“On a gagné dès la première fois” . Si vous jouez à la loterie de la carte verte tous les ans depuis vingt ans, vous ne voudrez peut-être pas rencontrer Géraldine Boisnard.
En 2013, cette Française de Fort Myers (Floride) s’est inscrite avec son mari Stéphane à la DV-Lottery pour apprendre en mai 2014 qu’ils avaient été sélectionnés. Le début d’une nouvelle aventure américaine que la Mentonnaise relate dans un livre, Mon rêve américain, qui sort juste avant l’ouverture de la loterie 2018, le 4 octobre (fermeture des inscriptions: le 7 novembre). “Je donne un maximum d’informations sur le processus, je partage notre ressenti et tout ce que nous avons fait” , explique l’expatriée, aussi auteure du blog Notre rêve américain.
Le couple avait joué sur un coup de tête. Propriétaire de sites spécialisés dans les deux roues et de sociétés de création de site Internet, ils avaient passé plusieurs séjours aux Etats-Unis, dont leur voyage de noces. Lors de recherches sur l’immigration, Géraldine Boisnard découvre la DV-Lottery et décide de s’inscrire. “Comme ça” , sans rien en attendre. “Je suis tombée enceinte de ma fille et j’ai oublié qu’on avait joué. Un soir, j’ai vérifié et vu que mon mari avait été sélectionné” .
Une sélection à la loterie n’est pas synonyme de carte verte, comme le couple s’en est rendu compte. “Le soir même, nous avons ressenti une grosse excitation, mais nous ne connaissions pas encore les tenants” . Franchir le cap de la loterie n’est que la première étape d’un processus qui a duré plus d’un an pour les Boisnard. Une fois sélectionnés, les “gagnants” doivent remplir un premier dossier et se voient accorder un “case number” . Plus celui-ci est élevé, plus le risque que le dossier ne soit pas examiné augmente. En effet, pour que votre green card soit validée, celle-ci doit être approuvée avant le 30 septembre (fin de l’année fiscale aux Etats-Unis) de la même année. “Il y a 100.000 personnes sélectionnées chaque année. Parmi elles, il y a celles qui ne vont pas rentrer dans les critères, celles qui vont se désister. Et celles qui auront un numéro de dossier trop élevé pour rentrer dans le quota des 50.000 personnes retenues dans le monde entier”, raconte-t-elle.
Lire notre Dossier carte verte
Géraldine Boisnard et son mari passent leur entretien à l’ambassade en avril 2015, soit presque un an après avoir appris la nouvelle de leur sélection. Patience et motivation sont essentielles pour faire face à toutes les démarches, selon la Française. “Il y a des frais, une visite médicale, des dossiers à remplir . Il faut aller une fois aux Etats-Unis pour valider la carte… Il faut apprendre à être patient et à fournir les pièces demandées au fur-et-à-mesure, poursuit-elle. D’un certain côté, j’avais peur de quitter le quotidien, le confort, nos amis. Mais de l’autre, on se disait qu’on ne pouvait pas passer à côté de ça. Les Etats-Unis nous ont toujours fait rêver” .
Installé en Floride depuis six mois, le couple prend ses marques avec ses deux enfants de 5 et 2 ans. Côté professionnel, l’obtention de la “green card” a nécessité une “mise en place“. “On a réussi à trouver des solutions professionnelles. Mais cela a créé des complications au niveau du décalage horaire. Mon mari doit se lever tôt pour être en contact avec la France et nous avons recruté quelqu’un en France.” Et à ceux qui s’inscriront à la loterie de cette année, elle rappelle “tout ceux qui ont gagné ont tenté leur chance” .
Gagner la loterie de la carte verte: "Une grosse excitation, mais…"
La femme-orchestre Jain va surprendre Los Angeles
Jain suit les pas de Christine and The Queens. Pour la première fois, la pétillante artiste de 24 ans donnera un concert le mardi 4 octobre au Hotel Café de Los Angeles, avant de se produire à New York les mercredi 12 et jeudi 13 octobre.
