Accueil Blog Page 32

Arnaud Costinot, professeur d’économie au MIT : «⁠⁠⁠ Les premières victimes des droits de douane sont les importateurs américains »

Professeur d’économie au MIT, spécialiste de commerce international, Arnaud Costinot a récemment vu l’un de ses articles cité par Stephen Miran, le président du Council of Economic Advisors de la Maison Blanche, pour justifier les hausses de droits de douane si chères au nouveau président. Ni une ni deux, il s’est fendu, avec son co-auteur Andrés Rodríguez-Clare de UC Berkeley, d’une tribune dans Le Monde. Les deux économistes y expliquent que les conclusions de leur article ne peuvent être appliquées telles quelles et qu’imposer des droits de douane de 20% ou plus « est une très mauvaise idée ».

De Dunkerque au MIT

Arnaud Costinot naît à la fin des années 1970 à Dunkerque. Lui qui a toujours voulu étudier le commerce international a été le témoin, enfant, des conséquences de la mondialisation sur sa ville portuaire. « J’ai vu l’activité du port ralentir, sous l’impact de la concurrence internationale d’Anvers et de Rotterdam, se souvient-il. La construction navale s’est déplacée vers la Corée du Sud puis la Chine. Mon grand-père travaillait sur les chantiers navals, mon père sur le port et tous deux ont souffert de plein fouet de cette baisse d’activité. » De fait, les années 2000 verront une accélération dramatique des importations chinoises et la perte de beaucoup d’emplois manufacturés dans les pays occidentaux. « Nous vivons aujourd’hui, aux États-Unis comme en Europe, le contrecoup politique du ‘China shock’ », analyse l’économiste.

Après des études très françaises à l’École Polytechnique et à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, Arnaud Costinot vient faire sa thèse à Princeton, avec notamment Paul Krugman comme professeur. Thèse en poche, alors qu’il avait prévu de rentrer en France, il se voit proposer un poste d’enseignant à UC San Diego. Trois ans plus tard, il quitte la Californie pour Boston et le MIT, où il retrouve une autre économiste française de renom, la Prix Nobel Esther Duflo.

Arnaud Costinot, professeur d'économie au MIT (c) Arnaud Costinot
Arnaud Costinot, dans le lounge du MIT, à Boston. © Arnaud Costinot

Droits de douane, de la théorie à la pratique

Pour les pans de l’industrie occidentale mis à mal par la concurrence internationale, les droits de douane peuvent-ils être une solution ? « Nous avons tous en tête l’argument ricardien du libre-échange, un commerce international sans entrave permet aux pays de se spécialiser sur leurs avantages comparés, et tout le monde en bénéficie, commence Arnaud Costinot. Pour autant, en théorie on peut justifier des tarifs douaniers non nuls : quand je taxe des biens étrangers, je réduis la demande pour ces biens, ce qui oblige les producteurs à baisser leurs prix. En théorie donc, si un pays impose, de manière isolée, ce type de taxes et que les autres pays ne réagissent pas, alors il peut en extraire des revenus supplémentaires tout en minimisant l’impact sur les consommateurs. Mais en réalité, la riposte des autres pays est inévitable, et une guerre commerciale est très facile à déclencher ».

Premières victimes : les importateurs américains

De fait, ce qu’Arnaud Costinot appelle « la première guerre commerciale de Trump » en 2017-2018, a vu la Chine riposter tit for tat aux droits de douane américains. Quel en a été l’impact ? « Nous n’avons constaté aucun effet sur le prix des biens chinois avant droits de douane, donc les producteurs chinois n’ont pas baissé leurs prix, rappelle l’économiste. En revanche, les importateurs américains de ces produits chinois ont dû absorber une partie des coûts en réduisant leurs marges. In fine, les prix en magasin pour les consommateurs américains n’ont pas été très affectés, mais la profitabilité des importateurs a souffert. » Dit autrement, ce sont des entreprises américaines qui ont pâti des droits de douane, plus que les industriels chinois.

À noter cependant que tous les importateurs américains n’ont pas souffert de la même façon : « Il y a énormément de lobbying aux États-Unis autour de la politique commerciale, explique Arnaud Costinot. Les entreprises américaines peuvent demander des exemptions à l’administration. Des chercheurs de l’université de Dartmouth ont montré qu’en 2018, plus de 50 milliards de dollars de produits chinois importés aux États-Unis et soumis légalement aux droits de douane ont pu bénéficier d’une exemption de tarifs douaniers ! » Ces chercheurs sont en train de collecter des données pour mieux comprendre qui a obtenu ces exemptions.

Menace d’inflation et « renaissance industrielle » incertaine

Les distributeurs américains pourront-ils à nouveau prendre sur leurs marges les nouveaux droits de douane du président Trump ? Au vu du niveau beaucoup plus élevé des droits de douane appliqués ou annoncés, les économistes de tous bords redoutent une pression inflationniste sensiblement plus élevée qu’en 2018.  

Et si les prix finaux des produits importés augmentent, peut-on attendre la ‘renaissance industrielle américaine’ promise par la nouvelle administration ? « La première guerre commerciale de 2018 n’a pas eu d’effet significatif sur le secteur manufacturé aux États-Unis, analyse Arnaud Costinot. Le déclin de pans entiers de l’industrie américaine est dû en partie à la concurrence chinoise, mais pas seulement. En principe, des droits de douane très ciblés, par exemple sur les jouets importés de Chine, pourraient accroître la demande pour les jouets ‘made in America’ et bénéficier aux acteurs de ce secteur. Mais comme pour l’agriculture, ce ne sera pas sans coût pour tout le reste de la population, qui paiera plus cher ces produits. »

