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Conseils de patron: comment manager une équipe US dans le retail

Originaire de Castelnaudary, une petite ville du sud de la France, Matthieu Salvignol a 15 ans lorsqu’il s’envole pour la première fois aux Etats-Unis.
Marqué par cette expérience américaine, il débute sa carrière en France comme responsable export pour la marque Chipie. Un premier pas dans le secteur de la mode et du luxe, qui sera suivi par un passage furtif chez Banana Moon à Miami. Début 2008, il devient Directeur Retail de la marque de vêtements branchés APC à Paris, et quatre ans plus tard, le siège l’envoie à New York diriger la filiale américaine.
Jugeant sa mission accomplie, il décide de relever un nouveau défi en décembre : développer le business US de Repetto, fameuse marque de ballerines françaises, qui a récemment ouvert sa première boutique américaine à Soho. Grâce à ses nombreuses expériences, le patron de filiale a appris à diriger une équipe américaine. Et nous en explique les ficelles.

1-  Ne pas hésiter à sous-traiter les fonctions supports
« Quand une entreprise arrive ici pour monter une filiale, notamment si elle n’a pas un budget illimité, elle veut réduire les coûts au maximum, explique Matthieu Salvignol. Elle a donc tendance à se dire qu’elle peut gérer tout toute seule, avec les moyens du bord ». Première erreur d’après lui : aux Etats-Unis, ça ne marche pas comme ça. Il est nécessaire de savoir déléguer, l’enjeu étant de sous-traiter les fonctions-support, comme la logistique par exemple : « Pour Repetto, nous faisons appel à des entreprises dans le New Jersey qui stockent puis s’occupent d’expédier les commandes aux grands magasins ». Mais sous-traiter ne signifie pas se décharger complètement de ces tâches : « En tant que directeur de filiale, mon rôle est de choisir le bon cabinet d’expertise-comptable, la bonne société de logistique, le bon avocat ». Pour ce faire, étudier la concurrence, choisir « ses alliés », puiser dans l’expérience de personnes qui ont entrepris les mêmes démarches auparavant comptent parmi les étapes indispensables pour le manager.
2- Laisser chacun se cantonner à son domaine d’expertise 
Ce système de fonctionnement semblerait coller assez bien à l’état d’esprit américain: «Globalement, les Américains sont plutôt monotâches, constate le responsable US. Au restaurant par exemple, il y a souvent celui qui sert les plats, celui qui amène le vin, celui qui apporte l’addition ». D’un point de vue extérieur, le système paraît très cloisonné. « En France, on demande au directeur des ventes de s’assurer que les clients sont bien livrés, de contrôler que les ventes se passent bien ou encore de gérer toute la partie finances en plus de son rôle de commercial, relève-t-il. Ici, 9 fois sur 10, c’est un échec. Premièrement, le salarié ne comprend pas pourquoi on lui demande de remplir une autre fonction que celle pour laquelle il a été recruté et deuxièmement, comme ça l’énerve, il ne va pas bien le faire ». 
3- Savoir fidéliser et fédérer son équipe
Force est de constater qu’avec une législation du travail plus souple qu’en France, la rotation des équipes (“turnover”) est plus fréquente aux Etats-Unis. Ici, le patron peut enclencher la procédure de licenciement d’une minute à l’autre : « L’avantage, c’est que le salarié en est conscient, souligne Matthieu Salvignol. Par conséquent, il respecte son chef, l’écoute et applique ses directives ». Mais la logique s’applique aussi dans l’autre sens : « Un vendeur dans une boutique n’hésitera pas à partir dans celle d’à côté pour 1 dollar de plus ». C’est la raison pour laquelle il est important de savoir fidéliser son équipe. Comment ? “D’abord par la rémunération qui est un moteur déterminant ici”. Ensuite, en faisant régulièrement des points avec ses salariés, « savoir s’ils sont épanouis, s’ils se sentent bien au sein de l’entreprise ». 
4- Féliciter ses employés lorsqu’on est content d’eux
D’après lui, il est rare d’entendre un patron américain dire à son employé que son travail est mauvais et que l’on est pas content de lui : « L’erreur que j’ai commise en arrivant ici, c’est de dire à la personne que son travail ne me satisfaisait pas en paraissant agacé, confie-t-il. Dans sa tête, il ne comprenait pas et pensait qu’il fallait que je le licencie ». 
Deux options donc, d’après ce dernier : soit on est content du salarié et on le récompense (promotion de poste, semaine de vacances en plus…) pour l’inciter à grandir dans l’entreprise, soit on décide de le faire partir. “Le management par la terreur est totalement contre-productif d’après moi”. 
5- Aller à l’essentiel lorsqu’il s’agit de licencier 
Pour mettre fin à une collaboration, le CEO estime qu’il faut aller droit au but : « Je convoque la personne dans mon bureau en présence d’un témoin, généralement le directeur financier, résume-t-il. Cela doit durer entre trois et cinq minutes maximum ». Ce moment n’étant jamais une « partie de plaisir », ni pour l’employé ni pour lui, il considère qu’il est inutile de rentrer dans les détails. Il lui arrive d’offrir des compensations, salariales par exemple. « Rentrer dans la peau d’un patron américain n’est pas simple, mais si on veut être pris au sérieux par ses collaborateurs, c’est nécessaire ». 

