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À 80 ans, le Petit Prince obtient sa statue sur la 5th Avenue

80 printemps et pas une seule ride. Mercredi soir, la foule était dense au consulat de France à New York, pour célébrer les 80 ans du livre francophone le plus connu au monde, le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry. Un anniversaire commémoré de la façon la plus emblématique qu’il soit avec l’inauguration d’une sculpture en bronze du Petit Prince, qui trône devant l’entrée de la villa Albertine sur la Cinquième Avenue, à un jet de pierre du Met. Réalisée par le sculpteur Jean-Marc de Pas, elle représente le personnage mythique assis sur un muret, la tête en l’air, avec son écharpe en mouvement.

Un projet de passionnés

Une sculpture sur la plus célèbre avenue du monde (avec les Champs-Élysées) n’est pas une mince affaire. Ce projet ambitieux a été lancé il y a plus de deux ans par The American Society of le Souvenir Français, qui s’est associée à la Fondation Antoine Saint-Exupéry, pour créer une œuvre d’art en hommage à l’écrivain. Antoine de Saint-Exupéry a une histoire forte avec New York, puisqu’il s’y est exilé pendant la Deuxième Guerre Mondiale, est entré dans la Résistance et a appelé à l’entrée en guerre des États-Unis. C’est ici qu’il a écrit le manuscrit du Petit Prince, publié en 1943, à peine une semaine avant qu’il ne s’engage dans la guerre et n’embarque sur un bateau en direction de l’Europe. Abattu en mission de reconnaissance dans son avion au-dessus de la Méditerranée l’année suivante, il ne reverra jamais les États-Unis et ne connaîtra pas le destin extraordinaire de son œuvre.

« C’est une parabole qui parle aux lecteurs de tous les âges », s’est exprimé Laurent Bili, l’ambassadeur de France aux États-Unis. « Ce livre apporte un message intemporel de tolérance et d’humilité, il prône de casser le cercle de la violence en apprenant à se connaître, vivre en harmonie avec la nature et les animaux. Mais aussi un espoir fort en l’amitié franco-américaine dans cette période trouble ».

Pour marquer ce moment historique, son allocution a été suivie par Maxime, jeune Français de Washington habillé en tenue du Petit Prince, qui a lu un extrait du conte, le dialogue entre le Petit Prince et le renard qui lui explique comment l’apprivoiser. Après la réception au consulat, l’assemblée a remonté les quelques blocs vers la Villa Albertine, où la ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères Catherine Colonna a inauguré la statue aux côtés des protagonistes du projet et des donateurs.

Fidélité au dessin original

Un moment d’émotion pour Jean-Marc de Pas, qui voue une fascination sans borne pour l’œuvre et son écrivain et avait déjà réalisé une sculpture du Petit Prince dans son avion, exposée au musée du Bourget. Après avoir été sélectionné pour le projet, il a réalisé sept esquisses, et le choix s’est porté sur ce Petit Prince assis sur le muret, devant la Cinquième Avenue. « J’ai voulu rester très proche du dessin d’Antoine de Saint-Exupéry, je voulais que les gens soient directement transportés dans le personnage, puissent le toucher et être émus par cette œuvre ».

Car le conte est plus actuel que jamais « Le Petit Prince est un symbole d’unité, c’est si important de trouver des valeurs positives qui nous rassemblent dans la période que nous traversons. Un message d’espoir, élève l’esprit et incite à s’engager », explique Olivier d’Agay, Président de la Fondation Antoine de Saint Exupéry et grand-neveu de l’auteur. « Nous avions ce projet depuis près de 30 ans et sommes très fiers de l’avoir mené à bien. Les touristes new-yorkais pourront s’asseoir à côté de lui et regarder les étoiles, s’enthousiasme Thierry Chaunu, le président de l’American Society of Le Souvenir Français. Cela va devenir un des endroits les plus Instagrammables de New York ! »

Sénatoriales Français de l’étranger 2023: Trois réélus et trois nouveaux

Six des douze sièges d’élu représentant les Français de l’étranger au Sénat étaient en jeu ce dimanche 24 septembre. Des sénateurs élus par un collège électoral composé de 532 grands électeurs, qui ont pour obligation de voter, sous peine d’une amende de 100 euros s’ils ne justifient pas leur non-participation au scrutin. 528 ont voté et, comme dans l’Hexagone, leur choix s’est avant tout porté sur les candidats de droite et du centre.

L’ASFE crée la surprise avec 2 élus

Trois des six élus de ces sénatoriales étaient des sortants. Evelyne Renaud-Garabedian de l’Alliance solidaire des Français de l’étranger (ASFE), mouvement rattaché au groupe Les Républicains (LR), obtient 19,58% des suffrages, soit 102 voix. Un score qui permet l’élection du numéro deux sur sa liste. L’élu consulaire en Côte d’Ivoire Jean-Luc Ruelle, Président de la Commission au commerce extérieur de l’AFE, rejoint ainsi les bancs du Sénat. 

Réélection également de Ronan Le Gleut, le sénateur LR sortant dont la liste a recueilli 14,59% des suffrages, soit 76 voix, alors que Damien Regnard, qui présentait une liste dissidente LR (Servir ensemble les Français de l’étranger), n’a remporté que 11 voix et n’a donc pas été réélu. 