Un risque de douche froide sur l’investissement

Au-delà des tarifs, les discours et les menaces de Donald Trump, même s’ils ne sont pas suivis d’effet, nuisent à l’économie américaine, juge le Français. « Il y a eu beaucoup de travaux de recherche sur l’impact de l’incertitude sur les flux commerciaux, rappelle-t-il. Ils montrent que dans un monde incertain, les acteurs économiques investissent moins, et les échanges diminuent. Cette impression que ‘tout peut arriver’ incite les entreprises à prendre leurs précautions. »

Si ce scénario se confirme, peut-on revenir en arrière ? Pas si facile, selon Arnaud Costinot, qui rappelle que les droits de douane imposés par Trump en 2017-2018 n’ont pas été supprimés par Joe Biden. Politiquement, la suppression de ces taxes est complexe car peut être interprétée comme un cadeau offert aux importateurs étrangers. « Supprimer des droits de douane, avec n’importe quel partenaire commercial et tout particulièrement la Chine, dans le contexte actuel, est politiquement radioactif et très difficile à faire pour les gouvernants. »

Avec Hume, le Franco-américain Sandy Bole invente le social wellness club à Venice

À Venice, l’ancien incubateur de l’entreprise Snap a laissé place, il y a quelques semaines, à Hume. Un concept de salle de sport pas comme les autres, pensé comme un social wellness club par l’architecte et directeur artistique franco-américain Sandy Bole, et son associé Roger Briggs, l’ancien COO de la marque de boissons Kin Euphorics, lancée en 2024 par Bella Hadid.

Il y a quelques années, à Los Angeles, de nombreux social club avec membres ont vu le jour, ainsi du Soho House ou des San Vicente Bungalows. « Venice étant le quartier du bien-être, j’ai eu l’idée d’un nouveau concept de lieu mélangeant à la fois le physique et le social, explique Sandy Bole. Un espace réservé à une centaine de membres, recrutés par le bouche-à-oreille principalement, où l’atmosphère, l’environnement et le design font s’y sentir bien. » Dans cette atmosphère intimiste, le sport, l’effort et la sueur effacent les étiquettes. On peut se rencontrer naturellement et sans complexe et se retrouver autour d’un bon café sur le rooftop. 

Une déco particulièrement soignée

Particularité des lieux, son décor, plus proche d’une galerie d’art que d’une salle de gym traditionnelle, décline des espaces de musculation, de hot-yoga, de pilates, de cardio, et d’autres dédiés au bien-être, avec tables de massages, d’acupuncture et caissons d’oxygène, tous enveloppés d’une texture à la tonalité ocre et sable. Le sol en liège, le mobilier en bois ou pierre aux formes organiques et arrondies, les miroirs ambrés et la lumière naturelle, rappellent ici la douceur de la Méditerranée.

Hume, le nouveau concept de social wellness club à Venice. © Hume

C’est un voyage à Pompéi, en 2021, qui a profondément inspiré Sandy Bole, lui donnant l’idée de créer ce lieu sensoriel, pensé pour célébrer l’humain. « Un concept volontairement déconnecté des technologies, sans les traditionnels téléviseurs des clubs de gym qui font face aux tapis roulants, mais davantage artisanal et chaleureux, décrit l’entrepreneur. Tous les détails ont été pensés sur mesure, du parfum qui embaume les espaces jusqu’aux poignées de portes et enceintes customisées. »

Inspiration beach club de la Côte d’Azur

Originaire de Toulouse, Sandy Bole connaît la Californie depuis longtemps. Suivant son père, ingénieur dans l’aéronautique, à Marine County, dans la baie de San Francisco, il a d’abord embrassé une carrière de nageur pour l’équipe de France Junior, avant de rejoindre l’Université de Princeton, dans le New Jersey, où il associait natation et études. Un cours d’architecture l’oriente dans une nouvelle voie. Comme son grand-père, il rêve alors de construire et d’imaginer de nouveaux lieux, de nouveaux espaces.

Après plusieurs années au sein de l’entreprise Jamison, spécialiste du développement et de la promotion immobilière à Los Angeles, il fait la rencontre en 2020 de Roger Briggs lors d’une partie de paddle à Venice. « Lui rêvait d’ouvrir un nouveau club de sport, moi d’ouvrir un concept de beach club à la manière de ceux que l’on trouve sur la Côte d’Azur, et d’assouvir ma passion du design et de l’architecture » confie-t-il.

L’entrée de Hume, ou l’esprit galerie d’art. © Hume

D’autres adresses Hume aux États-Unis pourraient naître de leur association. « New York et Miami pourraient être nos prochains objectifs, se projette Sandy Bole. En attendant, grâce au concept de Hume, je profite enfin de ma passion, j’explore les matières, le bois, le plâtre, l’acier, la céramique et j’ai transformé mon loft en véritable atelier de création. »

Le duo Papooz en tournée nord-américaine au printemps

Papooz, le duo formé par Ulysse Cottin et Armand Penicaut, sera en tournée nord-américaine en avril et mai prochains, afin de faire découvrir leur quatrième album, « Resonate », au grand public. Habitué aux balades bien écrites et à la nonchalance de la bossa nova ou la tropical pop, Papooz propose cette fois un album plus rythmé, aux accents rock plus marqués. Ulysse Cottin et Armand Penicaut ont fait appel à Jesse Harris, un songwriter américain connu pour son travail auprès de Melody Gardot et Norah Jones, et au producteur Patrick Wimberly qui a notamment collaboré avec Blood Orange, MGMT et Solange.

Instagram will load in the frontend.

Le duo s’est rencontré par hasard lors d’un concert de Patti Smith, et s’est fait connaître grâce au single « Ann wants to dance », suivi de leur premier album « Green Juice » (2016). Si on les compare souvent à Phoenix ou Tahiti 80, ils ont su trouver leur propre style au fil des années, et conquérir un large public international.