L'artiste Shana Lutker revisite une querelle parisienne

Nous sommes le 2 juillet 1925, dans un banquet à Paris, où va éclater une bagarre entre les artistes symbolistes et surréalistes. C’est le postulat de la nouvelle performance de l’artiste basée à Los Angeles, Shana Lutker.
En résidence d’artiste à la 18th Street Arts Center, elle a présenté un aperçu de son nouveau spectacle de 45 minutes  vendredi 26 août, avant de se produire le mercredi 14 et le jeudi 15 septembre au TAIX Restaurant, à Los Angeles.
Intitulée “The sleeping poet and the Jongleuse”, cette performance sera interprétée par l’artiste au coeur de ses oeuvres sculpturales, exposées jusqu’au vendredi 9 septembre à la 18th Street Arts Center. Elle s’est inspirée de la poésie de Saint-Pol-Roux, de documents controversés des Surréalistes et de l’oeuvre “La Jongleuse” de Rachilde.
Ponctué de jongleries et de musiques en direct, ce spectacle est la conclusion du quatrième chapitre de la recherche sur le “nouveau” monocle de Shana Lutker, l’histoire des pugilats des surréalistes.

Les Chevaliers du Fiel à la conquête de New York

Rien n’arrête Les Chevaliers du Fiel. Les deux acolytes Toulousains Éric Carrière et Francis Ginibre, traverseront l’Atlantique pour faire leur show le mardi 13 décembre au Gramercy Theater de New York.
Leur carrière a débuté dans les années 1980 à Toulouse. Aujourd’hui, ils affichent guichets fermés à tous leurs spectacles en France. Le duo comique mettra en scène leur dernier spectacle “Best Ouf” devant un public d’expatriés à New York.
On retrouvera donc la fameuse Simca 1000, les employés municipaux ou encore les coiffeuses, sketches cultes ou plus récents.

6 applications de dating que les New-Yorkais utilisent (à part Tinder)

