réseau classique » fait remarquer Alain Leray.
D’après la SNCF, le coût au mile de son projet serait près de deux fois inférieur au Shinkansen et la facture de la globalité des 480 miles du tracé du T-Bone serait à peine supérieure à la construction du premier des trois côtés des 763 miles du “Texas Triangle” reliant Dallas, Houston et San Antonio prôné par TCP. D’autre part, la SNCF, qui se défend de chercher à vendre des trains ou des infrastructures mais juste à devenir opérateur, prône, non pas la grande, mais la moyenne vitesse. « La grande vitesse n’aurait aucun sens sur des villes qui sont aussi rapprochées. »
Elle bénéficie déjà pour cela d’une enquête d’utilité publique publiée sous le nom de Texas Oklahoma EIS. Car le projet SNCF au Texas est une vieille histoire qui remonte en 1992, d’abord en tant que consultant, puis en 2008 et en 2016, en répondant à un appel d’offres du département des transports sur le couloir de l’I35.
D’autre part, la SNCF a toujours l’avantage, par rapport à TCP, d’être déjà établie comme compagnie ferroviaire aux États-Unis. En effet pour que TCP puisse commencer à poser ses rails il va falloir que les tribunaux leur donnent le droit d’exproprier les agriculteurs, propriétaires du terrain. Or la loi Texane stipule que seule une compagnie ferroviaire peut être autorisée à le faire. « Ce que TCP n’est pas puisqu’ils n’exploitent pour le moment pas le moindre kilomètre de voie ferrée, assure Alain Leray. Et je pense que ce n’est pas pour demain. Il y a fort à parier que la bataille judiciaire va être âpre mais celle-là ne concerne pas la SNCF. »
Des ambitions intactes :
Les ambitions et les espoirs de la SNCF sont donc intactes. La société cherche à convaincre les instances politique de la nécessité de monter un financement alliant fonds publics et privés. « C’est mon ambition » proclame Alain Leray. « Ce n’est qu’une question de financement maintenant donc une question politique. Pour arriver à ses fins, la SNCF doit arriver à faire passer le message selon lequel l’implication du contribuable est indispensable à la construction d’une infrastructure ferroviaire. Même si ce n’est pas populaire, le message commence à passer car les faits nous donnent raison. »
Le projet a en tout cas suscité l’intérêt des maires de Dallas et Fort Worth qui ont visité le centre d’opérations SNCF Eurostar lors d’un récent voyage à Paris. « Les politiques sont en train de comprendre que le Texas suffoque sous les embouteillages et que le train est la solution. Mais il reste encore du chemin pour les convaincre de payer. »
Sans compter qu’il faudra certainement faire évoluer les mentalités texanes concernant le train. « C’est tout à fait possible. » affirme Alain Leray. « J’en veux pour preuve le trajet New York- Washington sur lequel le train possède une part de marche de 72%. Et puis les trajets aussi courts n’intéressent plus les compagnies aériennes car ils n’ont pas d’intérêt économique. »
Le groupe SNCF représente aux États-Unis, via ses filiales Geodis et Keodis, environ 15 000 salariés pour un chiffre d’affaires annuel de 2,5 milliards de dollars.
Deux conférences à New York sur l'expatriation en famille
Comment réussir son départ à l’étranger à deux ou en famille ? C’est cette grande question qui sera au centre de deux conférences organisées par Accueil New York et Alexandra Baxter d’Expat Communication le jeudi 18 octobre à la librairie Albertine et au Consulat de France.
Les deux évènements sont animés par Alix Carnot, directrice associée du service d’accompagnement Expat Communication et auteure de Chéri(e), on s’expatrie. La première conférence, de 10am à 12pm, portera sur l’impact de l’expatriation sur la famille, le couple et les enfants. De 6:30pm à 9pm, un panel d’experts abordera la thématique de la double carrière et la protection du conjoint accompagnateur.
L’entrée est gratuite.
Le Petit Marché, le petit "Eataly" français de Mathew Cape à Larchmont
Mathew Cape a toujours aimé organiser de grands dîners chez lui, sur Beachwood drive. “Pour trouver de bons produits, il fallait que je me rende dans cinq boutiques différentes, ça me prenait l’après-midi.” Le Français de 38 ans a alors l’idée de regrouper les meilleures denrées dans un lieu unique où l’on pourrait aussi boire un verre entre deux courses.
De cette idée est né Le Petit Marché, son concept de restaurant de quartier-bar-épicerie, ouvert depuis le 17 septembre dans le quartier de Larchmont, à Los Angeles. “J’ai rassemblé tous les meilleurs artisans (en majorité français) de Los Angeles sous la même enseigne”, souligne-t-il, précisant proposer le café de Verve Coffee, le pain de Michelina, les viennoiseries de La Chouquette, les meilleurs produits d’épicerie fine de Monsieur Marcel, les viandes et charcuteries de Gwen Butcher Shop, “un Australien qui se rapproche le plus de ce qui se fait en France”. Quant au vin, exposé dans une vaste cave murale, il est sélectionné chez Lou Wine Shop, qui était auparavant dans ce quartier. Une sorte de Eataly à la française, à une plus petite échelle.