Après avoir enchaîné les festivals en France, la Toulousaine vient présenter son premier album “Zanaka” (qui signifie “enfance” en malgache) au public américain. Sorti en novembre 2015, cet opus va être réédité et enrichi de quelques titres, suite à son succès.
Seule sur scène, cette compositrice-interprète se transforme en femme-orchestre, tapotant sur son beatmaker, et enregistrant sa voix pour recréer un choeur. Reconnaissable à sa robe noire à col Claudine, elle interprétera ses plus grands tubes, tels que “Come” (30 millions de vues sur Youtube) et “Makeba”, écrit en hommage à la chanteuse et militante africaine Miriam Makeba.
Dans ses chansons, Jain raconte sa jeunesse, ponctuée de déménagements à Dubaï, en République démocratique du Congo et à Abu Dhabi. Son univers musical est inspiré de ses aventures, offrant des inspirations électro, d’afro-beat et de rumba. Nul doute que la chanteuse, déjà nominée aux Victoires de la musique, fera parler d’elle ici aussi.
Conférence-déjeuner avec l'ambassadeur Gérard Araud à Dallas
Les relations entre la France et les Etats-Unis seront au coeur d’un “luncheon” avec Gérard Araud le mardi 25 octobre a l’hôtel Rosewood Crescent.
L’ambassadeur de France aux Etats-Unis parlera des défis communs auxquels doivent faire face les deux pays, en particulier la lutte contre le terrorisme. Gérard Araud est ambassadeur depuis septembre 2014. Avant cela, il était le représentant permanent de la France à l’ONU.
Le rendez-vous est organisé par le World Affairs Council de Dallas-Fort Worth, en partenariat avec la chambre de commerce franco-américaine et l’université SMU.
Les secrets de l'incroyable famille Boltanski à Albertine
Dans la famille Boltanski, on connaissait Christian l’artiste et Luc le sociologue. Christophe, journaliste au Nouvel Obs, raconte à présent l’intimité de cette famille pas comme les autres dans un roman intitulé La Cache, lauréat du Prix Femina en 2015. Il viendra présenter l’ouvrage le lundi 3 octobre à la librairie Albertine, accompagné de Violaine Huisman, chargée de la programmation des rencontres littéraires au BAM.
La Cache porte sur une figure méconnue de la tribu Boltanksi, Etienne, le grand-père juif de Christophe Boltanski, qui a vécu pendant la Seconde guerre mondiale reclus dans une étroite pièce de leur appartement parisien. L’auteur plonge dans cette histoire dans l’Histoire et examine l’impact qu’elle a eu sur sa famille, au restaurant, en vacances et dans d’autres moments du quotidien.
Gratuit. Conférence en anglais.
Virgil Boutellis-Taft, un voyageur du violon entre la France et les US
Nouvel épisode de notre web-series Par-NY & Co sur les voyageurs transatlantiques. Aujourd’hui, nous partons à la rencontre de Virgil Boutellis-Taft, une étoile montante du violon qui multiplie les concerts de part et d’autre de l’Atlantique.
Il présentera son nouvel album, “Entre Orient et Occident” (Evidence Classics/Harmonia Mundi), le 1er décembre au Carnegie Hall (mise en vente des tickets début octobre) accompagné du pianiste Guillaume Vincent. Il en profitera pour révéler un morceau que le compositeur Paul Cantelon (“Le Scaphandre et le Papillon” , “New York I love you”…) a créé pour lui. L’Américain montera sur scène avec lui pour l’occasion.
Ce n’est pas la première fois que le violoniste, lointain descendant du président américain Taft, se produit au Carnegie. Il avait fait ses débuts au Weill Recital Hall en novembre 2015, une belle récompense pour ce virtuose qui découvre le violon à l’âge de 6 ans. Formé dans les établissements d’élite de la musique (Premier Prix au Conservatoire de Paris, Royal College of London…), il partage sa vie de violoniste entre l’Europe, les Etats-Unis et l’Asie. “Je n’ai jamais pris l’avion sans prendre mon violon” , dit-il. Et cela n’est pas près de changer.
