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Le député Roland Lescure se rend auprès de la communauté française de Los Angeles touchée par les incendies

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Dix jours après le début des incendies qui ont ravagé Los Angeles, Roland Lescure, le député des Français d’Amérique du Nord, se rend auprès de la communauté française de LA, du jeudi 16 au samedi 18 janvier. Quatre mois à peine après son dernier déplacement à LA, c’est une ville «traumatisée» qu’il s’apprête à découvrir -selon les mots d’Adrien Frier, le consul général de France, qui s’adressait aux Français dans un live instagram lundi- mais aussi une ville où l’aide s’organise. Si aucun Français n’est à déplorer parmi les victimes des feux – 25 morts ont déjà été recensés -, au moins 31 familles françaises ont tout perdu à Pacific Palisades et Altadena, et une dizaine étaient encore dans l’incertitude lundi, selon le consulat.

Jeudi 16 janvier, après avoir été accueilli par Adrien Frier, le député a prévu de se rendre sur le campus de Pacific Palisades du Lycée français, réduit en cendres dans les flammes, mardi 7 janvier. Les 11 élèves présents sur les lieux au moment où l’incendie s’est déclaré, ainsi que leurs professeurs, ont tous pu être évacués à temps, comme le précisait la directrice, Clara-Lisa Kabbay, en revenant sur les lieux pour la première fois samedi 11 janvier (lire notre article). Le même soir, il dînera à la Résidence de France avec les conseillers des Français de l’étranger.

Scène de désarroi au campus Pacific Palisades du Lycée Français de Los Angeles. © Alexis Chenu

Vendredi 17 janvier, Roland Lescure rencontrera les associations françaises engagées pour venir en aide aux sinistrés lors d’un petit-déjeuner à la résidence de France, comme Los Angeles Accueil, les Elles Collective, le Réseau Main dans la Main ou l’Aumônerie catholique francophone de LA. Hébergement d’urgence, collecte de dons, cagnottes, offres de restauration… La solidarité s’est très vite organisée au sein de la communauté française, comme le racontait French Morning dans cet article

Dans la matinée, le député visitera le campus de Burbank du Lycée international de Los Angeles, où ont été relocalisés les élèves du campus de Pasadena qui a dû fermer temporairement suite aux incendies (bien que n’ayant pas été endommagé). La communauté francophone du Lila paie un lourd tribut : une vingtaine de familles dont les enfants étaient scolarisés sur le campus de Pasadena ont perdu leur maison à Altadena, y compris la directrice du Lycée par intérim, Anneli Harvey. 

Roland Lescure se rendra ensuite à l’Alliance française de Pasadena, qui a également fermé suite aux incendies, comme le rapportait sa directrice, Emmanuelle Franks, à French Morning dans cet article. Il visitera ensuite le campus de Century City du Lycée français de LA (sur Pico Bld) qui accueille les élèves et les enseignants rapatriés du campus de Pacific Palisades. L’après-midi, après sa rencontre avec l’équipe du consulat, Roland Lescure a donné rendez-vous au Consulat à des familles françaises touchées par les incendies pour « un temps d’écoute », de 4 à 6:30 pm.

Samedi 18 janvier, il réunira les acteurs économiques de la communauté française de LA (Conseillers du Commerce Extérieur de la France, Business France, French Tech, Chambre de commerce, French Clusters et French Founders) chez Mister T, qui a offert des repas gratuitement aux sinistrés, afin d’évoquer les enjeux de la reconstruction de la ville. Son déplacement se terminera par des rencontres institutionnelles avec les autorités de Los Angeles : mairie, membre du Congrès, chef de la police et chef des pompiers de LA.

Vie d’Expat : Au secours, mes enfants ne veulent plus parler le français !

Les lecteurs de French Morning nous soumettent régulièrement leurs problèmes liés à l’expatriation. Deux fois par mois, Vie d’Expat essaie de les aider en ouvrant sa bibliothèque de livres et de revues sur l’épanouissement personnel. Illustration Clémentine Latron.

Cette semaine, découvrons l’histoire de Sébastien, dont les enfants ne veulent plus parler le français.

« Tout a commencé avec des mots en anglais qui sont venus prendre la place de leur équivalent français. À table, lorsque les enfants nous racontaient leur journée et que nous les écoutions patiemment, j’avoue ne pas avoir eu le courage de les reprendre. Je ne voulais pas les interrompre dans la construction de leurs récits souvent trop longs. Et d’ailleurs, je n’avais pas toujours l’équivalent non plus. C’était plus une question de rythme qu’autre chose. 

À notre arrivée, avant même la naissance des enfants, je m’étais fixé comme objectif d’intégrer mon pays d’accueil, les États-Unis, ce qui voulait dire oublier un peu la France. J’ai cessé de suivre l’actualité de mon pays d’origine, moi qui lisais presque tous les jours Le Figaro, Le Monde et, en bon Parisien… Le Parisien ! Ça ne m’a pas vraiment manqué en fait. Je prenais des nouvelles de la France via Courrier International jusqu’à ce que je ne renouvelle pas mon abonnement. Finalement, il n’a plus du tout été question de la France en dehors de quelques news dans le Washington Post

Quand est né notre premier, nous avons décidé de revenir plus régulièrement en France pour qu’il connaisse ses grands-parents, c’est-à-dire mon père et mes beaux-parents (qui sont séparés). Finalement, nous en sommes venus à passer presque toutes les vacances en France, ce qui a largement contribué à la “francisation” de nos deux garçons (le second est né rapidement). Et donc, nous avons nos deux bonhommes, parfaitement à l’aise pour parler “chti” avec leur grand-père qui, une fois rentrés, perdent tout leur français. Ma réponse : un abonnement à J’aime lire (sous-entendu “J’aime lire en français”). Chacun le sien. Ce n’est pas la révolution, mais ça marche. Ils sont tout contents de recevoir depuis la France un courrier à leur nom. Je mets quelques mois à comprendre qu’ils ne le lisent pas, à l’exception de la BD. Et encore, pas toujours. 

