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Jules Fournier en tournée en Californie avec son premier roman

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Collaborateur chez YouTube à San Francisco, d’abord auprès des créateurs de contenu et aujourd’hui à la stratégie, Jules Fournier vient de publier son premier roman, Mal Lunée aux éditions Gallimard Québec. Le jeune trentenaire était déjà co-auteur, avec l’ancien premier ministre Michel Rocard, des livres Suicide de l’Occident, suicide de l’humanité ? (2015) et Michel Rocard par… (2018).

Un regard critique sur le phénomène des influenceurs, sur la responsabilité des plateformes et les comportements abusifs des abonnés vus à travers l’histoire de Luna, une jeune fille catapultée sur le devant de la scène suite à la publication d’une vidéo littéraire.

Jules Fournier signera son ouvrage le samedi 15 mars aux French American Cultural Days au Lycée français de San Francisco, un événement dédié à la francophonie et aux arts (1201 Ortega Street); à l’Alliance française de Palo Alto le 29 mars (2800 W Bayshore Road); à l’Alliance française de San Francisco le 4 avril (1345 Bush Street) et au sein de l’atelier d’artistes Sea Level à San Francisco le 5 avril (4331 Irving Street). Suivront d’autres rencontres à Berkeley et Pasadena en septembre.

200% de droits douaniers sur les vins ? « C’est devenu impossible de prévoir »

Coup dur pour les importateurs de vin français aux États-Unis ce jeudi 13 mars. En réponse aux nouveaux droits de douane de 50 % imposés par l’Union européenne sur le whisky américain, Donald Trump menace de riposter avec des droits de douane de 200% sur le champagne, les vins et autres alcools européens.

Après les 25% en 2019, 200% en 2025 ?

«  Les scénarios sont très variés et c’est devenu impossible de prévoir, la quantité ou même les produits que nous pourrons importer », explique Kate Laughlin, PDG de Martine’s Wines, qui importe principalement des vins français. Kate Laughlin s’était associée en 2012 au Français Gregory Castells, actuel président de Martine’s Wines, pour racheter cette entreprise à Martine Saunier, une Bourguignonne qui avait lancé son entreprise depuis la Californie en 1975. Il y a six ans, Donald Trump a instauré des droits douaniers de 25% sur des produits européens, ce qui avait impacté certains vins français et les entreprises américaines comme la leur. « Cela a été très stressant et ça nous a pénalisés car nous avions des marges déjà étroites », confie Kate Laughlin.

Le système de distribution du vin aux États-Unis repose sur la règle des « trois tiers » héritées de la Prohibition comme le détaille French Morning dans cet article. Le vin doit donc passer par trois niveaux : les producteurs (ou importateurs pour les vins et spiritueux étrangers), les distributeurs et les détaillants, ce qui ajoute une difficulté supplémentaire. « C’est un vaste écosystème qui rend très difficile de prévoir les répercussions des coûts sur le consommateur », analyse Kate Laughlin.

L’entreprise californienne a subi de plein fouet ces fluctuations tarifaires, mais « heureusement, ces droits étaient temporaires et ont été supprimés, mais en attendant, il était difficile d’évoluer sereinement et d’investir dans notre équipe », souligne la PDG. Bien que ces taxes n’aient pas concerné tous les produits, leur application limitée et incertaine a rendu la gestion des importations plus complexe.

« Nous allons devoir ajuster nos prix », lance sans détour Katryn Settembre-Kowcheck, COO de Vivino Selections, une entreprise importatrice de vins européens – dont quatre petits domaines français – basée en Pennsylvanie. Elle estime pouvoir mettre en place des augmentations mesurées : « 25% je peux gérer, avec par exemple un passage d’un vin à 19,70 $ actuellement, à 19,99 $ après l’entrée en vigueur de nouveau droits douaniers », mais «  200%… Je ne sais pas ce que nous allons faire ».

Les viticulteurs en France inquiets

Stéphanie M., viticultrice en Bourgogne au sein de son domaine familial, était à New York les 5 et 6 mars derniers pour rencontrer des professionnels du vin américain. « Nous avons rencontré des cavistes, des restaurateurs, des distributeurs et des importateurs intéressés par les vins de Bourgogne », explique-t-elle. Elle y a rencontré Katryn Settembre-Kowcheck, dont l’entreprise se spécialise dans l’importation des vins de petits domaines familiaux comme celui de Stéphanie M..

Vivino Selections défend une vision claire du vin : une diversité authentique, loin de la standardisation des productions américaines. « Le vin américain manque parfois de singularité et j’apprécie les règles en France qui valorisent le cépage unique », précise-t-elle. Stéphanie M. est inquiète, car « les États-Unis sont un marché en développement pour nous, avec de belles opportunités » mais espère « que ce climat incertain ne sera que temporaire ». Selon le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne qui publie régulièrement des chiffres sur l’exportation des vins de la région, les États-Unis représentent 23,5 % du chiffre d’affaires et 21,8 % des volumes de vins de Bourgogne exportés dans le monde (2024).

Au-delà des défis économiques, l’enjeu est aussi humain. «  Nous avons 32 employés aux États-Unis, et nos distributeurs ont également des employés, ce sont des milliers de salariés américains qui seront touchés », estime Kate Laughlin, ajoutant qu’« avec des droits douaniers à 200%, chaque importateur ferait faillite ». Bien qu’elle soutienne l’équité, « 200% serait difficile à gérer mais j’espère que les négociateurs commerciaux se réuniront pour trouver un juste équilibre et préserver une relation commerciale réciproque. »

French Cultures Festival : 4 semaines de festivités pour célébrer la francophonie au Texas

C’est une initiative particulièrement vivifiante pour célébrer la francophonie que propose, cette année encore, la Villa Albertine de Houston : le French Cultures Festival, un mois de festivités dans la circonscription – Texas, Arkansas et Oklahoma -, du jeudi 20 mars au dimanche 20 avril. Un festival qui rassemble une cinquantaine d’évènements au cours desquels les amoureux de musique, de gastronomie, d’art, de cinéma et de spectacles pourront combler leur appétit de culture française et francophone. « On sent une très bonne dynamique, une volonté commune de se fédérer autour de la langue et de la culture françaises », souligne avec enthousiasme Juliette Richoux, organisatrice du festival à la Villa Albertine. C’est un moment très énergisant ». L’an dernier, le festival a réuni quelque 5000 personnes. Petit tour d’horizon (non exhaustif) des réjouissances au Texas.