Investir dans l’immobilier en France, c’est le bon plan du moment
(Article partenaire) Depuis plusieurs années, le rendement des placements comme le livret A ou le PEL ne cessent de diminuer et leur rentabilité est devenue presque nulle. L’immobilier affiche une santé insolente et les rendements peuvent atteindre jusqu’à 7% à Paris et même 10% en Ile-de-France lorsqu’on maitrise les différentes étapes du projet.
Voici les 3 points les plus importants selon Mickael Zonta, Président de la société Investissement Locatif.com, qui explique pourquoi c’est le bon moment pour investir dans l’immobilier locatif.
Les taux d’intérêts d’emprunt à un plus bas historique
Depuis 5 ans, les taux n’ont cessé de baisser. Ainsi, les meilleurs taux pour un emprunt sur 20 ans sont passés de 4% en 2012 à 1.20% en septembre 2016.
Qu’est-ce que cela change ? Votre budget d’emprunt ! Aujourd’hui avec des taux aussi bas, vous pouvez emprunter plus d’argent à mensualité égale.
Voyons cela d’un peu plus près avec un exemple concret.
En 2012, si vous souhaitiez une mensualité de 700 €/mois sur 20 ans, vous ne pouviez emprunter que 110.000 € avec un coût total du crédit de 55.000 €.
Aujourd’hui, avec la même mensualité de 700 € sur 20 ans, vous pouvez emprunter 140.300€ pour un coût total du crédit de 27.600€.
Vous avez donc un budget d’investissement +25% supérieur à celui que vous auriez eu en 2012 ! Cela vous permettra de disposer d’un meilleur rendement locatif pour votre investissement.
Un marché immobilier parisien rassurant dans la durée
Alors que certains prédisaient une baisse en 2010, le marché parisien a bien résisté et les prix sont même orientés à la hausse sur un an (+1,5%, source notaires Paris IDF). La demande locative est toujours importante du fait du manque de biens disponibles. Si vous avez un projet d’investissement locatif, analysez bien la demande locale, le type de locataires (étudiants, jeunes actifs ou familles) ainsi que les informations démographiques et économiques locales. Il faut savoir ce que recherchent les gens dans ces villes.
Le marché de l’immobilier parisien reste une valeur sûre du fait de la forte demande et du manque d’offres. Il présente certains atouts rares : taxe foncière très faible par rapport à la province, réseau de transports performants et économie dynamique. Autant d’atouts pour investir à Paris.
Des rentabilités intéressantes
Premièrement, aujourd’hui, grâce à la forte demande locative, les biens sont loués rapidement. Cela assure le moins de vacances locatives possible. Deuxièmement, la baisse des taux d’emprunt vous permet d’emprunter plus qu’avant. Par conséquent, vous pourrez investir un peu plus pour avoir un meilleur choix sur votre opération et donc obtenir un meilleur retour sur investissement.
Investissement-locatif.com vous accompagne dans vos projets d’investissement. C’est aussi une solution clé en main pour ceux qui ne sont pas sur place pour gérer ou qui ne s’y connaissent pas, ou qui souhaitent bénéficier des meilleurs rendements du marché : jusqu’à 6,50% dans Paris intra-muros et 10% en Île de France, tous frais inclus.*
Ainsi, les expatriés n’ont à aucun moment besoin de se déplacer, notre équipe gère l’intégralité de l’opération. Nous savons qu’investir dans l’immobilier ce n’est pas facile et inné, c’est pour cela que nous avons créé notre agence.
Investissement-locatif.com a été lancé en 2012 et aide environ 100 projets par an ! Nous étions au départ que sur Paris, puis aujourd’hui nous sommes sur toute l’Ile de France et Toulouse. Nous nous occupons de la chasse, des travaux de rénovation de la décoration et de la mise en location grâce à notre équipe d’experts !