Enfin l’ancienne ministre socialiste Hélène Conway-Mouret a été réélue pour un troisième mandat à la Chambre haute avec 13,82% des votes des grands électeurs, soit 72 voix. 

Les écologistes représentés

Parmi les nouveaux entrants, on trouve la benjamine (29 ans) du Sénat Mathilde Ollivier, qui portait les couleurs d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) depuis Vienne. L’écologiste remporte 14,01% des suffrages du collège électoral, soit 73 voix. Pas assez pour faire réélire Jean-Yves Leconte, deuxième sur sa liste. Le sénateur sortant, élu en 2017 sur la liste socialiste d’Hélène Conway-Mouret, avait rejoint celle d’EELV pour ce scrutin, faute de liste Nupes commune.

La dernière nouvelle entrante est la centriste Olivia Richard (SE) dont la liste recueille 10,94% des suffrages, soit 57 voix. 

À noter que la droite de la droite, largement représentée cette année, n’a recueilli que 8 voix – 5 pour la liste de Marc Guyon et 3 pour celle de Pierre Brochet – celle du représentant de Reconquête, Alain Ouelhadj, n’ayant obtenu aucune voix.

Les six élus de ce scrutin feront leur rentrée parlementaire le lundi 2 octobre lors de l’ouverture de la session ordinaire 2023-2024.

Détails du scrutin

Inscrits : 532 grands électeurs

Votants : 528

Votes nuls : 5

Suffrages exprimés : 521

Agir pour les Français·es du Monde – Ecologie, Solidarité, Proximité : 73 voix

  • Mathilde OLLIVIER, élue
  • Jean-Yves LECONTE, sortant non réélu

Alliance centriste et indépendants : 5 voix

  • Gérard MICHON

ASFE 2023 – La voix des Français de l’étranger : 102 voix

  • Evelyne RENAUD-GARABEDIAN, réélue
  • Jean-Luc RUELLE, élu

Avec vous et pour vous, sur le terrain, au service des Français : 4 voix

  • Franck BARTHELEMY

Démocrates et progressistes ! (Modem) : 40 voix

  • Sophie SUBERVILLE

Elus à part entière – Majorité sénatoriale : 76 voix

  • Ronan LE GLEUT, réélu
  • Sandrine HULOT

Engagés avec vous pour une union sociale écologiste et solidaire (PS-ADFE) : 72 voix

Hélène CONWAY-MOURET, réélue

Les Pieds sur Terre : pragmatiques, utiles et indépendants : 12 voix

  • Hélène DEGRYSE

Les voix écologistes : 1 voix

  • Thiaba BRUNI

Libres et Indépendants 2023 : 57 voix

  • Olivia RICHARD, élue

Liste d’alliance des droites, des patriotes et des indépendants pour les citoyens français de l’étranger : 0 voix

  • Alain OUELHADJ

Liste du rassemblement national pour mieux défendre les Français de l’étranger : 3 voix

  • Pierre BROCHET

Majorité présidentielle et indépendants pour les Français de l’étranger : 47 voix

  • Thierry MASSON

Renouveau : L’Union des droites, des patriotes et des indépendants : 5 voix

  • Marc GUYON.

Servir ensemble les Français de l’étranger : 11 voix

  • Damien REGNARD, sortant non réélu

Union populaire des Français.es de l’étranger : 13 voix

  • Christine TUAILLON

Photo de Une : De haut en bas. de gauche à droite : Mathilde Ollivier (EELV), Jean-Luc Ruelle (ASFE/LR), Olivia Richard (SE), Ronan Le Gleut (LR), Hélène Conway-Mouret (PS), Evelyne Renaud-Garabedian (ASFE/LR). ©French Morning

Le rêve américain: Pourquoi les Français choisissent de vivre aux États-Unis

[Article partenaire] Entre les gratte-ciels imposants et les vastes paysages, dans l’inconscient collectif, les États-Unis ont toujours été une terre de promesses et d’opportunités. 

Et pour cause : pour de nombreux Français, l’Amérique représente bien plus qu’un simple lieu de résidence. C’est l’incarnation même du rêve américain.

Dans cet article, Currencies Direct met en lumière les raisons profondes qui poussent tant de Français à franchir l’Atlantique pour s’établir aux États-Unis, à la poursuite du rêve américain. 

Le rêve américain

L’expression « rêve américain » ou American dream résonne à travers le monde entier.

Pour beaucoup de Français, elle incarne l’idée que tout est possible avec du travail acharné et de la détermination.

Les États-Unis offrent en effet un terreau fertile pour les esprits ambitieux, avec un écosystème entrepreneurial dynamique et une culture qui encourage l’innovation et la créativité. C’est ici que les aspirations les plus audacieuses peuvent se réaliser.

L’euro et le dollar : un taux de change avantageux

L’un des avantages indéniables de la vie aux États-Unis pour les Français est le taux de change favorable entre l’euro et le dollar.

Actuellement (2023), ce dernier permet de maximiser votre pouvoir d’achat et de profiter de la qualité de vie exceptionnelle qu’offre le pays.