Du petit-déjeuner aux cocktails
Dans ce lieu imaginé par Mathew Cape, au décor industriel ponctué de détails bleu et blanc “pour rappeler la Méditerranée”, les clients viennent faire leurs courses, prendre leur petit-déjeuner, luncher à la va-vite, dîner ou boire un verre entre amis. Un immense bar est au centre du local : “le quartier n’en avait pas. Là, le mixologue Chris Kramer concocte des cocktails de folie”, s’enthousiasme Mathew Cape qui s’est associé avec Spoon Singh, également propriétaire de Venice Ale House. Pour épater les palais, il a fait appel au chef Stephane Liot, qui a élaboré un menu mélangeant des mets français classiques comme le steak-frites, le croque-monsieur ou les moules-frites, aux influences californiennes avec notamment des propositions végétariennes (ratatouille, salade de lentilles…).
“Pour l’instant, nous proposons une carte réduite pour le soir. Mais dès novembre, il y aura un menu complet, servi à table”, détaille Mathew Cape. Les locataires de l’immeuble, au rez-de-chaussée duquel se trouve le restaurant, peuvent également profiter de la carte comme d’un room service. “Nous sommes l’extension de leur salon”, assure-t-il. Une extension de plus de 300 m2, offrant 132 places assises.
Mathew Cape n’en est pas à son coup d’essai. Depuis son installation en 1998 à Los Angeles pour tourner la série “Passions”, cet acteur a déjà co-lancé le restaurant italien Vinolio avec les célèbres frères Houston -qui ont créé les speak-easy No Vacancy et Good Times at Davey Wayne’s – il y a 10 ans, avant de se retirer. Puis, il a eu l’idée de faire un restaurant pour se sentir comme à la maison : le Larchmont, ouvert en 2013. “J’ai tout perdu, et j’ai dû le vendre car une employée m’a poursuivi -elle lui réclamait 500.000 dollars-“, regrette Mathew Cape. “C’était des endroits à succès, mais ils ont été tués par le système.” De ce restaurant, aujourd’hui fermé, il voyait l’immeuble d’en face se construire, avec son angle parfait entre Melrose avenue et El Centro avenue. Un lieu idéal pour ouvrir Le Petit Marché.
Un acteur passionné de bons plats
“Le cinéma m’a permis d’investir dans l’hospitalité”, argue le Français, qui après des années à interpréter l’amoureux français joue davantage les méchants dans les films. Passionné par “la musique, le vin et la bonne bouffe”, il aimerait tourner davantage pour investir. Car ce projet, qui a mis quatre ans à aboutir en raison de lourds travaux (les lieux étaient nus), lui a coûté plus cher que prévu. “Nous avions budgété un investissement de 1,4 millions de dollars, mais cela nous a coûté 2,6 millions”, souligne l’acteur, qui regrette d’avoir parfois trop délégué.
Malgré les difficultés, il croit fort en ce concept, et a déjà déposé la marque Le Petit Marché aux Etats-Unis. Mathew Cape aspire ainsi à développer LPM, des espaces de moins de 100 m2 dans des bureaux ou des “strips”, qui seraient alimentés par la cuisine du restaurant de Larchmont. “J’aimerais en avoir une dizaine à Los Angeles, et un autre plus grand que le Petit Marché à Pasadena ou Downtown”, ambitionne l’acteur, dont l’objectif à long-terme est d’avoir un concept similaire dans chaque grande ville américaine. “Une fois qu’il sera éprouvé, je n’aurai plus à investir.” Et c’est de bon augure : le brunch a attiré plus de 500 personnes dimanche dernier, et les investisseurs commencent à se faire connaître.
Cheat Day Land, un musée éphémère dédié à la "junk food"
Après le musée des crèmes glacées (Museum of Ice Cream), celui sur les bonbons (Candytopia) ou les moments de bonheur (Happy place), un nouveau concept éphémère voit le jour à Los Angeles. Jusqu’au 31 octobre, le pop-up museum “Cheat Day Land” offre un univers coloré, véritable terrain de jeux pour les amateurs d’Instagram, à Arts District.
Sur plus de 1100 m2, il dispose de dix-sept salles interactives dédiées au “cheat day” (soit la journée sans régime). Des l’entrée (par l’arrière du bâtiment, sur la parallèle à la 7e street), le visiteur est happé par les références à la junk food : un rodeo sur un hot-dog, des balançoires en forme de donuts, des chocolats à soulever, une montagne de “food porn”…
“Les gens ne devraient pas en manger tous les jours, mais ils adorent ça”, avoue Rubi Rymenmy, qui a eu cette idée après une exposition à Tokyo. Issue du fitness (Art Flying Aerial), Rubi Rymenmy ainsi que ses frères et soeurs ont décidé de lancer un musée éphémère dédié au “cheat day” avec des références sportives (la salle de sport, le trampoline, les altères, un vélo créé par Plumm…).