Le journaliste Bertrand Dicale, et les chanteurs Bruce Barnes et Melissa Laveaux, ouvriront le festival le vendredi 21 mars. © Albertine Houston

Coup d’envoi en musique à l’Alliance française de Houston

Si plusieurs évènements démarrent dès le jeudi 20 mars – comme une lecture pour enfants à la bibliothèque publique de Houston ou un marché nocturne à la Mark White Elementary school -, le kick-off officiel du festival se déroulera le vendredi 21 mars à l’Alliance française de Houston, en partenariat avec la Cité internationale de la langue française. Concerts et discussion au programme de la soirée qui débutera à 6pm sur le thème « Francophonie et créole : Un dialogue en musique » avec la chanteuse canadienne d’origine haïtienne Melissa Laveaux, le musicien Bruce Barnes et le journaliste Bertrand Dicale, spécialiste de la musique francophone. « Le programme se déroule en deux temps, précise Juliette Richoux. D’abord une discussion autour de l’histoire du créole, sa place notamment en Louisiane. Puis deux concerts avec les deux musiciens : chacun proposera des chansons accompagnées de commentaires ». Une vision vivante de la francophonie aux États-Unis, en créole, en français et en anglais.

Entrée gratuite mais réservation obligatoire ici.

Où ? Alliance Française of Houston, 427 Lovett Blvd. Houston

Baroque et chandelles à Dallas

Le groupe des Lafayette Musicians célèbrera la période de Carême et la francophonie à l’Aldredge House, le samedi 22 mars à 7:30pm, en interprétant deux œuvres majeures du compositeur français de musique baroque Marc-Antoine Charpentier : « Le reniement de St Pierre » et  « Transfige Dulcissime Jesu ». Le tout au milieu de centaines de chandelles installées dans cette demeure historique plus que centenaire. Un cocktail de bienvenu sera proposé avant le concert, à partir de 6:30pm.

Entrée payante, réservation des billets ici

Où ? Aldredge House, 5500 Swiss Avenue, Dallas

Brunch antillais à Houston

Fusionner le charme des cafés parisiens et les saveurs de la cuisine haïtienne : c’est ce que propose, aux rythmes des légendes françaises des Caraïbes comme Kassav’ et Joe Dwet File, l’association Houston Haitians United le dimanche 23 mars de 12pm à 3pm. Chaque bouchée est une célébration de la culture et du goût d’Haïti et de la France. Que vous veniez pour la musique, les plats épicés ou les good vibes, c’est un moment réjouissant qui vous attend, promettent les organisateurs. 

Entrée payante, billets ici

Où ? Griot Gardens, 6806 Long Point Rd #I, Houston

Vivaldi à Austin

Le violoniste Théotime Langlois de Swarte, un fidèle du festival des Arts Florissants, célèbrera le 300ᵉ anniversaire des « Quatre Saisons⁠⁠⁠ » de Vivaldi lors d’une tournée nord-américaine qui l’amènera à Austin, le jeudi 27 mars. Le virtuose donnera un concert au Bates Performing Arts à partir de 7:30pm.

Entrée payante mais pas de réservation exigée. Billets ici

Où ? Bates Recital Hall, 2395 Robert Dedman Dr, Austin.

La Nuit des Idées à Houston

C’est une soirée qui devrait faire du bien dans le climat politique actuel extrêmement polarisé : quelles sont les occasions qui nous rassemblent pour un dialogue constructif ? Dans le cadre de La Nuit des Idées organisée chaque année par les Villa Albertine des États-Unis – le thème général cette année est « Common Ground » -, la soirée à Houston, le vendredi 28 mars à la Rothko Chapel à partir de 5pm, offrira une réflexion sur la justice en matière de santé. La journaliste française Prune Antoine et l’épidémiologiste Peter Hotez participeront à la conversation.

Entrée gratuite mais réservation conseillée ici.

Où ? Rothko Chapel, 3900 Yupon St, Houston.

Un « Francofun » pour les petits à San Antonio

L’International School of San Antonio invite, le samedi 29 mars de 10am à 1pm, les parents avec de jeunes enfants à venir célébrer la diversité de la francophonie lors d’un « Francofun ». Conçue pour les tout-petits, cette kermesse conviviale proposera une multitude d’activités en français et des spécialités culinaires du monde francophone. Une journée idéale en famille.

Entrée gratuite mais nourriture et boissons payantes. Réservation bienvenue ici

Où ? International School of San Antonio, 6739 Callaghan Road, San Antonio

Chansons de France et du Québec à El Paso

L’Alliance française de El Paso célèbre la francophonie en chansons. Le samedi 29 mars à partir de 4pm, Kevin Soucie, un Américain qui s’est pris de passion pour la langue de Molière à l’université dans le Wisconsin puis à Montréal, interprétera un répertoire de classiques français et québécois, de Jacques Brel à Maxime Le Forestier, en passant par Georges Brassens, Joe Dassin, Charles Trenet, Charles Aznavour ou encore Serge Gainsbourg.

Entrée gratuite, pas de réservation nécessaire (site ici)

Où ? Transmountain Forum of El Paso Community College, 9570 Gateway N Blvd, El Paso.