Vous êtes célibataire et à New York, deux éléments qui font bon ménage. Voici six applications de dating qu’utilisent les New-Yorkais pour faire des rencontres.
Sweatt : parce qu’il faut être sportif
Vous aimez le sport, un peu, beaucoup, à la folie ? Cette application développée à New York vous met en relation avec les personnes qui sont aussi dingues de sport que vous, toutes disciplines confondues. Gratuit.
Grindr : parce que les LGBTQ ont aussi droit à leur Tinder
Lancée en 2009, Grindr est une application visant la communauté homosexuelle et bisexuelle masculine. Elle recense plus de dix millions d’utilisateurs dans le monde, dont environ 1.5 millions aux États-Unis et plus de 220.000 en France. Comme Tinder, elle vous ouvre les portes d’un véritable marché facile et rapide. La différence majeure réside dans le design de l’appli, sous forme d’une mosaïque de photos. Quelques informations personnelles (pseudo, photo, taille, poids, âge et quelques lignes de description) constitueront votre profil. Le statut de la relation est également public (“en couple”, “célibataire”, “couple ouvert”, etc). L’interface géo-localise une centaine d’hommes autour de vous. Un petit point vert vous dira si la personne est connectée. Prix: Gratuit. Grindr Xtra est la version payante. Elle offre d’autres fonctionnalités telles que l’accès à plus de profils.
Bumble : parce qu’elle laisse le choix aux demoiselles de faire le premier pas
Elle a vu le jour en 2014 sous l’impulsion de Whitney Wolfe, co-fondatrice de Tinder. Ses utilisateurs sont en grande majorité des femmes. On comptait pas moins de 800.000 prétendants à avoir téléchargé l’app en 2015.
Ici, c’est à la fille d’initier la conversation, lorsque les deux prétendants se sont mutuellement “aimés”. Si la connexion ne s’est pas établie dans les 24 heures, alors elle disparaîtra à tout jamais. Pour qui ? Ceux et celles qui veulent rencontrer un maximum de prétendants facilement et en peu de temps. Prix : Gratuit, mais des extensions payantes existent.
Coffee Meets Bagel : parce qu’elle privilégie la qualité plutôt que la quantité 
Qui se cache derrière cette application ? Il s’agit des trois soeurs Kang. Arum, Dawoon et Soo ont dans un premier temps développé leur app à New York, Boston et finalement San Francisco. Elle a été fondée en 2012. Souvent décrite comme l’anti-Tinder, Coffee Meets Bagel parie sur la qualité plutôt que la quantité. Tous les jours, à midi, les hommes recevront jusqu’à 21 matches. Puis l’app opère une sélection parmi ceux qui ont exprimé un intérêt. Puis, les femmes choisiront à qui elles veulent parler. Pour qui ? Tous ceux qui cherchent une relation sérieuse. Prix : Gratuit.
OkCupid : parce qu’elle se base sur les affinités 
Créé en 2004, l’application américaine compte parmi les préférées des New-Yorkais. Elle est même en top position des applications les plus utilisées aux Etats-Unis si l’on en croit une étude d’Applause. En 2011, OkCupid recensait plus de 3,5 millions d’utilisateurs.
Le concept : l’application utilise un algorithme qui calcule votre niveau de comptabilité avec d’autres personnes. Une fois l’application téléchargée, une série de cinq questions – “Sortiriez-vous avec une personne bordélique ?” par exemple – a pour but de faciliter la mise en relation avec des personnes ayant les mêmes affinités. L’app utilise le fameux swipe: à droite pour un “j’aime”, à gauche pour un “je n’aime pas”. Elle comprend également la fonction “Quickmatch” identique à Tinder. Le portrait des utilisateurs est découpé en plusieurs catégories. Par exemple : “Que fais-je dans la vie ?”, “Je suis bon à”, “Tu devrais m’écrire si…”, poussant les futurs amants à parler d’eux et à entrer dans des détails privés. Pour qui ? Les personnes qui recherchent une relation sérieuse. Gratuit.
Happn : parce qu’elle vous géo-localise
L’application française Happn a été lancée en 2014. Elle compte plus de six millions d’utilisateurs à travers le monde. Le concept : “Retrouvez qui vous croisez”. Cette application se base sur le principe de géo-localisation en temps réel. Une liste de prétendants vous sera suggérée, répertoriant uniquement les hommes ou femmes que vous avez croisés dans la rue. Pour qui ? Les gens un peu trop timides qui n’osent pas aborder les belles filles ou les beaux mecs dans la rue. Gratuit.

"Fatima", la femme invisible de Philippe Faucon

Fatima est là mais personne ne l’a voit. Cette immigrée clandestine qui élève seule ses deux filles est le personnage principal du dernier film de Philippe Faucon. “Fatima” est inspiré du journal Prière de lune de Fatima Elayoubi. Sacré César 2016 du meilleur film, il sort à New York le 26 août et à Los Angeles le 19 septembre.
“La productrice Fabienne Vonier m’a conseillé de lire “Prière de lune”. Au moment où je l’ai lu, j’ai été très intéressé par ce personnage. Cela m’a renvoyé à mon histoire familiale” , confie Philippe Faucon, dont les grands-parents venus d’Espagne, ne parlaient pas français. Tout comme Fatima. “Ces gens ont été dans la même situation d’invisibilité. Il y avait ce décalage de la langue. Lorsque mes grands-parents s’adressaient à moi en espagnol, je leur répondais en français”.
Fatima porte le hijab, contrairement à ses deux filles, Nesrine et Souad, qui ne parlent pas l’arabe. Cette mère courage doit subvenir aux besoins de ses enfants. Nesrine, l’aînée, a de grands projets et aspire à devenir médecin. Souad, adolescente rebelle en quête d’identité, sèche les cours et dénigre sa mère, qui n’a aucune autorité sur elle. Afin de pouvoir offrir un meilleur destin à ses filles, Fatima ne ménage pas sa peine. Coupée du monde, elle cumule les heures de ménages pour un salaire de misère. Jusqu’au jour où son corps cède. Une chute dans les escaliers l’amène à devoir arrêter tout effort physique. Elle commence alors à rédiger des notes et des poèmes dans un journal intime.
“Après ses journées de travail elle écrivait tout ce qu’elle ne pouvait pas exprimer, en particulier à ses filles” , explique Philippe Faucon. Cependant, l’adapter sur grand écran fut difficile. “Le livre n’était pas très inspirant pour écrire le scénario. Il a été rédigé sous forme de poème de manière très personnelle. Mes sources d’inspirations ont surtout été mes rencontres avec l’auteure, ses deux filles et aussi des jeunes dans des situations proches”, ajoute Philippe Faucon.
Le casting a été une étape cruciale. “Il fallait quelqu’un dans la même situation que le personnage principal, à savoir quelqu’un qui ne maîtrise pas la langue française. C’est quelque chose qui ne se joue pas, même pour une comédienne de grand talent car il y a toujours un moment où ça s’entend”. 
Sofia Zeroual, qui joue Fatima à l’écran, est une actrice non-professionnelle. “Elle n’est pas comédienne de métier mais elle avait cette justesse. Elle n’en faisait pas trop ni pas assez. Les deux filles de Fatima sont par contre jouées par des filles qui se destinaient à devenir comédiennes” , à savoir Zita Hanrot et Kenza Noah Aïche.