On finit par en parler. “C’est quoi le problème, les garçons ?” Ils n’en ont pas. Simplement, ils parlent la langue des copains. Ça tombe bien : je ne suis pas leur copain ! J’avance l’importance de parler la langue de ses parents, leur langue “maternelle”, mais ils n’en voient pas l’intérêt. Ils sont américains après tout. Très bien. Puisque la discussion ne mène à rien, je menace. “Si vous ne parlez pas français, on rentre en France !” Ça marche un temps. Pas très longtemps. Les mots anglais s’invitent aux repas, des expressions entières. “Pardon papa, mais je ne sais vraiment pas comment le dire en français !” 

C’est alors que me revient un souvenir pas très glorieux. Lorsque j’habitais à Paris et que j’entendais des parents à la sortie des écoles s’adresser à leurs enfants dans leur langue maternelle (arabe, chinois…. anglais), j’étais toujours un peu agacé. “Eh bien quoi ? On est en France, non ? Ils ne peuvent pas parler français ?” 

Voilà où j’en suis, sans plus vraiment d’idées claires. Est-ce important ou pas ? Mais étrangement, et alors que j’ai abandonné la bataille, mon second parle le français à la maison sans que j’aie besoin de forcer. »

La réponse de French Morning

Merci pour votre témoignage, Sébastient, qui semble faire ressortir une peur que vos enfants « oublient » leur langue maternelle.
C’est tout à fait possible… si on en croit un article paru sur BBC News : « Dès que vous commencez à apprendre une autre langue, les deux systèmes commencent à entrer en concurrence. (…) Les enfants de moins de 12 ans [peuvent perdre leur langue maternelle]. À cet âge, le cerveau est flexible et malléable. Les connexions entre les neurones ne sont pas encore figées, ce qui permet d’apprendre, mais aussi de désapprendre, une langue rapidement. Des études ont ainsi montré que les enfants adoptés dans un pays tiers avant l’âge de 9 ans oublient souvent la langue qu’ils parlaient dans leur pays natal. » Mais « chez la plupart des migrants, la langue maternelle cohabite plus ou moins avec la nouvelle langue. » D’autant que vos enfants semblent avoir moins de 12 ans et qu’ils continuent à parler le français au moins en vacances. Par ailleurs, « la capacité à conserver cette première langue est en grande partie liée au talent inné : les personnes qui maîtrisent généralement bien les langues ont tendance à mieux préserver leur langue maternelle, quelle que soit la durée de leur séjour au pays. » Votre second enfant semble donc particulièrement bien placé. 

Si vous ne parvenez pas à obliger vos enfants à parler leur langue maternelle, le fait de le leur parler semble suffisant pour qu’ils ne la perdent pas. Sans doute seront-ils amenés à la pratiquer en grandissant. Avec ou sans accent “chti”…

✉️ On se retrouve dans 15 jours. En attendant, envoyez-nous vos histoires et vos questions à l’adresse : [email protected].

Retour de Donald Trump au pouvoir : « L’Europe doit arrêter de se replier sur elle-même pour parler d’une voix forte »

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Il y a quatre ans, l’Europe pensait en avoir terminé avec Donald Trump. Avec le retour du milliardaire à la Maison-Blanche, de nombreuses questions ont fait irruption dans les capitales du Vieux continent : quel avenir pour l’Ukraine ? Quelle paix avec la Russie ? Une guerre commerciale avec Washington peut-elle être évitée ? Ou encore comment contrer le milliardaire partisan de l’Amérique d’abord quand plusieurs gouvernements européens sont fragilisés eux-mêmes ?

Dans ce deuxième épisode « bonus » de votre podcast C’est ça l’Amérique dédié aux élections de 2024, le correspondant de La Croix et de French Morning à New York, Alexis Buisson, s’est rendu à Washington pour s’entretenir avec l’ancienne secrétaire d’État française chargée des Affaires étrangères et des Droits de l’homme, Rama Yade. Elle est aujourd’hui la directrice Afrique du think tank Atlantic Council et l’auteure de « Les leçons de l’Amérique : nation et puissance » (Éd. L’Harmattan, 2024). Ensemble, ils évoquent les principales pommes de discorde entre les grandes puissances européennes et les États-Unis de Donald Trump.

C’est ça l’Amérique, un podcast de La Croix en partenariat avec French Morning et le programme Alliance-Columbia.

Le Bistro, le nouveau restaurant français aux saveurs libanaises à Miami

« Quand les traditions méditerranéennes rencontrent l’élégance française ». Ce slogan, affiché fièrement en haut du menu de Le Bistro, résume bien l’esprit du lieu, installé au coeur du bâtiment Landing River sur les bords de la Miami River. Du bleu pour la Méditerranée, un décor parquet, moulure et mur de briques. Tout est parfaitement orchestré pour s’immerger dans cet espace hybride entre Paris et Beyrouth. La carte n’est pas en reste. Le croque-madame, les huîtres et les planches de charcuterie et fromages côtoient presque naturellement les mezze comme le houmous ou le baba ghanoush maison venus de l’autre côté de la Grande Bleue.