Voici les dates de leur tournée aux États-Unis et au Canada :

  • Lundi 21 avril 2025, The Pearl à Vancouver. Billets.
  • Mardi 22 avril 2025, Neumos à Seattle. Billets.
  • Mercredi 23 avril 2025, Mississippi Studios à Portland. Billets.
  • Vendredi 25 avril 2025, Great American Music Hall à San Francisco. Billets.
  • Samedi 26 avril 2025, Teragram Ballroom à Los Angeles. Billets.
  • Dimanche 27 avril 2025, The Casbah à San Diego. Billets.
  • Lundi 28 avril 2025, Valley Bar à Phoenix. Billets.
  • Mercredi 30 avril 2025, Bluebird Theatre à Denver. Billets.
  • Jeudi 1er mai 2025. Record bar à Kansas City. Billets.
  • Vendredi 2 mai 2025, Turf Club à St Paul. Billets.
  • Samedi 3 mai 2025, Lincoln Hall à Chicago. Billets.
  • Lundi 5 mai 2025. Union Stage à Washington DC. Billets.
  • Mardi 6 mai 2025, Racket à New York. Billets.
  • Mercredi 7 mai 2025, Sinclair à Cambridge. Billets.
  • Vendredi 9 mai 2025, Grizzly Fuzz à Québec. Billets.
  • Samedi 10 mai 2025, Club Soda à Montréal. Billets.
  • Dimanche 11 mai 2025, Lee’s Palace à Toronto. Billets.

« The Gates », 20 ans après : une rétrospective pour redécouvrir l’œuvre de Christo et Jeanne-Claude

Christo et Jeanne-Claude créent, au travers de leurs œuvres éphémères, des liens durables avec les villes. À Paris, où ils ont vécu de 1958 à 1964, ils ont « empaqueté » le Pont Neuf et l’Arc de Triomphe. À Berlin, Londres, Los Angeles, Tokyo, Sydney, ils ont aussi implanté, dans le paysage urbain ou rural, leurs installations temporaires. Monumentales et poétiques, ces œuvres colorées détournent, pour un temps, les images d’Épinal chères aux villes touristiques.

Elles ont leurs opposants. Elles ont leurs adeptes. L’installation «⁠⁠⁠ The Gates », qui a siegé dans Central Park durant seize jours en 2005, ne fait pas exception, elle a connu son lot d’opposants. Elle a même mis 26 ans à voir le jour. New-Yorkais depuis 1964, le couple d’artistes en a fait le projet dès les années 1970. Malgré l’attente et les difficultés, quatre millions de personnes ont finalement foulé les 37 kilomètres d’allées du parc mythique, passant sous des portiques auxquels étaient suspendus des bandes de tissus safran.

L’œuvre de Christo et Jeanne-Claude, « The Gates », installée à Central Park en 2005. © Wolfgang Volz, Christo and Jeanne-Claude Foundation

Vingt ans plus tard, comprendre la genèse de l’œuvre

Vingt ans plus tard, l’espace culturel The Shed propose une rétrospective de « The Gates », jusqu’au dimanche 23 mars. De la genèse du projet à sa réalisation technique, l’exposition décode, dans un premier temps, la pratique créative de Christo et Jeanne-Claude. Un matériel conséquent, comprenant de nombreux dessins et maquettes originaux, est exposé. Il permet de saisir la méticulosité esthétique et pratique avec laquelle le parcours a été préparé. L’aspect technique, souvent occulté dans les expositions, est ici décrypté dans le menu détail.

La construction des portiques par des ingénieurs, le choix du tissu, les tests qui précèdent l’installation définitive : on découvre la complexité du projet et le nombre colossal de personnes ayant travaillé à sa réalisation. Des films sont projetés, ils relatent les discussions avec le maire de l’époque, Michael Bloomberg, les différentes étapes de construction et montrent les foules qui déambulent dans l’installation, Christo et Jeanne-Claude en tête.

Un dessin du projet. © André Grossmann, 2004. Christo and Jeanne-Claude Foundation

Une rencontre entre les habitants et l’œuvre

Michael Bloomberg semble relier le succès du projet au souhait des New-Yorkais de retrouver une forme de légèreté post-attentats. Il déclare : « Après avoir été élu maire de New York quelques semaines seulement après les attentats du 11 septembre, nous avons travaillé en étroite collaboration avec eux [Christo et Jeanne-Claude] pour donner vie à leur vision. Des millions de New-Yorkais et de visiteurs ont vécu l’expérience incroyable de se promener dans un paysage transformé, tel que les artistes l’avaient imaginé ».

L’œuvre fait donc dorénavant partie de la mémoire collective des habitants de la ville, qui auront le plaisir, au travers de cette exposition, de retrouver le souvenir de leur promenade d’alors. Et pour ceux qui découvrent «⁠⁠⁠ The Gates » aujourd’hui, The Shed a mis en place une expérience immersive qui permet de parcourir les allées de Central Park tout en étant projeté au cœur de l’installation de 2005. Il suffit pour cela de télécharger l’application Bloomberg Connects. Le nouveau public pourra ainsi, grâce à la réalité augmentée, s’approprier l’œuvre et en concevoir ses propres souvenirs.

© Wolfgang Volz – 2002 Christo and Jeanne-Claude Foundation
Expériences en réalité augmentée au sein de l’exposition et dans Central Park. © Courtesy Bloomberg Philanthropies.

[Vidéo] Les 7 secrets des plus grands auteurs pour écrire (et finir) votre livre en 2025

0

Vous rêvez d’écrire votre livre ?
Dans ce webinaire, vous plongerez dans les techniques d’écriture d’auteurs de renommée internationale comme : Eric-Emmanuel Schmitt, Bernard Werber, Douglas Kennedy, Raphaëlle Giordano et Bernard Minier.