Avec “Fatima” , le cinéaste a voulu montrer un autre visage de l’immigration, un sujet de crispation en France comme aux Etats-Unis. “L’histoire racontée l’a déjà été sous l’angle des difficultés. En général, on évoque la violence, la drogue, les gangs etc (…) Mais on ne dit jamais à l’écran qu’ils se lèvent aux aurores pour ramasser les poubelles et faire des ménages. Ou encore qu’il sont venus avec l’ambition d’une vie meilleure. C’est ce que le livre de Fatima raconte et c’est aussi ça qu’il y a à raconter”.

À New York, Richard Bona monte un club de musique avec son plus grand fan

Laurent d’Antonio a déjà accouché de trois bars-restaurants, mais son petit dernier n’est pas comme les autres.
Le patron de Pates et traditions et Santos Anne, tous deux à Williamsburg, s’est allié avec le célèbre bassiste Richard Bona pour ouvrir, il y a un an, Bonafide, un club perché dans les étages d’un bâtiment discret d’East 52nd St à Manhattan. “J’ai ouvert une salle de concert avec mon idole” , résume le Français, alors que des notes de musique s’échappent de la salle voisine, où un groupe se prépare pour le concert du soir.
Le restaurateur passionné de musique et le musicien camerounais, qui a joué avec Manu Dibango, Salif Keita et Branford Marsalis pour ne citer qu’eux, se rencontrent lors d’un premier voyage de Laurent d’Antonio à New York il y a douze ans. Ce dernier, enfant de bassiste, assiste alors à un concert de l’artiste. “J’avais tous ses CD à la maison. C’est un musicien complet qui transmet beaucoup de bonheur. Il est très mélodique et technique” .


Quand le patron de restaurant s’installe à New York il y a huit ans, les deux hommes se lient d’amitié et envisagent d’ouvrir un business ensemble. L’an dernier, Laurent d’Antonio est contacté par un ami pianiste qui veut lui faire part d’un “super deal” à Midtown. Il s’agit d’un espace occupé autrefois par un lieu bien connu des amateurs de jazz, le Somethin’ Jazz Club. Le coup de foudre est immédiat. Le club ouvre en septembre avec l’aide de quelques amis musiciens, dont le Français Manu Katché qui fait don d’une batterie.
Les nouveaux patrons voulaient faire plus qu’un club de jazz. “On aime la musique cubaine, africaine, country” énumère le Français. À Bonafide, les concerts ont lieu du mercredi au dimanche pendant l’été. Depuis l’ouverture de la salle, plusieurs musiciens de renom s’y sont produits, dont Sting. “Les musiciens et les producteurs qui sont venus nous ont dit qu’on avait l’un des meilleurs sons de New York” , se targue le restaurateur.
Un son que les curieux pourront découvrir les 9 et 10 septembre pour le week-end d’anniversaire de Bonafide. Au programme: deux soirs de musique par Richard Bona et son groupe Mandekan Cubano. Ils joueront notamment des morceaux issus du dernier album de la star, “Heritage”. “Richard Bona est connu dans le monde entier. Sur le long terme, on veut ouvrir des salles en dehors des Etats-Unis, souffle Laurent d’Antonio. Il faut de l’argent pour vivre mais on ne fait pas ça pour les millions. Moi, je vis un rêve d’enfant” . 
 