L’établissement propose deux menus, un brunch avec des œufs, salades et tartines, puis une proposition plus chic pour le soir avec des plats comme le légendaire steak au poivre maturé 45 jours ou encore le poulpe grillé. Et puis côté dessert, la crême brûlée nous plonge instantanément dans une nostalgie de la Capitale.

Les Kibbeh, spécialité libanaise se mêlent au traditionnel pain et beurre. © Gary Schimmel-Bauer

Et c’est Olivier Rizk, le double gagnant 2024 de la meilleure baguette et du meilleur croissant du concours French Morning qui est aux commandes du restaurant imaginé comme une extension de sa boulangerie voisine Ficelle. « J’ai voulu être le premier boulanger à ouvrir un établissement plus raffiné que ce pourquoi je suis connu », affirme celui qui a fait ses armes chez Eric Kayser à New York. Le Bistro n’est pas spécialement luxueux mais je peux vous dire que mes escargots n’ont rien à envier à ceux des autres très bons restaurants français de Miami ! » explique celui qui a grandi en Haïti mais dont les parents sont libanais. Il revendique d’ailleurs sa culture arabe et a tenu à la mélanger à la cuisine française.

L’omelette frites et le steak frites au menu du brunch de 9am à 3pm. © Gary Schimmel-Bauer

Son chef, Gustavo Montes, un cuisinier de renom à Miami passé par plusieurs restaurants aux influences asiatiques, a été recruté sur sa façon de préparer un plat typiquement français. « Pour moi, savoir faire une bonne soupe à l’ognon est le signe que l’on s’y connaît en cuisine française. Gustavo m’a fait goûter la sienne qui est mise sous vide pendant 24 heures et j’ai tout de suite su qu’il avait déjà travaillé les plats traditionnels tricolores, c’est ce que je recherchais ». Le maire de la ville, Francis Suarez, s’en lèche encore les babines.

La soupe à l’oignon du chef Gustavo Montes, mise sous vide pendant 24 heures. © Le Bistro.

Olivier Rizk et Gustavo Montes ont imaginé une carte franco-libanaise sans verser dans la fusion food qui, il faut bien l’avouer, est un marché assez saturé à Magic City.

Un restaurant français avec une touche très Miami

Olivier Rizk veut aussi faire la part belle aux soirées qu’il compte organiser une fois part semaine. © Olivier Rizk

Bien qu’ouvert depuis fin novembre, Le Bistro, qui est le fruit d’un partenariat familial, a désormais passé sa période de rodage et ouvrira officiellement ces portes le samedi 18 janvier, à l’occasion d’une soirée d’inauguration. Et le boulanger désormais restaurateur veut aller plus loin. On peut d’ailleurs deviner ce qu’il a derrière la tête lorsque l’on aperçoit la platine de DJ qu’il a installée au fond de la salle. « En réalité, c’est un lieu que je voulais français mais résolument ancré à Miami. Quoi de plus Miami qu’un resto avec un DJ ? ». Rien n’est acté pour le moment, mais le trentenaire compte bien instaurer une soirée hebdomadaire « après la fermeture de la cuisine ».

Quant à l’avenir, Olivier Rizk souhaite ouvrir plusieurs endroits. Pour l’instant, il cherche un laboratoire d’où tout serait préparé. « C’est essentiel de tout centraliser pour contrôler la qualité et simplifier la fabrication des produits. Car je ne peux pas être partout ! ».  

[Vidéo] Patrimoine: les bonnes résolutions à adopter en 2025 pour les Français des États-Unis

Nous vous donnions rendez-vous en ligne le 14 janvier 2025 pour un webinaire dédié aux bonnes résolutions financières que tous les expatriés aux États-Unis devraient prendre en 2025.

Au programme :
– Quelles sont les prises de décision patrimoniales indispensables, ici aux États-Unis ?
– Comment protéger sa famille et son patrimoine de manière optimale ?
– Quelles sont les orientations pour votre portefeuille d’investissement en 2025 ?

Visionnez le replay ci-dessous ou directement sur YouTube

👉 Prendre rendez-vous gratuitement avec Alexandre Quantin: ici

Avec Alexandre Quantin, MBA, RICP®, Associé et directeur des investissements chez USAFrance Financials group. Avec plus de 10 ans d’expérience en gestion patrimoniale pour les Français aux États-Unis, Alexandre Quantin fait partie de la liste Forbes des meilleurs professionnels de la finance en 2024 et 2023. Il a notamment fait ses gammes en France chez BNP Paribas Private Banking et Credit Agricole CIB.

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Sonia Dridi (Washington DC) : Je suis journaliste au sein de la Maison Blanche et vous raconte les coulisses

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Albert Londres disait : « Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. » Cette citation résonne particulièrement cette semaine alors que nous recevons Sonia Dridi, correspondante française accréditée à la Maison Blanche, dans un contexte marqué par des tensions politiques et l’imminence de l’investiture de Donald Trump.

Dîner des correspondants de presse, déplacements présidentiels, campagne électorale : Sonia Dridi a tout vécu – ou presque. Depuis plus de 8 ans, la journaliste suit au plus près les administrations américaines et rapporte avec rigueur les faits depuis l’épicentre du pouvoir mondial. À une semaine de l’investiture historique de Donald Trump comme le 47e président des États-Unis, la French Expat de la semaine nous plonge dans les coulisses du journalisme international, un métier exigeant qui demande autant de résilience que de passion.

Avant de rejoindre le prestigieux pool de journalistes accrédités à la Maison Blanche, Sonia a forgé son engagement pour l’information dans des conditions extrêmes. En 2010, alors jeune reporter pour France 24, elle s’installe en Égypte au cœur de la révolution. Mais au-delà des enjeux professionnels, Sonia partage avec sincérité les défis personnels qu’elle rencontre en tant que mère expatriée et journaliste dans un environnement où l’actualité ne dort jamais. Trouver un équilibre entre une carrière exigeante et sa vie de famille n’a pas été un chemin facile, mais elle incarne avec brio une résilience inspirante.