Mickael ZONTA est un passionné et saura vous guider dans vos projets. Découvrez le site www.investissement-locatif.com. Contactez l’équipe pour faire le point gratuitement sur votre projet, par téléphone ou lors d’un rendez-vous Skype.
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*Les rendements annoncés par la société Investissement-Locatif.com sont calculés sur la totalité de l’opération. La base de calcul inclue les frais de notaire, le montant des travaux, l’ameublement, les honoraires. Ce calcul permet une meilleure transparence.
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Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.
Pourquoi les pharmacies aux US vendent-elles autre chose que des médicaments ?
Où trouver un paquet de cigarettes, des mac’n cheese surgelés et du vernis à ongle à n’importe quelle heure du jour et de la nuit ? A la pharmacie bien sûr ! C’est souvent surprenant pour les Français qui arrivent aux Etats-Unis, et pourtant on y trouve de tout et même… des médicaments. Pourquoi les pharmacies aux US vendent-elles autre chose que des médicaments ? C’est la question bête de la semaine.
“En Amérique les pharmacies ressemblent à des supermarchés, et c’est lié à notre histoire et notre culture” , résume Gregory Higby, chercheur à l’Institut d’histoire de la pharmacie à l’université de Wisconsin-Madison. Tout commence à l’époque coloniale. “A ce moment-là les médicaments arrivaient par bateau directement de Grande-Bretagne, et le pharmacien récupérait dans la même cargaison tous les produits liés à son activité comme les herbes médicinales, les épices, mais aussi du matériel médical”.
Autre explication historique : “Dans la plupart des petites villes, la pharmacie était le principal si ce n’est l’unique commerce et l’officine tenait naturellement le rôle d’épicerie”, poursuit l’expert.
Les “drugstores” se sont développés, mais ont conservé cet usage mixte. Aujourd’hui, la pharmacie est plus que jamais un commerce de proximité où on trouve l’essentiel. Y compris de l’alcool et de la junk food. Impensable en Europe. “Mon grand-père était pharmacien et il vendait déjà des cigares et du whiskey”, se souvient l’historien.
Aujourd’hui, l’Association nationale des pharmaciens condamne la vente de tabac et d’alcool mais les grands groupes qui possèdent la plupart des pharmacies refusent d’entendre parler de santé publique. “Le gouvernement fédéral ne se risquera pas non plus à légiférer au nom des libertés individuelles. Les Américains n’aiment pas qu’on leur dise ce qui est bon ou pas pour eux”, se lamente Gregory Higby.
Seule CVS, deuxième chaîne de drugstore aux Etats-Unis, a renoncé il y a deux ans à la vente de cigarettes. Une décision saluée à l’époque par Barack Obama. Alors à quand la fin des packs de bière et des chips ?
Vieilles Charrues NY: la dernière ligne droite (avec du kouign-amann)
“Faut pousser vos réseaux” . Nous sommes le mercredi 21 septembre et c’est la dernière ligne droite avant la première édition des Vieilles Charrues à New York, le samedi 1er octobre. Laurent Corbel, un des présidents de BZH New York, et une vingtaine de volontaires, essentiellement bretons, sont réunis dans les étages d’une tour de Midtown pour régler les détails de l’évènement.
Programmation, disposition des bars, gestion du public et des volontaires, point sur les ventes: tout y passe. Même la composition des sandwiches et des crêpes est évoquée, alors que des kouign-amann offerts par Choc O Pain et des paquets de chips circulent autour de la longue table. “On est bien au niveau places. On est calé sur le line-up. Des sponsors de dernière minute se sont manifestés. On a bien bossé. Je ressens plus de l’excitation que de l’angoisse” , souligne Laurent Corbel.