"Burlesque", "hypocrite": le New York Times critique à nouveau la France sur le burkini

Le New York Times avait choisi l’ironie samedi 13 août, en publiant en « Une » de son édition internationale : « La France identifie la dernière menace en date pour sa sécurité : le burkini ». Dans son éditorial du jeudi 18 août, le quotidien américain en remet une couche, qualifiant notamment le débat sur le burkini de “burlesque” et “hypocrite”.
Après l’interdiction du voile intégral, des foulards dans les écoles et les règles concernant la longueur de la jupe des élèves, l’éternel problème de la France avec la tenue vestimentaire des femmes musulmanes a pris son tournant le plus burlesque avec la nouvelle controverse sur le “burkini”” écrit le journal.
Cette hystérie menace de stigmatiser davantage et de marginaliser les musulmans de France à un moment où le pays connait une montée de l’islamophobie faisant suite à une une série épouvantable d’attaques terroristes”.
Le fait que les parents français sont de plus en plus nombreux à habiller leurs petits en costumes remarquablement similaires pour les protéger du soleil, ou qu’une combinaison de plongée recouvre aussi la tête et le corps, rajoute à l’hypocrisie de ce débat. Mais quelque chose de beaucoup plus sombre se trouve au cœur du litige : les déclarations paternalistes des politiciens français sur le devoir de la République à sauver les femmes musulmanes de l’asservissement – en leur dictant ce qu’elles peuvent porter et ne pas porter. Le raffut autour du “burkini” représente aussi une distraction pratique vis-à-vis des problèmes que les dirigeants de la France n’ont pas été en mesure de résoudre : chômage élevé, croissance économique en berne et menace terroriste toujours très réelle.”

Je vis aux Etats-Unis, mais je n'ai pas d'amis américains

Un bon ami – on l’appellera Sylvain – fêtait son anniversaire récemment dans son appartement cossu de Brooklyn. Il avait invité ses meilleurs amis pour sabrer le champagne, souffler les bougies et descendre le gateau au chocolat qu’il avait acheté chez Kayser.
L’anniversaire marquait aussi les sept ans de Sylvain à New York. Et en sept ans, force est de constater qu’il ne s’est pas fait beaucoup d’amis américains. Aucun des 30 invités chez lui ce soir-là n’était d’ici. Il y avait une Belge et un Sud-Américain francophone, mais le reste du contingent était bel-et-bien gaulois. Si bien que notre hôte ne s’est même pas gêné au moment du discours de remerciement: il l’a fait en français. Quand j’ai demandé à Sylvain si, au bout de sept ans, il n’était pas un peu déçu de ne pas avoir d’amis américains, il n’a pas cherché à se trouver d’excuses. “Qu’est-ce que tu veux ? Je m’entends mieux avec des gens qui ne sont pas Américains. C’est comme ça” .
Comment lui en vouloir ? Cela fait presque neuf ans que je vis à New York (dix ans aux Etats-Unis) et l’essentiel de mes amis sont français ou non-Américains. Les quelques bons amis américains que j’ai sont francophiles voire francophones parce qu’ils ont étudié ou travaillé en France. Sylvain et moi étions-nous les seuls dans cette situation ? J’ai été rassuré en voyant les résultats d’un quiz sur “quel type d’expatrié êtes-vous ?” que nous, à French Morning, avons publié récemment. Comme la plupart de ceux qui ont fait ce quiz (53%), je tombe dans la catégorie du “bobo biculturel tiraillé“, c’est-à-dire que malgré mes dix ans ici, j’ai toujours le cul entre deux chaises: j’aime les Etats-Unis, mais certains aspects de la France me manquent terriblement.
À la question “combien avez-vous d’amis américains ?” , les réponses sont encore plus édifiantes: 38% ont répondu qu’ils avaient “beaucoup plus d’amis français“, plus que les 27% qui ont dit avoir davantage d’amis américains. Bref, beaucoup d’entre nous vivons aux Etats-Unis, mais nous n’avons pas ou peu d’amis nés ici. Même les Français qui évoluent en marge de la communauté ressentent l’appel du pays à un moment donné.  “J’avoue que ça me manque de ne pas être autour de Français, confie Nathalie, une amie qui travaille comme comptable dans une boîte américaine. Ça me manque de ne pas pouvoir m’exprimer dans ma langue, faire des blagues en français ou d’être comprise correctement. Au final, je reste profondément française” .