Enfin, face à une méfiance croissante envers les médias, Sonia livre ses réflexions sur l’importance de bâtir une relation de confiance avec le public. Avec lucidité, elle nous rappelle que la mission d’un journaliste est de rester fidèle à l’éthique de sa profession, même dans les moments les plus troublés.

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

Avec Bébé Foodie, Lucie Thomé veut rendre « joyeuse » (et plus rapide) la préparation des repas de bébé

Quel parent n’a pas déjà craqué lorsque son jeune chérubin, assis sur sa chaise haute et avec un regard de défi, vous balance son assiette de purée maison à la figure ? Ou lorsque, faute de temps, le parent a dû ouvrir en vitesse une boîte de purée industrielle pour bébé, au contenu peu transparent ? Nous sommes nombreux à avoir été, en quelques secondes, submergés par la culpabilité de ne pas donner la meilleure nourriture à notre progéniture.

C’est pour répondre à ce besoin immense de pédagogie, de recettes et surtout de déculpabilisation que Lucie Thomé, coach certifiée en nutrition installée aux États-Unis (New York), a eu l’idée de créer Bébé Foodie. Après un début de carrière en marketing dans des grands groupes comme Guerlain, elle devient maman et se rend compte de l’immense charge mentale que représente la préparation des repas, pour se renseigner, trouver des idées de plats pour bébés et cuisiner, surtout dans nos vies bien remplies.

Lucie Thomé, fondatrice de Bébé Foodie et ses deux enfants @Bébé Foodie

Entre le tout-maison et le tout-fait industriel

C’est en partant en week-end avec ses amies américaines qu’elle a le déclic : « Aux États-Unis, l’alimentation pour bébés est souvent vue en noir ou blanc : soit les parents font tout maison – c’est ce que nous font croire les réseaux sociaux -, soit ils achètent des ‘pouches’, gourdes pour bébés. La réalité est que nous sommes tous en train de faire de notre mieux, et on peut très bien faire les deux », raconte Lucie Thomé. En parlant aux jeunes parents, elle se rend compte qu’ils sont prêts à dépenser pour avoir des recommandations d’experts et des recettes appuyées. Bébé Foodie est né.

Application Bébé Foodie disponible en beta testing. © Bébé Foodie

Le casse-tête de la diversification alimentaire

Lucie Thomé a lancé sa plateforme il y a quelques mois et, pour gagner du trafic, a publié du contenu gratuit. Pour cela, elle s’est entourée d’une équipe de spécialistes (pédiatre, allergologue, nutritionniste, chef etc), répartis partout dans le pays. Elle collabore aussi avec plusieurs marques comme Little Spoon, les laboratoires Boiron ou encore Yuka, et contribué au blog de l’application à la carotte.

Bébé Foodie se concentre pour le moment sur la tranche d’âge clé de 4 à 18 mois. En particulier, la diversification alimentaire entre 4 et 7 mois, sujet casse-tête pour les jeunes parents : comment introduire les aliments et mettre en place une routine. La plateforme donne aussi des recommandations pour les « picky eaters », ces enfants difficiles avec qui il faut présenter les aliments, et dont il faut développer la curiosité avant tout chose. Ou encore des recettes alternatives, saines et nourrissantes, comme la purée tomates et aubergine, ou le muffin au butternut squash. Lucie Thomé est sur le point de lancer son application, déjà disponible en beta testing. Elle coûtera 14,99 dollars par mois, ou 89,99 dollars par an. Pour poursuivre sa mission, elle est en train de mener une levée de fonds de 500.000 dollars, dont elle a déjà collecté près de la moitié.

Le meilleur des cultures françaises et américaines

Entre France et États-Unis, celle qui habite à New York depuis 17 ans et est devenue américaine tout récemment, ne veut pas choisir. « Mon objectif est de prendre le meilleur des deux mondes et réconcilier les deux cultures. D’un côté, ne pas céder à la culture du snack ici, mais de l’autre, répondre au besoin de flexibilité pour s’adapter à aux contraintes et aux quotidien des parents », explique-t-elle. Pour les collations par exemple, un seul snack par jour suffit jusqu’à 16-18 mois, avant de pouvoir passer à deux.

Elle apporte cette French Touch tant envié par les Américains : être plus spontané et suivre son instinct, plutôt qu’une recommandation stricte d’alimentation autonome par le bébé (« baby-led weaning »), en opposition à la cuillère. Son message est surtout déculpabilisant : « Élever des enfants est difficile et l’un des principaux challenges est le manque de temps. Je veux soulager la pression qui pèse sur les parents pour que ce soit une expérience de vie joyeuse, que l’on en garde que les bons souvenirs ».

Comment aider les victimes des incendies et les pompiers de Los Angeles ?

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Des rafales de vents très violentes devraient à nouveau balayer Los Angeles ce lundi 13 janvier en fin de journée, menaçant les progrès réalisés ces derniers jours par les pompiers pour contenir les incendies qui font rage depuis près d’une semaine dans la ville californienne. L’alerte danger incendie est maintenu jusqu’à, au moins, mercredi matin. Le bilant est lourd : au moins 24 morts et des dizaines de milliers de personnes évacuées. 31 familles françaises ont vu leur maison détruite par les flammes. Pour les aider, et pour apporter votre soutien à tous ceux qui luttent contre les feux les plus meurtriers et les plus destructeurs de l’histoire de la Californie, French Morning a dressé la liste des organisations qui récoltent les dons et agissent directement sur le terrain.