L’organisation des Vieilles Charrues à New York n’est pas une mince affaire, c’est sans doute le plus gros évènement qu’a eu à monter BZH, l’association des Bretons de New York. Cela fait plusieurs mois qu’un petit groupe de volontaires se rassemble dans différents endroits de la ville pour monter l’opération, initiée l’an dernier. SummerStage, le site de Central Park qui accueillera les festivités, peut accueillir quelque 5.000 personnes. Les organisateurs restent silencieux sur le nombre de places encore disponibles mais “il en reste” , souligne Laurent Corbel. En plus des fans new-yorkais, quelque 500 festivaliers viendront de France pour applaudir les artistes qui se succèderont dès 4pm. Un habitué des Vieilles Charrues de Carhaix, Matthieu Chedid est attendu. Et les organisateurs comptent sur la “French Touch” apportée par The Avener pour séduire les Américains.
Les festivités commenceront dès le jeudi 29 septembre. Les détenteurs de tickets pourront participer à une “Semaine Charrues” , une série d’événements et de réductions dans différents commerces, restaurants et bars partenaires. Le coup d’envoi de l’opération sera donné chez Le Dû’s Wines, le magasin de vin proposera les jeudi 29 et vendredi 30 septembre un tour de France en vingt vins. Le 30, une projection du documentaire La Grande Traversée, sur l’émigration bretonne aux Etats-Unis, sera organisée à DROM.
Pour le Jour-J, Laurent Corbel annonce quelques “surprises” sur scène, sans en dire plus. L’équipe organisatrice cherche à recruter idéalement jusqu’à 150 volontaires pour pouvoir “doubler” chaque poste. L’association des Vieilles Charrues en France prévoit pour sa part de traverser l’Atlantique avec 50 bénévoles et l’Union alsacienne, le groupe des Alsaciens de New York, dépêchera aussi des petites mains, précise Laurent Corbel.
Malgré la puissance de la marque “Vieilles Charrues”, trouver des sponsors n’a pas été facile, poursuit le Breton. “Les Vieilles Charrues sont connues mais cela reste un évènement exclusivement culturel à la différence du Best of France (grande foire française organisée l’an dernier à Times Square, ndr). Notre équipe a cherché dans ses relations et au bout du compte, ça va le faire” .
Du côté des volontaires présents à la réunion de mercredi, la motivation était au beau fixe. “On est un peu chauvin. On aime la Bretagne et on a envie que les festivaliers à New York ressentent la même patte qu’aux Vieilles Charrues en Bretagne” , lance Pierre-Michel Arzul, originaire de Perros-Guirec, arrivé à New York il y a deux semaines pour un stage en agence d’architecture.
“C’est important je suis Bretonne et admirative des entrepreneurs qui ont monté le festival en Bretagne, partis de rien. Rien n’était gagné” , ajoute Marie Reine Jézéquel, fondatrice de l’agence immobilière New York Habitat, originaire du Nord-Finistère. Je ne m’implique pas d’ordinaire dans les choses françaises, mais là, ça me paraissait important de le faire. J’espère qu’on fera écho ici au dynamisme des Vieilles Charrues et à l’esprit communautaire et rebelle des Bretons” . Comme toute bonne réunion, elle s’est terminée au bar. Il faut, là aussi, se préparer à lever le coude.
Jean-Marc Ayrault version 3.0 chez les start-ups new-yorkaises
En sortant de l’ascenseur au 45e étage, Jean-Marc Ayrault écarquille d’abord les yeux. La vue sur Manhattan est imprenable depuis les nouveaux bureaux de Datadog.
Statue de la Liberté droit devant, Empire State Building à gauche… Le ministre des Affaires étrangères n’en revient pas “Ah oui! je comprends votre installation à New York!”, plaisante-t-il avec les deux dirigeants français de la société, Alexis Lê-Quôc et Olivier Pomel.
Les deux amis sourient mais l’air de rien, ces locaux somptueux en plein cœur de Manhattan, dans la tour du New York Times, sur la 8ème avenue, c’est aussi la marque de leur succès. La start-up compte plusieurs milliers de clients dans le monde et connait une très forte croissance, avec des levées de fonds successives d’un total de 150 millions de dollars.