French Cultures Festival 2024. © Albertine Houston

Pétanque et ciné club à Austin

Le samedi 5 avril, de 12:30pm à 4:30pm, Austin Accueil organise un pique-nique – vous apportez votre panier – et des parties de pétanque avec le Legation Boules Club qui fournira l’équipement. C’est gratuit mais il faut s’inscrire pour s’assurer d’obtenir un cochonnet et des boules pour l’après-midi auprès de Austin Accueil en écrivant ici.

Entrée gratuite mais réservation obligatoire en écrivant ici

Où ? French legation – State historic site, 802 San Marcos St, Austin

Et si vous êtes plutôt cinéphile, la Magelan International School organise la projection de trois films en français pour trois catégories d’âge différentes : les 4-6 ans, les 7-11 ans et les plus de 12 ans.

Entrée gratuite mais réservation obligatoire ici.

Où ? Magellan International School, 7501 N Capital of Texas Hwy, Austin

Coup de projecteur sur Reims à Houston

Direction la ville de Reims le dimanche 6 avril de 4pm à 5pm, avec le Women’s Institute of Houston. Une conférence mettra en lumière la cathédrale Notre-Dame, le palais du Tau (palais archiépiscopal) et la basilique Saint-Rémi, trois monuments inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Une (re)découverte de la cité champenoise à travers son architecture mais également ses sous-sols avec un éclairage particulier porté sur ses anciennes carrières de craie gallo-romaines utilisées pour entreposer le vin royal. Ville du baptême de Clovis en 498, Reims a couronné tous les rois de France à partir de 1027 – à l’exception de Louis VI et d’Henri IV.

Entrée gratuite mais réservation obligatoire ici

Où ? The Women’s Institute of Houston, 2202 Avalon Place, Houston

French Spelling Bee à Austin

Pas de dictée cette année au French Cultures Festival mais un spelling bee organisé le mercredi 16 avril par l’Austin International School à partir de 3:30pm. Ce concours d’orthographe en français destiné aux enfants âgés de 5 à 14 ans consiste à épeler des mots à haute voix. Un moment amusant qui favorise les compétences linguistiques, la confiance en soi et le travail en équipe.

Entrée gratuite avec réservation des places obligatoire ici.

Où ? Austin International School, 4001 Adelphi Ln, Austin.

Des classes de Yoga à Austin

Organisé par Austin Accueil le samedi 19 avril, la séance yoga en français se déroulera de 10am à 11am dans les jardins de la French Legation dans l’est de la ville, avec une coache certifiée, Corinne Redcent, Vous n’aurez qu’à apporter votre tapis de yoga et à vous relaxer. Il suffit de réserver votre place avant le 17 avril auprès de Austin Accueil en écrivant ici.

Entrée gratuite mais réservation obligatoire.

Où ? French Legation – State Historic site, 802 San Marcos St, Austin

Bon festival à toutes et tous !

TLF : « Elles », le nouveau spectacle musical et engagé des Funambules

Créé en 2012 par Stéphane Corbin, la démarche du collectif Les Funambules est tout à fait singulière. À travers des chansons originales mises en scène pour toucher un large public, il dénonce les discriminations qu’on ne peut plus tolérer. Leur premier spectacle s’attaquait à l’homophobie, en réponse aux violentes manifestations contre le mariage pour tous, et avait conquis le public du Théâtre du Lycée Français en janvier 2020. Cinq ans plus tard, Les Funambules ont choisi de se pencher sur la condition féminine, avec ce nouveau spectacle intitulé sobrement « Elles » qui sera joué vendredi 21 mars à 9pm au TLF.

Sur scène, les chanteuses Camille Nicolas, Bénédicte Pellerin et Marion Préïté, les musiciennes multi-instrumentistes Marie-Anne Favreau et Alix Löffler, et Stéphane Corbin, le créateur du collectif, au piano, donnent vie à de nouvelles chansons qui alternent entre humour et gravité, pour parler des femmes, de leurs combats et de leurs victoires.

Comme le faisait très justement remarquer Frédéric Patto, directeur artistique du TLF, la programmation de cette année met à l’honneur les femmes, de Maya Angelou à Andréa Bescond, et « Elles » vient ajouter sa pierre à l’édifice. Une partie des bénéfices du projet « Elles » est reversée au Planning Familial, association militante féministe et d’éducation populaire, qui répond aux questions en matière de santé sexuelle et de sexualités, et accompagne les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles.

Fred Leblanc, conteur normand et alchimiste des mots en Californie

Fred Leblanc est normand, mais ses histoires voguent bien au-delà de l’Atlantique. Après un passage en Louisiane en 2024, cet artiste-conteur passionné, auteur et formateur, spécialiste des récits d’Amérique du Nord, enchante la côte Ouest jusqu’au samedi 15 mars. De Seattle à San Francisco, il fait résonner la langue française dans les écoles bilingues et francophones des deux villes et participe aux « French American Cultural Days » au Lycée français de San Francisco. Dans ses valises, il apporte toute la richesse de l’oralité et de la tradition vivante du conte.

Gestuelle, musicalité et pirouettes verbales

Si Fred Leblanc a fait du conte son métier depuis 2018, sa passion pour cet art remonte bien plus loin. C’est dans une librairie « blottie au cœur granitique de Cherbourg » qu’il découvre cet univers et se laisse envoûter par la magie des récits. Inspiré par le grand conteur français Bruno de La Salle, il décide de faire du conte son chemin de vie. Sa quête de savoir le mène au CLiO (Conservatoire contemporain de Littérature Orale) à Vendôme, où il se forme auprès de figures majeures du conte, telles que Mimi Barthélémy et Jihad Darwiche. Mais c’est avant tout la conteuse Catherine Zarcate qui joue un rôle clé dans sa formation, en l’initiant à l’importance du respect des sources et à la rigueur nécessaire dans le travail de transmission orale. Grâce à elle, Fred Leblanc fait ses premiers pas dans le monde des conteurs professionnels, où il se forge une identité singulière.

