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Pierre-Antoine Raberin et Elisabeth Holder : De Paul et Ladurée à L’Ami Pierre, une affaire de goût

Pas facile de trouver le temps pour une interview quand on dirige une boulangerie prisée des cols blancs de midtown Manhattan. Sitôt la rush hour du déjeuner passée, Pierre-Antoine Raberin teste avec Fumi, une fidèle cliente d’origine japonaise, deux nouvelles recettes de salade de nouilles soba et de melon au wasabi. Le hasard des rencontres fait bien les choses : Fumi est une cheffe reconnue au Japon où elle est juge dans un show télévisé à la Top Chef. C’est le Français Lucas, le numéro deux de la boulangerie, qui testera la salade pour son déjeuner. « Est-ce que c’est assez ? Faut-il rajouter des nouilles ? », s’enquiert Pierre-Antoine Raberin. Le test est concluant, la salade fera donc, dès le lendemain, son apparition dans les présentoirs de l’Ami Pierre.

De la mode à la boulangerie

Pierre-Antoine Raberin commence sa carrière dans la mode, chez Hermès où il travaille au département cuir puis sur le travel retail en Amérique du sud. C’est là qu’il rencontre Elisabeth Holder, la fille de Francis Holder, le fondateur du groupe Paul, né à Lille dans les années 40. D’une simple boulangerie, Francis Holder a fait une chaîne à succès, Paul, qui rachètera l’enseigne de luxe Ladurée en 1993.

Contrairement à ses frères Maxime et David, Elisabeth s’est fixé trois règles qui font grincer les dents du patriarche : « ne pas travailler en famille/ne pas travailler dans l’alimentaire/ne pas travailler avec mon mari ». Elle travaille chez Celio, Et Vous, Hermès. Mais la pression familiale aura raison de ses principes, et elle rejoint finalement la holding familiale en 2004. Son conjoint Pierre-Antoine Raberin suivra un an plus tard.

Pas de passe-droit pour autant, chez Paul on ne devient pas manager sans avoir suivi une formation de boulanger. Le couple fait ses classes en cuisine pendant six mois. Sa formation de boulanger en poche, Pierre-Antoine Raberin prend la tête du développement international de Paul de 2005 à 2011. La chaîne s’est ouverte aux marchés étrangers dès les années 80, en Asie puis au Moyen-Orient. « Ouvrir des franchises de boulangerie est beaucoup plus complexe que des franchises dans la mode. Le pain et les gâteaux sont faits sur place, il faut choisir des franchisés passionnés, les former, et contrôler régulièrement la qualité de ce qu’ils produisent », explique Pierre-Antoine Raberin.  

Adapter Ladurée au marché américain

Forts de leur expérience chez Paul, Pierre-Antoine Raberin et Elisabeth Holder décident en 2011 de prendre la tête du développement de Ladurée aux États-Unis. Ils seront co-CEO de Ladurée USA : lui gèrera les finances, l’administratif et le développement, tandis qu’elle supervisera la communication, le marketing et la stratégie digitale.

Le développement international d’une marque de luxe comme Ladurée est très différente du développement d’une chaîne mass market comme Paul. « Une marque premium comme Ladurée vient avec ses propres contraintes, explique Elisabeth Holder. La maison mère refusait d’adapter la marque Ladurée au marché américain. Il a fallu batailler pour les convaincre de créer de nouveaux produits pour Halloween par exemple, ou en partenariats avec d’autres marques américaines ».

La première boutique Ladurée américaine ouvre en 2011 sur Madison avenue. Le couple est aux manettes, y compris en boutique, et il n’est pas rare de les voir au comptoir. D’autres boutiques ouvriront à Soho et à Washington DC en 2014, puis à Los Angeles et à Miami en 2017. Au final, Ladurée compte dix points de vente quand la pandémie de covid éclate en 2020. La crise sanitaire vient toucher de plein fouet Ladurée et ses concurrents. Avant que les aides de l’État ne soient mises en place, Pierre-Antoine Raberin et Elisabeth Holder mettent en place un fonds de solidarité pour leurs employés au chômage technique. L’entreprise, jusqu’alors peu digitale, offre ses macarons en ligne à partir de juillet 2020.

L’Ami Pierre, la French Fast Good

Suite à la vente de Ladurée à Lov Group de Stéphane Courbit en 2022, Pierre-Antoine Raberin commence à réfléchir à un nouveau projet. Il discute chaque semaine avec le gotha de la restauration fine made in France aux États-Unis, Daniel Boulud, Jean-Georges Vongerichten et Eric Ripert. C’est ce dernier qui l’alertera sur un emplacement laissé vacant par la faillite de Kaiser, sur la 51e rue entre la 6e et la 7e avenue.

C’est décidé, Pierre-Antoine Raberin montera donc l’Ami Pierre avec une ambition : « offrir le meilleur sandwich baguette de New York ». L’enseigne a de bonnes fées sur son berceau : Eric Ripert l’aide à confectionner le menu, le café sera sélectionné par Steven Saddoff, un passionné de café et créateur de Ground support Coffee. Et c’est Farid, de l’agence de publicité Fred & Farid, qui construit l’identité visuelle de l’Ami Pierre.

Aujourd’hui, la French Fast Good de L’Ami Pierre attire une clientèle de financiers et d’avocats. « C’est une clientèle raffinée et extrêmement généreuse », décrit l’entrepreneur. L’ambition : ouvrir d’autres antennes, d’abord dans Midtown puis dans le Financial District. Une deuxième boulangerie devrait ouvrir en 2025.

L’équipe de seize personnes, venues de France, des États-Unis mais aussi de plusieurs pays d’Afrique et d’Amérique latine, sert sandwiches, quiches, salades, soupes et gâteaux de boulangerie du lundi au samedi de 7am à 7pm (8:30am-3pm le samedi). « 80% de nos clients reviennent, et 40% viennent trois fois par semaine », analyse Pierre-Antoine Raberin. De belles métriques de succès que l’entrepreneur doit maintenant répliquer sous forme de chaîne, comme il l’a fait pour Hermès, Paul et Ladurée.