Pour mener à bien ce projet, les trois frères -amateurs de dessin- ont entièrement imaginé l’univers avec ses décors de cinéma (donc démontables) et sa typographie ; faisant parfois appel à des artistes locaux. L’équipe a réussi à tisser des partenariats, qui lui permettent de proposer des échantillons de nourriture différents tous les jours.
Voué à s’installer définitivement dans la South Bay “pour y ramener des touristes”, où vit cette famille, le musée devait d’abord faire ses preuves à Los Angeles. “Ensuite, il ira à Orange County, puis San Diego”, se réjouit Rubi Rymenmy, ajoutant “on est aussi en discussion avec la Chine qui est intéressée.” Depuis son ouverture, le 1er octobre, le musée éphémère ne désemplit pas, attirant les familles et les Millennials férus d’Instagram. “Pour eux, nous avons des employés disponibles pour les prendre en photo.”
Emma Franks, nouvelle directrice connectée de l'Alliance Française de Pasadena
“Le Français est la langue à apprendre, selon The Economist”, argue Emma Franks, tout sourire. Cette Strasbourgeoise de 38 ans est la nouvelle directrice de l’Alliance française de Pasadena. En poste depuis le 1er septembre, elle succède à la bien-aimée “Fanchon”. “Elle a développé l’Alliance pendant 21 ans, depuis les bureaux à l’étage du café Bisous aux nouveaux locaux à Pasadena (inaugurés en janvier 2017).”
Aujourd’hui, l’école emploie une dizaine de professeurs, présente un bilan financier à l’équilibre entre les dons, les cours et les levées de fonds, ainsi que propose -en plus des classes du niveau A1 à C1- des conférences, cours de danse, workshops de conversation et des événements culturels.
Un héritage que veut perpétuer Emma Franks. “Toutes les alliances sont différentes, la nôtre s’adapte à son public qui vient d’un quartier très familial.” L’objectif est alors “de donner une image moderne et dynamique de cette alliance, lui donner plus de visibilité, travailler sur le marketing”, argue la directrice qui veut travailler sur la communication, et alimente le compte Instagram.
Au centre de cette stratégie, se trouve la promotion d’une école de langues “moderne”, un mot que répète à l’envie Emma Franks. “Nous avons des locaux neufs et modernes : toutes nos classes sont équipées de smartboards (tableaux interactifs)”, plaide-t-elle, ajoutant que “notre approche pédagogique est tout aussi moderne, fondée sur une approche actionnelle et un enseignement utilisant des contenus numériques comme les vidéos.” Sans compter que la jeune directrice donne un cours de “Podcast en Français”, afin d’intégrer l’apprentissage de l’écriture à celui de la prononciation.
Rien de plus logique puisqu’elle est adepte du genre faisant des podcasts sur Califrenchlife à propos de la culture française et de la linguistique ; et de par son expérience dans l’enseignement du français et de l’anglais dispensé aux futurs animateurs radios, dans une école de Strasbourg.
La dynamique directrice ne s’arrête pas là. En plus de rédiger la rubrique “Les trucs et astuces d’Emma” pour la newsletter, elle entretient un blog Kit de survie californien, à l’origine dédié à ses proches.
Cette multi-implication a guidé son passage à l’Alliance Française de Pasadena. Arrivée en 2013 à Los Angeles pour suivre l’amour, cette professeure de Français en langue étrangère et d’anglais envoie sa candidature à cette association. “J’ai directement pensé à l’Alliance française, cela correspond à mon parcours.” Faute de place de professeur, la Strasbourgeoise décide alors de proposer des ateliers, des conférences sur l’Alsace… “Je retrouvais un petit bout de France à l’autre bout du monde”, avoue-t-elle, directement happée par l’ambiance.
Une implication payante puisque 4 ans après son arrivée en tant que professeur, elle reprend les rênes de l’institution qui “promeut la langue et les cultures francophones dans leur ensemble”. Une institution qui lui semblait destinée.
La compagnie Wang Ramirez présente "Borderline" à Santa Barbara
La compagnie Wang Ramirez, c’est la rencontre d’un couple de hip-hopeurs : la coréenne Honji Wang et Sébastien Ramirez, Bboy français d’origine espagnole. Lors d’une tournée internationale, ils présenteront leur spectacle “Borderline”, mêlant l’humour et la poésie au travers d’un hip-hop contemporain, le samedi 13 octobre au Granada Theatre à Santa Barbara.
Créé en 2013, ce spectacle explore la notion de frontières, qu’elles soient intimes ou physiques, s’imprégnant de leurs cultures métissées. Sur une bande-son originale, il met en scène cinq danseur(se)s et un gréeur aérien, qui contraint les interprètes dans leurs mouvements, mais permet aussi leur envol. Sur scène, les danseurs s’affrontent, s’entraident ou convolent explorant les relations humaines, l’amour et la haine, la joie et la tristesse ou les questions d’identité.
Fondée en 2007, leur compagnie n’a pas tardé à être couronnée de succès avec un premier prix chorégraphique à Osaka en 2009, puis un Bessie Award pour leur pièce AP15 en 2013. Leur renommée les a menés jusqu’à Madonna : Honji Wang et Sébastien Ramirez ont collaboré à son nouveau show “Rebel Heart Tour”.