🎙 Avec Sophie De Parseval et Evelyne Platnic Cohen, co-fondatrices de The Artist Academy.
Sophie et Evelyne accompagnent depuis plus de 6 ans les passionnés d’écriture dans la réalisation de leurs rêves, à travers des formations et un accompagnement personnalisé qui ont déjà fait leurs preuves auprès de plus de 50 000 membres. Leur méthode s’appuie sur la collaboration avec des auteurs de renom, permettant à leurs élèves de bénéficier d’une expertise littéraire reconnue et d’un enseignement d’excellence.

👉 Prenez rendez-vous directement avec The Artist Academy via ce lien.

Retrouvez le replay ci-dessous ou directement sur Youtube

Le Dungeness crab est là ! Nos adresses pour le déguster à San Francisco et dans sa région

Alors que la saison du crabe de Dungeness bat son plein, ce mets hivernal incontournable de la côte ouest fait son grand retour dans la baie de San Francisco. Surnommé « crabe dormeur », il s’impose comme une véritable tradition locale et occupe une place de choix sur les cartes des restaurants en cette période.

La tradition de la pêche au crabe de Dungeness

En cette fin de saison, une flottille de petites embarcations s’élance dans les eaux glacées du Pacifique pour repêcher, au large, de grands casiers métalliques bondés de crabes dormeurs. La prise est belle. Sur les étals des marchés et les quais des marinas, comme partout sur la côte, les pêcheurs, chaudement emmitouflés, attendent patiemment le client, armés d’une pancarte et du précieux butin à leurs pieds. Dans les cuves d’eau salée, les crustacés frétillants attirent l’attention. Avec leur large carapace violacée mouchetée, flanquée de quatre paires de pattes et de deux pinces redoutables, ces spécimens d’un kilo impressionnent par leur robustesse et intriguent avec leurs petits yeux ronds perchés sur de fines antennes mobiles.

C’est ici, à San Francisco, qu’a débuté en 1848 la pêche au crabe de Dungeness, avant de s’étendre le long de la côte ouest au début des années 1900. Aujourd’hui strictement réglementée et affectée par le réchauffement climatique, cette pêche fait du crustacé une denrée recherchée, prisée des gastronomes pour sa chair tendre et sucrée. Célébré comme un mets d’exception, il se prête à une multitude de préparations, des plus simples aux plus raffinées. Toutefois, pour les puristes, la tradition est sacrée : ce trésor se déguste sur une nappe en papier journal, arrosé de beurre fondu et de citron, et accompagné d’une bonne bière. À vous d’en juger !

Née en 1848 dans la Baie de San Francisco, la pêche au crabe de Dungeness, affectée par le réchauffement climatique, est strictement réglementée. ©Tim Mossholder, ©Johanna Barlet / Unsplash

Des tables iconiques aux cabanes les pieds dans l’eau, voici sept adresses phares où le déguster dans les règles de l’art.

À San Francisco

Anchor Oyster Bar. Dans ce petit espace au cœur du quartier de Castro, le cioppino règne en maître depuis 1977 ! Pendant la saison du Dungeness, il cède un peu de place au crustacé dormeur. Au menu, du crabe à décortiquer, avec la panoplie complète : pince, rince-doigt et huile de coude, des crab cakes, et un burger aérien à la chair de Dungeness sur pain au sésame, le tout accompagné d’un verre de blanc bien frais, dans une ambiance irrésistible et unique. 579 Castro Street, San Francisco, CA 94119. (415) 431-3990.

Scoma‘s. Dans le quartier de Fisherman’s Wharf, au milieu des restaurants attrape-touristes du Pier 39, Scoma’s, tourné vers le large, demeure une référence incontournable en matière de fruits de mer. Du quai à la table, le Dungeness se déguste froid ou rôti, en mode cocktail, en salade, ou sauté dans une sauce à l’ail et au vin blanc, accompagné de pétoncles et de crevettes. Un sans-faute ! Une fois n’est pas coutume, on reviendra. 1965 Al Scoma Way, San Francisco, CA 94133. (415) 771-4383 

Dans le comté de Marin

The Marshall Store. Du côté de Tomales Bay, ce petit shack, prisé des locaux pour la qualité de ses huîtres issues de la ferme familiale Tomales Bay Oyster Company, met à l’honneur le crabe de Dungeness en haute saison. Servi entre deux tranches de pain brioché grillé, ce crab roll à la chair tendre et généreuse s’accompagne de fines rondelles de concombre, d’une rémoulade maison subtilement assaisonnée et d’une vue apaisante sur les eaux calmes et scintillantes de la baie. 19225 Hightway 1, Marshall, CA 94940. (415) 246-9306

Tony’s Seafood. Petite institution dans le paysage immaculé de Tomales Bay, cette auberge, désormais propriété de son célèbre voisin Hog Island Oyster Co., offre à la carte le crabe de Dungeness, proposé entier ou en moitié. Servi dans son plus simple appareil, chaud ou froid, il se déguste nature ou relevé, selon l’envie, d’un filet de citron, de beurre fondu et d’une tranche de sourdough grillé pour une explosion de saveurs. 18863 Shoreline Highway, Marshall, CA 94940. (415) 663-1107

Nick’s Cove. Dans ce refuge centenaire en bord de mer, le crabe dormeur se décline sous toutes ses formes : en salade Louie ; rehaussé de citron confit, d’estragon et d’aïoli dans un crab roll ; ou encore glissé dans la cioppino du chef, ce ragoût emblématique à base de fruits de mer originaire de la baie de San Francisco. Le tout à savourer, par beau temps, sur la jetée. Et pour les plus chanceux, l’expérience se prolonge avec une nuit dans l’un des cottages de cette maison historique. 23240 Highway 1, Marshall, CA 94940