Formé à bonne école, le Normand façonne son style en alliant tradition et modernité, s’appropriant les récits avec rigueur et finesse. Son approche ? Se faire discret derrière le conte pour en laisser émerger toute la force et la poésie, transformant chaque histoire en un voyage captivant à travers les âges et les continents. Par la magie des mots, des gestes et la musicalité de la langue française, il fait du conte une danse verbale où chaque mot, chaque inflexion, chaque silence se fait mélodie.

Passeur de mots et d’émotions

De festivals en échanges universitaires, d”écoles en médiathèques, d’institutions culturelles en scènes de théâtres, Fred Leblanc partage avec passion son art de la narration. À travers ses récits, il tisse des ponts entre les générations et les cultures, créant des espaces où les histoires prennent vie et nourrissent l’imaginaire de son public. Dans ses spectacles, il aime offrir des niveaux de lecture multiples, comme dans Même pas peur ! Quoique…, qu’il présentera à Seattle et à San Francisco.

Né d’une commande de contes fantastiques pour adultes, ce seul-en-scène explore la peur avec une touche singulière. À travers la figure de la sorcière, souvent perçue comme maléfique, il en dévoile une facette insoupçonnée. « C’est une défense de la figure féminine ! » explique-t-il, soulignant que la sorcière, bien que redoutable, a des raisons profondes pour agir ainsi. Une histoire qui captivera aussi bien les enfants que les adultes. « Créer des récits accessibles à tous m’est cher », conclut-il, mettant en avant l’universalité de son art.

L’oralité à l’ère du numérique

Dans un monde saturé d’images et de récits instantanés, le conte a-t-il encore sa place ? Pour Fred Leblanc, la réponse est claire : l’oralité reste essentielle. « Raconter, c’est inviter les autres à voir le monde autrement », affirme-t-il. À une époque où tout s’accélère, le conte offre une pause, un temps suspendu où l’imaginaire reprend ses droits et où des liens uniques se créent. Le conteur, passeur d’histoires, façonne pour son public un espace hors du temps, loin des écrans.

Depuis 2007, Fred Leblanc s’est immergé dans les contes autochtones d’Amérique du Nord, en se concentrant particulièrement sur la figure du joueur de tours. Des personnages astucieux tels que Compère Lapin en Louisiane ou Carcajou dans le subarctique canadien incarnent la ruse et la résilience. À travers eux, il explore la capacité humaine à défier le destin et à survivre grâce à la malice. « Utiliser la ruse pour s’en sortir, c’est tout un art ! », assure-t-il.

L’aptitude des joueurs de tours à déjouer les pièges du sort, tout en affrontant leurs propres failles, confère à ces récits une profondeur unique, mêlant comique et tragédie. Ce travail, imprégné de sagesse et d’humour, a fait de Fred Leblanc une référence dans son domaine. Son art est désormais reconnu par plusieurs universités canadiennes et américaines, qui l’invitent régulièrement à collaborer avec des enseignants et des étudiants, notamment dans le cadre d’échanges académiques.

Une tournée américaine placée sous le signe du partage

Fred Leblanc a débuté sa tournée à Seattle du 8 au 13 mars, avec une série d’ateliers dans quatre écoles bilingues et francophones : l’École bilingue les Lilas, North Seattle French School, French American School of Puget Sound et French International School of Washington, avant de présenter son spectacle. Puis cap sur San Francisco à partir du samedi 15 mars, pour participer aux French American Cultural Days au Lycée Français, où il présentera sa création originale Même pas peur ! Quoique…. Il interviendra aussi dans plusieurs écoles de la baie (Silicon Valley International School, International School of SF) et contera à l’Alliance Française de Los Gatos. Place à l’imagination !


Lucien Zayan : En quittant Bergen Street, The Invisible Dog « goes for a walk »


Le centre d’art The Invisible Dog va fermer ses portes le 30 mars, au terme de seize ans d’activité au 51 Bergen Street à New York. Une mutation est en cours. Le lieu est promis à une nouvelle vie. Après des années de soutien sans faille, son propriétaire, Frank DeFalco, doit se résoudre à le transformer en un espace commercial. Le centre, lui, va se déployer en d’autres formes, en d’autres lieux. « Son histoire, sa mémoire, son identité, on les déplace ailleurs » évoque le fondateur du centre, Lucien Zayan, figure incontournable du Brooklyn artistique.

The Invisible Dog. © Olivia Deslandes

Coup de foudre à Boerum Hill

Lucien Zayan et New York, c’est une histoire qui naît en 2008. Après de nombreuses expériences professionnelles dans des théâtres nationaux, le natif de Marseille s’accorde une année sabbatique. Suite à ses pérégrinations à Berlin et à Londres, il décide de s’installer quelques mois dans la ville qui ne dort jamais et dans laquelle il « ne connaît personne ». Période de crise financière oblige, impossible de trouver du travail. Mais, suivant les mots de Jeanne Moreau qui lui sont chers, il fait « le p’tit bouchon au gré de l’eau », et saisit toutes les chances qui se présentent.

Sa carrière en France, dans le théâtre, l’opéra et la danse, lui ouvre des portes. À défaut d’emploi, il enrichit son carnet d’adresses. Il obtient finalement un poste d’assistant dans une galerie de Brooklyn. Un mois plus tard, il démissionne, car, foulant les trottoirs de Bergen Street, il va tomber sous le charme d’un bâtiment de trois étages. Il projette immédiatement l’idée d’un lieu culturel. Le propriétaire de cette ancienne fabrique, construite en 1863, mais à l’abandon depuis les années 1990, accepte qu’y soit créé un centre d’art pour un an ou deux.