Que faire (d’un peu fou) avec son chien à New York ?

Elle est loin l’époque où Médor dormait dans sa niche et se voyait récompensé d’un os de poulet quand il avait bien protégé la maison. Aujourd’hui rien n’est trop beau, trop cher, trop fou pour les toutous. On veut le meilleur pour son meilleur ami et on dépense parfois sans compter. Selon une récente étude du site Dogster, 50% des foyers new-yorkais possèdent un animal de compagnie. Moins que la moyenne nationale. Pourtant, toujours selon cette même étude, ils dépenseraient beaucoup plus pour leurs fidèles compagnons que dans les autres États. Mieux, ils dépenseraient beaucoup plus dans les salons de toilettage que pour leurs propres soins esthétiques ! Des jouets griffés au mobilier design en passant par les produits de beauté bio, les spas et les hôtels entre copains, les chiens ont désormais droit aux mêmes plaisirs que leurs maîtres. Voire plus… De plus en plus de lieux qui leur sont dédiés ouvrent à New York.

Le bar à cookies de la boutique Zoomies. © Geraldine Bordère

Dans ce domaine, Zoomies fait figure de pionnier. Ce concept store arrangé comme un mini Bon Marché canin a été ouvert à West Village il y a plus de 20 ans par deux amies, Susan Bartholomew et la Française Angelique M. Rufty-Graux, après des carrières dans la mode pour l’une et la restauration pour l’autre. Avec un objectif : « Créer du lien entre les gens et leurs animaux de compagnie à travers la mode, la nourriture et le divertissement », explique Susan Bartholomew. Ici, les doudous griffés côtoient des peluches-animaux ou en forme de pizza, burgers et même bouteilles de champagne, les laisses multicolores s’accordent aux harnais et les snacks se déclinent dans toutes les formes et saveurs (beurre de cacahuète-myrtille, banane-bacon, foie de veau-fromage…).

Le must ? Un bar à cookies avec une vitrine qui n’a rien à envier à celles de pâtissiers traditionnels. Bref, vous l’aurez compris, chez Zoomies, votre compagnon à quatre pattes trouvera forcément son bonheur. Mais quid des autres activités un peu exclusives que vous pourriez être tenté de lui faire essayer ?

Un déjeuner au restaurant

Prenez place au Wilson, un restaurant pet-friendly qui propose un menu spécial à votre meilleur ami. Steak à 24$ ou filet de poulet grillé à 16$, le tout accompagné de petits légumes mais aussi une pupsicle, un snack glacé à base de banane et de beurre de cacahuète à 5$, Poupette trouvera forcément son bonheur.

Un parfum  de luxe

« Je suis délicat, authentique, charismatique, sensible, énigmatique, rebelle, frais, irrésistible, pur, proclame la voix. Car je ne suis pas qu’un chien. Je suis Fefé ». Une campagne signée Dolce & Gabbana qui promet à votre toutou de laisser un délicat fumet musqué dans son sillage. 109$ le flacon tout de même.

Un portrait de maître

Et pourquoi ne pas immortaliser les traits de votre boule de poils préférée ? L’artiste Ben Lenotvitz se propose de « croquer » Rex dans un style coloré et amusant. Depuis plus de 5 ans, le portraitiste new-yorkais est en résidence permanente dans la boutique Fishs Eddy à Flatiron. Très populaires, ses œuvres sont hélas limitées en nombres et il vous faudra tout de même débourser 250$ pour un petit format.

Une séance de Reiki

L’une des garderies canines les plus réputées de la ville, New York Dog Nanny propose de nombreux services « classiques » : promenades, petsitting, dressage… Plus original, l’établissement offre des traitements Reiki (une pratique japonaise ancestrale holistique) qui promettent d’apporter tranquillité et sérénité à votre chien, ou même d’aider à restaurer le système immunitaire d’un animal malade. 700$ le pack de 5 soins.

Un trajet en taxi

Un trajet pour aller chez le vétérinaire, ou pour envoyer votre toutou en vacances chez ses potes dans les Hamptons mais pas de chance, vous n’avez pas le temps de le conduire ou pire, vous n’avez pas de véhicule. Pas de souci, Petcab est là pour assurer vos arrières. Dans un véhicule parfaitement prévu à cet effet, siège et température optimale, votre animal arrivera à bon port en toute quiétude. Et sans se fatiguer les coussinets.

Ou, encore mieux, en jet privé

« Les chiens peuvent enfin voler », c’est avec ce slogan mordant que la compagnie Bark Air ouvre la page d’accueil de son site internet. Et ce n’est (hélas) pas une blague. La compagnie offre une expérience haut de gamme destinée d’abord au confort des chiens (qui ont le droit de voyager avec leurs « humains de compagnie »). La cabine est ainsi préparée dans cet objectif avec diffusions de phéromones calmantes, musique et lingettes rafraîchissantes à disposition. Une fois à bord, il leur sera servi boissons et snacks. Vols New York-Los Angeles et New York-Londres disponibles à partir de 5500$. Bientôt une liaison New York-Paris.

Et pour ne rien rater de l’actualité qui pourrait intéresser votre compagnon, on vous conseille de suivre le compte instagram @dogsofnyc, une mine d’informations et d’idées de sorties avec un agenda des meilleurs évènements pet friendly.

La French American Academy annonce l’ouverture d’un nouveau lycée à Jersey City Heights

[Article sponsorisé] Deux grandes nouvelles pour la French American Academy (FAA) qui devient le premier lycée candidat au Programme d’Éducation Intermédiaire de l’Organisation du Baccalauréat International (IB) de Jersey City et qui ouvre un nouveau campus à Jersey City Heights!

Un nouvel espace avec de nombreux atouts

En devenant le premier lycée candidat* au Programme d’Éducation Intermédiaire (PEI) de l’Organisation du Baccalauréat International (IB) de Jersey City, la French American Academy marque un jalon crucial depuis sa création en 2007. L’établissement d’enseignement bilingue annonce l’ouverture prochaine de son nouveau campus de Jersey City Heights qui accueillera à la rentrée 2025 sa première promotion de Grade 9, ainsi que ses collégiens de Grade 6 (6ème) à Grade 8 (4ème). Les demandes d’inscriptions pour Grade 9 sont dès à présent ouvertes!