Dans le comté de Sonoma

Spud Point Crab Co. Chaque matin, le propriétaire Tony Anello et son fils prennent la mer pour offrir aux habitués et aux visiteurs des plats minute d’une fraîcheur inégalée. À la carte de cette célèbre adresse incontournable de Bodega Bay, la fameuse clam chowder, plat signature de la maison, est un must. En pleine saison du Dungeness, on succombe au crab roll et aux crab cakes croustillants, sans pouvoir résister à un crabe entier, cuit à la perfection au chaudron. 1910 Westshore Rd. Bodega Bay, CA 94923. (707) 875-9472

À Half Moon Bay

Sam’s Chowder House. Ne vous laissez pas tromper par les airs touristiques de ce restaurant de fruits de mer populaire d’inspiration Nouvelle-Angleterre. Réputé pour son lobster roll, l’un des meilleurs du pays, Sam’s Chowder House met cette saison le crabe de Dungeness à l’honneur. Qu’il soit sublimé dans un pain brioché subtilement assaisonné (comprenez, sans excès de sauce), ou accompagné de crevettes, moules, palourdes et poisson de roche dans un cioppino, où l’on plonge avec délectation son pain frotté à l’ail. 4210 N. Cabrillo Hwy (Hwy 1), Half Moon Bay, CA 94019. (650) 712-0245


Gims revient électriser les scènes américaines

Sa tournée « Le Dernier Tour » joue les prolongations et fait escale aux États-Unis. Maintes fois récompensé, le célèbre chanteur aux lunettes noires Gims revient enflammer les scènes américaines en mai prochain, pour le plus grand plaisir de ses fans outre-Atlantique. Cette série de concerts aura d’ailleurs une saveur particulière : le rappeur d’origine congolaise, de son vrai nom Gandhi Djuna, en profitera pour célébrer son anniversaire – il soufflera ses 39 bougies.

Avec un univers musical mêlant rap, reggaeton et sonorités afro, l’ex-leader du groupe parisien Sexion d’Assaut, qui a su imposer son style au fil d’une décennie de carrière solo, proposera un savant mélange de ses plus grands tubes et de ses créations les plus récentes.

L’interprète de « Bella » et de « Sapés comme jamais » a prévu cinq dates au pays de l’Oncle Sam, produites par la société de production audiovisuelle Silverprod. Gims se produira le lundi 5 mai à 8pm au Fonda Theatre de Los Angeles (billets ici), le mardi 6 mai à 7pm au Regency Ballroom de San Francisco (billets ici), le jeudi 8 mai à 8pm au Terminal 5 de New York (billets ici), le vendredi 9 mai à 6pm au Karma de Washington DC (billets ici) et le samedi 10 mai à 8pm au Bandshell de Miami Beach (billets ici).

Gad Elmaleh de retour sur la scène new-yorkaise avec « Lui-même »

Gad Elmaleh va retrouver New York et la scène du Beacon Theatre le mercredi 10 septembre prochain, avec son dernier spectacle, « Lui-même ». Il y a deux ans, l’humoriste marocain y était venu présenter « D’ailleurs » dans lequel il évoquait ses souvenirs d’enfance, sa famille, son rôle de père et aussi son âge. Dans ce nouveau one-man-show, le septième de sa carrière, le comédien de 53 ans se veut plus introspectif encore, tournant en dérision ses petits malheurs de quinqua et le travail du temps. « Je ne sais pas si je suis heureux, mais je suis joyeux » lançait-il l’an dernier à l’Olympia, l...

Guillaume Charvon, entrepreneur missionnaire, d’ATD Quart Monde à la start-up WALTER

Lycéen à Stanislas, dans le centre de Paris, Guillaume Charvon était destiné à la classe prépa et à une carrière toute tracée. Mais, rebelle dans l’âme, il rejette l’« élitisme familial » et préfère des études de philosophie à la Sorbonne. Sa future femme, Virginie, étudiante en histoire, a un profil similaire. Jeunes mariés, à 22 ans à peine, ils partent vivre un an au Pérou, pour s’engager auprès des enfants qui vivent dans la rue. « La vision, raconte-t-il, c’était d’aller à leur rencontre les mains vides, avec une proposition d’amitié pour tout bagage. » Sur place, ils rencontrent un volontaire permanent d’ATD Quart Monde, cette ONG créée par le prêtre français Joseph Wresinski et longtemps présidée par Geneviève de Gaulle-Anthonioz, qui traque la pauvreté partout où elle se trouve, notamment juste en bas de chez soi.

Les bidonvilles, de Lima à la banlieue parisienne

Rentrés à Paris, Guillaume et Virginie Charvon poursuivent leurs études mais consacrent une journée par semaine à ATD Quart Monde. Tels Geneviève de Gaulle-Anthonioz, qui avait retrouvé dans les camps de Noisy-le-Grand la même déshumanisation que dans les camps de concentration, ils découvrent avec l’ONG les bidonvilles roms à la sortie de Paris, « aussi misérables, voire pires, que les bidonvilles du Pérou ». Leur master en poche, ils décident de rejoindre l’organisation comme volontaires permanents.

Ici, tout le monde, du président au junior, gagne le même salaire, et chaque recrue doit accepter d’être payée moins que le salaire minimum. Toutes les aides, donations et subventions obtenues par les volontaires vont dans une caisse commune, qui est ensuite redistribuée à parts égales entre les membres. Pas de poste fixe non plus : les rôles et responsabilités tournent d’une personne à l’autre, et chacun doit être prêt à se déplacer dans le monde entier au gré des besoins de l’organisation.