Du coût de la vie aux voyages et aux loisirs, chaque euro investi aux États-Unis en vaut souvent bien plus qu’en France.

La présence de nombreux bilingues pour une transition en douceur

La barrière de la langue peut souvent être un obstacle lorsqu’on envisage de s’installer à l’étranger.

Cependant, aux États-Unis, la présence de nombreux bilingues facilite cette transition.

Travailler, socialiser et naviguer au quotidien se fait aisément. Cela permet une immersion plus rapide et une intégration en douceur dans la vie américaine.

En conclusion, les États-Unis offrent aux Français bien plus qu’un simple lieu de vie. Ils incarnent une philosophie, une opportunité, et une qualité de vie exceptionnelle. Currencies Direct est votre partenaire de choix pour réaliser votre American dream.

Transférez votre argent à l’étranger avec Currencies Direct

Et oui : lorsque vient le moment de déplacer votre argent à l’étranger, la gestion financière devient cruciale.

C’est ici que des services tels que Currencies Direct entrent en jeu.

Currencies Direct propose une solution fiable et économique pour les Français des États-Unis. Grâce à leur expertise en transfert d’argent à l’international et en change de devises, ils facilitent le processus de déplacement de vos fonds à travers les frontières. 

Alors, prêt à vivre votre rêve américain ?

Contactez Currencies Direct dès aujourd’hui pour concrétiser votre projet de partir vivre aux États-Unis. N’oubliez pas de mentionner cet article lorsque vous les contactez pour bénéficier de conditions exclusives*.

Adeptes du rêve américain, et pouvant vous soutenir aussi bien en français qu’en anglais, Currencies Direct est le partenaire à avoir avec vous lors de votre changement de vie aux États-Unis. Faites-vous accompagner et réalisez votre rêve américain en toute sérénité !

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Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

Au Los Angeles Pétanque Club, on joue aux boules toute l’année

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Dans l’Ouest de Los Angeles, le quartier résidentiel de Rancho Park, son golf 18 trous, ses terrains de tennis et de tirs à l’arc, est depuis 1984 le territoire sacré des boulistes de Los Angeles réunis au sein du Los Angeles Pétanque Club.

« Le club fêtera ses 40 ans l’année prochaine, explique Pierre Constantin, actuel Président du club. Aux origines, un petit groupe de passionnés français et belges obtiennent deux premiers cours de pétanque sous les arbres. Aujourd’hui, le terrain s’est agrandi, le club dispose de 12 cours et d’un cabanon qui permet de préparer des repas, de stocker les trophées, les commandes de jeux Obut dont nous sommes fournisseurs officiels ou les équipements pour les tournois. »

«Tout le monde peut jouer»

Avec 100 adhérents inscrits à l’année – « soit 30% de plus qu’il y a 4 ou 5 ans » -, le club réunit environ 65% de francophones, originaires de France, Antilles incluses, de Madagascar, de Belgique, du Luxembourg, et 35% de joueurs américains. « La majorité vient ici pour passer un bon moment, poursuit le dirigeant du club. La pétanque est un art de vivre, une activité conviviale qui invite à la détente, à la rencontre, au partage. Si les hommes restent les plus nombreux, les femmes ont toute un bon niveau. La pétanque a ce charme-là : quel que soit son âge, son genre, tout le monde peut jouer. »

En polo, casquette ou sweat customisés à l’image du club, les boulistes, de 20 à 92 ans, se donnent rendez-vous au club trois fois par semaine. « Tous les fidèles du club depuis 40 ans, les anciens chefs français de Los Angeles, la plupart à la retraite, s’y retrouvent le lundi soir, détaille Pierre Constantin. Le jeudi fait nocturne jusqu’à 22 heures avec un public plus jeune, et le samedi est le jour de plus grande affluence avec de nombreux curieux venus s’initier aux règles du jeu et découvrir l’ambiance du club. En général, après deux ou trois séances d’essai, nous leur proposons une adhésion. 100 dollars l’année pour tout le monde. »

Les membres du Los Angeles Pétanque Club.

Tous les mois, le Los Angeles Pétanque Club organise aussi son tournoi (frais d’inscription à 40 dollars). Un événement qui réunit tous les passionnés, certains venus de Las Vegas, de San Diego ou de Temecula, autour de doublettes, avec cagnotte et médaille à la clé pour les vainqueurs. « Nous ne participons pas aux tournois officiels de la Fédération, l’idée étant de garder notre indépendance d’esprit, ajoute Pierre Constantin. Ce qui ne nous empêche pas d’être sérieux, un logiciel permet même d’assurer les tirages au sort et comptages dans les règles de l’art. »

Si le club compte une majorité d’amateurs, cinq ou six compétiteurs dans l’âme traversent aujourd’hui le pays, voire le monde, pour participer aux grands tournois et se frotter aux meilleurs. Dernier à s’être fait remarqué, Franck Brousse s’est qualifié pour les quarts de finale des derniers championnats du monde de triplette au Bénin, un tournoi où la Thaïlande, particulièrement pointue sur la discipline, remporta le titre. En 2024, le Los Angeles Pétanque Club espère faire venir des champions du monde sur ses terrains. Affaire à suivre…