Ce nouvel et vaste espace inclut un amphithéâtre, une salle de sport, un espace cuisine et cafétéria. Idéalement situé à côté de Pershing Park, le campus offre également un accès à une piscine publique, des terrains de baseball et de sport, ainsi qu’à des courts de tennis.

La nécessité d’évoluer

Après 17 années florissantes consacrées à l’éducation des plus jeunes de la Maternelle au Collège, et comptant environ 300 enfants actuellement inscrits, le campus du centre-ville de Jersey City de La FAA atteint sa capacité maximale. Sa Cheffe d’Établissement, Anne-Sophie Gueguen, témoigne de la nécessité d’évoluer pour répondre aux attentes des familles: “La FAA est au cœur d’une communauté multiculturelle et ouverte sur le monde. Depuis toujours, notre philosophie et nos pratiques pédagogiques ont attiré des familles partageant des valeurs et des exigences éducatives fortes. Nous sommes désormais prêts à élargir cette communauté avec un lycée innovant ayant le potentiel de redéfinir le paysage éducatif de Jersey City.”

La French American Academy a acquis une réputation d’excellence académique au sein d’une communauté chaleureuse et soudée, accueillant des élèves d’horizons culturels et linguistiques divers et comptant notamment environ 35% de foyers non francophones. Cet environnement unique offre aux élèves une éducation d’excellence qui allie rigueur académique, enseignement bilingue d’un large éventail de matières, et vision globale au travers d’une approche pédagogique interdisciplinaire et axée sur les projets. De ce fait, la FAA continuera à développer et s’appuyer sur ses atouts pour s’imposer comme une institution éducative pérenne.

Les familles intéressées par cette aventure passionnante sont priées de faire part rapidement de leur intérêt via cette fiche de demande de renseignements et s’inscrire aux prochaines Journées Portes Ouvertes de l’école.

Vous pouvez également contacter Eric Woodward via son mail.

*La French American Academy (FAA) est un établissement scolaire candidat au Programme d’Éducation Intermédiaire (PEI) de l’Organisation du Baccalauréat International (IB). Cet établissement est en attente d’obtention de l’appellation “École du monde de l’IB”. Cette appellation regroupe des établissements scolaires partageant une philosophie commune, un engagement à délivrer une éducation d’excellence, challengeante et internationale, que la FAA considère comme importante pour ses élèves. *Seuls les établissements autorisés par l’Organisation de l’IB peuvent offrir un de ses 4 programmes académiques: le Programme Primaire (PP), le Programme d’Éducation Intermédiaire (PEI), le Programme du Diplôme et le Programme à Orientation Professionnelle (POP). Le statut de candidat ne garantit aucunement l’obtention de l’autorisation de dispenser le programme. Pour plus d’informations sur l’IB et ses différents programmes, visitez le site www.ibo.org.

Note : les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

Baromètre Expat Communication: le retour d’expatriation, les défis de la réintégration

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L’automne pointe son nez, et avec lui, la 4ème et dernière enquête du baromètre 2024 Expat Communication !

Pour clôturer le 10ème anniversaire du Baromètre Expat Communication et son « Tour de l’expatriation », nous abordons maintenant un sujet crucial : le retour d’expatriation. Après avoir exploré les raisons du départ, les apprentissages, et la vie quotidienne à l’étranger, il est temps de boucler la boucle.

Pourquoi décide-t-on de rentrer ? Quelles sont vos attentes et vos appréhensions ? Comment se passe la réintégration professionnelle et personnelle ? Quel impact l’expatriation a-t-elle eu sur votre carrière ? Comment gérer la scolarité des enfants au retour ? Et le casse-tête du logement ?

Ce sont quelques-unes des questions abordées dans cette enquête finale. Sans oublier un regard sur l’évolution de votre perception du pays d’origine et les défis de la réadaptation culturelle.

Partagez votre expérience avec nous. Vos témoignages sont essentiels pour comprendre les enjeux du retour et aider les futurs expatriés à mieux se préparer à cette transition souvent sous-estimée.

Cette enquête s’adresse spécifiquement aux expatriés déjà rentrés dans leur pays d’origine et à ceux qui préparent activement leur retour. Si vous êtes dans l’une de ces situations, votre vécu est particulièrement précieux. 

N.B. : Si vous êtes actuellement en expatriation sans projet de retour immédiat, nous vous remercions de ne pas participer à cette enquête spécifique. Vos expériences sont tout aussi importantes et ont été couvertes dans nos précédentes enquêtes du baromètre.

 Je participe    

Les réponses sont anonymes ; les résultats sont publiés et disponibles sur le site dans le mois suivant la fin de l’enquête.

Questionnaire accessible jusqu’au 30 Octobre 2024.  

C’est ça l’Amérique, ép. 6: Trump et Harris face aux crises internationales

D’ordinaire, les électeurs américains ne se soucient guère des questions de politique étrangère quand ils se rendent aux urnes. En sera-t-il autrement pour l’élection de 2024 ? Entre la guerre en Ukraine, la peur de la menace chinoise, et le conflit au Proche-Orient qui empoisonne la présidence Biden, il est impossible d’ignorer le contexte international explosif. Donald Trump en joue en arguant que les États-Unis sont au bord de « la troisième guerre mondiale ». Kamala Harris pourrait également être lâchée par la communauté arabo-américaine du Michigan, un électorat assez important pour lui faire perdre ce swing state décisif dans la course à la Maison-Blanche.

Comment les crises qui ont marqué la présidence Biden vont-elles peser sur le scrutin du 5 novembre ? Pour ce sixième épisode de C’est ça l’Amérique, Alexis Buisson, correspondant de La Croix à New York, a rencontré Jean-Marie Guéhenno, professeur à l’université Columbia et ancien secrétaire général adjoint au Département des opérations de maintien de la paix aux Nations Unies.