Qui se ressemble s’assemble

La science suggère qu’il est normal de se rapprocher d’individus qui nous ressemblent. Une étude publiée en 2011 dans la revue Group Processes & Intergroup Relations montre que plus un groupe est large et constitué de profils variés, plus on aura tendance à se rapprocher de personnes qui nous sont similaires. À l’inverse, plus le groupe est restreint, plus on aura tendance à se lier d’amitié avec des individus différents de nous. “C’est un résultat ironique: dans les environnements aux profils variés, on trouve des amitiés moins diverses” , résume la psychologue sociale Angela Bahns de Wellesley College et auteure principale de l’étude. On peut imaginer que les défis propres à l’expatriation (barrière de la langue, arrivée dans un environnement inconnu, normes sociales différentes…) renforcent cette dynamique.
On connaît l’argument typique avancé par les Français pour justifier leur faible nombre d’amis américains. Ces derniers seraient trop superficiels et pas intéressés de nous connaître en profondeur. Il y a peut-être du vrai là-dedans. Les Américains eux-même le reconnaissent. C’est ce dont on s’aperçoit en parcourant les nombreux “modes d’emplois culturels” mis en ligne par les universités américaines pour “expliquer” l’Amérique aux étudiants étrangers. Ainsi, selon l’Université de Floride (UF), “certaines cultures peuvent voir les amitiés entre Américains comme superficielles. Comme on leur apprend à être auto-suffisants et à vivre dans une société hautement mobile, les Américains tendent à éviter d’avoir des relations profondes avec beaucoup d’autres personnes. Par ailleurs, les Américains tendent à “compartimentaliser” leurs amitiés – ils ont des amis “au travail” , “à l’école”, au “tennis” , etc. Cela est vu par les étrangers comme une “impossibilité à être amis” . Ici, cela est vu comme une manière normale de maintenir son bonheur personnel dans une société mobile et toujours changeante.
L’explication peut prêter à sourire, mais elle nous dit une chose plutôt simple à comprendre: en venant aux Etats-Unis, ne vous attendez pas à vous faire des amis comme en France et changez votre approche si vous ne voulez pas rester seul. Que faire donc ? Faut-il succomber à la tentation de rester entre Français quitte à vivre dans une “bulle” ? Faut-il éviter d’autres Gaulois à tout prix ? S’acheter un chien ou avoir un enfant comme le suggère la BBC dans ses dix conseils pour se faire des amis aux US ? Ou venir à tous les rendez-vous Speak Easy de speed-speaking franco-américain organisés par French Morning ?
C’est Simbarashe, une étudiante zimbabwéenne aux Etats-Unis, qui a certainement le mieux décrit l’attitude à adopter. “Comme l’a dit l’une des mes écrivaines africaines favorites Chimamanda Ngozi Adichie, il n’y a jamais une seule et unique histoire sur un endroit ou une personne. Par conséquent, pour comprendre les autres, il faut s’autoriser à avoir de l’empathie pour les histoires qui les font voir le monde d’une certaine manière. Cela peut nous obliger à nous extraire de nos stéréotypes pour vivre de vraies expériences de vie et changer nos attitudes, écrit-elle dans un post de blog sur le site de Voice Of America. Je me suis donc fixé pour mission de me faire plus d’amis américains. Pour mon bien, je sens que je dois faire un effort concerté pour améliorer, mais aussi partager, ma conscience culturelle à travers des amitiés avec mes camarades américains. Non seulement cela élargira ma compréhension du monde, mais cela me permettra aussi de naviguer dans les eaux complexes de cette nouvelle société à laquelle j’appartiens maintenant” . Et, bien sûr, d’inviter plus d’amis à vos anniversaires.