Welcome to Claradise, le quotidien désopilant de l’humoriste Clara Bijl

« Je parle toujours de mon chien, car j’aime bien mon chien. Je parle des hommes, un peu, mais ils prennent de la place, surtout ceux qui veulent m’aider à me garer… Et puis mes voisins, et dire du mal des autres… » Clara Bijl n’a qu’à puiser dans son quotidien pour nourrir ses spectacles. Son deuxième album, «Welcome to Claradise» est désormais disponible sur Apple Music et Amazon Music. Il condense en 43 minutes un florilège de blagues testées et approuvées par le public du Flying Squirrel à Oakland. « C’est mon mari qui a choisi le titre de l’album, explique l’humoriste. C’est peut-être sarcastique de sa part, mais je ne veux pas savoir ». Si le format audio de cet album peut surprendre, il est destiné à faire connaître l’humour de Clara Bijl au plus grand nombre sur les plateformes de streaming. Enregistré au printemps 2023, il fait suite au premier album de l’humoriste enregistré en 2018 au Punchline Comedy Club de San Francisco.

Figure bien connue de la communauté française, qui a pu la voir, entre autres, en maîtresse de cérémonie aux French American Business Awards, Clara Bijl préfère se produire sur scène en anglais : « Ça m’amuse de faire mes spectacles en anglais. Comme ce n’est pas ma langue natale, ce n’est pas grave si je fais des fautes. Quand j’ai commencé à faire du stand-up, j’étais déjà installée aux États-Unis depuis trois ans, et cela fait maintenant vingt-sept ans que je monte sur scène. »

«Ce qui marche, c’est d’être moi»

Ne sachant pas trop quoi faire après le bac, Clara Bijl a d’abord atterri en Caroline du Sud pour faire des études. Elle déménage ensuite à New York, officiellement pour poursuivre des études de cinéma, mais surtout pour poursuivre sa passion pour le stand-up. « J’ai commencé par faire cinq minutes. Je me suis “rétamée” plusieurs fois mais j’ai compris la  mécanique. On dit qu’on met environ huit à dix ans pour trouver sa voix, et maintenant, je sais que ce qui marche, c’est d’être moi. »

Désormais mère de famille, Clara Bijl attribue son succès actuel à son déménagement dans la Bay Area il y a une douzaine d’années : « Après New York, je suis partie à Los Angeles, mais c’est vraiment ici que j’ai grandi en tant que comédienne. Le public de la Bay Area ne vit pas à Hollywood. Ce qui leur parle, c’est le fait d’être maman, d’être en couple, et je construis mes spectacles sur des sujets très concrets. » Clara Bijl se produit désormais deux fois par semaine à Oakland, les mercredis et samedis soirs, et invite également d’autres humoristes à faire dix à douze minutes de spectacle avec elle.

https://www.instagram.com/p/Cu22CRyPveH/?img_index=1

Revenant à sa formation d’origine, Clara Bijl a récemment écrit un long-métrage, qui devrait être tourné en 2024. Le thème ? Des femmes dans des rôles comiques… « J’utilise ma notoriété pour lever les fonds nécessaires à la réalisation du film, mais ma participation s’arrête là. Je veux vraiment me concentrer sur mon spectacle, parler à des gens que je ne connais pas, jouer dans des lieux nouveaux. » Sa définition du succès ? « Que les gens se rappellent qu’ils ont passé un bon moment, et qu’ils sortent du spectacle avec la banane. Tant qu’ils m’écoutent, et que j’arrive à les entraîner dans mon univers, je suis contente ! »

Ces choses du système scolaire américain qui nous surprennent

Lundi 7 août, 7:30 am dans une école publique de la banlieue de Dallas. Benjamin et nous, ses parents, sommes conviés à un Meet & Greet en vue de sa rentrée en kindergarten deux jours plus tard. L’évènement est chaleureux et festif, on se prend en photo avec la mascotte de l’école, on salue la maîtresse qui nous reçoit avec un hug, on découvre avec stupeur le menu de la cantine qui liste les frites sous les légumes, et on finit la rencontre sur un speech de la directrice qui passe 10 minutes à nous parler de sa famille et de son équipe de football américain préférée.

Et bim! Les parents français que nous sommes venons de nous prendre le choc culturel de plein fouet. Nous ne sommes pas seuls ! La rentrée scolaire, pour beaucoup de parents, c’est déjà source de stress et de questionnements, mais plus encore dans un pays dont on ne maîtrise pas tous les codes. Petit tour d’horizon de toutes ces petites choses qui ne cessent de nous étonner dans le système américain.

Un rythme soutenu pour toute la famille  

Dans la plupart des États, l’école ouvre ses portes entre 7:30am et 8am et les referme sept heures plus tard, entre 2:30pm et 3pm, avec au milieu un déjeuner sur le pouce et une courte recréation de 30 minutes. Le reste de l’après-midi est consacré à des activités extra-scolaires en tout genre, de l’entraînement de foot aux cours de maths en passant par la pratique des échecs. Une vraie chance pour les enfants, mais aussi pas mal de pression pour les parents.