Lucien Zayan baptise le lieu Invisible Dog, il reprend ici le nom d’un accessoire inventé par le propriétaire actuel, Frank DeFalco, dans les années 1970. Il s’agissait d’une laisse pour animal de compagnie, rigide, qui permettait à tout un chacun de promener son chien invisible. L’accessoire rencontre un énorme succès. Le centre d’art l’utilise d’ailleurs à ses débuts en organisant un rassemblement de tous les propriétaires de chiens invisibles. Des milliers de voisins viennent participer à cette performance. Ils ont tous rendez-vous au 51 Bergen Street. Le ton est donné.

En 2010, Improv Everywhere organise une promenade d'”invisble dogs” à laquelle participent 2000 habitants du voisinage. ©Improv Everywhere


The Invisible Dog : le lieu central d’une communauté 


Seize ans plus tard, Lucien Zayan est toujours la figure incontournable du lieu. Incontournable et pourtant discrète. Il est un enthousiaste charmant qui porte les autres sur le devant de la scène. Adolescent, il rêvait d’être acteur, et même une « star ». Adulte, il a découvert, en travaillant dans les théâtres nationaux, le plaisir des coulisses. Il y a compris aussi la vitalité qu’une communauté offre à un lieu de spectacle. Ainsi, reproduisant ce qu’il a mis en place au Théâtre de l’Odéon, lorsque, à 24 ans, il conviait et fidélisait le voisinage, il construit, autour du centre d’art à Brooklyn, une communauté très active qui devient une part constitutive du lieu.

Soirée Catch à The Invisible Dog Art Center. © O. Deslandes et Invisible Dog

Si vous participez à une soirée d’Invisible Dog, vous verrez la foule et la scène se mélanger, les générations interagir, les artistes de toutes disciplines se succéder et s’encourager. Vous verrez la liberté avec laquelle s’exprime la créativité de chacun, puisqu’aucune contrainte ne leur est appliquée. C’est le credo du maître des lieux. Des bières et des pizzas seront peut-être offertes à qui veut, dans une ambiance très bon enfant. Lucien Zayan vous accueillera sans doute, en bon maître de maison, puis il disparaîtra car il est aussi omniprésent que discret. Lui se préfère architecte de l’ombre, il est un « zayan », terme égyptien signifiant « l’embellisseur ». Il laisse la lumière aux poètes, chanteurs, performeurs, danseurs, comédiens, peintres… 

« Stand for Women », Atelier Jolie, du 11 mars au 26 avril. © Mahka Eslami


Invisible Dog « goes for a walk »


Si le lieu était central à cette communauté, il incombe à Lucien Zayan de le métamorphoser. Invisible Dog se mue déjà en de nouvelle épopées. Né d’un lieu, il devient une idée qui, au gré des collaborations, va investir d’autres lieux. « L’idée, c’est qu’Invisible Dog “goes for a walk“, tout en gardant la manière de travailler, des artistes extrêmement libres, sans aucune contrainte » explique-t-il.

De nouveaux chapitres s’ouvrent déjà au café Scion Project ou à l’Atelier Jolie, où Invisible Dog s’installe pour une résidence d’une année, avec pour objectif  de « présenter des expositions, des performances mais aussi des ateliers ouverts a tous ». On peut y découvrir actuellement « Strand for Women », une exposition de travaux d’artistes iraniennes et afghanes qui s’inscrit dans le cadre d’une initiative internationale faisant la promotion du mouvement « Femme Vie Liberté », entamée en 2022 par l’artiste française Prune Nourry.  

Lucien Zayan en préparation puis auprès des convives. © Lucien Zayan


La Salle à Manger : la nouvelle ambition du chef Lucien

De ses origines égyptiennes, Lucien Zayan revendique une philosophie de vie faisant l’éloge de la lenteur et du goût. « J’ai toujours été vers là où j’étais heureux. Je suis égyptien : en Égypte, on vit au rythme du Nil, sa lenteur, ses crues » déclare-t-il. C’est pour nourrir ses racines qu’il va à la rencontre des ancêtres de sa famille, pour collecter une histoire faites de parfums, de goûts, de recettes. En fin de compte, ce qui le rend heureux, c’est de recréer ces plats et de les faire goûter aux autres.

C’est ainsi qu’en 2019 est née la Salle à Manger (SAM), l’une des expressions de The Invisible Dog, dont l’adresse est gardée secrète. Le « Zayan » aux fourneaux y reçoit des petites tablées sous la forme d’un dîner de fundraising. Chacun prend son temps, le chef explique : « Je raconte des histoires autour de la cuisine, mes lectures, les savoirs, la philosophie, l’histoire de la cuisine. » Il instille dans ses repas quelque attention particulière, comme le nagori. Emprunté au japonais, il est une chose qui vient de nous quitter mais qui va revenir, à l’exemple des dernières asperges de la saison. Peut-être en est-il ainsi d’Invisible Dog, qui en disparaissant, nous promet un retour.

Les photos de « famille » où chacun porte le tarbouche. © lucienchefambition

On sent que sa passion des mets est intrinsèquement liée à celle des mots. Il cite l’auteure Ryoko Sekiguchi qui, avec son livre « 961 heures à Beyrouth » (éditions P.O.L, 2021), retranscrit les récits de cuisine des Beyrouthins avant le drame du 4 août 2020. Lucien Zayan ne le dit pas, mais on devine une mélancolie au fond de son regard souriant. Est-ce la page qu’il tourne aujourd’hui qui le sensibilise autant à la lecture de Sekiguchi ?