“On a fondé Datadog tous les deux il y a six ans, explique Olivier Pomel à Jean-Marc Ayrault. Aujourd’hui, on emploie 250 salariés”. Leur concept : proposer du monitoring et de l’analyse de systèmes informatiques. Une bonne idée, un bon timing et beaucoup de travail… La start-up a franchi des caps et est aujourd’hui montrée en exemple au ministre.
Dans la salle de réunion de Datalog, d’autres start-ups françaises sont présentes pour l’occasion. Chacune a une expérience différente du business aux Etats-Unis, mais toutes sont d’accord sur un point : la formation à la française. “La France a de très bonnes écoles et de très bons ingénieurs qu’on nous envie”, confirme Alexis Lê-Quôc.
Jean-Marc Ayrault acquiesce bien volontiers : “la France a une vraie carte à jouer. Partout dans le monde, on apprécie nos formations, nos universités, nos écoles d’ingénieurs. Grâce à ça, le regard sur la France change et évolue”.
Autour de la table, Claire Obry hoche la tête. Elle est co-fondatrice de French Wink, une start-up française qui promeut le made in France aux États-Unis en aidant des PME à accéder au marché américain. A côté d’elle, Guy Mounier à la tête de Customer Matrix, en est à sa deuxième société fondée à New York, avec un centre de développement installé à Paris.
“C’est formidable que ces sociétés gardent un pied en France. Ce n’est pas parce qu’elles sont installées aux Etats-Unis qu’elles délaissent la France”, explique le ministre.
Dans son verre, il verse d’une bouteille un étonnant liquide bleu ciel. C’est de l’eau à la spiruline, une micro-algue riche en protéine, produite par Algama. Cette fois, la société a été lancée en France avant de tenter un développement américain. Et Algama n’oublie pas les aides reçues par le gouvernement et la Ville de Paris pour son lancement.
Alexis Lê-Quôc confirme et nuance : “En France il y a un plafond de verre. On reçoit beaucoup d’aides au début et après plus rien”.
Alors quand Jean-Marc Ayrault demande comment encore améliorer les choses, Olivier Pomel de Datadog est formel : “Culturellement, en France, on est frileux. On n’ose pas investir. Culturellement et fiscalement, on a intérêt à se réfugier vers l’immobilier. Aux Etats-Unis, on prend des risques, on finance souvent sa retraite avec des fonds de pension. Les particuliers aussi investissent”.
Jean-Marc Ayrault acquiesce et rappelle que Paris va bientôt accueillir le plus grand incubateur au monde à la Halle Freyssinet dans le XIIIe arrondissement. Une pépinière qui attirera des start-ups du monde entier, espère le ministre.
Sur ces mots, il est l’heure de partir. Poignées de mains échangées et derniers regards sur la skyline pour Jean-Marc Ayrault.
Primaire de la droite: mode d'emploi pour voter depuis les Etats-Unis
C’est parti. Jean-François Copé, François Fillon, Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire, Jean-Frédéric Poisson et Nicolas Sarkozy sont les sept candidats retenus par la Haute autorité de la primaire de la droite et du centre, chargée de l’organisation du scrutin.
N’en déplaise à Nicolas Sarkozy, les Français des Etats-Unis et dans le reste du monde pourront voter par Internet lors de ce scrutin (procurations interdites). Pour rappel: les deux tours sont prévus pour les 20 et 27 novembre. Mais pour y participer, il faut s’inscrire dès maintenant – et jusqu’au 16 octobre – sur le site de la Primaire. C’est une étape indispensable. Vous avez dû être informé par message de la Haute autorité de l’ouverture de cette période d’inscription via l’adresse électronique fournie à votre consulat lors de votre inscription.