Initiatives françaises pour aider les sinistrés français

Organisations américaines et internationales,

Ces organisations et fondations qui viennent en aide aux sinistrés, ont été signalées par Emeline Foster, fondatrice et CEO de Petrichor, un groupe dédié à la philanthropie :

  • Americares, cette organisation mondiale d’aide sanitaire et de secours pour les situations de tempête répond sur le terrain aux besoins sanitaires les plus urgents comme l’approvisionnement en eau et aux appels urgents de transferts d’argent.
  • Philanthropy California : l’organisation travaille en partenariat avec le Bureau des services d’urgence du gouverneur (Cal OES) pour soutenir les secours immédiats en cas de catastrophe et les efforts de reconstruction à long terme.
  • California Community Foundation. Cette fondation travaille sur le long terme sur les problématiques de qualité de vie à Los Angeles. Dans le cas des incendies, elle aide notamment à la reconstruction de logements et aux soutiens des communautés sinistrées.
  • California Fire Foundation, une organisation à but non lucratif qui soutient les pompiers et leurs familles.
  • Los Angeles Fire Department Foundation: La fondation récolte des dons en argent pour équiper les pompiers tels que des abris d’urgence, des sacs à dos d’hydratation et des outils de débroussaillage.
  • Direct Relief’s récolte des fonds pour venir en aide directement aux personnes touchées par les incendies à Palisades, Altadena et dans toute la Californie. L’organisation équipe notamment les médecins et les infirmières en ressources médicales vitales.
  • Community Organized Relief Effortor CORE, noue des partenariats locaux et avec des agences gouvernementales pour fournir des kits d’hygiène – tels des masques N95 – du WIFI et bornes de recharge pour téléphones, ordinateurs… afin que les personnes puissent contacter leurs proches.
  • Emergency Network Los Angeles (ENLA) est un réseau d’organisations à but non lucratif et d’entités gouvernementales travaillant dans le domaine de la gestion des urgences et du bien-être communautaire.

Le Consul général à Los Angeles sur Instagram Live à 12:30pm (heure Californie)

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Suite aux incendies de Los Angeles déclarés mardi 7 janvier et aux nombreuses victimes françaises, évacuées ou ayant vu leur résidence détruite par les flammes, Adrien Frier, Consul général à Los Angeles organise ce lundi 13 janvier à 12:30pm (heure locale) une session de questions et réponses en direct sur Instagram @franceinla.

Le Consul général répondra à vos questions et informera des ressources mises en place pour aider les personnes impactées. À ce jour, 31 familles ont perdu leur résidence à Los Angeles. Selon une estimation, environ 1200 à 1500 personnes ont été impactées par les événements.

Vous pouvez envoyer vos questions dès maintenant à l’adresse suivante : info.los-angeles-flstdiplomatie.gouv.fr en indiquant en titre de votre email : Question Instagram Live; ou bien directement sur le compte Instagram du Consulat ici.

Rencontre avec Tatyana Franck de L’Alliance New York chez She for S.H.E

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Elle est une figure incontournable de la scène culturelle et artistique new-yorkaise. Depuis 2022, elle dirige la plus importante fondation américaine de promotion des cultures francophones et de la langue française. Tatyana Franck, Présidente de l’Alliance New York, sera l’invitée lors d’un événement guest-speaker de la communauté de femmes francophones She for SHE mardi 14 janvier, chez Ba&Sh à SoHo.

Skieuse de compétition dans sa jeunesse, Tatyana Franck a très tôt développé le goût de l’effort, du dépassement de soi. À 22 ans, après un double cursus en droit et histoire de l’art, le fils de Claude Picasso lui confie la responsabilité de sa collection d’art moderne, contemporain, de design et de photographie. Puis à 29 ans, elle est choisie pour diriger Photo Élysée, à Lausanne, le plus grand musée de photographie en Europe.

Arrivée à New York il y a deux ans pour diriger L’Alliance New York (anciennement FIAF), elle a œuvré à faire revenir le public et les élèves dans les locaux de l’institution après la pandémie de Covid, à changer de nom pour une meilleure visibilité, et a aujourd’hui à cœur de développer une offre culturelle riche et variée dans cette institution de 200 personnes, dotée d’un budget de 12 millions de dollars.

Elle sera interviewée par la journaliste Anne-Laure Peytavin. La soirée se poursuivra par un cocktail et moment d’échanges entre femmes.

Guerre civile, le nouvel horizon américain ?

Les divisions profondes des États-Unis peuvent-elles amener le pays à l’implosion ? La perspective d’une guerre civile américaine était, il y a peu encore, réservée au domaine de la fiction – tel le film « Guerre Civile », sorti début 2024. Aussi choquant que cela puisse paraître, elle est désormais devenue objet d’étude et de prospective des politologues et autres géo-stratèges… Romuald Sciora, directeur de l’Observatoire politique et géostratégique des États-Unis de l’IRIS, sort ce 15 janvier L’Amérique éclatée, Plongée au cœur d’une nation en déliquescence (Armand Colin). Il nous livre en exclusivité des extraits de cet ouvrage. Il y réfute les arguments du journaliste canadien Stephen Marche qui s’est fait connaître en annonçant une nouvelle guerre civile américaine. Mais livre des alternatives pas beaucoup plus rassurantes… Extraits.