À la fin du dîner, les invités portent le tarbouche, couvre-chef d’origine ottomane très porté en Égypte avant que Nasser ne l’interdise. Pour un ultime clin d’œil à la culture égyptienne, il prend une photo des invités comme on le faisait avant Nasser, le tarbouche sur la tête, un signe d’indépendance vis-à-vis des religions. La photo va rejoindre la collection d’images accrochées au mur de la salle à manger, une inscription dans l’histoire et un acte de résistance dans ce lieu qui, lui, est encore celui du zayan. L’histoire continue.

Musées, aquarium, bibliothèques… 5 activités en intérieur pour les moins de 1 an à New York

Les jeunes parents le savent. Entre les siestes et les allaitements (ou biberons), les sorties avec un « infant » (moins d’un an) – que nous traduirons ici par « nourrisson » même si cela ne correspond pas tout à fait la même tranche d’âge – ne sont pas toujours simples. Et pourtant, il y a l’embarras du choix à New York. Voici notre sélection de lieux pour occuper bout d’chou au chaud, en attendant que les beaux jours s’installent pour de bon.

Les bibliothèques publiques

New York Public Library. © Wikimedia

Les bibliothèques publiques de New York sont une véritable mine. Ateliers de coloriage, lecture, activités de mouvement : les antennes locales proposent un large éventail de programmes ludiques pour les petits. Et en plus, c’est gratuit et cela vous permettra de rencontrer d’autres parents près de chez vous ! Pour vous renseigner sur ce qu’offre la « bibli » du coin à Manhattan, le Bronx et Staten Island, direction le site de la NYPL (New York Public Library). Pour Brooklyn, c’est par ici. Et Queens, ici. Attention : certaines nécessitent de s’inscrire, d’autres utilisent le système du « premier arrivé, premier servi ».

L’Aquarium de New York

© New York Aquarium

Certes, on va à Coney Island pour son parc d’attractions légendaire, Luna Park. Mais si vous poussez sur le « Boardwalk », vous arriverez au New York Aquarium, l’aquarium le plus ancien du pays. Votre petit sera captivé par le spectacle de couleurs et de créatures marines qui se déploie derrière les grandes baies vitrées. L’aquarium propose un programme éducatif à destination de la petite enfance (0-5 ans) : « Sea Squirts » permet aux familles d’investir l’espace avant l’heure d’ouverture. 602 Surf Avenue, Brooklyn, New York. Site

American Museum of Natural History (AMNH)

© American Museum of Natural History

Autre lieu, autre succès garanti auprès de votre enfant. Dans ce gigantesque musée de l’Upper West Side, le plus important musée d’histoire naturelle du pays, vous trouverez de quoi éveiller la curiosité de votre bambin : des dinosaures, des planètes, une grosse baleine… On vous recommande tout particulièrement l’insectarium, situé dans l’aile ouverte en 2023, avec sa fourmilière, ses espèces surprenantes (on peut parler du scarabée rhinocéros ?) qui vaquent à leurs occupations sous les yeux de curieux et, bien entendu, son vivarium de papillons. Celui-ci renferme un millier de ces insectes dans des conditions tropicales – un petit bijou.  Attention, cependant, à ce que les mains rapides de bébé ne fauchent pas l’un de ces beaux lépidoptères en plein vol. Vous serez invité à laisser la poussette à l’entrée. AMNH, 200 Central Park West, New York. Site

Gotham Kids

© Gotham Kids

C’est le genre d’endroit qui réveillera l’enfant en vous. Imaginez une salle remplie de jouets et de jeux en tout genre (pensez « maisons miniatures », « petites voitures », « bain de balles colorées »…) Le tout disposé sur de grands tapis. Bémol : ce playspace dans l’extrémité nord de Manhattan n’est ouvert que le mardi de 10am à 2pm. L’avantage, c’est qu’aucune inscription n’est requise pour y accéder. Prix : 14$ par enfant. Gotham Kids s’adresse au 0-7 ans. Gotham Kids, 551 Fort Washington Ave, New York. Site

Le Brooklyn Children’s Museum

© Le Brooklyn Children’s Museum

Il existe différents musées pour enfants à New York, mais celui de Brooklyn se distingue. Première institution de ce genre au monde, ce lieu fondé en 1899 se targue aussi d’être le plus grand. Le Brooklyn Children’s Museum prend ses clients quasiment au berceau. Il propose notamment une aire de jeux pour les 0-6 ans appelée « Totally Tots », avec activités de construction, de découverte et d’expérimentation. L’entrée est gratuite chaque jeudi entre 2pm et 5pm. Brooklyn Children’s Museum. 145 Brooklyn Ave, Brooklyn. Site

Bonus : les cinémas Nitehawk

On l’a mis en bonus car cette activité ne s’adresse pas à proprement dit aux enfants de moins de 1 an, mais plutôt à leurs parents. La chaîne de cinémas-restaurants Nitehawk organise pour celles et ceux qui veulent voir une toile avec leur nourrisson des séances « adults & infants » chaque mardi après-midi dans ses salles à Williamsburg (136 Metropolitan Avenue) et Park Slope (188 Prospect Park West). Pour le programme de Park Slope, c’est ici, et celui de Williamsburg, c’est par là.

Un couple de collectionneurs américains fait un don exceptionnel d’art français à L’Art Institute de Chicago

L’Art Institute de Chicago vient d’annoncer la réception d’un don d’une ampleur remarquable. Les Américains Jeffrey et Carol Horvitz, passionnés d’art et collectionneurs, ont offert au musée près de 2000 dessins, 200 peintures et 50 sculptures datant du XVIᵉ au XIXᵉ siècle : la plus large collection privée d’art français hors d’Europe. Cette donation, l’une des plus importantes reçues par l’institution, marque un tournant en consolidant la position du musée comme l’un des hauts lieux de l’art français aux États-Unis. 