« Aux États-Unis, les activités extra-scolaires sont presque aussi importantes que le cursus scolaire, et perçues comme un moyen de développer des qualités humaines comme le leadership et la détermination », témoigne Christine Besset, maman de deux adolescents installée à Dallas depuis plus de 20 ans. « En tant que parent, ce qui me dérange le plus est de ressentir une certaine pression pour que l’enfant se spécialise dans une activité et y consacre beaucoup de temps, ce qui empiète carrément sur la vie de famille si on ne sait pas mettre les limites ».

Emmanuelle Galzy, maman de deux garçons de 5 et 8 ans dans la banlieue de Dallas, de rajouter : « Je vois beaucoup de parents autour de moi qui passent leurs week-ends sur les terrains de sport, et d’autres dont les enfants sont plus grands et qui se retrouvent contraints de voyager aux quatre coins du pays pour accompagner leurs enfants aux compétitions ». Toutefois, reconnaissons-le, c’est aussi épanouissant pour nos enfants de pouvoir caser dans leur journée des activités autres que scolaires.

Des lunch box tous les jours

Le point noir de la plupart des écoles américaines, c’est la cantine et ses déjeuners peu équilibrés. « Je regrette les cantines françaises, leur nourriture bio et de saison » remarque Agnès Chareton qui s’est mise aux lunch box depuis son installation en Californie il y a un peu plus d’un an. Si l’option de la cantine existe dans les écoles américaines, elle laisse franchement à désirer.

Alors que vous fassiez partie de l’équipe qui cuisine après avoir couché les enfants ou de celle qui se colle aux fourneaux au réveil, vous n’échapperez malheureusement pas à la préparation de la lunch box.

Le devoir de s’impliquer dans la vie de l’école

Qu’il soit membre du Parent Teacher Association (PTA), qu’il se porte volontaire pour tenir un stand à la fête de l’école, ou qu’il vienne surveiller les élèves quelques heures par semaine pendant la pause des enseignants, le parent américain est très impliqué dans la vie de l’école. Les sollicitations sont incessantes, parfois un peu oppressantes : au-delà d’être appelé à donner de son temps, on l’est également pour donner de l’argent. Ce qui n’est pas toujours du goût des parents français.

Pour autant, Anne-Laure Gallot, maman de deux enfants à Philadelphie, conseille de « participer aux évènements, assister aux réunions, se porter volontaire pour aller aider dans la classe de l’enfant, rejoindre l’association de parents d’élèves, ou s’inscrire à leur newsletter. » Car si cette implication peut s’avérer chronophage, elle présente aussi une merveilleuse opportunité de découvrir l’univers de vos enfants et de s’intégrer dans la communauté.

L’accent mis sur la prise de parole

Autre caractéristique de la pédagogie américaine, une participation orale fortement encouragée dès le plus jeune âge, comme en témoigne le show and tell. « Dès l’âge de 3 ans, il était demandé aux enfants de faire une courte présentation devant la classe autour d’un objet qu’ils avaient ramené de la maison », se rappelle Anne-Laure Gallot, qui souligne l’impact positif de cette pratique sur la confiance en soi de ses enfants de 3 et 6 ans et leur aisance à l’oral. Agnès Chareton, maman de trois enfants, se rappelle avec amusement et embarras de sa surprise lors du premier exposé de son fils : « tous les enfants sont arrivés avec des présentations super sophistiquées, clairement faites par les parents, alors que nous, on avait laissé notre fils faire son projet, en bons parents français. »       

L’école, un lieu festif

Difficile de citer une semaine à l’école qui ne soit pas animée par un évènement lambda. Dans la plupart des écoles texanes, l’école a repris il y a un peu plus d’un mois, et les doigts d’une main ne suffisent déjà plus pour compter tous les évènements qui ont eu lieu depuis. Sympa pour les enfants, pas toujours facile à suivre pour les parents.

Si certains parents, comme Agnès Chareton, évoquent parfois une « certaine difficulté à jouer le jeu à chaque évènement (pyjama day, crazy hat day, valentine’s day, school spirit day, pour ne citer qu’eux) », tous s’accordent cependant pour dire que ces festivités qui rythment l’année scolaire font de l’école un lieu festif auquel les enfants se rendent gaiement. « Tous les matins, quand je dépose les enfants à l’école, il y a de la musique pop à fond, ils adorent », ajoute Emmanuelle Galzy, qui se réjouit de voir partir ses deux garçons le sourire aux lèvres tous les matins.

Bonne rentrée à tous, et n’hésitez pas à nous faire part de votre propre expérience en commentaire !

Les Américains, ces fans de rugby qui s’ignorent

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L’enthousiasme a gagné les rues françaises ces derniers jours, la planète s’y est donné rendez-vous pour la grande fête du rugby, la coupe du monde, qui se tient tous les quatre ans. Dans huit ans, en 2031, elle se déroulera… aux États-Unis. Deux ans plus tard, en 2033, c’est la coupe du monde féminine qui visitera le pays de l’Once Sam. Pour le même engouement ? Il serait présomptueux de l’affirmer dès aujourd’hui tant le rugby en est encore à l’état embryonnaire de ce côté-ci de l’Atlantique. Le nombre de licenciés plafonne à 100.000, dans 2.500 clubs, et même si certains sondages, comme celui de l’Ipsos en 2019, affirment que le nombre de pratiquants est bien plus élevé (autour de 1,8 million), les Américains n’ont pas encore totalement succombé aux charmes du ballon ovale. Mais certains y travaillent.