Pour vous inscrire, il faudra donner votre nom, prénom, date de naissance et certifier que vous n’êtes pas un robot. Vous devrez aussi entrer votre e-mail. Des codes d’accès au système de vote vous seront fournis. En cas de problème, vous pourrez contacter l’équipe de la Primaire pour régulariser la situation.
Quelques autres points utiles à savoir:
- Il faut être inscrit sur les listes électorales consulaires avant le 31 décembre 2015.
- Les mineurs qui atteindront 18 ans avant l’élection présidentielle de 2017 (23 avril) peuvent voter mais ils doivent remplir un formulaire en ligne
- Une participation de 2 euros est demandée pour contribuer au coût de l’organisation de la primaire
- Vous n’avez pas besoin de prendre votre carte « les Républicains ». Tout le monde peut voter mais il faudra tout de même signer une charte où il est stipulé que l’on partage les valeurs de la droite et du centre.
Aaron Elbaz, de l'horlogerie à Paris aux macarons chez Macy's
On ne veut pas vous encourager à vous plaindre. Mais parfois, cela a du bon. La preuve avec Aaron Elbaz.
Ce Parisien qui travaillait à Bagatelle avait pris l’habitude de manger tous les jours là-bas. Mais une fois parti du restaurant français du Meatpacking, il s’est mis à “râler tout le temps” car ses repas avaient perdu en qualité. Son épouse Polina, qui avait suivi une formation de préparation de macarons en France, a donc décidé de lui faire une surprise. “Elle m’a dit: vu que tu râles, je t’ai fait des macarons. J’ai goûté alors que je n’étais pas très macarons. Ils étaient excellents. Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire” .
Avance rapide jusqu’à septembre 2016: le couple vient d’ouvrir “Made by Pauline” au rez-de-chaussée du Macy’s de Herald Square. Un emplacement de rêve dans “le plus grand magasin au monde” , se plait à rappeler le Français.
“Made by Pauline”, c’est avant tout l’histoire d’une reconversion pour ce couple franco-russe. Avant le macaron, elle était “brand director” dans un grand groupe russe. Lui était horloger. Un métier qu’il a exercé dans le Marais jusqu’à son troisième braquage. “Les deux premiers étaient le fait de pros. Le troisième, j’avais un fusil à la tête. La personne qui le tenait avait peur. Je sentais qu’il aurait pu me faire péter la cervelle si un pot d’échappement un peu bruyant le faisait sursauter. ”
En 2004, il décide donc de fermer son commerce rue des Francs-Bourgeois et de partir à New York, où vit un cousin. Ici, il vent des montres, puis découvre l’univers de la nuit comme serveur chez Bagatelle. En 2011, il ouvre Gunbar, un lounge dont se souviennent encore les habitués du Meatpacking. L’aventure ne dure qu’un an. Et il sent que le moment est venu de tourner la page. “On faisait la fête tous les soirs. Je commençais à vieillir. Je me suis dit que j’allais faire autre chose” .
“Autre chose” , c’est l’ouverture de quatre points de vente de macarons dans des stations de métro de Brooklyn et Manhattan. Voyant la sauce prendre, ils décident d’ouvrir une cuisine industrielle pour se consacrer à la distribution. En janvier 2015, ils sont contactés par Lancôme pour produire “10.000 macarons en deux jours” pour les besoins d’une vitrine dans le grand hall de Macy’s. Les petits gâteaux colorés s’arrachent. Littéralement. “Ils étaient collés au support, mais ça n’a pas empêché les gens de les prendre!” Si bien que Patti Lee, manager du magasin mythique de la 34eme rue, décrète que l’enseigne a besoin de macarons.
Depuis quelques semaines, “Made by Pauline” propose donc une douzaine de types de macarons (amande, rose, fruit de la passion, caramel salé…) et des thés Kusmi aux clients qui se dirigent vers l’espace joaillerie fine. Pour l’heure, le Français et sa femme – “la vraie patronne” de l’affaire – sont les seuls derrière le comptoir, mais ils prévoient de recruter. “Le déroulement logique, c’est d’en ouvrir dans d’autres Macy’s” , raconte Aaron Elbaz. Qui se plaint maintenant de manger trop de macarons.