Alors que le musée est déjà mondialement reconnu pour sa collection d’art impressionniste et post-impressionniste (on peut par exemple venir admirer Un dimanche après-midi à l’île de la Grande Jatte de Georges Seurat ou encore Le bassin aux nymphéas de Claude Monet), il pourra désormais offrir à ses visiteurs une immersion dans trois siècles de création française.  

Antoine-François Callet, « Allégorie du Concordat » vers 1802. Vue d’installation des peintures néoclassiques françaises de la collection Horvitz à l’Art Institute of Chicago, 2024. © Art Institute of Chicago

Parmi les œuvres offertes figurent des pièces signées par Charles Le Brun, François Boucher, Jean-Honoré Fragonard, Jacques-Louis David et Théodore Géricault, ainsi que des créations rares d’artistes moins connus en Amérique, tels que Jacques Bellange, Reynaud Levieux et Nicolas Prévost. Contacté, l’Art Institute nous a répondu qu’il se réjouissait de la présence significative d’œuvres d’artistes féminines dans la collection. Des pièces signées Élisabeth Vigée Le Brun, Adélaïde Labille-Guiard ou encore Anne Vallayer-Coster (dont nous vous avions parlé il y a quelques mois) témoignant du rôle essentiel des femmes dans l’histoire de l’art français.  

« Daria ou la frayeur maternelle » par Pauline Auzou, 1804. Vue d’installation des peintures néoclassiques françaises de la collection Horvitz à l’Art Institute of Chicago, 2024. © Art Institute of Chicago

Des pièces soigneusement réunies aux cours des 40 dernières années par l’investisseur Jeffrey E. Horvitz et son épouse Carol. De généreux donateurs qui préfèrent aujourd’hui rester discrets. Cette passion pour l’art serait née chez Jeffrey Horvitz dans les années 1960, à l’occasion d’un voyage en Europe alors qu’il n’avait que 14 ans, selon une rare interview donnée en janvier 2019 à la King Baudouin Foundation United States. Devenu marchand d’art, c’est dans les années 1980 qu’il aurait décidé de débuter sa propre collection, en se tournant, entre autre, vers l’art français et italien. 

Vue d’installation des peintures néoclassiques françaises et sculpture de la collection Horvitz à l’Art Institute of Chicago, 2024. © Art Institute of Chicago

Au-delà des œuvres, ce don s’accompagne d’un soutien financier destiné à assurer leur conservation, exposition et étude. Le couple de bienfaiteurs (dont l’épouse fait partie du conseil d’administration du musée) a insisté sur sa volonté que « cette collection reste un ensemble cohérent, accessible au plus grand nombre, tout en permettant aux chercheurs et aux conservateurs d’en approfondir l’étude » dans un communiqué de presse.

Si la collection a déjà fait l’objet d’expositions thématiques aux États-Unis et en Europe (au Petit Palais en 2017 et en 2024 à l’Art Institute de Chicago), le musée nous a confirmé qu’aucune exposition n’était prévue dans l’immédiat. Les visiteurs curieux peuvent d’ores et déjà découvrir dans les allées du musée quelques pièces parmi lesquelles Nature morte au vase de fleurs, nid d’oiseau et bourse d’Anne Vallayer-Coster, Galatée découvrant Céladon de Jean-Baptiste Deshays ou encore Le sacrifice d’Abraham de Jean II Restout.

Il faudra patienter pour savoir dans quelles conditions les œuvres de la collection Horvitz seront rendues visibles par le public et si elles voyageront dans d’autres villes aux États-Unis. Un don historique qui confirme l’intérêt du public américain pour les trésors de l’art français et atteste du dialogue culturel entre la France et les États-Unis.

Déborah Laurent (vidéo) : Les parcs d’attraction de Los Angeles à prix réduits

L’inflation a beau avoir légèrement ralenti le mois dernier aux États-Unis (+0,2% « seulement », on s’attendait à pire), la vie reste chère à Los Angeles, notamment dès qu’on veut s’amuser un peu. Déborah Laurent vous donne ses astuces pour trouver des billets d’entrée aux parcs d’attraction de la région à des prix moins élevés, pour Disneyland, Universal Studios ou encore Legoland.

Être résidente ou résident de LA présente des avantages dont il faut profiter. Et surtout, prévoir, à l’avance, sa sortie permet d’acheter les billets moins chers, surtout lors de la haute saison touristique estivale. Et puis il y a des sites à connaître…

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Les parcs et sites cités par Déborah :

Gad Elmaleh est de retour à Miami avec « Lui-même »

Gad Elmaleh va retrouver Miami le samedi 13 septembre prochain, sept ans après son « Dream Tour » en anglais. Cette fois-ci, L’humoriste marocain vient avec « Lui-même », son nouveau one-man-show – le septième de sa carrière – pour se confier en français. Le comédien de 53 ans se veut en effet plus introspectif que jamais, tournant en dérision ses petits malheurs de quinqua et le travail du temps. « Je ne sais pas si je suis heureux, mais je suis joyeux » lançait-il l’an dernier à l’Olympia, lors de la première de ce nouveau seul en scène.

Avec une sincérité désarmante et sa façon inégalée de conter les histoires, Gad Elmaleh multiplie les confidences sans tabou : sur la religion – dans la même veine que son film « Reste un peu » sorti en 2022 – et sa rencontre avec le pape François, ses anciennes addictions, ses consultations médicales qui deviennent plus fréquentes; il parle même de sexe, plutôt nouveau dans le répertoire du comédien. Et pour la première fois, Gad Elmaleh évoque l’affaire CopyComic, quand, en 2019, un YouTubeur l’avait accusé de plagiat. Une période difficile qui, de son propre aveu, l’a fait mûrir dans sa relation avec le public.