C’est ça l’Amérique vous propose chaque semaine de décrypter les enjeux des élections américaines de 2024 en compagnie d’un expert francophone basé aux États-Unis. C’est un podcast de La Croix, réalisé en partenariat avec French Morning et le programme Alliance-Columbia.

[Vidéo] Demande de Green Card/Citoyenneté: quels recours possibles auprès des autorités américaines

Ce webinaire présentait les différentes options d’obtention de Green Card et les critères pour obtenir la citoyenneté américaine en se focalisant sur les voies d’action, de recours ou d’appels en cas de problèmes rencontrés avec USCIS.

Nous avons insisté sur les délais anormaux de traitement de dossier et sur les voies d’action en cas de refus de la part de USCIS. Enfin, nous avons présenté les nouveaux défis rencontrés par les francophones dans leur processus d’immigration aux États-Unis, au regard de l’actualité. 

Regardez le replay ci-dessous ou directement sur Youtube.

? Avec David Lunel, esq., avocat aux États-Unis, membre du barreau de l’État de Géorgie
? Contact : [email protected]

[Vidéo] Les banques prêtent, le marché de l’immobilier locatif français redémarre pour les expatriés

Cette rentrée 2024 marque un tournant majeur pour le marché de l’immobilier locatif en France. “Jamais les ventes d’appartements et d’immeubles à but locatif n’ont été aussi dynamiques dans notre agence.” explique William Demoustier, fondateur d’Expat Immo. “Avec la réouverture des crédits bancaires, de nombreux expatriés en ont profité pour investir.”

Lors de ce webinaire, William vous a présenté les opportunités à saisir pour les investisseurs résidant à l’étranger. Il a partagé les meilleurs plans en France, mettra en lumière les pièges à éviter, et offrira une perspective éclairée sur le crédit immobilier en France pour les expatriés.

Retrouvez le replay ci-dessous ou sur Youtube

Contact : ? [email protected] – ? +33 7 86 53 96 96. Plus d’informations sur le site internet : https://expat-immo.com/

Ruquier, Lellouche et Laura Laune au premier festival d’humour francophone à San Francisco

Films, stand up, théâtre, spectacle de danse, one woman show… L’organisation PIAFF (Promotion internationale d’Artistes Français et Francophones) organise le premier festival d’humour francophone à San Francisco, du vendredi 1er au mardi 5 novembre prochain. « J’avais envie d’organiser un tel événement depuis longtemps », explique Anne-Lorraine Bahi, fondatrice de PIAFF et organisatrice du festival. « C’est un heureux concours de circonstances qui l’a vu naître, avec comme point de départ la tournée de la comédienne Laura Laune. Un producteur de cinéma m’a également vanté le film « L’heureuse élue » avec Camille Lellouche, puis Laurent Ruquier me parle de la pièce « La Joconde parle enfin » qu’il a écrite, et le programme s’est mis en place au fur et à mesure. » À cette programmation sont venus s’ajouter la comédie chorégraphique de Régis Truchy « Eccentric », et le spectacle « Clarafication » de l’humoriste Clara Bijl, la locale de l’étape.

Anne-Lorraine Bahi a notamment déjà produit Kev Adams, Anne Roumanoff ou encore Gad Elmaleh aux États-Unis. Un pied sur chaque continent, elle court les salles de spectacle et de projection à Paris pour sélectionner les artistes et les spectacles qu’elle souhaite produire aux États-Unis. Le festival d’humour ne déroge pas à la règle : chaque programmation a fait l’objet d’une sélection rigoureuse de la part de la créatrice de la PIAFF. Anne-Lorraine Bahi avait ainsi découvert Laura Laune lors de son premier spectacle, mais la crise sanitaire avait empêché la venue de la comédienne aux États-Unis. Ce n’était que partie remise et la voici en tournée pour cinq dates, dont le samedi 2 novembre à San Francisco (billets). « Produite par Jeremy Ferrari, Laura Laune est sans filtre. Elle a beaucoup de choses à dire, et sa plume est très acerbe. Elle n’hésite pas à parler de son autisme, ce qui est un formidable message d’espoir et d’inclusion. »

Le registre est complètement différent avec le spectacle de Régis Truchy « Eccentric », présenté le dimanche 3 novembre à 5:30pm (billets). Danseur de hip hop aux côtés de Pina Bausch et MC Solaar, ancien du Cirque du Soleil, chorégraphe et metteur en scène, Régis Truchy a plus d’une corde à son arc. « J’ai eu un gros coup de cœur pour ce pantin désarticulé, qui mélange le mime, la danse et les imitations. Le spectacle plaira même aux plus jeunes, car il est joué sans paroles. Tout se passe dans les gestes. »

Amie de longue date de Laurent Ruquier, Anne-Lorraine Bahi ne peut que se réjouir d’accueillir « La Joconde parle enfin », la dernière pièce écrite par le présentateur des « Grosses têtes ». Ce spectacle sera présenté le vendredi 1er novembre à 7:30pm (billets). Un visage et un sourire connu dans le monde entier, mais sans qu’on connaisse vraiment les détails de sa vie. Mona Lisa y décrit son existence, sa rencontre avec Léonard de Vinci et François 1er, de manière hilarante. Karina Marimon incarne une Joconde qui n’a pas sa langue dans sa poche, et qui sait même chanter. « La comédienne est absolument formidable, et le spectacle génialissime, résume Anne-Lorraine Bahi. On en ressort presque étonné d’avoir appris tant de choses qu’on ne savait pas sur la Joconde. »

Comme un pied de nez au reste de la programmation, Clara Bijl, humoriste francophone, se produira le dimanche 3 novembre (billets) en anglais pour interpréter son nouveau spectacle, « Clarafication ». Installée aux Etats-Unis depuis presque trente ans, elle y a attrapé le virus du stand up. « Elle a fait la première partie de Gad Elmaleh à la Nouvelle Orléans, et de Patrick Timsit à Los Angeles. C’est une bosseuse, et j’aime beaucoup son humour. Ce festival est une excellente occasion de mettre en valeur une humoriste française locale, qui joue en anglais…»