Dans son ouvrage, Stephen Marche constate avec justesse la profonde division des États-Unis sur des lignes idéologiques, politiques et culturelles. Ces divisions se manifestent non seulement dans les résultats électoraux, mais aussi dans la vie quotidienne des Américains, où des communautés entières sont polarisées. Les différences entre les zones urbaines et rurales, les côtes et l’intérieur du pays, ainsi que les différentes approches de la politique, de la religion et de la culture, ont créé un climat où la coopération et la compréhension mutuelle deviennent de plus en plus rares. L’augmentation alarmante du nombre d’armes en circulation et la montée des groupes paramilitaires et milices constituent une autre préoccupation majeure pour l’auteur. Ces groupes, souvent motivés par des idéologies extrémistes, sont bien armés et prêts à agir. Cette militarisation de segments de la population civile, combinée à une rhétorique incendiaire, accroît le risque de conflits violents – toutes choses très justes sur lesquelles nous reviendrons. Marche conclut son exposé sur un constat lucide de la crise que traversent les institutions démocratiques américaines, autrefois considérées comme solides et durables. À partir de là, et c’est ici que nos points de vue divergent, il suggère qu’une guerre civile pourrait être imminente. Non pas des émeutes, non pas de possibles violences intercommunautaires, ni même des combats interterritoriaux au sein de la même région, mais une guerre civile à grande échelle.

Afin de soutenir son argument, il développe plusieurs scénarios catastrophes, parmi lesquels celui-ci qu’il considère comme l’un des plus probables : des États ou des groupes d’États, mécontents de la direction politique nationale, décident de se séparer de l’Union. Cela pourrait être précipité par des différences irréconciliables sur des questions clés telles que les droits des armes à feu, l’avortement ou la politique environnementale. Des États comme la Californie ou le Texas, dotés d’économies robustes et d’une forte identité régionale, pourraient mener cette charge. La sécession entraînerait une réaction violente du gouvernement fédéral, qui tenterait de maintenir l’unité du pays, conduisant à des batailles armées entre les forces fédérales et les milices régionales, certaines pouvant former une armée unifiée.

Ce genre de théories, partagées entre autres par des intellectuels tels que Barbara F. Walter, politologue à l’Université de Californie à San Diego, Peter Turchin, scientifique de l’évolution culturelle à l’Université du Connecticut, Timothy Snyder, historien à Yale, Michael Lind, professeur de politique publique à l’Université du Texas, ou encore Andrew Yang, ancien candidat démocrate à la présidence en 2020 et fondateur de l’ONG Humanity Forward, s’apparente au script du film « Civil War », qui a fait exploser le box-office américain au printemps 2024.

Réalisé par Alex Garland, ce film hyperréaliste nous plonge dans un futur proche où les tensions sociopolitiques aux États- Unis culminent en une véritable guerre civile. Il dépeint un pays fragmenté en plusieurs factions armées, notamment les Western Forces dirigées par le Texas et la Californie, chacune utilisant des armes sophistiquées et des technologies de guerre modernes. Les milices paramilitaires et les forces rebelles emploient des drones armés, des cyberattaques et des armes automatiques, transformant les villes en zones de guerre lors de scènes hallucinantes. Parmi les moments clés du film, la prise de la capitale américaine et de la Maison-Blanche par les troupes unifiées du Texas et de la Californie marque un tournant dramatique. La scène de l’exécution du président symbolise l’effondrement total de l’autorité fédérale. Ayant assisté à une projection dans un cinéma au cœur de Washington D.C., où certaines des scènes de combat sont censées se dérouler, je peux affirmer que ce film, par la qualité de sa réalisation, secoue. Je me souviens d’une spectatrice quittant la salle en pleurs et de plusieurs spectateurs restés scotchés à leurs fauteuils bien après que les lumières ont été rallumées. Le scénario d’Alex Garland, célèbre pour ses films de science-fiction comme « Ex Machina » (2014) et « Annihilation » (2017), n’en demeure pas moins irréaliste, tout comme me semblent improbables les thèses de Stephen Marche.

En effet, au-delà du fait qu’une union entre deux États aussi opposés que le Texas et la Californie, tant sur le plan social que sociétal, semble pure fantaisie, il est difficile d’imaginer comment ils pourraient organiser et mobiliser une armée professionnelle et bien équipée dans un futur proche, dans une Amérique semblable à celle que nous connaissons aujourd’hui. Même en supposant que certains militaires de l’armée des États-Unis choisissent de rejoindre leurs gouvernements locaux, auxquels potentiellement une partie de leurs gardes nationales serait restée fidèle, l’armée fédérale resterait supérieure en nombre de soldats et bénéficierait d’un équipement sans commune mesure, sans compter ses forces stationnées à l’étranger.

L’armée américaine est aujourd’hui composée exclusivement d’officiers et de troupes professionnels dévoués au gouvernement fédéral auquel ils ont prêté serment. Nous ne sommes plus à l’époque où le général Lee, opposé à la sécession, avait néanmoins refusé de prendre le commandement des armées de l’Union pour rejoindre, le cœur meurtri, la confédération sudiste, uniquement parce que son État natal, la Virginie, s’y était associé. Cette même logique s’applique aux théories de Marche. Il est douteux que Washington décide d’une agression militaire contre une fédération d’États sécessionnistes, pour deux raisons principales : d’abord, les leçons de la guerre civile des années 1860 ne sont pas oubliées, que ce soit en ce qui concerne les pertes humaines ou les effets dévastateurs sur l’économie ; ensuite, une grande partie des militaires fédéraux refuserait de participer à une guerre offensive contre d’anciens compatriotes qu’ils considéreraient toujours comme plus ou moins Américains.