Pier 17, le nouveau canton suisse de San Francisco
A première vue, le Pier 17 est un entrepôt quelconque sur Embarcadero. La pancarte “Switzerland at Pier 17” invite pourtant à découvrir un nouvel espace, ultra moderne, face à l’Exploratorium. Tandis que des ouvriers terminent les finitions, les nouveaux locataires ont déjà pris possession des lieux: à l’initiative du gouvernement helvétique, le consulat de Suisse, swissnex, Switzerland Tourism et le Swiss Business Hub sont désormais voisins. L’ouverture officielle est prévue pour le vendredi 23 septembre.
“On veut montrer que la Suisse, ce ne sont pas que les vaches et les montres, plaisante Hans-Ulrich Tanner, consul général. Nous voulons donner une image moderne et innovante de notre pays. Cela commence en intensifiant les relations avec les autres acteurs présents sur place.” Grâce à la proximité de la Silicon Valley et d’universités comme Stanford et Berkeley, le Pier 17 se veut un laboratoire pour le futur, avec pour mission d’identifier les domaines porteurs qui peuvent s’exporter en Suisse.
Le consulat peut compter sur le réseau mondial swissnex, donc la première antenne est née à San Francisco en 2003 L’organisme au financement essentiellement privé a développé plusieurs programmes de soutien aux start-ups et un réseau d’entreprises, d’écoles et de créatifs “qui ont un regard sur l’innovation et l’évolution de la société.”
Dix à quinze startup bénéficient chaque année de l’aide de swissnex à travers un programme “validation camp” de découverte du marché américain et un autre nommé “market entry” pour les jeunes pousses qui veulent s’implanter. “Au total, nous avons aidé plus de 100 d’entre elles, parmi lesquelles Faceshift, acquise en 2015 par Apple, et Beekeeper qui a levé 5 millions l’année dernière” , précise Dominic Sutter, chargé du programme startup au sein de swissnex.
Pour les entreprises déjà plus avancées, le Business Hub offre différents services et conseils d’implantation et de financement aux PME suisses qui veulent s’installer aux Etats-Unis. La promotion économique de la Suisse auprès des entreprises américaines est aussi cruciale: “La Suisse offre une position centrale en Europe, 4 langues y sont parlées. La taxation, la régulation d’emploi assez libérale et l’accès aux capitaux sont autant d’atouts” , rappelle Sandra Tobler, Trade Commissioner au Swiss Business Hub USA. L’entreprise américaine Biogen prévoit de créer 400 emplois près de Luterbach d’ici 2021.
Expositions et Tourisme
“Nous voulons partager des bureaux afin de faciliter les échanges et de créer une vraie communauté entre différentes organisations suisses”, résume Emina Reissinger, en charge des partenariats à swissnex.
Pier 17 accueillera aussi des expositions ouvertes au public. “Nous aurons une exposition inaugurale sur les différents thèmes chers à Pier 17: Work, Live, Sleep, Eat, Think, Talk”, explique Sophie Lamparter, vice directrice de swissnex. “Puis en novembre, nous fêterons les 100 ans du mouvement Dada qui est né à Zurich; cinq artistes suisses et cinq artistes américains revisiteront les oeuvres dadaïstes. En tout, nous organiserons 6 à 8 expositions par an.”
Le tourisme suisse entend également profiter des synergies créées par le Pier 17. “Les touristes américains représentent notre premier marché hors d’Europe, avec près de 800.000 visiteurs et un total de 2 millions de nuitées en 2015. Environ 20% viennent de Californie”, explique Matthias Kramer, chargé de communications pour Switzerland Tourism. Swiss Air devrait d’ailleurs lancer un vol SFO-Zurich en nouveau Boeing 777 dès février 2017.