Enfin, la comédienne Camille Lellouche sera présente lors de la projection du film « L’heureuse élue » de Franck Bellocq (billets) le lundi 4 novembre au Vogue Theater de San Francisco et le mardi 5 novembre à l’Aquarius de Palo Alto. Dans ce film, l’actrice, humoriste et chanteuse parisienne de 38 ans incarne une chauffeuse de taxi au caractère bien trempé qui accepte de se faire passer pour la fiancée d’un riche héritier – interprété par Lionel Erdogan – le temps d’un séjour en famille au Maroc. « C’est un vrai feel good movie, avec juste la bonne dose d’humour, et des comédiens excellents. La fin est surprenante, loin des clichés que peuvent véhiculer d’autres comédies. »

Anne-Lorraine Bahi espère que le public sera au rendez-vous pour cette première édition du festival d’humour francophone à San Francisco, qui devrait être le début d’une longue série.

The Exotic Resort Zoo, l’expérience du safari animalier en plein Texas

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Si les plaines du Kenya vous paraissent bien lointaines, pourquoi ne pas tenter l’expérience du safari animalier directement au Texas ? C’est exactement ce que propose The Exotic Resort Zoo, un établissement familial ouvert depuis 1995 à Johnson City, à 80 kilomètres à l’ouest d’Austin. Les fondateurs du lieu, Dennis et Marilyn Bacque, ont investi un espace de 55 hectares avec plus de 45 espèces visibles lors de la visite.

En groupe ou seul en voiture

Le ton est donné dès l’entrée de ce zoo original où plusieurs nouveaux nés vous feront craquer au moment de passer à la caisse (un chevreau et un bébé kangourou lors de notre visite le 5 octobre). Très kid friendly, la visite du parc peut se faire seul en voiture ou en groupe. On vous conseille définitivement cette seconde option qui coûte le même prix (19,95$), auquel on peut rajouter 8$ pour acheter un saut de nourriture à donner aux animaux.

© The Exotic Resort Zoo

On embarque alors sur une charrette tirée par un tracteur pour une visite guidée et commentée d’environ 45 minutes. Le parc est divisé en plusieurs zones où cohabitent différentes espèces, à commencer par des biches et des cerfs. Ces animaux sauvages sont tellement habitués à l’homme qu’ils viendront vous manger dans la paume de la main.

On poursuit le chemin jusqu’en Afrique pour rencontrer un dromadaire pas farouche lui non plus, puis deux watusis aux cornes d’une taille démentielle (jusqu’à 2,40 m d’envergure pour 15 kilos !). La colonie de zèbres est tout aussi fascinante à observer de près, même si le guide vous déconseille de les nourrir directement en raison de leur dentition large et aiguisée (très pratique pour couper de l’herbe).

© Maxime Aubin

The Exotic Resort Zoo a également aménagé un plan d’eau où l’on peut observer de loin des buffles asiatiques faire trempette. La suite de la visite nous emmène au plus près d’un troupeau de bisons nord-américains. On peut également les nourrir de façon amusante, puisque ces gros ruminants ouvrent leur gueule tels des entonnoirs dans lesquels on n’a plus qu’à déverser le contenu de notre saut. Cette dernière partie du parc contient également des gemsboks, un bovidé proche de l’antilope avec de belles cornes et traits noirs sur le corps, et des yacks d’Himalaya et leur pelage si reconnaissable.

À hauteur de girafe

L’aventure ne se termine pas à la visite guidée du parc puisque l’établissement offre aussi un petting zoo, une manière d’aller caresser à pied quelques animaux dans leur enclos. Parmi elles, les chèvres naines sont des plus affectueuses, vous aurez peut-être même la chance d’assister à une naissance en direct. Le clous du spectacle a lieu à quatre mètres du sol, en grimpant un escalier qui nous mène à hauteur de girafe. Là aussi, il est possible de donner quelques feuilles de salade à l’animal, directement au creux de le main. Une expérience inoubliable pour les enfants… comme pour les adultes.

Vous en voulez encore plus ? The Exotic Resort Zoo propose huit cabines pour dormir sur place, au beau milieu du parc. De quoi profiter de la vue tout en faisant un plouf dans la piscine.

© The Exotic Resort Zoo

À New York, le marché noir des réservations de restaurant sur la sellette

Vous avez toujours rêvé de pouvoir dîner à Carbone, Cote ou Raoul’s, mais vous n’avez jamais pu y réserver une table ? Certains restaurants new-yorkais sont très difficiles, voire quasiment impossible d’accès. Une demande très forte et des restrictions volontaires de la part de certaines adresses pour créer un effet de buzz ont rendu délicat l’obtention d’un siège ou deux dans ces adresses réputées et très fréquentées. Pour combler ce manque, des petits malins se sont engouffrés dans la brèche et ont créé des sites de revente de réservation. Ces sites s’appellent Appointment Trader ou Cita Marketplace.

Concrètement, des personnes possédant une réservation dans un restaurant peuvent la proposer à la revente. Un juteux business pour certains qui ont réussi à dégager de vrais revenus. Leur méthode : connaître toutes les astuces pour réserver les tables les plus difficiles de la ville. Carbone ouvre par exemple les réservations un mois à l’avance, tous les jours à 10am en priorité pour les détenteurs d’une carte American Express. Les plus rapides obtiennent une table, qu’ils peuvent ensuite proposer à la revente sur ces sites spécialisés. Ils peuvent demander, pour une seule réservation, jusqu’à plusieurs centaines de dollars pour les restaurants et les moments de la semaine les plus demandés. Certains clients sont prêts à payer la somme demandée, sans compter qu’ils devront aussi y ajouter la note du repas. Quand on aime, certains visiblement ne comptent pas !