Si l’on se fonde sur la définition exacte de guerre civile – ce que devraient faire les politiciens qui, comme Emmanuel Macron après la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024, en a brandi un peu vite la menace –, on constate que celle-ci fait référence à un conflit armé à grande échelle qui se déroule au sein d’un même pays entre différents groupes de sa population unifiés au sein de forces combattantes. Des exemples de guerres civiles notables incluent donc la guerre civile américaine (1861-1865), mais aussi la guerre civile espagnole (1936-1939), et plus récemment les guerres en ex-Yougoslavie (1991-2001) et la guerre civile syrienne (depuis 2011). Toutes ces choses, comme je viens de le démontrer, semblent improbables dans un avenir proche aux États-Unis. Même si la rupture de l’État fédéral annoncée par Kagan devait avoir lieu, nous n’en arriverions pas aux extrémités des scénarios apocalyptiques d’Alex Garland et de Stephen Marche.

Si une guerre d’une grande intensité, où s’affronteraient plusieurs armées, devait avoir lieu sur le territoire nord-américain, il faudrait que plusieurs États indépendants aient eu le temps de se constituer et de se solidifier au cours des années, voire des décennies. Nous ne serions alors plus dans le cadre d’une guerre civile, mais plutôt dans celui d’une guerre interétatique classique. 

Si l’on veut vraiment rester dans des situations impliquant des violences de masse qui déstabiliseraient l’État fédéral, on pourrait imaginer quatre hypothèses un peu plus réalistes. 

On pourrait envisager un cas de figure où une élection présidentielle est contestée, avec des résultats serrés et des allégations de fraude généralisée. Les partisans des deux camps descendent dans la rue, alimentant des manifestations massives et des contre-manifestations. Les tensions s’intensifient lorsque des groupes armés, déjà présents dans de nombreux États, prennent position et commencent à s’engager dans des affrontements violents avec les forces de l’ordre et les manifestants adverses. Certains États pourraient commencer à refuser de reconnaître les résultats nationaux, proclamant leur propre autorité ou menaçant de se séparer de l’Union. Cette fragmentation politique pourrait rapidement dégénérer en une série de conflits régionaux – mais non en une guerre civile au sens strict.

Un autre scénario pourrait impliquer une escalade des violences de nature raciale. Des incidents de violence policière contre des minorités pourraient déclencher une vague de protestations à travers le pays. Ces protestations se heurteraient à des groupes suprémacistes blancs armés, entraînant des confrontations violentes dans les rues. Les tensions raciales, exacerbées par des décennies d’injustices et d’inégalités, pourraient atteindre un point critique. Des villes entières pourraient se retrouver en état de siège, avec des quartiers barricadés et des échanges de tirs entre groupes armés. Le gouvernement fédéral pourrait être incapable de restaurer l’ordre rapidement, laissant place pendant un temps à une fragmentation fondée sur des lignes raciales.

Une crise économique majeure pourrait également déclencher des violences de masse. Un effondrement financier provoquerait une récession sévère, augmentant les tensions entre les classes sociales et les régions. Les mouvements populistes et extrémistes mobiliseraient leurs partisans contre les élites économiques et politiques, avec des grèves massives, des émeutes et des pillages devenant courants. Les forces de sécurité seraient dépassées et les États riches pourraient refuser de partager leurs ressources avec les régions plus pauvres, menaçant l’unité nationale.

Enfin, une catastrophe naturelle ou une pandémie dévastatrice pourrait exacerber les tensions existantes. Une réponse fédérale inadéquate ou inéquitable à une telle crise pourrait déclencher des émeutes et des soulèvements. Les ressources limitées seraient disputées entre les régions, exacerbant la méfiance et la peur, et conduisant à une désintégration sociale avec des conflits locaux ouverts.

Même si ces scénarios sont possibles et que les États-Unis pourraient connaître dans les prochaines années, de diverses façons, d’importantes violences intercommunautaires ou opposant des groupes politisés, je reste convaincu qu’une guerre civile à grande échelle est hautement improbable. En revanche, et ainsi que le pensent plusieurs analystes et chercheurs qui examinent les tendances actuelles et les dynamiques futures, il est tout à fait plausible que le pays tel que nous le connaissons n’existe plus sous sa forme actuelle d’ici une cinquantaine d’années, voire bien avant.

L’Amérique pourrait-elle alors ressembler à celle imaginée par Douglas Kennedy dans son roman dystopique Et c’est ainsi que nous vivrons, publié en 2022 ? Le livre explore la partition des États-Unis en deux entités : d’un côté, la République unie, une démocratie prospère, progressiste et technologiquement avancée située sur les côtes est et ouest ; de l’autre, la Confédération unie, une théocratie autoritaire et conservatrice au centre de l’ancien territoire états-unien, où les droits individuels sont restreints et les valeurs religieuses dominent tous les aspects de la vie. Je ne sais pas, mais ce dont je suis certain, c’est que si les États-Unis devaient évoluer vers une forme politique différente de celle d’aujourd’hui, cela se résoudrait probablement par des moyens politiques. Cela pourrait impliquer un retour à une confédération plus ou moins similaire à celle d’avant 1787, avec cette fois-ci un noyau dur d’États fédérés et d’autres jouissant d’une large autonomie, ou bien la formation de blocs indépendants. Bien que quelques violences soient sans doute inévitables lors de cette période de transition, cela ressemblerait davantage à la dissolution de la Tchécoslovaquie en 1992 qu’à la tragédie yougoslave, voire au pire à celle de l’URSS, qui a eu lieu en 1991, et s’est déroulée de manière relativement pacifique malgré quelques incidents violents et des tensions significatives.