La Pâtisserie ouvre sa deuxième boutique à Austin

« Tout a commencé avec un macaron ». Lors d’un voyage à Paris, Soraiya Nagree, dix ans, originaire du Texas, succombe à la pâtisserie française. Plus tard, alors qu’elle est diplômée en chimie, elle délaisse les éprouvettes pour les plaques de cuisson et se lance dans la fabrication de macarons. Elle ouvre aujourd’hui sa deuxième boutique à Austin, 6 ans après la première.
« Ça n’a pas été facile de convertir les gens à la pâtisserie. Il y a 8 ans personne ne connaissait les macarons ici et j’ai dû faire de nombreuses dégustations gratuites pour qu’ils finissent par en choisir un plutôt qu’un cookie»
Deux premières années de test lui permettent aussi de  mieux cerner les goûts locaux. « Ce n’est pas comme en France, les gens mangent des pâtisseries à n’importe quel moment de la journée. Il n’est pas rare de servir un mille feuilles pour le petit déjeuner.»
Mais que ce soit desserts ou viennoiseries, elle porte une extrême attention à la qualité des ingrédients. «Tout est fait sur place et sans conservateur.» Mille-feuilles, saint-honorés, opéras mais aussi cookies et cinnamon rolls, elle conjugue les univers français et américains même si ses boutiques se veulent résolument d’inspiration parisienne. « Les gens réagissent très bien à tout ce qui est français. »
Elle aime aussi  faire découvrir des desserts et saveurs moins connus ici. Son staff (elle emploie dix personnes) l’aide aussi à mettre au point de nouvelles recettes. « Tout est source d’inspiration pour des nouveaux mélanges. Un parfum de glace ou un dessert goûté ailleurs. » Plus que les grands chefs Hermé ou Michalak d’ailleurs. « Les gens ici ne sont pas encore prêts pour une pâtisserie aussi innovante ». Cela dit, avec une dizaine de parfums de macarons, elle a de quoi satisfaire les curieux.
L’inauguration de sa nouvelle boutique (ouverte depuis fin juin) aura bientôt lieu. Au programme dégustation gratuite de mini éclaires et viennoiseries, choux à la crème… Située au nord, (7301 Burnett road) la nouvelle boutique se distingue de la première (au sud au 602 Annie Street) par sa taille. «  C’est plus petit ici (10 places à l’intérieur + 6 à l’extérieur) et plus moderne mais c’est génial d’avoir la cuisine sur place et de pouvoir interagir avec les clients ».

Un festival de musique silencieux à Brooklyn

Vous avez dit bizarre? Apparemment le “quiet clubbing”, ou dancer en silence, est à la mode. Le Quiet Clubbing Festival, se déroulera dans l’immense complexe à ciel ouvert du Coney Art Walls de Brooklyn, le samedi 27 août.
Le concept est simple: faire la fête en groupe, mais avec chacun son casque. Adieu les plaintes des voisin! Comment ça marche ? Chaque festivalier est muni d’un casque audio, dans lequel sera mixé trois sets de neuf DJs différents. Suivant le style de musique, le casque s’illumine soit en vert, rouge ou bleu. La playlist comporte une compilation des meilleures chansons du moment, des mashups, ou encore des sons reggae, hip-hop et R&B.
Des danseurs de hula hoop et des cracheurs de feu mettront l’ambiance. Un atelier de peinture sur corps sera également proposé. Pour se rassasier, des stands de nourriture mexicaine, méditerranéenne et italienne enchanteront les plus gourmands et les trois buvettes du festival étancheront votre soif.
Enfin, l’événement proposera un Quiet Yoga, gratuit de 4pm à 5pm. Vingt personnes seulement pourront y assister, premier arrivé, premier servi.

J'ai testé le pilote automatique de la Tesla

En passant les portes du showroom Tesla de San Francisco, à l’angle de Van Ness avenue et O’Farrel street, l’atmosphère n’a rien d’électrique. À l’exception des cinq véhicules exposés au milieu de cette lumineuse concession de 6 000 m2. Baies vitrées sur deux étages, écrans géants, fauteuils rouges, blancs et noirs… Aucun détail n’est laissé au hasard, les trois couleurs de la marque automobile dominent.

« Vous voulez quelque chose à boire ? ». Le showroom – le plus grand des Etats-Unis – vient d’ouvrir ses portes mais les vendeuses sont déjà bien rodées. Un expresso sur le pouce, l’une d’entre elles me conduit dans le vaste parking à l’arrière du magasin. Le permis de conduire français suffit pour essayer un véhicule. Mon accompagnatrice me propose de prendre le volant d’un modèle S, dotée d’une batterie de 70 kWh, toutes options. Ce modèle d’entrée de gamme, a été remplacé, depuis juin dernier, par les modèles S 60 KWh et S 75 KWh, avec des prix de départ respectifs à 66 000 $ et 74 500 $.

Le modèle S 70 de Tesla.(Crédit : Klervi Drouglazet)
Le modèle S 70 de Tesla. (Crédit : Klervi Drouglazet)


Plein écran

Oubliez les boutons et autres voyants lumineux, seul un grand écran tactile de 17 pouces occupe le tableau de bord. Il permet de contrôler l’ensemble du véhicule mais aussi de naviguer sur internet avec un système de divertissement intégré « normalement » réservé au passager. Lors du calcul de l’itinéraire, la carte (celle de Google Maps) indique systématiquement les chargeurs et superchargeurs disponibles sur le trajet. Ces derniers rechargent 80 % de la batterie en une vingtaine de minutes.