Une loi pour interdire la revente

Problème : ce système à la limite de la légalité a accouché de nombreux effets indésirables. Un député de l’État de New York, Alex Bores, a activement soutenu une loi proposée par la sénatrice Nathalia Fernandez, le Restaurant Reservation Anti-Piracy Act, visant à mettre fin au marché noir de la réservation. « Cette pratique pose de sérieux problèmes, confie-t-il. Pour les restaurateurs, cela augmente le nombre de no-shows (non-présentation le jour de la réservation) et affecte leur chiffre d’affaires. Les restaurants doivent aussi pouvoir contrôler et savoir qui réserve une table chez eux, et avec ce système, il leur est impossible de connaître l’identité des personnes qui vont venir dans leur établissement. »

Ces sites d’un nouveau genre sont aussi problématiques pour les clients de restaurants. « Ce système censé permettre l’accès à ces tables réputées a en réalité rendu encore plus difficile les réservations, poursuit Alex Bores. Les tables sont prises d’assaut par des personnes qui connaissent toutes les astuces et dont c’est la spécialité. Le client lambda n’a plus aucune possibilité de réserver dans certains lieux, sans compter que cela fait monter inévitablement la facture. »

Des centaines de dollars pour une réservation

La loi proposée par le député a été adoptée par le parlement new-yorkais. Elle est désormais sur le bureau de la gouverneure qui, dès qu’elle l’aura signée, obligera ces sites de revente à obtenir l’autorisation des restaurants en question avant de proposer des tables à la revente. Parmi les établissements concernés, le restaurant français Maison Close fait partie des plus demandés. Le week-end, le lieu affiche toujours complet. Sur les sites de revente, plusieurs centaines de dollars sont parfois demandés par des tierce-parties pour céder leur réservation.

« L’adoption de cette loi sera une bonne chose pour les clients, parce que les réservations n’ont pas à être payantes, confient les deux propriétaires du lieu, Thibaut Castet et Theliau Probst. Mais personnellement, même si on a constaté ce phénomène, on n’a pas vraiment été affectés : on a mis en place des systèmes pour éviter les no-shows, en demandant systématiquement une confirmation de réservation. Les réservations non confirmées sont automatiquement annulées ». Quand la loi sera signée, elle sera la première du genre adoptée au niveau de tout un État américain.

L’île d’Alcatraz de nuit, une plongée insolite dans les secrets de « The Rock »

Cette année, Alcatraz célèbre les 90 ans de son ouverture en tant que prison fédérale de haute sécurité. Chaque année, « the Rock » accueille plus d’1,4 million de visiteurs, aussi désireux de découvrir la riche histoire de cette île-prison située à quelques brasses de San Francisco, que de quitter les couloirs sinistres et une promenade battue par les vents après quelques heures de visite.

Du jeudi au dimanche, on peut explorer Alcatraz après les heures habituelles d’ouverture au cours d’un Night Tour : en plus de la visite guidée, les visiteurs peuvent découvrir d’autres aspects de l’île et parcourir des bâtiments habituellement fermés au public. Les Park rangers animent de nombreuses conversations qui permettent de mieux comprendre la vie sur l’île, et une nouvelle exposition, The Big LockUp, révèle les inégalités du système judiciaire américain. Pour les nouveaux visiteurs comme pour ceux qui y sont déjà venus, les murs d’Alcatraz ont toujours de nouveaux secrets à livrer. On en frissonne encore…

Un territoire particulier pour les Amérindiens

En général, le vent se lève sur la baie de San Francisco dans l’après-midi, et son chant lugubre accompagnera toute la visite de nuit. Sur le bateau, parti du Pier 33 avant la tombée du jour, on a peine à entendre le commentaire du capitaine tandis que les embruns arrachent des rires nerveux aux visiteurs moyennent rassurés par la houle et par leur destination qui approche à vue d’œil. Au lieu d’accoster en ligne droite sur l’île, le bateau en fait d’abord un tour complet, longeant les falaises sur lesquelles la prison la plus célèbre des États-Unis est perchée et offrant des points de vue inédits sur Alcatraz. Sur un bâtiment en contrebas du château d’eau, on peut lire l’inscription « Indian land 1970 » peinte en lettres rouges.

Sur le débarcadère de l’île, « Indians Welcome » s’inscrit également en grandes lettres rouges. De 1969 à 1971, et la fermeture du pénitencier ordonnée en 1963 par Robert Kennedy (Alcatraz n’a servi de prison que pendant 30 ans), The Rock fut occupée par une centaine d’Amérindiens. Le traité de Laramie (1851) leur donnait en effet le droit de jouir de n’importe quelle propriété fédérale inusitée. Cette occupation est l’une des premières manifestations du Red Power movement, qui réclamait le droit pour les Amérindiens de disposer d’eux-mêmes, en réponse à leur assimilation forcée à partir des années 1950.

© Hélène Labriet-Gross

En gravissant le chemin qui mène aux cellules, on passe à proximité du château d’eau, sur lequel on peut lire le message de paix « Peace and Freedom. Home of the Free Indians », destiné à montrer au monde entier qu’une révolution pacifique était possible. En 2012, des occupants de l’époque et leurs familles furent invités à venir repeindre le message sur la réserve d’eau lors de la restauration de cette dernière.

© Hélène Labriet-Gross

Si des dissensions au sein du groupe d’occupants, ainsi que la mort accidentelle de la fille d’un des leaders, mirent prématurément fin à l’occupation de l’île et au rêve d’y créer une université, un centre culturel et un musée dédié aux Amérindiens, cet épisode marqua durablement les esprits et contribua à sensibiliser le monde à leurs problèmes d’identité et de reconnaissance de leurs terres ancestrales. Le jour de Indigenous People’s Day en octobre et à Thanksgiving en novembre, Amérindiens et sympathisants commémorent l’occupation d’Alcatraz en venant assister au lever du soleil sur l’île.

Un système de verrouillage des cellules très sophistiqué

Si la visite guidée des cellules est en tout point semblable à celle de jour, le nombre volontairement réduit de visiteurs le soir permet de révéler de nombreux aspects cachés de la vie carcérale. Parmi eux, la démonstration du mécanisme de fermeture des cellules est particulièrement intéressante. Au bout de chaque rangée de cellules se trouve un placard, invisible pour les non-avertis : il renferme un système de leviers qui permet de commander très précisément l’ouverture par glissement de la porte d’une cellule, de plusieurs, ou de toutes en même temps. Cela permettait d’éviter d’avoir des clefs pour chaque cellule, et que les prisonniers essaient de gripper leurs serrures.