C’est donc le spectacle de la maturité et de l’humilité – Gad Elmaleh n’apparaît même pas sur l’affiche – que la communauté francophone de Miami, fidèle à l’artiste depuis des années, retrouvera à la rentrée avec « Lui-même ». Les billets de la représentation au Fillmore (Miami Beach), produite par Silverprod, sont en vente depuis ce vendredi 14 mars ici.

L’ambassadrice des truffes Céline Labaune fait briller ses diamants noirs à Palm Beach

Céline Labaune a eu du flair. Venue aux États-Unis dans les années 1990 pour suivre un MBA, cette Française originaire de Biarritz était loin d’imaginer qu’elle deviendrait, quelques décennies plus tard, une référence incontournable d’un joyau de la gastronomie hexagonale : la truffe. Avec Gourmet Attitude, sa société d’importation fondée en 2003 à New York, elle approvisionne en « diamants noirs » des chefs de renom tels que Thomas Keller, Daniel Boulud ou Grant Achatz. Poursuivant son essor sur le marché américain, cette entrepreneure vient d’inaugurer une boutique à Palm Beach, en Floride.

« Avoir du nez, au propre comme au figuré »

« J’ai toujours été fascinée par l’idée de représenter un produit français d’exception », confie fièrement Céline Labaune. La truffe, chez elle, est une histoire de racines : un père né à Sarlat, fief du Périgord noir, et un mari originaire de la Drôme provençale, autre terre truffière où cette passionnée s’approvisionne en majorité. « On parle souvent de la truffe noire du Périgord, mais c’est une appellation. En réalité, la Tuber Melanosporum prospère aussi dans le Sud-Est de la France, une région qui, contre toute attente, fournit une grande partie de la production nationale », précise-t-elle. On en trouve également en Espagne, en Italie et jusqu’en Australie, chaque terroir lui conférant une identité propre. « Mais celles du Sud-Est de la France sont particulièrement belles et parfumées. »

Céline Labaune approvisionne en truffes de grands chefs américains. © Céline Labaune / Gourmet Attitude

Fournir les plus grandes tables des États-Unis ne laisse aucune place à l’approximation. Chaque « pomme féerique », comme l’appelait George Sand, est scrutée, pesée, évaluée avant d’être livrée aux chefs. « Une truffe d’exception ne se juge pas à sa taille, mais à sa densité, gage de fraîcheur, précise Céline Labaune. Plus elle s’allège, plus elle a perdu en humidité et en saveur. » Et pour garantir une qualité irréprochable, elle mise sur une logistique millimétrée. « Mes producteurs récoltent le week-end, et mes truffes arrivent par avion dès le lundi ou mardi matin. Cette réactivité fait toute la différence. » Une exigence qui s’adapte aux attentes des virtuoses des fourneaux : certains recherchant avant tout la puissance aromatique, d’autres privilégiant l’esthétique. « Dans ce métier où tout repose sur la confiance, il faut avoir du nez, au propre comme au figuré. Sentir la qualité d’un produit, mais aussi cultiver des relations solides avec producteurs et restaurateurs » indique la Française.

Pour une trufficulture durable

L’ouverture de la boutique de Palm Beach s’inscrit dans cette quête d’excellence, loin d’une expansion effrénée. « J’ai envie de rester proche de mes clients et de préserver ce lien humain », affirme Céline Labaune, attachée à une trufficulture durable et à un circuit court favorisant un approvisionnement direct auprès des producteurs. « De la terre à l’assiette », résume cette entrepreneure qui a bâti son succès à la force du poignet. « Quand je me suis lancée dans l’aventure, mon premier fils avait six mois. Cela ne m’a pas empêchée de préparer moi-même les commandes et d’aller voir les chefs tard le soir, portée par la volonté de réussir. »

Aujourd’hui à la tête d’une entreprise de six salariés qui écoule près de deux tonnes de truffes par an, Céline Labaune veille sur un trésor dont le prix peut atteindre 1600$ la livre. Mère de trois enfants, son engagement dépasse la seule gastronomie : elle soutient également des associations caritatives, dont Citymeals On Wheels, qui finance des repas quotidiens pour les New-Yorkais âgés, démunis et solitaires. Car cette ambassadrice du goût sait que, comme ses truffes, certains méritent qu’on leur accorde une attention particulière.

La Nuit des Idées à Los Angeles aura lieu le 5 avril

Organisée et produite par La Villa Albertine, le programme de résidences aux Etats-Unis pour soutenir et diffuser la création française, la nouvelle édition de La Nuit des Idées (Night of Ideas) se déroulera à Los Angeles le samedi 5 avril.

Organisé au Wende Museum à Culver City, un musée dédié à l’histoire et aux archives de la Guerre Froide, l’événement réunira des penseurs, des artistes, des scientifiques et des organisations culturelles de premier plan autour d’un thème général, « Common Ground » (ou terrain d’entente en français), imaginé « pour comprendre ce qui nous unit : nos histoires, nos cieux et nos expressions artistiques ».

L’événement s’intéressera à la façon dont nous nous rassemblons à travers des sujets mondiaux, ainsi « des incendies de forêts qui remodèlent Los Angeles aux océans qui reflètent nos choix environnementaux ». D’autres thématiques s’intéresseront au sport, un sujet pour comprendre ce qui unit la France et les États-Unis, à la littérature, à l’histoire des liens entre Haïti, la France et les États-Unis ou encore à l’intelligence artificielle.

Gratuit et ouvert au grand public, la Nuit des Idées 2025 à Los Angeles s’invite au sein même des collections du musée autour de conférences, d’ateliers interactifs et de performances artistiques. Un jardin avec food-trucks et bar sera proposé, et les invités pourront participer à des séances d’observation des étoiles en collaboration avec la Los Angeles Astronomical Society, directement sur le toit du musée.