De Chanteloup-les-Vignes à Ouagadougou

Pendant leurs premières années chez ATD Quart Monde, Guillaume et Virginie Charvon occupent donc des positions diverses, de la recherche sur la pauvreté, en France, au cabinet de la délégation générale, jusqu’à deux ans de « présence » à Chanteloup-les-Vignes, une cité de la banlieue parisienne plus connue comme le théâtre du film « La Haine » de Mathieu Kassovitz. Leur intégration est difficile. « Le trafic de drogue était endémique, et les habitants de la cité nous prenaient pour des flics en civil, témoigne-il. Les vitres de notre voiture étaient cassées régulièrement. » Éclatent alors les émeutes de 2005. « Toute la cité brûlait et soudain, des jeunes du quartier sont venus frapper à notre porte pour nous conseiller de bouger notre voiture car elle allait être brûlée, se souvient-il. C’était un grand moment : au bout de 18 mois, la cité nous avait enfin acceptés ! »

Six mois plus tard, et après avoir donné naissance à leur premier enfant, Adèle, Guillaume et Virginie Charvon partent au Burkina Faso pour une nouvelle mission : aller à la rencontre des enfants qui vivent dans la rue. Ils y resteront sept ans, de 2006 à 2013. « C’était une aventure extraordinaire, raconte Guillaume Charvon. La nuit, nous partions à moto rejoindre les enfants de la rue là où ils dormaient, pour leur lire des livres et échanger avec eux sur de grands thèmes comme la peur, le courage… ».

En plus de cette « bibliothèque sous les lampadaires », le couple anime la « Cour aux 100 métiers », pour faire découvrir aux enfants pauvres les métiers des artisans locaux, maçons, sculpteurs… « L’idée n’est pas tant de leur apprendre un métier, mais de leur montrer qu’ils en sont capables » souligne-t-il, racontant souvent jouer le rôle d’intermédiaire pour renouer les liens entre ces enfants, isolés dans les villes, et leurs familles, restées à la campagne.

Burkina Faso–États-Unis : d’un extrême à l’autre

En 2012 éclate au Burkina Faso une tentative de coup d’État. La plupart des expatriés quittent le pays, mais Guillaume et Virginie Charvon décident de rester. « Pendant trois mois, nos enfants dormaient sous les tables, Adèle chantait pour couvrir le bruit des balles », se souvient le Français. Mais au bout de sept ans, il faut partir. La prochaine étape sera « un autre extrême, l’Amérique du Nord ». À l’université UMass Boston, Guillaume et Virginie Charvon travaillent sur l’insertion professionnelle des personnes en situation de grande pauvreté. Deux ans plus tard, ils déménagent à New York où ils prennent la direction du bureau d’ATD Quart Monde. Parmi leurs responsabilités, la représentation de l’ONG à l’ONU, et des projets dans les quartiers déshérités de la ville, comme Brownsville à Brooklyn.

C’est là que Guillaume Charvon fait une rencontre qui « a transformé [sa] vie » : celle de Philippe Vigneron, un ancien de la Harvard Business School qui a fait une belle carrière entre la France et les États-Unis, et introduit en bourse son entreprise de marketing. Depuis, Philippe Vigneron a créé Cèdre, une entreprise à vocation sociale qui collecte des déchets de bureau et crée des emplois pour les personnes en situation de handicap. Il s’intéresse au recyclage des déchets électroniques des entreprises, et propose à Guillaume Charvon de travailler ensemble sur le projet, qu’il financera.

De l’ONG à la start-up solidaire

Ensemble, ils créent la start-up WALTER (Working and Learning Together Electronics Recycling), lauréate, en 2023, d’un prix lors du French American Entrepreneurship Award (FAEA). Assez vite, Guillaume Charvon saute le cap et quitte ses responsabilités chez ATD Quart Monde pour s’y consacrer entièrement. « Après plus de 20 ans avec ATD, Virginie et moi avions envie de nous réinventer, souligne-t-il. Nous décidons de nous engager de façon différente pour les jeunes en situation de précarité. » Virginie Charvon devient maîtresse dans une école pour tous petits pendant que son mari reprend le poste de CEO de WALTER.

L’entreprise, située dans le quartier déshérité de Brownsville, à Brooklyn, emploie aujourd’hui 12 personnes, en grande majorité des jeunes en situation de difficulté. Leur premier employé a ainsi vécu huit ans dans un foyer de Queens avec sa famille, et les Français l’ont rencontré quand il avait 8 ou 9 ans. « Sa famille a explosé avec le Covid, lui n’a pas fini la middle school et a commencé à vivre dans le métro, rembobine-t-il. Nous l’avons recruté chez WALTER et il a pris peu à peu du gallon, aujourd’hui il est l’assistant du chef d’atelier. Ce job lui a fait beaucoup de bien. »

WALTER, qui récupère et recycle le matériel informatique d’entreprises comme l’aéroport de JFK, le MoMA, le musée Guggenheim, la marque de cosmétiques Sol de Janeiro, le Central Park Conservancy ou Air France, a recyclé plus de 350 tonnes de matériel informatique depuis ses débuts mi-2022. Son ambition ? Atteindre l’équilibre en 2026, et faire d’une pierre deux coups : promouvoir l’économie circulaire, tout en créant des opportunités d’emplois pour les jeunes des quartiers pauvres de New York. De l’ONG a la startup à (double) impact, une vie placée sous le signe de la mission.

Les premières photographies de monuments français exposées à la Westwood Gallery

Retrouver par hasard les premières photographies professionnelles de monuments français prises au milieu du XIXe siècle, c’est l’histoire incroyable qui est arrivée à James Cavello, curateur d’art américain très réputé à New York. « Je suis arrivé à un dîner mondain chez une dame que je connaissais et en laissant mon manteau, j’ai découvert au fond du vestiaire ces albums contenant les photographies professionnelles de monuments français de 1860 à 1890, d’une qualité incroyable. Je lui ai immédiatement proposé de les lui acheter », raconte James Cavello. Des archives exceptionnelles, qui font aujourd’hui l’objet de l’exposition « Monument historique : 19th Century photographs by Séraphin-Médéric Mieusement and other French photographers » à la galerie Westwood, sur Bowery, jusqu’au 5 avril.