Le système de fermeture des cellules

Les claquements métalliques sont impressionnants, et le ballet des leviers fascinant. Si cette mécanique semble bien huilée, il arrive qu’elle se grippe. La dernière fois que cela s’est produit, des visiteurs sont restés coincés pendant quelques heures, car rares sont les personnes capables de réparer le mécanisme.

Pour l’anecdote, ce son si particulier est audible dans plusieurs films. George Lucas l’enregistra et l’utilisa dans « Star Wars » : on l’entend quand le vaisseau de Darth Vader ferme ses portes. Dans « Jurassic Park », c’est le bruit de fermeture des enclos à dinosaures.

L’hôpital, un vide cauchemardesque

Situé à l’étage juste au dessus de la salle à manger, l’hôpital ne se visite également que pendant les night tours. Destiné à soigner les prisonniers autant que le personnel de l’île vivant sur place, il comptait une quinzaine de lits, deux chambres d’isolement, une salle d’opération et un cabinet dentaire. À l’époque, l’hôpital était équipé des dernières technologies, mais aujourd’hui, les murs pèlent de décrépitude et la plupart des équipements ont été retirés, conférant à l’endroit une ambiance post apocalyptique assez angoissante. Une des pièces les plus meublées a hébergé John « Birdman » Stroud, un dangereux criminel, connu pour son amour des canaris, et qui passa onze années confiné dans cette chambre d’hôpital car sa schizophrénie rendait sa détention incompatible avec les autres prisonniers. Un autre prisonnier célèbre, Al Capone, faisait également des longs séjours dans cet hôpital, pour soigner sa syphilis…

© Hélène Labriet-Gross

Un discours libéral presque étonnant

Puisque la visite s’effectue grâce à un audioguide, on peut la faire à son rythme, et l’interrompre à n’importe quel moment pour participer aux discussions animées par les Park rangers. L’une d’entre elles met en lumière l’impossibilité des prisonniers à se réintégrer dans la société civile, notamment s’ils ont passé la majorité de leur existence derrière les barreaux. L’histoire de Clarence Carnes, jeune Amérindien emprisonné dès ses 16 ans pour meurtre, l’illustre bien. Transféré en 1945 à l’âge de 18 ans à Alcatraz après une évasion suivie d’un kidnapping, il est le plus jeune prisonnier du pénitencier fédéral. L’année suivante, il participe à une mutinerie sanglante : deux prisonniers et deux gardes sont tués. Condamné à plusieurs centaines d’années de prison, il est finalement libéré sous conditionnelle en 1973. Il est emprisonné peu de temps après pour violation de sa liberté conditionnelle et il meurt du sida dans une prison du Missouri en 1988, à l’âge de 61 ans.

Loin de dépeindre Clarence Carnes comme un criminel perdu pour la société, le Park ranger a choisi de montrer les dysfonctionnements des systèmes judiciaire et carcéral qui n’ont pas su remettre un enfant de 16 ans, facilement influençable par les criminels plus aguerris qu’il côtoyait, dans le droit chemin.

Le discours peut surprendre, et se poursuit avec The Big LockUp, une nouvelle exposition sur le système carcéral américain, qui met en lumière les injustices qui l’ont construit et le dominent encore aujourd’hui. Avec 2,3 millions de personnes derrière les barreaux, les États-Unis arrivent en tête des pays qui incarcèrent le plus au monde. Entre 1970 et 2010, le nombre de prisonniers a augmenté de 500%. L’exposition met en avant la relation entre les injustices actuelles du système judiciaire et carcéral américain et l’esclavage : les Afro-Américains et personnes de couleur en général sont, de façon disproportionnée, plus susceptibles d’être emprisonnés.

The Big Lockup, la nouvelle exposition permanente sur les incarcérations de masse aux Etats-Unis. © Hélène Labriet-Gross

On est aussi interpellé par les conséquences de cette incarcération de masse sur la société, puisqu’il revient plus cher de payer pour quelqu’un en prison que pour les programmes de réhabilitation ou d’enseignement. L’exposition pose alors la question : la prison est-elle la solution à tous les crimes ? Y a t-il d’autres voies possibles ?

On peut être surpris de trouver une telle exposition dans une ancienne prison. Le Golden Gate National Recreation Area où se situe Alcatraz appartient la Coalition Internationale des Sites de Conscience, un réseau international de sites historiques et musées qui invite à réfléchir au passé dans le cadre de la réflection actuelle sur les droits de l’homme et la justice sociale.

Retour à la vie

Le dernier ferry part à 9:25pm pour regagner San Francisco. Les rares touristes se pressent, aux côtés des employés et Park rangers qui rentrent chez eux après leur journée de travail. Si le vent et le froid ne vous effraient pas, le pont arrière du ferry permet d’admirer le phare d’Alcatraz en action : il s’agit du premier phare construit sur la côte ouest des États-Unis, en 1854. Celui qui se dresse actuellement n’est pas l’original, mais son remplacement datant de 1909, après les dommages causés par le tremblement de terre de 1906.

© Hélène Labriet-Gross

En se tournant vers San Francisco, on peut voir, les soirs sans brouillard, le front de mer illuminé, du Golden Gate au Bay Bridge, en passant par Ghirardelli Square, Fisherman’s Wharf et Embarcadero, avec Russian Hill, Telegraph Hill et le Financial District en toile de fond. Magique…

Birthday party à l’américaine, une dinguerie (irrésistible) pour les parents français

Des pizzas en plein milieu de l’après-midi, un château gonflable géant, une avalanche de cadeaux, et toute une classe réunie, sans compter les frères et sœurs et parents, pour souffler les bougies du héros du jour… Pour les Français installés aux États-Unis, les premiers anniversaires des copains d’école sont souvent l’occasion d’un gros choc culturel. Ici, toutes les folies (et tous les budgets) sont permis pour célébrer le birthday boy ou la birthday girl : bowling, laser game, jeux vidéos, show de magicien, ou même démonstration de reptiles… Il est loin le traditionnel jeu des chaises musicales de votre enfance avec vos meilleurs copains !