C’est notamment le cas de Kimball Kjar. Cet ancien international américain, qui compte 19 sélections dont 2 durant la coupe du monde 2003, a cofondé la franchise des Utah Warriors, à Salt Lake City. Les Warriors sont devenus en quelques années une équipe majeure du championnat américain, la MLR (Major League Rugby), lancée en 2018. Surtout, Kimball Kjar se démène pour faire sortir le rugby de son seul cercle d’initiés. Il a notamment récemment noué un partenariat avec le Stade Toulousain, et compte bien s’appuyer sur le savoir-faire français pour faire grandir le sport aux Etats-Unis.

Travailler le storytelling sur le rugby

« On a commencé à y penser il y a quelques années, raconte-t-il. On s’est rendu compte que si on voulait continuer à faire évoluer le rugby aux États-Unis, on devait le relier à l’une des importantes institutions du rugby mondial, ce qui est le cas, en tout cas économiquement, du rugby français. On a discuté avec plusieurs clubs de Top 14 et Pro D2. Mais c’est avec Toulouse qu’on s’est le mieux entendu. Ils ont été ceux qui ont compris le concept qu’on souhaitait mettre en place : une joint-venture (co-entreprise), dont le but principal sera la création de contenus. »

Le Stade Toulousain a récemment effectué un stage aux États-Unis. ©Stade Toulousain

Toulouse est particulièrement réputée dans ce domaine : le club du sud-ouest de la France a sorti un film, intitulé Le Stade, sur les coulisses de sa saison 2020-2021, conclue par un doublé championnat de France – Coupe d’Europe. Puis en a développé une série, diffusée sur Paramount+, (la 2e saison a récemment été mise en ligne).

« Il faut travailler le storytelling, l’art de raconter des histoires autour de ce sport, développe Kimball Kjar. On doit réussir à attirer de nouveaux fans, un public plus jeune. Si on se contente de compter seulement sur la communauté actuelle du rugby pour grossir économiquement, on ne réussira jamais. La F1 l’a très bien fait avec Drive To Survive. On doit pouvoir raconter au public américain l’histoire d’Antoine Dupont, un joueur extraordinaire, et comment ce gars si célèbre remporte le trophée de joueur de l’année et rentre tranquillement, à bicyclette, avec le trophée dans le panier du vélo. »

Les JO en ligne de mire

Suffisant pour faire entrer le rugby dans une nouvelle dimension ? Kimball Kjar en est persuadé. « Les Américains sont faits pour être des fans de rugby, mais ils ne le savent pas encore ! Le rugby rassemble tout ce qu’ils aiment dans les autres sports, le physique du foot américain, la technique individuelle du basket, ou encore la fluidité et la psychologie du soccer. » La Fédération américaine pourra s’appuyer sur l’expérience de l’organisation française de la coupe du monde. Elle pourra aussi compter sur la visite régulière du Stade Toulousain, qui est venue une première fois en septembre à l’occasion d’un match amical organisé à Salt Lake City face à la sélection nationale des USA (victoire 24-21 des États-Unis), qui a notamment attiré Paul Salvaire, Consul général adjoint de France à San Francisco.

Les Américains pourront aussi compter sur les prochains Jeux Olympiques, l’an prochain… en France. Leur équipe nationale (c’est du rugby à VII) s’y est brillamment qualifié. Peu s’en souviennent, mais les États-Unis ont déjà été champions olympiques de rugby : c’était en 1920 à Anvers, en Belgique ! L’exploit n’était pas immense : ils n’avaient eu qu’à jouer -et remporter- un match. C’était… face à la France, évidemment.

TLF: «La vie est une fête», une ode au bonheur et à la tolérance

Prix Avignon à l’Unisson 2022 du Meilleur Comédien pour Julien Alluguette, Prix de la meilleure mise en scène pour Virginie Lemoine, la pièce La vie est une fête se déplace, auréolée des louanges de la critique, jusqu’à San Francisco. La pièce écrite par Lilian Lloyd sera jouée au Théâtre Erick Moreau le vendredi 13 octobre, à 7:30pm. « C’est une ode à l’engagement de ceux qui se battre pour le bien-être des gens. Virginie Lemoine est une excellente comédienne doublée d’une brillante metteuse en scène. J’ai été vraiment bluffé par la performance des acteurs », explique Frédéric Patto, directeur artistique du TLF.

D’anniversaire en anniversaire, Romain, incarné par Julien Alluguette (son portrait), raconte les grands changements qui ont bouleversé la société, ainsi que les étapes marquantes de sa vie, à partir de sa naissance en 1973. Elevé par une mère dépressive qui aurait préféré avoir une fille, et un père aussi aimant que maladroit, Romain découvre l’amour en même temps de que son homosexualité. Un événement tragique va l’amener à délaisser son insouciance pour un engagement au nom de la tolérance.

Le Théâtre du Lycée français fête cette année sa dixième saison avec une programmation éclectique et optimiste. Frédéric Patto vient par ailleurs de lancer une campagne de levée de fonds pour continuer à pouvoir proposer une programmation de qualité, avec des pièces soigneusement sélectionnées à Avignon chaque année.