Photographies de Séraphin-Médéric Mieusement (1840-1905). © Westwood Gallery

Documenter le patrimoine français après la Révolution

L’époque est celle de la première moitié du XIXe siècle, lorsque la France, marquée par la Révolution de 1789, décide de commencer à documenter et archiver les monuments du patrimoine français. En 1837, la Commission des Monuments Historiques est créée pour classer, rénover et prémunir les monuments français de la détérioration. Elle mandate les premiers photographes comme Séraphin-Médéric Mieusement et les frères Neurdein pour immortaliser des icônes de l’Hexagone : la cathédrale Notre-Dame, l’Arc de Triomphe, la chambre de Louis XIV ou la fontaine Neptune du Palais de Versailles, la cage d’escalier du château de Chambord ou encore des vues d’extérieur sur le château de Pierrefonds ou d’Ussé.

Photographie de Notre-Dame de Paris © Westwood Gallery

La collection entière rassemble treize albums de photographies qui n’avaient pas été exposées depuis plus de 100 ans, et onze photographies originales en ont été tirées pour être exposées au public. « L’impression de photos était un process très complexe à l’époque. Le photographe portait 300 pounds (136kg) d’équipement, dont une chambre noire mobile car il n’avait que quelques minutes pour développer sa photographie », explique Margarite Almeida, co-curatrice de l’exposition. Le temps d’exposition était en moyenne de 2 minutes, si bien que certains personnages des photographies apparaissent flous – « on dirait des fantômes, cela ajoute à leur dimension mystérieuse », sourit-elle.

Plus de 4000 photographies

Pour James Cavallo et Margarite Almeida, co-propriétaires de la galerie Westwood qui fête cette année ses 30 ans, Séraphin-Médéric Mieusement est un personnage historique unique. « Il était un visionnaire, un génie qui a compris avant tout le monde l’importance du patrimoine français et a été le premier professionnel payé pour en immortaliser ses monuments, explique James Cavallo. Il était très engagé et a sillonné tout le pays. Il a pris plus de 4000 photographies et a même accepté de donner tous les originaux de ses clichés à son employeur », ajoute Margarite Almeida. L’homme est aussi devenu le premier photographe de monuments religieux, d’abord de cathédrales, en France, avant de voyager à l’étranger, jusqu’en Algérie, pour prendre des clichés de mosquées et de sculptures musulmanes.

Huit livres pour tout connaître (ou presque) sur San Francisco

Riche de mille vies et révolutions, San Francisco n’a pas fini de nous surprendre. De l’effervescence des sixties aux légendes qui ont forgé son mythe, en passant par la diversité vibrante de ses quartiers et de ses communautés, cette ville aux mille facettes ne cesse de rêver grand et de bousculer les codes. Berceau historique de la contre-culture, carrefour d’utopies et de mouvements sociaux, elle fascine autant par son esprit pionnier que par la complexité de son histoire. Voici une sélection de livres, guides et fictions d’hier et d’aujourd’hui, pour parcourir ses rues avec délectation, percer ses secrets et redécouvrir The City by the Bay sous un jour nouveau.

« Cool Gray City of Love » : 49 Views of San Francisco

Dans «⁠⁠⁠ Cool Gray City of Love » (publié chez Bloomsbury USA en 2014), Gary Kamiya dresse un portrait kaléidcopique de San Francisco à travers 49 lieux emblématiques – des mystères de Chinatown aux profondeurs du Tenderloin, en passant par les falaises de Land’s End. Fort d’un demi-siècle à sillonner la ville, cet ancien chauffeur de taxi, devenu éditeur et cofondateur du site d’actualité Salon en 1995, explore l’histoire et les métamorphoses d’une métropole en perpétuelle mutation. Alliant récits personnels, recherches historiques et prose lyrique, Gary Kamiya dévoile une vision intime et nuancée de la cité rebelle, marquée par son métissage ethnique, ses contradictions sociales et les cycles de prospérité et de crise qui l’ont façonnée. Une merveille.

« Slouching Towards Bethlehem »

Avec « Slouching Towards Bethlehem » (FSG Classics, 1967), la grande dame de la littérature américaine Joan Didion nous emmène à travers l’Amérique des années 1960 à 1980 au fil de onze essais percutants. Sa rencontre avec John Wayne, les Doors ou les Black Panthers, l’affaire Manson, le Summer of Love… Cette figure du Nouveau Journalisme scrute la société américaine et livre un recueil de chroniques lunaires aux allures d’autofiction. Été 1967 : sous sa plume acérée, elle plonge au cœur du quartier d’Haight-Ashbury à San Francisco et saisit les illusions perdues d’une jeunesse en quête de sens. Immergée dans la communauté hippie, elle observe une génération désorientée, fascinée par les drogues et aspirant à un idéal insaisissable. À la croisée de l’Histoire, de l’analyse sociologique et de la littérature, ce reportage au long cours, traversé par les doutes et l’introspection de son autrice, expose les fractures d’une Amérique en déclin et la fin de l’utopie hippie. Une puissante méditation prophétique.

« The Magnificent Rogues of San Francisco »

« The Magnificent Rogues of San Francisco » (Pacific Book Pub, 1998), de Charles F. Adams, plonge le lecteur dans l’univers fascinant de personnages truculents ayant marqué l’histoire de la ville. De Shanghai Kelly, trafiquant de marins, à l’Empereur Norton, souverain autoproclamé, en passant par Little Pete, le sombre roi de Chinatown, et l’excentrique Lillie Coit, alias « Firebelle », chaque figure dévoile une facette unique de San Francisco. Ces personnages brouillent les frontières entre héros et hors-la-loi. À travers des récits captivants, Charles F. Adams explore un San Francisco entre 1850 et 1920, peuplé de non-conformistes et d’aventuriers ayant laissé une empreinte indélébile. Un ouvrage incontournable pour saisir l’âme sulfureuse de la ville.