Alors, quand vient le tour de votre chérubin, vous voilà face à un dilemme… Craquer pour une party XXL à l’américaine, ou opter pour un goûter plus traditionnel à la française ? Faut-il renoncer à vos valeurs, l’écologie, le fait maison, les cadeaux intelligents, pour réussir l’intégration de vos rejetons au pays de l’Oncle Sam ? Loin d’être anecdotique, la question touche, chez les expats, à des sentiments profonds et contradictoires.

La tentation de la démesure

Difficile de soupçonner combien les birthday parties américaines diffèrent des traditions françaises avant de l’avoir expérimenté. « Quand je suis arrivée à Atlanta, j’ai été nanny pendant 6 mois dans une famille aisée, où le papa venait d’Inde et la maman du Costa Rica, se souvient Charline, aujourd’hui maman de trois enfants, à Los Angeles. Quand j’ai été invitée à l’anniversaire des 1 an de leur fils, je me suis dit : Wahou, mais qu’est-ce que c’est que ça ? Faire venir un poney dans le jardin, commander un gâteau à 500$, pour moi, c’était complètement disproportionné, surtout que l’enfant n’en garderait aucun souvenir. J’ai compris à quel point c’était un événement social. »

Installée dans le Comté d’Orange, en Californie, Alexia a eu la même stupéfaction en assistant pour la première fois à l’anniversaire d’une copine de sa fille, 3 ans, sur le thème de la Reine des Neiges. « Il y avait un stand où on pouvait faire sa propre glace, un monsieur qui faisait des ballons, un magicien, du maquillage, et, clou du spectacle, la princesse Elsa est apparue… Pourtant, nous n’habitons pas à Beverly Hills, cette famille n’était pas particulièrement riche, s’étonne encore cette Belge. En sortant, j’ai dit à mon mari : “Jamais un truc pareil !” »

Rendre les invitations

Trois ans plus tard, Alexia et son mari craquent pourtant, en organisant pour Beatrix, 6 ans, l’anniversaire de ses rêves sur le thème Rock Star. « C’était un gros sujet chez nous pendant longtemps et on a succombé, confie la maman. Ma belle-sœur allait monter une société de party favors à l’américaine en Belgique. Elle nous a demandé si elle pouvait faire des tests chez nous. Sinon on ne l’aurait jamais fait » justifie-t-elle. Alexia ne ménage pas sa peine. Toute la classe de sa fille est invitée, en plus des copains francophones : 40 enfants en tout, sans compter leurs parents. 

Alexia a animé elle-même les activités lors de l’anniversaire de sa fille Beatrix.

Kinder bueno et pringles customisés, maquilleuse, cake spécial, baudruches en forme de guitares électriques… L’anniversaire est un succès, mais laisse à Alexia et son mari une facture salée de 2000$ et un souvenir mitigé. La montagne de cadeaux offerts à leur fille en est l’illustration. « Il y avait 40 familles, et ma fille a reçu 40 cadeaux. C’est toxique, regrette Alexia. Nous avons décidé de n’ouvrir que cinq cadeaux par semaine. Beatrix trouvait ça très injuste. À chaque cadeau, on envoyait une photo de remerciement à la personne qui l’avait offert. On a mis deux mois à en venir à bout ! » 

La mère de famille s’interroge sur le sens d’une telle fête, qui restera, pour eux, une exception. « Pourquoi on l’a fait ? Pour faire comme les Américains, pour ma belle-soeur ou pour Béatrix ? Je ne sais pas, confie-t-elle avec franchise. L’objectif était d’abord de rendre les invitations. »

Toute la décoration a été personnalisée sur le thème « Rock Star », comme ces cartons d’invitation.

Pour Charline aussi, difficile de résister à cette injonction. « Toute l’année, ma fille avait assisté à des anniversaires de ce type, et je sentais la pression sociale de faire un truc aussi bien que ses copines, affirme la maman. Pour elle, c’est le plus beau jour de sa vie. » Mais après avoir cassé sa tirelire à plusieurs reprises pour organiser les choses en grand, elle a décidé de dire stop, en expliquant à ses enfants que désormais, les anniversaires se fêteraient en petit comité.

Faire rêver « autrement »

« Tu te retrouves avec plein de cadeaux dont ton gamin n’a pas besoin, une tonne de machins en plastique. Cette société de consommation me dérange. Et puis c’est trop de boulot, trop d’argent », martèle la Française. Son astuce face au raz-de-marée de cadeaux ? Pratiquer le « regifting » en mettant de côté certains jouets… pour les anniversaires des copains. 

« Ce qui m’importe, c’est de célébrer la personne et de créer des souvenirs. J’ai expliqué à mon fils que j’allais le faire rêver autrement, poursuit Charline. Je vais l’emmener manger une glace avec son meilleur copain le jour de son anniversaire, et le dimanche, on ira tous faire du mini-golfe en famille. »

Face à la surenchère des birthday parties, certaines familles font le choix de la simplicité et de la convivialité. Arrivée il y a un an à Los Angeles, Camille, maman de 4 enfants, aime organiser des anniversaires plus simples, à la française. Pour son fils, Thibaut, pas de laser game mais un rendez-vous au playground, des gâteaux faits maison à la place des pizzas, des bricolages à la place des goodies en plastique… 

« Tout le monde a noté qu’on avait fait différemment. Les parents m’ont remerciée d’avoir fait un anniversaire simple, ils ont dit que ca faisait du bien aux enfants », se félicite-elle. De même, pour les 7 ans de sa fille, Alexia a opté pour un goûter à la cool au parc, avec une dizaine d’enfants, un brownie maison et des tacos pour les parents : « Ils étaient contents d’être dehors et de jouer tous ensemble. C’était beaucoup plus petit et plus sympa. »  Les enfants, eux, se souviendront toute leur vie des anniversaires fêtés aux États-Unis.