Fête de la rentrée à l’Alliance Française de Houston

L’Alliance Française de Houston fêtera sa rentrée avec vins, fromage et charcuterie le jeudi 28 septembre. L’occasion pour sa nouvelle directrice, Elodie Ricolfi, de se présenter. Bien connue de la communauté francophone de Houston, Elodie Ricolfi a pris ses fonctions le mois dernier après s’être investie six années au sein de Houston Accueil, d’abord en tant que membre, puis en tant que Présidente de l’association (2018 et 2021) avant de rejoindre le conseil d’administration.

Elodie Ricolfi, lors d’une réception à Houston Accueil, association qu’elle a présidée durant 4 ans.. ©French Morning.

La Française, installée à Houston depuis 10 ans, souhaite donner une nouvelle impulsion à l’association qui accueille les francophiles de la région depuis 100 ans – ce qui en fait l’une des plus vieilles Alliances Françaises au monde.

Dans le cadre de cet effort de dynamisation, Elodie Ricolfi souhaite avant tout replacer l’Alliance au cœur de la communauté française, et créer des synergies avec les différentes organisations qui la composent et qui œuvrent à la promotion de la culture et de la langue française au Texas. La nouvelle directrice présentera donc sa vision et ses projets pour l’année à venir – y compris pour le gala du mois au printemps – à l’occasion de la soirée du 28 septembre dans les locaux de l’Alliance, de 6:30pm à 8:30pm. L’occasion également de (re)découvrir les services offerts par l’association.

L’Alliance Française de Houston.

Parti à Brooklyn, Picto New York se dote d’un showroom

Comme beaucoup d’ex-Manhattanites, Picto New York s’est installé à Brooklyn pour avoir plus de place. Le célèbre laboratoire photo français a quitté son port d’attache du Lower East Side pour investir des locaux plus spacieux, aux abords du Brooklyn Navy Yard. Il dispose désormais d’un étage entier de plus de 400 mètres carrés au 77 Washington Avenue, où la petite entreprise de huit employés sera en mesure d’organiser des expositions en plus de ses activités d’impression et de traitement de photographies.

Nouvelle étape de développement

Le vendredi 22 septembre, elle inaugurera son nouveau cocon en montrant les clichés saisissants du Français Jean-Pierre Laffont sur le « combat du siècle » entre Mohamed Ali et Joe Frazier en 1971, ainsi que le travail d’Ismail Ferdous, qui a immortalisé la plus longue plage naturelle au monde, celle de la ville de Cox’s Bazar, dans son pays natal du Bangladesh. Son reportage sur cette bande de sable qui s’étire sur plus de 120 km lui a notamment valu d’être pré-sélectionné pour le fameux Prix Leica, le graal de tout photo-journaliste. « C’est un peu stressant car c’est notre première exposition. On a envie de bien faire ! », raconte Julien Alamo, le co-fondateur et manager de Picto New York.

Ce déménagement marque une étape importante dans le développement de la filiale new-yorkaise de Picto, un illustre laboratoire français fondé en 1950 qui a imprimé les œuvres des plus grands, de Henri Cartier-Bresson à Robert Doisneau. Malgré cette réputation, il a fallu « quasiment repartir de zéro » pour développer l’activité de l’antenne de la Grosse Pomme, fondée en 2017. « À la base, nous travaillions avec beaucoup de photographes français installés à New York qui nous connaissaient de France. Petit à petit, notre communauté s’est élargie de manière organique », se félicite Julien Alamo.

Expositions, ateliers, rencontres

L’entreprise collabore aujourd’hui avec le prestigieux musée de photographie ICP (International Center of Photography), l’agence Magnum et sa fondation, le photographe Raymond Depardon sur ses projets américains, Fotografiska… Elle a aussi décroché un contrat avec le MoMA pour encadrer et imprimer une partie des œuvres montrées dans le cadre de l’édition 2023 de sa série New Photography, portant sur le travail de sept photographes liés à la ville de Lagos (Nigéria).

L’organisation d’expositions dans les nouveaux locaux doit permettre de renforcer et d’agrandir « la communauté Picto ». L’espace accueillera aussi des ateliers et des rencontres diverses destinés aux professionnels et aux amateurs avertis. La programmation est assurée par Squadra, une société montée par Julien Alamo et deux partenaires (dont la fondatrice de la plateforme Photographize) et dans laquelle Picto a mis des billes. Ismail Ferdous et Jean-Pierre Laffont font partie des quatre photographes soutenus par la société. « Nous voulons faire vivre cet espace, conclut Julien Alamo. Aux débuts de Picto New York, nous n’avions pas les moyens d’avoir un lieu comme ça. Mais après six années d’activité, nous avons su créer un réseau suffisamment important de photographes qui nous font confiance. C’était le bon moment de passer à la prochaine étape ».

Julie Albertine: À la conquête du stand-up new-yorkais

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« Faire rire, c’est faire oublier. Quel bienfaiteur sur la terre, qu’un distributeur d’oubli ! » Cette citation de Victor Hugo prend tout son sens avec l’histoire fascinante de l’humoriste française Julie Albertine. Le stand-up, c’est cet art de faire rire sur scène, né dans les Comedy Clubs américains, a trouvé un écho en France grâce à des artistes talentueux comme Julie Si elle est aujourd’hui une humoriste accomplie, son chemin vers la scène comique a été tout sauf conventionnel.