Pour démarrer le véhicule, j’actionne la manette à droite du volant tout en appuyant sur le frein. Le silence est tel que je ne comprends pas tout de suite que la voiture est allumée. Sur la route qui me mène au quartier de Presidio park, je distingue un très léger sifflement.

La batterie ithium-ion est plate et intégrée au châssis de la voiture. (Credit : Klervi Drouglazet)
La batterie ithium-ion est plate et intégrée au châssis de la voiture. (Credit : Klervi Drouglazet)

Sans les mains

Après avoir testé l’accélération fulgurante du bolide – en moins de cinq secondes, de 30 à 100 km/h en moins de trois secondes -, j’actionne le pilote automatique, sur l’autoroute 101, au pied du Golden Gate Bridge, en direction de San Francisco.

La sensation est inédite : la direction se durcit et la voiture, comme possédée, ajuste seule sa trajectoire. Instinctivement, je freine et j’agrippe le volant. Ce n’est pas facile de lâcher prise au volant d’une voiture lancée à pleine vitesse. Finalement, alors que les ralentissements se succèdent, je me laisse prendre au jeu. Tout en gardant les mains à proximité du volant, je n’ai plus besoin d’accélérer, ni de freiner en permanence, la voiture le fait pour moi. Les embouteillages deviennent tout à coup beaucoup moins irritants. 

De retour dans les rues du centre-ville de San Francisco, mon accompagnatrice me demande de désactiver le pilote automatique. C’est assez troublant de reprendre les pédales après dix minutes passées à se laisser guider. En rentrant au showroom, je gare la voiture dans le parking souterrain, en la contrôlant de l’extérieur, via l’application mobile de Tesla. Comme si je jouais à la voiture télécommandée. 

 
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Arsicault sacrée Boulangerie de l’Année par le magazine Bon Appétit

La boulangerie située dans le Richmond remporte la première place du classement national établi par le magazine culinaire.
Une quarantaine de gourmands a commencé à faire la queue dès 6:30am. A 10am, la vitrine était déjà vide; le défilé incessant des clients qui repartent les mains vides et la mine déconfite peut commencer. Depuis la publication du classement des meilleures nouvelles boulangeries par le mensuel Bon Appétit, les croissants et les kouign amann de la boulangerie Arsicault s’arrachent; le premier week-end après cette consécration, certains clients ont attendu près de deux heures pour pouvoir assouvir leur faim. Armando Lacayo, qui a ouvert Arsicault Bakery en avril 2015, n’en revient toujours pas: “Le 10 août, un ami m’a appelé pour me féliciter. Je n’avais aucune idée de ce dont il me parlait. Il m’a envoyé le lien vers le classement qui venait de paraître. Ma première réaction a été de revenir à la boulangerie pour préparer plus d’ingrédients pour les fournées du lendemain.”
Deux journalistes du magazine Bon Appétit ont parcouru les Etats-Unis à la découverte de nouvelles boulangeries, bars et restaurants. Les croissants de chez Arsicault sont décrits comme “tellement feuilletés qu’ils vous laissent couverts de miettes, si incroyablement tendres et beurrés à l’intérieur qu’ils ont le goût de brioche, et si dorés que leur dessous en est presque caramélisé.”

Armando Lacayo, boulanger de chez Arsicault
Armando Lacayo, boulanger de chez Arsicault

Armando Lacayo est très fier de cette première place qui récompense des années de labeur et d’essais pour arriver au meilleur croissant: “J’apprends encore le métier”, reconnaît humblement l’ancien “portfolio manager” d’une société d’investissement, converti à la boulangerie par tradition familiale et par passion. “Depuis l’ouverture de la boulangerie, j’ai amélioré le procédé pour garder la pâte très froide et la qualité de sa lamination. Mon objectif est la constance dans la qualité de mes produits. Chaque matin, quand je goûte mes croissants, il faut que je puisse dire qu’ils sont très bons.”
Les yeux cernés, Armando Lacayo s’excuse de sa mine fatiguée: “Je n’ai dormi que trois heures la nuit dernière car il a fallu doubler la production et on espère bientôt la tripler.” Entre les curieux et les nouveaux convertis, des habitués passent leur tête par la porte pour féliciter Armando Lacayo: “Les fidèles de la boulangerie sont très contents pour moi, mais ils ont faim!, plaisante le boulanger. Alors ils font la queue comme tout le monde…”