Comment la polarisation politique croissante, les conflits idéologiques, l’augmentation des inégalités économiques, mais aussi les bouleversements démographiques et les crises environnementales comme le changement climatique pourraient profondément transformer la structure sociale et économique des États-Unis et mener à une décentralisation accrue ou à des réorganisations politiques significatives comme celles que je viens d’évoquer – incluant un éventuel départ de l’Union d’États comme la Californie, cinquième ou sixième économie mondiale en matière de produit intérieur brut (PIB), surpassant des pays comme le Royaume-Uni et l’Inde –, c’est ce que nous allons tenter de comprendre dans le prochain chapitre.

Cela, après avoir pris quelques instants afin de mieux cerner, dans son quotidien et à travers ses composantes, ce peuple américain fracturé, où chacun se replie sur soi-même ou sur sa communauté, qu’elle soit ethnique, religieuse, de diversité sexuelle ou de genre. Un peuple où coexistent, ainsi que je l’ai écrit au début de cet ouvrage, des millions d’individualités sourdes les unes aux autres, des solitudes comme égarées dans les ruines d’un Capitole autrefois florissant et condamnées pour beaucoup, tels des personnages houellebecquiens, à vouer, lorsqu’elles en ont encore les moyens, leur existence à la consommation et aux quelques plaisirs superficiels qu’elles peuvent en retirer.

Chaque semaine, French Morning publie la tribune d’une personnalité, extérieure à la rédaction, sur des sujets transatlantiques variés, afin d’alimenter le débat d’idées. La tribune n’étant pas signée par la rédaction, elle ne reflète pas la position de French Morning. Si vous souhaitez contribuer et proposer un texte (600 à 1200 mots), merci de nous contacter à l’adresse suivante : [email protected]

Brèves new-yorkaises : 45 millions de trajets pour Citi Bike en 2024

Bonjour. Voici les news de la semaine à New York.

💍 Vous souhaitez vous marier le jour de la Saint-Valentin à Times Square ? C’est possible

❌ Deux corps ont été retrouvés à l’intérieur du train d’atterrissage d’un avion JetBlue arrivant à Fort Lauderdale, en Floride, en provenance de l’aéroport JFK. Pour le moment, l’identité des individus et les circonstances entourant la manière dont ils ont accédé à l’avion font toujours l’objet d’une enquête. 

Ⓜ️ La taxation des automobilistes entrant sous la 60e rue ne suffira pas à combler le déficit abyssal de la MTA. Il reste 33 milliards de dollars à trouver. De nouvelles taxes sont envisagées. Par ailleurs, les conducteurs qui cachent leur plaque d’immatriculation pourraient être condamnés à une amende allant jusqu’à 500$. 

🚮 Depuis vendredi, vous pouvez écoper d’une amende de 50$ si vous n’utilisez pas une poubelle fermée. 

👶 La gouverneur Kathy Hochul a proposé de financer jusqu’à 1 000$ par enfant de moins de 4 ans, et jusqu’à 500$ par enfant de 4 à 16 ans pour les familles les plus pauvres. Cette proposition serait l’une des plus généreuses dans tout le pays. 

🛬 Du cannabis dans un pot de beurre de cacahuète : découvrez le top 10 des objets saisis à la douane des aéroports américains. Le 3e va vous étonner. 

❌ Six personnes sont décédées à New York dans des incendies provoqués par des batteries lithium-ion en 2024, contre 18 en 2023. Bien que des centaines de personnes aient signalé en 2024, à l’invitation de la mairie, sur le 311, des batteries défectueuses sur des E-Bikes, aucun signalement n’a engagé de réponse concrète. 

🚲 En 2024, Citi Bike a enregistré plus de 45 millions de trajets, soit une augmentation de 25% par rapport à 2023, l’équivalent de 123 000 trajets quotidiens. La plupart des trajets impliquent désormais des vélos électriques. Plus de 80% de ces déplacements ont été effectués par abonnés. Le trajet moyen dure un peu moins de 12 minutes, sur une distance de 1,7 miles. Les hausses fréquentes des tarifs appliquées par Lyft – propriétaire de Citi Bike – ne semblent donc pas décourager les New-Yorkais d’utiliser les vélos de la ville.

🎤 George Santos, alias « Super Menteur », a obtenu un report de 3 mois de sa condamnation pour fraude et vol d’identité afin de réunir plus de 500 000 dollars d’amendes, en partie grâce à son nouveau podcast « Pants on Fire ».

🍔 La gouverneure de l’État a proposé la gratuité des repas (déjeuner et petit-déjeuner) pour tous les écoliers, quel que soit le revenu de leurs parents, soit 2,7 millions d’enfants. Cette mesure permettrait aux familles d’économiser jusqu’à 2 000$ par an et par enfant. 

🛑 La ville de New York prévoit de fermer 46 abris pour migrants d’ici juin et de réduire de 10 000 le nombre de lits. Un nouvel abri ouvrirait dans le Bronx pour accueillir 2 200 migrants adultes isolés. 

👖 Malheureusement, cette année encore, vous ne pourrez pas participer au « No Pants Subway Ride » qui consistait donc à prendre le métro habillé chaleureusement, mais sans pantalon. La première opération de ce genre avait été lancée en 2002.

👮‍♀️ Le nombre d’heures supplémentaires la police new-yorkaise a augmenté de 60% depuis 2022. 

❣️ À Williamsburg à Brooklyn, vous pouvez donner des vêtements pour aider les victimes des incendies de Los Angeles, vos dons seront envoyés à l’Armée du Salut de LA.

Ⓜ️ Kathy Hochul s’est engagée à lancer l’installation de barrières de protection le long des quais des stations de métro de NYC pour éviter aux usagers d’être « poussés sur les rails »  

Bonne semaine !