Au début des années 2000, fraîchement diplômée, elle a pris son envol pour New York, devenant jeune fille au pair tout en se formant à son autre passion : l’écriture de scénarios pour le cinéma. Après un retour en France et une carrière prometteuse dans le domaine, la pandémie de 2020 a provoqué un revirement inattendu dans sa vie puisque l’appel du stand-up et du micro se fait de plus en plus pressant.

En France, à ce moment-là, le stand-up est en plein essor, grâce à des humoristes connus comme Gad El Maleh ou Florence Foresti dont les spectacles ont été diffusés sur des plateformes telles que Netflix. Cependant la compétition reste féroce, et l’art de l’écriture humoristique est un défi constant.

Julie Albertine, jonglant entre son métier de scénariste et sa passion pour le stand-up, a parfois l’impression d’être dépassée. Et c’est à ce moment précis qu’elle fait le choix de retourner à New York pour insuffler une nouvelle énergie à sa carrière et trouver l’inspiration nécessaire pour créer de nouveaux sketches et ce, tout en suivant des cours au mythique et célébrissime Cellar Comedy Club.

Julie Albertine évoque également les différences de sens de l’humour français et américain. Elle a constaté que les Américains sont moins choqués par l’humour borderline que l’on considèrerait comme « trash » en France, et que d’ailleurs les aspirants humoristes en formation avec elle cherchent souvent à repousser les limites.

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

Pourquoi les plages de Floride sont-elles aussi mal éclairées la nuit?

Baignées d’une lumière tamisée de couleur orange ou tout simplement plongées dans le noir absolu, dès la nuit tombée, entre les mois de mars et octobre, les plages du Sud de la Floride prennent un air mystérieux. Pourquoi ? C’est la question bête de la semaine.

On pourrait y voir un intérêt économique ou écologique pour les municipalités car l’utilisation abusive d’éclairage la nuit constitue un gaspillage d’argent, d’énergie et contribue à augmenter l’émission des gaz à effet de serre. La raison est ailleurs. Si les plages disposent d’un tel éclairage, c’est aussi pour préserver certaines espèces animales.

Pollution lumineuse dangereuse

Chaque année, plusieurs centaines de tortues marines affluent vers le Sud de la Floride pour déposer leurs œufs sur le littoral durant la nuit et sont ainsi les premières visées par la démarche. « Les lampadaires qui diffusent une lumière blanche et vive le long des plages représentent une véritable pollution lumineuse pour les femelles tortues pendant la période de ponte, mais aussi pour leurs nouveau-nés », indique Kirt Rusenko, biologiste marin au Gumbo Limbo Nature Center de Boca Raton.

En effet, une fois sorties de leurs œufs, pour regagner l’océan et se mettre à l’abri des prédateurs, les tortues marines utilisent principalement leur vue en se dirigeant vers l’horizon le plus lumineux. « En l’absence d’éclairage artificiel, c’est la brillance naturelle de l’océan et de la lune qui leur indique le large », souligne le biologiste marin. Ainsi, la présence de lampadaires au bord des plages peut désorienter les tortues marines qui finissent parfois par se déplacer dans la direction opposée à l’océan, vers les routes éclairées où elles s’exposent à de graves risques. « Elles peuvent mourir d’épuisement, de déshydratation ou être percutées par des véhicules faute de n’avoir pu reconnaître la bonne direction », alerte Kirt Rusenko.

Conscientes du danger, les municipalités ont mis en place depuis plusieurs années des équipements adaptés. Pendant la ponte, les lampadaires situés près des plages diffusent une lumière tamisée de couleur orange. « Les tortues marines y sont moins sensibles, explique Kirt Rusenko, car elles ont une vision complètement différente de celle de l’humain et perçoivent notamment les couleurs comme le bleu ou le vert, c’est pourquoi il est important d’utiliser des ampoules appropriées ».

Plus de 100.000 nids chaque année

Certaines villes, comme Boca Raton, n’hésitent pas à prendre des mesures encore plus radicales en éteignant totalement les lampadaires situés à proximité des plages. « C’est une solution incontestable, s’enthousiasme l’expert. Chaque année, 3.000 nids de tortues marines sont recensés sur l’ensemble du littoral du comté de Broward qui s’étend sur une cinquantaine de kilomètres, et plus d’un millier à Boca Raton sur une zone de seulement cinq kilomètres ».

Selon les dernières estimations, les tortues marines font plus de 100.000 nids chaque année dans le Sud de la Floride, un nombre encourageant selon le biologiste marin qui poursuit au quotidien ses opérations de sensibilisation auprès du public. « Les riverains qui habitent près des plages doivent également se mobiliser en éteignant les lumières qui ne sont pas nécessaires, en utilisant des lampes directionnelles permettant de canaliser le faisceau lumineux ou encore en les plaçant le plus au ras du sol possible pour qu’elles ne soient pas visibles depuis la plage ».

Une première version de cette Question bête a été publiée le 8 mars 2017.