« Imperial San Francisco »

Ville emblématique de la ruée vers l’or, du flower power et de la Silicon Valley, San Francisco dissimule derrière son image progressiste une histoire plus sombre, marquée par le pillage, la manipulation et des ambitions impériales. Dans « Imperial San Francisco » (University of California Press, 1999), Gray Brechin déconstruit le mythe, révélant comment ses élites ont bâti leur fortune. À travers un récit incisif, richement illustré et nourri d’anecdotes édifiantes, il met en lumière l’avidité des barons de la ruée vers l’or, l’influence des magnats de la presse tels que William Randolph Hearst et l’ingénierie sociale opérée par les élites locales. Loin d’une simple chronique urbaine, ce livre explore les mécanismes opaques du pouvoir et les dynamiques de domination qui ont façonné la ville et, par extension, la Californie tout entière.

« Spirits of San Francisco : Voyages Through the Unknown City »

« Spirits of San Francisco : Voyages Through the Unknown City » (Bloomsbury Publishing, 2022) est une déclaration d’amour à la ville, esquissée par l’auteur du best-seller Cool Gray City of Love, Gary Kamiya, et l’artiste Paul Madonna, à travers une galerie de 16 lieux emblématiques. Le trait poétique des illustrations de Paul Madonna offre une perspective inédite sur ces sites incontournables, tandis que les récits fascinants de Kamiya, ponctués d’un florilège d’anecdotes, comme celle de la mystérieuse communauté de « Dumpville », dévoilent un San Francisco où passé et présent s’entrelacent avec sensibilité. À la fois visuellement captivant et profondément personnel, cet ouvrage séduira tous ceux qui, comme Tony Bennett, ont « laissé leur cœur à San Francisco » et raffolent de secrets bien gardés et de légendes oubliées.

« Les Chroniques de San Francisco »

Saga culte des années 1970, « Les Chroniques de San Francisco » (Tales of the City) d’Armistead Maupin (Harper and Row, 1978), dépeignent la vie effervescente d’une ville en pleine mutation à travers Mary Ann Singleton, une ingénue fraîchement arrivée de Cleveland, qui s’installe au 28 Barbary Lane, un immeuble peuplé de personnages aussi excentriques qu’attachants. Sous la bienveillance d’Anna Madrigal, matriarche transgenre, cet endroit devient un havre de diversité, célébrant la tolérance et l’originalité. Entre libération sexuelle, quête identitaire, tragédies liées au sida et liens forgés dans la joie comme dans l’adversité, chaque résident incarne l’esprit libre et décomplexé de l’époque. Adaptée en 1993 et revisitée par Netflix en 2019, cette série lumineuse rend hommage à un San Francisco marginal et libertaire.

Le City Guide Louis Vuitton San Francisco

Le City Guide Louis Vuitton San Francisco revient avec une nouvelle édition, plus pointue et inspirante que jamais. Sous la plume de notre confrère et journaliste Alexis Chenu, ce millésime distille adresses en vogue, pépites confidentielles, anecdotes savoureuses et savoir-faire d’exception. Enrichi des contributions de l’architecte d’intérieur Nicole Hollis et illustré par des photographies exclusives de Flore-Aël Surun, membre du collectif français Tendance Floue, ce guide dévoile la ville sous un angle inédit. Plus qu’un simple répertoire, ce livret chic propose une exploration sensorielle de la ville, capturant l’essence de ses quartiers, des ruelles bohèmes de Mission à l’enclave arty de Dogpatch. Entre flâneries heureuses et découvertes insolites, il fait du voyage une expérience sur-mesure, offrant aux esthètes et curieux une immersion totale dans la culture et l’art de vivre de la baie de San Francisco.

« Bay Curious »

La curiosité n’est décidément pas un vilain défaut ! Ce livre, signé par Olivia Allen-Price, répond à toutes les questions brûlantes que vous vous êtes posées sur la baie de San Francisco. Pourquoi des navires sont-ils enfouis sous les rues de la ville ? D’où vient l’expression argotique « hella » ? Inspiré du podcast à succès éponyme de la station KQED, « Bay Curious » (Chronicle Books, 2023) compile les épisodes les plus populaires tout en explorant des histoires inédites. Des dinosaures californiens au programme scolaire du Black Panther Party, en passant par l’invention du Mai Tai, ce livre de poche accessible et ludique est une véritable mine d’or, offrant un condensé d’informations passionnantes, de faits divers, d’histoire et de culture pour percer les mystères de cette région fascinante.

Saint-Valentin : Les bons plans romantiques (et coquins) de Déborah Laurent

0

Chaque année, on se dit que c’est une fête commerciale, qu’on n’a pas besoin de ça pour se dire « Je t’aime » et que la Saint-Valentin, c’est tous les jours – parole de Frenchy. Mais soyons honnêtes, c’est quand même sympa cette ambiance love partout, les ballons cœur en hélium et les cocktails « Fiery crush » ou « Strawberry kiss »… En tout cas Déborah Laurent, comme plus d’un tiers des Américains (38%) selon la dernière étude YouGov, va célébrer l’amour cette semaine à Los Angeles et vous donne quelques adresses pour une soirée romantique ou originale en amoureux.

Instagram will load in the frontend.

Voici les adresses citées :

❤️Echo Park Lake – 751 Echo Park Ave, Los Angeles
❤️Gondola Getaway – 5437 E Ocean Blvd, Long Beach
❤️Watson Adventures – @watsonadventures sur Instagram
❤️Please, Please, Please: a Sabrina Fan Bar – Oaks Hollywood, 6423 Yucca Street

Et vous, quels sont vos bons plans ?